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Te haïr pour mieux t'aimer

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Louise Lyautey
Louise Lyautey



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MessageSujet: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeSam 5 Oct - 0:45

C'était un matin, j'étais en train de finir de m'habiller quand le drame est survenu. Un drame sous forme du signe technologique ascendant justicière. La scène, j'étais tranquillement installée sur mon lit, enfilant mon bracelet et me faisant la vague réflexion que j'avais la flemme de me maquiller. Le bracelet et la bague seraient donc mes seuls parure pour la journée, mais comme j'aimais rester assez sobre, ça m'allait. Et soudain, dans ce flot de pensée typiquement féminin, Rachel qui me sort « Nouveau message de Brooke : Salut Louise, c'est Brooke ! » Non, sans blague ? Je suis aveugle, pas sourde ni débile ! Entendre de si bon matin la voix de ma sauveuse adorée – ironie quand tu nous tiens – était comme se faire réveiller par de la musique traditionnelle chinoise. Quoi ? Vous avez jamais entendu de musique traditionnelle chinoise ? Ah, c'est une horreur ! Ça fait crin crin crin, vous donnant la désagréable impression que le bourreau égorge un chat innocent. Chat qui sera ensuite fait mijoter avec des petits légumes. « J'ai une surprise pour toi, t'es dispo cette aprem ? » Ah, la bonne blague, c'est sûr que j'ai emploi du temps surchargé ! Que dis-je ? De ministre même ! Ah non c'est vrai, j'oubliais, je passe mes journées à glander, je suis aveugle... Pour toute réponse, je demandai à Rachel d'envoyer un « Oui, oui, je devrai réussir à te caser entre deux réunions. » maussadement ironique avant d'ajouter « Rejoins-moi au café habituel vers 16h. » Une ou deux minutes plus tard, la rouquine m'envoyait un dernier message vocal pour confirmer heure et lieu.

Une surprise donc ? « T'en penses quoi ? » fis-je à Ulysse alors qu'il venait de poser sa tête sur mes genoux pour réclamer des grattouilles. Je consentis volontiers à sa requête. Une surprise... Bon, ça vient peut-être de moi hein. Peut-être que je psychote, mais venant de Brooke... Je sais pas, de sa bouche, avoir une surprise pour moi, ça sonnait comme une mauvaise idée ! Non parce que, la dernière fois que j'ai eu une surprise de sa part, c'était quand elle a eu la délicate attention de me « sauver ». Après, je dis ça, je dis rien hein ! Je veux pas faire ma mauvaise langue, ça ne m'arrive d'ailleurs jamais, mais j'étais perplexe. C'est donc méfiante que je passais le reste de la journée.

Et puis, pourquoi elle se montrait si présente pour moi, d'abord ? Je lui ai rien demandé ! C'est elle et seulement elle qui me propose de se voir de temps à autre. Vous allez me demander alors, pourquoi j'accepte toujours de la rencontrer ? Naïf que vous êtes ! Vous la connaissez pas, je suis sûre qu'elle serait capable de venir directement à la villa, si je refusais. Genre elle s’inquiète pour moi, blablabla. Tu vois Brooke, tu m'aurais laissé me suicider peinarde, t'aurais pas à te sentir obligé de t'occuper de moi ! Tu aurais pu y penser, quand même ! Mais non, il a fallut qu'elle me prenne pour une de ces jouvencelles en détresse. Ou désespérée en détresse, comme vous préférez. Je pense d'ailleurs que Brooke me mettrait plutôt dans la seconde catégorie. Sinon, elle prendrait pas de mes nouvelles. En fait, je devrai mettre un répondeur rien que pour elle. Genre « Je suis actuellement indisponible, mais ne t'inquiète pas Brooke, je ne suis pas en train de m’ouvrir les veines. Ne me laisse pas de message après le bip. » Ouais ou pas, je pense qu'elle ne saisirait pas tout le second degré et la drôlerie de ce répondeur. Au contraire, elle serait capable de venir voir ce qu'il se passe. Je vous jure... Dieu si t'existes, qu'est-ce que j'ai bien pu faire comme vacherie pour mériter une emmerdeuse pareille ? Suis-je punie de ma méchanceté ? Eh, qui m'a faite aveugle ? Je n'ai rien demandé !

Mais il y avait pire. Oui ! C'est possible. Comme si je n'étais pas assez punie de la supporter physiquement, il fallait maintenant qu'elle accapare parfois mes pensées. Quand je vous dis qu'elle est pénible ! Il faut me croire ! Bien sûr, la plupart du temps, c'est pour me dire à quel point elle est embêtante et lourde comme justicière. Je vais pas non plus en penser du bien, faut pas abuser non plus ! Mais force est de constater qu'elle se fait plus récurrente que d'habitude... Parfois, je me dis aussi que, quand même, elle a une patience d'ange avec moi... Je suppose qu'il y a des milliers de gens qui aimeraient être sauvés par elle ou passer un peu de temps avec elle. Alors que moi, cela m'ennuie. Elle m'ennuie. Je ne le suis pas reconnaissante, si peu aimable, pas vraiment vulgaire mais à peine courtoise. Et pourtant, elle démord pas. Pourquoi ? Est-ce parce qu'elle m'a vu en larmes ? Comme je la maudis pour ça ! Et pourtant, j'ai eu peur pour elle, l'autre jour, quand j'ai entendu les nouvelles aux infos. Pourquoi ?

Allez en route et avec chauffeur s'il vous plaît ! Bon en fait, c'est juste que mon père est en ville en ce moment et il ne veut pas trop me laisser m'aventurer toute seule, donc j'accapare son chauffeur avec son consentement. C'est comme ça que je suis sortie d'une Mercedes Berline bleu foncé avec Ulysse. Bon, faut avouer, ça a quand même de la gueule ! « Je repasse dans une heure ? Au pire, je serai pas loin. » Ouais, ouais, c'est ça, je te sifflerai quand j'aurai besoin. « Tiens, ça faisait longtemps ! Alors, toujours aussi aimable ? » Ahlala, le propriétaire du café, il me vendait du rêve ce mec ! En fait, il était un peu comme Junko, au lieu de s'énerver contre moi, il avait prit le parti d'entrer dans le jeu et d'être taquin. Même si la première fois que j'ai débarqué, l'un des barmans n'était pas aussi ouvert d'esprit. Je me souviens encore de l’esclandre que j'ai fait parce que c'était inadmissible et discriminatoire que les chiens d'aveugles ne soient pas accepté. Aaaah, nostalgie. « Toujours aveugle ! » répliquai-je. « Tu sais Louise, t'es mignonne, si tu te montrais plus sympa, je suis sûr qu'il y a tout plein de garçons de ton âge qui se feraient un plaisir d'être à ton service. » « Alors rappelle moi de ne pas essayer. » Je gagnai le duel pour cette fois, il revint sérieux. « Bon, j'ai un nouveau chocolat chaud, tu veux essayer ? Avec une petite crêpe peut-être ? » « Okey, soyons fous ! » Du comptoir, j'allai à la première table de libre sur la terrasse. Il faisait encore beau en ce moment, autant en profiter. Je devais être un peu en avance. Je posais ma veste sur le dos de ma chaise pendant qu'Ulysse s'allongeait à mes pieds. Je le caressais en attendant mon rendez-vous.

Oh, ça fait très sérieux dit comme ça.


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Brooke 3MAJ
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeSam 5 Oct - 9:17

Il y a des jours, comme ça, ou l’on se sent invincible. Mais genre, vraiment. Beaucoup. Plus que d’habitude. Et ce n’est pas parce que l’on est une superstar reconnue partout aux Etats-Unis que ce sentiment ne venait pas, parfois, poser une aile délicate sur votre personne. Brooke Vaughan le vérifiait en ce moment même. Honnêtement, ça lui faisait du bien, de se sentir comme ça, surtout après les récents évènements, plutôt sombres, qui lui étaient tombé dessus sans prévenir convenablement. Elle avait aussi ses angoisses et ses craintes ; maintenant plus que jamais. Mais là, elle faisait un break. Sinon elle savait déjà qu’elle allait devenir folle. Enfin, si ce n’était pas déjà le cas, bien sûr. Ça, elle n’était même pas sûr de pouvoir se le diagnostiquer toute seule. Mais bon. Elle avait récemment vu Serren, et ils avaient passés une bonne soirée, sans se prendre la tête. Tout ce dont elle avait eu besoin sur le coup. Peut-être que son énergie lui venait de là, au final ?

Ne cherchant pas davantage à comprendre, elle descendit à peine douchée – et donc dégoulinante- jusqu’à son atelier, lieu sacré parmi les lieux sacrés pour la roussette qu’elle était. Simplement vêtue d’une serviette enroulant sa taille et sa poitrine, elle passa en revue ce qu’elle pouvait faire de sa journée à venir. Une grimace vint prendre d’assaut ses lèvres alors qu’elle sentit une brève douleur la lancer au niveau de son bras. Oui, celui-là même qu’elle avait « réparé » artisanalement avec ses nanotechnologies et qui s’était révélé, comme prévu, bien trop fragile par rapport à une cicatrisation complète. Un bleue se dessina d’ailleurs sur une bonne partie de ce membre. Soupir. Elle check ses messages, ses e-mails et décide finalement d’appeler une demoiselle qu’elle connait bien ; Louise Lyautey.

Elle avait sauvé cette ado acerbe d’un suicide, il y a quelques mois de ça. C’avait juste été instinctif. Plus encore que l’envie d’aider son prochain ou d’honorer son statut de Légende, Brooke n’avait pas voulu que cette demoiselle mette aussi tragiquement fin à ses jours. Elle aussi avait connu le désespoir, dans une mesure autre, mais tout de même. Elle aussi avait tenté de sauter d’un pont en réalisant que jamais Wilhelm ne la regarderait autrement que comme une « bonne amie ». C’était le passé brut, tout ça, tout juste décoffré. Mais même. Le principe restait identique au sien. Sans doute est-ce pour cela qu’elle avait elle aussi manqué de tomber dans le vide pour contrecarrer les dessins sinistres de cette jeune femme. Quelque part, elle s’était sans doute identifié à elle ; raison pour laquelle elle l’appréciait malgré son tempérament plutôt assassin. Mais bon, ce genre d’attitudes la faisait rire. Elle prenait tout au second degré. Et ce n’était pas plus mal. Tant qu’elle pouvait encore se perdre en imbécilités, elle n’allait pas se gêner et en profiter. Qui sait combien de temps ça allait durer, tout ça, au final ?

Surtout que, parano comme elle l’était devenue – un peu – elle avait cette sale impression que davantage d’emmerdes allaient encore pointer le bout de leur nez, bientôt. C’était peut-être, au fond, ses derniers instants d’une paix très artificielle avant longtemps. Avec Strider dans une telle situation, Lester injoignable et les autres… comme distants, c’était peut-être, en définitive, la dernière fois qu’elle pouvait respirer un tant soit peu correctement, sans cette oppression constante dans la poitrine. Feindre que tout va bien, ne pas laisser l’ennemi penser que vous êtes retranché dans votre repère à attendre son assaut. Non. Même si s’était factice, elle devait sourire, ne serait-ce que pour casser les pieds de son connard de « frère » alien. Tiens, ça lui faisait penser qu’elle n’avait toujours parlé de ça aux autres. Il allait falloir qu’elle rassemble tout son courage pour ça et en cet instant précis, elle avait bien autre chose à penser.

S’habillant avec une simple chemise blanche coulant jusqu’à ses bases de paumes et un jean délavé, Brooke aurait presque pu avoir l’air d’une étudiante de fac si elle n’avait pas eu sa traditionnelle montre Archimède au poignet et une veste taillé d’un R.R en jean déchiré sur le dos. Avec un tel matos, difficile de la confondre avec une personne lambda, surtout qu’elle n’avait jamais vraiment eu de masque pour son anonymat. Niveau discrétion, elle ne pouvait donc compter que sur la sympathie des gens pour ne pas se faire harceler toutes les trente secondes. Quoi que.

Non, enfaite, elle avait un allié de choix dans l’histoire. En plus d’Archimède. Elle penserait à l’emmener aussi, tient, ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas marché à ses côtés en plus. En attendant, presque guillerette, elle termina de se préparer en coiffant son épaisse chevelure. C’est là qu’Archimède fit son entrée.

    « Vous me semblez bien joyeuse vis-à-vis du contexte, Madame.
    -Oui Archi’, il faut bien. La terre ne va pas s’arrêter de tourner parce que je suis malheureuse après tout. Et puis aujourd’hui je dois rencontrer la future propriétaire de ton petit frère.
    -Plait-il ? Mon… Petit frère ? Émit l’intelligence artificielle, comme troublée.
    -Oui, Isaac.
    -Ah. Oui. Lui. »
Si elle ne connaissait pas son propre robot sur le bout des doigts, Brooke aurait presque pu penser qu’il faisait acte de jalousie, là. Quoi que, au final, c’était peut-être le cas. Elle rit et s’empare finalement d’une boîte solide qu’elle glisse dans son sac à main. Remontant le long du couloir principal de la villa, la rouge siffla audiblement et une masse baveuse fit son apparition. Einstein. Son fameux clébard récemment renommé. La vieille bête semblait enchantée d’aller se promener. Tant mieux, c’était tout bénef’ pour la Vaughan qui s’empara d’un chapeau steampunk pour le mettre sur sa tête avant de sortir à l’air libre.

Elle avait rendez-vous au café ou elle rejoignait Louise d’ordinaire. Elle aimait bien ce petit coin. C’était calme, facilement accessible et surtout, elle savait que le danger ne viendrait pas des individus présents là-bas, puisqu’il n’y avait –de ce qu’elle avait pu en voir jusque là- qu’une majorité de bonnes âmes dans cet établissement. Ça la rassurait et pour elle, et pour la demoiselle.

Einstein sur les talons, elle atteignit assez rapidement le centre-ville, puis la rue commerciale ou se trouvait le lieu choisit. La Légende reconnut immédiatement son « invitée », de dos, avec son propre chien guide d’aveugle. Toute souriante, Brooke fit quelques pas chassés vers la table et s’installa en face de Louise.

    « Bonjour toi ! Tu as l’air en forme, ça fait plaisir de te revoir en tout cas ! »
C’est ça, Brooke, noie ton scepticisme maladif le temps d’une poignée d’heures, le temps de te droguer toi-même à grand renfort d’illusions et de crème glacée. C’est le mélange idéal.

Personne ne pourrait ainsi soupçonner quoi que ce soit ; et avant tout que l’on essaie de ressortir la tête hors de l’eau noire dans laquelle le destin a, apparemment, apprécié de nous jeter pour le moment.

    « J’ai amené un invité surprise, j’espère que ça ne dérange pas. »
Einstein vint s’écrouler près de la chaise de sa vigoureuse maîtresse, telle la masse qu’il était et a toujours été. Il commençait déjà à baver sans modération, mais bon, au fond, Einstein sans sa bave, ce ne serait plus la même chose.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeSam 5 Oct - 23:23

Alors qu'on était en pleine séance de grattouilles derrière l'oreille, sain lieu où il adore être grattouillé, je sentis qu'il bougea soudain la tête. Si ça c'était pas un signe... J'entendais effectivement des pas se rapprocher, pas que j’assimilais à ceux de Brooke. Oui, quand vous êtes aveugle vous faites attention à tout un tas de détails que les gens normaux ne prennent pas en compte. Le son, l'odeur a une toute autre dimension quand on est comme moi. D'ailleurs, j'entendais aussi un bruit de pas qui la suivais, mais que je ne reconnaissais pas. C'était un peu le même genre de bruit quand les griffes des pattes d'Ulysse claque le bitume. Si je pouvais voir, j'aurai vu Ulysse regarder le chien bavant de Brooke d'un œil intrigué quand il se laissait tomber aux pieds de sa maîtresse, mais comme Ulysse était sociale, il n'y avait pas matière à s'inquiéter. D'ailleurs, il aimait bien Brooke. Bref. J'avais encore quelques secondes afin de me préparer psychologiquement. Un soupir et la voilà qu'elle débarquait. C'est fou ce qu'on était coordonnées quand même !

Elle a débarqué, joviale comme toujours. Le premier jour, j'avais eu la Brooke forte, la badass. Celle qui me serait dans ses bras alors que j'éclatais en sanglots. Celle qui donne un tournant à votre vie, même si vous ne le voulez pas. Celle qui vous sauve la vie, pensant bien faire. Depuis, j'avais cette Brooke qui se trouvait en face de moi, plus décontractée, pleine de vie. Des deux aspects de Brooke, il y a cependant un sentiment en commun, celui me faisant me sentir en sécurité à ses côtés, presque instinctivement, malgré moi. Cette impression, je l'avais d'autant plus ces derniers temps. Moi, je ne lui offrais qu'une face de moi. La maussade. Mais avais-je seulement une autre facette ? Déjà à notre première rencontre, je n'étais ni aimable ni reconnaissante, même si bien sûr, en larmes je n'étais pas crédible. Disons que je me suis rattrapée depuis !

« Salut. » Mon ton sans grande conviction tranchait avec son « bonjour » plein d’entrain. J'avais l'air en forme ? Disons que j'étais constante dans mon sale caractère. Ça lui faisait plaisir de me voir ? On s'était pas vu depuis quelques temps, c'est vrai, avec les récents événements. Maintenant que j'y pense, je remarquais que lorsqu'on se voyait de manière très espacé, elle me disait ça. « Arrête, je vais finir par croire que t'es sincère... » Comme si une gamine aussi chiante que moi pouvait lui manquer. Pourtant, au fond de moi, j'avais senti mon cœur battre plus fort, comme si j'étais contente qu'elle me dise ça. Pffff, n'importe quoi !

Voilà qu'elle reparlait de surprise. Est-ce que je pouvais recommencer à m'inquiéter ? « Pourquoi est-ce que j'ai peur quand le mot surprise sort de ta bouche ? » J'hausai les épaules en soupirant. « M'enfin, j'imagine qu'il peut pas être plus relou que toi. » Allez bim, ça commençait ! Brooke n'eut pas le temps de répondre quoi que soit. Le proprio vint me servir ce que j'avais commandé, ayant entendu mon pic, il me sortit « Essaye de ne pas t'étouffer en étant si adorable. Du moins, pas avant de m'avoir payé. » Je ne le voyais pas, mais j'imaginais un sourire taquin sur son visage. Finalement, moi et ma mauvaise humeur, on faisait un peu partie des meubles de ce café. Brooke aussi, mais dans une autre mesure, puisqu'elle venait moins souvent. D'ailleurs, avoir une Légende pour cliente doit toujours faire un peu de pub. Reste que son pic était pas mal, il faut avouer. Je souris brièvement, amusée. « J'essayerai. » répondis-je simplement. J'aurai pu lui répondre une petite phrase, du genre, être la jouvencelle de Brooke c'est comme les bons vins, bien mais avec modération. Ou encore que si je mourrai empoisonnée, on saurait d'où ça vient avec ce nouveau chocolat. Mais je n'en fis rien. J'avais eu le dernier mot tout à l'heure, je pouvais bien le laisser gagner sur ce coup. C'était de bonne guerre. Il prit ensuite la commande de la rousse.

Du coup, ça avait coupé court à mon précédent pic vers Brooke. Bah, c'était peut-être pas plus mal. Je pris le sucre et le mis dans le chocolat, avant d'attraper la cuillère et de remuer. Le proprio prenait toujours bien soin de les poser bien en face de moi, pour que je n'ai pas de mal à les trouver. Je tournais presque machinalement, un peu pour m'occuper, en me demande si j'allai demander à Brooke la question qui m'inquiétait. Un peu. Je n'étais pas non plus trop inquiète pour elle hein ! « J'ai entendu les nouvelles aux infos, ils ont dit que tu étais blessé. Ça va ? » Ne vous méprenez pas, ma voix n'était pas plus douce que d'habitude. Elle avait toujours ce ton vaguement ennuyé d'être au côté de la rouquine. Mais c'était la première fois que je lui demandais comment elle allait. La première fois que je manifestais un intérêt, même si le timbre de ma voix ne le laisser pas forcément transparaître. Me surprenant presque moi-même de lui avoir montré - même sans le dire réellement - que je m'étais inquiétée, j'ajoutais plus ferme « Tu pourrais faire attention à toi quand même ! » Oui Brooke, c'était un reproche. Et ça les reproches, c'est pas étonnant venant de moi. Tu en as l'habitude.

Oui Brooke, c'est moi la petite gamine désagréable et qui ne t'étais même pas reconnaissante qui t'engueulais, un peu, toi, la grande et forte Légende.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeVen 11 Oct - 5:59

Si Brooke adorait faire une chose, c’était bel et bien de connaître les gens au-delà de ce qu’ils laissaient paraitre en surface. Enfin, quand ils avaient l’air d’être de sacré phénomènes, en tout cas, ce qui était, avouons-le d’office, le cas pour Louise ici présente. La rousse n’aimait pas jugé sur une première apparence, une première impression. Surtout lorsqu’elle se remémorait la situation qui l’avait fait croiser le chemin de cette jeune aveugle. C’était triste tout de même, mais la Légende tachait de rendre ce tableau moins fade pour la jeune femme. Ça devait déjà être suffisamment difficile pour elle comme ça, non ? Bien entendu, elle gardera ses commentaires pour elle, n’ignorant rien de la répulsion de la Lyautey pour les prises en pitié.

Elle laisse les parles couler à flots, préférant ne pas les interrompre avant leur finalité, quelle qu’elle puisse être. Seul le serveur à qui elle demande sans avec un regard sans doute trop candide pour son âge un café bien corsé vient la perturber un instant, avant qu’elle ne se reconcentre sur l’objet de ses actuelles pensées, soit, la demoiselle juste en face d’elle. Einstein est étaler paisiblement aux pieds de sa Maîtresse, comme si de rien n’était. Oui, vue de l’extérieur, on aurait presque pu penser, si l’on ne connaissait pas l’identité de l’adulte, qu’il s’agissait simplement d’une rencontre joviale entre deux amies de longues dates qui ne sauraient pas trop quoi se dire. Du classique, en somme. Mais non, la réalité est à des années-lumière de ce genre de plaisanteries, pour dire vrai.

Malgré tout, Brooke ne peut pas s’empêcher de sourire. Mine de rien, Louise s’inquiétait. C’était sympathique à savoir, tout ça, même si l’intéressée n’allait jamais l’avouer avec des mots clairs, ce que Brooke pouvait parfaitement comprendre. Chacun sa fierté. Elle était bien placée pour savoir ça. D’ailleurs, elle n’allait pas y revenir, c’aurait été, à son sens, assez irrespectueux. Hors, elle ne se serait jamais permise ce genre de comportement avec une personne qu’elle considérait tout de même un petit peu comme davantage qu’une connaissance, quand bien même le terme amie était encore trop formel pour se faire une place grandiose au soleil. Disons simplement qu’elle se sentait emprunte d’une certaine nostalgie aux côtés de cette femme-enfant et qu’une envie virulente de la protéger prenait le dessus sur sa personne, dans ce genre de cas. Nouveau rire, cette fois de sa propre idiotie.

Elle se décide enfin à répondre.
    « Ça va, j’ai fait ce qu’il fallait pour ne plus être immobilisée. »
Clair, net, précis et concis. Elle élude les détails les plus importants, comme ce qui l’avait conduit à avoir un bras dans le plâtre peu de temps avant le décès de Damage Greem. Son foutu frère, cet alien dégénéré, tout était de sa faute. Mais ça, elle ne le dirait pas. Surtout pas à Louise. Car cette vérité toute simple faisait d’elle une personne hors du commun, pas humaine pour un sou, en plus. Sauf que, son humanité, c’était bien la seule chose à laquelle elle s’était sans cesse raccroché jusque-là. Forcément, s’en voir priver sans pouvoir réagir, c’est douloureux, ça fait mal. Et après ? Elle n’était pas là pour ressasser le passé, aussi frais soit-il. Elle vient distraitement poser ses phalanges valides sur le membre avant servant de cobayes aux essais de la Vaughan. Ressouder ses os avec des nanotechnologies, elle n’avait encore jamais essayé. Elle verrait bien ce que ça donnerait, de toute façon.

Penser à des bidules avancés lui rappela la raison première de sa venue ici, avant même celle qui était de venir discuter un peu avec la demoiselle Lyautey.
    « Ah oui, c’est vrai, j’ai failli oublier, qu’elle idiote je fais ! »
Elle se cogne un peu le front, histoire d’appuyer ses dires, puis ramène son sac à main sur ses genoux, y plongeant une main experte à la recherche de la fameuse boîte solide qu’elle y avait enfourné tout à l’heure. Elle l’attrapa assez rapidement.
    « Voilà ! »
Elle posa le lourd objet sur la table, provoquant un son sourd. Alors qu’elle allait démarrer ses explications, une voix masculine qu’elle avait elle-même conçu choisit de s’inviter dans la conversation sans aucune gêne, en citant les propres termes de Louise.
    « « M'enfin, j'imagine qu'il peut pas être plus relou que toi. », sur ce point-là, je vous rejoins, Mademoiselle.
    -Archimède ! Tu n’as pas fini de faire ta mauvaise tête enfin ?! »
Il y eut un petit bruit de désactivation, mais Brooke n’eut pas tellement le temps de s’occuper de ce type de réaction. Elle se contenta de se confondre un peu en excuses devant son invitée de marque.
    « Désolée, il est un peu jaloux, enfaite. »
Le terme « Un peu » était un doux euphémisme, oui. Car elle n’avait encore jamais vu Archimède dans un tel état. Si ça la fascinait autant que ça l’agaçait, Brooke se disait en son interne qu’il lui faudrait être vigilante, pour la suite des évènements.

Et sans tarder davantage, elle entama ainsi ses explications, aussi simplifiées que possible, tout en ouvrant le couvercle de la boîte d’acier, dévoilant aux yeux des passants et autres clients indiscrets de cette terrasse une splendide montre comme on en voyait nulle part ailleurs. Après tout, c’était la Vaughan qui l’avait construite pièce par pièce, ce n’était donc pas étonnant. Mais cela demeurait toujours être un ravissement pour ceux qui savait en apprécié l’ensemble.
    « Depuis quelques mois, je travaillais sur un système de guidage avec l’armée. Le but était de récupéré les souvenirs et la conscience de soldats tombés au combat pour garantir la sécurité des autres par la suite et … »
Elle ne faisait pas trop de commentaires, mais elle n’aimait pas bosser avec ces gens-là. Puis elle avait trouvé ce projet cruel et n’avait pas retenté l’expérience après le premier essai. Le modèle qu’elle présentait donc à Louise était donc un modèle unique sur Terre… Pour le moment, du moins. Elle décida de tout zapper au dernier moment.
    « Bref ! Il s’agit de l’Interactive System And Assistance Computer. Isaac, en gros. Et il est pour toi. »
Smile power, le retour.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeDim 13 Oct - 0:42

Elle eut un léger rire. Qu'il y avait-il de drôle ? Je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle ! Non, assurément pas. Je manifestais de l’intérêt pour elle aussi subtilement que discrètement et elle riait ? Bon okey, ce n'était pas un rire moqueur... Zen, restons zen ! Je me demandais si elle avait compris que je m'étais fait du soucis pour elle. J'imaginais que oui, étant donné que c'était la première fois que je lui demandais. En tout cas, elle eut la délicatesse de ne pas me le faire remarquer. Tant mieux, elle comme moi savions que si elle l'avait fait, je me serais braquée et aurais nié. Sans mettre les mots, nous nous étions compris et ça m'allait comme ça. Sa réponse était brève, elle dit le minimum qu'il me fallait savoir pour que je me rassure. Elle omit surtout et superbement la raison de son bras dans le plâtre. Je supposais qu'elle ne voulait pas m'inquiéter. « Tant mieux. » lui répondis-je aussi simplement.

Une idiote ? Ah ça... « C'est toi qui le dit. » lançai-je avant de boire une gorgée de chocolat. Il était bon, j'aimais beaucoup. Elle m'avait tendu la perche en même temps, sur ce coup ! Un « voilà » plus tard, un bruit sourd cognait la table. Le bruit me surpris alors que je venais de reposer la tasse et que je me servais de ma main pour tenir ma tête. Oh Brooke, c'est bon, je sais que t'es badass, c'est pas la peine de casser la table ! Mine de rien, j'avoue que la curiosité prenait le pas sur la méfiance. Je supposais que c'était le pourquoi de notre rendez-vous. Curiosité renforcée après l'intervention de son robot. J'haussai un sourcil, perplexe. Je lui aurais bien dit que son approbation avait autant d'importance pour moi que l'âge à laquelle j'ai appris à faire mes premières tresses, mais je n'en fis rien. Flemme de me prendre le bec avec un robot et Brooke me disait qu'il faisait une crise de jalousie. Un robot ? Faire une crise de jalousie ?! Baaaah, c'est pas mon problème hein !

Okey Brooke, t'as réussi à susciter un minimum ma curiosité, me déçois pas. Donnnc, elle m'expliqua qu'elle avait travaillé en collabo avec l'armée. Bon, jusque là, pourquoi pas. Brooke était une génie en technologie, je ne doutais pas que l'armée soit intéressée – à tord ou raison d'ailleurs, mais ça c'était une autre histoire. Récupéré les souvenirs et la conscience de soldats morts ? WTF ? Punaise, c'est glauque ce truc ! Je me demandais si mon frère avait entendu parler de ça... Il en avait jamais parlé, remarque, c'était peut-être un truc classé secret défense. Pour la sécurité ? La, ça commençait à déraper ! Elle abrégea les explications, elle eut sûrement pitié de moi en m'épargnant les détails. Quoi ? Pour moi ? Je ne sais pas ce qui était le plus étonnant, que ça existe ou qu'elle me l'offre ! Cachée derrière mes grosses lunettes de Soleil, je ne sais pas si elle put voir mon étonnement, mais elle remarqua peut-être mes joues qui se teintèrent légèrement de rouge. Je ne m'y attendais vraiment pas !  

Même si j'allais évidement pas le dire, je pense qu'au fond de moi, j'étais touchée qu'elle m'offre un cadeau. Mais en même temps, je ne pouvais m'empêcher de me méfier et d'être sur la défensive. « L'armée ? Carrément ! Je sais que je suis chiante, mais t'y vas pas un peu fort là ? » Voulait-elle juste me faire plaisir en m'offrant quelque chose qu'elle avait fabriqué ou avait-elle une arrière pensée ? Ce truc n'était pas juste pour elle un moyen de plus pour me surveiller ? Je pris ma crêpe et mordis dedans en m'enfonçant dans la chaise, comme une gamine qui boude. Comme la gamine que j'étais. Le proprio arriva avec ce qu'avait commandait la rousse et l'addition avant de repartir. « Et concrètement, il fait quoi ton Isaac ? » Parce qu'à la rigueur, que Brooke veuille me surprotéger, même si ça m’énerverait, je voyais comment elle pouvait le faire. Elle me l'avait déjà montré. Mais une montre ? Je ne voyais pas vraiment... Enfin, si vous me permettez l'expression !



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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeSam 19 Oct - 9:00

Brooke savait maintenant mieux que jamais pourquoi elle appréciait ces petits moments passés avec cette demoiselle pleine de vie. Louise, malgré son handicap, parvenait à lui changer les idées rien qu’en parlant avec une vivacité qui lui était propre. Elle n’était pas tendre, pourtant dans ces déclamations, mais ça importait peu à la Légende. Après tout, elle aussi avait parfois besoin qu’on la confronte à la réalité qui ne cessait jamais de se montrer plus cruelle et fourbe que ce n’était déjà le cas. Un coup de fouet ne lui avait jamais fait de mal. Au contraire, ça la remettait un peu sur les rails de son devoir, indirectement. Alors, le pep’s ne pouvait donc que lui revenir.

    « Laisse-moi te montrer, je t’emprunte ton poignet un instant, ma chère. »
Elle avait conclu sa phrase dans un français écorché par son accent américain, sachant que Louise avait un père venant de France. Un petit clin d’œil pas méchant, juste lancé comme ça, entre deux sourires dissimulés. C’est avec la plus grande délicatesse maternelle qu’elle put rassembler – et Dieu savait qu’elle en avait plus qu’à revendre ! – que la rousse se saisit du membre concerné pour l’amener un peu plus vers elle. Ensuite, c’est avec une minutie semblable qu’elle sortit la montre de son écrin de métal, l’enroula avec douceur sur le derme de la jeune femme.

    « Désolée, c’est peut-être un peu froid, ça va vite passer. »
Elle avait besoin de se rendre rassurante, un peu comme le ferait une mère avec son enfant, même si le cas présent était bien loin d’être ainsi dépeins. Ensuite, elle fit les manipulations nécessaires, sous les yeux médusés des autres consommateurs du café. Les « bip » s’enchainaient à rythme régulier, signe que la programmation avançait à bon train. Et enfin, après que la Vaughan eut retenu son souffle une ultime fois, elle laissa un sourire illuminer le bas de son visage.

    « C’est à toi de te présenter, Isaac.
    -Bonjour, j’étais John Harper, ancien soldat de la Quatrième compagnie de Snipers. »
Elle laissa donc le soin à son nouvel acolyte de se présenter en détaillant les étapes marquantes de sa vie et tout ce qui s’en suivait. Brooke ne reprit que lorsqu’elle jugeât nécessaire que ce soit le cas.

    « Il voulait participer au projet, même en connaissance de cause, des risques, et tout le tralala. »
Elle eut une pensée attristée tout de même pour l’ex-John, désormais rebaptisé Isaac. Toutefois, elle ne doutait pas de ses compétences en tant que coéquipier de choix pour Louise et ne tarda guère à s’extasier des multiples fonctionnalités qu’il possédait grâce à elle maintenant.

    « Alors, Isaac est relié en permanence aux services de polices, urgences et cetera. Il peut même rentrer en contact avec Archimède dès qu’il le souhaite, et donc avec moi ou une autre Légende, bien sûr ! Il possède un faisceau aveuglant et peut émettre un son strident capable de vriller les oreilles de tes assaillants potentiels pendant vingt bonnes minutes. Bon, par contre, pas de gadgets trop dangereux ou de revolver, il n’aurait pas pu supporter de telles configurations… »
Un soupir prit alors la femme, idole de la foule. Si seulement elle pouvait être totalement satisfaite de sa création elle-même. Ce serait tellement plus simple.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeSam 19 Oct - 23:03

Eh bien, Brooke faisait tout ce qu'il fallait pour prendre des gants avec moi. Sûrement pour me mettre en confiance, mais je n'étais pas dupe. Du ma chère en françois avec un accent qui ferait hurler de rire mon père à sa douceur maternelle, elle faisait vraiment tout. Si elle ne le faisait pas uniquement pour gagner ma confiance, c'était obligé qu'elle soit une mère poule refoulée ! Pourtant, je n'ai rien d'une fille affectueuse. Je n'ai pas de témoignage d'affection à lui offrir en retour. La rousse dû bien se contenter alors d'un soupir à son clin d’œil frenchie et même si elle ne put le voir je levai les yeux au ciel. En revanche, je me laissai faire docilement quand elle me prit mon poignet. J'aime pas être maternée et même si je suis aveugle, je suis encore capable de mettre une montre. Cependant, ce n'était pas une montre lambda, donc je préférai laisser faire Brooke, pour cette fois. La montre était froide, j'eus un léger mouvement de replis sur le coup, mais la douceur dont faisait preuve la Légende dissipa bien vite le froid.  

Je me suis avancée pour que ce soit plus pratique. Pendant que Brooke s'adonnait aux réglages de la montre, je continuai de manger ma crêpe en silence. Je ne savais pas quoi lui dire, je n'avais rien à lui dire, je ne voulais rien lui dire. Les réglages finis, je sentais qu'elle débordait d'enthousiasme à l'idée de me présenter son bijou de technologie. Je l'imaginais parfaitement afficher un sourire rayonnant. Eh Brooke, pourquoi tu t'emmerdes à me sourire ? Je ne le vois pas de toute façon...

Première impression, Isaac avait une putain de voix trop badass ! Je sais pas si c'était d'origine ou si c'est Brooke qui avait bricolé ça, mais woah ! Je laissais donc Isaac, ou plutôt John Harper se présenter. J'en oubliais presque mon énervement précédent. Ancien tireur d'élite et vétéran de la guerre d'Irak, il s'était fait tuer quelques mois après qu'il ait été promu chef de sa section. C'est triste, je l'imaginais bien donner des ordres en mode badass et calme, même en moment de crise. Il dit aussi qu'il avait été marié et eut un garçon. Garçon qui voulait servir son pays, comme son papa quand il avait son âge. À sa mort, il voulait que son corps serve la science. Eh bien, il ne doit pas être déçu ! Même si pour le coup, c'est plus son esprit qui a servi.

Brooke reprit la parole. Hélas. Je me serai bien passé de ce qu'elle allait me dire. Mine de rien, c'est fou l'effet qu'elle avait sur moi. Genre, elle était capable de m'énerver en moins de temps qu'il en faut pour le dire...

Bon, sans trop de surprise, ce gadget était là juste pour me surveiller un peu plus. Et puis, c'était quoi ce ton à la fin de sa tirade ? Je rêvais où elle était limite déçu de ne pas avoir pu mettre d'autres gadgets plus offensifs ? Je commençai par ramener promptement mon poignet vers moi, après avoir posé la crêpe, et d'enlever Isaac de mon poignet. J'avais envie de la secouer. Non mais sérieusement, est-ce qu'elle se rendait compte de ce qu'elle disait ? Est-ce qu'elle s'entendait parler ? Est-ce qu'elle se rendait compte que j'étais qu'une gamine de 16 ans ? Une gamine qui voulait juste avoir la paix et vivre normalement. Mais réveille toi Brooke, QUI voudrait m'attaquer ? « Ah bah oui, c'est dommage ! Tu me déçois ! Et tant que tu y étais, tu pouvais pas relier Isaac à un satellite qui pourrait tirer des rayons qui annihileraient mes assaillants ? Ça serait encore plus efficace ! » ironisai-je vivement. Certes, on est aux States et ici M. et Mme tout me monde peut avoir des armes, mais merde à la fin, c'était donc si difficile pour elle de comprendre que je voulais juste une vie normale ? Je veux pas avoir à lutter à l'aide d'Issac contre des supers vilains. « Sérieux Brooke, qu'est-ce que je vais faire de ça ? »

Mais il y avait pire, oui bien pire. Il y avait quelque chose qui me faisait bouillir dans mes entrailles, quelque chose qui me donnait l'envie de me révolter contre elle. De lui crier dessus, de l'engueuler, parce que ce n'étaient guère tout ce que je pouvais faire contre elle. Parce que c'était la seule manière que j'avais de m'imposer face à cette Légende plus forte que moi. Parce qu'encore une fois, elle me rappelait à quel point elle était forte quand j'étais faible. Elle ne comprenait pas à quel point je me sentais oppressée quand elle faisait son numéro de justicière so badass. Elle voulait bien faire, mais elle faisait tout de travers. Après tous ces mois, pourquoi ne me comprenait-elle toujours pas ? « C'est dingue... » Je pris quelque secondes. « C'est dingue ! Comment une Légende comme toi peut être aussi stupide et aveugle ? C'est censé être moi l'aveugle ! » J'en avais rien à foutre des gens autours. C'était elle la fautive, elle qui me poussait à bout, elle qui m'étouffait. « Pourquoi tu me comprends toujours pas ? Pourquoi ? » Et ça me faisait mal. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me faisait souffrir qu'elle ne comprenne rien alors que ça faisait maintenant plusieurs mois qu'on se côtoyait. « J'en ai rien à foutre que tu sois une Légende célèbre et que plein de gens rêveraient d'être sauvé par toi, pour moi tu vaux pas mieux que les autres. Tu vaux pas mieux que mes parents et tout ceux qui pensent qu'à me surprotéger en disant que c'est pour mon bien. Tu vaux pas mieux que tout ceux qui sont trop gentils et n'osent rien me dire parce que je suis une aveugle mal dans sa peau, alors que je suis une gamine imbuvable qui mériterait une bonne baffe pour me recadrer. Tu ne vaux pas mieux que ceux qui ne voient en moi qu'une infirme... » Le seul qui en avait eu assez dans le pantalon pour m'en coller une était un petit con qui se la jouait caïd, c'est dire !  

Je repris mon souffle. « Comme si tu m'étouffais pas déjà assez, là tu débarques comme une fleur en voulant m'offrir un truc qui pourra toujours être en contact avec toi ! Comment est-ce que tu pensais que j'allai réagir ? Non mais sérieux ! T'as pas confiance en moi ? Je t'ai déjà dit que je retenterai pas de me suicider ! » Je pris ma tête dans mes mains, le temps d'essayer de me retenir de pleurer et de me calmer. Même si je ne comprenais pas pourquoi, penser que Brooke puisse ne pas avoir confiance en moi me tuait. « Et tu sais le pire Brooke ? Le pire dans cette histoire, c'est que si j'ai décidé de ne pas recommencer, c'est pas parce que je vais mieux, c'est juste que je sais que tu serais capable de revenir m’en empêcher. Toi ou un autre imbécile qui voudra faire son justicier et qui viendrait me sauver juste par devoir. » Parce que c'était tout le problème, Brooke m'avait sauvé par devoir et rien d'autres. J'entendais les gens discutaient à voix basse pour commenter la scène ô combien étrange qui se déroulait devant leur yeux. « Putain, je suis aveugle, pas sourde ! Occupez vous de ce qui vous regarde ! » Lançai-je.

Puis je me suis affaissée dans le fauteuil, quelque peu soulagée d'avoir gueulé sur Brooke. Une chance qu'elle n'était pas comme ces héros qui ne se sentent plus, sinon son égo en prendraient sûrement un coup. J'ai ramené mes mains sur mes cuisses et baissé la tête avant de reprendre d'une voix plus douce, mais morne. « J'en peux plus, Brooke... J'en ai marre. J'étouffe, je me sens oppressée et tant que tu l'auras pas compris, ça n'ira jamais entre nous. » Puisqu'elle comprenait pas, il fallait bien que je lui dise. Et pourtant, qu'est-ce que je n'aimais pas me livrer aux autres ! Brooke avait ce don de me pousser à bout, même si ce n'était peut-être pas volontaire. Elle avait cette faculté qui me faisait me dévoiler bien malgré moi. Je suis pas forte, je fais juste semblant et elle était sûrement une des rares à pouvoir le voir. Là, je n'avais plus la force de me montrer agressive. Je sentais les larmes me monter aux yeux.

« J'ai peut-être essayé de me suicider, mais la vérité c'est que c'est les gens comme toi qui me tuent à petit feu chaque jour. » Oui, c'était assassin et cruelle pour Brooke, mais c'est ce que je ressentais. « Tu aurais dû me laisser sauter, au moins, cette solution avait le mérite d'être rapide. » J'essuyais quelques larmes qui perlaient sur mes joues. C'est la deuxième fois qu'elle me voyait pleurer, mais cette fois j'avais mes lunettes de Soleil. Et ça me donnait l'illusion d'être cachée. Ça me donnait l'illusion qu'elle ne le remarquerait pas. Ulysse posa sa tête sur mes cuisses, il savait reconnaître quand j'étais triste. Je lui grattouillais derrière l'oreille.

Ulysse au moins était gentil avec moi, il ne me faisait pas pleurer.


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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeVen 1 Nov - 8:32

Et voilà, encore un coup en plein milieu de la gueule. Mais c’était bien fait pour elle. Il est vrai, elle avait tendance à infantiliser son entourage. Et Louise n’y échappait pas, faisant les frais de cet amour distribué à tout va, comme pour combler le manque atroce que représentait alors l’absence de Paige dans sa vie d’héroïne. Ça pique. Elle sent que son cœur à raté un battement. Il faut bien qu’elle finisse par s’en rendre compte après tout. Et la douceur n’as pas toujours forcément une place de choix dans les prises de consciences. Au contraire. Souvent, ce sont les plus douloureuses qui retiennent bien davantage tant notre mémoire que notre attention. C’est triste, mais ainsi va la vie. Et ce n’est pas parce que la rousse est une super badass woman qu’elle était différente. C’était même sensiblement l’inverse. Elle demeurait si ouverte aux autres qu’elle en devenait banale, affligeante. La Vaughan était un paradoxe à elle toute seule. A la fois inaccessible et tellement proche de vous, fière et si fragile sous cette carapace qui veut faire croire que tout va bien, comme d’habitude. Sauf que non, tout ne va pas bien, justement. Et c’est sans doute ce qui fait que plus ou moins inconsciemment, Brooke a simplement redoublé d’attention envers les personnes auxquelles elle tient un minimum. Comme l’aveugle, par exemple.

Oh bien sûr, comme toutes justicières qui se valent un minimum, elle voudrait protéger la ville entière, sinon le monde. Sauf qu’elle a oublié d’être naïve, cette grande conne. Elle a oublié d’ignorer que l’impuissance fait mal. Elle a déjà vécu cet enfer une fois, maintenant son esprit bloque là-dessus. Elle s’est juré de ne jamais retomber dans ce genre d’état de faiblesse pathétique. Raté. Elle sent qu’elle aussi ses limites dont proches de l’implosion. En même temps, ça fait combien de temps qu’elle ne s’est plus laissé aller franchement ? La dernière fois, à pleurer en silence seule dans son lit, ça commence à dater. Elle n’est peut-être pas humaine de base – ce que ça peut bien lui couter de l’admettre…- mais ainsi a-t-elle été élevée. Aussi, ses ressentis sont identiques à celui de n’importe quelle femme de son âge, prise dans des histoires qui la dépassent de bien loin.

Mais soit. Aujourd’hui elle n’as pas envie de lutter dans le vide, de s’abimer pour rien. Si on ne veut pas de son aide, soit. Si on ne veut pas la voir, soit. Si on ne supporte pas sa présence, soit. Ce n’était pas le jour idéal pour lui renvoyer d’un bloc ce genre d’horreurs en pleine face. Il ne faut pas croire, elle est peut-être Légende, mais au final, elle est facile à briser. Son frère avait réussi avec une telle facilité qu’un relent acide de mauvaise fierté mal placée l’assaillait encore en ce moment même, alors qu’elle y repensait. Elle regarde le reste de son café, comme absente, pendant que Louise fait son petit speech qu’elle n’écoute qu’à moitié, il est vrai. Si lui avait réussi à la briser physiquement, Louise était de ces personnes qui savaient appuyer là où ça faisait mal et pour longtemps. Le corps fini toujours pas guérir. L’esprit un peu moins.

Elle soupire. Elle déplie ses jambes et se remet debout, tandis qu’Einstein se redresse, lourdaud comme il l’est d’ordinaire. La rousse fait mine de s’étirer, comme si rien ne la dérangeait jusque-là. Elle fait jeu de masques, encore. Ce qu’elle peut être conne, quand elle s’y met. Enfin, elle contourne la table et vient poser sa main sur l’épaule de l’aveugle.
    « Ne te méprends pas, je ne voulais pas que tu prennes les choses ainsi. Je sais bien que tu n’es pas infirme. Tu es même forte. Sans doute bien plus que moi, Louise. Mais ça, c’est toi qui choisit de l’ignorer, je crois. Je repars. Je ne souhaitais pas te blesser et c’est visiblement ce que j’ai fait. Je te laisse tout de même Isaac. Si tu n’en veux vraiment pas je passerais le chercher rapidement chez toi un peu plus tard. »
Et elle retire sa main, qui rejoint bien tôt sa poche de jean trop serré. Elle se sent misérable. Et dire qu’elle ne voulait faire que le bien pourtant. Bordel, mais qu’est-ce qui peut bien clocher chez elle, en fin de compte ? Elle met pourtant toute sa bonne volonté à être agréable, alors pourquoi ça foire à chaque fois. Ce n’était pas comme ça, avant. Qu’est-ce qui a changé, en fait ?
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeVen 1 Nov - 12:21

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Je reniflais, essayant de retenir mes larmes du mieux que je le pouvais. J'avais plus faim, plus envie de mon chocolat, plus envie de rien, le néant. J'entendais Brooke bouger, puis se lever, mais elle ne répondit pas tout de suite. Ce silence, même s'il ne dura pas longtemps, était insupportable. Je voulais qu'elle parle, qu'elle me dise quelque chose, n'importe quoi, tout sauf ce silence ! Et puis elle posa sa main. Cette main qui jadis me sauva. Cette main qui m’ôta un jour la seule délivrance qui me restait, aujourd'hui aussi me faisait mal, mais pas pour la même raison. Cette fois, cette main allait s'en aller. Et cette fois, c'est ça qui me tuait. Je n'ai rien su lui dire, je n'ai pas pu lui demander de rester. Je l'ai laissé s'éloigner. Tu viendrais chercher Isaac ? Mais ce n'était pas Isaac le problème. C'était moi le problème.

Alors voilà, ça s'arrête là ? Tu m'abandonnes ? Tu me laisses seule ? Et bien soit, pars Brooke ! Casse-toi ! Dégage ! Abandonne moi comme les autres ! Comme mes parents qui m'avaient mis au placard en me disant que c'était pour mon bien, que je pourrais m'épanouir dans ce centre. Je te hais Brooke, depuis ce jour où tu m'as ôté la seule chose qui me restait. La seule décision que j'avais prise par moi-même. Je te hais de ne pas avoir respecté mon choix. Mon libre arbitre, c'était guère tout ce qui me restait dans cette vie qui ne rimait à rien et tu me l'as ôté ! Et moi, je n'ai rien pu faire... à part me laisser porter, être docile et suivre le mouvement, m'écrouler dans tes bras. Continuer à vivre, non par envie, mais parce que tu en avais décidé ainsi. Je te hais et pourtant, je souffrais à l'idée qu'on se quitte de la sorte. Mine de rien, tu es bien une des rares qui s'occupait de moi... Je suis tellement nulle. Je m'en voulais, mais il fallait que je te le dise ! Il le fallait, sinon chaque entrevue continuerait d'être une torture.

Non, je suis pas forte Brooke, ne me mens pas. Je sais bien que c'est pas vrai. Si j'étais forte Brooke, j'aurais déjà fait volte face pour t'arrêter. Au lieu de ça, je suis resté à la table, mettant mon visage dans mes mains et me laissant aller aux larmes. Je voulais que tu partes et je ne le voulais pas. Je t'avais demandé de me laisser respirer. Je venais de te hurler dessus que tu m'étouffais et maintenant que tu partais, je voulais que tu restes. Je ne comprenais pas. Je ne me comprenais pas. Je pensais ce que je venais de te dire, mais j'aurai dû te le dire différemment. Pourquoi je n'arrivais pas à être gentille ? Tu m'intimidais comme tu me rassurais. Je ne savais pas comment me défendre face à toi. J'hurlais pour essayer de m’imposer face à toi, pour t'opposer une résistance, pour te montrer que j'existais et t'hurler dessus était la seule méthode que j'avais trouvé. Mais je ne pouvais pas te demander en retour d'encaisser sans broncher. Tu l'avais déjà trop fait par le passé. Toi aussi, tu es comme tout le monde dans le fond, tu as des sentiments. Ta réaction me l'a fait réaliser. Peut-être t'avais-je idéalisé. Peut-être avais-je oublié que tu étais sensible aussi. Je me plains de la justicière alors que je n'arrive même pas à voir la femme que tu es. Je n'ai eu à faire qu'une fois à l'héroïne. Le reste, c'était la Brooke avec des sentiments, celle qui peut être touchée, mais ça, je ne le remarquais pas. Mais tu sais, moi aussi j'ai des sentiments. La preuve, je souffre que tu m'abandonnes. Et tu sais le pire ? C'est ma faute. Finalement, ce n'est peut-être pas toi que je hais. C'est moi que je hais.

« Bon, c'est pas bientôt fini de chialer ? » Une voix badass me tira de mes sanglots. « Va la rattraper avant de le regretter ! » m'ordonnait Isaac ! J'avais le cœur qui battait fort, je ne savais pas si je devais vraiment y aller. Oh et puis, peut-être que je me posais trop de questions au lieu d'agir ? Je me levai promptement et me retournai avant de voler la vue d'un client. Désolé, dites-vous que c'est pour la bonne cause ! Je l'entendais paniquer, ne comprenant pas pourquoi il ne voyait plus rien. Mais surtout, je la vis. Un peu plus loin, de dos. Elle partait vraiment... Un coup de poignard supplémentaire alors qu'Isaac s'impatientait. « Bon alors ? »

Alors prise par une pulsion étrange et inconnue, j'ai décidé d'être courageuse. Au moins assez pour la rattraper. « Brooke ! » Mais à mesure que je m'approchai, Ulysse me suivant, je sentais mon courage s'évaporer. Arrivée à sa hauteur et alors que je lui prenais le bras, ma vision faiblissait. Je n'arrivais pas à maintenir mon pouvoir. J'avais trop peur d'affronter son regard. Je ne vis pas son visage. J'ouvris la bouche comme pour lui parler, mais je m’aperçus que je ne savais même pas quoi lui dire. Je me suis sentie si stupide. Alors j'ai baissé la tête pendant que des larmes perlaient toujours sur mes joues et je me triturais les doigts nerveusement. « Si j'étais forte, on se serait jamais rencontré... » Parce que si j'étais forte, j'aurais la force de m'accepter. Tenter de se suicider, c'est la lâcheté.

J'étais l'adolescente mal dans sa peau face à l'adulte... L'adolescente qui avait besoin de savoir. Besoin de comprendre. « Pourquoi t'es si gentille avec moi ? Pourquoi tu veux toujours me protéger ? » Ce n'était pas dit méchamment, je voulais juste savoir. Savoir si Brooke était comme ça parce qu'elle se forçait, se sentait obligée de me protéger par devoir. Je voulais savoir si elle m'appréciait réellement. Dans le fond, c'est justement parce qu'elle m'appréciait qu'elle ressentait l'envie de me protéger, mais ça, je ne le comprenais pas.

Peut-être que je l'embêtais d'ailleurs, avec mes questions. Mais à 16 ans, on se pose plein de questions. À 16 ans un petit rien est une chose insurmontable...
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeSam 2 Nov - 23:07

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C’était comme un rêve. Un songe auquel on n’imagine pas une fin de peu qu’elle ne devienne réalité. Les secondes s’étiraient lentement, un peu comme si le temps avait stoppé sa course, l’espace d’un instant. C’était court et à la fois très long. C’était addictif et désagréable de concert. C’était tout et rien. Etrange miasme dans lequel était coincée la Légende. Elle ne comprenait vraiment pas ou elle avait merdé, pour parler franco. Faire de son mieux, c’était devenu son leitmotiv après ce qui s’était passé par deux fois avec Carnage. Aller de l’avant, ne plus faire sa dépressive à l’abri du regard des foules, dès que l’occasion se présentait. Non, elle ne pouvait définitivement plus se permettre un écart pareil. Il y avait trop de bordel général tout autour pour se regarder le nombril, encore. Ce serait pour la prochaine fois, ce genre d’égoïsme.

Du coup, la rousse avait essayé, encore, de faire celle qui était toujours de bonne humeur. Elle mentait. A tout le monde, à Louise, et avant tout à elle-même. Elle mentait. Et il avait fallu l’intervention électrique de la jeune métisse pour qu’elle s’en rende compte. C’était douloureux, un peu comme un coup que l’on n’attendait pas sur le coin de la gueule. Bon, ça, c’était fait, au moins. Maintenant, elle savait à quoi s’en tenir. Les jeux de masques s’était désuet, elle aurait dû s’en douter, malgré ses maladresse avec le genre humain – qu’est-ce que ça la faisait rire jaune de prononcer ainsi ce terme maintenant qu’elle avait découvert la plus grosse vérité sur elle-même.

Comme à son habitude, Brooke avait voulu bien faire. Et comme souvent, elle s’était méchamment plantée. Et impossible de faire marche arrière, bien entendu, c’aurait été trop beau. La vie est une harpie. Elle vous cueille au moment où vous vous y attendez le moins, histoire de rendre les plaies encore plus vicieuses. C’était le cas ici. En soit, ça n’aurait peut-être pas touché la Vaughan si ça n’avait pas été prononcé ainsi, avec autant de conviction. Et puis, elle appréciait bien Louise, ce qui ne faisait que rendre le tout plus abrasif encore. C’aurait été un parfait inconnu, elle s’en serait fichu comme de l’an quarante. Mais là non. Ca s’ajoutait à l’accumulation déjà très désagréable qu’elle devait porter sur ses épaules sans broncher. A, tient, son bras se mettait à lui faire mal, maintenant. Génial, de mieux en mieux. Il allait falloir qu’elle repasse à l’hôpital, les nano-tech’ devaient surement avoir de plus en plus de mal à canaliser la fracture. Enfin bon, après tout, elles n’étaient pas prévues pour ça à la base. Tant pis pour Brooke, encore.

Mais une secousse la tira de sa mauvaise rêverie. Elle crut à une farce de mauvais goût, au départ. Louise était là, cramponnée à ce bras qui la faisait tant souffrir. Euh. Minute. What the… ? Ah, oui, c’est vrai. Ça lui revient maintenant, le pouvoir de cette enfant. La Légende cesse d’afficher une tête ahurie et ses traits reprennent une certaine neutralité. Elle n’est pas heureuse, elle n’est pas malheureuse. C’était quelque chose d’autre qu’elle ne saurait définir avec exactitude, en fait. Elle écoute attentivement ce que dit l’adolescente et, il faut bien avouer qu’elle croit rêver, sinon tomber de haut. Elle lui posait la question à laquelle elle avait déjà répondu des dizaines et des dizaines de fois ! Pourquoi encore ? Pour se rassurer ? Pour avoir une énième confirmation de la vérité ? Peut-être. Mais c’est lassant. Brooke n’a pas vraiment la sensation d’être écoutée, là. Elle soupire de façon audible et regarde alors la demoiselle, droit dans les yeux, malgré les lunettes et malgré qu’elle ne sache pas vraiment si son pouvoir est encore actif. Tant pis, mais au moins, il y a une étincelle puissante dans son regard, qui balaie tout le reste. Pour une fois.
    « Je croyais que tu avais dit toi-même être aveugle et non sourde, Louise. Dans ce cas, ça reviendrait à dire que tu n’as jamais écouté un traître mot de ce que je t’ai dit jusque-là, je me trompe ? »
Elle utilisait un peu de fermeté, quand bien même elle n’aimait pas ça du tout. Mais avec certain individus, il n’y avait pas d’autres alternatives. Elle venait de le comprendre à l’instant. Elle pose ses mains sur les épaules de la Lyautey, avec un peu plus de force, cette fois.
    « Je te l’ai dit et je te le répète aujourd’hui encore ; je ne me force pas à t’aider. Je le fais parce que je t’apprécie, parce que je veux te protéger. Car nous sommes amies, non ? »
La rousse se redresse, sans un mot. Elle espère que son discours a été compris, cette fois. Un bruissement d’ailes se fait entendre et une masse vient prendre place sur le sommet du crâne de Brooke. C’est Ulrick, son perroquet. C’est rare qu’il sorte de la maison pour aller s’aventurer à l’extérieur, mais après tout, pourquoi pas ? Elle rit. Ça gomme toutes les autres mauvaises pensées. Ses yeux bleus ont brusquement reprit de leur éclat si particulier. Comme quoi il ne fallait pas grand-chose, en définitive.

La Techno’ remarque qu’Isaac n’est pas au poignet de Louise. A, tiens, elle a dû le laisser sur la table, un peu plus loin. D’un geste, elle envoie son perroquet récupérer la montre et l’attache à son propre poignet une fois l’objet récupéré. Et maintenant vient un immense challenge pour l’adulte. Il va falloir faire en sorte de rendre cette entrevue de nouveau sympathique. Autant pour elle que pour Louise, bien sûr. Einstein est toujours à ses pieds, profitant du moindre instant de répit pour s’assoupir n’importe comment.
    « Bon, et si on allait se poser quelque part dans un parc, pour continuer cette conversation ? Je ne sais pas toi mais moi parler debout me donne l’impression d’être interviewer par les paparazzis et je n’apprécie pas vraiment ce genre de personnage, surtout en ce moment je dois dire. »
Et maintenant elle attend. De toute manière, il n’y a pas grand-chose de plus qu’elle puisse faire dans l’immédiat. Elle a lancé la perche et ouvert une nouvelle porte en grand. Il n’appartenait désormais qu’a Louise de s’en emparer et d’aller de l’avant. Ça lui rendrait toujours service, très certainement. Le plus important, maintenant, c’était qu’elle s’en rendre compte, voilà tout. En soit, le plus dur n’avait pas encore été parcouru.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeDim 3 Nov - 7:08

Mais... mais, si Brooke, je t'écoutais quand tu me parlais. Je t'écoutais quand tu me disais ce que tu venais exactement de me redire. J'écoutais, mais sans y croire. Certaines paroles sont comme les clous, il faut les rabâcher pour qu'elles pénètrent en profondément l'esprit. Oui, je t'écoutais, mais inconsciemment je fermais mon esprit pour ne pas entendre ce que tu me disais. J'étais si obstinée et déterminée à t'en vouloir, que je ne réalisais pas ce qui pourtant était évident. Je te réduisais inconsciemment dans ce rôle d’héroïne toute puissante qui m'oppressait. Dans ce rôle d'héroïne froide et robotique qui accomplit son devoir sans se soucier réellement de l'autre. Certes, quand tu m'as sauvé, c'était sûrement un geste mécanique pour toi. Poussée par un élan héroïque, ne supportant pas la vue d'une gamine qui veut mettre fin à ses jours, tu as agi. Mais je t'en ai tellement voulu, que j'ai refusé de me rendre compte que si tu continuais à me voir, c'était parce que tu étais attaché à moi maintenant. Parce qu'avec le temps, tu t'étais réellement attaché à moi. J'étais aveugle, tant au sens propre que figuré. Je préférais cristalliser en toi toute la rancœur que j'avais contre tout ceux qui ne pensaient qu'à me surprotéger. Toi qui m'avais sauvé, tu prenais pour tous les autres.


Je t'écoutais, mais je comprenais ce que je voulais bien comprendre. J'étais trop égocentrique pour comprendre la vérité. Je ne voulais pas voir. Lorsque j'ai sauté, je voulais être sauvé. Je voulais sentir que j'étais importante pour quelqu'un. Je voulais sentir que ma vie avait un sens, que j'avais une place en ce monde comme chaque être vivant. J'ai failli mourir, dans un égoïsme arrogant, refusant de voir tous ceux qui m'aimaient, préférant me dire que ce n'était pas vrai. Refusant de comprendre que c'était bel et bien pour m'aider que mes parents m'avaient placé dans un centre pour aveugle et pas se débarrasser de moi. Oui, j'ai espéré qu'on vienne me sauver et puis une lumière a transcendé la Mort. Toi. Mais quelle place pouvais-tu avoir ? Tu ne me connaissais même pas, à l'époque. Mais même avec le temps, je ne voulais pas même imaginer que finalement, la sauveuse que j'attendais, c'était toi. Et pourtant, au fond de moi, je voulais être importante pour toi, pas juste la gamine qu'on a sauvé un jour et qu'on se sent obligé de surveiller au cas où elle retenterait d'attenter à sa vie. Je voulais y croire, mais je te croyais pas quand tu me disais que tu m'appréciais. M'aveuglant moi-même, j'étais tiraillée par les paradoxes. Je ne voulais pas te rencontrer et pourtant, je venais toujours quand tu m'invitais. Je voulais que tu tiennes à moi, mais je ne voulais pas te croire quand tu me le disais...

Je voulais que tu me laisses et pourtant, quand tu es parti pour me laisser seule à pleurer sur cette table de café et que je me suis senti si seule, j'ai commencé à comprendre que je ne voulais pas que tu me laisses. Je voulais que me surprotèges moins, mais pas que tu me laisses pour autant. Ce jour-là, que tu sois parti après que j'aie été particulièrement désagréable a été un tournant pour moi. Parce que j'ai commencé à comprendre, ou plutôt accepter, que tu m'appréciais effectivement. Si tu en avais rien à foutre de moi, les paroles que je t'avais proférée ne t'auraient pas affecté. Mais il fallait que tu me rassures, encore un peu, juste un peu, pour être sûre que je me trompe pas. Je n'étais qu'une gosse Brooke. Une gosse qui refusais de s'accepter et d'accepter que d'autres puissent tenir à elle, pour de vrai. Oui, ce jour-là, j'ai commencé à voir toute la patience dont tu avais déjà fait preuve avec moi pour ne pas me brusquer et me laisser le temps de m'accepter et aussi de t'accepter. Je suis attachée à toi Brooke, mais je ne voulais pas l'admettre, c'est tout. Et ceci valait pour d'autres personnes, Junko en tête. Parce que se lier à une personne, c'est accepter de s'ouvrir à cette personne.

Ce jour-là, alors que tu me grondais pour la première fois, je n'ai rien su te répondre. Je me suis contenté de baisser les yeux. Je crois que je te remerciais intérieurement de te montrer plus ferme avec moi. C'était tout ce que j'avais toujours voulu. Doucement, je réalisais à quel point j'avais été stupide et à quel point tu avais été gentille avec moi tout ce temps. Supportant ma mauvaise humeur permanente et mes reproches. Et surtout, laissant de côté ma mauvaise foi, je commençais doucement à me rendre compte que je tenais aussi à toi. Si ce n'était pas le cas, mon cœur n'aurait pas été pincé quand tu t'étais levé pour partir. Tu avais raison, c'était désagréable d'être planté comme ça, au milieu de la rue. Surtout après la scène qui venait de se jouer devant les yeux des gens. « D'accord... » t'ai-je simplement répondu après avoir hésité néanmoins quelques secondes. Parce que je savais que si j'acceptais, j'allai devoir m'ouvrir à toi pour qu'on puisse toutes les deux avancer et que des situations comme celle-là ne se reproduisent pas. « Ulysse ? » Toujours alerte, mon fidèle toutou qui était juste à côté vint se caler contre moi pour que je puisse me baisser et récupérer à taton sa laisse qui traîner par terre. Dans la hâte, je l'avais laissé me suivre sans le prendre par sa laisse. Il faut dire que je savais bien qu'il me suivrait de toute façon. J'ai ensuite tendu la main à Brooke pour qu'elle la saisisse. « Je te suis. » On avait pas fait deux pas que je me stoppais. « Ah attends, dans la précipitation, j'ai laissé Isaac sur la table. » C'est l'intéressé qui me répondit. « T'inquiète gamine, Ulrick est venu me chercher. » Ulrick ? Ah, le perroquet de Brooke. C'était donc ça le battement d'ailes que j'avais entendu.

J'ai donc laissé Brooke me guider jusqu'à un parc du coin. Je ne savais pas quoi lui dire sur le trajet, heureusement il ne dura pas longtemps. On finit par s’asseoir, j'enlevais mes lunettes pour m'essuyer les yeux avec un mouchoir, mais je ne les remis pas ensuite, je les tripotais nerveusement et lui lançai, un brin hésitante « Excuse-moi, j'aurais pas dû te parler comme ça tout à l'heure. » C'était la première fois que je m’excusais de mon comportement. Reste que si Brooke continuait, je finirais réellement par étouffer... Je me demandais comment j'allai lui présenter mon ressenti. Allez expliquer à une Légende, vous, qui déborde d'envie de protéger une personne qu'elle apprécie que trop de protection, tue la protection...


« Je... je sais même pas comment t'expliquer en fait... » Je passai machinalement une main dans mes cheveux pour remettre une mèche derrière mes oreilles, tout en réfléchissant. « J'imagine que pour toi c'est un réflexe et je sais qu'au fond, tu ne penses pas à mal, mais essaye de te mettre à ma place. Y'a des gens, tu les sauves une fois et basta. Moi c'est depuis que je suis née qu'on passe son temps à me surprotéger et a toujours vouloir être derrière moi pour le moindre petit truc. Grâce à Ulysse, j'ai gagné en autonomie et je peux aller dehors sans aide pour me diriger, mais avant c'était pas le cas. Encore que... depuis que j'ai tenté de me suicider mes parents n'aiment pas que je sorte trop longtemps. Mais ça, j'imagine que je dois m'en prendre qu'à moi-même. Mais je t'assure, tu imagines pas à quel point c'est humiliant d'avoir le sentiment de devoir être assisté. J'arrive même pas à me maquiller complètement toute seule. Genre l'eyeliner par exemple. » Je ne sais pas si elle pouvait me comprendre. Brooke, cette héroïne badass qui sauvait des vies pendant que moi je galérais à avoir un semblant de vie normal, mais au moins j’essayais. Il fallait que j'essaye de lui expliquer ce que ça faisait d'être aveugle, pour qu'elle comprenne que le sentiment de surprotection que je ressentais n'était pas un caprice de ma part ni une invention. « Je te demande pas d'arrêter de me protéger. D'ailleurs, te connaissant, même si je te le demandais, tu ne le ferais pas. » Je souris, amusée. Un brin d'humour pour détendre l'atmosphère. « Je te demande juste de pas me surprotéger, s'il te plaît. Je t'assure Brooke, quand t'es aveugle, chaque moment où tu es autonome c'est une petite victoire. » Et si elle voulait vraiment m'aider à m'accepter moi-même, je pense qu'elle comprendrait que vouloir me surprotéger ne serait pas me rendre service.

« Mais, il y a autre chose... Si j'ai pété un câble, c'est pas que pour ça. Les gadgets de protection d'Isaac, dans le fond, c'est pas le problème. Mais quand t'as dit qu'il était en relation avec toi, j'ai pensé que tu me faisais pas confiance. Qu'Isaac était juste un moyen pour toi de me surveiller, alors que je t'ai dit que je retenterai plus de me suicider. Et imaginer que tu me fasses pas confiance... ça... ça... » Allez Lou, ça ne va pas te tuer. « ... ça m'a fait mal, vraiment. » J'étais peut-être à côté de la plaque, mais c'est ce que j'avais ressenti.

Voilà Brooke, je t'ai dit ce que j'avais sur le cœur et d'une manière bien plus douce que tout à l'heure. J'étais partagé entre le soulagement de m'être livrée et la honte de m'être ainsi dévoilée, justement. J'appréhendais sa réaction.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeMar 5 Nov - 7:09

Au moins, maintenant, on ne pourrait plus reprocher à l’aveugle de n’avoir pas joué franc jeu, avec toutes les cartes sur la table. C’était donc ce genre d’impression que donnait Brooke ? Eh bien, ça pour une surprise. C’était bien une chose à laquelle elle ne s’attendait pas. La voici étiqueté comme une mère poule maladive en toute circonstance. Ce qu’elle n’était pas. Enfin, pas autant. Elle savait tout de même prendre sur elle et se contrôler un minima, sinon ça fait longtemps qu’elle aurait rapatrié Paige auprès d’elle.

Toutefois, elle comprenait les leitmotivs de Louise et en effet, l’adolescente avait le droit de râler. La Légende pouvait aisément le comprendre, vu son passif. Les informations « civiles » et le Gouvernement lui avait inventé un passé monté de toute pièce lorsqu’elle avait vaincu les Klongs avec l’aide des autres Légendes, la première fois. Moment qui coïncidait, d’ailleurs, à sa véritable sortie de laboratoire. Maintenant qu’elle y repensait, elle ne savait même pas ce qu’on avait pu lui inventer comme identité pour maquiller ses véritables origines. Elle prit connaissance de toutes les attentes  et toutes les frustrations de la Lyautey, sans dire un mot. Archimède et Isaac n’intervenaient pas pour le moment et Ulrick restait perché sur le crâne de Robot Rock, presque inquisiteur face à l’enfant qui n’en était plus vraiment une, il est vrai.

Les gens passaient autour d’eux en les fixant un petit instant avant de reprendre leurs routes. Ce n’était pas commun, ce genre, de scène, il faut dire. La rousse sentait son bras la démanger un peu. Il allait vraiment falloir qu’elle passe par la case hôpital rapidement si elle ne voulait pas aggraver son état. Elle tira un peu plus sur sa manche, instinctivement. Bon, une problème de taille se posa alors. Comment faire comprendre à Louise, concrètement, qu’elle avait pleinement confiance en elle ? Le dire le plus simplement du monde n’aurait pas fonctionné et aurait davantage eu l’air d’un foutage de gueule bien dans les règles de l’art. Ce que la Techno’ ne souhaitait en aucun cas. Un peu perdue dans ses pensées, elle n’en sortie que parce qu’elle entendit Isaac se permettre un commentaire.

    « Et sinon la mioche, t’as jamais pensé qu’il n’y avait pas eu que toi qui avait eu une vie difficile jusque-là ?! »
Isaac. Il doit surement faire référence à la vie passée de Brooke. C’est vrai qu’elle lui a pas mal fait la causette tandis qu’elle continuait chaque jour de l’améliorer un peu plus avant aujourd’hui. Elle soupire. Il n’avait pas à dire ça. Mais pour autant, elle n’ajoute rien non plus. Elle a besoin de réfléchir un peu, elle se creuse la tête. Sa main vient prendre doucement celle de Louise et elle l’emmène dans une petite marche à travers la ville. Elle sait exactement où elle veut aller. Le parc et ses collines environnantes. On a toujours une très belle vue, de là-bas. Brooke sait qu’elle pourra se « confier » - si tant est que le terme soit bon- plus facilement en terrain un peu dépeuplé qu’ici, en plein centre-ville. Il y a des choses qu’elle ne veut, sinon ne peut avouer au grand jour, au grand public. Tout le monde cultive une zone d’ombre, après tout. Brooke n’est pas différente. Ceux qui pensent ça se trompent lourdement. Et il est temps que Louise s’en rende compte, aussi.

Elle espère juste, à ce stade, que la pauvre gosse ne balise pas trop. C’est vrai qu’elle n’a pas décroché un mot jusque-là. Brooke ne sait juste pas quoi dire. Tout se bouscule dans sa tête et la rousse ne sait pas trop par quoi commencer. Les voici enfin arrivé sur la colline. Plus âme qui vive à par elles deux. Heureusement que ce n’est pas un jour de forte affluence. La Vaughan lâche la main de Louise et se poste dos au Soleil, amorçât une descente pour finalement mieux s’assoir dans l’herbe verte. Elle ferme les yeux et ne dit plus rien, encore. Einstein vient juste s’affaler à côté d’elle, dans un bruit tout sauf classe. Ça la fait rire, un peu. Et puis, enfin, elle prend son courage à deux mains et se décide à parler.

    « Tu sais, Louise, je n’ai jamais manqué de confiance en toi. Et je vais te le prouver à ma manière. Ce que je m’apprête à te dévoiler, peu de personne sont au courant. D’ailleurs, je crois bien qu’en dehors des autres Légendes et quelques membres du Gouvernement, personne de civil n’est au courant. Enfin, ce n’est maintenant plus le cas, dans les faits… »
Emily  avait su, pour elle. Mais après l’incident, elle l’avait totalement oublié. Et avec elle tout le passé qu’elle avait, pour la première fois, entièrement révélé. Enfin, il y avait eu Thomas aussi, mais lui gisait maintenant six pieds sous terre. Difficile pour lui de parler, donc.

    « Je vais t’épargner les détails encore superflus et aller directement à l’essentiel. J’espère que tu ne m’en voudras pas trop mais il y a des sujets que je ne peux encore aborder. »
Non, elle ne voulait pas encore lui parler de Carnage et de son lien de parenté avec lui –quand bien même Isaac était au courant, cherchez la logique… C’était encore trop tôt. Elle caressait encore, bien malgré elle et son pragmatisme, l’espoir fou que peut-être tout ceci n’était que tissu de mensonge et qu’elle n’était en rien liée à cet abject individu.

    « Je… Je ne suis pas née comme tout le monde, dirons-nous. Les dix-sept premières années de ma vie, je les ai passé dans un laboratoire de recherches scientifiques. On peut dire que j’y ai vu le jour, d’ailleurs. Le soir, ma « mère », si je puis ainsi l’appeler, ne venait pas uniquement me border, mais elle passait mon cerveau sous scanner, pour voir les évolutions de ses nombreux tests. Je n’ai jamais connu mon père… »
Maintenant qu’elle y pensait, elle se demandait à quoi pouvaient bien ressembler ses géniteurs biologiques. Dans un sens, même si ça lui coutait de l’admettre, ça la peinait un peu de savoir que jamais elle ne pourrait les rencontrer pour parler avec eux. Elle reprit, secouant la tête.

    « Je ne sortais de ces murs blancs que pour me rendre à des concours de robotiques, un peu partout autour du monde. Sitôt les tournois gagnés – car j’imagine que tu te doutes bien que je ne rencontrais jamais d’adversaire à ma mesure – je retournais dans ma chambre de vingt mètres carrés, pour bosser sur des projets technologiques. Je n’avais pas conscience que ce n’était pas là une enfance ou même une adolescence normale pour une fille de mon âge. Pour moi, tout était parfaitement normal. On m’apprenait, on prenait soin de moi… qu’aurais-je pu demander de plus, hein ? C’était ce que je peux appeler l’une de mes « belles époques », je crois. »
Massant sa nuque, elle enchaina aussitôt, avant de risquer de perdre le courage qu’il lui avait fallu rassembler pour passer à ces aveux.

    « Et puis, un jour, on m’a fait sortir. Je ne sais ni qui ni pourquoi, mais on m’a recruté avec d’autres jeunes gens pour détruire la menace Klong, il y a quinze ans. Tu étais encore un bébé alors tu ne t’en souviens pas mais je pense qu’on a du t’en parler au moins une fois. Je n’avais jamais autant lutté pour ma vie qu’à ce moment-là. Ce fut dur et très fatigant. J’ai vaincus mon premier adversaire et j’ai même sauvé un car entier d’enfant qui manqua de se crasher sur les ruines d’un pont. J’étais fière de moi mais je n’avais alors plus la possibilité de me défendre. A l’époque, mes nano-machines n’étaient pas aussi perfectionnées et je ne pouvais pas compter sur le soutien d’Archimède, alors, après ça, j’ai dû jeter ma télécommande au loin car elle m’aurait brulé le poignet sinon… Et c’est là que… »
Elle ferme les yeux, renvoyant cette scène de son adolescence. Un frisson la parcours.

    « …C’est là que je me suis faite violer. »
Ce fut comme un coup de marteau sur l’ambiance, surement. Les médias ne faisaient pas état de ce fait. On avait volontairement éludé ceci de son dossier, mais ça ne voulait pas dire que ça l’effaçait des mémoires. Du moins, pas de celle de Brooke.

    « Je ne sais ni qui ni pourquoi il a fait ça, mais ça m’a détruit, littéralement. Lorsque les autres m’ont trouvés, je n’avais plus rien de décent sur le dos. Les agents de la police ont pris soin de moi et c’est à ce moment-là que Lester me donna un nom de famille, en arguant que j’étais sa petite sœur. Avant c’était faux. Ce soir-là, il m’a donné une famille, une identité réelle à laquelle me raccrocher. Ce que je n’avais pas avant, en somme. »
Ses bras se croisent sous sa poitrine, elle a l’impression de baratiner son monde. Et pourtant, elle se souviendrait toujours à quel point ça l’avait dérangé, déjà à l’époque d’être si différente, de ne pas avoir de nom de famille. C’est bête, c’est un détail, mais ça comptait et ça compte encore aujourd’hui.

    « J’ai commencé à exister réellement en intégrant officiellement les Légendes. J’ai pu combattre le traumatisme de mon agression et … je suis même tombée amoureuse pour la première fois de ma vie. »
Elle laisse échapper un petit rire, très clair. Le genre de rire qui symbolise une certaine nostalgie cristallisée ; le genre de souvenirs dont on ne peut se éparer tant ils nous sont précieux.

    « Wil…. Enfin je veux dire, Strider, fut mon premier amour. Malheureusement pour moi, ce fut bien à sens unique et je me suis torturée moi-même de longs mois dans l’attente d’un regard, d’un geste de plus de sa part. Finalement ce n’est jamais venu. Qui sait si à l’époque je n’avais pas été aussi timide, peut-être aurais-je alors pu vivre une magnifique histoire… Je ne le saurais probablement jamais, je crois. »
Un sourire fin peint ses lèvres. Ça lui fait du bien de se remémorer tout ça, ces douces mémoires. Mais, elle est soudainement prise d’un doute. Tournant sa tête vers la Prodige, elle l’interroge alors.

    « Euh, pardon, je suis partie raconter ma vie mais peut-être qu’au final ça ne t’intéresse pas… »
C’était pourtant sa façon à elle de montrer qu’elle lui faisait confiance. D’autant qu’il lui restait encore un important chapitre à raconter et pas des moindres puisqu’il concernait sa fille chérie.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeVen 8 Nov - 0:01

Comment allait-elle réagir ? Là était toute la question qui m'inquiétait à ce moment-là. J'avais peur qu'elle se braque et ne comprenne pas. Après tout, peut-être que de son point de vue elle ne me surprotégeait pas. Je ne voulais pas spécialement insinuer qu'elle était une maman poule, mais il fallait remettre ça dans le contexte de mon vécu. On m'avait toujours protégé, l'accumulation jouant avec les années, la moindre petite protection de plus pouvait facilement être perçue pour moi comme celle de trop. Elle ne répondit rien sur le coup, ce qui m'inquiéta. Finalement, c'est Issac qui prit la parole pour intervenir et je dois avouer que je n'ai pas saisi l’intérêt de son intervention. Il venait de sortir la petite phrase facile que les gens balancent quand ils savent pas quoi dire. La petite phrase facile qui ne résout rien. Je ne voyais pas le rapport avec la situation. J'exprimais mon malaise à Brooke, que je me sentais surprotégée et en lui explicitant pour qu'elle comprenne. Ce n'était pas tant pour me plaindre que je lui disais que j'avais toujours été protégée, que pour lui faire une mise en contexte. Mettre mon expérience en perspective pour qu'elle comprenne en quoi je me sentais surprotégée. Si je m'étais contentée de le lui dire sans lui expliquer, comment aurait-elle pu me comprendre ? Et surtout, ai-je insinué que j'étais la seule sur Terre à avoir eu vie difficile ? Non, même si j'avais tendance à l'oublier effectivement, son intervention arrivait comme un cheveu sur la soupe. Ce genre de phrase n'aide pas, elle est facile, futile et inutile. Ensuite, je lui avais dit que j'avais eu peur que Brooke ne me fasse pas confiance. Là encore, où était le rapport ? L'intervention impromptu d'Isaac ne servait guère qu'à montrer qu'il avait une grande gueule à mes yeux, mais je ne rétorquai rien. Je n'étais pas d'humeur à me prendre le bec avec un robot.

À défaut de répondre, Brooke se contenta de me saisir la main pour m'emmener je ne savais où. Dans d'autres circonstances j'aurais sûrement protesté. Qu'on me guide, passe, mais qu'on le fasse sans me dire où on va, passe nettement moins. Si ça n'avait pas été Brooke, en plus du sentiment d'être la poupée avec qui on faisait ce qu'on voulait, j'aurais sûrement eu peur. Je me doutais qu'elle allait pas m’emmener vers une rivière pour m'y noyer, vexée de ce que je lui avais dit. La ballade se fit en silence. C'était limite oppressant, de ne rien se dire. Elle ne parlait pas et je n'osais rien dire non plus. Nous finîmes par arriver je ne sais pas trop où, dans un coin isolé je pense étant donné que je n'entendais plus les bruits de la ville. Éventuellement une colline puisqu'on avait monté, ce qui m'avait quelque peu essoufflé, je n'étais en rien sportive. Elle me lâcha la main pour s’asseoir et j'en fis de même, précautionneusement, à côté d'elle. C'est à ce moment, qu'elle brisa le silence.

Brooke décida de me prouver qu'elle me faisait confiance de la manière la plus parlante, sincère et touchante qu'y soit. Elle se livra à moi, aussi simplement et difficilement que cela pouvait être pour elle. Je l'écoutais sans l'interrompre. Finalement, je ne la connaissais pas énormément. Disons plutôt que je n'avais jamais pris la peine de la connaître au-delà de l'image que je me faisais d'elle. Image bien fausse et elle me le montrait. Elle me montrait que j'avais toujours eu tout faux sur toute la ligne. Que ce soit pour me mentir à moi-même en refusant de voir qu'elle m'appréciait et en me montant une image erronée d'elle. J'avais tout faux et je le réalisais. Je ne saurais dire pleinement ce que j'ai ressenti. J'étais touchée bien sûr, mais triste d'entendre son histoire, sa vie au laboratoire et son adolescence, la lutte contre les Klong – dont j'avais certes entendu parler. Je fus profondément étonnée et choquée d'apprendre qu'elle ait été violé. Je n'ai rien dit, mais j'ai porté ma main à ma bouche, comme quand on apprend une nouvelle terrible et qu'on ne sait ni quoi dire ni quoi faire. Non, je n'aurais jamais imaginé qu'elle ait été victime d'un acte aussi abjecte. J'avais de la peine pour elle. Brooke, cette Légende que je me figurais intouchable avait connu des revers. Puis elle s'était reconstruite avec les autres Légendes. Vient ensuite son premier amour, même si à sens unique.

J'écoutais si sagement que Brooke me demanda si cela m’intéressait. C'est vrai que je ne l'avais jamais habitué à être sage. « Au contraire ! » J'ai cherché sa main dans l'herbe et une fois trouvée, je l'ai serrée dans la mienne. « C'est juste que je ne sais pas quoi te dire... j'ai envie de t'écouter, tout simplement... » Je cherchais comment formuler mes phrases. « Je me rends compte qu'à force de me forcer à t'en vouloir, je n'ai jamais pris la peine de te connaître réellement. Je t'ai toujours imaginé comme une héroïne badass et intouchable... » Déjà qu'apprendre par les médias qu'elle avait eu le bras dans le plâtre m'avait étonnée et inquiétée, alors apprendre qu'elle se soit faite violer... « ça... ça me touche que tu me dises tout ça et surtout, je me rends compte à quel point j'ai toujours été égoïste. Je suis désolée... » Je m'approchai timidement d'elle et posai ma tête sur son épaule. « Mais j'ai envie de rattraper tout le temps perdu. » Tout ce temps où je m'étais forcée à ne pas t’apprécier, Brooke, et ne pas te voir telle que tu étais réellement...


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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeDim 10 Nov - 0:39

C’était bien la seule réaction qu’elle n’aurait jamais cru observer chez Louise. Et pourtant, ça faisait du bien à Brooke, de se confier. Enfin, à une personne extérieure à son cercle habituel, en tout cas. Certes, ce n’était qu’une « gamine », d’un point de vue extérieur, mais et après ? L’amitié n’a pas d’âge, après tout. Si la rousse s’était sentie suffisamment en confiance pour se livrer de la sorte – chose qu’elle n’avait jamais fait auparavant avec autant de facilité- c’est qu’il y avait une raison. C’était suffisant pour la Légende. Il ne lui en fallait pas beaucoup plus. Ça faisait longtemps que la métisse avait gagné sa sympathie alors… Pourquoi se priver ?
    « Ahah, dis comme ça on croirait que tu parles d’un couple Louise ! » fit-elle, en riant le plus gentiment du monde.
C’était encore ça. Ce n’était pas méchant pour un sou, ça la faisait juste rire. Et elle en avait besoin. Aussi, et comme pour appuyer une sorte de remerciement muet envers l’aveugle, Robot Rock se réinstalla confortablement sur l’herbe en ramenant ses jambes contre elle, tout en prenant soin, en tandem, de ne pas déranger la jeune fille ainsi posée sur son épaule.
    « Bon eh bien, je suppose que je n’ai plus qu’à continuer alors… »
Ulrich, son perroquet, observait presque la scène de loin, posé sur la branche d’un sapin sauvage. Brooke ne savait trop comment agencer ses mots. Le mieux était encore d’y aller à l’instinct. Elle aviserait ensuite, comme à l’accoutumée.
    « Vois-tu, tu risques surement de me rire au visage pour ce que je vais te dire mais… J’ai eu tellement mal au cœur de voir que mes sentiments n’étaient pas retournés qu’un soir, j’ai tenté de mettre un terme à ma vie. »
Elle prit une grande inspiration, comme pour amener une justification qui n’en était pas une. Aujourd’hui plus que jamais, elle réalisait l’étendue de sa bêtise de l’époque.
    « J’ai essayé de me jeter d’un pont, sur une route très fréquentée. Il pleuvait ce soir-là… »
C’était un détail qu’elle n’oublierait jamais.
    « Et avant que je ne commette l’irréparable, une personne s’est approché de moi et m’a protégé de la pluie avec son parapluie. Je n’ai pas compris immédiatement ce qui s’était passé, mais dis-toi que ce soir-là, ma vie a pris un angle définitivement différent. Elle s’appelait Emily Ambereight et… Elle m’a littéralement sauvé la vie en me disant que je n’avais pas à me foutre en l’air pour quelqu’un d’autre. Elle avait raison. Ce soir-là, je l’ai suivi jusque chez des amis à elle, qu’elle n’hésita pas à me présenter quand bien même elle ne me connaissait pas une heure auparavant. »
Ces soirées avec toute la bande, oui, elle s’en souvenait encore parfaitement. Ça lui manquait, mais maintenant, elle ne pourrait plus rien y faire. Elle racla sa gorge et poursuivit son récit, qui lui semblait interminable.
    « C’est comme ça que j’ai fait la connaissance de Thomas. Il était un américain d’origine espagnol, installé aux États-Unis depuis l’enfance. Il fut mon premier vrai petit ami et m’aida grandement à gommer Strider de ma tête. Je me sentais bien avec lui et tous les autres. Avec eux, je me sentais enfin normale, acceptée telle que j’étais. C’aurait pu continuer longtemps ainsi d’ailleurs mais… »
C’était l’un des points les plus piquants qu’elle s’apprêtait à aborder, il ne fallait pas qu’elle tergiverse trop longtemps, ça lui serait plus nocif qu’autre chose.
    « Mais en réalité, je ne l’ai réalisé que bien après, j’étais avant tout tombée amoureuse d’Emily. Et c’était, à mon plus grand bonheur, réciproque. J’ai quitté Thomas, non sans regret, pour redevenir une simple « amie » avec lui et ai alors formé un couple avec celle que je voyais déjà comme l’amour de ma vie. Nous restâmes ensemble pendant plus de deux ans, tout se passait très bien. Une véritable idylle. D’autant qu’elle n’avait pas mal prit le fait que j’étais une Légende et m’avait entièrement acceptée ainsi. Nous nous sommes installées ensemble et avons continué à vivre. »
Enfin, voici le moment où elle allait aborder Paige. Certes, elle n’avait fait que les grandes lignes, mais ce n’était pas utile d’en dire davantage pour le moment. Si Louise voulait aborder un autre pan de sa vie plus en profondeur, elle satisferait sa curiosité ; mais présentement, ce n’était pas nécessaire, vraisemblablement. Sa main se resserra un peu sur celle de l’adolescente.
    « Maintenant, Louise, si tu me le permet, je souhaiterais que tu use de ton don, quitte à me priver de la vue un instant, afin que je te montre quelque chose de très important pour moi. Un regard sera plus simple que n’importe quelle explication orale, je pense. Et je peux terminer mon récit les yeux fermés alors n’aie crainte, ça ne me déstabilisera pas. »
Evidemment, ce n’était pas un ordre, mais une simple proposition. De concert, la rousse lâcha la main de Grumpy Blind et releva un peu la manche de sa chemise, jusqu’à ce que son tatouage, au nom de sa fille, apparaisse sur sa peau claire. Elle ne remonta cependant pas davantage le tissu, voulant tout de même cacher le bleu qui serpentait le reste de son avant-bras. Sa main libre s’enroula juste en dessous du prénom tatoué à vie sur son derme, en espérant que l’adolescente ne se concentrait pas sur ce détail, qu’elle jugeait futile.
    « Madame, êtes-vous sure de ce que vous faites ? demanda Archimède, qui se manifestait pour la première fois depuis le début du rendez-vous avec Louise.
    -Absolument. »
L’intelligence artificielle émit un vague commentaire mais n’ajouta rien de plus après cela. On ressentait clairement sa désapprobation, mais Brooke souhaitait agir de la sorte. Pour elle, c’était une sorte d’exorcisme auquel elle se livrait. Au moins, comme ça, elle pouvait se dire qu’il existait une personne sur cette terre, civile, qui la connaitrait davantage que sous une image purement fictive, orchestrée par les médias. Et mine de rien, c’était un pas de géant pour elle, même aujourd’hui encore.
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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeLun 11 Nov - 0:09

Han ! Je me relevais de son épaule et ramenai ma main sur mes genoux. « Que... Quoi ?! » m'exclamai-je, au tac o tac, quand Brooke lança qu'on aurait dit que je parlais d'un couple. Elle me fit l'affront de rire quand je sentais mes joues rougir légèrement. Je compris bien qu'elle me taquinait simplement, mais étrangement, j'étais gênée. Pourquoi ? « Pffff, t'es bête ! » conclus-je, sans méchanceté, de ce ton vaguement réprobateur que les minettes utilisent quand elles sont gênées en balançant cette petite phrase. Je l'avais jamais utilisé avant, mais je l'avais déjà entendu, dans les soirées qu'organisait parfois mon père. Si je ne voyais rien, j'entendais tout. Je me surprenais même à adopter ce genre d'attitude, pour tout dire... Bref ! Je repris tout de même position sur l'épaule de Brooke et repris sa main, l'air de rien, mais c'était un torrent d'incompréhension qui grondait en moi.

Je risquais de rire ? Je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle d'apprendre que Brooke avait voulu attenter à sa vie. Comme moi. Je ne pouvais pas rire, même si ses raisons étaient bien différentes des miennes, parce que je la comprenais. Je sais ce qu'on ressent qu'on a l'impression que plus rien ne compte, que les choses n'évolueront jamais. Je sais ce que c'est de ne pas tourner la page, de n'avoir plus envie de rien. Et puis, on l'avait sauvé, elle, la Légende. Comme elle m'avait sauvé moi, la gamine. Non, je ne pouvais pas rire. Je ne pouvais que me blottir un peu plus contre elle, à défaut de parler, pour lui montrer que dans un sens, je la comprenais, que je la soutenais. Où alors, n'était-ce qu'un prétexte, en mon for intérieur, pour me blottir contre elle ? Non, non, rien à voir ! Pourquoi voudrais-je me blottir un peu plus contre elle si ce n'était pas par solidarité ? À ma décharge, avec le recul que j'ai aujourd'hui, je peux vous dire que ce n'était pas de la mauvaise foi dont je faisais preuve, je ne me mentais pas à moi-même. Je n'avais simplement pas encore conscience qu'un sentiment, que je connaissais pas alors, allait finir par me submerger.

C'était amusant, non ? D'imaginer une Brooke amoureuse. Une Brooke qui découvre ce sentiment et se laisse transporter. Je ne l'avais jamais imaginé comme ça. Peut-être parce que moi-même, je ne m'étais jamais imaginé comme ça. Comment imaginer quelqu'un amoureux quand vous-même, vous ne savez pas ce qu'est ce sentiment ? Mais ça lui donnait une image tendrement humaine, loin du « Robot » de Robot Rock, justement. J’appréciais ce que je découvrais d'elle. J'appréciais de voir la vraie Brooke.  

Utiliser mon don ? Pourquoi donc ? J'avoue que cela m'étonna, qu'elle me demande ça et visiblement, ça n'était pas outre mesure du goût de son robot. Il protesta un peu, mais devant Brooke qui était décidée, il n'insista pas. L'idée d'utiliser mon don sur elle, ne me plaisait guère, mais bon, il n'y avait personne dans les environs et je n'allais pas prendre la vue d'Ulysse ! Déjà, je ne verrais pas en couleur et il allait s'affoler, sûrement. Eh bien, soit ! Nous nous relevâmes et alors que je recouvrais la vue, Brooke perdit la sienne. Mes yeux bleus pâles reprirent leur couleur foncée. J'enlevais mes lunettes de soleil, que je mis dans la poche intérieure de ma veste, pour mieux voir. Je me fis la réflexion qu'elle était belle puis chassai bien vite cette pensée étrange de mon esprit. Manifestement, elle voulait me montrer son bras. Il y avait un prénom en tatouage, gravé sur sa peau. « Paige ? » fis-je, d'un air interrogateur.


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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeLun 11 Nov - 6:43

Et voilà, elle avait franchi le pas le plus intime de sa vie. Louise avait vu le nom de sa fille sur son bras. Elle pouvait maintenant continuer sa petite histoire à l’aveugle – et c’était le cas de le dire. C’était étrange, comme sensation, de se sentir priver de sa vue. Mais les autres sens s’étaient relayés, alors ce n’était pas une si dure épreuve que ça paraissait l’être.
    « Paige est… C’est mon enfant. J’ai eu le bonheur d’être mère à l’aube de mes vingt ans. Nous avions décidé de nous marier avec Emily et un enfant dans la foulée nous tentait bien, avant. Alors nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour une fécondation In Vitro. Thomas se proposa pour être le père, ce qui nous facilita grandement la tâche je dois dire. »
Elle baissa de nouveau sa manche, inutile d’exposer ce nom inutilement.
    « Tout s’est très bien passé et je suis tombée enceinte de Paige, ma fille. La grossesse se passait plutôt bien et les résultats étaient très satisfaisants, mais alors que je voulais aller annoncer la chose à mes camarades, les Légendes et été… plutôt froidement accueillie. Pour eux, on ne pouvait pas être Légende et mère à la fois. Enfin, ce n’était pas le point de vue de tout le monde, mais du plus grand nombre. Au final, je suis surtout retourné pleurer dans les bras d’Emily. Mais au fond, je me demande aujourd’hui s’ils n’avaient pas un peu raison… non pas que je regrette, loin de là ! Mais … Peut-être que si j’avais été moins prétentieuse, rien de tout ça ne serait arrivé. »
Un soupir, lourd de sens, passa le rempart de ses lèvres. Il fallait qu’elle aille droit au but, une fois encore. Louise n’était pas devin ; par conséquent, ces dernières paroles devaient être très floues, pour la demoiselle.
    « J’ai perdu sa garde. Un jour, plusieurs individus sont entrés chez nous et je n’ai pas pu me défendre correctement. En vérité, la faute me revient. Je n’avais pas pris soin de mes nano-machines et… elles ont explosées. Littéralement. Beaucoup de personnes ont été blessées, dont Emily. Elle fut touchée à la tête. Sa mémoire fut a jamais altérée. Elle ne se souvient plus de moi, de nous. Pour elle, à partir de ce jour, c’est comme si je n’avais jamais existé. Heureusement notre b… ma fille n’eut rien. Mais le Gouvernement fit en sorte de me maitriser en m’éloignant d’Emily par le biais de la Justice. Et de Paige, aussi. Je n’ai plus le droit de l’approcher à moins de vingt mètre, sous peine d’une condamnation. »
C’était tout ce qu’elle pouvait dire sans flancher. L’air de rien, elle avait encore mal. Mais elle se sentait comme libérée d’un poids, maintenant. Elle avait enfin réussit à se confier vraiment. Louise était maintenant la première civile à connaitre sa véritable histoire. Peut-être qu’avec le temps, elle accepterait de se dévoiler davantage. C’était un bon début. Il arrivait un peu tard mais bon, chacun fonctionne à un rythme différent après tout.
    « Bon, il se fait tard, je vais te raccompagner chez toi. »
C’est vrai que l’heure avait pas mal tourné depuis le moment où elle avait rejoint Louise, en début d’après-midi. Se relevant, la Légende prit appui sur son bras, douloureux. Elle contint une grimace de gêne douloureuse mais ne fit rien de plus. Heureusement, Archimède ne vint pas mettre son grain de sel non plus. San doute avait-il anticipé que ce n’était pas le moment le plus approprié pour se la ramener. Le trajet se fit sans plus d’encombres qu’a l’allée, si ce n’est qu’il y avait moins de monde dans les rues. C’aurait presque pu être un paysage paisible, si Brooke ne savait pas ce qui se terrait sous les entrailles de cet endroit.

Ayant retrouvée la vue, elle réalisa qu’Isaac était toujours à son poignet. Elle attendit cependant d’être arrivée devant la villa des Lyautey avant d’en faire la remarque. Attrapant doucement le poignet de la brune, elle priât pour que cette dernière accepte l’intelligence artificielle uniquement là pour la protéger. Sinon, tant pis, mais au moins, la rousse aurait essayé jusqu’au bout. C’est ce qu’elle se disait.
    « Je te laisse tout de même Isaac ? »
C’est à ce moment-là qu’une voix, celle du concerné, justement, fit irruption dans la conversation.
    « Au fait gamine… Désolé pour tout à l’heure. J’aurais pas pu dire ce que j’ai dit, voilà. »
Et puis plus rien. Ah ah. Mine de rien, tout comme Archimède, Isaac avait sn caractère. Mais au fond, c’était un type bien, investi dans sa nouvelle mission, sans aucun doute. Un doux sourire se peignit sur les lèvres de la Vaughan. La journée était décidément passée bien trop vite à son goût.

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MessageSujet: Re: Te haïr pour mieux t'aimer Te haïr pour mieux t'aimer Icon_minitimeLun 11 Nov - 12:39

Maman ? Brooke était maman ? Bon, soyons honnêtes, les gosses, c'était pas spécialement mon truc, mais bon, c'était chou quand même. Ce qui expliquait son côté mère poule sur protectrice, tout s'expliquait ! Okey, j'étais mauvaise langue de penser ça, mais je n'allais pas non plus devenir toute sucre et toute miel du jour au lendemain, il fallait pas non plus trop en demander !

Au-delà de l'aspect héroïque, Brooke était comme tout le monde, elle avait rêvé d'une vie de couple. Cela ne faisait qu'apporter une pierre de plus à la nouvelle image que j'allais me faire d'elle. Mais une image véridique, sans interférence subjective. Je le redis, je trouvais à Brooke un charme délicieusement humain, loin d'une face héroïque froide et distante. Elle avait connu des joies, des peines, l'amour, le bonheur d'être en couple et maman. J'eus le cœur pincé d'apprendre la fin de l'histoire. Je trouvais révoltant que ses compagnons ne l'aient pas approuvé dans son choix d'être maman. Parce qu'elle était une Légende elle ne pourrait pas avoir le droit de fonder une famille ? Mais fonder une famille équivaut au bonheur pour bon nombre de gens. Parce qu'elle était une Légende elle aurait dû renoncer à ce bonheur ? Elle aurait dû s'enfermer dans son rôle froid de justicière qui perd petit à petit son humanité ? Comment ressentir le sentiment d'être utile à la population, en voyant la joie sur le visage des personnes qu'on sauve, si on oublie soi-même ce qu'est le bonheur ? Certes, en me sauvant elle n'a pas du lire la joie sur mon visage, je ne suis pas un bon exemple. Mais je ne suis pas représentative de l'ensemble des personnes que Brooke avait sauvé. Du moins, je ne l'espérais pas pour elle, elle était bonne pour se tirer une balle sinon !

Je trouvais ça incroyablement triste que sa compagne ne se souvenait plus d'elle et que sa fille ne la connaissait même pas. Je ne voulais pas minimiser l'accident, mais n'était-ce pas trop sévère de priver une mère de sa fille ? Brooke passait son temps à sauver les gens et dès qu'elle faisait la moindre petite erreur involontaire le couperet lui tombait dessus ? De plus, un accident qui remontait à plusieurs années maintenant. De là à dire que le gouvernement en profitait pour maintenir Brooke, comme elle le disait elle-même, il n'y avait qu'un pas. J'avais envie de faire quelque chose pour elle...

Elle finit par achever son histoire. Avant de lui rendre la vue, je me permis de la contempler quelque secondes supplémentaire. J'avais envie de graver dans ma mémoire son image. Sa nouvelle image. Je lui rendis la vue, rassasiée pour le moment de l'avoir vu. Elle me dit qu'il était temps de rentrer alors que je remettais mes lunettes sur le bout de mon nez, ne me laissant pas le temps de réfléchir à ce que je pouvais lui répondre. Je saisis la laisse d'Ulysse et tendis mon autre main à Brooke pour qu'elle la saisisse. « J'espère qu'Emily finira par recouvrer la mémoire et que tu pourras retrouver la garde de Paige. » lui dis-je alors, tout simplement, mais parfois, ce sont les phrases les plus simples qui touchent le plus. Car elles ont le charme de la spontanéité. « Je suis sûre que tu ferais une super maman ! » ajoutai-je, enthousiaste, pour réconforter Brooke. J'eus envie de la taquiner, en lui disant que j'étais même sûre qu'elle serait une vraie mère poule, mais je me retins. J'aurai bien l'occasion de la taquiner plus tard, pour le moment, j'étais juste heureuse qu'elle se soit confiée. Heureuse et surtout soulagée d'apprendre, ou plutôt comprendre enfin, qu'elle me faisait confiance.

Pendant le trajet, un détail me revint à l'esprit. « Ah, on est parti du café sans payer ! » Ahlala, les Légendes et les filles d'ambassadeur, c'est plus ce que c'était ! Bah, on payera la prochaine fois, c'est pas comme s'il ne nous connaissait pas. Je laissai échapper un léger rire.

Et voilà, on arrivait. Elle me prit le poignet, je me laissais faire. Issac se laissa même aller en excuse. « Bah t'inquiète ! Et puis, tu vas vite remarquer que je suis une sale gosse qui a besoin d'être recadré de temps en temps. » « Oh mais, je l'avais déjà remarqué ! » rétorqua-t-il, j'eus un léger rire. « J'accepte Issac et je vais te dire pourquoi. » Je me glissais entre ses bras pour l'enlacer. « Parce que maintenant, je sais que c'est un cadeau qui vient avant tout du cœur. » Je m’engouffrais un peu plus dans ses bras et là, okey, j'avoue que j'en profitais peut-être un peu. « Merci d'avoir pris le temps de me rassurer encore une fois. Je te promets d'être plus sympa avec toi à l'ave... » La porte s'ouvrit, m’interrompant. Ah, je l'avais oublié, lui. Je ne vis pas le chauffeur, mais je reconnus sa voix. « Tu étais passé où ? Je sais que ça t'emmerde, mais t'étais sous ma responsabilité et... » J'imagine qu'il venait de se rendre compte que c'est une Légende qui me ramenait. Je me retournai vers lui, lâchant donc la rousse. « Oh ça va, j'étais avec Brooke ! » Tiens, tiens, c'était peu banal d'entendre de ma bouche le prénom « Brooke » associé à « ça va ». Si ça c'était pas le signe d'une avancé ! « Et comment tu voulais que je te prévienne ? J'ai pas de portable ! » C'est à ce moment qu'Isaac fit une de ses interventions comme il semblait en avoir le secret. « Oh mais, je peux envoyer des textos aussi tu sais. Passer des appels, faire GPS etc. » Ah bon ? « Et tu le dis que maintenant ! « Tu ne l'as pas demandé plus tôt non plus ! » « Je suppose que le numéro de Brooke est pré enregistré et qu'il y a une sécurité pour m'empêcher de l'effacer ? » ajoutai-je, amusée. « Évidemment ! » rétorqua l'ancien soldat. Mine de rien, il avait du caractère, ça allait sûrement coller entre nous.

« Bref ! » Cette scène cocasse finit, je me retournai vers Brooke. « Je suis contente de notre après-midi. » Oui, j'avais le sentiment que les choses allaient évoluer au mieux entre nous, mais prise par un élan de timidité, je n'osai pas le lui dire. Je me contentai donc de lui sourire. « A la prochaine Brooke ! Prends soin de toi. » J'allais pour faire volte face et rentrer, quand je voulus ajouter : « Ah et... ne laisse jamais personne te dire que tu n'avais pas à être maman. Personne n'a à juger le choix que tu as fait avec Emily de vouloir fonder une famille. C'était votre droit et ça l'est toujours. »

Ce fut sur cette remarque pleine de bon sens et étonnamment mature venant de moi, que je gagnai ma maison et quittai ma belle rousse.

Fin
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