Une jolie journée. Le genre de journée que les gens aiment; le ciel bleu, quelques petits nuages blancs disséminés à droite et à gauche, et un soleil, tout rond, diffusant une douce chaleur. Les gens se baladaient sur la place, les enfants couraient dans tout les sens, bousculant parfois gentiment un passant. Les vendeurs ambulants hurlaient en bas des fenêtres, réveillant parfois des gens qui profitait de ce moment de congés pour faire la grasse mat'. Et c'est justement l'un de ces vendeurs qui réveilla Emi', vers 9h du matin. La belle avait sortit la tête de sous la couette, ses cheveux roses formant une belle coupe de lionne sur le sommet de son crâne. Les épais rideaux de sa chambre ne laissaient passer que quelques éclats du soleil. Elle s'étira, bailla avec force, puis regarda autour d'elle. Une vraie chambre d'étudiante; mal rangée, le bureau croulant sous les papiers, les emballages de sandwichs mangés entre deux révisions, une très grande bibliothèque, deux armoires imposantes, et même une petite télés avec quelques consoles posés dans les rangements du meuble-télé.

Elle posa un pied au sol, frottant ses petits yeux encore tout ensommeillés, puis fit un grand effort en se levant. Sa jolie robe beige, qui lui servait de pyjama, était froissée et l'une des bretelles lui tombait sur l'épaule. La belle leva les bras en l'air, baillant à nouveau, puis repositionna correctement sa bretelle. Elle enfila des pantoufles, des pantoufles peluches, puis se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche afin de sortir de son sommeil. Une quinzaine de minute plus tard, elle entra à nouveau dans sa chambre, ses cheveux encore un peu mouillés mais coiffer et tout lisses. Se traînant en peignoir, elle enfila ses sous-vêtement, passa une petite robe blanche qui lui arrivait aux genoux, une veste en jeans, son collier en forme de ruban argenté et des petits sockettes blanches. Elle passa également un serre-tête dans ses cheveux, pour être sur que, malgré le vent, ces derniers ne viendront pas dans ses yeux.

Spoiler:

Une fois ses drôles de chaussures enfilés, elle prit son sac kaki, le passa autour de sa tête, de sorte à le mettre en travers, mit son ombrelle pliable dans son sac, puis elle dit d'une voix forte

« Otosan, je vais me promener ! Je rentrerais sûrement en fin d'après-midi, repose-toi bien ! Bisous ! »

Elle fit un sourire, puis referma la porte derrière elle.


En cette belle fin de matinée, Emi' était partit manger un sandwich sur la place commerciale. Il y avait beaucoup de monde, mais cachée sous son ombrelle blanche, personne ne venait l'embêter. Elle voulait profiter du soleil, même si la chaleur n'était pas forcément bon pour elle. Une fois son casse-croute terminé, elle se balada en se demandant où est-ce qu'elle pourrait bien aller. Tout en rêvassant, elle passa devant l'arcade de jeux, remplit de jeunes -Comme de moins jeunes- qui venait dépenser quelques dollars dans les bornes. Elle s'arrêta, puis, après une petite hésitation, elle entra dans l'arcade. Elle rangea son ombrelle -Pour ne pas déranger les gens, puis elle regarda tout les bornes, prenant son temps. Elle vit la borne d'un jeu de combat, Virtua Fighter, jeu auquel elle jouait depuis toute petite sur sa vieille Saturn. Prise d'un sentiment de nostalgie, elle s'installa devant la borne, inséra quelques pièces, puis se mit en place pour mettre une bonne raclée à la borne.

L'heure tournait, et il était déjà 14h. Pourtant, Emi ne lâchait pas sa borne, bloquer lors d'un combat plutôt coriace. Elle en était à son cinquième essai, et son porte-monnaie allait finir par devenir dangereusement léger. Puis, au bout du cinquième échec, elle laissa échapper un gros soupir, posant sa tête contre la borne. Puis, elle dit d'une petite voix tout faible, comme un murmure perdu dans le vent

« Aaah … Je suis vraiment nulle. J'arrive même pas à battre une I.A … Pfff ... »

Puis, elle tourna la tête, et sursauta d'un coup en voyant un jeune homme près d'elle. Mais qui était-il ? L'observait-il depuis longtemps ? Emi n'en savait rien, mais il n'avait pas l'air méchant.

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Alors que sa tête glissait lamentablement le long de la borne, elle sursauta en voyant le jeune homme. Sursaut léger mais visible. Elle se mit à rougir d'un coup, confuse d'avoir sursauté aussi violemment, et surprise de voir qu'elle n'était pas toute seule. Elle resta dans cette position, la tête posée sur la borne, ses joues devenues aussi rose que ses cheveux. Qui était-il ? Il avait une "bonne bouille" comme on dit. Cheveux bruns, en pic, des jolis yeux ... Elle se rendait compte qu'elle le fixait, probablement avec de grands et de gros yeux. Ce n'était pas trop polie, mais elle ne s'était pas aperçue qu'elle le fixait aussi intensément. Elle releva la tête, continuant à le regarder. Lui aussi la fixait, avec un air aussi timide que celui d'Emi. Alors qu'elle voyait ses lèvres bougés, ce dernier tourna les talons et repartit, balais à la main, dans le coin d'où il venait. Elle bougea légèrement la main, voulant le rattraper, mais elle n'avait pas osé. Elle remit sa main le long du corps, puis elle détourna le regard, les yeux un peu fuyant et le rouge aux joues. Entre deux timides, la communication risquait d'être difficile.

Elle se tourna à nouveau vers la borne, décidée à finir ce fichu niveau qui lui résistait. Alors qu'elle allait mettre une nouvelle pièce, elle se ravisa. Elle était gênée d'avoir tant fixer un pur inconnu -Peut-être avait-il eut peur d'elle?-, et gênée aussi de ne pas établir le premier contact ; sa timidité, parfois maladive, reprenait le dessus. Cela aurait été si simple si c'était Miko à sa place, plus dangereux aussi. Mais quand elle prenait le pas sur elle, elle était pleine d'assurance, un peu arrogante mais au moins elle allait vers les autres, à la différence d'Emi. Elle cogitait, fixant le sol vide devant elle, lui donnant un air d'illuminée subitement absorbée dans une de ces réflexions étranges. Ce jeune homme avait l'air gentil, aussi timide qu'elle, et le fait qu'il n'y avait pas grand monde hormis ces deux là lui donnait envie de discuter un peu ; qui sait, peut-être qu'ils deviendraient amis ? Elle secoua la tête ; enfin elle avait l'air tellement étrange parmi la masse de gens normaux ! Et pourtant …

Elle serra les lèvres, le visage écarlate, prit son sac dans sa main et elle avança a pas rapide vers le jeune homme. Sans lever la tête, elle lui tira gentiment une des manches de son tee-shirt, tel un enfant qui vient réclamer une glace à ses parents. Elle était plus petite que lui, bien qu'il était lui-même plus petit que certains garçons qu'elle connaissait, comme Réon. Elle ne savait pas s'il avait réagit ou pas, car elle n'osait pas le regarder dans les yeux. Elle rougissait tellement à cause de sa timidité qu'elle ressemblait à s'y méprendre à une tomate, une belle tomate. Elle respira un grand coup, puis, avec une voix toute mignonne et tremblante

« Euh … Ano … Dis, tu … Tu travailles ici … Non ? ... »

Elle laissa un blanc s'installer, puis elle prit son courage à deux mains pour regarder le jeune homme dans les yeux, et sa voix se fit un peu plus assurée

« Je … Tu voudrais bien m'aider ?! »

Ça y est, elle avait réussit à articuler une phrase. Bon, c'était une phrase simpliste, sans aucune présentation aucune, mais elle avait fait le premier pas, le plus dur dans une rencontre pour elle. Elle avait réalisé un mini-miracle, celui d'aller vers quelqu'un d'elle-même. En même temps, elle se sentait plutôt à l'aise -Si on met de côté son horrible timidité-, comme si le visage du jeune homme lui disait quelque chose. Mais cela n'était peut-être qu'une simple impression ?

« Je suis bloquée sur une borne et je … J'ai un peu du mal … Ah, excuse moi ! »

Elle relâcha le bout de la manche du jeune homme, confuse, cachant une partie de son visage derrière ses longs cheveux roses, puis elle tendit sa main, avec un beau sourire franc et honnête, le rouge toujours aux joues

« Moi c'est Emi, Emiko ! Et toi, comment tu t'appelles ? »

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« Ah euh... Comment dire. Ces jeux-là... Je ne... n'y connaît rien...

Owh, euh … »

Emi se sentait toute bête. Elle venait d'accoster un garçon, plus que charmant, avec peut-être un peu trop de contact vis à vis de lui. Et finalement, elle se sentait stupide d'avoir tant tergiverser comme cela pour se lancer et oser lui parler. Non pas qu'elle allait tourner les talons loin de l'arcade en courant -Même si l'envie était aussi forte que ses joues étaient rouge-feu-, mais elle ne savait pas quoi dire. Sa main, blanche et fine, qui avait tenu le bout de la manche du jeune-homme quelques secondes auparavant, tremblait légèrement. Le stress et la timidité faisait un mélange spécial et un peu dangereux pour le pauvre cœur d'Emi qui battait à la chamade. Elle continuait à fixer le jeune homme avec de grands yeux, comme fascinée ; était-ce la couleur de ses joues qui la fascinait tant, ou autre chose ? Elle ne savait pas réellement ce qui captait tant son attention.

Puis, elle vit que le regard du jeune homme se dirigeait plus loin, vers une grand affiche accroché sur un des murs de l'arcade. Elle n'avait pas vu que le regard de son interlocuteur se voulait fuyant ; après tout, elle même préférait regarder ses pieds quand celui-ci a esquissé un geste de la tête. Ses longs cheveux roses se retrouvaient dorénavant devant ses yeux, masquant ainsi son visage, ses joues rouges, ses yeux un peu larmoyant, et une étrange grimace, celle où on se mord la lèvre pour s'empêcher de partir en courant. Elle tripotait ses doigts, et jouait avec un des pan de sa robe, le temps qu'il fallait … Et bien, pour débloquer la conversation, ça serait déjà un bon début. Elle leva doucement le visage, comme une enfant qui essaye de cacher le fait qu'elle regarde en douce, puis elle vit de nouveau le regard du jeune homme sur elle. Sa rougeur reprit le dessus, mais elle s’efforça de garder un sourire

« Je... euhm. Ne peux pas t'aider mais... »

Elle suivit des yeux l'endroit qu'il pointait avec son doigt. Elle s'approcha de la machine, puis, devant celle-ci, ses yeux s'illuminèrent.

« ... mais je peux te proposer... ça ? »

Emi n'e revenait pas ; elle avait vaguement entendue parler de ce genre de borne, avec tout un système assez novateur, mais elle ne pensait pas en voir au sein de la ville de la Heroe's ! Subitement, elle oublia toute gêne, toute timidité, totalement subjugée par l'appareil. Elle revint sur ses pas, saisit doucement mais avec une certaine fermeté le bras du jeune homme, puis elle se planta devant la machine de nouveau, lui a côté d'elle. Elle se mit à regarder la machine sous toutes les coutures, en oubliant même parfois qu'elle était si timide et une de ces jeunes filles frêle et douce. Alors qu'elle relevait la tête, elle regarda le jeune homme avec un sourire si heureux qu'elle en devenait presque … Attendrissante ?

« J'adore ce genre de machine ! J'en avais entendu parler, mais je pensais vraiment pas en voir une ici ! Tiens ! »

Elle tendit un de ces bracelets bleus, qu'elle avait chopé. Où ? Haha, Emi peut être très rapide quand elle le veut. Elle glissa le siens sur son fin poignet droit, puis elle mit une pièce pour mettre en route la machine. Elle était fascinée par ce genre d'engin, elle qui passe beaucoup de temps sur sa console ou sur son pc. Et oui, dur de croire ça en la voyant, mais Emi est très nouvelles technologies ; cependant, elle adore tout ce qui paraît « vieux » aux yeux des autres. Etrange ? Si peu. Puis, elle se tourna vers le jeune homme, un sourire un peu plus doux aux lèvres, puis elle lui tendit la main en disant d'une voix joyeuse

« Au faite, comment tu t'appelles ? Je suis très heureuse de t'avoir rencontré ! »

Elle pencha légèrement la tête, puis elle se tourna de nouveau vers la borne

« Alors, on se fait une partie ?! »

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« Si tu as besoin de t'inscrire, je peux toujours t'aider ? »

D'un signe de la main, la jeune fille lui montra qu'elle avait presque déjà finaliser son inscription. Dans cette génération virtuelle, Emi avait apprit à s'adapter facilement et à réfléchir de façon logique. Oh bien sûr, elle était une vraie quiche dans certaines matières qui demandent un tant soit peu de logique -Comme les maths-, mais à côté de ça, dans son « univers », elle s'en sortait sans trop de heurts. Alors qu'elle finissait de tout remplir, elle jetait des coups d’œil à son « acolyte » qui, bizarrement, semblait bien plus à l'aise depuis qu'ils avaient un intérêt commun ; le jeu. Ou plutôt, les jeux. Il avait réussit à lui parler, après un long silence, qui avait rendue Emi' un peu mal à l'aise, étant elle-même peu loquace généralement, car sa timidité maladive et son gros problème de sociabilité ne l'aide pas, voir pas du tout. Puis, une fois son personnage créé, un personnage assez proche d'Emi, avec un look très pastel, un peu mignon, mais des pouvoirs assez sombres. Elle s'appelait sobrement EmiChan, référence aux petits suffixe que rajoutait les Japonais, suffixe qui symbolisait une relation proche.

Puis, elle fit un peu de place pour que le jeune homme -Dont elle ignorait encore le nm- puisse s'installer près d'elle. Bizarrement, une fois plongée dans le jeu, le contact d'un « inconnu » ne la gênait pas tant que ça ; au contraire, elle se sentait presque totalement à l'aise. Une fois le jeu lancé, elle resta un petit moment admirative. Certes, on voyait souvent des jeux graphiquement beaux, mais cela l'impressionnait à chaque fois ; penser qu'il y a un vrai travail d'artiste derrière tout ces petits pixels, lui pinçait un peu le cœur. Oh, ce n'était pas vraiment de la jalousie, mais elle repensait à chaque fois à ses propres croquis, ses premiers essais pour « tenter » de créer un jeu potable et beau, projet qui doit se situer au fond d'un tiroir dans son bureau, voir peut-être même dans une poubelle. Emi' n'a jamais été très sûre d'elle, à tel point qu'hormis son paternel -Et encore-, peu de gens, très peu, ont pu voir ses dessins. D'une manière, elle en a honte, bien que son père la trouve particulièrement douée. Et c'est sur ses pensées que la voix du jeune homme, très agréable à entendre, la tira de son songe

« Moi, c'est Damian. Damian Cattran ! Et oui, l'arcade appartient à mon père »

Emi' fixa très longtemps l'insigne de Damian, puis le fixa avec des yeux écarquillés. Le fils du propriétaire de l’Arcade, rien que ça ! Quel était le pourcentage de chance de tomber sur le fils du proprio' complètement par hasard, là, un samedi après-midi. Elle lui fit un sourire, un sourire assez doux, mais légèrement emprunt de la surprise qu'elle a ressentit en apprenant cela, puis elle lui dit d'une voix enjouée

« Enchantée Damian ! Tu peux m'appeler Emi, si tu préfères ! »

Elle se tourna de nouveau vers la machine, puis dit d'une voix un peu plus sérieuse

« Alors, voyons ce que ce jeu à dans l'estomac. »

Le temps passait, et Emi et Damian continuait leur bout de chemin dans le jeu. La maniabilité était plutôt bonne, les graphismes très beaux bien qu'en 2D, mais l'histoire décevait légèrement Emi ; elle adorait les histoires compliqués, avec pleins de rebondissements, de sortes que son cœur faisaient des bonds de mille mètre à chaque fois. Des histoire effrayantes ou simplement belle, voir parfois difficile, c'était surtout ça qui l'attirait, que ça soit au niveau des jeux vidéos ou même des livres, du cinéma, des mangas ou que sais-je encore. Mais il n'en restait pas moins intéressant, si intéressant qu'elle était totalement plongée dans cet univers, oubliant timidité et ses manières, laissant parfois échapper un juron ou deux quand elle frôlait la mort de peu. Une image très différente de la Emi habituelle s'offrait aux yeux du jeune homme, lui-même plongé dans le jeu. Puis, alors que le jeu avait une phase de chargement, la jeune fille leva les yeux vers le petit cadran d'horloge présent dans l'Arcade, et ne put s'empêcher de pousser un petit cri légèrement strident

« Mince mince miiiiiiiiiiince ! »

Elle commença à farfouiller pour retrouver son sac, oubliant totalement le jeu en cours.

« Je suis désolée, j'avais pas vu l'heure, il faut que j'aille travailler ! Je suis vraiment désolée désolée ! Tiens, pour le bracelet ! »

Emi tendit de l'argent à Damian, comme payement pour son billet ainsi que pour la partie. Elle rangea son porte-monnaie, ferma son sac à la va-vite, puis re-regarda l'heure avant de pousser un petit soupir. Je vais devoir encore courir, pensa-t-elle. Surtout que sa tenue ne se prêtait pas vraiment à une course endiablée, mais maintenant elle n'avait plus vraiment le choix ; elle devrait déjà être au bar. Elle se tourna vers Damian, puis, avec une moue désolée, lui tendit la main, tout en disant

« Je suis très contente de t'avoir rencontré Damian, je me suis beaucoup amusée. Merci, et j'espère qu'on se reverra un jour, d'accord ? »

Elle lui serra la main, puis, lui tourna le dos pour commencer à courir. Avant de franchir les portes de l'Arcade, elle se retourna, et, dans un espèce d'halo du crépuscule, elle agita la main en disant

« Sayonara, Damian-Kun ! »

Puis, un sourire aux lèvres, elle s'en alla, tout en fredonnant pour se donner du courage.

[HRP]

Spoiler:

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