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Lester ✭ No easy way out

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AuteurMessage
Prodige
Lester H. Vaughan
Lester H. Vaughan



FC
▌SUPER: The Mentalist
▌POWER: Télékinésie
▌LEVEL:
Lester ✭ No easy way out  Left_bar_bleue28/100Lester ✭ No easy way out  Empty_bar_bleue  (28/100)


Lester ✭ No easy way out  Vide
MessageSujet: Lester ✭ No easy way out Lester ✭ No easy way out  Icon_minitimeSam 13 Avr - 13:24



The Mentalist




Identité
Nom: Vaughan
Prénoms: Lester, Hortense
Âge: Trente-trois ans
Nationalité: États-unien
Profession: Légende
Orientation sexuelle : Homosexuel
Phobie : La vue d'un cadavre me rebute. C'est bien triste dans mon métier, car malheureusement j'en vois bien plus régulièrement qu'il n'y paraît. Pourtant, les faits sont là : l'image de la mort me dégoutte, prive mes jambes de forces et rend ma gorge sèche. Le plus dur est de ne rien laisser paraître.


Identité Secrète
Niveau : 28.
Super peudo: The Mentalist
Groupe : Légendes
Classe : Prodige
Combat : Je maîtrise plus aisément le combat à distance, qui me permet de m'appuyer uniquement sur mon pouvoir. Cependant, je suis tout aussi bien capable de me battre en combat rapproché ou d'apporter du soutien à mes coéquipiers, je ne suis pas une légende pour rien !
Pouvoir : Télékinésie
Maîtrise : 8,5 / 10
Explication : On parle de ces magiciens qui tordent une petite cuillère par la simple force de leur mental. Strictement le même principe. Je suis capable de manipuler la matière sans la toucher, de la déplacer à l'aide de mon esprit, c'est tout. Je ne sais pas à quoi c'est dû, ni comment ça marche, et si quelques timbrés ont déjà eu l'idée de m'ouvrir le crâne pour voir à quoi ressemblait l'intérieur, j'avoue que je n'en ressent pas le besoin immédiat. C'est comme ça, et je ne me pose pas plus de questions. Je suis donc en mesure de faire léviter des objets, quel que soit leur poids et leur nombre, bien qu'en fonction de ces derniers la dose de concentration et d'énergie que je dois déployer pour utiliser mon don varie légèrement. Si l'exercice était jadis épuisant, les années m'ont bien aidé à augmenter la maîtrise de mon pouvoir pour que je puisse l'utiliser en permanence sans avoir à souffrir excessivement de la fatigue qu'il entraîne. J'ai cependant encore du mal à manier les êtres vivants : humains et animaux sont beaucoup plus compliqués à soumettre à mon pouvoir, et si j'arrive malgré tout à soulever une personne du sol, inutile de me demander de le faire pour plusieurs individus à la fois...

✤ Si tu devais avoir...✤

Une arme : Je me passe aisément d'arme, me servant pour les combats de mon pouvoir ou, plus trivialement, de mes mains.
Un costume : Par auto dérision, je ne porte qu'un masque noir englobant uniquement mes yeux. Juste pour prouver qu'on peut encore aisément me reconnaître et que cette démarche est inutile si on prend en compte le fait que je n'ai pas vraiment d'identité secrète à protéger. Et encore, des fois, j'oublie de le mettre.
Un gadget : Non.
Un moyen de transport : Une moto noire, rapide et puissante.







Caractère
Je ne peux pas nier que j'ai un certain charisme. Les gens ont tendance à trouver que je dégage une aura particulièrement calme et que j'ai l'air très maître de moi. En somme, je sais captiver mon auditoire, bien que je ne parle en réalité pas énormément, si ce n'est pour faire affleurer au fond de mon discours un humour assez particulier qui n'est pas à la hauteur de chacun et en aura blessé plus d'un. La susceptibilité de mes pairs a tendance à m'irriter, mais tant que possible je ne laisse rien paraître. Arrivent bien entendu des moments où je craque, car si ma patience est plutôt vaste, elle n'est pas sans limite. Il paraît que je suis terrifiant quand je suis en colère, et je ne peux pas nier que j'ai tendance à me montrer assez violent, que ce soit dans mes propos ou dans mes actes. Malgré cela, je n'ai généralement pas trop de mal à me faire des amis, ce qui est peut-être dû au fait que je n’émet un jugement définitif sur quelqu'un que dans des cas extrêmement rares. Non, je ne suis vraiment pas rancunier, et il faut être particulièrement fort pour que j'en arrive à vous considérer comme mon ennemi. Si je devais compléter ce tableau, j'ajouterais que je suis totalement étranger à la notion d'organisation. Incapable de ranger quoi que ce soit ou de me souvenir du moindre numéro de téléphone, je passe ma vie à perdre des trucs puis à m'arracher les cheveux tandis que j'essaye de les retrouver.
En tant que héros, vous serez peut-être déçu d'apprendre que je ne correspond pas forcément à l'idée qu'on se fait d'un « bon justicier ». Dites vous bien qu'à la base, je n'ai pas rejoint les rangs des supers par conviction, mais plutôt par défaut. J'allais taper des vilains comme vous allez à la piscine, si vous voyez ce que je veux dire. Pour ce qui est de la moralité, cela a fini par me venir : mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ? Maintenant, il y a un peu plus de conviction dans le travail que je fournis, et je me bats pour le bien des civils. Une autre chose qui rend mon statut quasiment insupportable ? Les médias. Certes, inutile de trop leur jeter la pierre : c'est pas ma propre initiative qu'il y a quelques années, j'ai décidé d'affiner la limite entre mon identité secrète et la Légende que tous connaissent. Pourquoi avoir agi de la sorte ? C'est une question qu'on me pose souvent, en surprenant le regard haineux que je jette à un paparazzi ou l'air lassé que je prend lors d'une interview. La réponse est la suivante : rendre ma personnalité publique aide à protéger les autres. Ça peut paraître tout bête, mais je me désigne ainsi comme cible. Si on attaque quelqu'un, ce sera toujours la personne sur qui on en sait le plus, donc moi et pas un apprenti-héros inexpérimenté qui aurait toutes les chances d'y laisser sa peau, vous suivez ? De toute façon, je n'ai pas trop à me plaindre de la pression des médias : comparé à l'engouement que provoque Strider, je suis un parfait inconnu. À la nuance près que lui semble aimer endosser ce rôle de coqueluche. Je le lui laisse fort volontiers et lui en est plutôt reconnaissant. Le fait d'attirer les foules me rend mal à l'aise. Enfin, je ne vais pas non plus cacher que quand ma célébrité me permet d'obtenir certains privilèges, je n'hésite pas à m'en servir. N'ayez pas l'air consterné, vous feriez pareil à ma place.

Raisonnable ✤ Blagueur ✤ Patient ✤ Charismatique ✤ Calme ✤ Obéissant ✤ Amical ✤ Tolérant ✤ Discret ✤ Rêveur ✤

Opportuniste ✤ Lunatique ✤ Cynique ✤ Désordonné ✤ Contemplatif ✤ Violent ✤ Distrait ✤ Sarcastique ✤ Peu impliqué ✤ Blasé ✤


Physique
Couleur de peau ::
Mâte.
Couleur d'yeux ::
Gris, comme un ciel avant l'orage.
Couleur de cheveux ::
Bruns
Taille ::
1m 86
Corpulence ::
Une corpulence moyenne. Les muscles de Lester se sont développés tout en longueur et en finesse, sa carrure n'est donc pas très impressionnante.
Traits particuliers ::
Des tatouages tribaux sur les bras. Sur les doigts de sa main gauche, les lettres D ; E ; A ; T ; H. Il a deux anneaux d'or sur chaque oreille.

Histoire
✖✖✖

Le battement d'une paupière, le froissement des cils, le bruissement des draps. La bâtisse âgée qui craque, qui grince, qui gémit doucement, quémandant l'attention des veilleurs. Le vent qui mugît au-dehors, qui malmène les arbres, qui fait danser les ombres. La lune qui contemple le carnage nocturne, cette illusion de calme, et ceux qui ne dorment pas. Des lèvres qui murmurent tous les secrets du monde, mais que personne n'entendra. Des souffles réguliers, des yeux grands ouverts, des esprits tourmentés. Des pensées qui se croisent, qui traversent les épais murs de pierres.

Comme sous un ordre silencieux, ils se lèvent, leurs pieds touchant le sol glacial à l’unisson. Peut-être qu'une part au fond d'eux sait que l'autre est réveillé, qu'il a cessé d'attendre ce sommeil capricieux. Ils ne sortent pas en même temps. Le premier à quitter sa chambre se fond dans la nuit, ne dévoilant à la lune que la pâleur de sa peau. En silence, tel une ombre, il parcourt le couloir obscur, laissant pour unique trace de son passage l'écho de ses pas, presque imperceptible. Il marche quelque temps, ou peut-être longtemps, puis il ne sait plus pourquoi il est là, pourquoi la torpeur ne vient pas, alors il s'accoude à la fenêtre, et écoute le vent qui tourmente, le bâtiment qui geint. Une porte grince.

Le second garçon est la clarté de la lune, la blancheur de la neige, l'albe des os. Il met quelques instants à remarquer l'ombre, au fond du couloir. Il a un léger sursaut, semble hésiter, puis s'avance. Il ne s'est pas retourné, mais il a certainement conscience de sa présence. Il doit entendre sa respiration un peu trop rapide, ses pieds nus qui frôlent le sol de pierre. Il s'approche encore, arrive à quelques mètres de l'autre, qui fait volte-face. Il y a un instant de flottement quand leurs regards se croisent. Doivent-ils êtres gênés, hostiles ? Faire tomber les masques semble trop dur encore.

Alors le garçon blanc franchit la distance, et s'appuie à son tour sur le rebord. Il est un peu raide, a sûrement peur d'être congédié. Rien ne se passe. Quand il ose lever ses yeux gris perle, l'autre garçon a repris sa position initiale, son regard gris perdu quelque part dehors, dans les branchages en ombres chinoises qui s'agitent et se plaignent doucement, courbant l'échine sous les impétueuses bourrasques. Le silence entre les deux garçons s'étire, s'épaissit, conforté dans son empire par l'absence de regards. Ils arrivent à être à la fois invraisemblablement proches et tellement distants qu'on pourrait croire à deux figures issues d'univers radicalement opposés, réunies devant cette fenêtre comme pour former une comparaison grotesque. La toile silencieuse ne les sépare pas, pourtant. Elle semble au contraire les rapprocher, prenant plus facilement la forme d'un pont que celle d'une muraille, reliant ces deux adolescents entre qui on ne pourrait déceler comme point commun que le rebord d'une fenêtre.

Le garçon blanc dit à qui veut bien l'entendre qu'il s'appelle Lux. La lumière. Son véritable prénom est Franz, mais tout le monde semble avoir oublié ce patronyme au profit de celui qu'il donne de sa voix calme et sans nuances. Dorénavant, on l'appelle Lux ou on ne l'appelle pas. De toute manière, on ne trouve pas énormément de raisons pour parler à cet enfant taciturne, qui semble ne rien savoir faire si se n'est voûter sa silhouette fine et gracile au-dessus d'un pupitre, pour graver dans le bois vieilli, de la pointe de son compas, mille paires d'yeux inquiétants qui fixent le spectateurs, perdus au milieu de forêts tentaculaires où se découpent des bâtiments aux façades biscornues et improbables. Avant, il y avait toujours quelqu'un pour le sermonner quand il perfectionnait son œuvre au lieu de s'inquiéter des leçons dispensées à l'orphelinat. Et depuis un jour incertain, un accord tacite semble avoir convenu qu'il vaut mieux laisser tranquille ce garçon, puisque tout ce qu'on peut en tirer, ce sont de longs regards absents dispensés par ses grands yeux délavés. Quand il ne grave pas, Lux lit. Il assoit son corps frêle et maladroit dans un coin, replie ses jambes comme s'il voulait occuper le moins d'espace possible, puisque lui-même ne semble rien souhaiter d'autre que d'être définitivement oublié, voir radicalement effacé. Il s'assoit à même le sol, et il tire d'une des poches de son manteau trop grand un ouvrage chaque jour différent, qu'il dévore avec une application déroutante. Lux ne semble avoir d'attention à offrir que pour ses livres, comme si pour lui le reste du monde avait autant de substance qu'un décor en carton sur une scène de théâtre décrépie. Lux, la lumière, ne semble bien porter son nom que lorsqu'il sourit, et que ses yeux se tintent d'or entre deux de ses mèches désordonnées d'un blond diaphane. Malheureusement, il ne trouve pas souvent l'occasion de sourire, si ce n'est dans le vide, à la faveur d'une pensée dont son esprit tortueux garde jalousement le secret. Tout le monde semble avoir accepté l'idée que Lux est fou, et qu'il n'est même pas bon à être embêté : face aux insultes et aux tourments, il fait l'effet d'un radeau abandonné se laissant ballotter puis submerger par la tempête.

L'autre a pour nom Lester. En d'autres circonstances, sa présence aurait complètement annihilé celle de Lux, tant l'un est discret et effacé alors que l'autre occupe si parfaitement bien l'espace avec son corps, si grand et rassurant. La voix de Lester est aussi chaude que des galets après un bain de soleil, transportant au gré de ses phrases les vestiges d'un accent sudiste que lui-même ne semble pas avoir remarqué. Quand il parle, on n'a d'autre choix que de se laisser porter, entraîner par l'écoute de ce timbre grave et envoûtant comme par une comptine d'enfance qu'on se remémore soudainement. On sait que Lester chante parfois, à la faveur de l'obscurité de sa chambre. On entend les notes qui s'échappent par la porte ou la fenêtre, voyageant dans la bâtisse pour se perdre dans des échos indistincts. Il paraît qu'il sait aussi jouer de la musique, mais on n'a pas voulu de sa guitare à l'orphelinat. Seul Lester sait que même s'il l'avait avec lui, il ne saurait que lui tirer quelques accords maladifs dans cet endroit hostile, faute de vouloir charmer son public. Lester n'est ni solitaire ni entouré. À première vue, on pourrait croire en un garçon sociable, faisant profiter les autres de son charisme. Il offre sa présence rassurante à qui en veut bien, discutant volontiers avec le premier venu. Pourtant, quiconque trouverait le temps de se pencher sur son cas trouverait aisément l'erreur. Lester est entouré sans avoir d'entourage. Lester ne s'ouvre à personne, il n'y a personne pour dire quels genres de secrets abrite la façade qui le protège.

Voici deux garçons, partageant le rebord d'une fenêtre par une froide nuit de novembre. Voici deux garçons qui jamais n'ont échangé un mot, deux garçons qui se cherchent sans se regarder. Et les secondes qui s'égrainent comme un chapelet de prières muettes, le silence flouté par le vent et les grincements qui doucement étend son empire tentaculaire sur le mystérieux territoire de la nuit. Là, ils sont seuls au monde. Un monde qui se restreint à ce que le vitrage laisse transparaître est tout de même un monde, dans cette bâtisse hostile au beau milieu de nulle part, Minnesota. Ils partagent le même rêve que chaque enfant ici. Un jour, ils s'en iront, l'orphelinat se réduira à une tâche sombre sur l'horizon, confondu entre les arbres, puis il disparaîtra simplement, avalé par quelques kilomètres de routes interminables.

Qui l'eut cru ? C'est Lux qui, le premier, se tourne vers l'autre. Très, très doucement, le mouvement de son cou trop fragile, son regard neigeux résolument fixé sur le visage de Lester. Il a dix-sept ans et l'autre n'en a que seize. Pourtant, Lux ressemble à un gamin, perdu, apeuré et honteux, alors que l'autre a déjà l'apparence d'un homme solide et sûr de lui. Mais c'est le gamin qui trouve la force de franchir cette limite invisible, et il a peur, bien sûr, il a tellement peur. Ça se sent dans sa voix qui s'élève, crevant le silence exempt d'humanité qui régnait jusqu'alors. Oui, la voix de Lux tremble un peu, s'éraille et se brise. Mais il y a tout au fond, blottie entre deux mots, une assurance inflexible, une promesse indiscutable.

« Pars avec moi, quand ils nous laisseront... Pars avec moi, s'il te plaît. On prendra une voiture, et on ira loin... Beaucoup trop loin. On visitera le monde, les gens, la vie. Tu conduiras si tu veux, je suis sûr que tu aimeras conduire... S'il te plaît... »

Immédiatement il rougit, comme un gosse sachant qu'il a été trop loin. Les yeux rivés au sol. L'instant se prolonge. Une seconde ou une minute ? L'éternité en tout cas. Lux finit par fermer les yeux, il aurait envie de disparaître, de s'effacer. L'autre va rire, forcément.

Mais l'autre, avec une douceur surprenante, d'infinies précautions, l'autre le prend dans ses bras. Comme ça, sans prévenir. Et Lux reste figé. Le contact se prolonge, une tendresse surréaliste, comme s'ils se connaissaient depuis toujours, comme s'ils étaient la même personne. Lux dans les bras de Lester. Une scène figée, une scène secrète, une proximité gênante et un simple mot.

« D'accord. »

Un pacte, un secret gardé par le couloir vide. D'accord. Dorénavant, Lux et Lester seront un tout, une constante. Personne ne le sait. Aux yeux des autres, ils sont de parfaits étrangers, on les imagine à peine en train de se parler. Pourtant, quelque chose a changé, dans leurs regards, dans leur attitude. Quelque chose d'imperceptible, une conséquence de cette promesse que personne ne soupçonne. Les deux garçons savent juste que le moment venu, l'autre sera là, ils savent qu'ils partiront ensemble et que partout, ils seront chez eux. C'est un drôle d'avenir qui se profile, étrange mais tellement plus rassurant. Ils se croisent parfois, de nuit, à la faveur d'une insomnie. Ils ne parlent pas forcément. Ils savent qu'ils auront le temps de se connaître, de se découvrir.

C'est le lendemain des dix-huit ans de Lux. La seule date à laquelle il accorde une importance depuis qu'il est ici, car c'est le jour où on le laissera sortir. Partir. L'orphelinat Northwood recrache le garçon comme un corps étranger, cent dollars en poche et un sac-à-dos bien léger. Les adieux avec ceux qui l'ont élevé ont été bien expéditifs.

« Nous pouvons te payer ton permis de conduire, si tu veux. »
« Pas besoin. »
« Tu as aussi droit à une formation, ou... »
« Non merci, je voudrais juste partir. »

Il ne se retourne qu'une fois vers le grand bâtiment. Lester l'observe au travers de la fenêtre. Un an et deux mois. Dans un an et deux mois, Lux l'attendra ici et ils partiront, comme promis. Lui au volant, s'ils trouvent une voiture. Et sinon ? Aller jusqu'au bout du monde à pied, ça ne le dérange pas. Il regarde Lux s'en aller, hésitant, suivant la bande d'asphalte jusqu'à la ville. Il est pris d'une terreur indescriptible à l'idée de ce garçon si frêle, largué seul à travers le monde. Lux, il est si fragile. Lester aurait envie de partir à son tour, de le rejoindre. Il n'est pas si dur de s'échapper. Mais ils en ont déjà parlé. L'autre ne veut pas. Il lui a dit tout doucement que c'était mieux qu'il reste, qu'il l'attende ici. Comme ça, personne n'aura rien à leur dire, personne ne les cherchera. Ils pourront disparaître en toute légalité. Lester pose sa main sur la vitre, puis son front, puis tout en fixant la silhouette blanche qui doucement disparaît, lui souhaite toute la chance du monde. Un an et deux mois.

Un an et deux mois, c'est très long, c'est interminable même. Mais Lester a l'habitude d'attendre. Depuis qu'il est ici, il n'a fait que cela : attendre, attendre, attendre encore. Attendre de sortir, et pourquoi ? Pour aller où, pour faire quoi ? Quand il y pense, il se rend compte qu'il n'a que deux envies au final. L'envie déchirante, brûlante d'être avec Lux, de voir ce que c'est qu'une promesse qu'on honore. Et l'envie absolue de liberté. Juste la liberté, pour savoir ce que c'est, ce que ça fait. Pouvoir décider de tout, à tout moment. Passer outre les ordres. Car Lester ne supporte pas l'autorité. Un an et deux mois, le temps le supplicie, il s'écoule avec une lenteur irréelle. Il devient plus irritable, froid, distant, à mesure que les jours passent. Un an et deux mois, ternes et répétitifs. Lui attend Lux. Le jour de sa libération finit par venir et il en est le premier surpris. La veille, il ne trouve pas le sommeil. Il est intimement convaincu que Lux ne viendra pas. Il y a tant de raisons pour cela... Il a dû trouver mieux à faire. Dorénavant, il vit sa vie ‘d'homme libre,’ à quoi bon renouer avec ce passé honteux ? Ou peut-être... Peut-être que Lux n'est plus. Retour des vieilles craintes qui l'ont taraudé lors de son départ. Lux, seul dans ce monde hostile. Sans doute n'a-t-il pas survécu. L'aube se lève sur les yeux fatigués de Lester. Quand enfin il peut partir, voilà qu'il a peur. Peur de franchir la grille pour ne voir personne derrière. Peur de n'être qu'un gosse de dix-huit ans, sans possessions ni famille, largué tout seul, au beau milieu de nulle-part. Peur... Cette silhouette qui se profile derrière le portail, il la connaît si bien. Lux est venu, bien sûr. Pourquoi en douter ? Lux avait promis, et Lux l'a attendu. Il est venu le chercher, et sur son visage ce grand sourire, si lumineux et pleinement heureux. Il a grandi. Physiquement, pas tant que ça. Mais c'est dans son expression, sa tenue qu'apparaissent tous ces changements. Lux est devenu un homme, et on sent que pour y parvenir, il a souffert. On n'a plus envie de voir Lux comme le gamin malingre qu'il était quelques mois auparavant. Lester ne sait pas s'il doit être triste ou heureux. Il n'a pas le temps de le questionner.

« J'ai trouvé une voiture. »

Le sourire de Lux n'a pas changé. Toujours aussi radieux, toujours aussi candide. Lester choisit de sourire lui aussi. Ils s'engouffrent dans l'habitacle d'une Ford LTD bleu ciel. Accord tacite oblige : Lester monte à la place du conducteur. Les mots gâcheraient le sourire qu'ils arborent en ce moment. Et ils démarrent, roulant droit vers le Sud. Cette fois-ci, personne ne songe à se retourner pour regarder l'orphelinat qui s'éloigne derrière eux. Tirer une croix définitive sur ces années vacantes, sur l'ennui et la solitude. Ils roulent, ils roulent jusqu'à tard dans la nuit, jusqu'à ce que le Minnesota devienne l'Iowa et qu'ils n'aient plus la moindre goutte d'essence. Ils s'arrêtent sur un parking désert. La radio diffuse, entre deux grésillements, de la folk des années soixante-dix. Ils n'ont quasiment pas parlé du trajet. Le silence n'était pas pesant, il était juste nécessaire. Partager le bonheur le plus simple, tissé de sourires et de regards. Maintenant qu'ils sont à l'arrêt, Lester coupe la musique. Le silence s'installe pour de bon, n'étant troublé que par les bruits de la nature au dehors.

« Qu'est-ce que tu as fait pendant un an ? »
« J'ai travaillé. »

Il ne cherche pas à approfondir le sujet. Dans les yeux de Lux, il y a comme une supplique, quelque chose que Lester ne connaît pas bien mais qu'il arrive à décrypter. Ça veut dire : n'en dis pas plus s'il te plaît. Ne pose pas de questions ou je m'effondrerais, je ne veux pas que tu saches. Lester a peur. Peur de ce qu'abrite le silence de Lux. Peur de savoir, et peur d'ignorer ce qu'il a fait ou ce qu'il a subi. Alors il pose sa main sur celle de Lux, qui tressaille. Que peuvent-ils faire d'autre ? Après main sur main, c'est lèvres sur lèvres. Timides. C'est la première fois après tout. Lèvres sur Lèvres. Sous les yeux du parking mort se mélangent le garçon noir et le garçon blanc. Le résultat n'est pas gris. Le résultat est une explosion de couleurs, l'exaltation des sens. Maintenant ils sont ensemble. Pas de limites, pas de barrières. Qu'importe l'avenir, le reste, les autres. L'aube se lève sur deux corps nus entremêlés sur la banquette arrière. Sourires à nouveau. Ce qu'ils ont fait cette nuit, ils le referont, encore et encore. Deux corps qui se heurtent, s'entrechoquent, s'étreignent. À l'orphelinat pourtant, on leur avait appris que c'était interdit, que la Bible condamnait ce genre de choses. Deux garçons qui... s'aiment ? C'est le mot. Il fait peur, ce mot. C'est un petit mot pour de bien grandes choses. Lester aime Lux et Lux aime Lester. L'un n'a besoin que de l'autre.

Ils roulent, ils roulent au hasard. Ils s'arrêtent devant un beau paysage, quand ils ont besoin de boire, de manger ou de faire le plein d'essence. Ils s'arrêtent pour faire l'amour. Ils roulent encore et encore, c'est un besoin vital, celui de rayer la carte encore et encore, de long en large, toujours plus loin. Deux mois s'écoulent. Deux mois, long et court à la fois, les silences et les rires partagés, deux mois. Ils sont en Caroline du Nord. Les champs de kudzu qui recouvrent tout, un univers de verdure et de soleil. Lux est inquiet. Son regard s'est fait fuyant depuis quelques jours, ses sourires se font rares et crispés. Le regard perdu à l'horizon. Pas un mot. Pas le moindre. Lester s'inquiète. Ils se sont arrêtés dans une petite ville, au milieu des champs et de la verdure. Une ferme abandonnée à l'écart de la ville, ils veulent y passer la nuit.

Lester n'entend pas Lux qui se lève, silencieux, sur la pointe des pieds. Le parquet grince. Lui est perdu dans une toile de rêves confus, pleins de formes grimaçantes et de sons sinistres. La nuit a le parfum du danger. Il n'entend pas Lux qui se lève, mais il est réveillé par les coups sourds, puis le bruit assourdissant et sec de la balle qui se loge dans un corps, puis la plainte désespérée, semblable à celle d'un animal qui se meurt. Lux. Cinq secondes maximum, il descend les escaliers en trombe. Meurtre et carnage. Effusion de sang, chair en lambeaux. Lux. Ils sont cinq dans l'antique cuisine. Lester, le cadavre... Le cadavre. Et trois hommes vêtus de noir. Armés. Une batte, deux fusils. Lux était inquiet ces derniers jours. Une seconde de flottement. Dans l'esprit de Lester, il y a une rupture. Flot confus dans son cerveau, puissance qui se réveille. Quelque chose qui était enfouis au plus profond de lui, force recluse et dangereuse. Rupture.


✖✖✖

Je ne me souviens pas vraiment de ce qui s'est passé à cet instant. Certains diraient que je refuse de m'en souvenir, peut-être que c'est le cas. Il y avait, près de la porte, le corps brisé, malmené de Lux. Refroidi. Et j'ai senti que quelque chose changeait en moi. J'étais furieux, une fureur que je n'avais jamais connu et que je n'ai plus jamais ressenti depuis, et c'était comme si, quelque part dans mon esprit, on avait fait céder un barrage. Les meubles se sont mis à bouger, puis à voler. Ils tournoyaient, ainsi que tous les objets de la pièce. Je ne sais pas avec certitude ce qui s'est passé ensuite. J'ai marché jusqu'à la porte. Les trois hommes étaient mort, encastrés dans le mobilier et moi je suis juste sorti.

Je me suis allongé dans un champ, il n'y avait aucun bruit si ce n'est le chant répétitif des cigales, comme une berceuse. Et je me suis souvenu de mon enfance, avant l'orphelinat. Jamais je n'y avais repensé, et à ce moment là, comme portés par les courants de mon pouvoir, ces souvenirs ont refait surface, aussi clairs que dans un film.

Je suis un enfant de la Louisiane, né de deux parents Cajuns. Les Bayous ont été mon berceau. J'aurais pu être un enfant normal. Mon père m'apprenait la guitare, j'allais à l'école, j'avais des amis. Mais il y avait mon pouvoir. Oui, depuis tout petit déjà, il y avait mon pouvoir. Tare inexplicable. Le don de manipuler la matière par la simple force de mon esprit, de la faire se déplacer dans l'espace. Quand j'étais contrarié, meubles et objets s'agitaient autour de moi, les portes se claquaient, les tiroirs s'ouvraient puis se refermaient frénétiquement. Bébé, je faisais tourner toute la nuit durant le mobile au dessus de mon lit. Naturellement, les gens ont fini par s'inquiéter. Je ne sais plus vraiment ce qui a déclenché ce sentiment d'urgence chez mes parents, mais un beau jour, ils se sont décidés à m'emmener voir un spécialiste dans le domaine des phénomènes dits «surnaturels». De cet homme, je ne sais rien : peut-être m'en avait-on parlé ou peut-être m'avait-on asséné, comme on le fait souvent à des enfants de huit ans, que j'étais trop jeune. La seule information dont je disposais, c'est que nous partions en voiture pour un assez long voyage, qui devait nous faire traverser la totalité du pays. Un beau jour, je quittais donc mon état natal, sans me douter ne serait-ce qu'une seconde que je couvais les marécages des yeux pour la dernière fois avant de très nombreuses années. Nous étions à une centaine de kilomètres de notre destination quand survint l'accident. J'ignore ce qu'il s'est passé. J'ai du demander, pour la dix-millième fois environ, quand est-ce qu'on arrivait. Mon père a probablement quitté la route des yeux quelques secondes pour me répondre, ce devait être quelques secondes de trop. Chute dans un ravin. Plusieurs dizaines de mètres. Au vu de l'état de la voiture et de mes géniteurs, j'en déduis que j'ai du me servir de mon don pour m'en sortir. Je ne m'en souviens pas. Physiquement, je n'avais rien, mais j'étais en état de choc. N'ayant pas de famille proche à qui on aurait pu me confier, j'obtins le statut de pupille de l'État et fut placé dans l'orphelinat le plus proche, où je devais croupir jusqu'à mes dix-huit ans. Et jusqu'à ce jour, il n'y eut plus jamais de manifestations de mon pouvoir. J'avais été jusqu'à oublier son existence, comme j'avais volontairement supprimé le souvenir de mes parents, de mon enfance. Blackout.

J'avais dû m'assoupir, car j'ouvris les yeux sur les lueurs grisâtres de l'aube. Mon premier constat fut que je pleurais. Je n'arrivais pas à savoir si c'était dû à cet afflux soudain de ma mémoire, ou si la cause était la mort de Lux. Lux... La vision de son corps abîmé, sans vie dans la cuisine m'arriva en pleine face, comme une balle. Je mis quelques minutes à me ressaisir. Voilà qu'à nouveau j'avais tout perdu. Je mis quelques instant avant de remarquer l'homme en costume-cravate qui était accroupi à côté de moi, et qui me secouait doucement l'épaule. J'eus un mouvement de recul. Après ce que je venais de vivre, c'était normal, je présume, de se méfier des inconnus qui s'approchaient de trop près. Mais déjà, ce vieil homme me tendait une carte. Inutile de la lire : comme souvent dans ces cas là, elle était livrée avec son petit discours explicatif :

« Pardon de vous avoir effrayé. Je suis l'agent Brooks, FBI. J'aimerais que vous me suiviez, s'il vous plaît. »

Je me levais sans protester, avec dans l'idée que ce type allait me coffrer et que ça n'était pas plus mal. J'eus une forte appréhension en remarquant qu'il se dirigeait vers la ferme. Je refusais d'y retourner. Mais au dernier moment, il bifurqua vers la grange située juste à côté. À l'intérieur se tenait un autre homme, un type colossal qui faisait sans doute plus de deux mètres. Faute d'endroits où s'asseoir, nous restâmes tous trois debout. L'agent Brooks reprit la parole.

« Je vous présente l'agent Jefferson, mon coéquipier. Quant à vous, ôtez-moi d'un doute... Vous êtes bien Mr. Lester Vaughan ? »

J'acquiesçai. Étonnant que ce type me connaisse, puisque j'avais perdu mes papier quelque part dans l'Ohio, une semaine auparavant. Le grand sourire que m'offrit l'agent Brooks me mit pour le moins mal à l'aise. Apparemment, ce type était bien plus heureux que je sois moi que je ne l'étais moi-même à cet instant.

« Nous – à savoir le gouvernement – nous penchons sur votre cas depuis près de dix ans, dans l'espoir de voir vos... aptitudes se manifester à nouveau. Nous nous étions dit que peut-être, les... événements de cette nuit auraient pu encourager l'apparition de vos pouvoirs, Mr. Vaughan. Apparemment, nous ne nous étions pas tromp... »
« PARDON ? »

Mon sang n'avait fait qu'un tour. J'étais tout simplement sidéré par la simplicité avec laquelle ils m'annonçaient qu'ils étaient parfaitement au courant que la seule personne que j'avais au monde était en danger de mort. Les larmes me montaient à nouveaux aux yeux. Jusqu'alors, je n'avais réussi qu'à être sonné, sous le choc. C'était à ce moment seulement que je mesurais l'ampleur de la perte, alors que se gravait sur ma rétine, non pas l'image cadavérique de mon amant, mais une image bien plus ancienne. La première fois qu'il m'avait adressé la parole, l'air hésitant mais parallèlement tellement sûr de lui. Lux. Me dire que j'avais perdu Lux revenait à me dire que j'avais tout perdu. Et eux... Je passais lentement ma main sur mon visage, pour en chasser les larmes naissantes. Quand je repris la parole, ma voix avait repris un ton calme et posé. Beaucoup trop calme.

« Vous êtes en train de me dire... Que vous saviez. Que vous auriez pu faire quelque chose. Pourtant, vous avez préféré me laisser faire mon petit numéro de cirque, quitte à avoir le massacre d'un innocent sur la conscience... C'est ça ? »

L'agent Jefferson me regarda longuement. Étrangement, il avait l'air réellement navré pour moi. Il se racla longuement la gorge avant de me répondre, hésitant.

« Non... En réalité, nous... Nous n'aurions rien pu faire. Je m'explique : les personnes qui en voulaient à votre... ami sont les membres d'une organisation criminelle tentaculaire, qui se fait connaître sous le nom de l'Agence. Leur réseau est tellement bien implanté qu'ils semblent être en permanence au courant de nos déplacements, de nos actions... Et la majorité d'entre eux disposent de... pouvoirs, souvent très offensifs. Nous n'avions pas le temps de déployer une équipe conséquente, il n'y avait rien à faire... »

Je tentais vainement de faire le tri des nouvelles informations qui m'assaillaient. La question qui me préoccupait le plus m'échappa naturellement, sur un ton absolument incrédule.

« Mais, pourquoi cette... cette Agence en aurait-elle eu après Lux ? »

À peine avais-je fini de prononcer ma phrase qu'une ébauche de réponse se formait dans mon esprit, très vite confirmée par les dires de l'agent Brooks.

« Franz Ashfield, puisque il s'agit là de son nom, aurait coopéré pendant plus d'une année avec cette organisation, avant de les quitter brusquement. Un organisme criminel tel que l'Agence ne pouvait pas se permettre de le laisser... vivre, avec toutes les informations dont il disposait. »

Ces paroles m'ont frappé avec la violence d'une baffe. Tout s'éclairait. Son expression, quand il me disait sobrement qu'il avait travaillé... Son portefeuille miraculeusement bien garni. Et toute cette culpabilité. Il avait fait ça pour moi. S'il était mort, maintenant, c'était par ma faute. Le bruit d'un moteur, dehors, annonça l'arrivée des autorités ainsi que d'un coroner. L'agent Brooks se retira avec un bref signe de tête. Restait Jefferson.

« Lester. »

Je notais qu'il nous considérait à présent comme suffisamment proches pour qu'il m'appelle par mon prénom. Si la situation avait été moins grave, sans doute l'aurais-je gratifié d'un « oui, Jeff ? » cinglant. Je me contentais de relever la tête. Je devais avoir l'air misérable.

« Ce que vous avez fait tout à l'heure... La télékinésie. Pourriez vous le refaire ? »

Télékinésie. Ah oui, ce truc avait un nom.

« Non. Je ne pense pas. Tout à l'heure, les circonstances... Les circonstances étaient spéciales. Je ne pense pas que je serais capable d'agir de la sorte sur commande. »

« Essayez. »

Le ton impérieux ne me plut pas du tout. Je le toisais avec un air de défi, avant de fixer une planche pourrie, laissée à l'abandon entre nous deux. Je ne savais pas comment m'y prendre, comment activer ce pouvoir. À coup sûr, ça n'allait pas marcher, mais j'imaginais, pour la forme, que ce morceau de bois se mettait à léviter. Nous laissâmes tous deux échapper une exclamation étouffée en remarquant que mon entreprise était un succès. Je n'aurais pas su dire si je devais être heureux de voir que mon pouvoir se manifestait à nouveau. Pour ce que j'en savais, il avait plutôt tendance à ne m'attirer que des ennuis.

On embarqua le corps de Lux et des trois garçons que j'avais éradiqué avec application. Dans la même voiture. Quelque part, je pris cela comme un affront. D'un autre côté, je n'arrivais pas à me figurer que ce tas de chairs tuméfiées était mon Lux. Je n'osais même pas lui adresser un dernier regard, de peur que cette dernière vision vienne remplacer dans mon esprit celle du Lux souriant que j'aimais tant. Seuls restaient sur les lieux du crime les deux agents et moi-même. C'est à ce moment là qu'ils me parlèrent du projet gouvernemental visant à recruter des gens tels que moi pour protéger le pays. Je n'ai pas réfléchi plus d'un quart de seconde avant d'accepter. Par conviction ? Non. Il ne s'agissait là que d'un choix par défaut. Je ne m'imaginais pas continuer ce road-trip hasardeux sans la seule personne qui me donnait envie de le réaliser. Pour moi, et c'est encore valable aujourd'hui, toutes les routes des States suintaient outrageusement le fantôme de la présence de Lux.

Peut-être que la Ford LTD est encore laissée à l'abandon, à l'image de la ferme où je l'ai laissée reposer avec une grande cargaison de souvenirs me rapportant à Lux. Je n'ai en effet pas mis longtemps avant de comprendre que je devais aller de l'avant, bien qu'aujourd'hui encore je retrouve son image à beaucoup trop d'endroits et de moments pour mon bien. Oui, peut-être que le cadavre de notre voiture est resté sur les lieux, fidèle sentinelle que le kudzu a du bien trop rapidement étreindre de ses multiples bras verts. Je suis plutôt d'avis qu'elle a été récupérée par un ferrailleur ou autre revendeur, cependant. Parfois je me demande qui a pu rouler à bord de cet antique modèle. Savait-il d'où il provenait ? Sûrement pas. Mais je ne m'interroge pas trop. Pour moi, cette partie de ma vie trouve sa fin au moment où je claquais la portière du véhicule banalisé de l'agent Brooks. Direction Washington D.C.


✖✖✖


Pendant plus de six mois, je n'ai eu de cesse de m'entraîner auprès de la CIA. Un groupement de gens possédant des dons avait été formé, et on tentait tant bien que mal de nous faire progresser dans la maîtrise de notre pouvoir et de nos aptitudes en tant que combattants. Il faut savoir qu'à cette époque, on ne disposait pas des mêmes connaissances concernant les supers que celles que nous avons aujourd'hui, et que de mettre au point un entraînement efficace pour un groupe aussi hétéroclite de capacités et d'individus relevait de l'impossible. Chacun d'entre nous travaillait cependant avec toujours plus de rigueur, nous avions tous nos motivations propres. La mienne, c'était tout simplement que dorénavant, je n'avais aucune autre raison de vivre que celle-ci. Il y avait aussi cette revanche que je rêvait de prendre sur l'Agence : aujourd'hui encore, rien ne me ferait plus plaisir que de démanteler cette organisation pour faire souffrir un par un chacun de ses dirigeants. Nous avons tous nos vices, n'est-ce pas ?

Il s'avéra très vite que j'étais sans conteste l'élément le plus compétant de cette unité de supers. La maîtrise que j'avais de mon don ne cessait d'augmenter, et je parvins rapidement à m'en servir efficacement comme arme. On m'envoyait régulièrement sur le terrain, bien qu'à cette époque mes actes ne soient pas reconnus et que j'agissait entièrement dans l'ombre, ce qui ne me posait aucun problème. Contrairement à certains de mes collègues, la célébrité est bien loin d'être le centre de mes préoccupations, même si j'admets m'en servir assez régulièrement pour arriver à mes fins.

Jusqu'à un certain point, le métier de super me parut bien plus simple qu'il n'y paraissait. Il y avait deux issues possibles à un affrontement : les gentils gagnaient, où les méchants s'évadaient. Dans chacun de mes combats, j'étais assisté de nombreuses forces armées qui s'avéraient parfois être d'une aide précieuse. Ainsi, en moins d'un an, j'interrompais des fusillades, empêchait des sabotages et démantelait des organisations criminelles. Mais de l'Agence, nulle trace. Je commençai peu à peu à comprendre que le but que je me fixais n'allait pas s'atteindre très facilement. Honnêtement, j'ai naïvement cru que je garderais indéfiniment ce train de vie. J'étais grassement payé par l'état, en échange de risques plutôt minimes par rapport à ma puissance qui ne cessait de croître et à toute l'aide qu'on m'apportait. Je me dis que cette naïveté était due à mon jeune âge : aujourd'hui, j'ai fini par comprendre qu'une situation ne reste jamais stable bien longtemps. Il y a toujours un élément perturbateur qui vient chambouler l'ordre établi sans crier gare, et pour le coup, cet élément perturbateur fut de taille. Ils s’appelaient les Klongs et pour parler brièvement, ils venaient nous atomiser.

La menace était au dessus de nos têtes depuis un petit moment déjà, mais même les plus hauts placés semblaient s'accrocher à l'espoir qu'il ne s'agissait que d'une mauvaise blague. Des extra-terrestres ? Et puis quoi, encore ? Moi-même, je ne dérogeais pas à ce jugement. Cela m'aurait sans doute moins dérangé de devoir démanteler Al-Qaïda à moi tout seul plutôt que de devoir faire face à cette menace venue d'une autre galaxie. Pourtant, après avoir fait traîner les choses suffisamment longtemps, le gouvernement fut forcé d'admettre qu'il était temps d'agir. C'est sans grande surprise que je me vis inscrit sur la liste des cinq héros choisis pour représenter la puissance de la nation américaine durant l'entretien qui avait été prévu, et c'est sans grand enthousiasme que je me vis forcé d'accepter. Si chacun semblait s'accrocher à l'idée que cet échange se ferait dans la plus parfaite démocratie, je véhiculais le désagréable pressentiment que cette histoire allait se terminer en bain de sang. Je choisis cependant d'opter pour la politique de l'autruche. Dans cette histoire, on avait plus besoin de ma présence physique que de mon opinion, du moins fut-ce le cas durant la première partie des hostilités. À la base, on ne nous demandait qu'une présence médiatique.

Peu avant le moment fatidique où nous devrions prendre un air intensément concerné et concentré devant la caméra, on m'introduit à mes quatre nouveaux collègues. Si ce n'est des pouvoirs plus puissants que la «moyenne», si moyenne il y a, rien ne semblait réellement nous rapprocher. Nous étions de parfaits inconnus, des jeunots inexpérimentés pour la plupart, et nous allions devoir jouer le jeu de la confiance mutuelle et du travail d'équipe. Très bien, cela nous semblait être dans nos cordes. Il se passa au moins cinq minutes entre le moment où nous prîmes place et celui où le ministre des affaires étrangères se fit descendre froidement. Notre réaction se limita tout d'abord à un échange de regards effarés et une onde de frustration massive qui se rependit entre nous cinq. C'était très simple : il n'y avait rien à faire. Ainsi, nous regardâmes, résignés, l'ambassadeur des Klongs prendre la parole. Je réussis tout de même à m'amuser de la situation : nous faisions face à un discours typique de super-vilain. Le sourire moqueur qui s'apprêtait à se former sur mes lèvres n'eut pas le temps de naître. Le garçon assis à ma droite s'élança, dans un acte dont aujourd'hui encore je salue la stupidité. Lui et ses cheveux d'un bleu pétant, qui s'apprêtait à devenir notre chef. Wilhelm Murnau eut l'honneur suprême de se prendre l'une des plus belles raclées de sa vie en direct devant la planète entière, plus quelques extras. Le spectacle me donna la nausée, et je dois admettre que toutes les descriptions du monde ne sauraient égaler les perles qu'on trouve sur le net à ce sujet. Sur le coup, personne ne réagit. L'un des nôtres se faisait tuer sous nos yeux, mais, pris de stupeur, aucun des quatre restants ne songea à intervenir. Il faut admettre que le sort que subissait Strider ne faisait sans doute pas énormément d'envieux. Je fus le premier à réagir, et me mis à chercher dans l'urgence un moyen de faire diversion. En une seconde, c'était réglé. Je parvins à faire tomber un pan entier de mur sur l'extra-terrestre, tâchant de ménager au maximum la Légende qui se trouvait devant lui. Certes, j'aurais pu trouver infiniment mieux en matière de diversion, mais sous le coup de la panique, ce fut la seule chose qui me vint à l'esprit. Aussi miteuse qu'elle soit, cette tactique m'apprit une leçon mémorable : on a beau faire deux mètres et demi et venir d'une autre planète, on ne parvient pas pour autant à apprécier de se prendre quelques parpaings sur l'arrière du crâne. Le Klong était donc sonné, et ce qui entraîna un instant de stupeur chez l'ennemi eut l'avantage de réveiller notre camp : toute l'audience terrienne se précipita en quatrième vitesse vers les issues, tandis que de mon côté je m'efforçais de charger en quatrième vitesse le héros imprudent sur mon dos. Wilhelm, si tu lis ceci, sache que je n'ai jamais trouvé l'occasion de te dire à quel point la sensation de tes fluides vert fluorescent dégoulinants sur mon corps était désagréable.

La CIA fut d'une efficacité redoutable et se chargea de nous mettre en sécurité avant de reprendre les hostilités. Pour le reste, c'est Strider qui tient la vedette aux yeux du monde, et bien que sa victoire ait été acquise de manière légèrement déloyale, je pense qu'elle reste amplement méritée : ce n'est pas moi qui aurait eu le courage de m'exposer à ce qu'un Klong peut cacher sous son pantalon. Enfin, bien avant cette victoire singulière, il y eut aussi la stratégie qu'il élabora et qui contribua grandement au fait qu'il soit aujourd'hui considéré comme notre chef... Il vous expliquera sans doute cette partie là avec beaucoup plus de détails que moi, puisque je n'étais de mon côté qu'affilié qu'à la destruction d'un satellite camouflé dans le Bronx. Cette mission ne s'avéra pas sans difficultés : c'est assez honteusement que j'admets qu'il s'agissait là de la première mission que j'accomplissais en solo, sans avoir un commando derrière moi pour m'épauler. Je commençai mon assaut depuis l'extérieur, martelant à l'aide de mon pouvoir la cuirasse de l'engin spatial, puis profitai de la sortie massive de ces extra-terrestres bien décidés à m'éliminer pour rentrer de force dans le satellite et le détruire de l'intérieur, me servant de tous les engins qui me tombaient sous la main –ou plutôt l'esprit– pour m'en prendre à mes ennemis. Je finis bien évidemment par être mis en fuite : ils étaient plusieurs dizaines, j'étais seul et dans un état d'épuisement conséquent, mais mes actes ne furent pas vains. À peine étais-je sorti du satellite que ce dernier, bien amoché, implosait littéralement, l'onde de choc me projetant contre une façade située plusieurs mètres plus loin. Je fus le premier étonné en remarquant que le quartier n'avait été que très peu éprouvé par la destruction de l'appareil. J'étais complètement épuisé, mais je trouvais tout de même la force de me rapatrier jusqu'au lieu de crash du vaisseau Klong, où je pouvais assister à la scène mémorable de la victoire de Strider, marquée par un double K.O.

L'idée de réunir cinq héros aux pouvoirs aussi variés que possible s'avéra donc être un franc succès. Nous devînmes un groupe, des symboles vivants de l'Amérique moderne, entretenus par le gouvernement pour protéger le pays et susciter l'admiration du peuple. Honnêtement, j'ai eu bien du mal à me faire à cette célébrité. Si Wilhelm est fait pour être un leader et une mascotte et que Râ a sa... propre vision, très théologique des choses, j'ai la particularité d'être, à la base, un gars relativement normal. Pour une légende, on peut donc dire que je suis assez peu médiatisé, et qu'on ne me voit pas souvent prendre part aux mondanités dont certains de mes collègues raffolent. Au cours de ma carrière, j'ai souvent ressenti le besoin de faire des pauses, de voir du pays, en restant aussi incognito que possible. Plus facile à dire qu'à faire, quand on sait qu'à la manière de Strider, je n'ai pas réellement d'identité secrète. Mais les années passant, j'ai appris à accepter mon rôle de Légende, au point de ne pas pouvoir m'imaginer passer ma vie sans eux.

Spoiler:

Et toi? Qui es-tu?



Surnom(s) : Douze
Âge : Douze
♂ ou ♀: Douze
Un mot qui te définit : Douze


Avatar : Trafalgar Law de One piece
DC et/ou TC : Nein ~
Que penses-tu du forum : Super accueillant, des membres adorables bien que complètement timbrés \o/
Code : « Mangé par son amant »




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Domino
Domino


▌LOCALISATION : En fiche

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▌POWER: Matérialiser les peurs en monstre
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Lester ✭ No easy way out  Left_bar_bleue15/100Lester ✭ No easy way out  Empty_bar_bleue  (15/100)


Lester ✭ No easy way out  Vide
MessageSujet: Re: Lester ✭ No easy way out Lester ✭ No easy way out  Icon_minitimeDim 14 Avr - 2:36



Fiche validée !

Félicitations, et bienvenue parmi nous ! ♥


Je t'aimeeeeeeeeeeeeeeeeee! Épouse moi \o/
Non bah voila, une fiche à la hauteur des héros, un personnage attachant, une histoire à pleurer, avec l'avatar de Law, qu'est-ce qu'il me faut de plus? /Je remercie d'ailleurs Xia qui est aussi sous le charme, de m'avoir permis de valider moi-même ta fiche \o parce qu'entre nous, c'est elle qui est la vraie valideuse °°/

Pour ce qui est de Strider; il est d'accord c'est bien ça? Pour son sauvetage? Et pour l'agence, nous n'y voyons pas d'inconvénient vu que ça va devenir une partie intéressante du forum *v*

Ton personnage appartient dès à présent au groupe des légendes et il est au niveau 28.Pour moi ça méritait un 30, mais tu es moins expérimenté qu'Eloic et Strider, donc pas logique V.V, même si je le fais à contre coeur. Pour commencer, je te donne ton costume ! Parce que c'est sexy, même s'il te sert strictement à rien XD

La première chose à faire sera de it'identifier !
N'oublie pas de créer ton équipement, ainsi que ta fiche de relations. Tu peux aussi faire une demande de logement.
Si tu ne sais pas avec qui rp, poste une demande ici !
Et n'hésite pas à m'envoyer un MP si tu te sens perdu.
Et surtout, amuse toi bien sur Heroe's SUP !
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Mythologique
Éloic Sun-Ra
Éloic Sun-Ra


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Lester ✭ No easy way out  Left_bar_bleue30/100Lester ✭ No easy way out  Empty_bar_bleue  (30/100)


Lester ✭ No easy way out  Vide
MessageSujet: Re: Lester ✭ No easy way out Lester ✭ No easy way out  Icon_minitimeDim 14 Avr - 3:01

YEAH! UN AUTRE MEMBRE DE L'ÉQUIPE!!!! PLUS QUE 2 ET ON EST FULL!!!!!
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Prodige
Lester H. Vaughan
Lester H. Vaughan



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▌SUPER: The Mentalist
▌POWER: Télékinésie
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Lester ✭ No easy way out  Left_bar_bleue28/100Lester ✭ No easy way out  Empty_bar_bleue  (28/100)


Lester ✭ No easy way out  Vide
MessageSujet: Re: Lester ✭ No easy way out Lester ✭ No easy way out  Icon_minitimeDim 14 Avr - 3:39

Jim (♥): MERCIIIIII ! Tant mieux si Lester te plaît, après tout t'es bien obligé mon petit, vu que d'ici quelques temps... /bam/
J'avais en effet demandé à Wil si je pouvais être son glorieux (ou pas) sauveur, de ce côté là tout est en ordre ! Et merci pour la validation express ♥

Eloic : Yeah, la team est presque au complet !
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Mystique
Wilhelm Murnau
Wilhelm Murnau


▌LOCALISATION : Dans le ciel

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▌SUPER: Strider
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Lester ✭ No easy way out  Left_bar_bleue34/100Lester ✭ No easy way out  Empty_bar_bleue  (34/100)


Lester ✭ No easy way out  Vide
MessageSujet: Re: Lester ✭ No easy way out Lester ✭ No easy way out  Icon_minitimeDim 14 Avr - 5:36

excited ON VA S'AIMER
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Lester ✭ No easy way out  Vide
MessageSujet: Re: Lester ✭ No easy way out Lester ✭ No easy way out  Icon_minitime

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Lester ✭ No easy way out

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