"Aujoud'hui nous somme le 25 août 2002, aux États-Unis. Le projet Walker vient de prendre fin. Après sept ans de recherches, nous avons abouti à la création de notre première chimère humaine. Heureusement aucune erreur n'est survenue lors de la création de la chimère. Physiquement il a tout d'un être humain mais il a des caractéristiques animales pour cette expérience. Aura t-il la mentalité humaine ou animale ? Restera t-il dans ce corps d'enfant de sept ans ou grandira t-il ? Nous ne le saurons que quand il donnera le moindre signe de vie.
Moi Stacy Miller, je m'engage à prendre en charge le projet Walker. Dorénavant il s’appellera Trace. Je ferais un rapport quotidien de son comportement et de son évolution au sein de la société.

20 décembre 2002, premier contact avec le monde extérieur. Il a beaucoup neigé ce matin, nous sommes allés faire quelques petites courses, il semblait émerveillé par les gros flocons qui tombaient en masse de ce ciel lourd et gris.

25 décembre 2002, il vit son premier Noël. Son euphorie me faisait penser à la mienne à son âge. Ses yeux pétillants lui donnait un air vraiment touchant. Les jouets que le lui ai offert semblait l'intriguer. Cela fait quatre mois qu'il vit et il n'a jamais dit un seul mot. Je lui parle pourtant tous les jours pour qu'il essaye. Aurions nous fauté sur ce détail primordial en nous focalisant sur les gènes animaux ?

6 mai 2003, le beau temps est de retour après une longue période de grisaille, Trace est sorti dans le jardin pour courir après les oiseaux. Je suis rentrée pour prendre un café puis en resortant il m'attendait avec un oiseau dans la bouche. Il le déposa à mes pieds : cadeau pour maman !
Ses premiers mots.

14 juin 2003, je lui installe une petite piscine gonflable, il touche l'eau du bout des doigts. Frissonne. Un vrai félin dans certaines circonstances. Je ris légèrement en voyant sa grimace au contact de l'eau. Je le met en maillot pour l'y mettre, quand ses orteils touchent l'eau il hurle et se débat pour ne pas y aller. Au final c'est quelques heures plus tard qu'il y alla de son propre chef.

10 septembre 2003, j'avais décidé de l'envoyer dans une école spéciale pour éviter toutes moqueries à propos de ses différences avec les autres élèves qui eux auraient été de vrais humains. Quand je suis allée le chercher le soir, je lui demande comment s'est passé sa journée, il me répond, tout sourire : 'Me suis fais pleins de copains ! Et ils ont très zentils !
Je me demande comment seront ses amis en questions. Parce qu'il en a toujours un qui est hypocrite dans le lot. Toujours.

9 novembre 2003, il me demande si il peut aller dormir chez un ami. Premier pas pour le petit garçon que je connais. Il grandit très vite et semble s'adapter à notre mode de vie relativement vite. Et dire qu'il n'a que un an, du moins depuis sa sortie du laboratoire. Sinon il en a huit comme tous les autres.

30 novembre 2003, quand il revient de l'école il fait la tête, les oreilles basses, ce qui traduit sa tristesse. Je lui demande ce qui ne va pas. Il me répond : Jude il m'a crié dessus et très fort alors que j'ai rien fais. Et en plus il se moquait de moi. C'est Anna et Mike qui me l'ont dit...
Voilà l'hypocrite du groupe... Je le serre contre moi et lui murmure de ne plus penser à son "ami" Jude parce que c'est un imbécile et qu'il est trop parfait pour qu'on le critique.
Personne ne doit faire de mal à mon protégé. Personne.

25 décembre 2003, même euphorie que l'année précédente, son visage souriant, ses yeux brillants en voyant les paquets sous le sapins le rendent vraiment attachant. Il les ouvre à une vitesse fulgurante. Ses yeux s'ouvrent en grand en voyant les jouets que "le père Noël" lui a offert. Je souris en prenant des photos, qui au passage pourrait servir au lab' pour les prochaines chimères. A quoi je pense ? Je passe Noël avec Trace et je pense à ce qu'on peut créer au travail ? C'est mon fils. Je ne ferais plus de rapport sur lui. Non. Juste un journal que je tiendrais que je pourrais relire quand il partira de cette maison.

Je n'ai rien écris depuis qu'il a 8 ans. Aujourd'hui il en a 15. Je l'ai chéri, je l'ai aimé et je l'aime comme mon propre fils mais quand je vois ses caractéristiques animales je me rappelle que c'est une chimère et non l'enfant qui aurait pu sortir de mon corps, qui aurait pu bouger dans mon ventre, le voir grandir depuis tout petit, le voir découvrir la vie et toutes les choses difficiles.

30 août 2010, il rentre avec un garçon à la maison. Sûrement un ami -fort charmant soit dit au passage-. Ils vont dans sa chambre. Je m'absente pour faire quelques courses, quand je reviens, aucun bruit. Bien étrange pour mon petit chat alors qu'il est assez bruyant d'origine. Je range les courses. Des soupirs brûlants sortent de je ne sais où, qui s'intensifient en cris. Le paquets de yaourts que j'avais dans les mains glissent, mes mains sont moites et tremblent. Ce n'est pas un ami... C'est son petit ami...
Ce garçon touche MON Trace de ses mains ! Il lui fait des choses que je n'ose pas imaginer... Je ne veux pas perdre mon petit chéri, je ne veux pas... Il ne doit pas me le prendre !

6 septembre 2010, alors que je faisais une petite sieste au soleil. Un bruit fracassant vient de l’intérieur de la maison. Mon premier réflexe est d'aller voir si Trace n'a rien.
Mes vases sont tous cassés, les morceaux coupant sont tous étendus sur le sol, le sol est jonché d'eau, les fleurs piétinées. Les luminaires arrachés et saccagés, le canapé déchiré et éventré. Mais qui aurait pu faire ça ?
Je cherche Trace dans toute la maison, pourvu que ce ne soit pas un kidnapping.
Je le retrouve planté au milieu de la cuisine, je murmure son prénom, soulagée. il se retourne vers moi, les oreilles plaquées en arrière, le regard brûlant de rage. Il jette mon dossier de rapport à mes pieds. "Je ne suis pas TON fils ! Je suis inventé de toutes pièces ! C'est pour ça que j'ai ces oreilles et cette queue de chat, hein ? En fait tu me surveille depuis que je suis "né" pour votre projet, je ne compte pas pour toi. Tu faisais des rapports quotient sur moi pour les suivants ! TU N'AS JAMAIS ÉTÉ MA MÈRE !"
Il partit aussi vite qu'il pu, en renversant la table de la cuisine mais surtout en brisant mon cœur. Je n'ai jamais donné la vie de mon propre corps et le seul enfant que je pouvais avoir me déteste."

A la suite de sa fuite, il erra longuement dans les rues de sa ville "natale". Se faisant insulter d'être contre nature, il fuyait sans cesse les gens, il en avait peur, sa phobie faisait surface. Prit par des crises d'angoisses régulières.
Il découvrit la Hero's SUP. En ayant été recruté par certaines personnes qui en faisaient partit, il les rejoignit. Un peu perdu parmi les gens qui en faisait
partit bien avant lui. Sa peur étant toujours présente il n'osait pas aborder les autres, il suivait juste le cursus scolaire. Un seul élève de sa classe lui avait attiré l'oeil. Un roux. Il paraissait bien plus vieux que les autres. Trace prit son courage à deux mains et alla le voir pour lui parler. Il avait bien fait d'aller le voir, il se sentait en sécurité avec l'homme roux. Ils se lièrent d’amitié. Trace le considérait plus comme un grand frère qu'il n'aura jamais. Toujours collé à son "grand frère", le lien qu'ils avaient tissé était incassable pour Trace.
Jusqu'au jour où le roux disparut sans laisser de mot, ni averti personne. Le cherchant partout dans la Hero's SUP, le roux était introuvable. Trace fou de rage, détruisait tout ce qui lui tombait sous la main avant de fondre en larme seul dans son coin. Il passa un an seul à resté enfermé sur lui même.
"Les amis très peu pour moi, à chaque fois que j'en ai un il me laisse tomber ou se moque de moi. Je ne me laisserais plus faire."
C'est plus tard qu'il retrouva son cher "grand frère". Au lieu de se jeter sur lui pour une effusion de tendresse il lui feula dessus.
"Tu m'as laissé tomber ! Je ne te le pardonnerais jamais !"
Hyacinte prit donc le temps de lui expliquer en s'excusant sincèrement. Il lui aurait bien dit au revoir avant de partir mais c'était urgent. Trace se sentait idiot de ne pas avoir pensé à des choses de ce genre.