Explication du don :: Andy est chanceux. C'est son pouvoir. Mais ce serait beaucoup trop simple de le dire comme cela. Oui car il y a quelques variantes qui entrent en ligne de compte. C'est comme ça avec la chance, le hasard. Mais avant de parler de ces variantes qui affectent son don et qui font en sorte qu'il ne soit pas déjà milliardaire, il faut décrire le don en tant que tel. Andy peut, de manière complètement consciente, affecter les probabilités. Si un piano tombe droit sur lui, il aura toutes les chances de l'éviter. S'il n'a pas étudier pour un examen et qu'il y a un choix de réponses, il a toutes les chances de tomber sur la bonne réponse. Et cette chance extraordinaire se manifeste dans biens d'autres domaines de sa vie. C'est entre autre grâce à elle qu'il n'est toujours pas en prison. Mais il y a un mais. C'est là que je vous parle des petites variantes. Les tout petits caractères qu'on doit déchiffrer avant de signer un contrat. Car, si Andy n'essaie pas de s'en sortir, d'éviter, de faire quelque chose... la chance ne peut rien faire pour lui. Reprenons l'exemple d'un piano qui lui tomberait sur le crâne. Si le jeune criminel ne tente pas de l'éviter, il l'écrasera assurément. Son don ne fonctionne que lorsqu'il est conscient de sa situation, il n'a pas la protection d'un ange gardien. C'est donc un pouvoir qui demande un certain travail de sa part.
Explication de l'arme :: Son arme ? N'est-ce pas d'une évidence même en quelques mots seulement ? C'est une canne dissimulant une lame. Donc lorsqu'il fait tourner le pommeau, une lame surgit du bout inférieur de la canne (celui qui frappe le sol). Il peut alors, sournoisement, blesser son adversaire. C'est une arme de roublard et il ne peut pas vraiment combattre avec elle. Elle sert à surprendre pour qu'il puisse s'enfuir.
HISTOIRELa mère d'Andy ne l'a jamais eue facile. Enfant, elle s'est fait abusée physiquement comme sexuellement par son oncle. Son père travaillait en campagne et il ne revenait à la maison que pendant l'été. Elle n'a jamais dénoncé les abus dont elle était victime car son père revenait toujours à la maison en se plaignant de la misère de son milieu de travail. Quant à sa propre mère, elle ne l'avait jamais revu depuis la séparation de ses parents. La mère d'Andy vécu donc dans une prison psychologique étanche jusqu'à son adolescence. C'est là qu'elle rencontra son prince charmant. Ou du moins, c'est ce qu'elle croyait. Il commença par lui offrir de la drogue. Ensuite il lui proposa de venir vivre chez lui, loin de son oncle. C'est ce qu'elle fit. Après tout, elle se disait que rien ne pouvait être pire que son enfance. Elle se trompait. Dès qu'elle eue coupée les ponts avec sa famille, tout s'accéléra bien vite. Son copain se trouva être aussi violent que son oncle. Mais ce n'était pas de la violence physique: il lui faisait du chantage. À un moment il la convainc qu'elle devait travailler pour qu'il continue de lui offrir logis et sa dose quotidienne de drogues. Puisqu'elle n'avait aucune éducation, elle ne trouvait pas de travail assez payant pour rembourser son dû. Bien entendu, son copain lui mentait. Elle coûtait beaucoup moins chère que ce qu'il lui faisait croire. Elle finie, comme vous vous en doutiez, par vendre son corps. C'était beaucoup plus payant mais son activité obligea l'augmentation de sa consommation de drogue. À dix-sept ans, elle tomba enceinte. Non pas de son proxénète de petit-ami mais de l'un de ses clients. Elle décida de le garder et retrouva son père dans le bottin téléphonique. Il l'accueillit bien entendu, touchantes retrouvailles entre un père et sa fille presque méconnaissable. Mais après l'accouchement, alors qu'elle avait repris des forces. L'appel de la rue l'étreignit mais pas plus que celui de la drogue. Elle laissa son petit à son père et jamais Andy ne connu sa mère.
Pour votre curiosité, la mère d'Andy fut retrouvée morte écrasée par un camion citerne. Elle était poursuivie par un type à qui elle venait de prendre le porte-feuille. Le camion reculait, des ouvriers essayèrent de la retenir mais elle ne voyait plus clair. L'affaire ne fit pas beaucoup de bruit. Ce fut une bien triste fin pour une bien triste femme.
Andy a eu un peu plus de chance. Du fait qu'il n'a jamais été abusé par l'un de ses parents. Il a pourtant manqué d'une présence autoritaire. Son grand-père était toujours absent, parti chercher du travail, et sa gardienne prenait de la cocaïne dans les toilettes pour l'emmener ensuite boire en ville. À huit ans, le petit était déjà connu de bien des acteurs du milieu des boîtes de nuit. Il aidait même parfois les serveurs et servait presque de mascottes aux endroits que sa gardienne fréquentait. À un point tel qu'il n'eut plus besoin de cette fille pour retrouver son chemin. Il était déjà capable de s'occuper de lui-même, de toute façon. Il tomba rapidement dans l’œil de gangs. Un enfant peut être très utile pour passer inaperçu ! On lui offrit un salaire généreux pour son âge. Il se faisait cent dollars la semaine pour échanger des messages entre des membres de gangs ennemis ou alliés. Ça aurait pu très mal se terminer mais la chance jouait déjà en sa faveur. Andy ne rentrait plus à la maison que pour dormir ou changer de vêtements. Son grand-père s'inquiéta pour lui et décida de l'envoyer chez sa sœur au Nevada. Le petit aurait peut-être connu une descente plus rapide dans les abîmes de la rue s'il était resté chez son papy mais au Nevada, il allait apprendre à se faire un nom et à se faire respecter dans le milieu. Il allait aussi apprendre à connaître son don et à l’utiliser pour tricher aux cartes. Car qui dit Nevada, dit Las Vegas.
Sa grande-tante ne se montra pas à la hauteur des attentes qu'avaient mit en elle son frère. Andy était déjà un garçon difficile à vivre et le manque d'autorité de la dame amplifia son mauvais comportement. Il recommença à vivre dans la rue. Il se fit une bande de son âge et commit à treize ans son premier véritable crime. Ce fut un vol, comme il est courant de l'être pour un dépucelage criminel. Lui et ses deux meilleurs potes étaient à se demander comment ils pourraient bien trouver de l'argent pour pouvoir s'acheter leur dose de dope. Leur lieu presque officiel pour traîner ensemble était une vieille aire de jeu inutilisée. En face de cette dernière, il y avait un marché de produits écologiques. Le genre de commerce qui n'a que peu de clients au Nevada. Mais pour le peu qu'il en avait, le magasin continuait d'opérer sans jamais baisser le prix de sa marchandise. Et quels prix ! Un pain de savon biologique revenait à vingt dollars sans les taxes. La caisse devait être bien remplie même sans une clientèle immense. Et c'est aussi à cause de ce non-achalandage qu'Andy et ses amis eurent l'idée de cambrioler cet endroit plutôt qu'un autre. Ils retournèrent chez la pauvre grande-tante pour se dénicher chacun un vieux masque de Halloween. Des faces effrayantes et poussiéreuses, digne d'un film de braquage de banque. Andy portait celui de Mickey Mouse, l'un de ses ami enfila celui de Chewbacca et l'autre prit un masque de Frankenstein. Le cerveau du trio emprunta à sa tutrice trois couteaux de cuisine difficiles à cacher. Ils étaient prêts en moins d'une heure. Ils n'avaient pas de plan en tant que tel, de toute façon. J'ai oublié de souligner le fait que nos trois jeunots étaient plutôt têtes folles. C'est important de le dire car après avoir visionné la caméra de surveillance, les policiers chargés de l'enquête furent surpris de voir les trois voleurs danser tout en renversant les présentoirs et en piétinant les produits qu'ils contenaient. On aurait dit qu'ils dansaient sur le dernier tube d'un groupe Heavy Metal. Je vous laisse imaginer la scène, vous en êtes bien capables. C'est Andy qui partagea les parts. Ils avaient ramassé un respectable montant d'argent : environ cinq cent dollars. Ils passèrent la nuit à faire la fête avec toutes les merdes qui se vendaient alors dans la rue. Le lendemain, Andy et ses copains étaient inculpés pour vol à main armée et voie de fait sur le vendeur. Ah oui, j'avais encore oublié de préciser un fait. Notre trio avait effectivement trouvé très amusant d'arroser le vendeur de lait de soja et de l'obliger à danser avec eux. Il faut croire que leur victime ne possédait pas le même humour qu'eux. Andy écopa de travaux communautaires et d'un couvre feu strict pendant cinq mois. Mais il trouvait que les conséquences valaient la peine de continuer, il avait adoré l'expérience.
Il se raffina dans ses méthodes sans pour autant censurer le plaisir qu'il y prenait. Ce n'est pas lui qui s'en lassa mais ses voyous de compagnons. Ils voulaient frapper plus gros et entrer dans les ligues majeures. Par peur de perdre le respect qu'il avait sut gagner au sein de son gang, Andy dû se plier à leur volonté et voir un peu plus grand. C'est à ce moment que son don commença à prendre une certaine importance dans sa vie. Il avait quinze ans lorsqu'ils tentèrent leur coup aux casinos de Las Vegas. Andy ne vivait plus chez sa grande-tante depuis quelques semaines et il squattait l'appartement d'un ami plus âgé avec d'autres jeunes fugueurs. C'est là qu'il rencontra ses futures protégées travailleuses du sexe. Elles étaient aussi mineures que lui à l'époque mais elles échangeaient déjà des faveurs sexuelles contre le loyer. Bref. Le gang d'Andy s’instruisirent à l'art de compter les cartes au Poker. Mais rapidement, notre petite racaille se rendit compte qu'il n'avait nullement besoin de compter pour gagner. À chaque main, il remportait les meilleures cartes. Il se fit un pactole plutôt intéressant. Jusqu'à ce que les dirigeants de casinos le prenne en grippe et qu'on le bannit à vie de tous leurs établissements. C'est le prix à payer pour gagner trop souvent, comme on dit. N'empêche, Andy avait maintenant assez d'économies pour avoir sa propre petite maison. Petite mais assez grande pour abriter le quartier général de sa bande d'amis criminels. Leurs opérations commencèrent à devenir plus sérieuses. On parlait même de trouver un nom et une couleur pour se représenter. Ils firent acheter des armes. Ils étaient prêts à entrer dans la cours des grands. Malheureusement pour leurs projets, cela attira l'attention de la mafia et des gangs plus importants en ville. On ne voulait surtout pas qu'une nouvelle organisation se forme et vienne empiéter sur ses plates-bandes. Une semaine à peine après avoir acheter sa petite maison, :Andy n'était plus le patron de personne. Jamais l'adolescent n'avait songé à la compétition. Il se croyait en sécurité et voyait cela comme un jeu. Mais les jeux des grandes personnes sont bien différents de ceux auxquels on peut s'habituer dans une cours de récréation.
Seize ans, il vend la maison et quitte le Nevada. Il met le cap vers New-York, dans le Bronx. Son argent ? Il s'en sert pour se faire des amis. Il vend de la drogue de bonne qualité, commet quelques délits et rend service à de puissants criminels (il a la chance de savoir les dénicher). Un jour il se fait réveiller par trois filles avec qui il avait vécu au Nevada. Elles sont perdues, complètement abattues. On les a violé à de nombreuses reprises, même sur la route vers chez lui. Il les accueille chez lui mais doit pour cela mettre un frein à ses services de plus en plus risqués pour son nouveau gang. Il change de spécialisation et propose à ses amies de l'aider en vendant leurs corps. Elles acceptent contre l'assurance d'être logées et protégées. Naturellement, elles finissent par mourir assez rapidement. Andy n'a pas d'expérience, il ne sait pas comment protéger ses filles. Même s'il paie ses patrons généreusement, il se retrouve rapidement sans sous-employées à lui. Il doit s'occuper de filles qu'il ne connaît pas et même se prostituer lui-même pour payer ses dettes. C'est un train de vie dangereux qu'il endure pendant deux ans et demi. Après cela, il a déjà failli se faire tuer à plusieurs reprises et ne supporte plus de vivre dans la crainte. C'est une période où il prend trop de drogue et ne voit jamais clairement ce qu'il se passe autour de lui. Il déménage dans un quartier moins dangereux de New-York : Manhattan. C'est là qu'il entend parler de la Heroe's Sup. Étant conscient d'être en vie seulement grâce à son don, il se dit que ce serait un bon endroit pour changer de vie. Il ne veut pas retourner dans la rue car il est alors convaincu que ce serait signer son arrêt de mort. À dix-neuf ans, il est accepté à l'école de super-héros.
Si la chance lui avait épargnée la mort, elle n'avait jamais fait de lui une bonne personne. Toute sa vie, il avait vécu dans le vice et la justice de la rue. Il n'avait pas d'éducation et ne savait pas comment bien se comporter dans un endroit comme la Heroe's Sup. Mais il aurait très bien pu apprendre. Il aurait pu changer si sa première mission en tant que second ne s'était pas résulté en la mort de son héros. Eh oui. Andy accompagnait une fille surnommée Smiley. Elle avait un pouvoir plutôt absurde : elle pouvait faire apparaître des arcs-en-ciel. Mais elle était surtout passée maître dans l'art du Taekwondo et avait une prestance qui invoquait le respect. Elle était destinée à un grand avenir mais Andy a tout gâché. Oui car c'est de sa faute si elle est morte. Il devait la couvrir par la porte de derrière mais il avait été retardé car la poignée brillait. La poignée brillait et il était complètement défoncé au crack. Résultat ? Il ne toucha jamais à cette poignée sur laquelle il était pourtant toujours focalisé lorsque l'un de ses professeurs vint à la rescousse. Smiley fut trouvée attachée à la base d'un lit, nue et ensanglantée. Entre ses jambes on pouvait clairement distinguer des éclats de verre au milieu de la bouillie de sang. Des éclats aussi brillants que cette poignée de porte. Andy fut expulsé de la Heroe's Sup et devint sujet à un certain tabou. Mais il ne dura pas longtemps et on eut tôt fait de l'oublier complètement. Après tout, ce n'était qu'un insignifiant junkie parmi tant d'autres.
Andy n'oublia pas, lui. Il se fit à l'idée qu'il ne serait jamais assez bon pour se remettre sur le droit chemin et que sa destinée était de se complaire dans la misère. Le jeune homme profita de la jeunesse de la ville pour y établir le trafique qu'il avait toujours voulu diriger. Plusieurs filles tombèrent sous son charme malsain et il les introduit à la vie de prostituée. Loin d'être l'image que l'on se fait d'un pimp, il est tout aussi misérable que ses employées. Parfois il est le plus défoncé de tous. Mais il n'est pas aussi ignorant qu'autre fois. Il a de l'expérience. C'est pourquoi il s'est ouvert une maison close dans un quartier un peu plus sombre de la ville. Il s'assure que ses filles ont des condoms et que les gars ne leur tape pas trop sur la tronche. Parfois il est tenté de se faire ami avec les autres criminels de la ville. Il a soif de sensations fortes. Mais toujours, il se rappelle de ce que lui a donné les alliances avec d'autres bandits et il se force à rester bas profil.
Et voilà la vie jusqu'à maintenant d'Andy Ford. L'avenir nous dira s'il finira comme sa mère ou encore dans une ruelle accroché à la mauvaise seringue.