Scène 1 ~ A notre première rencontre

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➸ Arrivée

Il était tôt, trop tôt pour que je me rende compte de ce qui m'arrivait pour de bon. Hier soir encore j'étais dans cet avion où je ne connaissais personne, mes parents m'avaient dit au revoir à l'aéroport, devant ce long couloir en plastique qui reliait la plateforme au transport qui allait me conduire vers l'inconnu. Je sais que maman a pleuré, papa a surement aussi versé une larme, je les connais, je suis leur fille unique, quoi de plus normal. Eux aussi vont me manquer. Je ne leur ai pas toujours montré qu'ils comptaient énormément pour moi. C'est vrai, ils ne m'ont pas toujours comprises, mais ils ont toujours été là, que ce soit dans les bons ou mauvais moments, même s'ils ne sauront jamais tout, du moins je le pense. Le trajet n'a fait que 3h de vol, pourtant, tout ça m'a paru beaucoup plus long. Je ne m'imaginais pas très bien tout ce qui allait m'arriver, je n'imagine toujours pas en ce moment. Je vais changer de vie. Tout simplement. A l'aéroport de cette grande ville, je me suis sentie perdue, impuissante face à cette foule, je ne connaissais encore rien de tout ça et ça me mettait mal à l'aise. Puis, c'est là que je l'ai vu, le grand blond avec une chaussure rouge, bon ok il en avait deux et ses baskets étaient rouge et blanche (non non, ces deux adjectifs ne prennent pas de s, c'est dans mon cours de français, j'ai été vérifié), mais passons, il s'est posté devant moi et m'a regardé droit dans les yeux. Je me suis sentie transportée, j'ai eu l'impression qu'il savait lire toute mon existence, qu'il avait lu à travers moi, cette sensation me parut agréable et en même temps j'étais extrêmement mal saine. Il s'est avancé vers moi et m'a posé sa main sur mon épaule pour me saluer. Il avait beau sourire, assez mignon, puis il m'emmena sans que je le remarque jusqu'à sa voiture. Lorsque je fus entrée dans sa voiture, je me fis la remarque que depuis le début, nous n'avions encore lâché un seul mot. Nous n'avions pas échangé une parole. Me vint alors une seule idée : et si ce n'était pas lui l'homme que j'attendais?! Après tout, cet homme était venu près d'une jeune fille paumée au milieu d'une ville qu'elle ne connaissait pas, qui cherchait quelqu'un qui n'avait jamais vu. Et si c'était... UN KIDNAPPING ?! Le raisonnement tenait la route, il m'avait mis tellement à l'aise que je ne m'étais même pas rendue compte de la mascarade. Je pris alors une bonne inspiration et m'apprêtais à révéler mes pouvoir lorsque... la voiture s'arrêta brusquement et je me pris le nez dans le fauteuil avant du conducteur. Il se retourna vers moi et me regarda d'un air moqueur.

❝ Ça va, rien de casser ? ❞
❝ J'ai rien senti... ❞
❝ Désolé de l’arrêt brutal en tout cas. C'est une nouvelle voiture, je ne connais pas encore bien son fonctionnement. Bref, nous sommes arrivés. ❞

Je m'attendais à voir un taudis où il allait me séquestrer, mais je ne vis rien de tel. Devant moi se tenait un grand bâtiment, haut en couleur, digne de son nom : La heroe's SUP. Je sortis de la voiture, époustouflée par la carrure et la sensation que donnait ce bâtiment. Le beau blond se retourna vers moi et me présenta sa main.

❝ Je suis Greem Damage, votre nouveau directeur. J'espère que l'école vous plaira, jeune fille. ❞

Je l’espérais tout au tant que lui, c'était indéniable. Il sourit, j'eus l'impression qu'il entendait mes pensées, mais ça devait vraiment être une bête idée de ma part. Je ne fis pas de commentaires en plus, j'entrai dans l'immense jardin, comme une mômes que l'on lâche dans un zoo. C'était gigantesque.

❝ Je ne vais pas vous embêtez avec les formalités de suite. Je vous avoue que j'ai une course urgente à faire et je n'ai pas le temps de vous accueillir comme il se doit. Je vous laisse découvrir l'établissement par vous-même. Je vous appellerai à mon bureau en fin de journée pour vous faire signez la paperasse, tout ça. Votre chambre est au deuxième étage, une porte avec le numéro 01 dessus. Vous ne pouvez pas la rater. Bonne journée. ❞

Et il retourna dans sa voiture, sans un mot de plus. Je me retournai vers ce qui allait être ma demeure durant les trois prochaines années. Je me rendis jusque dans ce qui allait être ma chambre et j'ouvris la porte avec appréhension, mais rien ne se passa. Je me dirigeai jusqu'à un lit et posai mon sac sur celui-ci. Voila où j'en suis en ce moment. Je suis là à réfléchir à tout ça, je regarde mon sac banalement, j'ai vingt ans et je suis une jeune héros en devenir. Je m'appelle Abby.

Mais là, j'ai surtout besoin de changer de vêtement, il fait bien plus chaud ici que chez moi. Je retire mon pull, mon t-shirt à longues manches et je me retrouve en soutient-gorge, en train de fouiller dans mon sac pour trouver quelque chose à me mettre plus confortable.

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Abby & Cassiel

Il tombait du ciel un truc plutôt crade, à mi-chemin entre la pluie et la neige, qui s'écrasait mollement sur le sol avec un bruit mouillé. Impossible de faire du skate dans ces conditions. Cassiel avait donc pris le bus, à son grand regret. Les transports en commun faisaient partie des choses qui l'exaspéraient le plus. Il fallait se masser en l'attendant, puis se masser plus encore quand on était à l'intérieur. Céder sa place aux vieilles, aux grosses, aux handicapés, aux gosses, aux moches, et il ne savait pas quoi d'autre encore... Comment ça, c'était méchant ? Le pire, c'était sans doute de supporter ces soixante inconnus qui se demandaient pourquoi il avait cette tronche de démon, en le fixant bêtement de leurs grands yeux de poisson mort. Franchement, non merci.

Aujourd'hui cependant, prendre le bus était de très loin la meilleure solution qui s'offrait à lui pour rentrer à la Heroe's Sup, puisque faire le chemin sous cette neige fondue ne l'attirait pas vraiment. Comme pour lui signifier que la haine qu'il éprouvait à son égard était réciproque, le véhicule se pointa avec dix minutes de retard. Par chance, il y avait peu de monde cet après-midi là, et Cassiel put choisir une place près d'une fenêtre et s'y installer sans être trop dérangé — à part par cette gamine, là bas, qui le pointa du doigt dès son arrivée et demanda à sa maman fort gênée pourquoi le monsieur était bizarre.

Cassiel était épuisé, chose très rare chez ce gosse un brin hyperactif. Pourtant, il n'avait rien fait de particulier en ce Dimanche après-midi, si ce n'était sillonner les rues au hasard et emmerder quelques-unes de ses connaissances. Un programme presque routinier, me direz-vous. Collant son front contre la vitre fraîche, il regardait les lumières défiler à l'extérieur. Deux jours auparavant, le directeur l'avait convoqué. Sur le coup, il avait pensé qu'il s'agissait là encore d'une conséquence à ses multiples conneries. Il était un peu inquiet tout de même, puisque jamais encore son cas n'avait intéressé le principal, mais était sur de s'en sortir... Il y arrivait toujours, après tout. La réalité fut tout autre : on lui annonça l'arrivée imminente d'un nouveau colocataire. Cassiel avait pris la nouvelle avec un grand sourire, tout content de voir arriver un nouveau souffre-douleur, ou peut-être, qui sait, un nouveau pote pour faire des conneries. Le nouvel arrivant était sensé débarquer le soir même, aussi le russe était-il plutôt impatient de rentrer, histoire de pouvoir mettre un visage et un nom sur l'objet de sa curiosité.

Son trajet prit bientôt fin, un peu plus tard que prévu cependant puisqu'il loupa son arrêt —pourquoi changer les bonnes habitudes ? Du ciel tombaient à présent des flocons blancs et cotonneux, certes très jolis à regarder, mais qui auraient vite fait de se transformer en boue grisâtre une fois que toute la ville les auraient piétinés. Après avoir tourné en rond une bonne demi-heure durant, il retrouva le chemin de l'école qu'il n'était toujours pas capable de retenir, et entrepris de grimper au deuxième étage du bâtiment où étaient logés la plupart des élèves. Il entra dans sa chambre d'un pas assuré, pour se stopper net. Quelque chose clochait.

Quand il s'était imaginé la rencontre avec son colocataire, il avait oublié de prendre en compte un élément, sur lequel on ne l'avait pas renseigné. La personne qu'il avait en face de lui n'était définitivement pas son colocataire. Il s'agissait de sa colocataire. Plus précisément : il s'agissait de sa colocataire qui ne portait en haut qu'un soutif'. Les hormones adolescentes et survoltées de Cassiel en furent totalement bouleversées. La demoiselle était, qui plus est, des plus jolies. Une rouquine. Elle ne l'avait pas vu entrer, absorbée par l'inspection de son sac de voyage. Pour une fois dans sa vie, Cassiel se supplia de ne pas trop avoir l'air d'un bouffon.

« Hum... Salut ! J'imagine que t'es la nouvelle ?»

Voilà qu'il venait de dire une évidence avec un grand sourire niais. Bravo Cassiel, si tu voulais avoir l'air fin c'est raté. Tout en se débarrassant de sa veste qu'il jeta en boule sur son lit, il poursuivit :

« Moi, c'est Mefodiy... Enfin, Cassiel, je préfère. Et toi, comment tu t'appelles ? T'as quel âge ? Tu viens d'où ? »

Il aimait bien poser beaucoup de questions à la fois, juste pour éviter d'en oublier certaines, mais aussi pour se donner une contenance. Il prit place sur son lit, la tête renversée en arrière, fixant son interlocutrice. Le fait que celle-ci soit en soutien-gorge et qu'elle puisse de ce fait avoir besoin d'un minimum d'intimité ne semblait pas l'alarmer plus que ça. En réalité, la notion d'intimité était chez lui un concept trop abstrait pour être pris en compte. Et même dans le cas où il y aurait pensé, il ne s'en serait pas soucié plus que ça. Associer Cassiel Nisselovich et "vie privée" était tout bonnement impossible.

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➸ L'attaque n'a eu aucun effet!

❝ Hum... ❞

J'étais toujours perdue dans mes pensées quand je fus dérangée par une voix. Une voix trop proche. Je ne sursautai pas sur l'instant, même si surprise. Mais me déranger pendant mon exploration n'était pas une bonne et grande idée. Je ne m'étais pas encore retournai que j'avais pu déceler qu'il s'agissait d'un garçon. Arg j'étais en soutif... Mais que voulait-il au juste? Je vis alors quelques affaires à gauche à droite qui traînaient, chose qui ne m'avait pas interpeler à mon entrée dans l'entre. Mais l'idée qu'il puisse s'agir d'un colocataire masculin ne m’effleura pas l'esprit. Le directeur m'en aurait surement fait part au téléphonne... Non?...

❝ Salut ! J'imagine que t'es la nouvelle ? ❞

A croire que me voir en soutient-gorge lui plaisait le bougre. J'empoignai mon sac, au cas où il oserait trop s'approcher. Pas que j'étais particulièrement gêné qu'on puisse voir ma poitrine... A vrai dire, je m'en fichais même carrément, l'habitude d'être en maillot sans doute. Mais bon, par simple politesse il aurait pu faire un peu attention. Enfin moi-même je devais respecter mes convictions et répondre à cet intrus.

❝ Bonjour... ❞

Pour répondre à la question, rien ne me vint d'autre à l'esprit que ce qui allait suivre. Et j'en fus extrêmement gênée, car je n'étais pas habitué à de telle réflexion.

❝ ...Non le Pape! ❞

BAM, je me semblais charmante pour le coup... La politesse incarnée n'est-ce pas? Non mais sérieusement, plutôt me cacher dans un trou de souris que de dire un truc pareil. La honte, la honte!

Je ne sais toujours pas s'il avait entendu ma réflexion ou non mais en tout cas, il continua avec des questions:

❝ Moi, c'est Mefodiy... Enfin, Cassiel, je préfère. Et toi, comment tu t'appelles ? T'as quel âge ? Tu viens d'où ? ❞

Il vint ainsi s'installer sur ce qui devait être... son lit?! Mes craintes se révélaient exactes, j'allais surement partager ma chambre avec... avec quoi? Pourquoi il avait un teint si gris et deux petites cornes là? Je ne montrai pas ma stupéfaction, j'avais déjà été assez grossière comme ça. Même si les questions trottaient dans ma tête sur ce drôle de bonhomme. Il s'installa donc, en toute franchise, sans peur de s'en prendre une, sans la moindre hésitation, sans le moindre scrupule. Je n'y croyais absolument pas. Je n'eus qu'un réflexe, j'envoyai le sac en direction du jeune homme (?) et tapai du pied...

❝ Eh ben vas-y pépère là, te gène pas, mate bien. C'est porte ouverte aujourd'hui! ❞

Outrée par ce drôle de phénomène, je me calmai en inspirant et expirant une bonne bouffée d'air.

❝ Abby, 20 ans, Irlandaise, enchantée... Cass... Cass... comment tu as dit déjà? Tu as un accent que je connais pas du tout, tu viens d'où toi? ❞

Je me positionnai en tailleur sur le lit, calmée et posée face à ce colocataire étrange. Bon, oui c'est vrai, je m'étais un peu énervée, mais bon, il n'y avait pas mort d'homme. Pas encore.

Mon regard fixa un instant la fenêtre. Je n'avais pas remarqué qu'il avait commencé à neiger. Ce temps était étrange, il avait fait beau pourtant au début de la journée... J'étais perplexe à présent, et si j'avais changé de vêtement pour rien au final?

Je revint alors sur mon interlocuteur avec une petite seconde d’inattention. Plus du tout gênée de toute cette agitation de quelques instants plus tôt. Si je suis lunatique, moi? Non, pas du tout, juste un peu... un peu, parfois...

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Abby & Cassiel

Après une réponse pour le moins acerbe, la jeune fille lui prouva la joie qu'elle avait de partager une chambre avec lui en lui écrasant un sac sur la tronche. Après avoir poussé une exclamation de douleur, Cassiel ouvrit la bouche pour répliquer, mais fut coupé dans son élan :

« Eh ben vas-y pépère là, te gène pas, mate bien. C'est porte ouverte aujourd'hui ! »

Cassiel resta muet, ne comprenant pas tout de suite ce qu'il avait fait de mal. Quand l'information eut fini son trajet jusqu'à son cerveau, il poussa un profond soupir. Qu'est-ce que c'était chiant, les filles ! Tout plein d'endroits à ne pas toucher, à ne pas regarder, dont il ne fallait pas parler... Une vraie galère. Il s'apprêtait à formuler une réponse ironique, blessante, et fort peu intelligente, du genre « C'est pas comme s'il y avait grand chose à mater », histoire de se venger de ce sac qui lui avait vraiment fait mal —c'était encore une caractéristique propre aux demoiselles, ça, d'avoir des sacs de huit tonnes— mais son interlocutrice repris, l'air miraculeusement calmée.

« Abby, 20 ans, Irlandaise, enchantée... Cass... Cass... comment tu as dit déjà? Tu as un accent que je connais pas du tout, tu viens d'où toi? »

Cassiel cligna des paupières, se demandant comment on pouvait retrouver si facilement son calme... Avait-il affaire à une bipolaire ? Décidant de s'aligner sur sa camarade, il retrouva le sourire et répondit :

« Cassiel, C-A-S-S-I-E-L. Je suis russe, donc quelque part c'est normal si tu ne piges pas grand chose à ce que je te raconte. »

Voyant que l'attention d'Abby se reportait sur la neige qui tombait dehors, Cassiel s'installa plus confortablement sur son lit, les bras croisés derrière sa tête, et s'intéressa aux imperfections ornant le plafond, tâche qui ne l'occupa pas très longtemps. Voyant que la demoiselle s'était à nouveau tournée vers lui, il s'apprêta à relancer la conversation, avant de remarquer un détail quelque peu dérangeant. Ignorant si elle allait bien prendre la remarque qu'il souhaitait lui faire, il décida d'éviter de s'attirer les foudres d'Abby une seconde fois, et de ne pas aborder le sujet gênant de son décolleté qui était toujours bien en vue. Se forçant à concentrer son regard sur ses yeux, et uniquement sur ses yeux, il décida de poser une question-bateau, ce qu'il fit avec un air involontairement gêné.

« Sinon, qu'est-ce que tu penses des lieux, Miss ? »

Il se ravisa avant même que la jeune fille n'ait le temps de formuler une réponse. Abby allait très vite se rendre compte qu'elle n'avait pas fini de s'habiller, et avec la chance qu'il avait Cassiel allait encore faire les frais d'une de ses sautes d'humeur.

« Et euh... Abby,si tu tiens pas à ce que je regarde... Enfin, bref, tu vois.... Tu devrais peut-être mettre quelque-chose au dessus... Si tu vois ce que je veux dire. »

À coup sûr il avait rougit, si tant est qu'avec son teint on pouvait qualifier cela de rougissement. Détournant poliment les yeux, il s'attaqua cette fois ci à l'inspection des imperfections ornant le mur : à savoir de minuscules fissures, de microscopiques tâches d'humidité et autres preuves minimes qu'il n'avait vraiment rien à faire. Quelque-chose lui disait qu'avoir une fille pour colocataire ne présentait pas que des avantages.

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Hors RP:

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➸ Un ado & une fille

###En cours###

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