When the teacher wants raise his students ♥

HRP:

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Aujourd’hui était un « grand » jour pour Hyacinthe de Chateaubriand, alias Spark ; Professeur à la Heroe’s Sup de son état. En effet, profitant d’une accalmie des terreurs et autres débandades, il avait profité d’un fugace rayon de soleil pour organiser, avec qui le souhaiterait, un cours plus ou moins privé, en extérieur, loin des murs du manoir ou de l’école. D’après lui, faire cours, pour une fois loin de ce contexte serait on ne peut plus bénéfique pour les étudiants souhaitant s’y présenter. Il allait allier la décompression et le contrôle des différents dons qui se porterait volontaires pour cette petite expédition.

C’est ainsi qu’en ce samedi matin, il placardait une feuille format A4 dans l’un des couloirs de l’établissement afin d’informer tous ceux et celles qui la verrait de ses intentions pour le moins, fort sympathiques. Tout y était indiqué, l’heure et le lieu de rendez-vous, qui prenait dès lors racines au parc de la ville, endroit fort heureusement peu fréquenté ces derniers temps. Ainsi, les intéressés n’auraient – il l’espérait très fort en tout cas – pas à subir les regards déplacés des habitants du coin. Chacun ses affaires, après tout.

Et c’est donc d’un optimisme qui lui était rare ces derniers temps qu’il prit le chemin de la sortie, seul. Il savait maintenant ou se trouvait l’endroit où il souhaitait retrouver les pensionnaires de Damage Greem ; aussi ce ne fut guère une épreuve en soit que de se retrouver dans les dédales des rues et ruelles, ayant pourtant été les ennemis publics numéros unes du professeur lorsqu’il venait d’arriver ici. Le sourire aux lèvres et les mains dans les poches, il regardait de son seul œil découvert le magnifique ciel bleu qui s’étendait à perte de vue. Splendide journée pour un cours, n’est-ce pas ?!

Non, absolument pas. Nous étions le week-end et cet imbécile fini n’avait pas bien compris, sans doute, que le principe même d’une fin de semaine, c’est de ne pas aller en cours et, par extension, de ne pas tailler le bout de gras avec ses instituteurs. C’était ainsi, il ne fonctionnait décidément pas comme tout le monde. Être un littéraire avait dû lui monter à la tête, impossible de voir les choses autrement.

Son trajet se déroula vite et bien, sans doute parce qu’il était incroyablement détendu, présentement. Entrant dans le parc tant aimé, il s’arrêta un instant sur les marches menant vers le centre pour inspirer un grand coup l’odeur délicieuse des fleurs grandes ouvertes poussant ici, sur presque chaque centimètre carré. Puis il reprit sa marche, sans un bruit. Ses pieds le guidèrent, presque naturellement, vers un coin un peu reculé du reste, mais qui restait très agréable à observer. Un petit chemin de terre séparait l’endroit de la forêt avoisinante et un gigantesque platane couvrait des ombres de ses feuilles parfaitement vertes un large périmètre sous lequel on pouvait s’abriter si l’on ne souhaitait pas rester au soleil.

L’endroit rêvé.

Tout content de sa pseudo-trouvaille, le professeur s’adossa donc au tronc démesuré et attendit patiemment, en se récitant lui-même des vers poétiques issues des plus belles créations de Shakespeare ou encore la Fontaine. Il ne restait plus qu’à patienter un peu en attendant les plus courageux, maintenant.

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Beau jour pour une sortie.

Le soleil était filtré entre les fins rideaux, caressant le visage de la jeune femme. Elle ouvrit doucement les yeux après les avoir frottés. Se relevant lentement, encore endormie. Elle laissa s'échapper un bâillement relativement bruyant puis sortie de son lit. Elle regarda par la fenêtre, un grand sourire aux lèvres. Un beau temps comme elle l'espérait pour aller faire les magasins avec une amie. Prenant ses affaires de toilettes, elle alla directement se laver. L'anglaise se lavait les cheveux avec soin. Si vous saviez à quel point être la plus coquette ça compte !

Une fois sa douche terminée, elle retourna à sa chambre pour choisir sa tenue. Il faisait un peu frais pour cette frileuse, elle opta donc pour quelque chose de relativement chaud. Ajouta la touche finale à sa tenue, ses bracelets dont l'étudiante ne se séparait jamais : Silver Bracelet. C'était comme pour la rassurer, pour se sentir en sécurité. Elle se dirigea vers la cuisine pour avaler un petit truc histoire de ne pas avoir faim avant un petit bout de temps. Puis elle fila retrouver son amie.
Quand Junko arriva dans l'enceinte de l'établissement, son œil fut attiré par des affichettes qui n'y étaient pas la veille. Intriguée, elle y jeta un coup d'œil. Un mot du rouquin, un cours dans le parc sur la maitrise de son don. A l'heure où se passait le cours, la brunette devait être au centre commercial à faire les magasins.

L'anglo-nipponne appela son amie pour lui dire qu'elle ne pourrait pas ce jour là, s'excusant maintes fois pour ne pas la courroucer. Elle devait assister à ce cours. La jeune femme nota donc l'heure et le lieu du rendez-vous pour y aller. Le temps radieux était parfait pour y aller.

L'anglaise rentra chez elle pour mettre une tenue plus adapté. Faire un cours comme celui ci en talon, ce n'est pas vraiment idéal. Et la température semblait plus chaude. Elle prit donc le temps de manger un peu plus pour ne pas avoir de problème avec son estomac qui pourrait s'avérer bruyant là bas. Elle partie de chez elle une fois le ventre remplit. Une question lui trottait en tête : Ne seraient-ils pas vus par les autochtones ? Cela ne ferait-il pas d'eux des bêtes de foire que les passants viendraient voir ?
En y allant, elle croisa des élèves de l'établissement. Eux aussi devait venir. Pourvu qu'il y en ai beaucoup, ce serait mieux pour le professeur et plus sympathique pour les élèves présents.

Spoiler:

Les matinées, ce n'était pas trop mon truc. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé d'en profiter comme si l'aube était un moment délicieux : à plusieurs reprises au cours de ma vie, j'avais ouvert la fenêtre, et essayé d'apprécier l'air frai, le ciel livide, les citoyens se préparant pour une énième journée...
Mais comment voir le matin positivement alors qu'il coïncidait avec la fin d'une bonne nuit de sommeil ?
Sérieux ; chaque jours, le matin m’agrippait par la nuque, me plongeait le visage dans la vase et s'en allait en ricanant, me laissant aussi nerveuse qu'un plat de nouilles. Et il n'y avait pas de raison qu'aujourd'hui fasse exception, sauf une seule...
C'était le week-end. Soit une excellente raison de dormir, si je le désirais, jusqu'à très, très tard. Enfin, jusqu'à ce que mon estomac s'en mêle.
Je ne pouvais pas y échapper : manquer un petit déjeuner, même si c'était pour dormir, était, aux yeux de mon cerveau, un motif largement suffisant pour m'obliger à me lever. Et si je résistais, il lui suffisait d'imposer à mon esprit certaines images. Comme celle de la boulangerie, pas très loin de l'école. Ou des éclairs au chocolat qu'elle contenait. Non, non, je ne devais pas me laisser avoir...
Trop tard ; mon estomac émit un véritable rugissement, et placer mes mains sur mon ventre dans l'espoir de le faire taire n'y changea rien.
Comme d'habitude, je ne pus contenir mon insatiable envie de nourriture bien longtemps. Mes yeux dépassant tout juste de la couette, je fus en mesure d'apercevoir le cadran du réveil. Quelques secondes me furent nécessaires avant que j'assimile la position des aiguilles à des chiffres précis, puis une dizaine d'autres pour que je décrète qu'il était largement assez tard pour que je me lève sans remords.
Ne pouvant néanmoins retenir un grognement, je repoussai les couvertures et jetai les jambes en dehors de mon lit. Certes, l'engourdissement dû à un levé trop rapide fut désagréable, mais la perspective de l'achat d'un éclair au chocolat me donna largement assez de courage pour que je puisse enfiler une culotte et un débardeur, puis que je me rende dans la salle de bain commune afin de procéder à une toilette matinale. Une vingtaine de minutes plus tard, j'étais fin prête, avec dans les poches assez d'argent pour faire l'acquisition de la pâtisserie désirée. Miam, je m'en réjouissais d'avance !
Après être sortie de ma chambre, je parcourus les couloirs pratiquement vides. Mais avant d'atteindre la sortie, je jetai un coup d'oeil au panneau d'affichage ; j'essayais de prendre cette habitude, en bonne et sage élève que j'étais. Après tout, il était important d'être au courant des éventuelles annonces du corps enseignant – qui sait, certaines pouvaient être importantes.
Mon regard fut attiré par un feuille de format A4 ; au début, j'eus l'intention de la lire avec attention, mais les grognements de mon estomac m'en dissuadèrent en un instant. Je survolai donc le texte ; en gros, un de nos courageux professeurs organisait un cour privé auquel tous les volontaires étaient conviés. J'eus un petit rire ; y avait-il vraiment des élèves, dans cet établissement, capables de sacrifier une journée entièrement libre pour un cour en rab' ? Les élèves studieux, éventuellement. Heureusement, ne faisant pas partie de ce groupe, j'avais encore l'entière possibilité d'aller acheter l'objet des désirs de mon ventre et de paresser jusqu'au soir.
Mais la curiosité poussa mes yeux jusqu'à la signature de l'information – qui était l'organisateur de ce cours ?
« Hyacinthe de Chateaubriand ».
Ca alors ! Le prof de contrôle et de français ?
Hum, ça changeait tout...
Je laissai un sourire étirer mes lèvres, et mon esprit agita la main en signe d'au revoir à la boulangerie et ses éclairs au chocolat.
Parce que bon ; si Hya... Enfin, M. Chateaubriand s'occupait de ce cour, ce dernier promettait d'être intéressant. Surtout s'il était tenu au parc, loin des murs de l'école... Oui, ça pouvait bien être une bonne idée !
Et en particulier s'il n'y avait pas grand monde, en ce jour de repos.
Enjouée, je rejoignis l'extérieur à grands pas.
J'étais toujours un peu mal à l'aise lorsque je traversais les territoires humains, aussi ébouriffai-je mes cheveux afin d'y dissimuler ma paire de cornes au maximum. J'empruntai également les rues les moins fréquentées, histoire de croiser le moins de citoyens possible – comme si le premier croisé pourrait me jeter une pierre, ou je ne sais quoi. Certes, ce malaise était plutôt irrationnel, mais je ne parvenais pas à le refouler.
Ce fut donc à la limite du retard que j'arrivai au parc, où, par chance, peu d'humains s'était retrouvé. Je pus ainsi faire le tour du lieu du regard afin de croiser un visage familier – et, tant qu'à faire, celui du professeur.
Avec un sourire, j'aperçus sa chevelure rousse ; il était adossé à un grand arbre, un peu en retrait. Tant pis si mon estomac grognait comme un ours agonisant ; d'une démarche guillerette, je rejoignis le lieu sélectionné par l'organisateur pour ce cour privé.

HRP:

Hrp:

Pour certains étudiants, le samedi était un jour de repos ou l’école n’était qu’un lointain souvenir jusqu’à ce que le lundi s’approche pour y mettre fin. Il était donc rare de voir des élèves circuler dans l’enceinte de la heroe’s Sup. Bien sûr, il y avait bien les résidents du pensionnat qui vaquaient soit à leur occupation, soit à rester cloîtrés dans leur chambre pour faire leur devoir ou pour profiter d’une grasse matinée bien méritée. En ce matin ensoleillé où l’air semblait être un peu frais, Casey profitait de la tranquillité de l’établissement pour récupérer quelques livres qui lui seraient plutôt précieux pour la compréhension des cours ou pour tout simplement enrichir ses propres connaissances. Maintenant qu’elle était inscrite et qu’elle pouvait suivre les cours en toute tranquillité, il lui manquait plus qu’à être opérationnel avant de commencer à se lancer dans l’apprentissage de toutes les matières qu’offrait cette école. C’est donc cette fois avec facilité, mais aussi un peu timoré qu’elle se présenta à l’accueil, remplissant son sac de plusieurs écrits avant de s’en aller pour prendre la direction de son chez soi. Du moins, c’est ce qu’elle comptait faire, car c’est bien connu le week end, il y avait pas cours, ce qui la changeait grandement de ses cours à domicile qui se faisait même en ce jour. Tout en marchant dans le long couloir notre britannique remarqua au loin un tableau ou trônait plusieurs feuilles de papier. Surement des informations importantes, concernant le règlement de l’école, le plan et quelques notes de l’administration ou professeur bien attentionné. S’approchant du panneau par simple curiosité, Casey fut attiré par une des feuilles A4 qui avait l’air d’indiquer la présence d’un cours au dehors du lycée. Dans un parc plus précisément, qui se trouvait non loin du centre-ville. Du moins la jeune femme avait souvenir qu’il se situait entre la ville et le parc d’attraction. Ce cours était donné par un des professeurs, dont notre héroïne n’avait pas encore connaissance. Un cours de contrôle de soi. En voilà une idée originale, mais est-ce que ce n’était pas dangereux de faire cela en dehors de l’établissement ? Surtout que le parc devait être remplis en ce jour de repos, du moins pour certains. Posant son index sur ses lèvres tout en prenant une moue concentrée, Casey se demandait si elle devait y aller. Après tout, elle avait l’occasion d’en savoir un peu plus sur le cours, mais aussi de rencontrer l’enseignant qui pourrait l’aider dans les semaines à venir. Elle aurait même l’occasion de ne plus avoir peur de son pouvoir et de le contrôler un peu mieux. Du moins elle l’espérait. De plus, ça n’avait pas l’air de partir d’une mauvaise intention et cela ne lui fera pas de mal de prendre un peu l’air.

Contactant rapidement ses parents pour ne pas qu’ils se fassent une frayeur sur l’absence de leur enfant unique, Casey nota rapidement l’adresse de mémoire, sortant rapidement de l’établissement pour aller se diriger à ce fameux cours. Sur la route, la demoiselle jeta un bref coup d’œil dans son sac pour voir si elle n’avait rien oublié. Elle avait donc de quoi écrire, au cas où s’il y avait besoin de prendre des notes. Elle avait même des livres, mais vu l’originalité des cours, elle se doutait qu’elle en n’aurait pas besoin. Marchant tranquillement le long des ruelles, notre anglaise espérait au fond qu’il n’y avait pas trop d’élève pour ce cours. Non pas qu’elle voulait être seule avec le professeur, mais au vu de sa timidité elle aurait préférée ne pas trop attirer l’attention, surtout s’il fallait faire une démonstration de son pouvoir. Elle espérait aussi que le parc ne soit pas trop fréquentée par des civils, car sait-on jamais, il pouvait y avoir des débordements imprévus, mais bon peut-être que l’instructeur avait prévus ça, il était peut-être donc inutile de s’inquiéter. Pénétrant à l’intérieur du parc, Casey regarda avec attention autour d’elle, serrant sa main en poing près de son cœur. Celui-ci battait un peu rapidement à cause du stress. C’était un de ses premiers cours et elle ne savait pas vraiment à quoi ressemblait ce fameux précepteur. Heureusement pour notre future héroïne, il n’y avait pas trop de monde dans ce grand parc et en approchant du lieu de rendez-vous, elle pouvait voir que deux jeunes filles ayant l’air d’étudiantes se tenaient non loin d’un homme adossé à un arbre. L’une d’elle avait même des cornes sur la tête, ce qui laissait à présager qu’elle faisait partie de la Heroe’s Sup. S’armant de courage, la petite britannique s’approcha du groupe, joignant ses deux mains pour tenir son sac. Plus elle approchait, plus elle se sentait quelques peu gênée. Elle espérait au moins qu’elle ne se trompait pas de personne. Bonjour la honte sinon.

« Bonjour, excusez-moi de vous déranger, est-ce bien ici que ce déroule le cours de contrôle de soi ? »

Le rouge commençait à lui monter aux joues, c’était peut-être une question un peu stupide, mais autant se renseigner avant pour ne pas commettre de bourde. Il serait malvenue de s’incruster dans un groupe surtout si ce n’était pas le bon.

HRP:

Aaaah, voici les premiers élèves qui arrivaient ! A moins que ce ne fut-ce les seuls tentés par l’aventure ? Dans un sens, même si Hyacinthe trouvait ça dommage, il ne pouvait être rancunier de cette façon. Après tout, nous étions samedi, jour des joies et des folies adolescentes, n’est-il pas ? Lui aussi avait été jeune, par conséquent, il pouvait aisément comprendre ce cas de figure. Se redressant, il aperçut donc trois silhouettes gracieuses et féminines venir vers lui. Ah ah, il eut un sourire candide l’espace d’un instant. Comme quoi, parfois, ce n’était pas toujours faux les « il parait que », puisqu’on lui avait toujours rabâché que les filles étaient plus sérieuses, assidues et appliquées que les garçons. Il avait l’occasion de le vérifier, tout de suite maintenant.

Le français s’étira sur toute sa longueur, tel un chat, et entreprit de masser les muscles de ses bras tout en allant à la rencontre des trois demoiselles. Elles étaient toutes charmantes, en n’en point douter ! Il ne se souvenait plus exactement de leurs dons respectifs, mais qu’importe, ça permettrait très certainement d’avoir une entrée en matière très intéressante. C’est donc avec toute sa sympathie qu’il accueillit le petit trio à bras ouvert. Un regard furtif aux alentours et il put se rassurer, il n’y aurait pas grand monde aujourd’hui, apparemment. Tant mieux, car s’il savait encadrer des adolescents hors du commun, il ne les connaissait pas encore suffisamment pour pouvoir parier à coup sûr sur leurs réactions respectives en cas de coups durs. C’était aussi pour ça qu’il avait choisi ce petit coin en retrait dans le parc, pour être sûr d’être au calme avec ses étudiants et d’assurer par la même occasion la sécurité de tous.

Une petite princesse sembla un peu perplexe en arrivant puisqu’elle demanda si le cours annoncé se déroulait bien ici. Hyacinthe sourit de nouveau, avec un rictus chaleureux et rassurant, comme il l’avait l’habitude d’en faire lorsqu’il ne broyait pas du noir avec ses idées sombres au sujet de Lysandre et Marie, ses deux anges partis trop tôt.
« Oui, c’est bien ici, tu ne fais pas erreur, belle demoiselle. »
Il restait un français, après tout, et la flatterie restait l’une de ses premières qualités. Posant ses mains sur ses hanches, il enchaina, presque victorieux.
« Soyez toutes les bienvenues ! Je vais vous demander de bien vouloir vous présenter, dans un premier temps, puis de me parler de vos dons respectifs, afin que je conçoive un plan d’entrainement adéquat pour chacune d’entre vous. »
Plissant un peu son seul œil visible à cause d’un rayon de soleil trop revanchard, le professeur songeât qu’un petit mot rassurant ne serait, probablement, pas de trop pour entamer la présente séance.
« Et ne vous inquiétez pas, je suis là pour contenir les débordements. N’ayez aucune crainte, il n’arrivera rien à personne. »
Ceci était, très certainement, bien plus facile à dire qu’à faire, mais le roux était intimement convaincu que commencer de la sorte serait une bonne base pour la suite des évènements… quand bien même il ne savait pas trop ou ça allait le mener, tout ça.

Spoiler:

Je tournai la tête vers une nouvelle venue qui s'approchait timidement. L'air un peu perdue, elle était cramponnée à la bandoulière de son sac et laissait aller son regard de droite à gauche d'un air nerveux. Je cherchai dans ma mémoire, me demandant si je ne l'avais pas déjà vue à la Heroe's SUP ; car étant donné ses cheveux d'un blanc inhabituel, ainsi que la façon dont elle s'approchait du coin sélectionné par le professeur, elle faisait certainement partie des étudiants qui venaient pour le cours privé. Cependant, aucun nom ne me vint à l'esprit ; mais ça ne voulait pas dire grand chose : je n'avais jamais eu très bonne mémoire.

C'est du même coup que j'aperçus une autre jeune fille que je n'avais pas remarquée : brune, les cheveux courts, et sans doutes plus grande que moi – enfin, ce ça, ce n'était pas bien compliqué. Elle, par contre, je l'avais déjà croisée dans les couloirs de l'école de Super-Héros.

Je ne pus m'empêcher de me demander ce qui pouvait les motiver, toutes les deux, à se lever en une si belle matinée de week-end pour assister à ce cours. Je ne connaissais pas leurs aptitudes respectives, mais elles n'avaient pas l'air du genre de personnes à avoir du mal à contrôler leurs pouvoirs. A moins qu'elles soient, l'une comme l'autre, plus studieuses que moi.

Je reportai mon attention sur la petite fille aux cheveux blancs lorsqu'elle demanda d'une voix mal assurée :

-Bonjour, excusez-moi de vous déranger, est-ce bien ici que ce déroule le cours de contrôle de soi ?

Je laissai un sourire découvrir mes crocs, et la rejoignis en une foulée enjouée avant de lui lancer une grande – mais néanmoins amicale – tape dans le dos.

-N'aie pas peur ! Personne ne va te manger !

-Oui, intervint M. Chateaubriand en s'approchant , c’est bien ici, tu ne fais pas erreur, belle demoiselle.

Je me retournai vers le professeur, et mon sourire s'étira. Égal à lui-même – souriant et à l'aise – il posa les poings sur ses hanches avant d'entamer ce que j’interprétai comme un discours de bienvenue. Je risquai un œil autour de nous : à part les deux jeunes filles, le professeur et moi, aucun membre de la Heroe's SUP n'avait pointé le bout de son nez. Tant pis ; même si la parité n'était pas vraiment respectée, le petit comité n'était pas déplaisant. Et puis, à quinze dans un parc, nous aurions certainement été moins discrets.

-Soyez toutes les bienvenues ! Disait M. Chateaubriand. Je vais vous demander de bien vouloir vous présenter, dans un premier temps, puis de me parler de vos dons respectifs, afin que je conçoive un plan d’entraînement adéquat pour chacune d’entre vous. Et ne vous inquiétez pas, je suis là pour contenir les débordements. N’ayez aucune crainte, il n’arrivera rien à personne.

L'image de trois adolescentes ayant perdu le contrôle de leurs pouvoirs dévastant la ville se présenta à mon esprit, et j'eus un rictus intérieur. Il en faudrait des débordements pour en arriver jusque là... Même si terrifier quelques petits humains pourrait être bien amusant.

Mais non. Nous étions ici pour un cours, pour travailler, pour s'entraîner. Il fallait rester sérieux.

Je levai donc la main pour répondre à la première requête du prof, à savoir celle de nous présenter.

-Je m'appelle Russy MacLean. Quant à mes dons... vu que mon paternel était un dragon, je peux cracher du feu et manger des gens plutôt facilement. Je vous montrerais avec plaisir si vous avez un cobaye sous le bras.

Un petit garçon leva la main à son tour. Lorsqu'il pu prendre la parole, il fixa ses yeux verts dans celui du professeur.

«Moi mon don c'est que je vois les morts.»

Il avale sa salive et commence à verser des larmes.

« Et vous allez tous mourir. »

Le truc c'est que le garçon reste là à pleurer silencieusement. Puis il commence à rire à travers ses sanglots. Si vous tentez de le toucher, vous n'y arriverez pas.

Hrp:

Le stresse était présent chez la petite Casey. C’était la première fois qu’elle participait à un cours qui plus est en plein air. Bien qu’il y ait que deux élèves présentes, c’était bien assez pour que la timidité vienne empourprer ses joues qui étaient rosés à la base. C’est donc d’une voix douce, mais assez basse, qu’elle demanda confirmation à l’homme du groupe, demandant si le cours avait bien lieux ici. Contre toute attente, se fut une des élèves qui répondit d’une façon assez familière à Casey. Saluant celle-ci d’une tape dans le dos en lui lançant une phrase qui se voulait sûrement rassurant. En sentant la tape, la demoiselle se retourna brutalement, reculant d’un pas comme pour éviter le moindre attouchement avec son interlocuteur. Heureusement qu’elle n’avait pas décidée de mettre un dos nu ce jour, car le moindre contact de peau pouvait être fatal pour Casey. Du moins, cela dépendait du pouvoir, mais autant être prudent. S’excusant pour son comportement un peu étrange, la jeune anglaise fut tout d’abord un peu déboussolée, mais elle préféra répondre par un fin sourire à la demoiselle en question. D’ailleurs, cette fille aux cheveux rouges sortait un peu de l’ordinaire. Elle abordait une chevelure rouge feu un peu en bataille. Des cornes ressemblants à celle des créatures mythiques dépassaient un peu de cette tignasse rougeâtre, lui donnant un air bestial. Les crocs dépassant de ses lèvres ne faisait que confirmer cette petite théorie, mais pour une raison qui lui échappait, Casey ne ressentait aucune peur en l’a voyant. Peut-être parce qu’elle aussi avait un physique assez étrange avec ses cheveux et ses yeux d’un violet peu ordinaire. Le jeune adulte ne tarda pas à élever la voix à son tour. Son accent trahissait son origine qui était facilement reconnaissable. Nul doute qu’il s’agissait là de la langue Française. Des accents aussi accrocheur et aussi charmeur ne se comptaient que sur les doigts de la main. Aussi, la jeune anglaise ne tarda pas à rougir, resserrant un peu plus son sac avant de le remercier d’un signe de tête polis et respectueux. Prenant place entre les deux mesdemoiselles, Casey jeta un bref regard sur l’autre élève qui semblait être un peu à l’écart. Elle était brune est plutôt jolie. D’ailleurs c’était la seule d’entre les trois à aborder une coupe courte ce qui lui donnait un certain charme. Se rendant compte qu’elle était en train de la dévisager, Casey se repris aussitôt, reportant son attention sur le professeur plutôt que de s’attirer les foudres de la brunette. Après tout, ce genre de réaction pouvait être très mal vu.

Profitant du fait que plus aucun élève ne semblait pointer le bout de son nez. Le jeune français ne tarda pas à s’adresser aux trois jeunes filles, lançant un bref discours d’entrée où il demandait à celle-ci de se présenter et de parler de leur fameux don afin de réfléchir à un entraînement adéquat pour qu’elle puisse apprendre à le maitriser. En entendant ses quelques paroles, Casey ne se sentait pas franchement à l’aise. Certes, il avait promis qu’il serait présent au cas où et qu’il n’arriverait rien n’à personne, mais avec un don comme celui de la jeune britannique, pouvait-il vraiment faire quelques choses ? Posant soudainement sa main en poing sur son cœur, la jeune adolescente se demandait si au final elle avait bien fait de venir. Dans sa tête, les débordements qu’elle avait vécus en étant jeune n’arrêtait pas de revenir à la surface. Peut-être ferait-elle mieux de rentrer ? Non. Après tout, si elle était venue assister à ce cours, c’était bien pour se prendre en main. Pour affronter sa peur et pour gérer ce pouvoir qui l’a terrifiée et l’empêchait de vivre convenablement. Fermant les yeux tout en prenant une grande inspiration, Casey préféra calmer les palpitations de son cœur avant que son attention ne soit retenue par la fameuse roussette qui avait décidé de prendre les devants en se présentant. Alors comme ça, elle s’appelait Russy ? C’était un prénom assez original, l’anglaise n’avait jamais entendue une telle consonance. Écoutant le reste de son dialogue, l’adolescente affichant un air assez surpris en entendant le pouvoir de cette fameuse fille. Elle était fille d’un dragon ? Remarque, la surprise ne fut pas vraiment grande, car maintenant Casey comprenant d’où lui venait ses cornes, mais aussi ses crocs. Par contre, ça ne devait pas être pratique de cracher du feu et pour ce qui était de manger les gens…Etait-elle vraiment sérieuse ? Regardant la dragonne d’un air curieux, la jeune violine espérait grandement qu’elle ne ferait pas de démonstration de ce genre. C’était assez inhumain en plus d’être mal. Enfin, tuer des gens comme ça pour les manger relevait plus du cannibalisme. Attendant une réaction de la part du professeur, la jeune britannique préféra se détendre et faire comme si cette Russy blaguait. Après tout, ça ne pouvait qu’être ça n’est-ce pas ? Regardant un moment la brunette avant de se décider à se présenter à son tour, la petite violine voulu lever la main à son tour avant de se faire couper dans son élan par un petit garçon qui n’était pas vraiment présent jusqu’ici. Du moins, Casey n’avait pas souvenir de l’avoir vu en venant. Le gamin ne pris même pas la peine d’épeler son nom, préférant parler direction de son pouvoir qui était de voir les morts. En citant ses paroles, le pauvre semblait être dans un état de tristesse telle que la jeune anglaise se mordilla doucement la lèvre en signe de compréhension. Le cœur serré l’adolescente décida de se rapprocher un peu de l’enfant de façon à le réconforter et de soulager un peu sa peine. Enfin ça, c’était bien avant qu’il ne cite d’autres paroles, indiquant que le petit groupe allait tous mourir avant de se mettre à rire tout en sanglotant. Son rire avait de quoi glacer le sang et Casey ne masqua pas sa terreur. Reculant de quelques pas, la demoiselle tourna doucement le regard vers le professeur de contrôle de soi, avant de s’adressa à lui d’un air peut rassurer.

« Professeur…Est-ce que vous avez une idée de qui est cet enfant ? »

Oui des questions stupides comme cela elle en avait d’autres en stock, mais sous l’effet du choc, elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait demander de plus ou de moins. Ce petit garçon n’avait rien d’un élève de la fameuse école de super héros de plus, il dégageait une aura qui était assez malsaine. Sentant un frisson de stupeur l’envahir les sens de la demoiselle, cette journée était pourtant marquée par un soleil radieux. Qu’allait-il se passer à présent ? Pourquoi cet enfant était venu importuner le cours de cette façon ? Tant de questions, mais pour le moment c’était plus la peur qui enivrait le corps de la jeune anglaise.

Tout aurait dû se passer pour le mieux. Oui. Normalement la sécurité n’était plus à démontrer et Dark Hours n’aurait rien à venir faire ici. De toute manière, un petit groupe d’étudiants n’allait pas l’intéresser, n’est-ce pas ? Lui, ce psychopathe, c’était de se montrer, de se mettre en avant qu’il recherchait – enfin c’était ce qu’en avait déduit Hyacinthe, en tout cas. Rien à voir avec un petit cours en plein air, sympathique comme tout. En tout cas, pour les présentations, il n’y avait rien à redire. L’une des jeunes demoiselles eut même la possibilité de le faire rire avec ses affirmations fantasmagoriques. Manger quelqu’un ? Et puis quoi encore ?! On n’était pas là pour faire preuve de cannibalisme, enfin !

Cela dit, son unique œil vert glissa rapidement sur la frêle silhouette de la dernière arrivée. Elle ne semblait pas vraiment à l’aise. Pas du tout, en fait. Ça se voyait et se ressentait parfaitement. Pauvre petite, elle ne devait pas être très habituée à la foule. Heureusement que les rares personnes – à part le petit groupe- présentes dans le parc commençaient à partir, surement pour rentrer chez eux, en sécurité. Et puis Russy ne s’était pas ménagé pour mettre la timide à l’aise. Restait à voir si ça allait fonctionner, maintenant.
Au moins le professeur aurait la paix pour le reste de sa prestation. Du moins le pensait-il. Car un invité surprise se ramena, tel un cheveu sur la soupe. Un enfant. Il semblait petit et chétif. Mais plus que ça, il se dégageait de lui une aura qui fit frissonner l’instructeur. Il fronça un peu les sourcils. Non, il ne devait pas devenir paranoïaque ou trop soupçonneux, il ne s’agissait que d’un enfant, que diable ! Oui, il aurait réellement voulu croire à cette hypothèse, seulement… Le discours tenu par ledit enfant aurait pu lui glacer le sang s’il n’avait pas sa maîtrise de lui-même. Il n’aimait pas ça. Pas du tout, même.

Prenant les devants, il profita de passer tout près de Casey pour lui répondre, gentiment.
« Non je ne connais pas ce petit, mais ne t’en fais pas ma grande, tu n’as rien à craindre ici. »
Il n’avait pourtant pas lâché le suspect des yeux. Plus il s’approchait de lui et plus son impression le prenait au corps, avec bien plus de vivacité, cette fois. Un frisson remonta son échine. Bon, il devait rester calme, surtout devant ses élèves. Malgré son palpitant qui commençait doucement mais surement à accélérer le rythme, le français ne flancha pas, regardant avec sévérité ce gosse qui fichait la trouille à tout le monde. Voici maintenant qu’il pleurait à s’en fendre les cordes vocales tout en … riant. C’était malsain comme comportement. Immédiatement, et tâchant d’être malgré tout pédagogue jusqu’au bout, le roux s’avança un peu plus vers le petit et essaya de poser une main sur son épaule.
« Dis donc petit, plutôt que de nous effrayer, tu saurais me dire ou sont tes par… »
Mais ses phalanges traversèrent l’enfant sans aucune résistance, comme s’il n’y avait rien. Un, deux, trois. Ca prit trois secondes à Hyacinthe pour décider quoi faire. Et finalement il se mit immédiatement sur la défensive. De ses points irradiait maintenant une lueur chaude, prompte à s’enflammer encore plus.
« Restez en arrière les filles. »
Il voulait avant tout protéger ses étudiantes, rien d’autres ne comptait à son regard embrasé.
« Qui es-tu et qu’est-ce que tu veux…. ? »
Il n’allait pas se répéter deux fois. Si le combat était sa seule option, il n’hésiterait pas. Mais autant croire en le dialogue jusqu’au bout. Car même si son esprit était maintenant un peu plus ouvert à la bataille, Hyacinthe n’en restait pas moins une personne que la violence rebutait.

[HRP : Dark Hours, si tu veux blesser Hyacinthe, vas-y, fais-toi plaisir \ o / ]

C'est demandé si gentiment, le petit garçon ne peut faire autrement que d'accepter la proposition. Il se relève et semble tout à coup plus matériel. C'est qu'il est passé d'illusion à tangible. Il a séché ses larmes et observe vos mouvements hostiles. Soudain, il fait un pas de recul, effrayé. C'est vos flammes. Elles sont incontrôlables, elles partent dans toutes les directions. Sur vos élèves entre autre. Le visage de Junko fond à vu d’œil. Et là, sur la joue de Casey Hill, n'est-ce pas le mirage d'un os saillant ? Et leurs hurlements sont délicieux. Félicitations monsieur le professeur, vous venez de tuer d'innocentes jeunes filles. Et vous qui croyiez que c'était le jeune garçon le danger publique. Il vous avait pourtant averti de votre mort imminente ! Alors que vous retournez à lui, il s'est approché. Il vous tient le bras, vous supplie d'arrêter. Mais vous le défigurez lui aussi. Franchement, vous ne valez pas grand chose comme protecteur. N'est-ce pas vous qui disiez un peu plus tôt '' Et ne vous inquiétez pas, je suis là pour contenir les débordements. N’ayez aucune crainte, il n’arrivera rien à personne. ''. Vilain menteur.

Mon masque apparaît au milieu des flammes. Alors que tout brûle autour de vous. Les arbres, le sable... les filles. Moi je suis là, accueillant. Je tends la main vers vous et met un terme au massacre. Alors que vous prenez ma main rassurante, je la tords avec violence. Vous allez avoir ma marque désormais. Vous êtes le troisième à la porter. Ça brûle un peu ? Bof, ça vous passera. Par contre, j'ai envie de vous faire un peu plus mal. Vous l'avez mérité, à être aussi agressif avec un pauvre gamin maigrichon. Je vous prends par la nuque et vous assène un vilain coup de genou dans l'estomac. Et puis je me retourne vers vos étudiantes, intactes et inconscientes de tout ce cinéma que je viens de vous jouer.

« Là c'est le moment où vous vous enfuyez. »

Quel adorable petit garçon !

Je ne l'avais absolument pas remarqué. Enfin, n'imaginez pas que mon attention était trop occupée par quoi que ce soit d'autre pour que je me rende compte de sa présence ; rien qu'à le regarder, on pouvait deviner qu'il était d'un naturel discret.

C'est pourquoi je ne tournai la tête vers lui que quand il éleva la voix : avant même que quiconque ait eu le temps de réagir à ma petite blagounette de cannibale en herbe, il avait levé la main pour attirer l'attention sur lui. Yeux verts, cheveux brun, il ressemblait grosso-modo à un gamin normal ; et lui également, je n'avais aucun souvenir de l'avoir jamais croisé à la Heroe's SUP. D'ailleurs, l'école acceptait-elle des étudiants aussi jeunes ? Franchement, je n'en savais rien. Il fallait peut-être que je me renseigne, tiens. Pas que l'information serait vraiment utile, en soi. Juste histoire de paraître impliquée dans... Une seconde.

« Moi mon don c'est que je vois les morts. » C'est ce que le petit venait de dire. L'ambiance s'alourdit, tout à coup – enfin, je suppose.

Sentir les ambiances, ce n'était pas mon truc.

Mais il fallait avouer que c'était glauque ; et en même temps comique. Comme il balançait ça ! « Je vois les morts. » Ça faisait un choc, surtout quand ça sortait de la bouche d'un si jeune garçon !

Puis il commença à sangloter ; et là, ça devenait déplaisant. Je n'aimais franchement pas voir d'enfant pleurer. Ni d'adulte, d'ailleurs. Ni personne. En général, quand quelqu'un pleurait, je m'y mettais aussi, sans que la cause des larmes ne me concerne. Mais dans ce cas présent, il me semblait que ladite cause soit son pouvoir – après tout, il s'était mis à pleurer juste après en avoir parlé. Est-ce que cela faisait souffrir, de voir les morts ? Et quand on disait « morts », parlait-on de fantômes en pleine forme et rigolards, ou de spectres flippants et décharnés ?

Pour des raisons évidentes, je m'abstins de pauser la question.

-Et vous allez tous mourir, finit-il alors.

Ouch. Pour le coup, pas besoin d'analyser l'ambiance pour savoir qu'elle venait d'être complètement plombée – elle s'était écrasée par terre comme une boule de glace qui tombe de son cornet ; splash. Plus d'ambiance.

C'est sûr que si c'était ça, voir les morts, ça ne devait pas être rose tous les jours. Un instant, j'eus envie de m'approcher et de le réconforter de quelque manière que ce soit. En le chatouillant, peut-être. Mais un petit point, au creux de mes côtes, me tiraillait dès que j'y pensais.

Mais il fallait qu'il arrête de pleurer ; je n'avais prononcé que le mot « Hé... » en levant une main vers lui quand je me rendis compte que ses pleurs sonnaient plutôt bizarre. D'une certaine façon, ils ressemblaient à des rires ; je devais me tromper. La situation n'avait pas grand chose de marrant.

-Professeur…Est-ce que vous avez une idée de qui est cet enfant ?

La jeune fille aux cheveux violets venait de poser cette question non sans nervosité. Je tournai la tête vers elle, et si j'avais été dans son champ perceptif, je l'aurais interrogée du regard ; en voilà, une question ! Ce qui fallait vraiment demander, c'était la façon dont nous allions mourir ! Je voulais savoir, moi !

Son air apeuré m'interpellait ; y avait-il un doute sur l'identité de l'enfant ? Je veux dire, s'il était en ce moment parmi nous, c'est qu'il faisait partie de notre école, non ? Il disait lui-même avoir un don, il ne pouvait ainsi pas être l'un de ces humains qui nous entouraient.

J'observai M. Chateaubriand, attendant également une réponse ; c'est en s'approchant de l'enfant qu'il dit :

-Non je ne connais pas ce petit, mais ne t’en fais pas ma grande, tu n’as rien à craindre ici.

Je haussai les sourcils.

Je ne voyais pas le problème. En quoi ma camarade pouvait-elle craindre ce gosse ? Que des gens soient peureux, je le concevais, mais le petit ne dégageait même pas d'odeur malfaisante. En fait... Il ne dégageait pas d'odeur du tout.

C'est en faisant ce constat que je voulus arrêter le professeur qui s'apprêtait à lui toucher l'épaule en lui adressant calmement la parole. Le nouvel arrivant disparut de mon champ visuel alors que sa frêle silhouette était désormais caché par M. Chateaubriand.

Ce dernier s'interrompit au beau milieu de sa phrase, et s'immobilisa complètement. Je m'apprêtais à le contourner pour voir ce qui n'allait pas – étant donné que pour le moment, je ne voyais rien d'autre que son dos – mais je n'en eu pas le temps : il bondit en arrière et adopta une position défensive en enflammant ses poings, m'arrachant un hoquet de surprise.

-Qu'est-ce que... ?!

-Restez en arrière les filles.

Nouveau hoquet de ma part ; de un, de détestais rester en arrière, et de deux je n'y comprenais franchement plus rien, et ça m'énervait.

-Qui es-tu et qu’est-ce que tu veux…. ? Continua le professeur.

Soudain, quelque chose me picota le nez ; une odeur venait d'apparaître, et elle émanait du gamin. Mon flair de dragon analysa des effluves froides, tranchantes, et pour être honnête, j'en eu presque envie de tousser.

Il se passait quelque chose ; pas seulement dans l'air autour de nous. Mes organes se contractaient, en particulier mon estomac ; quant à mon cœur, il se dilatait sous l'effet de l'angoisse. Angoisse, peur qui n'a pas d'objet. Pour le coup, il s'agissait plutôt de terreur. J'étais tétanisée. Je ne pouvais même pas réagir. Il fallait absolument que je comprenne ce qui se passait.

Et ce qui se passa, c'est que le garçon qui, d'une façon ou d'une autre, avait attrapé la main de Hyacinthe tordit cette dernière avant de lui envoyer un coup de genoux en plein dans le ventre. Mes oreilles n'eurent aucun mal à recueillir le son des os qui craquaient.

-Hé ! M'exclamai-je en bondissant dans sa direction.

Il se tourna vers moi et les deux autres adolescentes.

-Là c'est le moment où vous vous enfuyez.

Ha.

Jolie phrase de méchant. Campée devant lui, je levai la lèvre inférieure.

-Regardes quelques films, petit. Tu apprendrais que quand le méchant dit ça, ça ne fait que conforter les autres dans leur idée de rester.

Notez que je n'avais pas employé le mot « gentil ». L'opposition Héros et Vilain avait toujours été trop manichéenne à mon goût, aussi aimais-je ne pas toujours me caler du bon côté de la balance – c'était, en soi, assez arrogant.

Je me baissai un peu pour être à sa hauteur. Mon cœur battait à cent à l'heure ; je n'avais qu'une envie : vérifier que notre professeur de contrôle de soi allait bien. J'espérais qu'une de mes deux camarades allait s'en charger, car tourner le dos à cet enfant était la dernière chose que mon instinct me conseillait.

-Tu t'en prends aux autres comme ça, ton ego se régale, tu es content ?

Je n'avais pas l'intention d'être agressive ; mes inflexions étaient plus violente que je ne l'aurais voulu. Apprenant des erreurs de M. Chateaubriand, je restai discrète en faisant apparaître mes griffes et en tendant mes muscles, prenant bien garde à ce qu'il ne se rende pas compte que je m'apprêtais à me défendre si besoin. Sous mes vêtements, ma peau se fragmenta en écailles, et je tentai de calmer ma respiration.

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Une belle journée gâchée.

HRP:

Une jeune fille aux cheveux violets nous rejoignit en dernier. Elle semblait d'une extrême timidité vu le rouge qui montait à ses joues. Après un petit moment personne ne venait, la dernière personne était cette jeune fille. Nous n'étions que trois élèves. C'était peu mais très bien pour ne pas attirer l'attention des passants ou des autochtones, ce serait très gênant de passer pour des bêtes de foires.
La jeune fille aux cheveux violets demanda si c'était bien ici que se déroulait le cours de contrôle de soi. Je souriais légèrement à cette question un peu bête mais elle semblait perdue, ça devait être pour la rassurer. Je regardais l'autre élève, elle avait un physique pour le moins atypique. Sa chevelure de feu brillait au soleil et ses yeux jaunes luisaient, mon regard se focalisait surtout sur ses cornes. Je ne trouvais rien de bizarre, il y avait tellement d'élèves "étranges" à la H-Sup. Entre l'élève chimère à l'apparence mi-humaine mi-chat, une une jeune fille aux cheveux roses, Tara qui peut voir les morts et je passe beaucoup d'élèves.
Hyacinte répondit à la jeune fille et suggéra de se présenter. J'ouvris la bouche mais la fille rousse fut plus rapide que moi.

- Je m'appelle Russy MacLean. Quand à mes dons... Vu que mon paternel est un dragon, je peux cracher du feu et manger des gens plutôt facilement. Je vous montrerais avec plaisir si vous avez un cobaye sous le bras.

Mh, quelle suggestion plutôt sympathique... Je ne comptais pas être ce cobaye.

"Moi c'est Junko Forest. Mon don est technologique, ce sont mes petits bracelets argentés que j'ai aux poignets." je montrais les bracelets avant de reprendre. "Personne d'autre que moi ne peut les mettre, le poids n'est pas supportable. Mais ce n'est qu'un détail. Mon "don" me permet de tirer des balles explosives ou à onde de choc."

Un petit garçon qui sortait de je ne sais prit la parole :

"Moi mon don c'est que je vois les morts."

Il prit se mit à sangloter et reprit.

"Et vous allez tous mourir."

Je ne savais pas qui étais cet enfant, je ne l'avais jamais vu dans l'enceinte de l'établissement mais il dégageait quelque chose de froid, mauvais et malsain. Une sensation désagréable montait en moi, c'était le stress, même si Hyacinte tentait de nous rassurer en nous disant que nous n'avions rien à craindre, le stress ne cessait de me gagner. Mes mains tremblaient légèrement, j'avais un mauvais contrôle de mon corps lors d'une exposition au stress, pourquoi fallait-il que ça se manifeste maintenant ? Pourquoi je ne savais pas garder mon sang froid ? Cet enfant me donnait des frissons, il ne me disait rien qui vaille. Hyacinte commença à parler au gamin mais il interrompu sa phrase. Un court silence s'installa.

"Restez en arrière les filles."

Je ne comprennais pas la situation mais je m'executais, il était tout ce qu'il y a de plus sérieux. Le rouquin questionna l'enfant, sa voix était teintée de méfiance et d'un soupçon de colère. La journée était censée bien se passer mais cet incident chamboula tout. Les mains du rouquins s'enflammèrent, cet enfant serait-il un ennemi ? Je déglutissais, je n'arrivaias pas à comprendre la suite d'évènements qui se déroulaient sous mes yeux. Mon coeur battait à tout rompre, je venais tout juste de m'apercevoir de la présence du nouvel arrivant qui, attrapa Hyacinte, lui tordit rapidement le bras avant de lui asséner un coup de genoux dans l'estomac. Je sursautais en criant intérireurement, j'étais paralysée. Le stress et l'angoisse se mélangeait, mon coeur battait trop vite, j'avais peur. Qui était cet homme ? Que nous voulait-il ? Pourquoi s'en prenait-il à Mr Chateaubriand ?

"Là c'est le moment où vous vous enfuyez."

Je ne lachais qu'un cri à peine audible. J'avalais ma salive, tous mes membres tremblaient, j'avais peur. Je respirais bruyamment pour calmer mes émotions qui me faisaient perdre tout contrôle de moi. Je touchais mes bracelets, toute tremblante, si il nous attaquait nous n'aurions pas d'autres choix que de nous défendre.

Tout se passait à une vitesse vertigineuse ou du moins, Casey eut toutes les peines du monde à suivre ce qu’il se passait sous ses yeux. Il y a quelques secondes à peine, le professeur était là, annonçant que tout allait bien se passer ou du moins qu’il y avait rien n’à craindre de la situation. Après tout, ça ne pouvait qu’être un gamin inoffensif qui était perdu. Première erreur et surement la dernière au vu de ce qui allait suivre. Essayant de résoudre la situation avec des paroles plutôt rassurantes, le professeur de maitrise en soi changea du tout au tout. Ordonnant à ses élèves de rester en arrière tout en activant son pouvoir. Gestes qui se voulaient protecteur envers les filles, mais destructeur pour lui. La jeune anglaise n’avait aucune idée de ce qu’il se passait. Son tuteur était là, devant l’enfant, mais il n’avait pas l’air de réagir, ou du moins, ses réactions n’étaient plus en concordance avec ses gestes d’avant. Visiblement, la jeune violine n’était pas la seule à se poser des questions et à être surprise par tant de bizarrerie. Russy et Junko — qui s’était présentée bien avant que le jeune garçon apparaissait — avaient la même expression qu’elle. Il y avait de l’incompréhension, mais aussi de la peur. Se rapprochant des deux jeunes femmes tout en faisant attention à ne pas rentrer en contact avec elle, la britannique ne cachait pas son angoisse, portant ses mains à ses lèvres pour se ronger les ongles nerveusement. Il ne fallait pas qu’elle cède à la panique et pourtant, pourtant dieu qu’elle avait envie de fuir à toutes jambes.

Le jeune enfant qui était encore présent, s’approcha de l’Hyacinthe, attrapant son poignet pour le lui tordre dans un bruit strident, presque glauque et malveillant. Poussant un cri de surprise tout en bouchant ses oreilles, Casey n’avait pu s’empêcher de fermer les yeux devant la scène qui se présentait sous ses yeux. Elle avait horreur de la violence, mais surtout de la torture physique. Ravalant sa salive tout en osant ouvrir à nouveau les yeux, la demoiselle constata que son tuteur se trouvait maintenant à terre. Visiblement l’enfant c’était occupé de son cas et cette fois, il semblait tout sauf sympathique. S’adressant au petit groupe que formaient les demoiselles, la jeune adolescence écouta attentivement ce que disait le jeune garçon, sans le couper, ni le quitter des yeux. C’était le moment de fuir ? En laissant le professeur de maîtrise de soi dans cet état seul avec lui ? Au fond d’elle, Casey ressentait diverses émotions qui se contredisaient sans arrêt dans son esprit. Elle voulait fuir, prendre ses jambes à son cou et céder à la panique, mais elle ne voulait pas non plus laisser monsieur chateaubriand à la merci de ce psychopathe. La fille dragon fut la première à prendre les devants, faisant acte de bravoure et de courage en défiant carrément cet enfant étrange. En l’a regardant faire, la jeune britannique ne put s’empêcher de ressentir de l’admiration envers sa camarade. Pour d’autres, elle aurait agi de façon idiote et démesurée au vu de la situation, mais pour Casey, c’était un acte de vaillance presque héroïque. En voyant que son autre camarade était tétanisée par la peur et n’osait plus bouger le moindre petit doigt, notre chère violine décida qu’il était temps qu’elle agisse à son tour. Russy ne pouvait pas s’en sortir toute seule et il fallait bien que quelqu’un aille s’assurer de l’état de leur tuteur. C’est donc en inspirant fortement comme pour se rassurer que l’adolescente s’arma de ses gants pour empêcher tout contact avec qui que ce soit. Se positionnant à côté de la jeune fille aux cheveux de feu pour lui adresser d’un hochement de tête qu’elle comptait aller voir l’état de leur professeur. Surveillant le gamin du coin de l’œil tout en courant vers le seul adulte du groupe, la demoiselle ne tarda pas à s’agenouiller prés de lui, regardant rapidement son état avant de lui tapoter gentiment la joue comme pour vérifier qu’il ne dormait pas. Si Casey n’était pas une virtuose du combat, elle se montrait bien plus utile pour tout ce qui était défensif et premier soin. Du moins quand elle le pouvait. Regardant la main qui s’était fait tordre juste avant par le petit garçon, la jeune anglaise ne put s’empêcher de se mordiller la lèvre en voyant une espèce de marque bizarre sur celle-ci. Qu’est-ce que c’était ? Est-ce que ça signifiait quelques choses ? Ce n’était pas le moment de se poser des questions. Pour le moment il fallait rapidement s’occuper de cette foulure. Fouillant rapidement dans son sac, la jeune adolescente n’avait malheureusement pas de glace à apposer sur le membre meurtri. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était le compresser pour éviter les mouvements brusque et mauvais. Fouillant dans son sac à la recherche d’un tissu, Casey ne trouva qu’un morceau du ruban dans le fond de son sac à défaut de rien. Approchant avec douceur ses mains gantées du poignet foulé du professeur, la jeune anglaise ne tarda pas à s’occuper de cette foulure essayant de rassurer le jeune adulte en lui adressant des paroles qui se voulaient calmes et rassurantes.

« Laissez-moi faire et ne bougez pas surtout. Respirez calmement. Ne vous en faites pas, ça va aller. »

Qui aurait cru qu’un tel débordement aurait eu lieu dans un cours qui se devait d’être tranquille ? C’est à croire que le mauvais karma avait décidé d’agir à sa guise. Bien sûr, l’adolescente se doutait que ses paroles étaient fausses. Il était difficile de croire que tout se passerait bien avec un gamin comme ça dans les environs, surtout que Casey commençait à s’inquiéter pour les deux demoiselles qui étaient présentes. Russy était celle qui prenait le plus de risque et c’est avec un sentiment d’impuissance que la jeune violine regardait celle-ci. Pourquoi n’avait-elle pas des pouvoirs bien plus pratiques que cela ? Pourquoi devait-elle regarder sans rien pouvoir faire ? C’était injuste et dans cette situation la demoiselle ne devait pas être la seule à penser ainsi. Levant la tête vers la pauvre Junko qui était paralysée par la peur, notre britannique regarda un moment celle-ci avant de poser son regard sur monsieur Chateaubriand. La situation était délicate, mais il fallait réagir est vite. Malgré sa timidité, Casey décida de s’adresser à cette jeune femme aux cheveux bruns. Il fallait la rassurer, mais aussi lui faire prendre conscience qu’elle ne pouvait pas se laisser ronger par la peur.

« Junko c’est ça ? Tu ne dois pas te laisser envahir par la peur ! Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais ne reste pas là, à trembler dans ton coin. Tu vas le regretter toute ta vie si tu ne fais rien, en plus Russy et moi avions besoin de ton aide ! C’était bien la première fois de sa vie que la jeune britannique se mettait à tutoyer quelqu’un sans passer par le vouvoiement, mais au vu de la scène qui se passait sous leurs yeux, l’adolescente n’allait surement pas s’en formaliser. Soit tu m’aides à relever le professeur, soit tu aides Russy comme tu peux, mais je t’en prie. Ne nous laisse pas ! »

La jeune violine ne savait pas si ses paroles auraient un réel impact sur la brunette, mais elle espérait au moins que ça la ferait redescendre sur terre. Elle aussi elle avait peur, au fond d’elle, elle était tétanisée et bouleverser par les événements, mais il fallait bien agir, surtout qu’il n’y avait pas que la vie du professeur qui était en jeu à présent. Qui c’est ce que cet être leur réservait comme cadeau empoisonné.

Tout s’était déroulé si vite… Hyacinthe se serait cru dans un très mauvais film de série B, bas budget, avec une intrigue qui ne tient pas la route et de mauvais acteurs. Avec lui dans le rôle principal, bien sûr. Bordel, comment avait-il seulement pu laisser passer une chose pareille ? Comment ? Comment ? Comment ? Lui qui avait juré de protéger, promis de maintenir l’ordre, donner sa parole d’homme qu’il ne laisserait rien arriver à ces adolescentes. Elles comptaient sur lui. Et il les avait déçues. Il était beau, le professeur de contrôle de soi ! Il se sentait pitoyable et inutile. La colère contre Dark Hours, mais présentement, aussi contre lui-même, ne l’aidait pas à rester calme, en plus de ça. C’était foutrement désagréable, tout ça.

D’abord, il avait senti son bras se tordre en un angle douloureux et absolument pas humain. Ensuite, une brûlure, quelque part sur sa main, apparemment. Ça lui donnait la sensation d’une déchirure sur toute sa paume. Atroce. Et pourtant, ce n’avait pas été le pire, dans l’histoire. Cette vision du monde brûlant tout autour de lui, à cause de son don, à cause de sa pyromorphie… Non. Non, il s’y était refusé ! Pas une fois de plus ! Il avait vu les visages de Casey, Junko et Russy partir en lambeaux à cause des flammes. Le français tremblait, prit soudainement de spasmes intenses. Ce n’était pas humain, tout ça. Non, ça, c’était Dark Hours. Il ne pouvait donc pas être humain. Tout avait dérapé. Et c’était de sa faute. Il ne le pardonnerait pas. Il ne se le pardonnerait pas. Pas avant longtemps, du moins.
Pire encore, il y avait eu deux visages au centre du foyer incandescent.

Lysandre…anciennement sa camarade de Fac et… une petite fille ? C’était étrange, il avait pourtant l’impression de la connaître. Pourtant, il aurait pu jurer ne jamais l’avoir vu de sa vie ! Enfin… Est-ce bien vrai ? Ses spasmes augmentèrent alors qu’une douleur vive s’insinua au niveau de son ventre. Putain, ça faisait mal, ça aussi. Un coup qu’il aurait pu parer. Mais qu’il n’avait pas vu venir. Il se savait à terre, encore plus misérable qu’il ne l’avait été jusque-là. L’envie de pleurer était là, aussi.
« Papa ! »
Et puis il y avait ces voix ! Aaaaaaah ! Il voulut se cogner la tête sur le sol ! Pourquoi est-ce qu’il entendait des choses telles à un moment si critique ?! Nouveau spasme. Non, ce n’était pas le moment de partir en « vrille », comme disait les jeunes. Inspiration, expiration, inspiration, expiration, inspi-
« ….ça va aller. »
Il tourna sa tête vers la voix qui venait de se présenter près de lui. Casey. Oh, elle n’était donc pas… ? Tant mieux, tant mieux ! Si tout ce qu’il avait vu n’était qu’illusion, alors il lui restait encore plein de cartes dans ses manches. La petite britannique tâcha de l’aider au mieux. C’était une très bonne initiative mais elle ne devait pas rester là. Non, elle devait s’écarter le plus possible. Il sentait que Dark Hours était toujours là, quelque part. Tous prés.
« Écartes toi, Casey. »
Et il se redressa, avec vigueur, se tourna par la suite vers l’auteur de ce cauchemar. De rage, toujours, il retira son cache-œil, dévoilant ainsi ce que peu avait vu jusque-là ; le brasier dans son creux oculaire. Beaucoup pensait qu’il avait juste perdu un œil. Il n’en était rien. Il voyait toujours très bien, même avec « ça » à l’intérieur. Simplement, i lévitait de le montrer, pour des raisons évidentes, certainement. Mais là, il n’y avait plus le temps pour ces raisons-là. Tout son corps s’embrasa, brulant ses vêtements lambda, ne laissant que son uniforme ignifugé en place. Sa peau disparue sous une couche de flammes, de même que son visage et sa chevelure, que l’on ne distinguait plus clairement, à présent. Malgré tout, sa voix perça.
« Je vais bruler ce salopard ! Eloignez-vous ! Faites évacuez les dernières personnes du parc, est-ce clair ?! »
C’était la première fois qu’il était aussi sec et violent dans ses propos. Pas le temps pour la gentillesse. Spark fit le tour de Dark Hours, une ligne de feu derrière lui et fit grimper le tout dans une sorte de bulle, parfaitement contrôlée. Il se remit au centre par la suite.
« Je vais faire monter la température de cette cloche jusqu’à ce que tu fondes, crevure. »
Et tant pis si je dois y passer aussi, pensa-t-il, très fort. De l’extérieur, on ne voyait d’une supernova miniature, dont rien ne sortait si ce n’est quelque jet de feu, parfois. Hyacinthe savait bien que c’était futile car la différence de niveau transpirait entre lui et cette… chose. Mais ne rien tenté n’aurait pas été approuvé par sa bonne conscience. Alors, il se jetait à corps perdu dans ce combat, ne sachant pas d’avance si oui ou non il en reviendrait.

HRP : son oeil : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Je me fonds de nouveau dans ce petit être que vous vous efforcez de martyriser. Il regarde vers Russy. Ensuite il se tourne vers les deux autres filles. L'enfant s'impatiente, il n'aime pas du tout la situation. Il ne voulait que s'intégrer à la classe. Rien que ça ! Je le sais ! Alors il se rassoit et commence à dessiner dans la terre avec un bâton sorti du néant.

« Z'êtes pas drôles... Je vous ai prévenu de fuir. Vous ne m'avez pas écouté... personne ne m'écoute jamais. Bouhouhou... »

L'enfant recommence à verser quelques larmes et ignore complètement vos injures. Il tourne un peu la tête pour voir les quelques passants qui s'agglutinent, curieux ou effrayés, autour du groupe. Mais son regard se braque rapidement vers le sol. Vous n'êtes pas très compréhensif monsieur Hyacinthe. Et vous non plus, les garces. Je vais vous apprendre, moi, à terrorisé des enfants. Une fois que j'aurai sorti ce petit garçon de la prison de feu que vous venez de créer. Pitoyable tentative, soit dit en passant. L'enfant hurle, c'est suraigu et rempli de souffrance. Sauf que ce n'est que sa voix qui est emprisonnée dans l'amas de flammes. Son corps a disparu. C'est moi qui suis à coté de vous, admirant votre œuvre avec une pointe de sarcasme. Puisque vous ne semblez pas pressé de vous calmer les nerfs, je vais chercher en deux téléportations la jolie petite Casey Hill. Je porte mes gants sur son petit visage alors que je vous fais face, un sourire rouge sur mon masque.

« Je passe mon tour pour l'incinération. La demoiselle pourrait peut-être prendre ma place ? »

Je fais chavirer la jeune fille toute menue au bout de mes bras, ses cheveux touchant presque les flammes. En essayant de se débattre, la pauvre entre en contact avec la peau de mon poignet, découvert par ma manche. Ça lui fait un effet dévastateur, la voilà inconsciente. Je la lance un peu plus loin comme le déchet qu'elle est devenue. Prise deux, j'attrape Russy et la balance dans les flammes.

« Hé hé hé »

Je disparais ensuite en laissant derrière moi un joli œuf vert et noir.
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Ah, elle était courageuse, la petite Casey. Malgré l'oppressante présence du Dark-garçon, elle s'était discrètement glissée vers notre professeur. Je n'osais pas détacher mon attention de l'inquiétant gamin, mais je pouvais voir du coin de l’œil qu'elle cherchait héroïquement à reprendre son calme pour aider M. Chateaubriand. Je mourrais d'envie de vérifier l'état de ce dernier. Le connaissant encore plutôt mal, je ne savais rien de son seuil de résistance ; néanmoins, je n'avais pas trop de doutes quant au fait qu'il faudrait plus que deux coups pour le mettre KO. Seulement, étant donné la façon dont il tremblait, il y avait des chances pour que la peine soit autre que physique.

Raison de plus pour ne pas concentrer mon attention ailleurs que sur le gamin.

Ce dernier, indifférent à tout ce qu'on pouvait lui dire, s'assit de nouveau, et se mit sagement à gribouiller dans le sable à l'aide d'un bâton sortit de nulle part. J'en étais bouche-bée.

-Z'êtes pas drôles... Je vous ai prévenu de fuir. Vous ne m'avez pas écouté... personne ne m'écoute jamais.

Et voilà qu'il se remettait à pleurer. Je n'allais pas me faire avoir, cette fois : il faudrait plus que des sanglots d'enfant pour me faire fondre.

Quelque chose d'autre que la peur faisait vibrer ma gorge ; j'avais envie de cogner ce gamin. Je me souvins des humains, dans les écoles que j'avais fréquentées tout au long de ma vie, qui versaient des larmes pour obtenir ce qu'ils voulaient – pour être déculpabilisés après une dispute assez musclée, notamment. Ah oui, on y croyait bien à ces pleurs de bébé. Moi, je ne savais pas les faire ; trop honnête, sans doute. Si ce gosse-là faisait semblant, je n'en savais rien... et d'ailleurs, je m'en foutais.

Casey s'adressa à Junko. Je ne me concentrai pas vraiment sur ses paroles, mais il me sembla qu'elle essayait de la rassurer. Junko avait-elle peur ? La pauvre. J'aurais voulu me retourner vers elle, juger de son état, à elle aussi, peut-être lui sourire rapidement, mais pour le moment, trouver un moyen de m'occuper du petit était prioritaire.

Mais vu ce qu'il avait fait à Hyacinthe, un professeur expérimenté, je ne voyais pas trop comment je pourrais me charger de ça sans finir au tapis à mon tour.

-Écartes toi, Casey.

Je sursautai, même si la voix du prof ne s'adressait pas à moi. Enfin, je m'autorisai à le regarder directement, sans craindre une offensive de l'enfant lors de ce manque d'attention. Hyacinthe s'était levé, et franchement, la colère qui suintait de son corps me donnait des frissons. Mes muscles se relâchèrent légèrement : d'une certaine façon, j'étais assez rassurée pour ne plus m'inquiéter de rien.

Il retira le cache qui couvrait son œil. Et même si je ne bougeai pas, mes pupilles se dilatèrent : dans son orbite brillait un feu incandescent. Je ne m'étais jamais demandé ce qui était arrivé à son œil, ou pourquoi il avait toujours caché cette partie de son visage. Je ne m'étais même pas posé la question. Ça faisait presque partie de lui, tout comme mes cornes et mes crocs faisaient partie de moi. Et maintenant, cette vision m'oppressait presque – mais d'une façon positive. Comme quand on se retrouve en face d'un monument absolument gigantesque et qu'on sent ses côtes se serrer tant on est ébahit.

Mais ce n'était que le début : Hyacinthe s'enflamma, et un instant après, il n'était plus qu'un brasier à forme vaguement humanoïde.

-Je vais brûler ce salopard ! Fit sa voix, sortant du feu. Eloignez-vous ! Faites évacuez les dernières personnes du parc, est-ce clair ?!

La violence de ses ordres me donnait presque envie de ne pas obéir. Cependant, la présence de Casey, de Junko et d'autres humains – ces sales petits curieux – me revint à l'esprit : eux n'avaient pas d'écailles de dragon pour résister au feu. Avec un soupire irrité, je fis volte-face, ne m'autorisant qu'un instant pour admirer les vagues de flammes que créait le professeur de contrôle de soi.

J'attrapai les deux filles par les poignets, et les tirai dans la direction opposée. Parfait, c'était pile par là que se trouvait la sortie. Au passage, j'interpellai sauvagement les quelques humains qui s'étaient amassés là comme des fourmis autour d'un bout de sucre – au moins, une bonne dizaine d'entre eux était partie en courant dès que notre professeur s'était enflammé. Comme quoi, tous n'étaient pas stupides.

-Qu'est-ce que vous regardez ? Rugis-je. Vous barrer, ça vous est pas venu à l'esprit ? !

Ma voix tremblait. Encore une fois, ce n'était pas de la peur. Pour être honnête, je bouillonnais de rage ; c'est en arrivant à cette conclusion que je lâchai mes deux camarades – autant ne pas broyer leurs poignets. Dans ma fureur, j'attrapai le portable qu'un adolescent brandissait pour prendre la scène en vidéo, et lui jetai en pleine tête. Mais avant que je puisse bénéficier de ses cris de colère, je me figeai, entendant d'autres hurlements.

Je me retournai : l'enfant était au centre d'une sphère de feu, et une fraction de seconde plus tard, les flammes étaient si denses qu'elles éblouissaient presque autant que le soleil. Ma bouche s'entrouvrit, mes pupilles se dilatèrent tout en s'allongeant pour prendre leur forme reptilienne, réagissant à cet exceptionnel amas de flammes. J'en avais presque oublié mes amis les humains ou Junko et Casey à mes côtés.

Jusqu'à ce qu'apparaisse un homme dont la forme était floue tant son apparition fut rapide : tout ce que je pu voir, c'était le masque qui couvrait son visage, le temps qu'il attrape Casey et disparaisse avec elle.

Un cri sortit de ma bouche, vidant mes poumons de leur air ; je me tournai vers Junko pour m'assurer de sa présence, puis cherchai frénétiquement, dans le parc, tout visage qui pourrait être familier – Casey, Hyacinthe, même cette raclure de gamin.

-Qu'est-ce qu... ?!

Je les vis : l'homme tenait Casey comme si elle était une plume, si près des flammes que ses cheveux se soulevaient violemment sous l'effet de la chaleur. Je bondis vers eux, mes griffes déjà prêtes à être utilisées.

Il jeta Casey comme une poupée désarticulée. J'espérai que Junko irait la chercher : car pour le moment, ma cible, c'était ce sale môme masqué.

Mais avant même que j'eusse freiné, il était devant moi, téléporté – de nouveau. Et l'instant d'après, les flammes étaient juste sous mon nez. Une force démente m'y poussa, et je tombai au milieu de la fournaise.

Toujours aucune peur : le feu, c'était mon truc. Si je pouvais en cracher, il ne pouvait sûrement pas me brûler. Dommage pour mes vêtements, juste.

Mais c'était plus chaud que du feu.

Il fallait que je me transforme à la seconde – sinon, ce n'étaient pas que mes vêtements qui allaient brûler. J'avais besoin de mes écailles, les plus épaisses possible.

Je paniquai. La chaleur était entêtante. Je voulais sortir de cette sphère de feu, mais quelque chose s'ajoutait à la gravité pour me plaquer au sol. Je poussai un râle. C'était... cuisant. Ça devait être ça, la sensation de brûlure.

Je me souvenais de ces légendes de dragons que j'avais lues lorsque j'avais découvert que je n'étais pas humaine : certains étaient si vieux et si puissants que leurs flammes pouvaient faire fondre leurs semblables jusqu'aux os en dépit de leur résistance au feu.

Je levai la tête, lourde comme du plomb : tout ce qui m'entourait était rougeoyant, brûlant, mortel. J'avais l'impression de me noyer dans un lac de feu.

La raison pour laquelle je haïssais l'eau me prit à la gorge : je ne pouvais pas m'échapper. C'était comme si je me noyais au centre d'abysses rougeoyantes. Les flammes étaient partout, meurtrières, mordantes. Mon corps entier était à vif. Un nouveau râle s'échappa d'entre mes dents, puis un gémissement, et ce fut au prix d'immenses efforts que je retins un cri. J'étais incapable de me focaliser sur ma transformation. Et je réalisai alors que ma peau était déjà couvert d'écailles.

Je n'avais aucune idée de combien de temps je venais de passer là – une seconde, une heure. Mes pensées filaient trop vite, mais aucune d'elles ne m'aidait. Mon seul espoir, c'était de tenir jusqu'à ce que Hyacinthe ravale ses flammes.

Hyacinthe. Oui, parce que c'était lui. Il nous avait promis qu'il n'y avait rien à craindre, qu'il contrôlait la situation. Et je le croyais.

Un instant, je parvins à être rassurée : je lui faisais confiance. Je voulus prendre une profonde inspiration, mais l'air était irrespirable dans cette fournaise. J'avais vaguement conscience que j'étais par terre sur un sol calciné, roulée en boule et à demi transformée en dragon. Il faudra que je lui dise, à Hyacinthe, que son feu était plus puissant que celui d'un dragon. Ça lui fera sans doute plaisir.

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Vaincre la peur...

Mes membres tremblaient. Le corps de Mr Chateaubriant allongé au sol, comme si il était raide mort. J'avais envie de pleurer, que cela ne soit qu'un cauchemar. J'avais peur que Hyacinte soit mort, nous seriont perdues sans lui. J'étais la bonne à rien du groupe, Russy était partie devant et la jeune fille rejoignit le professeur. Elle tourna la tête vers moi.

"Junko c’est ça ? Tu ne dois pas te laisser envahir par la peur ! Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais ne reste pas là, à trembler dans ton coin. Tu vas le regretter toute ta vie si tu ne fais rien, en plus Russy et moi avions besoin de ton aide ! Soit tu m’aides à relever le professeur, soit tu aides Russy comme tu peux, mais je t’en prie. Ne nous laisse pas ! "

La peur me clouais sur place mais elle avait raison, nous ne pouvions pas laisser le professeur ici ni nous laisser attaquer. Je préférais activer mes bracelets et rejoindre la violine, toute tremblante. Leila, j'ai peur, je suis une bonne à rien... Je vais faire une effort pour aider les autres Leila...
Je n'étais qu'à quelques pas d'eux quand Hyacinte se releva :

"Ecartes toi, Casey."

Hyacinte retira son cache oeil, son oeil brillait, il était en feu. Il s'embrasa presque aussitôt, c'était beau et effrayant à la fois. J'étais scotchée devant ce spectacle peu commun. On ne distunguait qu'une vague silhouette. Cette fois si on sentait la colère qui émanait de lui, ce n'était plus le soupçon que je ressentais tout à l'heure. C'était bien plus fort. Je me sentais presque mal de voir ça...

"Je vais brûler ce salopard ! Eloignez-vous ! Faites évacuez les dernières personnes du parc, est-ce clair ?!"

Hyacinte s'exprima d'une façon violente, je n'avais pas d'autres choix de lui obéir, la vie d'innocents était sûrement en danger. Russy attrapa Casey et moi par le poignet pour aller évacuer les voyeurs. La curiosité pouvait leur couter la vie et ils ne bougaient pas. Ils devaient sûrement être assez stupide pour penser à un spectale plein air, vu la tête d'abruti de certains ça ne m'étonnerais pas. Russy leurs cria de s'en aller. Je sentaisson irritation, elle était très énervée et ça se ressentait.
L'étrange enfant fini dans la sphère enflammée de Hyacinte. La sphère était très lumineuse, j'en avais mal aux yeux. Mes yeux ne supportaient pas une luminosité aussi forte.
Un homme masqué arriva comme une fleur de je ne sais où, il attrapa Casey avant de disparaître comme il est apparu. Russy semblait perdue, elle regardait partout. Je la rejoignis prudement, prennant soin de faire attention à quoi que ce soit. L'homme au masque réapparut près du brasier avec la violine entre les mains. Russy se jetta sur lui, l'homme en noir jetta Casey au sol et poussa la rouquine dans la sphère de feu.

"... Russy !"

J'allais prendre Casey au plus vite pour vérifier son état. Elle semblait juste évanouie, ça me rassurait. Je pris une grande inspiration et du courage puis m'adressa à notre assaillant.

"Q-qui est tu ? Et que nous veux tu..? Nous ne sommes que des étudiantes... Pourquoi nous faire du mal..?"

Leila, j'essaye de combattre ma peur, soit fière de moi...

Hrp:

Contre toute attente, le professeur de contrôle de soi se releva. Une colère sourde et aveugle était montée en lui un peu comme une moutarde trop piquante. Préférant obéir sans rechigner ni protester, la petite violine s’écarta rapidement du jeune adulte, admirant comme les autres son œil découvert. C’était, incroyable ? Casey ne trouvait pas vraiment les bons mots pour exprimer ce qu’elle ressentait, mais en tout cas, elle n’avait pas fini d’être surprise par la tournure des événements. Hyacinthe ne tarda pas à s’embrasser littéralement dans tous les sens du terme. Les flammes léchaient sa peau et son corps entier pour le transformer en torche humaine. C’était la première fois que la jeune lady voyait un tel pouvoir et autant dire que c’était impressionnant surtout quand on sentait la chaleur qui se dégageait de ce corps de feu. Se tournant vers Junko, qui semblait avoir repris courage, Casey était plutôt soulagé intérieurement de voir que ses paroles avaient réussis à l’apaiser. Bien sûr, il en faudrait sûrement plus, surtout au vu de la situation qui empirait, mais au moins, la jeune brunette ne se retrouverait pas seule dans le désespoir et la peur. Dans une rage folle, l’adulte du groupe cria avec violence quelques paroles à l’intention de ses élèves, ordonnant à celle-ci de s’éloigner tout en s’occupant des passants qui s’étaient arrêtés pour regarder cette scène épique. Des flammes ne tardèrent pas à faire leurs apparitions, créant une bulle qui recouvrait totalement le professeur et l’enfant qui se tenait là, toujours au même endroit. Éblouis parce qu’il venait de se passer, Casey n’eut pas le réflexe de bouger tout de suite. Voir une telle puissance lui semblait irréel, tellement qu’elle se demandait si elle ne rêvait pas, mais en sentant la main de Russy tirer sur son poignet couvert, la demoiselle reprit très vite ses esprits, constatant qu’elle ne rêvait pas du tout. C’était la réalité, une réalité qui avait changé du tout au tout depuis l’arrivée de ce gamin démoniaque. La situation était critique et les gens autour d’eux ne semblaient pas vouloir bouger le moindre petit doigt, ce qui énerva Russy qui vociféra des paroles assez familières. Pour aider la jeune femme aux cheveux rouges, la petite Casey essayait à son tour de convaincre les gens, certains partaient sous le coup de la panique, mais d’autre préféra filmer la scène en gueulant « c’est trop géant » et d’autres idioties de la sorte.

Le stresse commençait à monter en flèche chez la belle lady, elle n’avait pas le même caractère que la dragonne et elle sentait que ses paroles avaient moins d’impact sur les gens. Sentant ses mains devenir moites sous ses gants, la violine profita de n’avoir aucun contact avec les autres pour les retirer, rangeant celle-ci rapidement dans sa poche avant d’entendre des cris d’agonies venant de la bulle de feu. Ses cris…C’était juste insupportable pour la jeune britannique. Pris d’un excès d’effroi, ses mains se collèrent sur ses oreilles de façon à ne plus rien entendre de ses cris de douleur et abomination. Elle savait pourtant que c’était la seule solution pour se débarrasser de cet être maléfique, mais elle ne supportait pas d’entendre autant de violence dans les airs. Soudain, la jeune femme sentis des mains l’attraper fermement. En ouvrant les yeux, elle vit rapidement le visage de Russy et Junko, avant de se retrouver face au professeur de contrôle de soi. Elle était maintenant dans la bulle avec les deux hommes, une bulle où la chaleur était étouffante et insupportable. La crainte commença à monter chez la violine, tellement qu’elle n’osait plus vraiment bouger. Elle était comme paralysée, comme si elle était victime d’un sort ou d’un empoissonnement. Des mains se posèrent sur son visage crispé par la terreur. Prendre sa place dans les flammes ? Il voulait sacrifier la jeune fille pour arrêter monsieur châteaubriand ? Sans qu’elle ait le temps de comprendre la situation, son corps fut soulevé telle une plume. La chaleur des flammes devenaient de plus en plus fortes, à tel point que ses cheveux flottaient dangereusement avant de se rapprocher de trop près de cet enfer étouffant. Complètement paniquée et terrorisée, l’anglaise ne tarda pas à se débattre, criant à pleins poumons tout en fermant les yeux pour ne pas voir sa fin arriver, mais ce qui arriva, arriva bien plus vite qu’elle n’aurait pu le croire. En se débattant comme une lionne, Casey n’avait pas vraiment réfléchit au fait qu’elle ne portait plus ses gants, préférant survivre que mourir brûlée vive. Ses doigts entrèrent en contact avec la peau de notre homme mystérieux et en un instant ses expressions changèrent du tout au tout. La douleur et l’angoisse avait pris la place de la peur. Sa tête tout comme sa respiration lui faisait horriblement mal et des flashs incompréhensibles défilaient dans son esprit. Elle voyait des choses dont elle avait le plus peur et quand elle ouvrait ses yeux, elle n’était plus dans une bulle de feu, mais dans un endroit sordide qu’elle ne connaissait pas. Ces pouvoirs. Ils étaient puissants, incontrôlables et ingérables pour la pauvre jeunette qu’elle était et dans un dernier cri, la britannique s’effondra dans les bras de son ravisseur. Son visage était pâle, bien plus blanc qu’il ne l’était d’origine. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu de contact à cause de son pouvoir, le dernier en date, lui avait valu trois jours de coma, mais avec Dark Hours, son châtiment risquerait d’être bien plus long. Il était à un niveau bien plus supérieur que celui de l’adolescente qui à l’origine ne contrôlait pas du tout son don. Éjecter tel une poupée de chiffon inutile, Casey était plongé dans un profond sommeil, à tel point qu’elle n’avait pas sentie la chute et sûrement que même si celle-ci aurait été violente, elle ne se serait pas réveillée pour autant. Pour Russy, le châtiment s’était montré tout aussi cruelle. La pauvre dragonne avait été jetée littéralement dans les flammes. Ses facultés et son pouvoir étaient un atout majeur, mais dans la panique, sa transformation s’était à moitié déroulée. Junko était la seule à être indemne de cette attaque en traître, la seule qui était encore debout et épargné par ce fou furieux.

Cette journée était censée se passer à merveille. Le soleil était au beau fixe, le parc calme et le professeur semblait être assez confiant pour ce cours si étonnant. Alors, pourquoi diable cet individu s’en était pris à ce petit groupe ? Cherchait-il à ce vengé ? À étendre sa présence pour provoquer l’épouvante et l’affolement ? Si certains se posaient la question, Casey elle ne pensait plus à rien. Le néant et le vide étaient bien trop présents et qui sait quand elle se relèvera de cette confrontation si soudaine ?

Il avait pensé, idiot qu’il était, que le pire était arrivé avec cet affreux cauchemar éveillé et que maintenant, il pourrait éventuellement tenir tête à Dark Hours, au moins un peu histoire que les filles soient en sécurité, plus loin. Il s’était préparé à un combat mémorable qui lui aurait certainement couté la vie. Il s’était préparé à encaisser le plus dur possible et imaginable. Mais finalement, rien n’eut lieu. Du moins, pas pour lui. L’ennemi ne semblait même pas avoir été impressionné outre mesure et avait quasiment disparu, comme ça, en un claquement de doigts, tout simplement. Paradoxalement, alors qu’il était au milieu de la fournaise, Hyacinthe avait senti une sueur froide lui dégouliner le long de l’échine. Et s’était retourné, enflammé totalement, pour essayer de l’apercevoir. En vain. Dark Hours était sorti de sa super Nova contenue.

Mais il y avait bien plus grave. Il entendit un râle dans son dos et reprit sa position initiale. Horreur. Russy était là, en proie à son feu puissant et développé. Non, non et non.

« Russy ! » cria –t-il

Il se dirigea vers elle et dissipa la fournaise. La pauvre enfant était à moitié recouverte d’écailles de dragon, sans doute pour se protéger des flammes. Le professeur s’en voulait terriblement. Comment, alors qu’il avait assuré tout contrôlé, tout avait pu ainsi dégénérer ?
Il jeta un coup d’œil alentours tout en reprenant son apparence « normale » et fermant son œil droit. Son cache-œil devait être quelque part par-là, mais là n’était pas la question pour le moment. Prenant Russy contre lui, le français se redressa et eu une expression désolée pour la petite Casey. Elle avait l’air d’avoir beaucoup souffert, elle aussi. Et merde. Trop d’accumulations, ce n’était pas bon du tout, ça.

Se tournant vers Junko, il donna un nouvel ordre.

« Rentrons à l’école. Prends Casey dans tes bras, elle va avoir besoin de soins et Russy aussi. »

Il jeta un furtif regard aux alentours.

« Il ne vaut mieux pas trainer ici plus longtemps. »

Il quitta donc l’enceinte du parc ou, sur la pelouse était parfaitement visible son passage fulgurant.

HRP:

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