Explication du don ::
Clonage – Philévane peut faire apparaître des clones d'elle-même pour une durée limitée à 3h (le temps diminue en fonction du nombre de clone invoqué). Quand elle maitrisera parfaitement son pouvoir, Phil pourra invoquer simultanément plusieurs clones, contrôler leurs actes et elle ne ressentira rien quand ils seront blessés. Pour le moment elle n'a qu'un clone, Elliot, qu'elle ne contrôle pas et dont elle éprouve les blessures.
Explication complémentaire sur les clones : ce sont des sosies de Phil, ils ont ses talents mais pas le même caractère. Chaque clone a pour tempérament un trait de personnalité de Phil, ainsi Elliot est le côté aventureux de Philévane. Notons qu'un clone n'éprouve pas vraiment d'émotion ou de sentiment, c'est simplement une extension de Phil.
Explication de l'arme ::
Bobine de fil - Elle peut s'en servir pour étrangler, ralentir, l'adversaire. Si elle a choisit cette arme c'est tout simplement qu'elle est aussi facilement utilisable seule qu'avec ses clones.
Histoire ::
Il y a quatorze ans, orphelinat d'Ajaccio, 15h, heure locale.
-Tu n'es pas triste ici ?
-Nan, tous le monde est gentil avec moi, j'ai des copines !
-Tant mieux, je suis heureuse de l'entendre. Et tes parents ? Tu n'as pas de questions à ce -sujet ? Tu peux m'en parler si tu veux, Philévane.
-Ma famille est avec moi, madame, vous savez.
-Heu.. comment ça ? Tu peux m'expliquer ?
-Ben oui ! Ma sœur est toujours avec moi ! Elle attend dans le couloir, elle est trèèèès zolie ma sœur !
-Oh... et la dame des services sociaux retient un soupir, d'un coup de crayon bref elle nota dans son rapport que la petite Philévane Carlotti s'imaginait une famille. Comme n'importe quel enfant enfermé ici...
T'as eu toi aussi un ami imaginaire, un compagnon de route que tu t'inventes les soirs où rien ne va. Il est comme une peluche, il te réchauffe, te dorlote. Il te dit les mots qu'il faut. Moi, j'avais Elliot, c'était la sœur que j'avais toujours rêvé, c'était ma jumelle mais bon sang, elle était tellement mieux que moi ! Elliot c'était du Philévane supérieur ! Elle osait se moquer des crétins des services sociaux, elle allait griffonner sur les murs et avait toujours une bonne blague. Avec elle, l'abandon, l'attente d'une famille et le départ de mes amis étaient facile à surmonter. Elliot, c'était ma force, je n'avais besoin de personne tant qu'elle était avec moi. J'enchainais les familles d'accueil qui me retournaient comme un paquet à l'envoyeur : indisciplinée, instable, manque de communication et une fois, j'eus même droit à « tombe dans la démence ». Une enfant de six ans, démente ! On aura tout entendu !
-J'mange pas si tu sers pas Elliot avant moi !!
-Mais ma Philou, Elliot n'existe pas, enfin elle ne mange pas...
-SI ! J'vous déteste !!!
J'avais une tendance à la croire plus vrai que vrai, plus réelle que ces gens qui devenaient le temps d'une semaine, d'un mois, ma famille. Et puis, un jour de mai, alors que j'allais sur mes neuf ans, un couple sans enfant m'accueillit chez lui. Au début, c'était pour tester, pour voir et puis sans que je ne comprenne ce qui se passe ils étaient en procédure d'adoption. A partir de cet instant j'ai découvert une nouvelle vie auquel je n'avais osé que rêver : les manèges, la mer, le chocolat chaud au lit le dimanche et des éclats de rire ! Des éclats de rire comme on ne peut qu'en rêver ! Alors, face à temps de bonheur, petit à petit Elliot se fit plus petite, jusqu'à entièrement disparaître...
Il y a cinq ans, lycée d'Anne Frank, 16h heure locale.
-T'étais pas en cours hier, t'as foutu quoi ?
-Roh j'avais la flem, je suis allée me balader.
-Toute la journée ?
-Au lieu de m'interroger Phil, tu ne veux pas plutôt me couvrir ? Genre dire que j'étais malade et tout, si on te pose des questions ?
-Oui, si tu veux, pas de soucis.
Au début c'est merveilleux, cette nouvelle vie. Mais tu as dus, toi aussi, ressentir l'ennuie profond de la routine. La parade quotidienne du « école-maison-sortie ». Je ne dis pas que je ne faisais rien, je dis juste que même la plus grande aventure n'ennuyait prodigieusement; moi j'aspirais à de l'adrénaline ! A une vie pleine de danger et d'exotisme ! Moi, je me voyais diriger un gang et être reine tout à la fois ! Alors, la nuit, je rêvais de cette vie là, je m'immergeais dans un autre monde où j'étais pleine d'audace, de charisme ! Le plus incroyable c'est que je vivais mes rêves, le vent sur mon visage et la sueur qui coule dans le dos, la crainte jouissive de me faire choper... tout était si réelle, si fort !
-Au faite, depuis quand tu te mets à tagger toi ?
-Quoi ? Qu'est-ce que tu raconte, je tague pas.
-Ah si, me mens pas ! Je t'ai vue cette nuit au parc. T'as dessiné une sorte de tortue ou je ne sais quoi, c'était bizarre...
-Tu me fais marcher, j'ai rien tagué du tout. D'abords, tu faisais quoi au parc en pleine nuit ??
L'ennui c'est que parfois j'avais l'impression que mes rêves devenaient réalité, comme cette histoire de tag. Ça m'inquiétait tellement que j'eus l'idée de me réveiller en pleine nuit pour voir si j'étais somnambule. C'était un samedi soir, je portais mon pyjama bleu ciel... Y avait le carillon qui sonnait...
Il y a cinq ans, chambre de Philévane Carlotti, 4h, heure locale.
BIP ! BIP ! - Clang !
-Hum... Suis dans la chambre, j'ai pas bougé... Y a quelqu'un ?!
-Oh, tu m'as entendu j'osais pas te réveiller.
-Qui est là ? J'vais allumer la lumière, j'vous préviens ! Et je peux aussi crier !!
-T'emballe pas Philou, c'est juste moi, Elliot. Tsé, t'es toujours aussi trouillarde.
Rêver sa vie est une chose. S'inventer des amis aussi. Mais que ce dernier se matérialise dans votre chambre et pour vivre votre double existence beaucoup moins !! J'eus beaucoup de mal à me calmer, tellement de mal qu'après l'avoir dévisagé, reconnu ma voix, mes yeux et même mes vêtements, j'ai hurlé de toute mes forces. Avant que papa n'entre, Elliot a bondi sur moi et est entrée en moi. Littéralement. La sensation était désagréable, mes os, ma peau, chacune de mes molécules, ont vibré à son contact pendant que j'apprenais à coup de flash que cette nuit Elliot avait escaladé une maison.
-Qu'est-ce que t'as ?!!
-Rien pa', un cauchemar, c'est tout.
C'était incroyable ! Imagines-tu ça ?! J'avais une sœur ! Ma sœur existait ! Comment ? Je n'en sais rien ! Alors oui, au fil des années, je finis par comprendre qu'Elliot n'était qu'une extension de moi-même, que je pouvais me multiplier comme cette fille dans le film de super héros que j'avais vu petite. Je me foutais bien de savoir comment tout cela fonctionnait, j'avais une sœur et une nouvelle vie à profiter. On réussit à vivre ainsi pendant trois ans, trois belles années où toutes sortes de rumeur courait à mon sujet. J'en reviens pas qu'on est tenu aussi longtemps, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Un matin je n'arrivais plus à fusionner avec Elliot, ce n'était pas la première fois que le « don » présentait des déficiences sauf que cette fois-ci ma mère nous surprit.
-C'est pas une sœur, ça, c'est un clone Philévane.
-Joue pas sur les mots, maman !
-Chéri vient ! Écoute Philou, tu sais que l'on est très ouvert à ce sujet ? J'ignore comment tu as fais, ça vient d'ailleurs certainement de tes parents d'origine, quoi qu'il en soit tu pourrais devenir comme ces légendaires tu ne crois pas ?
-Elle devrait même !
-J'ai entendu dire qu'une école va s'ouvrir, on t'y inscrit d'office. Oh je suis si fière de toi ma puce !! Fais moi un câlin !
Mes parents ne m'avaient pas rejeté, non, ils étaient même plutôt jaloux de ne pas ressembler à ces bonshommes en collants de la tv. Ils étaient membre du fan-club des légendaires, avec le badge et tout, c'est dire. Bien pour ça que j'avais rien dis, maintenant ma vie bien tranquille était terminée. Il allait falloir que je sauve le monde. Mais tout ça c'était y a deux ans...
De nos jours, Heroe's SUP, heure zéro.
Et voilà, c'est la fin de mon histoire, tu sais tout. J'ai trainé ici pendant deux ans à apprendre à gérer mon don, savoir manier une arme et à m'intégrer avec les autres héros en devenir. Au début j'ai vraiment, mais vraiment, galéré. Surtout à intégré l'idée que j'allais me battre pour les autres, trouillarde et lâche comme je suis, ce fut un concept très long à emmagasiner. Du coup j'ai raté ma première année, mais maintenant je gère mieux ma peur, mon invocation d'Elliot et il me tarde de voir une deuxième moi apparaître. Je me demande souvent combien de clone je vais pouvoir invoquer quand j'aurais finis ma scolarité... Trois ? Dix ? Assez pour construire une pyramide humaine, j'espère !
Et toi, comment t'as fais pour atterrir ici ?