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This is the world we live in." ▬ B.V

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AuteurMessage
Technologique
Brooke 3MAJ
Brooke 3MAJ


▌LOCALISATION : Dans le repaire des Légendes, dans la rue, ou encore enfermée dans son laboratoir high-tech.

FC
▌SUPER: Robot Rock {R.R
▌POWER: Technologie de pointe avec énergie cardiaque
▌LEVEL:
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This is the world we live in." ▬ B.V Vide
MessageSujet: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeSam 27 Avr - 1:12



Brooke Vaughan


Identité
Nom: Vaughan {Détail expliqué dans l'histoire}
Prénom(s): Brooke
Âge: Trente-deux ans
Nationalité: « Inconnue » de base, mais le gouvernement la revendique comme étant américaine, ça pète de l’avoir sur le CV du pays concerné.
Profession: Légende
Orientation sexuelle : Bisexuelle
Phobie(s) : Qu’il arrive quelque chose à sa fille ou à son « ex »


Identité Secrète

Année : //
Niveau : A compléter après le passage d'un admin
Super peudo: R.R, soit Robot Rock
Groupe : Légendes
Classe : Technologique
Combat : Plus à distance
Pouvoir : Technologie très avancée avec rattachement au cœur pour le fonctionnement {détail expliqué dans l'histoire}
Maîtrise : 10/10
Explication : Acier faiblement allié : 35NiCrMo16 : contient 0,35 % de carbone, 4 % de nickel, du chrome et molybdène en plus faible teneur. Cet acier présente une bonne tenue aux chocs ainsi qu’une haute résistance mécanique jusque 600 °C ; C’est en cela que sont fait les alliages des petits - et grands- robots
Le concept est plutôt simple, il s’agit de milliers de minuscule robots (chacun faisant à peine la taille d’une tête d’épingle en ce qui concerne les nano-tech') qui se coordonne tous ensemble de manière synchrone et très organisée. Par le biais d’un ordinateur plus ou moins gros, Brooke peut les manipuler à sa guise, en leur faisant prendre diverses apparences – bien que ce ne soit jamais définitif- telles que des dragons entièrement noirs – vu que ce c'est la couleur des micro-puces -, des motos ou encore une combinaison moulante de protection au cas où. Bien entendu, ces choses sont aussi utile que fragiles et si elles sont mises hors courses, il leur faut plus ou moins de temps avant de rebooter et d’être de nouveau opérationnelles. Il va sans dire que sans son ordinateur/ses micros-puces, Brooke pourrait se retrouver dans de baux draps –parce que c’est pas d’aligner 3 mouvements façons Jackie Chan qui débute qui la sortirait d’affaire, ahah.

Pour ce qui est de l'arsenal plus imposant, nous restons dans le domaine de la robotique mais de taille bien supérieure.
Brooke est spécialiste de la conception d’engins mécaniques en tout genre et a conçu plusieurs robots taillés comme des dinosaures. Des raptors notamment, mais aussi des plus petits pour les messages et un T-REX pour les interventions de terrains. On peut leur monter dessus et celui en forme de T-Rex pourrait même accueillir un pilote à l’intérieur (bon il pourrait ne pas voler mais c'est un poste de pilotage pour Robot Rock qui a des leviers de vitesses, ect pour le manier à sa guise.). Problème, ça prend de la place. Et pour le coup, même si elle peut les contrôler avec un ordinateur, Brooke serait vite dépassée si elle s’en retrouve coupée.
[UC]


✤ Si tu devais avoir...✤
(un seul sera disponible au début du jeu)

Une arme : Une épée ( et oui Madame n’est pas passionnée de l’époque de la piraterie pour rien, ahem.)
Un costume : Aucun
Un gadget : Un tazer en forme de pistolet ancien (histoire de faire peuuuur /PAN/)
Un moyen de transport : Ses robots


This is the world we live in." ▬ B.V Ne6gki

Caractère
Brooke ? Elle fume, elle boit, elle glande. Bref, Brooke elle peut parfois se comporter comme l’homme qu’elle n’est pas et n’as jamais été. C’est le genre à passer ses jours de repos affalé sur le canapé du repaire des Légendes pour jouer aux Jeux-Vidéos de Guerre ou de Baston tout en se goinfrant de chips et de Coca-Cola. Et ceci sans aucune élégance, soit dit en passant.

Mais bon, dès qu’elle prend en main son ocarina, attendez-vous à ne plus vraiment la reconnaître. Cet instrument, c’est presque toute sa vie, tout ce qui la rattache à son passé perdu. Oh, elle n’est pas dépressive, loin de là ! Juste, dès qu’elle joue un peu, elle devient nostalgique, et ça se voit, ça se lit facilement dans ses grands yeux bleus. Car elle ne sait pas mentir à ceux qui la connaissent bien.

En revanche, on ne peut lui ôter une qualité, c’est qu’elle n’est pas une faignasse. Une fois qu’elle a quelque chose à faire, elle s’y colle à 200% sinon plus ! Très appliquée dans son devoir, elle fait en sorte de ne pas décevoir qui que ce soit. Elle la première. Même si c’est dur. Bref, en résumé, c’est ça. Pour rentrer davantage dans les détails, il faut la décortiquer de haut en bas et inversement, si vous voyez ce que je veux dire.

La rouquine est d’une nature curieuse, et ceux, depuis toujours. Un rien peu l’émerveiller tout comme un méga feu d’artifice peu la laisser de marbre. Ce qui lui plaît vraiment à elle, c’est la nouveauté. L’apprentissage dans tous les domaines a également son favoritisme. Puisqu’elle a vécu pendant dix ans dans une salle aux murs blancs, uniquement éclairée par une lumière artificielle, elle a du tout découvrir de la « vrai » vie bien après et encore aujourd’hui elle estime ne pas avoir rattrapé tout son retard. Les lacunes, selon elle, elle les cumule, mais est-ce bien vrai pour autant ? Il n’y a bien que vous, qui serez amenés à la côtoyer de près ou de loin pour pouvoir affirmer ou détruire cette allégation. Je ne suis qu’une entité extérieure à sa vie, je la narre mais ne la connais pas aussi bien que vous. C’est ainsi. Bref.

Toujours avide de découvertes, donc, Brooke peut passer des heures voir des jours dans son laboratoire sans en sortir, au point que l’on s’interroge sur sa santé mentale comme physique. Et attention, n’essayez pas de la déloger de son antre lorsqu’elle se concentre au-dessus de papiers tatoués au charabia incompréhensible – enfin pour vous – ou derrière un masque de soudure, car qui que vous soyez, vous vous ferez méchamment rembarrer. Ainsi est-elle faite. Gentille, mais pas facile à approcher lorsque ce n’est pas vraiment le moment. Souvent, elle fait ça pour se défouler ou tenter d’évacuer, c’est toujours plus digne que de pleurer, pas vrai ? Non, c’est faux. Mais ça, elle ne sait toujours pas, malgré ses trente ans passés.

R.R, il lui arrive de craquer aussi, bien évidemment, elle est comme tout le monde. Ou presque. Mais ça arrive relativement peu et en général, elle ne se lâche que devant une autre Légende. Parce que eux mieux que quiconque savent ce qu’elle a vécue. Ils sont sa famille, même si aucun lien de sang ne les unis malgré tout. Peu importe ce point de détails, ils sont bien les seuls à pouvoir se vanter de la connaître sur le bout des doigts. Parce qu’au final, quand on a compris les bases, Brooke, elle n’est pas difficile à cerner ou à comprendre. C’est peut-être une tête avec une intelligence à faire pâlir Einstein, mais l’avantage avec elle c’est qu’elle ne prend personne de haut. Elle vit, tout bêtement. Avec ses peines, ses joies, ses amours et ses chagrins. Enfin, surtout ses chagrins, tout compte fait.

La rousse, il vous arrivera, si vous faites partie de ses « proches » de la voir blasée. Mais neuf fois sur dix, ce sera parce qu’elle a reçu de nouvelles photos de sa fille –ou qu’elle regarde son tatouage sur son avant-bras droit- et que même si ça lui fait plaisir, bah ça lui arrache le cœur en même temps. Elle a bien passé le cap de faire la fontaine dès que ses orbes céruléens glissent sur la surface d’une prise de vue, mais bon. Ça reste douloureux. Pour qui est-ce que ça ne le serait pas, enfaite ? Être privé du plaisir de pouvoir élever son seul enfant et avoir été comme « effacée » de la mémoire de son ex-compagne, c’est difficile à admettre pour n’importe qui. Il faudrait vraiment être insensible pour se fiche éperdument d’une chose pareille tant elle est cruelle et affreuse au possible. Ce que manifestement, Brooke n’est pas. Et est loin d’être, en plus de ça. Et oui, cette femme n’est pas un cadeau. Il faut avoir fait la guerre pour pouvoir la supporter, sans doute. Mais c’est dans son tempérament, de toujours vivre à deux cent pour cent et de le faire savoir à tout son entourage.

En parlant de ça, et comme déjà dis un peu plus haut, Brooke considère ses camarades Légendes d’une manière un peu particulière. Ils sont tous comme ses frères, effectivement. A ce titre, ils peuvent se permettre pas mal de choses avec elle, qui ne serait jamais mal pris par la délicate sylphide dont nous parlons actuellement. Prenons par exemple, le fait que Strider passe derrière elle et en profite pour lui mettre la main aux fesses … et bien Brooke ne le prendra pas mal, au contraire, elle en rira et ne se gênera pas pour lui rendre la monnaie de sa pièce ! Effectivement, elle est restée très joueuse... Ahem.

Et pour conserver cette parcelle de bonheur et protéger ce qui lui est cher, elle ne recule devant rien. Oui, vous avez bien lu, devant absolument aucune épreuve. Si elle doit infiltrer un réseau de prostitution, elle le fera ! Aucun problème avec ça, ce n’est pas comme si elle avait beaucoup de fierté ou encore d’amour propre. Ça fait bien longtemps maintenant qu’elle a appris à vivre sans ces deux trucs là. Et elle s’en porte aujourd’hui très bien.

Dernier détail, Brooke adore les animaux ! Elle a une petite ménagerie chez elle, dans le QG des Légendes, qui lui met aussi un peu de baume au cœur … Mais qui désespère ses compatriotes, parfois. Elle possède un chat sphinx, Sémaphore, un chien croisé Saint-Bernard-Dogue Argentin (ne me demandez pas comme c’est possible, j’en sais rien !), un perroquet baptisé Ulrick et enfin un furet qui lui n’a pas encore de nom… Pauvre bête.
Voici qui conclut ce petit descriptif, vous permettant de mieux vous plonger au cœur de l’univers pour le moins irisé fade de cette Légende. Hum ? Quoi, vous en voulez encore plus ? Ahah, dans ce cas, il va vous falloir prendre votre mal en patience mes chers amis et aller par vos propres moyens la rencontrer. Qui sait, peut-être aurez-vous ensuite d’autres points de vue à m’exposer ? J’en serais … ravie.


Maternelle ✤ à l’écoute ✤ Sure d’elle ✤ Empathique ✤ Joviale ✤ Cordiale ✤ Sympathique✤ Avenante ✤ Amie des bêtes ✤ Patiente ✤

Vulgaire ✤ Hautaine (parfois) ✤ Critique (quand elle est de mauvaise humeur) ✤ Sarcastique ✤ Cynique ✤ Aucun sens de l’orientation ✤ Piplette (quand elle est stressée) ✤ Agressive (lorsqu’elle a mal) ✤ Violente (si on la cherche trop un coup de poing est vite parti) ✤ Ne s’assume pas encore tout à fait ✤

Autre détail ? Brooke souffre d’un problème cérébral. Oh, pas grand-chose, mais elle a parfois quelques pertes de mémoires instantanées. Comprendre par-là que si elle a des clés en main et qu’elle les pose tout en pensant à autre chose, elle peut très bien ne plus se souvenir de l’endroit où elle les a posé juste avant – merci les scientifiques qui on fait mumuse avec ses neurones. Elle finira par les retrouver oui, mais c’est le genre de petit détail chiant qui pourrisse la vie pile quand il ne faudrait pas, voyez-vous ? Espérons que ça ne lui arrive jamais en pleine intervention.
https://www.youtube.com/watch?v=hEqS_HDh_Ss&feature=endscreen

Physique
Couleur de peau ::
Clair, mais légèrement irisée d’un voile d’ambre lorsqu’elle reste longtemps au soleil
Couleur d'yeux ::
Bleu ciel
Couleur de cheveux ::
Roux très pigmenté
Taille ::
La miss fait 1m72 très exactement!
Corpulence ::
Plutôt mince, même si elle est loin d’être une mannequin soyons clairs
Traits particuliers ::
Une cicatrice imposante partant du dessous de la cage thoracique jusqu’au bas-ventre

Histoire
Prologue

Ils sont tous là. Pas un mot n’est prononcé et pourtant le silence est loin de régner ici-bas. Chacun sait ou est sa place et s’empresse de la rejoindre tandis que leur plan se met en marche. Leurs blouses immaculées bousculent l’air, créant ainsi une ambiance digne des films d’horreurs les plus angoissants de votre génération. L’attente est palpable, et insupportable. Ils attendent, impatiemment, les ongles rentrés dans leurs paumes, ne lâchant pas des yeux le minuteur juste au-dessus de leur impressionnante trouvaille. Dix secondes avant que tout ne s’ouvrent. Dix secondes avant que leurs recherches n’aboutissent enfin. Ils sont surexcités bien qu’ils ne le montrent pas. L’angoisse et la terreur occupent, en bonnes jumelles, une place équivalente dans leurs consciences à tous et toutes, à celle du sentiment cité juste avant. Ils ont à la fois hâte de découvrir ce qui se cache derrière cette chose étrange, au moins autant que de la détruire.

Ils savent bien qu’ils n’auraient jamais dû y toucher. Qu’ils auraient dû immédiatement la ré-enterée lorsque leurs fouilles l’ont exhumée après deux ans d’investigation dans ces montagnes reculées. Ce que c’est exactement ? Ils n’en savent rien. Ils sont humains. Et comme tout être dotés d’une faculté de raisonnement propre, ils n’ont pas envie de s’arrêter en si bon chemin, maintenant que leurs curiosités malsaines dévora tout entier leur sens de l’éthique.

Tout semble fonctionner au ralenti, si bien que c’en est insupportable pour tout le monde. Ils brûlent de voir leur soif d’interrogation enfin désaltérer. Le Pentagone les a laissés mener leur ambitieux projet en débloquant des fonds dont personne n’aurait pu soupçonner l’existence auparavant.

Ou sommes-nous, au fait ? C’est vrai, j’avais omis de le préciser, pardonnez-moi. Actuellement, nous nous trouvons à deux mille mètre sous la surface de la terre, à Pompéi, ville abritant cette morbide attraction que sont les corps prisonniers de la couche de cendre volcanique rejetée par le Vésuve il y a plus de mille cinq cent ans. Tiens, d’ailleurs, parlons-en, de lui. Car c’est sous sa croute terrestre que nous nous trouvons. Vingt-quatre mois auparavant, une étrange signature thermique avait alerté les détecteurs placés tout près de ce canon à lave. Craignant une nouvelle irruption de ce volcan, qui se serait sans doute avéré dévastatrice pour bien des personnes, une petite équipe de spécialités en tout genre avait été mise sur pieds et envoyée dans les entrailles de la bête dont on était certain du sommeil.

Il leur fallut plus de sept mois pour parvenir jusqu’au point de chaleur qui affolait leurs radars ultrasophistiqués pour l’époque. Et lorsqu’ils parvinrent enfin à percer l’étau de roche qui les empêchait d’avancer davantage, ils tombèrent des nues. Non, ce n’était pas le volcan qui se réveillait, mais tout autre chose. C’était d’un autre ordre, sinon d’un autre âge. L’un des aventuriers essayât de toucher l’objet scintillant et vu immédiatement réduit en cendre. C’était affreux mais donnait au moins un point de départ aux recherches ; il fallait refroidir la victuailles. Heureusement que la science débordait de solutions en ce début des années soixante-dix, lorsque la course à l’armement entre les États-Unis et la Russie était à son paroxysme.

Les chercheurs parvinrent donc, avec une grande quantité de produits et après moult efforts conclut par des échecs, à faire baisser la chaleur irradiant de cette immense plaque dorée. Par la suite, mais également motivés par une grande prudence, ils examinèrent les symboles qui se trouvaient gravés à la surface de ce trésor encore empli de mystère. C’était tellement étrange… Personne n’était capable de déchiffrer dans l’immédiat les runes que leurs yeux parcouraient nuit et jour, par équipes se relayant dans ce centre monté à la vas vite, dans les veines même du Vésuve. C’était très risqué, mais pas autant que de perdre une seule minute d’examination pouvant a tout instant révélé un secret encore inconnu aux yeux de l’humanité toute entière.

Les meilleurs experts furent convoqués sous les termes du « Secret Défense » par le Pentagone. Latin, Vieux Norrois, Égyptien ancien, Dalmate ragusain et végliote et bien d’autres langues mortes furent testées séparément puis combinés et compressées ensembles pour essayer de déchiffrer ce dialecte étranger à toutes civilisations connues jusque-là. Ça ne donnait rien, les tentatives avortèrent absolument toutes.

C’est finalement la plus jeune recrue du groupe qui finit par percer, involontairement, le secret bien gardé de cette plaque. Les mathématiques. C’était la solution. Par un test mené par le simple jeu du hasard, elle comprit que chaque symbole correspondait à un chiffre et rapidement, fit le lien avec l’alphabet actuel. Lorsqu’elle avait commencé sa minuscule enquête, elle était persuadée d’avoir tout faux, de A, à Z. C’était juste histoire de se donner constance dans le travail et faire croire qu’elle bossait aussi. Elle avait tort. Elle résolvait l’énigme.

Le premier mot qui apparut aux yeux de tous par cette machination ? Klong.

Et nous les retrouvons, là, après plusieurs intenses années de recherches sans garantie de résultats. Ils se doivent de le faire pourtant, pour leurs patrons mais avant tout pour leurs convictions d’hommes et femmes de sciences. Ils sont l’élite, ils ne peuvent, sinon ne veulent échouer. C’aurait été bien trop leur demander. Leurs égos ne l’auraient probablement pas supporté. Les machines qu’ils ont réunies commencent à émettre des sons forts peu rassurants, comme si elles étaient vivantes et avaient conscience de la douleur que la plaque doit leur faire subir pour tenter de l’utiliser. Cette technologie n’est pas à la hauteur. Enfin, pas totalement. Et pourtant, elle est la meilleure de son temps.
Les lueurs bleutées serpentent sur les parois tandis que des crissements stridents résonnent partout alentours, forçant les spectateurs-acteur à protéger leurs oreilles de leurs mains et froncer les sourcils pour ne pas être aveuglés pas la lumière trop criarde.

Cinq secondes.

Leurs blouses volent dans leurs dos sous la puissance que dégage cet immense vestige dont on ne connait que le mode d’utilisation. Et encore, vaguement. La pression qui s’installe bientôt dans l’enceinte du centre de recherche, creusé à même la pierre, soumet toutes les personnes présentes à son courroux. Leurs corps sont fragiles, ils sont du mal à prendre sur eux. C’est époustouflant, tant de puissance… A croire que la plaque va les engloutir tous autant qu’ils sont. Tel un rituel de sacrifices Maya. Certaines paires de lunettes se fendent en deux tandis que d’autres tombent dans l’inconscience et roulent sur le sol, ne pouvant être témoin de l’époustouflante réussite de tout ce dur labeur accompli non sans flancher certaines fois. Deux secondes.

Un éclair tranche soudainement les flux lumineux avec violence, ne s’arrêtant qu’en ayant touché le mur de pierre dans le fond de la salle. Trois scientifiques ont été carbonisés sur place et deux autres ont été touchés grièvement. Qu’est-ce donc cette chose qu’ils ont tant tenus à réveiller ? Maintenant que certains font le point de toute cette folie, ils prennent conscience de leur erreur et aimeraient vraiment faire marche arrière. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

Au sol, une chevelure flamboyante et emmêlée est secouée vivement par les caprices de l’air projeté ici, parvenu on ne sait trop comment par l’intermédiaire de cette chose paraissant faite d’Or. Le verre droit de ses lunettes est fissuré mais elle s’en fiche, ses yeux verts scrutent la lumière, se fichant de prendre le risque de finir aveugle. Elle s’appelle Helen Sharpman, elle a vingt-sept ans, et elle n’écoute pas les cris de son collègue juste à côté d’elle, qui lui somme de protéger sa vue tant qu’elle le peut encore. Elle est absorbée par ce qu'elle voit. Depuis combien de temps travailles-t-elle d’arrachepied sur ce projet ? Là, tout de suite, elle ne le sait plus vraiment. Une seconde.
Une explosion retentit, la forçant à se protéger de ses bras, passés au-dessus de sa tête. Sa joue contre le sol, elle attend que la déflagration vienne la faucher, assumant jusqu’au bout ses inepties scientifiques. Mais pourtant, rien ne se passe. Alors, elle relève un œil curieux, tout comme ses autres nombreux collègues qui se relèvent tous un à un dans ce lieu dévasté, presque similaire aux ruines d’un village après le passage d’une armée ennemie. Ils sont tous debout maintenant, scrutant, curieux, ce qui se passe sous leurs iris multicolores.
La lumière devient de moi en moins agressive et il semblerait que la détonation soit retenue par une espèce de champ de force présent au-dessus de la coupelle brillante. Une bulle, semblable à une fragile création de savon, y est reliée. Peu à peu, son diamètre diminue, jusqu’à disparaitre totalement dans un ultime souffle lumineux. Les hommes en blanc se sont caché les yeux pour la dernière fois.

Tout est de nouveau calme, plus rien ne se passe. Les machines ont fondues, pourtant. Auraient-ils échoués ? Seule une légère fumée, présente sur la plaque, comme une étrange auréole, témoigne de ce qui a bien pu se passer ici-bas. Aucun mot n’est échangé, la déception commence à officier ici-bas, entre eux.

Mais non. Soudain leur ouïe perçoit quelque chose. On aurait dit … des pleurs. Des sanglots d’enfants, non de bébé ! Mais diable, que ferait un nourrisson dans un lieu pareil ?! C’est impossible, insensé !

Helen se relève alors et, toujours dans ses convictions propres, s’avance lentement vers la plaque, les mains ramenées sur sa poitrine. Elle préfère agir avant l’un de ses « collègues » et amis, afin d’être certaine d’avoir les premières images de leur réussite commune. Pourtant, alors qu’elle grimpe sur la plaque tiède, faisant fi des « Helen ! Arrêtes ça ! » de son plus proche allié, elle observe l’étrange brume se dissiper et dévoiler à son regard émeraude le corps gesticulant et potelé d’un nouveau-né, effectivement. D’abord interdite par ce qu’elle voit, c’est tendrement qu’elle s’approche, ôte sa blouse et en couvre le nouvel arrivant soulevant plein de question rien que par sa simple présence. Instinct maternel oblige, elle le prends tout contre son opulente poitrine et commence à le bercer, en chantonnant une berceuse dans sa langue maternelle, l’anglais.

Le petit être se calme immédiatement et se calle contre le buste d’Helen, qui sourit. Elle entame un demi-tour, descend de la victuaille dorée et s’éloigne juste à temps pour ne pas être touchée par un éclat de la plaque, qui vient tout juste de se fendre en plusieurs morceaux après un horrible chuintement. L’anglaise sursauta mais calma bien vite son cœur en se souvenant de ce qu’elle a contre elle. Un nouveau sourire et elle retourne vers les autres personnes de sciences. Non, ils n’ont pas échoués. Ils ont réussi. Quoi ? Elle n’en sait encore rien. Mais elle est persuadée que l’avenir le leur dira bien un jour. Tant pis que la coupole se soit brisée, ils ne repartent pas les mains vides. D’où vient cet enfant et comment est-il parvenu jusqu’ici ? Cela, c’est encore à eux de chercher avec le peu d’indices d’ils possèdent. Mais ils y parviendront, tous ensemble. Helen en est absolument convaincue.

Toutefois, il lui fallait encore affronter son plus intime ami, son fiancé. Derreck. C’est lui qui, tout du long, l’avait mis en garde et qu’elle n’avait pas écouté une seule fois.
Il s’approche furibond, et entame un sermon digne de toute la fureur des Dieux.
    « Helen ! Tu es complétement folle ma parole !
    -Je ne vois pas pourquoi tu dis ça. Réplique-t-elle en protégeant instinctivement le nourrisson d’un mouvement de pivot vers l’arrière.
    -Oh que si tu le sais ! Va immédiatement reposer cette chose ou tu l’a trouvée ! Tout de suite !
    -Comment ?!
    -C’est peut-être un monstre et nous ne pouvons pas prendre de risque inutile et … »
Il n’a pas le temps de continuer sur sa lancée qu’une gifle bien sentie vient caresser sans douceur sa joue gauche. La tête penchée sous l’effet du coup, il ne comprend pas bien ce qui vient de lui arriver. Sa fiancée vient de le frapper ? Il lui faut un petit temps avant de bien appréhender la situation. Helen le regarde droit dans les yeux, les siens paraissant prêts à le fusiller sur place.
    « Redis encore une chose pareille et ce n’est plus la peine de m’approcher, tu m’entends ? S’il y a bien une chose que je sais, c’est que ce n’est pas ce nourrisson le monstre Derreck, c’est toi ! »
Elle avait asséné cette phrase avec tant d’assurance que personne n’osât la défier d’agir autrement. Contournant l’homme qui partageait alors sa vie, la rouquine se dirige vers le secteur médical du centre de recherche, une nuée de collègues curieux sur ses talons. Derreck quant à lui, passa une main distraite sur sa joue douloureuse et observa en silence les ruines de la plaque qui gisait maintenant devant lui comme la chose la plus inoffensive qui soit. Il ferme les yeux et baisse la tête. Seigneur Dieu, quel crime avaient-ils donc tous commis ?...

Livre I -

Une salle, blanche. Des murs, blancs. Un lit, blanc. Pas de fenêtre. Un espace presque vide. Voici à quoi se résume la vie de ce petit être, au milieu d’une pièce rectangulaire. Une touffe roussâtre se perche au-dessus de sa tête tandis qu’un large et épais pansement parsème son front et son œil droit. Pourtant, ça ne semble pas le déranger plus que ça. On dirait presque qu’il a l’habitude de ce genre de chose. Enfin, c’est peut-être le cas, après tout.
    « Je m’ennuie. »
On devine que l’arrière de son crâne est rasé. Le reste de sa chevelure, en bataille, lui donne l’air d’un petit ananas rouge hirsute. Sans doute le tissu médical dissimule-t-il la trace d’une opération récente. Oui, il doit sans doute s’agir de cela. Son unique œil bleu laisse entrevoir une certaine forme de lassitude. Pourtant ce petit bout d’humain ne doit pas avoir plus de sept ans, grand maximum. Malgré tout, son agape libre inspecte pour la trois-cent cinquante septième fois de la journée l’imbrication parfaite des deux lego qu’on lui a laissés depuis qu’il s’est réveillé. Il finit par lâcher son jouet et son attention se dirige maintenant vers le plafond, blanc lui aussi. L’enfant soupir.
    « Je m’ennuie. »
Derrière une vitre teintée, un scientifique observe ce qui se déroule devant lui. Un sourire fin étire ses lèvres alors qu’il porte tout son intérêt sur son petit sujet.
    « Je m’ennuie. »
L’expérience est une réussite. Brooke est une réussite.
A son âge, le sujet de devrait pas ressentir « l’ennui ». Ce sentiment ne s’acquiert que bien plus tard, avec les années d’expériences. pourtant, lui le ressent, de manière intuitive. Les scientifiques sont parvenus, tout en conservant ses manies enfantines, à faire évoluer son système nerveux à la manière d’un adulte, ou au moins d’un adolescent en pleine fleur de l’âge. C’est magnifique, un pas de plus vers l’atteinte des espoirs de l’armée américaine de cette époque. Concevoir des enfants éveillés très tôt au besoin de batailler et de protéger était un projet déterminant pour le Pentagone, qui, bien entendu, se gardait d’en parler à la presse ou au public. Question d’éthique, probablement. Ahah.

Et puis cette gosse-là n’est pas comme les autres. Depuis son arrivée ici, avant même que l’on ne touche à son cerveau, elle était différente. Une équipe d’expédition scientifique avait ramené un nourrisson avec eux, de leurs fouilles dans les entrailles du Vésuve. Le bébé ne présentait, d’apparence, pas de malformation particulière ou tout autre chose qui aurait pu l’identifier comme inhumain… Et pourtant. Lorsque les « témoins de la plaque » comme ils aimaient se faire appeler, décrivirent les circonstances d’obtention de ce morceau de chair vivant, il fut immédiatement réexaminer sous toutes les coutures, et ceux, tous les jours. Il ne connut jamais rien d’autres que cela. On lui avait appris à lire et à compter très tôt, des lors que les médecins avait exprimé le souhait de triturer un peu ses neurones. Succès, comme toujours.

L’enfant – qui s’était avéré être une petite fille – avait su lire à cinq mois, marché à neuf. Elle avait énormément d’avance sur tous ses compagnons du même âge, mais n’en faisait pas un complexe. Enfin, quoi de plus normal puisqu’on ne lui a jamais dit qu’elle était hors norme. Et on ne peut craindre ce que l’on ne connait pas, n’est-ce pas ?

Au départ, on pensait lui imputer – ou plutôt à la plaque l’ayant amené ici – le fait que le Vésuve était éteins depuis bien longtemps. La plaque semblait stagner ici depuis des dizaines sinon des centaines d’années ! Alors, on s’orienta sur la possibilité que l’éruption meurtrière de Pompéi, en l’an 76, pouvait également lui revenir. Mais une question se posait, venant à chaque fois balayer les théories toutes plus hasardeuses et ridicules les unes que les autres… Ce n’était qu’un bébé. Comment un nourrisson aurait-il pu faire une chose pareille ? Surtout qu’elle semblait grandir le plus normalement du monde, alors une quelconque hypothèse sur une cessation de croissance était tout bonnement impossible. Ce genre de pensées furent donc mises de côté, mais l’on conserva malgré tout la petite, histoire de l’avoir sous le coude si un jour, un quelconque phénomène se matérialisait près d’elle.

Elle fut baptisée « Brooke ». Oh, rien de très recherché puisqu’il s’agit seulement des initiales des noms de familles des six scientifiques principaux se revendiquant comme ses « inhumateurs ». Les autres avaient soient été mis hors-course –par bien des méthodes – soit avait abandonnés l’idée de vouloir participer à quelque chose d’aussi affreux, selon leurs propres termes.

Brovard. Reyjson. Oswald. Ollute. Kavinsky. Egot. Les six hommes qui rythmèrent son existence, avec une proximité plus ou moins établie. Ça sonnait toujours mieux que « Vestige 43 », qui fut tout de même son nom pendant sept mois. Pas de nom de famille en revanche, il ne fallait pas abuser. Ce n’était « qu’un » sujet d’expérience, elle n’avait pas encore beaucoup de valeur aux yeux de tous. Sauf peut-être …

Retrouvons la petite, deux semaines plus tard. Elle est assise à même le sol, les jambes tendues, les bras le long du corps. Dans sa robe médicale blanche, elle ne bouge pas et se contente de fixer un point invisible, la tête légèrement inclinée vers l’avant. Elle fait cela depuis qu’elle est réveillé, tout comme hier, et avant-hier et avant-avant-hier, et cetera…
Puis, un « clic » retentit, tirant l’enfant de son apparente torpeur. Elle tourne la tête vers la porte, sans doute peu habituée à ce que l’on vienne la voir. Mais il faut bien un début à tout. Une silhouette, fine et élancée, apparait soudainement dans l’embrasure de la sortie. Son regard herbeux croise celui entièrement bleu de la gamine et immédiatement, elle se jette sur elle, la prenant dans ses bras dans une douce accolade. Brooke n’est pas familière à ce genre de pratique. Que se passe-t-il ? Elle voudrait paniquer mais n’y parvient guère. EN réalité, elle voudrait surtout comprendre. Qui est cette personne ? Son visage devient otage d’une douce paire de main à l’agréable contact et elle dévisage la nouvelle arrivante, car oui, il s’agit bel et bien d’une femme.
    « Oh, ma petite je t’ai enfin retrouvé ! Je…
    -Plus un geste ! »
Avant même que l’étrangère n’ai pu finir sa tirade, on la tire brusquement en arrière, loin de la roussette. La porte se referme en un fracas incroyable. L’ingénue se redresse sur ses deux jambes, encore choquée par ce qu’il vient de se passer. Elle s’approche de la porte et y colle son oreille, comme la fillette curieuse qu’elle se doit d’être. Effectivement, deux signaux vocaux lui parviennent. Il y en a un très doux, malgré l’hystérie capté ; quant à l’autre, il est sombre et froid, mais pas moins énervé pour autant.

Même si Brooke comprit ceci, elle n’en en revanche en aucun cas vent des mots précis utilisés lors de cette joute verbale. Vous voulez savoir de quoi il en retourne ? Fort bien, je vais combler votre curiosité, dans ce cas de figure ô combien obscur. Ecoutez-bien car il n’y aura point de répétition.

L’homme, épais de carrure, tiens fermement les deux poignets de sa comparse, qui se débat pourtant comme un beau diable.
    « Mais que fais-tu ici bon dieu ? Et comment t’es-tu procuré un pass d’entrée ?!
    -Tu n’imagine pas tout ce qu’une mère peut faire pour retrouver sa fille Derreck !
    -Mais enfin cesse tes inepties Helen ! Tu n’es pas sa mère ! Je... Elle n’est même pas humaine !
    -Ça tu n’en sais rien ! Vous la parqué comme un animal donc forcément que oui elle ne peut se montrer humaine, mais je suis certaine qu’avec les bonnes méthodes nous pouvons …
    -Ce projet ne te regarde pour l’instant plus.
    -Je sais, tu m’en a délibérément écarté !
    -Faux ! C’est le Pentagone qui a constitué l’équipe de suivi, ne te fourvoies pas.
    -Oui bien sûr, c’est ça. Fit-elle, loin d’être convaincue Et tu m’as quittée parce que le Pentagone te l’a demandé aussi j’imagine.
    -Helen…
    -Comment avance le projet ?
    -…Bien. Les résultats sont satisfaisants mais…
    -Mais ?
    -Son évolution commence à stagner sans que l’on en ait identifié la raison. »
Un petit silence se forme entre les deux adultes, maintenant tous les deux libres. Ils se jaugent du regard puis contemplent tour à tour les murs, pour essayer vainement de dissiper cette gêne qui les prend aux entrailles. Enfin, c’est Sharpman qui perce l’abcès naissant.
    « Laisse-moi la voir.
    -Tu sais que c’est impossible
    -Je peux vous aider.
    -Comment ?
    -Tu verras si tu me laisse entrer.
    -Je n’en ai pas le droit.
    -On a toujours le droit lorsque l’on est quelqu’un comme toi.
    -… »
L’argument d’Helen parut faire mouche. Elle remonte ses lunettes sur le bout de son nez, presque dédaigneuse. Elle sait qu’il va céder à sa requête et en jubile d’avance. Finalement, comme convenu implicitement, il passe sa propre carte dans la fente du lecteur et rouvre la porte doucement, ne voulant pas effrayer ou blesser la petite, enfermée là.
    « Tu as cinquante minutes. Si effectivement il y a une évolution quelconque, je me débrouillerais pour que tu puisses venir la voir … de temps en temps. »
Et il avait refermé la porte. Qu’importe ses airs graves ou supérieurs, Helen passait au-dessus de tout cela. Elle parcouru rapidement la pièce du regard et n’eut aucun mal à dénicher Brooke, qui s’était cachée maladroitement sous son petit lit blanc. Tendrement, elle s’agenouilla près du mobilier et, avec un sourire sincère lui dit :
    « Bonjour. Tu veux bien venir me voir ? »
La petite obtempéra sans rechigner outre mesure et sortie de son hypothétique cachette. Pourquoi elle avait fait cela ? Elle-même l’ignorait. C’avait été … une sorte d’instinct qui l’avait prise entièrement au corps et rien de plus. Une fois sur ses deux jambes, elle regarde l’adulte avec un regard neutre.
    « Vous êtes qui ? » demande-t-elle, très intriguée.
Cela la changeait de son quotidien, alors elle voulait en avoir un maximum. Déjà à cet âge, sa volonté d’emmagasiner les connaissances paraissaient sans limites. Comme si elle avait dix ans de plus, elle se questionnait elle et le monde entier, à la recherche de réponses qui parfois, n’existait pas. Son homologue la prend alors doucement dans ses bras et la pose sur le rebord de son lit avant de s’assoir près d’elle. Encore un beau sourire de sa part, illuminant son visage d’ange par-delà ses lunettes épaisses.
    « Moi ? Je suis ta maman. »


Livre 2 -

    « Ma maman ? »
L’enfant avait alors penché sa tête sur le côté, ne comprenant pas la signification de ce mot, si étrange qui venait de résonner à ses tympans. Helen afficha un sourire devant l’étonnement de sa « fille » et la serra tout doucement contre elle, en lui chuchotant à l’oreille.
    « Oui, tu es mon précieux petit ange. »
Brooke étendit donc ses bras pour essayer de mettre un petit peu d’espace entre elle et la dame en blouse blanche. Non pas qu’elle n’appréciait pas mais … elle voulait juste des réponses de manière imminente.
    « Ça veut dire quoi ?
    -… Que c’est moi qui t’ai donné la vie. Répondit Sharpman après un court temps d’hésitation.
    -Comment ça ?
    -Hum… Disons que tu es née de moi. » renchérit l’adulte, pour poser les bases de son mensonge.
La minuscule roussette avait alors regardé le ventre couvert de couches de vêtements chaud de son homologue et, timidement, y avait posé une main avant de demander, le plus candidement du monde :
    « Ça veut dire que j’ai été conçue ici ?
    -Oui, tu as vu juste ! » Fit la scientifique, ne pouvant réprimer un petit rire devant la spontanéité de la gamine.
Mais ce qui vint après gâcha un tantinet le moment présent.
    « Mais alors, si tu es ma maman… Il est ou mon papa ? »
Brooke ne connaissait rien de la vie. Seulement les bases. Elle savait que pour qu’une vie soit créée, il fallait que deux autres s’unissent. Au-delà de ceci, c’était assez flou, pour ne pas dire abstrait, a ses petits yeux de jeune enfant. Elle avait donc soif d’une connaissance qui l’empêchait de contenir en elle les questions souvent embarrassantes qui pouvaient en sortir. C’était comme ça. C’était Brooke. C’était un succès.

Le cœur d’Helen manqua un battement devant cette demande fort peu orthodoxe, mais elle se reprit bien vite. Après tout ce qu’elle avait enduré pendant ces sept dernières années de recherches, ce n’était pas ce genre de chose qui allait la faire flancher. Ses pensées allèrent tout d’abords vers Derreck, son ex-fiancé. Puis, profitant que sa frange masque ses yeux et l’éclair de tristesse qui l’avait traversé, c’est avec une voix monocorde qu’elle accorda une réponse digne de ce nom à Brooke. Même si c’était inventé de toute pièce.
    « Il est mort, ma chérie. Je suis désolée. »
La petite rouquine parut perplexe, sinon décontenancée. Mais l’adulte ne se perdit pas en palabre inutile et la reprit immédiatement dans ses bras, comme pour la rassurée d’une chose qu’elle ne parvenait pas à appréhender correctement.
    « Mais ne t’en fais pas, moi je suis toujours là. Et dorénavant, je vais m’occuper de toi, c’est promis. »
Les petits doigts de l’enfant s’accrochèrent à la blouse tiède d’Helen. C’était bizarre, cette sensation d’avoir des papillons dans l’estomac. Bizarre, mais pas désagréable pour autant. Elle ferma le seul œil non masqué par un bandage et se laissa aller à l’étreinte toute entière, pour la première fois de sa vie. Elle venait de prendre sa première leçon d’humanité.

En passant par hasard la main dans l’une de ses poches, Helen sentit alors les courbes d’un peigne fin. Elle ne se souvenait plus qu’elle en avait pris un, mais soit, ça pouvait toujours lui servir. Redressant avec une infinie tendresse le visage de ce petit être fragile vers le sien, elle lui demanda, toujours avec un lumineux sourire :
    « Est-ce que je peux te coiffer, dis-moi ?
    -… C’est quelque chose que font les mamans ?
    -Ahah, oui, très souvent même ! Ria Helen
    -Alors d’accord. »
Ainsi, Brooke se retrouva sur les genoux de l’adulte qui fit très attention à discipliner sa chevelure ébouriffée, aux endroits où elle en avait encore. En examinant de plus près le bandage entourant le crâne de la petite de manière discrète, elle ne put s’empêcher d’avoir le cœur gros. Que lui avaient-ils tous fait, durant tout ce temps ? Elle se promit pourtant de ne pas chercher à savoir, connaissant trop bien son tempérament tout feux tout flammes au cas où les réponses ne lui conviendrait pas le moins du monde ; ce qui risquait fort d’être le cas. A la place, Helen se jura d’essayer de donner à cette petite vie d’outre-Terre une existence plus confortable que celle qu’elle avait connu jusqu’à présent. Tout en restant dans la logique scientifique, elle n’avait pas non plus tourné le dos à sa profession, malgré les déboires rencontrés.

Les beaux cheveux de la minuscule rouquine bien lissés et démêler après une vingtaine de minutes de soin tirèrent un sourire satisfait à l’adulte.
    « Comme tu es belle, Trésor ! »
Brooke ne comprenait pas, mais elle décida de poser la question un peu plus tard, sentant qu’un tel moment privilégié pouvait tout aussi bien ne jamais avoir de nouveau lieu avant un bon moment. Autant profiter au maximum, n’est-ce pas ? Son œil céruléen rencontra ses ainés un peu plus haut, sur le visage de sa bienfaitrice alors que cette dernière lui proposait encore quelque chose de nouveau à faire.
    « Et si nous allions un peu nous promener dans les locaux ? »
Il restait environ une demi-heure à Helen pour prouver le bienfondé de sa théorie à ses autres collègues masculins mais avant tout à Derreck et son égo surdimensionné. Elle avait raison, elle le savait. Il fallait maintenant le leur prouver. La petite rousse la laissa attraper sa main dans la sienne et elle l’entraina, tout doucement comme toujours, par-delà la fameuse porte qu’elle n’avait encore jamais traversé de manière consciente, autrement que sur un brancard revenant de bloc opératoire. Brooke découvrait une toute autre facette de son univers pour la première fois de son existence. Elle pensait que c’était cela que l’on appelait l’abondance. Elle était dans le faux mais ne le savait guère encore.

Il y avait pleins de longs couloirs et chacun d’entre eux possédaient des dizaines et des dizaines de portes, tantôt ouvertes et tantôt fermées. Plusieurs salles de laboratoires, de diverses spécialités se trouvaient là, telles de multiples cavernes d’Ali-baba pour n’importe quel œil novice et inexpérimenté. Ces qualificatifs convenaient parfaitement à la Brooke de l’époque. Son unique iris dévoilé semblait briller devant toutes ces choses qu’elle ne pouvait même pas s’imaginer en rêve ! C’était très impressionnant pour une si petite chose d’être confronter de la sorte à tant de découvertes d’un seul coup.

Elle comme Helen ne virent pas les trente minutes passées, à errer ainsi, main dans la main à travers ce complexe scientifique qui ne se limitait maintenant plus à une simple salle blanche entourée de mystère. Elle n’avait pas envie d’y retourner, pas maintenant. Mais Brooke savait aussi qu’elle n’avait pas d’autre choix. C’était le prix à payer si elle voulait espérer pouvoir recommencer un jour un tel périple. L’emprisonnement.

Seulement, alors qu’elles prenaient toute les deux le chemin du « retour », lentement, la plus petite rousse vit son attention attiré par un duo peu orthodoxe. En passant devant une salle aux allures d’ordinateur géant tant les murs étaient parsemés de fils en tout genre. Lâchant la main d’Helen, l’enfant s’était engouffré dans cette salle, ne laissant pas le temps à sa nouvelle tutrice de la stopper à temps. Elle parvint derrière deux hommes semblant en profond désaccord à propos de quelque chose de précis.
    « Mais puisque je te dis que les branchements devraient être inversés ! C’est comme ça que le prototype va fonctionner !
    -On a déjà testé trois de tes propositions jusque-là et aucune n’a fonctionné alors maintenant laisse-moi faire comme je l’ent…
    -Vous avez tort tous les deux. » Trancha la petite voix de Brooke qui pourtant imposa le silence.
Les deux hommes voulurent répliquer, mais Sharpman, qui arrivait juste derrière, leur fit signe de ne pas prononcer un mot de plus. Brooke éveillait intuitivement son affinité particulièrement élevée avec la technologie, quand bien même elle n’y avait jamais touché auparavant. Mais c’était ainsi, elle ne pouvait faire autrement. Elle avait ça dans le sang. Et les tribulations des hommes de sciences sur son cerveau n’avaient sans doute rien fait pour éteindre cette faculté innée.

Sans même demander l’autorisation aux deux hommes adultes, la petite parvint jusqu’à l’objet de leur précédentes querelles et, armée de ses petits doigts, inversa seulement deux fils à l’intérieur d’un boitier ouvert sur une sorte de robot araignée.

Immédiatement, et malgré les semblant de protestations des ingénieurs, l’engin se mit à bouger, sans aucun bug à signaler. Les plus grands affichèrent des mines déconfites devant ce prodige et Helen cru que sa mâchoire allait se détacher du reste de son anatomie. Surtout lorsque Brooke se retourna vers elle avec un grand sourire pour lui manger le visage et lui dire :
    « Tu as vu maman ? J’ai réparé le robot ! »
A partir de ce jour, Helen put rester auprès de Brooke autant qu’elle le désirait et l’enfant put recevoir des outils de construction d’un tout autre niveau que les lego ; il est bien sur question de produits mécaniques pour la conception de machines. Son destin commençait à s’écrire lentement.

Livrer 3 -

« Comme je suis fière de toi ma chérie ! »
C’était la seule phrase qui était sortie de la bouche d’Helen lorsque la petite Brooke avait fièrement montré son œuvre de réparation. Depuis lors, elle suivait avec grand intérêt les progrès de sa « progéniture ». Cette dernière n’avait cessé de bien grandir d’ailleurs et continuait toujours plus ses expérimentations sur les produits issus des dernières technologies… Pour les rendre toujours plus performants.

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    « Brooke ? Tu es là ?
    -Oui Maman ! Ou veux-tu que je sois ? »
C’est vrai, Helen se sentait bête d’avoir formulé la chose ainsi, la rouquine ne pouvait pas être ailleurs que dans sa chambre, malgré les libertés qu’on lui avait accordées depuis ses fulgurants progrès concernant son affinité avec la robotique. Elle avait aujourd’hui seize ans et avait su aiguiser ses talents particuliers sous presque tous les angles. Sa spécialité était tout de même le domaine des nanotechnologies, celles dont les petits soldats entièrement fait de circuits électriques ne sont pas plus grands qu’un demi-ongle. Ce genre de concept la fascinait plus qu’un autre, sans qu’elle n’ait jamais vraiment su pourquoi. Peut-être une volonté de repousser ses limites le plus loin possible ? Sans doute ceci ne trouvera jamais de réponse. Certains mystères sont fait pour le demeurer à tout jamais, n’est-ce pas ?

En ce jour particulier, la scientifique était venue voir sa fille avec un petit paquet entre les mains. La concernée, un casque de soudure vissé sur le crâne, ne prit pas immédiatement acte des volontés de sa tutrice. En voyant que Brooke ne lui répondait pas au bout de trois fois car trop concentré, la Sharpman vint lui enlever doucement son masque en se mettant préalablement dans le dos de la plus jeune rouquine. Les râles ne tardèrent pas à se faire entendre.
    « Mais mamaaaaaan, je travaiiiille !
    -Tu ne fais que ça de tes journées ! Viens donc prés de ta vieille mère un instant, j’ai quelque chose pour toi.
    -Gngngngngn… » Protesta l’adolescente, plus pour la forme qu’autre chose, un petit sourire en coin étirant malgré tous ses lèvres.
En général, lorsqu’Helen lui demandait de lâcher son travail, c’était pour quelque chose de précis, particulier et qui n’arrivait pas souvent. En l’occurrence, son anniversaire. La jeune demoiselle se fit donc docile et ne chercha pas davantage à trainer les fers pour obtempérer. En presque dix ans qu’elle côtoyait sa mère tous les jours, Brooke avait pu se voir offrir des choses diverses et variées. Elle avait appris plusieurs langues par le biais de livres explicatifs pédagogiques, mais également la poésie, la littérature et la musique, chose qu’elle aimait tout particulièrement, même si elle n’avait jamais pratiqué, à proprement parlé. A la place, elle programmait ses robots pour qu’ils émettent des sons se rapprochant plus ou moins d’une mélodie, avec des résultats parfois mitigés.

Et, effectivement, elle avait vu juste, comme d’habitude. Sauf que cette fois, la boîte semblant contenir son cadeau était percée de plusieurs petits trous étranges. Se saisissant de l’objet, elle n’osât pas le secouer et préféra ôter délicatement le ruban tout autour avant d’en retirer le couvercle. Et ce qu’elle vit eut le mérite de la stupéfier.

C’était une petite chose blanchâtre et à l’allure douce. Ne sachant trop comment aborder la créature, Brooke usa de ses deux mains pour lui concevoir une petite coupelle entre ses deux paumes jointes. L’animal est soyeux et possède pleins de plumes. C’est mignon, la rousse est conquise en moins d’une minute.
    « Il te plaît ? S’enquit alors Helen, certaine de la réponse par avance
    -Oh oui, beaucoup ! Merci Maman ! Mais ... pourquoi ?
    - Je me suis dit que d’avoir un peu de compagnie ne te ferait pas de mal, durant tes longues nuits de labeur avec tes machines. »
Les sourires sont échangés et déjà, le perroquet se retrouve baptisé. Ulrick. C’est un assemblage de lettres qui plait particulièrement aux deux femmes présentes dans la salle. Tant mieux. Il se conçut rapidement un lien très fort entre Brooke et son animal de compagnie, cela lui permettait de ne pas forcément devoir toujours se plonger dans le travail pour s’occuper la tête. Dans un sens, c’était une sorte de calmant à plumes blanches, ahah.

De derrière la vitre, Derreck observait avec curiosité l’adolescente qui ne pouvait pas les voir, Helen à ses côtés.
    « Et donc, le vrai motif de ce cadeau ?
    -Je veux voir si elle est capable de créer des liens affectifs avec des êtres qu’elle n’a pas côtoyés depuis plusieurs années.
    -Ahin, je vois… »
Ca semblait farfelue mais bon, le Gouvernement demandait des résultats sur à peu près tout et n’importe quoi donc bon…



Et toi? Qui es-tu?



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♂ ou ♀: J’ai pas changé en une fiche de temps, j’suis toujours une fille ! \o
Un mot qui te définit : Euh… Insupportable ? êe


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DC et/ou TC : TC – et normalement dernier compte uwu- Normalement j'aurais du attendre mais c'est EUX, LA! *montre du doigt tout les gens* ils m'ont fait céder à la tentation D'8
Que penses-tu du forum : Toujours aussi bien ! *P*
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Dernière édition par Brooke Vaughan le Lun 29 Avr - 4:16, édité 5 fois
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Technologique
Brooke 3MAJ
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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeSam 27 Avr - 1:12

Histoire ▬ Part Two

Livre 4 -

    « … On va aller où ? » Demandât l’adolescente, en penchant sa tête sur le côté.
Un an était passé depuis qu’on lui avait offert son animal de compagnie. Elle avait presque dix-sept-ans.

C’était la première fois qu’Helen venait la voir avec un air si grave peint sur le visage. New York. Dis comme ça, ça sonnait cool, vraiment. En plus, Brooke était déjà sortie à l’extérieur, pour participer à des concours de robotiques dans divers endroits, que ce soit sur le territoire américain ou ailleurs. Elle gagnait à chaque fois, étrangement. Il faut dire que ses créations supplantaient celles de tous ses concurrents d’au moins quinze ans à chaque participation, ahem. Officiellement, ces sorties servaient à ce qu’elle défende l’équipe locale de construction de robot ; officieusement, c’était surtout pour pouvoir suivre ses progrès dans un environnement concret et hors laboratoire. Mais ce dernier point, elle l’ignorait, et c’était sans doute mieux ainsi.

Pourtant, cette fois-ci, elle sentait que c’était pour une toute autre mesure, sans parvenir vraiment à l’expliquer convenablement. N’osant guère poser davantage de questions, elle laissa seulement Helen lui délivrer sa dernière recommandation, jointe à un court dialogue aux allures bien fades, tout à coup.
    « Prépares toi, nous partons dans deux heures.
    -D’accord…
    - Hum ? Que sont ces choses sur ton bureau et ton lit ?
    -Hein ? Oh ça ?! Ce sont mes micro-puces, tu sais, celle dont je t’avais parlé la dernière fois !
    -Ah oui, avec le système énergico-cardiaque, je me souviens…
    -Exact ! fit-elle, toute fière
    -Tu va les emmener ?
    -Oui oui, elles ne prennent pas beaucoup de place !
    -Et tu en a combien ?
    -Environ sept millions, pourquoi ?
    -… !? »
Brooke ne voyait pas ça comme une lourde charge, bien au contraire. Le tout rentrait dans une valisette de douze litres et encore, il y avait du flottement ! En réalité, ce qui prendrait très certainement le plus de place, c’était son ordinateur portatif en forme de montre extra-large, qu’elle porterait au poignet pour commander ses micro-puces.
Elle était par ailleurs très très fière de sa dernière création, et plus particulièrement de son système d’alimentation. Elle avait tenté de réfléchir à un carburant viable pour le fonctionnement de ses petits bijoux. Pétrole ? Trop contraignant et impossible de prévoir s’il y en aurait encore suffisamment dans l’avenir ; rejeté. Énergie solaire ? Trop dépendant du climat ; rejeté. Mais elle avait fini par trouvé une solution viable ; elle-même.

La rousse avait travaillé d’arrache-pied pour concevoir une nouvelle génération de nanotechnologie qui pourrait convertir les battements de son propre cœur en une source d’énergie pour remplir les batteries des autres petits robots. Les scientifiques qui la suivaient trouvait ce concept tordu mais ne firent rien pour l’en empêcher. C’est ainsi qu’elle demande à ce qu’on lui injecte dans la veine de son bras gauche le minuscule système high-tech. Ce dernier remonta comme prévu jusqu’au cœur et s’implanta contre les parois, comme Brooke l’avait prévu. Il y eut des picotements, mais rien d’insurmontable. Ainsi pouvait commencer ses expériences sur elle-même. Après tout, elle n’était pas fille de scientifique pour rien non plus.

Ses appareils fins prêts, elle emboîta le pas d’Helen qui revint la chercher deux heures plus tard, comme prévu. Le seul regret qu’elle eut fut de ne pas pouvoir emmener Ulrick, son perroquet. Il allait devoir patienter en attendant son retour. Elles prirent un avion qui les emmena au cœur de la ville qui se faisait appeler la Grande Pomme. Sur le chemin, l’adulte précisa une ultime chose, qui lui avait échappé jusque-là.
    « Au fait Brooke.
    -Oui Maman ?
    -Tu va être présentée à d’autres personnes, une fois arrivé là-bas.
    -Ah oui ? Qui ça ?
    -Des personnes ayant des … comment dire … « facultés spéciales », tout comme toi.
    -Oh… »
L’adolescente s’arrêta un instant de penser. C’était la première fois qu’elle allait rencontrer des gens en dehors d’un tournoi de robotique et le stress commençait à la prendre aux entrailles, ce qui n’était pas bon du tout. Elle essayât de se calmer en pratiquant quelques exercices de respiration que lui avait enseignée Helen, ce qui fonctionna plutôt bien. Enfin, jusqu’à la descente de l’avion en tout cas.

Arrivées au point P, la rouquine pu se présenter au reste d’une petite équipe que l’on venait de mettre sur pied, apparemment. Pour quoi, elle n’en savait encore rien, mais son instinct lui soufflait que sous peu elle aurait toute les réponses. Sa mère du la laisser seule, ne pouvant entrer dans une zone en secret défense. Elle lui fit un baiser sur le front, prononçât à voix basse un « Maman t’aime très fort », caressa sa joue et l’encourageât à faire tout ce dont elle était capable pour la suite des évènements. L’adolescente ne comprit pas tout, mais il lui fallut bien se prendre en main.

Elle était la seule fille pour quatre garçons, ce qui ne lui parut pas plus étrange que cela. Ou plutôt, même si elle avait été balancé dans un groupe uniquement composé de filles, elle aurait balisée tout de même, n’étant pas habituée, comme dis plus haut, à ce genre de cérémonial.

Il y en avait pourtant un qui attira son attention plus que les autres. Il s’appelait Wilhelm. Européen aux cheveux bleus, il était pour le moins atypique, c’était certain. Dès que les yeux céruléens de la jeune femme se posèrent sur lui, elle sentit une étrange sensation l’envahir et le rouge lui monter aux joues. Elle venait de tomber amoureuse.

Littéralement. Et pour la tout première fois de sa courte vie. Toutefois, ignorant tout de ce genre de chose, et le contexte environnant de s’y prêtant guère, elle préféra ne rien dire du tout et se contenta de suivre les instructions que l’on venait de leurs donner. Le groupe – dont le plus vieux devait avoir autour des trente ans – fut convié à une sorte de rassemblement médiatique en plein cœur de la ville, dans un petit studio. Et c’est là que Brooke découvrir avec ses deux yeux grands ouverts la puissance de la technologie Klong.

Un navire démesurément grand flottait au-dessus de la métropole, l’englobant dans un joug de ténèbres intense. Malgré l’angoisse palpable qu’elle pouvait ressentir, la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’être admirative devant une telle démonstration de puissance. D’après elle, l’être humain – car on l’avait briefé sur l’origine intergalactique de leurs hôtes – ne serait guère capable de concevoir ne serait-ce qu’une maquette viable d’un tel moyen de transport spatial avant au moins un siècle. Mine de rien, la technologie terrestre restait grandement limitée.

Puis, son attention se reporta sur un « homme » immense, qui prit la parole devant les caméras. Son discours ne s’imprima pas dans la tête de Brooke car étrangement, elle ressentait un véritable malaise rien qu’en le regardant. C’était quoi, ça ? De la terreur ? Probablement. Après, de là à expliquer les raisons précises, c’était délicat. Il suffisait que ses pupille fixe ce nouvel arrivant, cet intrus, pour qu’elle sente le froid s’insinuer dans tout son corps. Elle paniquait plus que raison et sa notion du temps paraissait fripée tout à coup. Sans doute est-ce pour cela qu’elle ne comprit pas tout de suite que l’européen s’était précipité sur « l’ambassadeur » -comment avait-il fait depuis le studio d’ailleurs ?- qui venait d’abattre froidement le ministre des affaires étrangères du pays tout en précisant que son navire n’était nullement là en visite de courtoisie. C’était une invasion. Impuissance. C’est cela, précisément, qui se diffusa dans les veines de la roussette durant tout le temps ou son camarade à la chevelure bleuté se fit martyriser par l’alien.

Heureusement que le dénommé Lester pu lui sauver la mise en faisant tomber par télékinésie un morceau de bâtiment sur l’agresseur de la planète bleue. Rapatriée en urgence dans une espèce de cellule de crise, Brooke fit d’abord un rapide passage au chevet de Wilhelm, qui dormait encore lorsqu’elle vint.
    « Pardon… » Fut le seul mot qu’elle trouva la force de prononcer devant l’ampleur de son inutilité quelques heures plus tôt.
Fort heureusement, ce dernier finit par se réveiller et c’est en pleine forme -enfin, tout est relatif malgré tout – qu’il proposa un plan d’action pour contrer l’attaque ennemie.

Tous l’écoutèrent avec grande attention et chacun, motivé par l’opportunité de faire leur preuve face à cet odieux personnage, parti se placer là où avait été désigné sa place.

La rousse infiltra alors une seconde base, sous le bitume new-yorkais, grâce à ses micro-puces. Les systèmes du vaisseau furent mis hors-course en une fraction de seconde. Brooke ne se l’expliquait pas, ne cherchant même pas à comprendre, mais elle comprenait de manière intuitive tous les symboles et autres signes qu’elle voyait dans les ordinateurs Klongs. Tant mieux, ça lui faisait gagner du temps.

Le problème, c’est que l’on est rarement laissée tranquille dès lors que l’on essaie de pirater un cargo extraterrestre. Et effectivement, la demoiselle manqua de peu de se faire transpercer par une arme non-identifiée. Tournant la tête vers l’épicentre du coup, elle fit face à une femme, qu’elle identifia immédiatement comme ennemie. C’était une alien, elle aussi. Elles se jaugèrent du regard pendant une poignée de seconde avant que l’autre ne passe à l’attaque. Brooke était désavantagée grandement, n’étant pas encore rôdé pour le combat au corps à corps. Non, pas rodé pour le combat tout court, enfaite.
Les détails de l’affrontement ne sauraient être très intéressants. Il faut juste savoir que la rousse parvint à tenir tête à son adversaire, grâce à la mobilité de ses nano-machines.

Avec son ordinateur de bras, la belle pouvait les manier comme des armes à feu, des arcs ou encore des lasers. Ça ne pouvait servir qu’une fois à chaque tentative mais c’était toujours ça. Et apparemment, l’alien n’était pas préparée à une telle riposte de la part d’une « simple humaine ». Sauf que. La rousse réussit à la prendre à revers alors que l’autre s’essayât à une technique de fourbe dans son dos. De là, ses micro-puces prises la forme d’un dragon métallique de taille moyenne et la gorge de l’insolente fut tranchée de part en part. Il ne fallait en revanche pas crier victoire trop vite car comme on l’avait mise en garde, ça n’avait pas suffi à faire tuer sur le coup sa meurtrière rivale.

Elle s’approcha, de la pitié plein le regard, devant cette unité qui se morfondait dans une flaque de sang noire. Elle ne voulait pas en arriver là, mais le choix ne lui avait pas été laissé. Ecorché de partout, pâle comme un linge, l’adolescente confronta alors son regard à celui de l’extra-terrestre. Et un frisson terrible lui enserra l’échine brusquement sitôt que ce fut le cas. Ce ne devait pas être une si bonne idée que cela, finalement. Entre deux crachats sanguins, elle lui adressa quelques mots, comme si elle la reconnaissait.
    « T…Toi ? Ici ?...
    -Hein ?
    -L’ambassadeur sera sans doute « ravi »… de te revoir.
    -Quoi ?
    -Je sais qui tu ... tu es !
    -Comment ?
    -Ahah, ils… ne t’ont donc… rien …dit… Ahah.
    -Que veux-tu dire à la fin ? Qui ne m’a rien dit ?! » S’emporta finalement l’adolescente, en proie au doute, en empoignant le col de son adversaire, se tâchant les phalanges d’un liquide noirâtre.
L’autre ne dit rien, mais usa d’une sorte de mine intergalactique tout près, forçant Brooke à se protéger derrière une voiture retournée sur le flanc. C’est dans un rire franc que son ennemie disparue, apparemment satisfaite. Seul un vaste trou béant demeurait à la place de l’illuminée. Problème, un pont tout proche fut grièvement touché par l’explosion. Un car d’enfants s’y trouvait et ces derniers hurlaient de terreur. Réaction normale.

Sans chercher à réfléchir outre mesure, l’adolescente s’élança jusqu’au rebord du gouffre et injecta tout ce qui restait de batterie dans ses nano-machines. Alors que le pont cédait, elle planta une partie des micro-puces dans le sol, pour faire office de point d’attache, et envoya un signal particulier aux autres pour qu’elles aillent entourer le véhicule à la manière de lianes noires, pour ne pas laisser tomber le bus. Sur le papier, c’était une bonne idée. Dans les faits… c’était beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraissait. Les microscopiques robots restaient fragiles et pour honorer leurs tâches, il leur fallait beaucoup d’énergie. Ceci pompait beaucoup sur le cœur de Brooke qui commençait à voir trouble au bout d’une poignée de minute. Heureusement pour elle, des divisions de pompiers arrivèrent en dessous du pont et firent tout leur possible pour l’aider dans sa débâcle, voyant qu’elle ne pourrait pas tenir très longtemps à ce régime.
Elle les entendait hurler :
    « Aller, on se dépêche, c’est pas à la pauvre gosse de faire notre boulot ! On l’aide ! »
Un sourire écarta alors ses lèvres tandis qu’elle aurait voulu aller se rafraichir dans l’eau qui parcourait le jardin « Sakura » miniature, autrefois en bon état, en plein cœur de la ville. Elle avait mal, elle avait chaud, mais elle avait aussi la rage au ventre, et impossible pour elle d’imaginer abandonner une seule seconde. Elle aussi voulait montrer qu’elle était brave et courageuse, comme Wilhelm… Elle espérait d’ailleurs que celui-ci, tout comme les autres « camarades » s’en sortaient bien, sinon mieux qu’elle. Qu’elle étrange sensation de faiblesse que voici.

Finalement, les soldats du feu finirent d’évacuer le bus, laissé en suspens par les nano-machines. Avec un mégaphone, ils firent comprendre à Brooke qu’elle pouvait tout lâcher car tout le monde était en sécurité, maintenant. Elle ne se fit pas prier et la carcasse métallique s’échouer sur les ruines du pont auparavant majestueux.

Essoufflée, éreintée et grandement affaiblie, la rousse n’en était pas moins satisfaite de ses actions. En revanche, ses micro-puces rendirent l’âme l’instant suivant dans un pauvre chuintement électrique. Également, son ordinateur portatif, qu’elle avait jusque-là au poignet, surchauffait présentement beaucoup trop et elle dut le retirer pour ne pas se bruler. Il ne restait quasiment plus de batterie dans la petite carlingue ; juste assez pour qu’elle envoie un message à toutes les radios susceptibles de pouvoir avertir ses comparses.
    « Les gars, je vous attends dans le jardin japonais dévasté. J’espère que vous allez bien, moi ça va en tout cas. Par contre mes machines sont hors-courses, donc je ne peux que vous attendre là où je suis … Désolée, ahah. »
Elle trouvait son message ridicule, mais c’était sorti du cœur.

Ce qu’elle ne savait pas, c’était que non, bientôt elle n’irait plus bien. Mais n’étant pas devin, et fatiguée comme elle l’était, elle ne remarqua pas tout de suite cette imposante ombre derrière son dos. Mais lorsqu’une paire de bras puissant se saisit d’elle pour la jeter au sol, elle prit encore une fois conscience de sa faiblesse. Oh bien sûr, elle tenta de se débattre, entre deux arrachages de vêtements, mais ce ne fut pas très utile pour lui porter secours, son entière unité étant arrivée à ses limites, elle aussi.

Un hurlement perça dans les couloirs bétonnés que formaient les bâtiments. Les Klongs avaient aussi des alliés sur terre, des êtres humains. C’était un fait avéré. Mais jamais ô grand jamais l’on aurait pu penser que l’un d’entre eux allait s’abaisser à violer une jeune femme incapable de se défendre pour mieux la détruire et arracher une petite victoire pour son camp.

Lorsque ses compatriotes arrivèrent sur place, alertés et escortés par des policiers, il était déjà trop tard. Elle était recroquevillée sur elle-même, sans plus aucun vêtement potable sur le dos. Des bleus et des ecchymoses commençaient à parsemés son derme laiteux. Elle tremblait, mais ses yeux paraissaient vides, ce qui n’était en rien rassurant.

Sa longue chevelure de feu était trempée par l’eau du petit ruisseau ou elle avait été balancée sans ménagement par son agresseur déjà mis en cavale et dont elle n'avait pas retenu le visage. Ironie du sort quand on sait qu’elle aurait aimé s’y rafraichir peu de temps avant.

Quelqu’un lui mit doucement une veste ample sur les épaules une fois qu’une policière l’eut aidé à se redresser. Elle sursauta, brisée. Jamais elle n’aurait pu penser qu’elle vivrait quelque chose d’aussi traumatisant un jour. Ses outils technologiques éparpillés un peu partout sur le terrain détruit, ne polarisait plus du tout son attention. A vrai dire, elle n’arrivait plus à penser à rien.

Lorsqu’elle reprit vaguement conscience de ce qui se passait autour d’elle, elle était assise sur un bidon, tenue à l’écart de la horde de journaliste voulant prendre une photo de ceux qu’ils appelaient déjà des « héros ». Ahah, quelle blague. Avait-elle l’allure d’une héroïne ? Certainement pas. Du moins, pas dans l’immédiat. Ses cheveux lui collaient au visage et des traces de griffures apparaissaient clairement sur sa faciès. « Il » avait essayé de l’empêcher d’hurler, en lui enfonçant les ongles d’une de ses mains dans la peau de sa figure. Objectif atteint, malheureusement.

Une sympathique représentante de la force de l’ordre lui avait donné un uniforme trop grand pour elle, afin qu’elle puisse se sentir couverte décemment. Une tasse de thé chaud trônait également dans le creux de ses mains, mais elle ne la regardait même pas, le vague à l’âme. La veste avait déserté ses épaules mais une épaisse couverture l’avait remplacé. Sans doute n’avait-elle-même pas noté la sensible différence entre les deux.

Finalement, une personne vint près d’elle pour lui demander son identité. C’était un agent du gouvernement, employé dans un service secret de l’Etat, apparemment.
    « Mademoiselle ?
    -Hu ?
    -Dites-moi, quel est votre nom ?
    -… »
Brooke. C’était juste Brooke. Elle n’avait pas de nom de famille. Et si, auparavant, cela ne l’avait jamais gêné, lorsqu’elle s’était présenté aux autres, elle avait ressenti une étrange sensation en les entendant énoncer chacun leur prénoms et leurs noms de familles. Elle n‘avait rien de tout ça, elle. Juste un prénom. Pourquoi est-ce que sa mère ne lui avait pas donné le sien ? D’ailleurs, c’était quoi, le nom de famille d’Helen ? Maintenant qu’elle s’arrêtait sur ce point, elle réalisa qu’elle ne le connaissait même pas, en fin de compte. Et si cela avait un rapport avec les dires de l’alien de tout à l’heure ? Perdue, la roussette n’aurait su l’être davantage. Elle ne savait plus où donner de la tête avec le peu de conscience qui lui restait. Entre-ouvrant ses lèvres, elle tenta d’articuler quelque chose, bien que chaque mouvement la fasse souffrir.
    « Euh… Je… Je suis... »
Puis une large main vint tapoter son dos, lui offrant ainsi un nouveau sursaut mal contenu. Tournant le regard vers l’émetteur de ce geste, Brooke vit Lester, l’un de ses comparses, se tenir là, avec un sourire sur les lèvres.
    « Elle, c’est Brooke Vaughan. Et c’est ma petite sœur. »
C’était ce qu’il avait dit, très précisément. La roussette eut du mal à le réaliser. Pourquoi avait-il fait cela ? Ils se connaissaient à peine pourtant ! Il existait donc des personnes si généreuses sur terre ? Les yeux de la jeune femme se mirent à la bruler et d’abondantes salves de larmes épaisses dévalèrent bientôt ses pommettes meurtries alors qu’elle se précipita dans les bras de son nouvel ami. Elle ne parvint à le remercier clairement que le lendemain, lorsqu’elle fut calmé et en meilleur état psychologique.

A partir de ce jour, son nom s’inscrivit comme étant celui d’une Légende. Elle avait enfin une véritable identité.

Livre 5 -

La vie commençait réellement à prendre un sens aux yeux de Brooke. Elle était enfin quelqu’un. Elle existait pleinement. Le gouvernement avait tout fait pour lui créer un passé en béton armé afin que de potentiels fouineurs ne viennent pas tenter de trouver des choses « croustillantes » sur sa vie antérieure. Comme ça, pas de risques que tout ce qu’elle avait enduré éclate au grand jour dans les médias, c’aurait fait vraiment tâche, pour le coup.

En revanche, il lui fallut quelque jour pour accepter un fait encore plus étrange que tout ce qu’elle avait vécu jusque-là. Le laboratoire d’où elle était sortie n’existait plus. Ou plutôt, c’était comme si jamais rien de cette sorte n’avait un jour été construit à cet endroit. Elle y était retournée, peu de temps après sa réussite auprès des quatre autres légendes, mais il n’y avait plus ni bâtiment, ni traces de récentes constructions. Un terrain vague, c’était tout ce qu’il restait pour illustrer son passé dont elle n’était plus très sure, tout à coup.

Elle n’avait pas voulu poser de questions, sachant pertinemment que les réponses la déchireraient de long en large... Et après ce qu’elle venait d’endurer, ce n’était absolument pas une chose à faire pour sa santé mentale.

Elle fit la connaisse d’Elly Dullahan, une sorte de baby-sitter de son âge et vint donc loger entre les quatre murs d’un immense manoir que l’Etat avait acquis pour le confort des héros ayant délivrés la ville peu de temps avant. La rousse appréhendait un petit peu de rester ici, mais ce sentiment s’envola sitôt qu’elle découvrit tous les gadgets de haute-technologie qu’on lui offrait histoire de continuer sa petite passion atypique. C’est vrai qu’elle n’avait pas récupéré ses micros-puces ou son ordinateur portatif… C’était donc l’occasion d’en construire de nouveaux, plus performants ! Aussitôt dit, aussitôt fait. Et elle ne s’arrêta pas à cela, car un jour, elle se débrouilla pour faire se réunir les quatre garçons dans la pièce principale du manoir, surexcitée comme une puce. Ils se demandèrent ce qui lui arrivait et elle ne se fit pas prier pour leur répondre, toute fière de sa dernière création.
    « Alooors, je me suis permise d’améliorer un peu notre maison en la modifiant un peu ! Ou plutôt en lui donnant une sorte de « conscience », si on veut. »
Devant le silence de l’assistance, elle embrailla sur une démonstration, qu’elle jugeait plus adaptée que ses explications trop scientifiques.
    « Laissez-moi vous présenter Archimède ! »
    Aussitôt, un hologramme d’homme vêtu comme un majordome apparu prés de Brooke.
    « Bien. Le. Bonjour. Messieurs.
    -Je dois encore travailler sur la fluidité de sa voix mais dans l’ensemble, il est plutôt abouti, vous ne trouvez pas ?
    -Aussi. Abouti. Que. Les. Cheveux. De. Monsieur. Murnau.
    -… Oui, bon, d’accord, je dois revoir son programme d’humour également. » Fit-elle en le désactivant avant de s’excuser auprès de Strider.« Ce programme reconnait vos voix et vos visages, il est conçu pour n’obéir qu’a vous et moi ! Vous pouvez lui demander n’importe quoi et je pense qu’il sera capable de s’y coller ! » Conclut-elle, toute guillerette.
Ça lui faisait plaisir de pouvoir se rendre utile comme ça. Mais tout ce cirque cachait forcément quelque chose, sans doute vous en doutiez-vous. Et en effet, dans son cas, c’était vrai. Son problème, c’était Wilhelm, justement. Ou plutôt non, c’était davantage les sentiments qu’elle avait pour lui qui la détruisait petit à petit. Elle ne lui avait jamais rien dit, ne trouvant pas les mots à chaque fois qu’elle en avait l’occasion et étant persuadée qu’il finirait bien par s’en rendre compte. Qu’elle était belle, la naïveté.

Rien ne vint, jamais. Ce petit jeu dura un an. Brooke ne cessait de s’enfermer dans son laboratoire sous la villa pour travailler presque en permanence. C’était le seul moyen qu’elle avait de ne plus penser à l’Européen. Dans son atelier, elle se sentait en sécurité, protégée de tout, comme à l’intérieur d’une carapace. Masi dès qu’elle en sortait, c’était une douleur sans nom qui la prenait au cœur. Le voir lui sourire était devenu une torture, mais ce n’était rien en comparaison de ses vantardises sur ses exploits de séduction.

Si Brooke avait pu encaisser le choc une première fois, ce ne fut pas le cas pour les suivantes. Dans ce genre de cas, plutôt que de s’enfermer comme une âme en peine dans sa geôle high-tech’, elle allait chercher réconfort auprès de Lester en pleurant toutes les larmes de son corps. Et lorsque ce dernier n’était pas là, c’était au côté de Râ ou de Charles qu’elle allait squatter, les pauvres.
    « Mais Râ, je ne comprends pas ! Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ? Pourquoi il ne me regarde même pas ?! »
C’est vrai, Elly était rousse, comme elle ; elle avait une jolie poitrine, comme elle ; elle… Bref. Ce genre de scène eut lieu un nombre incalculable de fois pendant les douze premiers mois de la cohabitation des jeunes Légendes. En d’autres termes, ils étaient tous au courant de ses sentiments pour Strider… Sauf le principal concerné bien entendu. Même Archimède le savait, c’est dire.

Un soir qu’elle ne pouvait plus cuver son chagrin par ses propres moyens, c’est presque dépressive que la Vaughan était sortie, prétextant avoir besoin de prendre l’air. Wilhelm était encore rentré en se vantant de ses exploits avec une fan. Comme si la rousse avait eu besoin d’entendre ce genre de chose ! Comme c’était cruel d’agir de la sorte… sans même le savoir. Brooke savait bien qu’il n’était pas foncièrement méchant mais … elle ne parvenait pas à lui pardonner ça malgré tout. Elle avait mal, elle était amoureuse. Et surtout elle ne savait pas quoi faire.

Il pleuvait à grosses gouttes ce soir-là. Elle n’avait pris ni parapluie ni rien qui aurait pu la protéger de l’eau. Son regard vide fixait le sol devant elle alors qu’elle marchait d’une manière aléatoire. Très aléatoire, même. Peut-être trop.

Un coup de klaxon attira alors son attention. Elle réalisa alors qu’elle se trouvait sur un pont. Des lignes de voitures passaient en dessous, à grande vitesse. On aurait dit les globules de la ville. Cette comparaison la fit presque sourire mais une idée bien plus sombre empiéta sur son possible regain de bonne humeur. Elle avait envie de mourir, là, maintenant, tout de suite. Pour ne plus souffrir, pour ne plus aimer quelqu’un qui ne voyait rien.

La demoiselle se mit à enjamber la rambarde de sécurité et regarda les véhicules, toujours passant. Ça ne ferait rien à personne de toute manière, si elle disparaissait comme ça. La pluie glissait dans son cou, léchant sa colonne vertébrale tandis qu’elle suivait son raisonnement de dépressive. Dans l’instant, c’était la solution qui lui paraissait être la meilleure, tant pour elle que pour le monde entier. Sa mère avait disparue, l’endroit où elle avait passé l’entièreté de son enfance également … Pourquoi ? Elle n’en savait rien mais l’ignorance de Strider rajoutait un arôme des plus amers à l’ensemble. Ses larmes, brulantes, se confondaient avec leurs sœurs du ciel.

Elle leva un pied dans le vide, prête à commettre l’irréparable. Puis, il cessa de pleuvoir. Ou plutôt, les perles aqueuses s’éparpillaient toujours autour d’elle mais pas sur elle. Mystère. Elle leva la tête sans comprendre et aperçu un parapluie au-dessus de son crâne. Brooke manqua de sursauter en voyant une jeune fille près d’elle, les yeux compatissants. C’était cette inconnue qui venait de la protéger des cristaux malléables. Elle prit la parole.
    « Je ne sais pas qui a bien pu vous mettre dans un état pareil mais … il ne mérite certainement pas que vous foutiez votre vie en l’air pour lui, vous savez ?... »
Ce fut comme une révélation. Ces quelques mots trouvèrent échos dans son cœur. Oui, on pourrait croire à un scénario de mauvais film Hollywoodiens et pourtant, c’est bel et bien comme cela que ça s’est déroulé. L’étrangère lui prit la main et l’aida à regagner le pont, lui sauvant la vie. Elle avait raison, cette fille. Totalement raison, même.
    « Au fait, je m’appelle Emily Ambereight ! Et toi ? »
Le vouvoiement s’était envolé et cela mit Brooke plus à l’aise, ainsi, sans lâcher cette main salvatrice, elle fit vibrer ses cordes vocales doucement pour répondre à la question de son homologue.
    « Brooke. Vaughan Brooke.
    -Enchantée Brooke ! Dis je devais me rendre chez des amis ce soir, mais je suis en retard... Ça te dit de venir avec moi ? Je suis certaine qu’ils seront enchantés de faire ta connaissance ! »
La légende ne sut vraiment comment répondre. Elle ne savait qu’une seule chose, c’était qu’elle ne voulait pas rentrer chez elle, pas maintenant. Et puis après tout, pourquoi pas ? Rencontrer de nouvelles personnes pourrait lui faire du bien, après tout.
    « … D’accord. »
Emily lui offrit un magnifique sourire et l’emmena donc à la demeure de son meilleur ami, un dénommé Thomas Ecuador. Il se montra très sympathique et fit tout pour mettre Brooke à l’aise, bien qu’il ne la connaisse pas du tout. De même pour les autres jeunes de son âge qu’il y avait dans ce salon, en train de parler musique et vie publique tout en sirotant du coca-cola. Ce fut sans aucun doute l’une des meilleures soirées que la roussette passa. Elle se sentait elle-même. Elle se sentait libre. Elle se sentait... vivante. Et ça faisait du bien.

Livre 6 -

Plus elle fréquentait ce petit groupe d’adolescent et moins Brooke passait de temps au manoir avec les autres garçons. Elle prenait enfin la vie du bon pied et s’était décidée à ne plus déprimée pour quelque chose contre laquelle elle ne pouvait définitivement rien. Et puis bon, elle avait retrouvé son perroquet, aussi, qui avait atterri sur son épaule, un jour sans plus d’explication quant à sa disparition soudaine, un an auparavant. Les bonnes choses s’accumulaient donc pour elle et la rousse ne cessait plus d’avoir un sourire collé aux lèvres.

En revanche, jamais elle ne dit rien concernant son « métier » à ses nouveaux amis, c’était trop confidentiel. En plus ils n’avaient pas besoin de savoir qu’elle résidait avec un Dieu, un homme aussi rapide que le célèbre Sonic actuel, un autre pouvant manipuler le temps à sa guise, un dernier capable de tordre tout ce qu’il voulait par la simple force de son esprit et enfin une femme née d’une créature légendaire et d’une humaine. Non, tout ça était superflu et inutile à dévoiler. Elle, elle était humaine, simplement. Et c’était tout ce qui comptait à ses yeux, que les autres la voient ainsi, également.

Brooke put expérimenter bien des choses avec sa nouvelle équipée sauvage, les boîtes de nuit, notamment ! Elle qui n’avait auparavant jamais côtoyé ce genre d’endroit, elle se mit à apprécier cette ambiance décalée qui y régnait. Pa de prise de tête, juste de la musique trop forte, de l’alcool et des rires. Que demander de plus ? Les années deux milles, tremplin des Eiffel 65, un groupe français, rythmaient ses nuits et ses journées. Elle n’allait pas en cours, n’ayant rien à retirer d’une leçon de mathématique qu’elle saurait corriger bien mieux que le professeur ou encore d’une synthèse de documents qu’elle était capable de fournir les yeux fermés. Ainsi, en journée, pendant que ses camarades étaient coincés sur leurs chaises, elle construisait des robots, tout le temps. Puis elle allait les chercher à la sortie du lycée, avec un grand sourire. Ils passaient ensuite des soirées riches en émotions, en jouant aux traditionnelles jeux de la bouteille et de la pyramide. C’était sans doute l’un des meilleur pan de son existence.

Par ailleurs, elle se rapprocha particulièrement d’Emily et Thomas. Ils étaient devenus ses deux meilleurs amis, à l’instar des autres, et elle pouvait presque tout leur dire – si l’on omettait son appartenance au cercle fermé des Légendaire cela va de soi. Avec eux deux, elle se sentait normale et rien de plus. Ils ne posaient pas de questions sur ses occupations de la journée, ou alors pas directement ; et elle ne répondait pas des mensonges bien ficelés. Après tout, elle avait ça dans le sang, mentir. Elle ne sut jamais s’ils la croyaient à cent pour cent mais au moins ils en donnaient l’impression et c’était tout ce qu’il lui fallait pour être heureuse.

Thomas commença à l’inviter chez lui, seul à seule, de plus en plus souvent. Au départ, c’était pour qu’elle puisse lui filer un coup de main pour ses devoirs ou ses révisions, mais bien vite, l’objectif de ces petites réunions privées changeât du tout au tout. Elle s’offrit à lui. Sans pouvoir expliquer pourquoi ni même comment, il parvenait à la mettre en confiance, à lui faire oublier tous ses soucis rien qu’en la regardant. Elle l’aimait pour ça. Les baisers de cet expatrié espagnol restent encore aujourd’hui dans son top trois, c’est dire.

En « échange » de son aide pour les corvées scolaires, le jeune homme lui enseigna comment jouer de l’ocarina et du piano, son propre père étant musicien de métier. Ce fut un régal pour Brooke que d’apprendre quelque chose de nouveau, sans avoir une horde de scientifiques derrière elle. Et à sa plus grande surprise, la rousse était très douée pour apprendre intuitivement les sujets sur lesquels elle prenait le temps de se pencher.
Malgré tout, ceci ne pouvait continuer très longtemps et même si la Vaughan rentrait souvent avec un immense sourire rêveur sur les lèvres au repaire des légendes après avoir passé du temps avec Thomas, elle réalisa, un jour qu’elle s’attelait au piano, que ce n’était pas tenable, comme situation.

Ses doigts parcouraient les touches ivoires de l’instrument, l’européen assis près d’elle, tenant sa taille avec son bras droit.
    « Tu es très douée, Brooke.
    -Tu trouves ? » Demandât-elle, mi- curieuse, mi- certaine de la réponse à venir.
Leurs visages se confrontèrent, très proches. Elle pouvait sentir la respiration de Thomas sur ses lèvres et vice-versa. Puis il rompit le silence, alors que le rouge commençait à monter aux joues de la petite prodige technologique.
    « J’ai envie de t’embrasser…
    -… Fais donc. »
Il ne se fit pas prier pour la faire sienne encore une fois. Et si ce ne fut pas déplaisant, lorsqu’il murmura à son oreille un brûlant « Je t’aime » entre deux soupirs, elle crut que son cœur se gela, menaçant de rater un battement. Non, il ne pouvait pas … ou plutôt il ne pouvait plus. Oui, Brooke l’avait aimé, mais ce ne fut d’éphémère, illusoire. Elle s’était voilé la face car trop de choses positives lui arrivaient en même temps. Comme quoi cette fille était depuis très tôt une entité jamais contente de ce qui lui arrivait dans la vie.

Le fait était qu’elle s’était, en quelques semaines à peine, sentie beaucoup plus proche d’Emily que de Thomas, même si ce dernier occupait une place désormais très particulière dans son cœur et le fouillis de sentiments qui s’y débattaient. A chaque fois que la blonde vénitienne lui prenait la main, délicatement, lors de leurs nombreuses séances de « shopping », c’était plus perturbant à chaque fois. Elle appréciait ce contact, peut-être même un peu trop. Et elle se voyait comme un monstre de penser à une chose pareille alors qu’elle était dans les bras de son ami latino, en train de lui rendre ses caresses et ses baisers comme si de rien n’était. Ce jour-là, elle comprit que même si elle pouvait mentir pour des broutilles, elle était incapable de jouer au même jeu avec les sentiments. Ça lui était impossible.

Ils cessèrent à sa demande ce genre d’entrevue, se contentant des sorties entre amis ou ils étaient tous ensemble, avec les autres. A sa grande surprise, Thomas ne le prit pas mal dès lors qu’il comprit qu’elle ne l’aimait pas d’amour. « Ce sont des choses qui arrive. J’espère juste que tu trouveras la bonne personne pour aimer la superbe jeune femme que tu es. » Avait-il dit en l’embrasser une ultime fois, afin de sceller leur histoire à tout jamais. Brooke avait souri, ravie de n’avoir guère perdu un être cher dans l’histoire. Elle l’enlaça longuement, pour lui dire, à sa manière et sans aucun mot, qu’elle serait toujours là pour lui. Toujours.

Par la suite, Brooke décida qu’il était temps qu’elle sache réellement parler de ce qu’elle avait sur le cœur aux autres et plus particulièrement à Emily, dans le cas présent. Elle attendit une journée ou cette dernière l’invita chez elle pour parler un peu de sujets « de filles » pour aborder le sujet. C’était délicat, d’autant qu’elle ne savait pas vraiment elle-même ce qu’elle ressentait. C’était complexe et terriblement exaltant à chaque fois.

Lorsqu’elle eut terminé sa tirade, n’osant pas affronté les yeux auburn de sa comparse, Brooke fut surprise de voir cette dernière se lever, en souriant, s’approcher d’elle et poser ses lèvres si douces sur les siennes. Elle l’embrassait. D’abord surprise, la Vaughan ne perdit pas un instant pour apprécier ce contact si vivifiant. Partageant l’échange, approfondissant ce baiser, elle venait enfin de trouver une réponse à sa propre question sur ce qu’elle ressentait.

C’était l’amour. Mais pas n’importe lequel. Le réciproque. Celui qu’elle n’avait jamais vraiment eut l’occasion de connaître pleinement jusqu’ici.

Livre 6 -

Depuis que ses sentiments envers Emily avaient trouvé éclaircissement puis jumeaux dans le cœur de cette dernière, Brooke vivait plus que jamais dans un halo de bonheur paraissant impossible à faire fané. Elle était heureuse et respirait le bonheur. Sa relation avec l’Ambereight, elle n’en a jamais vraiment parlé ouvertement avec les autres Légendes, même si elle leur avoua avoir maintenant quelqu’un dans sa vie. Sans vraiment le vouloir, elle entretenait le mystère. Mais c’était ce qui lui paraissait le plus sain, pour tout le monde. Et puis tout le monde n’était pas encore prêts à admettre la possibilité d’une relation homosexuelle dans son entourage. Preuve en est, certains amis qui auparavant faisait partis du « groupe » de copains dans lequel Emily avait intégré la roussette leurs avaient tourné le dos à toutes les deux, purement et simplement, à cause de ça, justement. Car c'était « immoral » d’avoir des rapports avec une personne du même sexe que soit, apparemment. Pff, mentalité d’arriérés. Tant pis pour eux. Ce fut douloureux mais la Vaughan ne pleura jamais ces personnes qu’elle voyait maintenant comme des traitres. Elle conserva longtemps une certaine pointe d’animosité envers eux.

Il n’y eut bien que Thomas et quelques autres âmes pour restés pleinement à leurs côtés, sans les juger outre mesure. Ce fut grandement apprécié et aida à la construction sereine de ce petit couple.

Tout se passait pour le mieux pour les deux jeunes femmes et durant deux années entières, jusqu’aux vingt ans de Brooke, leurs simples présences étaient une bénédiction pour leurs moitié respectives. Emily avait enfin trouvé quelqu’un a aimer de tout son être, elle qui n’avait jusque-là jamais aimé les hommes et Brooke trouva finalement une personne en qui injecter tous ses bons sentiments, à l’instar de Strider. Grâce à l’Ambereight, elle découvrit les plaisirs qu’amènent la bisexualité, cela va sans dire, et y prenait grandement part. Si la notion de concubinage demeura longtemps abstraite pour la rousse, c’est aux côtés de la blonde vénitienne qu’elle en comprit l’essence même. Enfin, elle avait l’impression de compter pour quelqu’un comme un égal, non mieux un artefact nécessaire pour la survie d’un cœur. C’était agréable d’être ainsi perçue.

Vint un jour ou, autour d’une tasse de thé, devant une rediffusion de Titanic à la télévision, Emily fit par demander timidement à Brooke :
    « Dis, Darling … Et si on avait un bébé ? »
La susnommée ne sut quoi répondre. Elle vivait dans l’appartement de l’américaine depuis presque une année maintenant, même si elle repassait encore régulièrement au repaire des Légendes… Mais elle ne savait trop comment aborder la chose. On ne peut pas dire qu’elle n’était pas ravie de l’évolution de sa relation avec sa partenaire mais devenir mère ... il est vrai qu’elle n’y avait jamais songé jusque-là.

Mais après tout, pourquoi pas ? Ce serait une prochaine étape qui la lierait encore davantage à l’amour de sa vie, après tout.

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Mais il y avait une chose qui vint se poser en état de problème pour le couple de femmes, justement parce qu’elles étaient pareilles. Il leur fallait l’aide d’un homme pour parvenir au chef-d’œuvre de la création humaine. Sauf que Brooke se voyait très mal demander leurs aides à Charles, Wilhelm, Lester ou Râ. En plus ce dernier aurait sans doute refusé, elle en était certaine. Commença alors un véritable casse-tête, tant pour Emily que pour elle. Qui pourrait bien leur prêter main forte ?

C’est finalement au détour d’un café partagé avec Thomas sur une terrasse que Brooke trouva résolution à son épineux problème. Lorsque la rouquine lui confiât ses états d’âmes à propos de ce soucis-là, c’est presque nonchalamment qu’il répondit après une petite minute de silence :
    « Tu sais, si ça peut t’arranger je peux être le père de ton enfant.
    -… Je te demande pardon ?
    - Au moins je sais que tu n’en feras pas un punchingball ou autre chose tout aussi glauque. Tu es une femme faite pour être mère Brooke, j’en suis convaincu.
    -Mais... Nous ne sommes plus ensemble pourtant…
    -Et alors ? Ce n’est pas parce que tes mœurs ont changées que je ne t’estime plus pour autant. Je ne t’ai pas laissé partir sans un sentiment d’amertume. Tu m’aimais fut un temps et c’était réciproque seulement… Ce n’était pas l’amour auquel tu aspirais toi et ...
    -Ça va, j’ai compris. Mais, comment tu voudrais qu’on s’y prenne ? Je veux dire, je ne me vois pas te laisser m toucher impunément maintenant.
    -… Non mais moi non plus. Seulement tu sais, les hôpitaux ont de très bons services à ce sujet, maintenant. »
La jeune femme resta un moment interloquée avant de bien comprendre ou son ex-copain voulait en venir.

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De longs couloirs blancs, une odeur irritante pour le nez, des blouses blanches partout en train de courir à droite et à gauche sans jamais s’arrêter… Voilà, ils y étaient. Le Bellevue Hospital Center, centre hospitalier universitaire situé en banlieue de Manhattan. Thomas avait quelques connaissances qui travaillaient ici et après s’être renseigné aussi discrètement que possible sur les services proposés au sein du complexe, il y avait amené Brooke ainsi qu’Emily, cette dernière tenant impérativement à assister à toutes les étapes de ce grand chambardement qui approchait également de sa vie à grand pas. A son plus grand malheur, des examens pratiqués sur sa personne lui firent avoir qu’elle était stérile et ne pouvait donc concevoir, même par Fécondation In Vitro. Ainsi, la Vaughan avait assuré que ça ne lui posait aucun problème de porter l’enfant, finalement, après délibération. Il y avait tout de même une certaine tension palpable entre les trois protagonistes… Sans doute le contexte, pour le moins gênant, y était pour beaucoup.

Heureusement, le trouble s’exila bien vite vers une autre contrée. On a bien – trop- souvent associés les hôpitaux avec la notion de mortuaire ou de sensations désagréables. Bien que ce ne soit pas faux, il n’est jamais bon de trop généraliser non plus. Pour l’heure, la motivation qui avait mené le trio à s’aventurer entre ces murs était davantage positive, autant le prendre en compte, non ?

Ils prirent place dans une immense salle d’attente, la rousse stressée comme si elle devait ré-affronter l’alien de ses dix-sept ans. Sa compagne la soutenu tout du long de l’attente tandis que son ex-petit ami lui, paraissait bien être le plus détendu de tous, adossé contre le mur le plus proche, les bras croisés.

Un homme entra finalement dans la salle à son tour, vêtu d’une parure blanche ne pouvant point trompé sur son appartenance au domaine médical. Un afficha un grand sourire en abordant Thomas et les deux jeunes femmes puis leur demanda de bien vouloir le suivre dans sa salle de consultation. Là, il fut expliqué à grand renfort et chiffres et de schémas les détails de « l’opération » qui permettrait au couple homosexuel de pouvoir un jour se faire appeler « parents ».
    L’éminent scientifique expliqua clairement à Brooke comment cela fonctionnait.
    « … Et après six heures de bain stérile, nous vous ferons revenir à l’hôpital pour vous réimplanter vos œufs et … »
Elle avait déjà perdu le fil depuis longtemps en réalité. C’était beaucoup d’informations pour elle, d’un coup. Et puis, elle commençait aussi à avoir peur. Peur de l’échec. Il n’y avait que quarante pour cent des inséminations qui fonctionnaient a l’heure actuelle avait dit le toubib’, à cause du ralentissement du progrès médical, sans doute. La Vaughan n’aurait su dire comment elle se sentait alors. Son érudisme ne lui fut d’aucun secours sur ce coup-là.

Finalement, suite à l’entretien, les jeunes gens regagnèrent leurs appartements respectifs en promettant de se tenir rapidement au courant de tout ceci. Emily resta longtemps auprès de sa petite amie, la rassurant jusque tard dans la nuit alors que Morphée vint les cueillir avec une synchronisation quasi-parfaite. Jamais elle n’aurait forcé Brooke a donné la vie, c’aurait été injuste et surtout inhumain.

Ce choix lui appartenait entièrement et la blonde savait pertinemment qu’elle n’aurait pas son mot à dire dans le cas d’un refus final.

Au matin, boucle de citrouille fut la première à sortir de son sommeil trop léger pour être réparateur. Sa compagne dormait encore, elle eut donc tout loisir de réfléchir de nouveau à la situation. Il n’était jamais que 5h30 du matin, elle avait le temps avant que le réveil d’Emily ne s’active. Son esprit se remémora en boucle le peu dont elle se souvenait des paroles du doc’, et notamment la partie sur Louise Brown, la toute première enfant née d’une fécondation In Vitro. Le spécialiste lui avait montré des photos de la petite –ayant tenu à étaler sa science, probablement -, venue au monde plusieurs années auparavant, en lui assurant qu’elle se portait pour le mieux et que sa santé ne présentait aucun défaut. C’était une enfant normale. Alors, pourquoi en serait-il autrement pour celui qu’elle désirait ardemment ? Effleurant son ventre encore vide de vie du bout de ses doigts froids, elle se posa la question un million de fois au moins.

Puis elle se décida, enfin.

Elle serait mère, c’était certain.

Le rendez-vous fut fixé au quinze Août, par le même chercheur qui les avait reçues très cordialement la fois précédente. Thomas, guidé dans une autre pièce pour des raisons médicales nécessaires à l’acte de fécondation, n’entendit pas directement le speech auquel eu droit le couple de femme par l’homme en blouse blanche sur les mesures à prendre par la suite pour le bon déroulement du processus de procréation, et cetera...
    "Bien, Mademoiselle Vaughan, venez prendre place sur la table d’examen, je vais commencer les injections nécessaires à l’extraction." Avait-il dit, une fois qu'il eut jugé son discours terminé.
Le reste se déroula dans le plus grand calme possible et imaginable. Brooke se fit injecter plusieurs produits stimulant pour produire les petites perles bourrées d’AND nécessaire à la conception en éprouvette d’un bébé tandis qu’Emily observait, un peu anxieuse.

Une fois la visite menée à son terme, on lui demanda de revenir une heure par jour durant la semaine qui suivit, dans le souci d’une application à la lettre des consignes. Ayant prétextée qu’elle aidait la recherche médicale, la roussette pouvait donc se rendre seule à l’hôpital sans aucun problème. Ses collègues légendaires commençaient à se douter de quelques choses, mais bon, elle n’en avait que faire. Pour une fois, elle avait décidé d’être égoïste. Et c’était salvateur, bien plus qu’elle ne l’aurait jamais imaginé.

L’implantation se fit la semaine qui suivit également, un samedi soir alors qu’une pluie démentielle battait tout au dehors.

Trois œufs fécondés furent transplantés à la rouquine, à qui l’on avait bien dit de ne pas se faire trop d’illusions non plus car ce n’était pas une technique fiable à cent pour cent. En réalité, pour connaitre le fin mot de cette histoire, il lui fallut passer un nouvel examen un mois après la transfusion.

Elle s’y rendit et se laissa faire sans jamais broncher, Emily lui tenant la main. L’illustre érudit examina par après les résultats obtenus après les analyses. Il revint la mine grave, et sans même lui laisser le temps d’aligner une parole, Brooke éclata en sanglot, pensant que rien n’avait fonctionné, finalement. Seulement…
    « Ce sont des larmes de joie que je vois là ? demanda-t-il, presque surpris.
    - Je… vous demande pardon ? Renifla la pauvre hormonée.
    - Oui, vous aller être mère dans neuf mois, félicitation. Enchainât-il
    -Mais… Votre air si accablé… Je…
    -Hum, en effet, d’un point de vue médical, c’est un échec car seul un œuf sur trois a pu accrocher à vos parois, mais d’un point de vue tout à fait lambda, c’est une réussite totale. Encore bravo. »
Emily fut si soulagée qu’elle ne put résister d’embrasser son amour devant le médecin a cette annonce. Bien, voici une bonne chose de faite, à présent. Il fallait se projeter un peu plus loin dans le futur à présent et se préparer à l’avance à l’arrivée du bébé.




Dernière édition par Brooke Vaughan le Lun 29 Avr - 20:36, édité 7 fois
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Technologique
Brooke 3MAJ
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▌LOCALISATION : Dans le repaire des Légendes, dans la rue, ou encore enfermée dans son laboratoir high-tech.

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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeSam 27 Avr - 1:12

Histoire ▬ Part Three

Livre 7 -

« C’est une mauvaise idée. » « Tu ne devrais pas, Brooke… » « On ne peut être Légende et mère à la fois ! »

Ces phrases, la rousse les entendit un nombre incalculables de fois pendant la courte période où elle retourna au repaire des Légendes pour leur annoncer ce qu’elle voyait comme une « bonne nouvelle ». Sauf qu’elle ne fut pas si bien accueillie que cela par l’ensemble de ses camarades, ce qui lui brisa le cœur. Elle pensait qu’ils seraient heureux pour elle, qu’ils l’encourageraient ! Au lieu de ça, ce fut tout le contraire qui arriva. Aussi, ravalant sa fierté et la rancœur qui l’emplissait alors, elle tourna les talons et s’en retourna pleurer dans les bras de sa petite-amie pendant de longues heures. Il n’était rien de plus difficile à admettre que cet espèce de rejet de la part de ces personnes qu’elle voyait maintenant comme des frères, les plus proches personnes après Emily dans son cercle social. Elle le vécut très mal.

Heureusement, Emily n’était jamais à court d’idées pour remonter le moral de sa partenaire et un soir, elle lui prépara une petite surprise pour le moins étonnante.

Lorsque Brooke rentra dans l’appartement de l’Ambereight, il y avait des bougies, des pétales de fleurs partout et deux verres de champagne posés sur la table. La blonde vénitienne arriva, sur son trente-et-un et embrassa la rousse avant de la faire assoir sur le canapé du salon.
    « Je voulais ajouter une petite touche de romantisme façon européen donc bon… »
La Vaughan ne comprit pas immédiatement ou voulait en venir sa compagne ; mais en la voyant poser un genou à terre et ouvrir un petit écrin devant elle, son cœur rata plusieurs battements, ce qui se vit à sa respiration saccadée.
    « Brooke Vaughan, veux-tu m’épouser ? »
La susnommée sauta au cou d’Emily, les yeux humides. Elle était si heureuse que tout le malheur ressenti précédemment parut s’être envolé. Des larmes de joies s’évadèrent de ses grands yeux bleus alors qu’elle répétait en boucle « Oui » ; comme si tout menaçait de s’écrouler, comme dans un rêve, si elle n’affirmait pas sa volonté. Elle aimait l’Ambereight plus que tout au monde maintenant, et savoir que d’ici quelques années, elle serait sa femme, ne pouvait que la rendre plus amoureuse encore. Si tant est que ce soit possible, bien sûr.

Une pluie de projets se concevait au fur et à mesure qu'avançait la soirée suite à cette demande. Merveilleux, n'est-ce pas ? Surtout que juste après, une fois la crise de larmes positives passées, Emily tint le menton de Brooke entre ses doigts et avant de l’embrasser lui dit « J’ai tellement hâte de te présenter à ma famille. ♥ »

C’était une étape de plus de franchie. Rencontrer les proches d’Emily… Brooke n’osait y croire, et pourtant, c’était bel et bien prévu ! D’après sa compagne, ils l’aimeraient sans doute beaucoup et elle n’aurait aucun mal à s’en faire accepter. La rousse avait tellement hâte maintenant. Elle effleura son ventre, pressée qu’il s’arrondisse sous les courbes que créerait la petite vie qui allait s’y développer sous peu.

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Les mois passèrent et la grossesse de la Vaughan se déroulait pour le mieux. Les médecins qui la suivaient étaient très optimistes quant à la santé du futur enfant à naître. Il grandissait bien et ne montrait aucun signe de faiblesse, de quoi rassurer tout le monde d’entrée de jeu. Enfin il… Elle, plutôt. Car oui, la roussette attendait une petite fille. Dès qu’elle sut cela, elle appela Thomas – eh bien oui il avait aussi son mot à dire à ce sujet !- ainsi qu’Emily pour organiser un petit dîner en trio. Il leur fallait discuter du prénom que porterait la future nouvelle membre de la famille Ambereight.

Stacy, Amy, Lily, Abby Gaëlle, Sarah, Livia, Paris et bien d’autres noms passèrent sous les feux des délibérations, sans résultats. Aucun ne parvenait à plaire à l’ensemble des protagonistes. Finalement, ce fut Thomas qui trancha avec une idée balancée comme ça, sans vraiment d’espoir d’acceptation : « Paige ». Ce fut le coup de cœur. Ce prénom fut adopté dans la seconde. L’enfant s’appellerait donc Paige Ambereight. Tout prenait une nouvelle tournure et pour fêter ça, ils parlèrent du « bon vieux temps » qui pourtant, ne remontait pas à si loin que ça. Mais ça faisait du bien tout de même, de se retrouver un peu, tous ensembles.

Arriva finalement, plus vite que pensé, le jour ou Brooke dû rejoindre l’hôpital ou on lui avait fait ses injections neuf mois plus tôt, afin d’y être hospitalisée. L’accouchement était prévu pour très bientôt et il était impératif de l’installer dans une chambre le plus vite possible, pour que son confort ne soit pas amputer par un travail déclenché dans un milieu inadapté. Toutefois, avant d’obéir sagement et de se rendre au centre de Manhattan, elle voulut aller rendre une ultime visite à ses compatriotes Légendaires… Même si elle n’était plus tout à fait sure de faire partie de cette coalition à leurs yeux à tous.

Quelle surprise ce fut de ne trouver que Charles alors qu’au dehors une pluie torrentielle régnait sur la ville. Brooke su alors qu’une nouvelle dispute avec Strider était la cause d’une villa si déserte. L’européen c’était pris une nouvelle fois la tête avec le Dieu Râ – pour ne pas changer- et était donc sorti furibond, déclenchant une averse monumentale sur la ville histoire de faire savoir son mécontentement. L'égyptien, Elly et Lester essayaient quant à eux de le retrouver pour le calmer un peu et le ramener. De vrais psys, en sommes. La Vaughan parla un petit peu avec l'hérisson doré. Elle voyait bien qu’il n’était toujours pas pour la naissance de sa fille -quoi qu'il avait toujours un certain recul sur la chose par rapport aux autres- mais ça ne faisait rien, elle était tout de même contente de le voir ne serait-ce qu’un peu. Bon, il lui fit la morale, un petit peu, mais elle n’écoutait qu’à moitié.

Au dehors, les rues ruisselaient d’eau de pluie et la circulation était bouchée dans tous les sens. Impossible de circuler avec une voiture ou même un engin motorisé sans se retrouver bloqué. Ceci effraya un peu Brooke, à juste titre, et elle décida de repartir immédiatement, pour rejoindre une rue plus accessible avec des roues et se rendre dans le complexe hospitalier.

Problème numéro un, alors qu’elle allait saluer Charles tout en se dirigeant vers la porte, elle se rendit compte qu’elle avait oublié de dire quelque chose à ce dernier. La rousse se retourna donc et avec un grand sourire dit :
    « Au fait Hedge', il va sans dire que vous êtes tous invités à passer à l’hopit-…Ah ! »
Problème numéro deux, elle ne put même pas finir sa phrase car elle tomba à genoux, se tenant le ventre, rendu solide à cause d’éclairs de douleurs qui venaient de la traverser. Son seul compatriote présent se précipita vers elle, lui demandant si tout allait bien. Mais force était de constater que non, ça n’allait pas bien. Pas du tout même. Et c’est en sentant l’humidité la gagner que la Vaughan comprit ce qu’il se passait, malheureusement. Paniquée, elle n’aurait su l’être davantage. Ses yeux croisèrent ceux de l'homme. On pouvait lire dans ses orbes de jeune femme toute la peur que l’inexpérience lui faisait ressentir.
    « Charles… Je… Je suis en train d’accoucher ! »
Panique générale. Impossible dans l’immédiat de l’emmener à l’hôpital dans ces conditions, c’était trop tard. La route était impraticable, rendant donc impensable pour l’instant la venue d’une ambulance en urgence. Ce fut donc au pauvre Patrick de devoir la soutenir durant tout le laps de temps ou ils furent seuls tous les deux. Ses hurlements se répercutaient sur les murs du manoir tandis que son mal ne désemplissait pas, bien au contraire. De son front perlaient des gouttes de transpiration et sa respiration était irrégulière.

Lorsque les quatre autres revinrent finalement, c’est alerté par les cris de la rousse, que l’on entendait depuis l’extérieur, qu’ils accoururent et purent ainsi prendre acte de ce qui se passait vraiment. Brooke ne voyait plus clair du tout mais sentit simplement la main d’Elly agripper la sienne et la voix de l’autre rousse lui dire :
    « Ne t’en fais pas, nous sommes là ! On va t’aider ! »
Noir. Elle perdit conscience, sous la douleur et l’épuisement.

Lorsqu’elle se réveilla enfin, la première impression qu’elle ait eut fut celle d’être lessivée totalement. C’était comme si tout son corps était fait de mousse. Elle bougea un peu ses jambes, très lourdes. Brooke avait la sensation d’avoir rêvée et resta convaincue un moment que c’était de cela qu’il s’agissait. Son dos lui faisait mal mais elle n’y prit pas gare, trop amorphe à cause de la morphine qui gouttait dans la perfusion de son bras gauche.

Les paupières toujours closes, elle fit glisser sa main droite sur son ventre, qu’elle s’attendait à trouver gonfler, comme la dernière fois ou elle s’était réveillé. Sauf que non, ce n’était pas le cas. La peur la prit donc immédiatement à la gorge, lui faisait ouvrir les yeux brusquement.
    « Mon bé… bé ! »
Elle tenta de se relever mais rien n’y fit, elle était trop anesthésiée pour se faire. Elle retomba sur son oreiller synthétique et une fois un peu plus calmée, prit conscience de la ou elle se trouvait. De grands murs blancs, un plafond blanc, des rideaux blancs, un lit blanc… Tiens, ça lui rappelait de mauvais souvenirs, tout ça, bizarrement. Elle soupira. La porte de sa chambre s’ouvrit alors sur une apparition qu’elle n’espérait plus. Emily était là, un petit couffin rose dans les bras.
    « Oh, tu es enfin réveillée mon amour ? » fit-elle avec une infinie tendresse.
Brooke opina de la tête et essaya une nouvelle fois de se redresser, plus doucement cette fois ci. Elle put ainsi s’assoir dans son lit, rendu chaud par sa présence. L’Ambereight lui mit alors le nourrisson dans les bras et elle sentit une vague d’émotion lui enserra la gorge.

Elle était tellement belle, sa fille. Des cristaux de joie firent luire ses yeux un instant, avant qu’elle ne se reprenne totalement. Déposant un tendre baiser sur le front du nouveau-né, Brooke murmura alors : « Bienvenue dans la famille, Paige. Je t’aime. »
Un baiser d’Emily acheva de rendre son réveil parfait, selon ses propres critères.

Puis, des médecins entrèrent dans sa chambre, une mine grave. Ils avaient une mauvaise nouvelle à annoncer. Conservant toujours sa fille contre elle, la rousse écouta attentivement ce que les hommes en blouses blanches avaient à dire, tout en sentant les bras de son âme-sœur s’enrouler autour de son cou, tout doucement, pour la soutenir.

On lui expliqua tout. Après qu’elle ait perdu conscience, une ambulance avait finalement pu se rendre à la villa des Légendes, profitant que la route se débloque pour venir porter secours à la jeune mère souffrante. Elle avait ensuite été prise en charge en priorité dans le domaines des naissances et une assistance par césarienne avait été pratiquée sur sa personne pour faire naître Paige. Le problème, c’était que la vie de Brooke avait alors été mis grandement en danger. Il avait fallu faire un choix pour qu’elle puisse survivre. On ne lui dévoila pas le nom de son compatriote qui avait pris la décision – peut-être s’étaient-ils tous entendu à ce sujet ? – mais dans les faits, on lui avait retiré tout son système reproducteur, une fois que sa fille fut née. Son organe vicié aurait risqué, dans le cas contraire, de déclencher une vague de septicémies qui l’aurait achevé en moins d’une demi-journée avait dit les chirurgiens. Elle ne ressentait pas encore la douleur à cause des sédatifs mais ça viendrait, avaient-ils affirmés. Il faudrait plusieurs séances de suivit pour s’assurer que la cicatrisation opère le mieux possible également.

Elle ne pourrait jamais plus porter la vie, désormais. C’était définitif et irrévocable.

Malgré tout, elle ne parvenait pas à ressentir de tristesse outre mesure. Elle avait Paige dans les bras et ça lui suffisait amplement. Qu’importe ce qu’il avait fallu pour lui sauver la mise, elle était ravie. Tout lui convenait tant qu’elle pouvait gouter encore à son petit bonheur personnel. Ses agapes bleutées se posèrent de nouveau sur sa fille et elle repensa aux paroles des autres comparses aux étranges facultés. Oui, ils avaient eu raison ; c’était de la folie. Mais c’était sa folie, et ça lui allait très bien comme ça.

Livre 8 -

Brooke et Emily filèrent le parfait amour auprès de leur fille durant les deux premiers mois de l’existence de cette dernière. Elle était née avec uniquement le nom de l’Ambereight, les deux femmes s’étant mises d’accord pour ne pas y ajouter celui de la rousse, qui n'aurait plus lieu d'être dés lors qu'elles seraient mariées. Thomas venait parfois voir Paige également, bien qu’il ne s’autorise pas à appeler cette petite puce « sa fille ». Il laissait ce privilège à la Vaughan et sa partenaire qu’il était comblé d’avoir pu aider de la sorte.
Ce n’est que par après que tout finit par dégénérer. Wilhelm, Lester, Elly, Charles … Ils avaient tous eut raison depuis le départ, mais elle avait fait le choix de ne pas les écouter. Elle n’allait pas tarder à payer le prix de son impertinence.

Alors qu’elle prenait une douche, elle entendit des cris provenant du salon de l’appartement ou elle résidait avec la blonde vénitienne. Lorsqu’elle sortit en trombe de la salle d’eau, seulement couverte d’un peignoir trempé, elle écarquilla les yeux sous la très mauvaise surprise qui se déroulait devant elle, comme un mauvais script de film amateur. Des hommes et femmes vêtus de sombre étaient là. Ils réclamaient Paige, pour une raison qu'ils n'expliquaient pas. Ahah, comme si Robot Rock allait les laisser faire, tiens. Plutôt mourir que de laisser sa fille à des gens qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam mais qui se revendiquaient comme étant du Gouvernement. Que faire? Les croire? Et puis quoi encore? Elle avait passé l'âge d'être naïve. Du moins le pensait-elle.

Brooke se plaça devant Emily qui tenait leur jeune enfant contre son buste et d’un claquement de doigts, appela ses micro-puces – qui étaient jusque-là bien cachées dans sa valise sous son lit – ainsi que son ordinateur portatif à la rescousse. Son regard se fit froid envers les intrus malgré leurs tentatives de diplomatie. Elle s’acharnait sur une mauvaise voie, qui ne ferait qu’aggraver les choses mais peu lui importait. Elle était jeune, elle avait le sang-chaud et surtout elle était bien décidée à ne pas laisser son bonheur s’évaporer de la sorte.

La rousse modélisa un canon et le pointa vers les étrangers qu’elle ne tenait pas plus que ça a connaître. L’un d’eux appelât en renfort la police, comme si la situation n’était pas déjà suffisamment chaotique. L’idée d’appeler à l’aide ses camarades n’effleura même pas l’esprit de la Vaughan, qui s’enlisait dans sa voie destructrice. Pourquoi est-ce que tout s’édulcorait maintenant ? Pourquoi ? Elle pensait avoir droit au bonheur, pourtant. Tout ceci n’était donc qu’illusion ? Quelle débâcle…

Néanmoins, elle aurait peut-être pu s’en sortir grâce à ses nano-machines, qui semblaient impressionner suffisamment ses adversaires pour que ces derniers n’approchent pas. Mais, elle n’avait pas prévu une chose. Le facteur humain… de son côté.
Brooke pensait que sa cicatrice au bas ventre s’était pleinement refermée depuis la naissance de Paige. Mais c’était là une erreur, produite par sa jeunesse inexpérimentée. Elle fit un faux mouvement, qui lui occasionna une vive douleur dans sa cicatrice.
    « Ah ! »
Son cœur s’affola et avec lui le système qui convertissait ses battements en énergie pour les micro-puces. Cela faisait tellement longtemps que Brooke n’y avait pas touché qu’elle n’avait pas remarqué les défailles liés à l’usure qui avaient alpagué ses créations technologiques. Il y eut un chuintement électrique puis elle se sentit propulsé vers l’arrière, contre le mur le plus proche. Des éclairs verdâtres gagnèrent un instant l’espace du salon, jetant au sol Emily et tous les autres personnes présentes ici-bas également.

Lorsque la Vaughan reprit conscience, elle avait l’impression que tout tournait autour d’elle. Elle n’entendait presque plus rien mais la pièce où elle se trouvait donnait l’impression qu’une minuscule apocalypse s’y était déroulée. La première chose qu’elle réalisa, c’était que son ordinateur portatif s’était cassé en deux et ne se trouvait alors plus à son poignet. Puis, elle vit, à trois mètres d’elle, Emily, inconsciente, couchée par terre. Le couffin près d’elle remuait, en revanche, mais Brooke n’entendait rien et ne parvenait plus à bouger. Faible. Elle se sentait faible, impuissante. Comme elle avait eu l’impression de l’être trop de fois par le passé. Et ça se vérifiait encore une nouvelle fois.

Des larmes coulèrent sur ses pommettes alors qu’elle hurlait désespérément le nom de sa compagne, dont la tête laissait apparaitrait une blessure sanguinolente. Des gens arrivèrent alors, se saisirent d’elle avant de la plaquer au sol sans ménagement pour mieux lui attacher les mains avec une paire de menottes.
    « Brooke Vaughan, vous êtes en état d’arrestation pour tentative de meurtre ! »
Mais elle n’entendait rien de tout ça, trop concentrée sur la vision de l’Ambereight qui ne se réveillait pas. Tout était de sa faute. Ses hurlements ne changèrent rien à la donne.

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La rousse fut arrêtée et parquée dans une salle d’interrogatoire. Elle ne cherchait pas à répondre aux questions et se murait dans le silence, ce qui énervait prodigieusement ses interrogateurs. L’un d’eux alla même jusqu’à la giflé ; mais elle ne ressentait rien et ne montra aucun signe de souffrance. Elle était comme dans un état second, en transe. Elle culpabilisait tellement. Un bug. C’était un vulgaire de ses nano-machines qui était à l’origine de ce foutoir… Tout ça parce qu’elle ne les avait pas entretenu correctement depuis trop longtemps. Comment est-ce que tout ça avait pu arriver en si peu de temps ? Son bonheur semblait déjà si loin mais elle ne voulait y croire, c’était irréel, tout ça. Elle avait été apparemment protégée par le champ de force qui s’était déclenché automatiquement dès que le dysfonctionnement avait été pris en compte par l’ordinateur, ce qui l’avait donc projetée en arrière et sauvegardé des éclairs.

Elle était descendu aussi vite de son sommet d’Eden qu’aussi longtemps dura son ascension. Du moins, c’était l’impression sordide qu’elle avait pour le moment. Tout était e sa faute. Tout était de sa faute. Tout était de sa faute.

Finalement, on la laissa seule et elle partit se réfugier dans un coin de la pièce dans laquelle on pouvait l’observer avec une vitre sans teint. Recroquevillée sur le sol – que de souvenirs … -, la tête rentrée dans l’espace formé par ses bras et ses jambes ramenés contre elle, Brooke ne releva pas la tête en entendant la porte de la salle d’interrogatoire s’ouvrir de nouveau. Pour elle, c’était encore des flics qui venaient une énième fois tenter de l’interroger.

Pourtant non, pas cette fois.
    « Brooke… »
C’était la voix de Lester qu’elle entendit alors. Elle releva sa figure vers lui. Il était là, un regard compatissant sur le visage. Il avait posé un genou à terre, pour se retrouver au même niveau qu’elle. Les autres légendes étaient là aussi, elle pouvait les voir par-delà l’embrasure de la porte. Sans doute Elly ne devait-elle pas être loin non plus. Pas de sermon, pas de morale ou de demandes particulières d’explications. Juste une phrase chargée de sympathie. Et dieu sait combien elle en avait besoin, à l’heure actuelle.
    « Aller viens, on rentre à la maison. »
A la maison… Ça sonnait presque incroyable, là, tout de suite. Et pourtant… pourtant elle s’est alors jetée au cou de l’autre Vaughan avec toute l’énergie du désespoir qui l’occupait. Elle lâcha toutes les larmes qui n’étaient pas encore libre et se laissa guider jusqu’à l’extérieur. Ils s’arrangèrent avec Elly pour occuper les potentiels paparazzis venus ici pour glaner quelques informations croustillantes sur la rousse et disparurent discrètement dans la nuit à bord d’un 4x4 aux vitres noires fourni par l’état.

Retour à la case départ. Elle revenait habitée dans le manoir qu’elle avait délaissé quelques mois plus tôt. Ça lui faisait bizarre comme sensation, comme si elle était une étrangère, maintenant. Mais non, et les garçons le lui firent tous comprendre. Elle serait toujours chez elle, ici. Nouvelles larmes. C’était si douloureux. Le rêve venait de prendre fin, mais ce n’était pas fini, loin de là.

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    « Mademoiselle Vaughan Brooke, vous êtes condamnée par la présente Justice a vous voir retirer la garde définitive de l’enfant Paige Ambereight. Vous n’avez plus le droit de vous s’approcher d’elle ou de sa mère, Madame Emily Ambereight à moins de vingt mètres sous peine d’être immédiatement scellée sous cellule au pénitencier le plus proche. »
Chacun des mots avaient poignardé son cœur déjà bien amoché. Mais Brooke n’avait pas pleuré, elle n’avait pas pu, tout simplement. Elle avait l’impression de ne plus avoir de larmes dans tout le corps. Six mois était passé depuis « l’incident » et elle n’avait pas pu revoir Emily une seule fois, ou sa fille non plus. Elle ne le savait pas et l'ignore encore aujourd’hui, mais cette décision n'était dicté par personne d'autre que le Gouvernement lui-même, qui se garda bien d'en assumer la responsabilité. A la place, et pour s'assurer que la rousse resterait toujours prête à les servir, ils avaient usé d'un stratagème de pantin, en faisant dire à ce haut-gradé judiciaire ce qu'ils voulaient qu'il dise. Rien de plus. Rien de moins. Une belle mascarade bien ficelée, en somme.

Le fait est que sa compagne – qui était maintenant son « ex » - était vivante mais avait subi un violent choc à cause de ses nano-machines. L’un des éclairs l’avait touché en pleine tête et sa mémoire en avait ainsi été altérée. Elle ne se souvenait plus de Brooke ne même de tout ce qu’elle avait partagé avec elle. Une horreur. Et comble de la cruauté, on lui avait « inventé » une vie, pour que jamais elle ne se souvienne de la Vaughan. Mais ça, c’était aussi un coup du Gouvernement. Encore. Il ne tenait pas à rencontrer un problème similaire à celui qu’avait occasionné la rousse de sitôt, alors il la remplaçait dans le cœur de la personne qu’elle avait jamais aimé plus qu’elle-même. Plus que Strider, même.

Elle n’avait même pas pu essayer de se défendre à la barre. Condamnée sitôt avait-elle posé un pied dans l’enceinte du tribunal, c’était ainsi qu’elle avait été traitée. Pas une parole de sa part, pensez-vous, c’aurait été trop demandé au juge d’instruction. Déjà que sa peine devait avoir été largement entaillée grâce à l’influence de l’Etat – ce qui semblait avoir grandement contrarié ledit juge d’ailleurs – faire preuve d’humanité et de compassion face à elle était tout simplement hors de ses cordes.

Elle ne dit rien, descendit de l’estrade boisée et quitta la salle sans jamais regarder derrière elle. Une voiture l’attendait en bas, Elly au volant. Elle y grimpa, n’accordant même pas une once d’intérêt aux journalistes et ferma la fenêtre teintée. Le véhicule démarra et les paysages défilèrent alors derrière la glace. La Dullahan ne s’autorisa même pas à lui demander comment elle allait, c’aurait été inutile. D’autant plus que Brooke attendit que la carlingue ai pris un peu plus de distance avec le palais de justice pour craquer et lâcher tout ce qui lui restait de ressentiment. Elle était libre, oui, mais n’en avait pas la sensation de fraicheur sur la langue. On venait d’effacer tout un pan de sa vie et elle pensait que jamais elle ne parviendrait à s’en remettre.

Livre 9 -

Brooke demeura donc prés de ses compagnons d’armes durant les années qui suivirent et encore aujourd’hui, elle réside avec eux. Elle dû faire face à plusieurs autres évènements fort tristes pour sa petite personne par la suite. Le décès de Thomas, notamment. Un bête accident de voiture avait happé la vie du père de sa fille, alors qu’ironiquement, il se rendait chez Emily pour prendre des nouvelles de cette dernière – bien qu’il essayait de ne pas parler de Brooke non plus, la Justice le lui interdisant.

Elle se rendit à l’enterrement et resta jusqu’à la toute fin, quand bien même la pluie détrempait ses cheveux, coupés aux épaules maintenant. Sa longue chevelure avait disparue, tout comme « l’ancienne » Brooke. Elle devait aller de l’avant maintenant, même si c’était dur. Très dur. Peut-être même trop. Elle n’avait sans doute pas mérité tant mais ne pouvait aller contre ce destin qui ne semblait pas l’apprécié beaucoup pour la faire souffrir autant.

Avant de partir, elle récita une prière que lui avait appris l’Ecuador puis déposa un chaste baiser sur le nom gravé sur la croix surplombant la tombe, installée dans ce cimetière américain. Pourquoi toutes les personnes qu’elle avait aimé semblait disparaitre les unes après les autres ? Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus.

Elle ne voulait plus comprendre.

La vie reprenait son rythme monotone, plus ou moins. Elle reprit ses fonctions de Légendes à bras le corps, se forçant à sourire à tout bout de champ car on lui avait dit que c’était ainsi que les maux guérissent le plus vite. Autant essayer, non ? Ça ne coutait rien, après tout.

A l’aube de ses vingt-cinq ans, on lui apprit la disparition de sa « mère ». Oui, Helen Sharpman elle-même. Elle n’avait pas disparue, ou plutôt, elle n’était pas morte. En réalité, touchée par une maladie orpheline, elle avait dû se faire hospitalisé dans un pays nordique, ou les connaissances des médecins à ce sujet étaient bien meilleures que celles des américains. Mais ce fut tout de même un échec. La scientifique s’était efforcée de ne pas reprendre contact avec celle qu’elle considérait comme sa fille pour ne pas avoir envie d’aller la rejoindre immédiatement.

Un homme en costume-cravate, très élégant vint un jour lui apporté une épiasse missive ainsi qu’une petite cage de transport pour animaux. Avant même de prendre acte d'une quelconque présence entre les morceaux de plastiques, elle lut la lettre. Helen lui disait qu’elle était désolée, terriblement et qu’elle aurait voulu être avec elle ces huit dernières années. Les mots lui manquaient mais elle précisa qu’elle serait incinérée et n’aurait pas de tombe, ayant prévues de faire disperser ses cendres dans l’Océan. Brooke ne pourrait donc jamais se recueillir sur la tombe de sa mère. Triste vie.

En revanche, la Sharpman ne put jamais avouer à la désormais Vaughan ses véritables origines. Sa découverte sous le Vésuve et les expérimentations faites sur elle lors de son jeune âge sans oublier leur non lien de sang furent passés sous silence.

La boîte de plastique contenait dans les faits un chat de race Sphinx. Un Post-Scriptum dans la lettre précisait que c’était un cadeau d’anniversaire –étrange, comme d’hab’ - en avance de la part d’Helen. La rousse sourit et prit le chaton avec elle, retournant à l’intérieur de sa maisonnée. Toutefois, elle relut un peu plus tard l’écrit et ne put s’empêcher de parler au papier, comme si cela aurait pu lui ramener sa vie d’antan auprès de l’autre adulte.
    « Je te déteste tellement … Au moins autant que je t’aime … Tu n’imagines même pas combien j’ai eu besoin de toi pendant tout ce temps… Et maintenant je ne pourrais jamais plus te revoir.»
Écrasant le papier sur sa figure, elle étouffa ses larmes, qu’elle aurait voulu conserver en son sein, et se calma une poignée d’heures plus tard, lorsque la nuit était déjà bien installée.

Et comme si ça ne suffisait pas, il fallut également que Charles décède aussi. La Vaughan avait fini par croire à un complot contre sa bonne remise mentale. Elle pleura toute les larmes de son corps, encore une fois. A croire que l’emploi « chialeuse » était devenu son second passe-temps. Mais là, elle n’avait tout simplement pas pu s’en empêcher. Patrick… Il avait été comme un grand frère, pour elle. Il l’avait rassuré, séché ses larmes et plus encore, il n’avait jamais douté d’elle. Qu’allait-elle devenir sans lui et ses conseils avisés, maintenant ? Son meurtrier ne fut jamais retrouvé, mais la rousse se jura que si elle parvenait à lui mettre la main dessus, elle lui ferait payer. Parce qu’il est interdit de touché aux êtres qui lui sont chers, point final.

Une nouvelle recrue intégra le petit groupe après la disparition du Hérisson. Elle s’appelait Johan Stone. On voyait qu’elle avait souffert, la Vaughan le sentait. Tout comme elle, la brune avait des blessures profondément ancrées en son interne. Et rien que pour ça, elle sentait déjà qu’elle l’aimerait comme une sœur, quand bien même les chances que ce soit réciproque étaient quasiment nulles au départ. C’était Brooke, on ne pourrait jamais la changer, sans doute.

Une nouvelle page se terminait ici.

ılıll|̲̅̅●̲̅̅|̲̅̅=̲̅̅|̲̅̅●̲̅̅|llılı

Voici maintenant quinze ans que Brooke officie en tant que Légende, spécialiste dans le domaine de la haute-technologie et douze qu’elle n’a plus pu serrer sa fille dans ses bras. Elle se contente de l’observer de loin, veillant sur Paige comme elle le peut. Heureusement, Elly a pu négocier avec le gouvernement pour qu’elle puisse avoir régulièrement de ses nouvelles par le biais de photos prises discrètement. Ça ne remplacera jamais une embrassade mais … c’était toujours mieux que rien.

Un jour qu’elle se rendait sur la tombe de Thomas, elle y vit un jeune chien errant couché. Affamé et tremblant de froid, elle n’avait pu résister à l’envie de le ramener au QG.
Aujourd’hui, c’est le gros toutou de la famille de cinglés qu’elle forme avec les autres Légendes. Un compagnon de plus dans ce monde froid. Et peu de temps après, un fan lui offrait un furet, aller savoir pourquoi… Mais bon, ça mettait un peu de réconfort dans tout ça, pourquoi se plaindre, enfaite ?

Son sourire est toujours là, bien présent, dissimulant au mieux ses plaies enfouies. Après tout, ne dis-t-on pas que ce sont ceux qui en montre le moins qui ont le plus souffert au court de leur existence ? Que penses-tu de ça, Invité ?



Dernière édition par Brooke Vaughan le Mar 30 Avr - 0:19, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeLun 29 Avr - 4:15

FICHE FINIE ♥

Si jamais quelque chose ne convient pas aux personnes que j'ai cité dedans, qu'ils n'hésites pas à me le faire savoir pour que je change tout ça le plus rapidement possible! \o/
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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeLun 29 Avr - 7:34

Ouuuh, plein de lecture coeur
Alors, avant de te dire ce que j'ai pensé de ta fiche, et, par la même occasion, de te valider, j'aimerais quand même que tu demandes aux personnages du forum à qui tu as confié un rôle important dans ton histoire si tu as leur accord, si ça n'est pas déjà fait :)
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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeLun 29 Avr - 7:49

Alooors, pour Lester, Strider et Elly, c'était okay, j'avais vu avec eux sur la CB. Est-ce que je les mps pour leur en reparler?

Concernant le passage avec l'accouchement, finalement j'ai remplacé Râ par le prédéf' de l'ex-Légendaire, que je voyais plus collé avec la situation. Est-ce que ça pose en soucis? é.è

Pour Râ, est-ce que je lui envoie un MP du coup vu que j'ai zappé la partie ou il apparaissait auparavant?

Byou ♥
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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeLun 29 Avr - 8:01

Eh bien, si t'es ok avec eux, inutile de leur demander une autre confirmation, hein, c'était juste pour être sûre que tout était en ordre coeur
PUISQUE C'EST LE CAS, JE PEUX DONC PASSER À...
*roulement de tambours*



La validatioooon (fuck yeah)

Rebienvenue parmi nous, mon Jean-Paul ♥


Ok, je te l'avoue, j'ai mis un petit peu de temps à me motiver pour lire ce gros pavé, mes yeux saignaient à l'avance de passer tout ce temps rivés sur l'écran... Et puis j'ai commencé à lire, et impossible d'en détacher les yeux. J'aime vraiment beaucoup tes fiches, celle-ci en particulier : c'est un personnage super attachant que Brooke, j'adore, j'adore coeur

Ton personnage appartient dès à présent au groupe des légendes (vous êtes au complet !!) et il est au niveau 28. Pour commencer, je te donne ton épée !

La première chose à faire sera de t'identifier !
N'oublie pas de créer ton équipement, ainsi que ta fiche de relations. Tu peux aussi faire une demande de logement.
Si tu ne sais pas avec qui rp, poste une demande ici !
Et n'hésite pas à m'envoyer un MP si tu te sens perdue.
Et surtout, amuse toi bien sur Heroe's SUP !
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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitimeLun 29 Avr - 8:07

JE T'AIME.

Merci beaucoup pour tout ces compliments, je suis ravie que la lecture ai été plaisante en tout cas ♥
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MessageSujet: Re: This is the world we live in." ▬ B.V This is the world we live in." ▬ B.V Icon_minitime

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