Sept heures et demie, c’était là, l’heure approximative où la jeune femme se tenait devant l’établissement nommé la Heroe’s Sup. Ses yeux regardaient le bâtiment avec un sentiment d’espoir et de renouveau. Comment allait se passer sa nouvelle journée ? Allait-elle réussir à se faire des connaissances ? Ou serait-elle rejetée à nouveau par les élèves de cette école ? Son cœur battait à une allure irrégulière. Le stresse commençait à envahir ses sens. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas mis un pied dans le monde extérieur et maintenant elle semblait se demander si l’idée serait fructueuse. Ses parents en étaient convaincus, mais la jeune femme elle n’avait pas vraiment confiance en ses propres capacités. Pourtant, elle était là, se tenant debout devant cette école. Quelques étudiants pénétraient dans la cour sans vraiment faire attention à elle, ce qui était déjà un bon début. Peut-être qu’au fond, elle s’inquiétait pour rien. Après tout, elle n’était pas la seule ici à posséder un don. Expirant fortement tout en posant sa main droite sur son cœur pour s’apaiser. C’est en se motivant mentalement que Casey commença à s’aventurer à son tour dans la cour, laissant ses pas claquer contre le sol poussiéreux. Elle ne savait pas trop où elle devait se rendre, d’après ses parents, elle devait récupérer quelques paperasses nécessaire pour finaliser son dossier avant de penser aux cours fructueux et intéressant que donnait cette école. Dans la précipitation, ses géniteurs avaient remplis rapidement les feuilles d’inscriptions, sautant quelques écrits assez importants. Cela arrivait et Casey n’allait surement pas rejeter la faute sur ses parents. Après tout, ils avaient agi pour son bien-être. Qui serait assez bête pour tenter une crise après ce geste de bienfaisance ? Sûrement pas Casey et vu qu’elle voulait tenter de découvrir cet établissement par elle-même, mais aussi de prendre son indépendance en commençant à se débrouiller seule. Autant y faire face et pénétrer à l’intérieur à présent. Il ne restait plus qu’à arpenter les couloirs à la recherche d’un accueil.

Après quelques minutes de recherche dans les interminables couloirs de la Heroe’s Sup. Elle se trouvait là, au centre du couloir, le regard un peu perdue tout en tenant un papier dans ses mains qu’elle avait ressortit de son sac. Une écriture soignée parcourait la petite feuille blanche. Il y avait un plan, mais aussi des indications. Elle essayait donc de suivre le croquis, mais il n’était pas vraiment très précis ou du moins, elle avait du mal à comprendre, puis à force de revenir sur ses pas, elle ne savait plus du tout, où elle se trouvait. Il faut dire son sens de l’orientation, n’était pas vraiment exceptionnel. Toujours à se perdre, même dans une petite supérette. Du moins, elle aurait pu, si elle avait fréquenté ce genre d’endroit. Soupirant doucement tout en regardant le numéro des salles, la demoiselle commençait à ne pas se sentir à l’aise. Est-ce que ce genre de situation n’arrivait qu’à elle ? Sur le coup, elle aurait bien assurée que oui, elle se sentait un peu malchanceuse avec une envie oppressante de rentrer chez elle, mais il serait dommage d’abandonner en si bon chemin n’est-ce pas ? Elle ne pouvait pas rester cloîtrée éternellement chez elle. C’est donc en serrant son poing tout en regardant à nouveau le papier, que la jeune femme reprit ses recherches. Cette fois, elle arrivait à mieux se repérer. À force de passer au même endroit cela semblait évident. Alors qu’elle venait de tourner à droite pour retrouver la salle tant convoitée, elle tomba sur un jeune homme qui lui faisait dos. Il était bien plus grand qu’elle et ses cheveux étonnement blond étaient coiffés en une coupe nette avec quelques épis. Regardant un long moment le jeune homme, Casey se demandait intérieurement si elle ne devait pas lui demander le chemin au lieu de tourner en rond. Peut-être qu’il voudrait bien l’aider ? À part s’il était occupé. Est-ce qu’au moins elle pouvait réussir à lui parler ? Rougissant un peu, elle devait bien faire le premier pas. Que ça soit pour elle, comme pour combattre sa timidité légendaire. En plus il était seul, donc elle devait au moins essayer. S’approchant doucement tout en joignant ses deux mains pour tenir son papier, une rougeur s’empara de ses joues. Lui donnant un petit air enfantin qui lui donnait un côté assez attendrissant. Sa voix s’était doucement éclaircie, comme pour évoquer sa présence. Dés que le jeune homme se retourna, la jeune femme n’osa pas lever le regard. Préférant regarder le sol. Elle n’avait pas envie d’avoir l’air misérable, à moins que ça soit le cas ?

Tendant doucement le papier vers le jeune homme pour qu’il puise y jeter un œil, le visage de la demoiselle indiquait clairement la gêne et le mal-être. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas parlé à quelqu’un du sexe opposé. Bon il y avait son père, mais on ne peut pas dire que ça compte vraiment. Préférant vouvoyer la personne en premier lieu, Casey espérait qu’elle s’était adressée clairement avec politesse et respect. Il ne valait mieux pas qu’il soit outré par un langage un peu trop familier. Sait-on jamais, de plus, vu sa taille, il avait l’air d’être plus âgée qu’elle. Un ou peut-être deux ans d’écart. Impossible a deviner quand on n’osait pas lever le regard pour voir son interlocuteur dans les yeux. La timidité était parfois un vrai fléau. Aussi, elle espérait que le jeune homme ne le prendrait pas trop mal que ça soit par ses paroles comme par ses gestes. Inutile de se faire des ennemis dès le début. Si le jeune homme était prêt à l’aider et donc à lui montrer le chemin, il pourrait amplement lire que la demoiselle devait se présenter à l’accueil, l’endroit propice pour les formalités telles que les dossiers d’inscriptions ou les informations concernant l’école. Un bon commencement en cette matinée qui semblait quelque peu chargée en émotion.

C’était une journée comme les autres.
L’alarme cinglante du réveil déchira le silence du petit matin. Sous sa couette, Alec poussa un grognement. « Trop tôt », articula-t-il d’une voix fatiguée. Sans quitter son refuge, il extirpa son bras hors du lit, et tâtonna à la recherche de son réveil. Après avoir agité sa main dans le vide pendant quelques secondes, ses doigts effleurèrent enfin la surface noire de l’appareil. Une étincelle s’échappa aussitôt de son corps, faisant taire cette stupide alarme. Court-circuit. Les chiffres ronds du réveil clignotaient sur l’écran, sans émettre le moindre bruit. Un sourire chérubin illumina le visage d’Alec, qui s’enroula un peu plus dans ses draps. La seconde suivante, notre incorrigible fainéant retournait au pays des songes. C’était une journée comme les autres.

Les hurlements d’un enfant s’élevèrent dans tout l’immeuble, réveillant Alec en sursaut. Tout en se massant les tempes, le jeune homme identifia rapidement la source de ce raffut. Le petit dernier de la voisine. Celui-là aussi, il aurait aimé le faire taire avec un bon coup de jus, soupira-t-il. Tout en grommelant dans sa barbe, Alec s’extirpa de son lit et lança un regard sur son réveil. En découvrant l’alarme remise à zéro, son visage se décomposa en une grimace. Alec s’élança littéralement sur son téléphone pour regarder l’heure. Huit heure moins vingt. Le garçon lâcha un juron : il allait encore être en retard ! Avec la force du désespoir, Alec traversa son petit appartement et se prépara à la hâte. À peine habillé, le garçon attrapa un morceau de pain, ferma la porte, et se précipita à l’extérieur. Il avala son maigre repas tout en dévalant les escaliers, manquant plusieurs fois de tomber. Il ne remarqua même pas la vieille dame dans le couloir, qui échappa un éclat de rire en voyant filer à toute allure. Toutes les semaines, c’était le même refrain. Alec poussa la porte de l’immeuble, et s’élança dans la rue. Il enfila son sweat blanc sans ralentir, malgré une bataille acharnée avec sa capuche rebelle. Quand il arriva enfin devant les portes de l’école, Alec était à bout de souffle. Après ça, pas besoin de cours de sport. Tout en haletant pour reprendre son souffle, le jeune homme tira son téléphone de sa poche. L’écran affichait huit heure et dix minutes. Il allait encore devoir rendre des comptes, soupira-t-il, maussade. Alec avait fait tout son possible, mais maintenant qu’il était en retard, il n’avait plus rien à perdre. Du moins, il voulait s’en convaincre, et pénétra dans l’enceinte de l’école en trainant le pas. Pour ne rien arranger, il était incapable de se souvenir du cours qu’il avait ce matin là. Alec soupira, tout en fourrant ses mains dans ses poches. Il pénétra sans conviction dans le bâtiment de cours, et s’enfonça dans ce dédale de cinq étages.

Pendant les heures de cours, tout était étrangement calme. Parfois, en passant devant une salle, Alec pouvait entendre la voix d’un professeur au travers de la porte, ou le bruit de fond des élèves qui discutaient entre eux. Mais rien de plus. Alec aimait bien ce moment. Avec un tel calme, il pouvait rêvasser tout en marchant vers sa salle de cours. Mais ce matin là, raclement de gorge tira Alec de ses pensées. Le garçon sursauta aussitôt, persuadé qu’il s’agissait d’un surveillant venu le réprimander. Ça allait encore barder, soupira-t-il, tout en se retournant. Mais à sa plus grande surprise, Alec se trouva nez à nez avec… Une jeune fille. Mais pas le genre de fille qu’il était habitué à croiser. Ses longs cheveux avaient la couleur des lilas en fleur, et elle osait à peine prendre la parole. Alec aurait été curieux de voir la couleur de ses yeux, malheureusement, la demoiselle refusait de le regarder en face. Tête basse, elle éleva timidement la voix. Elle cherchait une salle ? Alec afficha un sourire compatissant. Il se souvenait très bien de son premier jour ici : un bâtiment immense, et des salles trop nombreuses. Difficile de retrouver son chemin dans une telle situation. Bien décidé à donner un coup de main à cette mystérieuse demoiselle, Alec attrapa le papier qu’elle lui tendait. « Casey Hill », releva-t-il discrètement. Puis, sans se soucier des détails, il survola le formulaire jusqu’à trouver la mention qu’il cherchait. La jeune demoiselle devait se présenter  à l’accueil. Alec hocha doucement la tête, puis posa son regard sur la fameuse Casey. Elle gardait la tête basse. Comme si elle avait peur de le regarder. Alors, Alec s’approcha, et pencha la tête pour se retrouver nez à nez avec elle. Ses yeux ressemblaient à deux billes d’améthystes. Sans gêne, le garçon lui lança un grand sourire.

« Eh, je suis là ! Tu parles souvent aux chaussures des gens ? plaisanta-t-il gaiment »

Sans attendre de réponse, le jeune homme tendit son formulaire à la jeune fille. Il voulait la mettre à l’aise, même s’il ignorait tout du résultat qu’il allait obtenir. Qui ne tente rien n’a rien, se répéta-t-il tout en regardant la jeune fille. Puis, souriant à nouveau, il lui lança un signe de la tête.

« Aller, viens ! Je t’emmène là-bas. Tu vas voir, on se perd un peu au début, mais on s’habitue vite ! »

Alec fit donc demi-tour, et se dirigea vers l’accueil. Il avait complètement oublié ses cours, et très franchement, ce changement de programme n’était pas pour lui déplaire. Machinalement, il avait remis ses mains dans ses poches. L’accueil était relativement proche, mais comme ils avaient quelques instants à tuer, Alec comptait bien en profiter pour en apprendre plus sur cette jeune fille. Et par la même occasion, il espérait apprendre son nom d’une manière un peu plus conventionnelle.

« Moi c’est Alec. Alec Wolff ! Et toi ? »

Le jeune homme parlait avec une facilité et une franchise qui lui étaient propre. Il n’hésitait pas, et souriait pour un rien. Il était horripilant pour les uns, adorable pour les autres. Quand l’accueil se profila au bout du couloir, le visage d’Alec s’illumina. Tout en désignant un panneau d’indication du doigt, il prit la parole.

« Voilà ! C’est juste ici. »

Néanmoins, Alec comptait bien l’accompagner jusqu’au bout. En vérité, il avait même envie d’attendre la demoiselle. Peut-être aurait-il l’occasion de faire plus ample connaissance ? Elle était nouvelle, elle avait sûrement besoin de s’intégrer un peu. Et de toute manière, il était trop tard pour aller en cours maintenant.

Pendant que le jeune homme examinait soigneusement la feuille tendue par Casey, celle-ci attendait tranquillement en silence, levant de temps en temps le regard tout en faisant attention de ne pas se faire surprendre. C’était un jeune homme fort charmant, du moins en apparence. Il avait un air un peu enfantin et ses yeux jaunes détenaient un éclat assez impressionnant. Du moins, la jeune femme était étonnée par cette couleur dorée, mais aussi par cette petite lueur malicieuse qui dansait dans son regard. Approchant son pouce de ses lèvres, Casey s’était mise à mordiller doucement son ongle. Inconsciemment. Elle se sentait un peu stressée et avait le besoin de se détendre un peu avec ce genre de manœuvre. Ce n’était pas très poli, mais au pire, le jeune homme ne l’a regardé pas vraiment. Enfin c’est ce qu’elle croyait, car d’un coup son visage se retrouvait proche du sien, comme ça sans prévenir. Sur le coup de la surprise, la demoiselle s’était reculée d’un pas, rougissant de plus belle. Son cœur battait fortement. Tellement qu’elle n’aurait pas été étonnée que le jeune homme l’entende. Sur le coup de l’émotion, elle bredouilla quelques excuses confuses, n’osant pas répondre à sa question, même s’il s’agissait là d’une plaisanterie. Une main dans ses cheveux l’autre reprenant le papier, Casey ne savait plus trop où se mettre. Elle avait l’impression d’être ridicule et maladroite. Ses tics avaient repris de plus bel et elle ne savait pas si elle devait suivre le jeune homme ou si celui-ci avait décidé d’abandonner la demoiselle à cause de son comportement.

Osant lever la tête pour voir son jugement, elle fut étonnée de voir un sourire déformer ses lèvres. Il semblait vouloir vraiment l’aider, lui indiquant de le suivre tout en lui expliquant qu’on s’habituait vite à cet endroit. Hochant la tête sans vraiment donner de réponse, la jeunette se plaça sans un bruit à côté de lui, préférant regarder droit devant elle pour éviter de croiser le regard avec le jeune homme. Pas qu’elle ne l’aimait pas, mais elle se sentait encore un peu gênée parce qu’il s’était passée, par contre elle était assez admirative devant le ton de la voix de son sauveur. Il parlait sans hésiter, avec une franchise étonnante et sans gêne. Du moins, ça se sentait dans sa façon de parler. Casey aurait donnée n’importe quoi pour s’adresser de cette manière. Peut-être qu’avec le temps, elle y arriverait ? Il fallait peut-être juste qu’elle prenne confiance en elle. Elle aurait bien demandé des conseils, mais cela aurait fait bizarre de demander de tel conseil, surtout dés une première rencontre.

Levant doucement le regard sur son interlocuteur, Casey continuait de marcher tout en rougissant encore un peu. Vu sa carrure, elle se demandait si le jeune homme pratiquait un sport en particulier. Sa taille était aussi impressionnante, à côté de lui la jeune femme aux cheveux violets avait l’impression d’être toute petite. Soudain, la voix du blondinet cassa le silence qui planait doucement entre eux, ce qui fit réagir rapidement la demoiselle. Tournant rapidement la tête, celle-ci regarda une nouvelle fois fixement devant elle, posant une de ses mains sur ses joues pour calmer un peu ses émotions. Encore une fois, elle s’était fait surprendre, sauf qu’elle espérait que le jeune homme n’avait pas sentis son regard améthyste en train de le détailler. Il s’était juste présenté, réglant doucement les formalités d’une rencontre. Il s’appelait donc Alec Wolff ? Un nom original. Avait-il des origines anglaises ? Vu la sonorité de son nom ça pouvait être le cas, mais inutile de dire que Casey n’oserait pas le lui demander. Déglutissant tout en reprenant doucement son calme, la jeune étudiante se fit doucement violence pour regarder le jeune homme dans les yeux, avant de se sentir mal à l’aise et de détourner le regard. Malgré cet échec, elle décida de lui répondre tout en bégayant un peu.

Bon si avec ça, elle n’était pas parfaitement ridicule, c’est que le jeune Alec était vraiment compréhensif et patient ou plutôt qu’il devait être amusé par son comportement. Certains pouvaient trouver ce trait de caractère lourd, d’autre mignon et attendrissant, mais ce cas-là était plutôt rare. Du moins c’est ce que pensait Casey intérieurement. Qui supporterait d’avoir comme fréquentation une jeune fille bien trop timide pour oser vous parler avec franchise et tact ? Qu’est-ce qu’elle aurait aimée parler avec décence comme cet Alec. Peut-être qu’elle pourrait faire connaissance plus facilement sans penser qu’elle dérange ? Soupirant doucement, l’étudiante remarqua soudainement que son interlocuteur avait doucement levé la main, indiquant un panneau qui portait le nom « d’accueil ». En voyant celui-ci, un petit sourire illumina les lèvres de notre jeune demoiselle et tout en remerciant timidement le blondinet, Casey s’approcha d’un pas un peu lent près de l’accueil toquant avec douceur sur la porte avant d’attendre la réponse pour qu’elle puisse rentrer.

Le bureau du secrétariat était plutôt grand. Des ranges-dossiers se trouvaient un peu partout. L’ordre était au rendez-vous, il y avait aucun papier qui traînait que ce soit sur le bureau, comme sur les meubles environnants. En voyant que la secrétaire la dévisageait longuement tout en lui demandant l’acte de sa présence, la demoiselle s’approcha, indiquant d’une petite voix qu’elle était venue chercher quelques documents. Voyant qu’elle était nouvelle, la secrétaire se leva à son tour, prenant le dossier de la petite Hill, avant de trier les papiers qu’il lui restait à remplir, tout en expliquant ce qu’il lui manquait, mais aussi comment fonctionnait l’école de super héros. Casey écoutait attentivement, avant de ranger soigneusement les feuilles dans son sac. Un plan de l’école lui avait été donné, avec en prime un emploi du temps pour connaître ses cours et ses emplacements durant les prochains jours à venir. Remerciant toujours avec une petite voix la secrétaire, Casey ouvra avec cette même douceur la porte, refermant celle-ci tout en décidant qu’elle pouvait à présent rentrer, mais en sortant, elle fut plutôt étonnée de voir qu’Alec était encore là. Il avait du surement l’attendre. Gênée par cette attention, la demoiselle rapprocha nerveusement sa main près de ses lèvres, ne masquant pas son air troublé et quelque peu étonnée.

Levant doucement le regard, la jeune femme espérait que le blondinet ne lui en voudrait pas trop pour ça. Après tout, ce n’était pas rien et il risquait d’avoir des problèmes à cause de sa maladresse et de son sens de l’orientation défectueux. Entremêlant cette fois ses doigts ensemble, Casey ne se sentait pas trop à l’aise comme à son habitude. Elle ne savait pas quoi ajouter de plus, ni ce qu’elle pouvait faire pour éviter que le jeune homme ne se prenne un blâme. Regardant à nouveau le sol, une expression un peu triste était facilement visible sur le visage de l’étudiante. Si ce n’était pas ses traits qui la trahissaient c’était son regard étrangement violet qui en disait long sur son ressentit. Joignant ses deux mains tout en déglutissant nerveusement, peut-être qu’elle pouvait venir avec lui dans sa classe et expliquer la situation. Bon elle risquait de se faire remarquer, mais elle pouvait bien faire ça.

Et là, c’était un gros effort qu’elle risquerait de faire. Enfin du moins, si elle arrivait à s’expliquer. Si ça se trouve, Alec allait se retrouver à parler à sa place de la situation et du fait qu’il était en retard. De toute façon après cet accident, elle ne risquait peut-être pas de le revoir, donc au pire ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Puis elle pourrait oublier en visitant l’établissement. Elle comptait bien s’aider du plan qu’elle avait encore en main, mais aussi de profiter du silence des lieux pour visiter tranquillement sans déranger. Enfin, si elle ne se perdait pas comme à son habitude, de toute façon, comme lui avait dit Alec, elle risquait de s’habituer à force.

Profitant du calme des lieux, Alec était perdu dans ses pensées. Le dos contre le mur, il fixait la fenêtre du couloir tout en pensant à sa guitare, ou encore au petit parc de la ville. Dehors, il faisait un temps superbe. Le soleil grimpait doucement dans le ciel, illuminant le campus de son regard chaud et protecteur. Alec soupira, contrarié, et ferma les yeux tout en joignant ses mains derrière sa nuque. Avec un temps pareil, il avait envie de filer dehors, de profiter de cette grande et belle journée ! Sûrement pas de retourner en classe… Il s’imaginait déjà sa guitare à la main, à laisser danser ses doigts le long des cordes. Sans s’en rendre compte, le jeune homme commença à fredonner l’air d’une chanson qu’il était en train d’apprendre. Mais après quelques secondes, Alec redescendit sur terre. Ses paupières s’ouvrirent doucement, et ses yeux d’ambre tombèrent sur la porte close de l’accueil. Casey était toujours à l’intérieur. Alec commençait à trouver le temps long. Il savait que la petite nouvelle ne pouvait pas faire mieux, et de toute manière, ce n’était même pas elle qui lui avait demandé d’attendre. Soupirant de plus belle, Alec tourna la tête et posa son regard sur la fenêtre qui donnait vers l’extérieur. Pas moyen, fini-t-il par penser, il était hors de question qu’il passe la journée enfermée dans une salle, à écouter sagement sans bouger de sa chaise. À ce même moment, la porte coulissa. Alec tourna la tête, et ses yeux d’ambre se posèrent sur la silhouette de Casey. La jeune femme referma méticuleusement la porte, mais quand elle se retourna, elle sembla surprise de trouver le jeune homme qui l’attendait. Pour seule réponse, Alec se contenta d’afficher un large sourire. Bien entendu, la demoiselle fut incapable de dissimuler sa gêne. Casey s’excusa timidement pour la gêne occasionnée, persuadée qu’elle avait quelque chose à se reprocher. Le sourire d’Alec s’effrita. Il était incapable de comprendre la raison qui poussait la demoiselle à culpabiliser de la sorte. Ce n’était pas comme s’il avait manifesté un grand intérêt pour ses cours du matin… Alec la regarda tortiller ses doigts tout en se grattant lui-même la joue. Cette fille était vraiment bizarre, pensa le jeune homme. Puis, la tête basse, elle proposa d’accompagner Alec dans sa salle de cours, pour justifier son retard. Aussitôt, le jeune homme grimaça. Surtout pas ! Maintenant qu’il était bien décidé à profiter de cette belle journée, pas question qu’il mette les pieds là-bas ! Paniqué, Alec agita ses mains devant lui alors qu’un sourire faux flottait sur son visage. Il devait vite changer de sujet.

« Ne dis pas n’importe quoi ! J’ai une meilleure idée : qu’est-ce que tu dirais d’une petite balade dehors ? Je suis sûr que ça te ferais du bien ! En plus, tu pourras t’habituer au campus comme ça ! »

En réalité, c’était surtout une idée qui plaisait à Alec. C’était une bonne occasion de discuter un peu, tout en profitant du jardin du campus. Bien décidé à mettre son projet à exécution, Alec invita Casey à le suivre sans lui laisser le temps de contester. Le garçon se dirigea donc vers les portes du bâtiment, qu’il poussa avec impatience. L’air frais et vivifiant de l’extérieur s’engouffra dans ses narines, apaisant son cœur avide de grands espaces. Le garçon soupira haut et fort, puis se tourna vers Casey. Un grand sourire amical flottait sur le visage du blondinet, qui semblait heureux d’être là. Puis, il s’avança paisiblement dans les allées qui sillonnaient le jardin du campus. L’herbe verte tapissait les alentours, clairsemée ici et là de parcelles de fleurs. Tout en marchant, Alec avait à nouveau joint ses mains derrière sa nuque.

« Parles moi un peu de toi ! Tu viens d’où ? T’as quel âge ? T’as l’air un peu plus jeune que moi… J’me fais vieux, lança Alec, un sourire aux lèvres. Oh ! Et pourquoi t’es venue dans cette école ? J’me doute que tu as un pouvoir, mais certains viennent parce qu’ils ont des problèmes avec, d’autre pour devenir des héros... On a tous des raisons qui nous sont propres. »

La pauvre. Elle était déjà timide, et ce n’était sûrement pas en la harcelant de questions qu’Alec allait l’aider à prendre confiance. Toutefois, le jeune homme était trop insouciant pour s’en rendre compte. Songeur, le garçon se contenta de tapoter son index contre ses lèvres, tout en tenant son coude de son autre main. Il réfléchissait aux autres choses qu’il aimerait savoir sur la demoiselle, sans être trop indiscret. Puis, une idée traversa son esprit, et son visage s’illumina aussitôt. Avec un sourire jusqu’aux oreilles, Alec se tourna vers Casey, tout en la pointant du doigt.

« Ah ouais, un autre truc super important ! T’as un p’tit copain ? »

Paf ! Sans aucun tact, Alec avait lâché sa question comme une bombe. Mais plus que la réponse, c’était la réaction de Casey qui l’intéressait beaucoup. Un sourire narquois aux lèvres, Alec guettait donc la petite demoiselle.

L’air de dehors était vivifiant et le soleil au beau fixe. Une magnifique journée se préparait, mais malgré ça, la demoiselle ne pouvait s’empêcher d’avoir des remords. Suivant le jeune homme tout en tenant la hanse de son sac avec ses deux mains, elle ne pouvait s’empêcher de penser que c’était de sa faute si le jeune homme séchait les cours. Après tout, elle lui avait imposée sa présence et il devait sûrement se sentir obligé de lui faire visiter le reste de l’établissement, ou du moins, le dehors, car à part l’accueil elle n’avait pas vu grand-chose du moins pour le moment. Mordillant doucement sa lèvre inférieure légèrement rosées, elle jetait de temps en temps des petits coups d’œil furtif sur le jeune homme qui se trouvait devant elle. Cette fois, elle n’avait pas pris le risque de se mettre à côté de lui. Ça lui évitait de se faire surprendre et de se retrouver dans une situation gênante. Regardant ses pieds de temps à autre, le gravier crissait sous ses chaussures, se tassant plus qu’il ne l’était, laissant parfois des traces presque visibles. En levant avec douceur son regard améthyste, Casey devait bien avouer que le décor qui se plantait sous ses yeux était d’une fraîcheur presque apaisante. La demoiselle avait toujours aimée la nature, c’était toujours des lieux calmes et de toute beauté. Il y avait des endroits où il n’était pas difficile de se cacher pour éviter la foule ou même juste pour goûter à un peu de tranquillité. Fermant doucement ses yeux ronds pour apprécier la petite brise fraîche, ce fut à nouveau la voix d’Alec qui l’a tira de ses rêveries. Dans une pose assez décontracté, il avait décidé de lui poser des questions. Beaucoup de questions. Premièrement, il voulait savoir ses origines, son âge et aussi sa présence dans la Heroe’s Sup. Ce qui était déjà pas mal pour en apprendre plus sur elle. Rougissant un peu, la demoiselle leva doucement une de ses mains pour la poser près de son cœur. Elle ne se sentait pas très à l’aise. On aurait presque dit un interrogatoire et il faut dire, elle n’avait pas l’habitude d’être questionnée de la sorte. Se préparant mentalement pour répondre par respect et par politesse, la tête de notre héroïne se leva avec douceur, jusqu’à ce qu’elle constate que le jeune homme était encore en pleine réflexion. Aussitôt, la tête de Casey se pencha sur le côté et un regard interrogateur s’était affiché sur son visage. Elle se demandait bien à quoi, pouvait penser cet homme souriant, mais en voyant son visage s’illuminer, elle sentait que bizarrement elle allait en prendre pour son grade et c’était le cas. La question soit disant importante tomba, comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. En entendant cette nouvelle question, le sac de l’héroïne tomba comme une pierre, poussant au passage quelques gravillons qui s’éjectèrent de part et d’autre. Le visage de la demoiselle se mit à virer au rouge cramoisi, du moins, elle avait du mal à contenir ses émotions de gêne et de honte. Un mouvement de recule incontrôlable avait prit possession de son corps et ses deux mains s’était rapidement relevées avant de s’agiter dans un geste négatif. Sa tête s’était de nouveau baissée de façon à cacher son visage qui avait perdu sa belle teinte terne. Quant à sa voix, il n’était pas surprenant de sentir une once d’angoisse, ou plutôt du stress qui avait envahie rapidement Casey. Elle n’osait pas s’exprimer et les mots avaient du mal à sortir. Pourtant, elle trouva le courage de le faire. En bafouillant certes, mais au moins elle était un tant soit peu compréhensible.

Dans la famille, je ne suis pas très à l’aise, je vous présente Casey Hill. Inutile de vous dire que sur le coup, elle se sentait parfaitement honteuse et ridicule. Si le jeune homme voulait avoir une réaction, il l’avait eu. Pour dire, la jeune femme ne faisait même pas attention à son sourire narquois, voir moqueur. Elle était bien trop occupée à prendre de ses mains la capuche de sa veste pour la rabaisser sur son visage, de façon à se cacher totalement. Bon, elle n’avait réussis qu’à cacher ses yeux, mais c’était déjà ça, à défaut de cacher le reste. Là c’était sûr, elle devait passer pour une parfaite imbécile, elle se sentait tellement sotte qu’elle aurait bien voulu avoir un pouvoir d’invisibilité au lieu d’avoir la capacité de copier celui des autres. Sous le coup de l’émotion, ses yeux s’étaient embués de larme qu’elle retenait avec force. Pleurer ne servirait à rien elle le savait, pour le moment, elle devait se calmer intérieurement et ralentir les battements de son cœur. Ramassant son sac tout en se cachant le visage avec sa capuche, le jeune homme pourrait remarquer que la capuche contenait deux longues oreilles de lapin ce qui rajoutait une touche originale à la tenue. Essayant de retrouver contenance, Casey aurait voulu fuir pour ne pas se donner plus en spectacle, mais si elle voulait nouer des liens et combattre sa timidité, elle se devait de faire front. Pourtant, elle n’arrivait toujours pas à lever le regard et encore moins à ne plus rougir. Se motivant avec force, elle se devait au moins de répondre à ses précédentes questions. C’était la moindre des choses quand on était poli.

Le silence avait reprit de plus belle et le sac de la jeune héroïne se retrouvait compressé contre son buste. Elle avait une envie folle de se mordiller l’ongle, mais elle s’était retenue de le faire. Une fois avait suffis, pas deux. Regardant ses pieds tout en affichant un air presque mélancolique, la demoiselle tourna doucement le dos. Ce n’était pas demain la veille qu’elle réussirait à mettre de côté sa timidité et à se faire des amis. Elle venait de prendre la situation comme un échec, ce qui était un peu extrême comme pensée et à part se moquer, elle ne savait pas vraiment comment le jeune blond pouvait le prendre autrement. Pourquoi ne pouvait-elle pas être aussi sûre d’elle et aussi spontanée ? Sa question n’était pas vraiment gênante en soi, c’était pour les autres une banalité à savoir, mais pour Casey, pour cette jeune femme qui n’avait déjà pas l’habitude d’avoir des contacts avec les autres, cette question l’avait désemparée. Est-ce que c’était parce que le jeune homme était du sexe opposé ? Où parce qu’elle ne s’attendait pas à aller plus loin dans cette rencontre ? De plus, pourquoi voulait-il savoir si elle était en couple ou non ? Est-ce que ça faisait vraiment partie des questions que l’on pose pour faire connaissance ? Il y avait tellement chose dont elle n’avait pas de compétence. Au fond est-ce qu’elle était vraiment capable de se créer des liens ? Le manque de confiance ne l’aidait pas non plus dans cette épreuve, aussi, elle préféra mettre un terme pour ne plus imposer sa présence à cet homme. Ça ne devait pas être agréable d’avoir une jeune fille aussi réservé et timide en face de soi, de plus Casey ne se trouvait pas vraiment intéressante ce qui n’arrangeait pas la donne. C’est donc avec une petite voix qu’elle s’adressa à Alec, sans se retourner une seule fois.

La tête baissée, avec une expression pas vraiment fière sur le visage, Casey s’en voulait un peu au fond d’avoir gâchée cette rencontre. Est-ce qu’elle arrivera un jour à s’y faire ? C’était dommage, car cet Alec n’avait pas l’air vraiment méchant, il était même agréable et pourtant, elle venait de le mettre mal à l’aise lui aussi. Est-ce que c’était vraiment une bonne idée d’être venue dans cette école et d’affronter à nouveau le monde ? C’était les quelques questions qu’elle se posait maintenant. Si ce n’était pas son pouvoir qui lui faisait défaut, c’était son caractère effacé qui lui fermait des portes. Au fond, elle aurait peut-être du rester chez elle.

C’était exactement le genre de réaction que le jeune homme espérait : Casey était complètement prise au dépourvue, rouge comme une tomate. Pendant qu’elle s’agitait nerveusement, Alec se contentait de rire doucement. Une main devant ses lèvres, un grand sourire sur le visage, il trouvait cette réaction à la fois amusante, et mignonne. Quand la petite Casey trouva enfin la force de balbutier quelques mots confus, le garçon se calma peu à peu, et essuya une larme au coin de son œil. La jeune fille arriva à peine à finir sa phrase, et préféra éviter la question en reprochant son indiscrétion à Alec. Le jeune étudiant se contenta de sourire, joignant ses mains derrière sa tête. Bien sûr, il ne réalisait pas le mal être que cette situation infligeait à la petite Casey. Cette dernière dissimula son visage sous sa capuche, et ramassa son sac. Soudainement curieux, Alec pencha la tête, et fixa les deux oreilles de lapin qui se balançaient au bout du manteau de Casey. C’était mignon, songea-t-il sans se soucier du regard de la demoiselle. Puis, la jeune fille s’arma de tout son courage pour répondre aux précédentes question de son interlocuteur. Alec l’écouta avec intérêt, assimilant rapidement les informations. Ainsi, la demoiselle était une petite britannique. Cette nouvelle amusa le jeune homme, qui avait toujours imaginé les habitants du Royaume-Uni de manière très caricaturale. Une jolie petite anglaise qui était venue dans cette école pour apprendre à contrôler son pouvoir, conclu Alec sans perdre son sourire. Toutefois, cela n’avait rien d’étonnant. Cette université était sûrement la seule au monde qui proposait un programme d’apprentissage adapté aux « mutants » qui avaient développé un pouvoir. C’était ce qui avait amené Alec ici, et visiblement, il en allait de même pour Casey. Toutefois, le jeune homme oublia toutes ces considérations quand son regard se posa à nouveau sur la jeune femme. Quelque chose n’allait pas. Silencieuse, la tête basse, elle avait les doigts crispés sur son sac. Même si elle était du genre timide, cette fois-ci, il était évident que quelque chose clochait. Avec un peu plus de sérieux, Alec considéra la demoiselle. Il était sur le point de prendre la parole, quand la petite Casey lui tourna le dos. Elle fut la première à prendre la parole, indiquant qu’elle allait prendre congé pour ne pas déranger d’avantage le jeune homme. Alec grimaça, et passa sa main dans ses cheveux. Elle était vexée ? À cause de cette question au sujet de sa vie sentimentale ? Penaud, Alec ne savait pas vraiment où se mettre. Il était persuadé que c’était sa maladresse qui était à l’origine de ce revirement de situation, et même si la jeune femme décidait de lui fausser compagnie, il voulait au moins s’excuser. Une main dans les cheveux, la tête basse et le regard fuyant, Alec s’approcha doucement de la jeune fille. Par respect, il resta néanmoins à une certaine distance.

« Désolé… C’était très con comme question. Je recommencerais pas, promis. »

Pendant une seconde, Alec hésita. Il appréhendait beaucoup la réaction de la jeune fille, mais au fond, il aurait préféré partir sur de meilleures bases. Alors, tentant le tout pour le tout, il s’approcha un peu plus, et posa sa main sur la capuche de Casey. Puis, il lui frotta affectueusement la tête au travers du tissu, un peu comme un grand frère avec sa petite sœur. Au fond de lui, il espérait que cette attitude gommerait l’ambigüité de sa question. Car c’était surtout cela qu’il redoutait : que la jeune fille se fasse de fausses idées, et se mette à l’éviter comme la peste. Or, Alec voulait éviter ce genre de confusion. Le garçon s’arma donc de son plus beau sourire, et plutôt que de se confondre en excuses, il complimenta Casey sur son manteau.

« J’adore tes oreilles, lança-t-il avec un léger rire, tout en regardant les longs pans de tissu sur la capuche de Casey. C’est mignon. »

Ôtant doucement sa main, Alec leva son regard vers l’horizon. Au loin, ils pouvaient apercevoir la piscine, la serre, ainsi que la vague silhouette du gymnase. Le garçon réalisa que Casey aurait sûrement des questions à lui poser à propos du campus. Après tout, elle était nouvelle. Elle aurait certainement droit à une visite guidée dans la semaine, néanmoins, le garçon se tint prêt à répondre à la moindre question. Être nouveau était une tâche suffisamment ardue comme ça, et Alec voulait faire son maximum pour aider la jeune fille à se sentir à l’aise de cette nouvelle école. Puis, son regard d’ambre perdu dans les cieux céruléens, Alec questionna d’une voix douce la petite Casey. Il y avait encore une chose qui attisait sa curiosité.

« Je me demandais. Tu as quel genre de pouvoir ? »

Encore une question, alors que Casey ne savait toujours pas grand-chose sur son interlocuteur. Malheureusement pour la jeune fille, Alec était du genre curieux. Bien sûr, il consentait volontiers à parler de lui lorsqu’on l’interrogeait. Mais sans cela, il préférait largement en apprendre plus sur ses interlocuteurs.

Si Casey voulait prendre congés, ce n’était pas à cause de la question du jeune homme, mais plutôt à cause de son propre comportement. Elle avait l’impression de passer pour une parfaite imbécile et en plus de ne pas savoir s’exprimer correctement sans bégayer, elle avait des réactions complètement extrême. Du moins c’est ce qu’elle pensait, aussi, elle fut étonnée d’entendre que le jeune homme s’excuse sur la situation. Levant la tête tout en se retournant un peu, elle se sentait encore plus bête en voyant qu’il n’était pas très à l’aise à son tour, du moins, son regard fuyant ne disait rien qui vaille. Pourtant, malgré ça, il s’était approché, ce qui donna un petit mouvement de recul à la jeune femme qui se demandait bien ce qu’il avait en tête. Sa main se leva soudainement pour se poser sur la tête de la demoiselle, puis avec un sourire il frotta affectueusement la tête recouverte par la capuche. C’était à la fois réconfortant et chaleureux, ça signifiait aussi une sorte d’excuse, mais avec des gestes. Rougissant une nouvelle fois la demoiselle, leva doucement son regard. Elle voulait s’expliquer, cherchant même les mots, mais rien ne sortait. Elle n’arrivait pas à s’exprimer pour définir son embarras et du fait que le blondinet n’y était pour rien quant à sa réaction. Osant planter son regard améthyste dans le regard d’ambre d’Alec, l’héroïne ne s’attendait pas à recevoir un compliment sur son manteau, c’était bien la première qu’une personne extérieure de son entourage complimentait son style vestimentaire et bien qu’elle avait détourné le regard, elle ne put s’empêcher d’être contente au fond. Serrant à nouveau son sac contre son buste, Casey expira silencieusement, avant de fermer les yeux pour se donner du courage. Cette fois, elle devait arriver à affronter son angoisse et parler à ce jeune homme. Elle n’allait quand même pas paraître étrange à chaque fois qu’on lui disait quelques choses quand même.

« M…Merci. C’est gentil. Euh…Hum, vous…Vous savez vous n’avez pas à vous excuser. C’est plutôt à moi de le faire… Je dois vous ennuyer avec mes réactions… »

Mordillant un peu sa lèvre inférieure, l’héroïne aux cheveux violets se sentait soulagée intérieurement. Au moins, elle avait réussis à s’exprimer, bien que ça ne doive pas être très clair pour le jeune homme. Lançant un bref sourire timide, la demoiselle tenait à faire des efforts à partir de maintenant. Si elle ne s’y mettait pas, elle risquait de ne jamais réussir à s’habituer aux autres, ni à avoir des discussions avec eux. Bon Alec était peut-être quelqu’un d’un peu trop jovial et vivant, mais au moins, elle aurait un bon entraînement avec lui, puis il semblait être assez patient ce qui était un bon point. Relâchant la pression de son sac, Casey remarqua que le jeune homme semblait être absorbé par les bâtiments autour de lui. Elle ne savait pas vraiment ce qu’ils représentaient et sur le coup, elle n’osa pas déranger le jeune homme pour ça, mais en regardant à nouveau autour d’elle, elle remarqua que cette école était plutôt bien agencée en plus de contenir plusieurs bâtiments. Au fond, notre héroïne avait hâte de commencer les cours et de suivre un apprentissage pour mieux manier son don. Elle ne voulait plus avoir peur d’elle-même et surtout, elle voulait mieux vivre en société. Porter des gants étaient une aide, mais le mieux serait de ne plus s’en servir n’est-ce pas ? Alors qu’elle regardait la serre qui trônait tel un maître sur le campus, la voix douce d’Alec attira son attention. Sans se retourner, elle écouta d’une oreille attentive, plutôt étonnée que le jeune homme s’intéresse autant sur sa personne. Il avait posé beaucoup de questions, alors que notre miss n’avait pas osée en poser à son tour. Il voulait savoir en quoi consistait son pouvoir ? À cette phrase, le regard de Casey s’était soudainement assombri, du moins, on pouvait y sentir une pointe de tristesse et de souvenir qui n’avait pas dû être tout rose. Son don parlons-en tiens, c’était à cause de lui qu’elle se trouvait dans cette situation, bien qu’il ne s’était déclenché que deux fois dans sa vie, elle n’osait pas trop en parler. Même avec ses parents elle avait évitée le sujet, préférant ne pas affronter cette réalité. Pourtant, si elle était là, c’est bien pour l’affronter et pour y faire face, alors peut-être qu’il est temps d’arrêter de fuir. Soupirant longuement, notre petite anglaise passa doucement une de ses mains dans sa couette la plus proche, fuyant un peu le regard comme si elle avait honte de parler de sa tare.

« Disons que c’est…Compliqué…Tout ce que je vous conseille c’est de ne pas me toucher. »

L’explication n’était pas vraiment bien détaillée, malgré ses efforts. Elle aurait voulu en dire plus, voir même expliquer en quoi consister son don, mais ses mots avaient décidé de ne pas se développer. Préférant se terrer au fond de sa gorge. Repensant à ce qu’elle disait, Casey eut soudain un déclic. Elle lui avait conseillée de ne pas la toucher, mais elle n’avait pas dit de quelle façon. Il risquait surement de mal le prendre, surtout qu’il avait justement posée sa main sur sa tête juste à l’instant. Ça devait donner une situation de dégoût alors que ce n’était pas le cas. Levant rapidement ses mains tout en rougissant, la demoiselle se confondit rapidement en excuse, avant de décider de mieux expliquer.

« Physique…Il ne vaut mieux pas qu’on ait de contact physique…Euh…Je…Euh…Enfin…Ne vous faites pas de fausse idée…Juste que…Euh… »

Le rouge monta rapidement jusqu’à ses oreilles, qu’il était dur de rattraper une bourde. Surtout quand on enchaînait avec une autre. Ne sachant plus ou se mettre, Casey baissa rapidement la tête, n’osant plus s’exprimer. Décidément, elle ne marquait pas vraiment des points côté confiance en soi, mais ça lui donnait un côté assez attendrissant. Rapprochant sa main droite de ses lèvres, notre britannique essayait de contenir sa gêne autant que possible ce qui était mission impossible, à moins de trouver un sujet de discussion, ce qui serait plutôt difficile au vu du caractère de la demoiselle. Pourtant, à force de regarder autour d’elle, elle se contenta de reprendre son calme, regardant Alec un bref moment avant de pencher la tête d’un air assez curieux. Elle venait de trouver la solution pour se débarrasser pendant un bref moment de ce malentendu.

« Puis-je vous poser quelques questions ? À quoi servent tous ses bâtiments qui nous entourent ? Je suppose qu’il y a un pensionnat et une salle de sport, mais le reste me paraisse un brin curieux. Ça m’a l’air d’être un établissement plutôt impressionnant de par sa taille et son périmètre. Y a-t-il des jardins ou la cour se limite à ici ? »

Bon ça tiendra peut-être le jeune homme pendant un petit moment, juste le temps qu’il explique à la jeune femme. Ou du moins si l’envie l’y prenait, après tout il pouvait très bien revenir sur malentendu dès que possible. Malgré que les questions sur la heroe’s Sup intéressait grandement Casey, celle-ci aurait quand même bien voulu en savoir plus sur son protagoniste. Après tout, il savait quelques trucs sur elle et elle pouvait très bien vouloir en savoir plus sur lui n’est-ce pas. Respirant profondément, si elle ne le faisait pas, elle sentait qu’elle ne pourrait jamais en apprendre plus sur cet Alec et bien que la timidité et le malaise refaisait surface, il fallait bien qu’elle se rattrape. Ne serait-ce que pour s’excuse du contre temps qu’elle avait engendrée.

« Euh…Est-ce…Est-ce qu’il est possible d’en savoir plus sur vous ? Par…Par exemple votre âge, votre nationalité et euh…Enfin, est-ce que ça vous dérange de faire plus ample connaissance ? »

Bon pour les questions on repassera, vu que la jeune fille n’était vraiment pas habituée, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle devait demander. Ses goûts ? Ses passions ? Est-ce que ce n’était pas un peu tôt pour ça ? Surement, c’est plutôt difficile à jauger quand on fait ça toute première rencontre.

Au moins, la situation s’était améliorée, soupira Alec en se frottant la tête. À tord, le jeune homme était persuadé que le malaise de la petite Casey était dû à son indiscrétion. Et malgré son insouciance, notre héros en herbe n’aimait pas être à l’origine de ce genre de situation. Heureusement, la jeune demoiselle semblait avoir abandonné l’idée de rentrer chez elle. Tant mieux, avait pensé Alec, soulagé. Au moins, elle ne partirait pas sur cette mauvaise impression. Puis, après avoir retrouvé un peu de courage, Casey répondit même aux questions du jeune cancre. Elle commença par le remercier du compliment, puis s’excusa à son tour, convaincue que son attitude devait être agaçante. Alec gonfla une joue et se tourna vers la jeune fille, bien décidé à la réprimander. Elle avait tord, et elle ne devait pas être aussi négative ! Mais quand Alec aperçu le petit sourire que Casey avait sous sa capuche, il resta sans voix. Ce fut bref, un instant à peine. Pourtant, confronté à ce sourire timide, Alec comprit qu’il était préférable de garder le silence. La petite Casey avançait à son rythme, et il était inutile de la brusquer alors qu’elle faisait déjà de gros efforts. Nerveux, Alec détourna le regard, tout en se grattant la joue. Maintenant, il se sentait complètement ridicule…

Après ce bref incident, les choses étaient rapidement revenues à la normale. Pendant un moment, Alec était resté silencieux. Puis, quittant son mutisme, le garçon questionna la jeune fille sur son pouvoir. Mais quand son regard tomba sur Casey, Alec devina que quelque chose n’allait pas. Deux bourdes en quelques minutes, soupira-t-il intérieurement. Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Toutefois, la jeune fille resta bien vague et mystérieuse concernant ses compétences. Elle se contenta d’expliquer qu’il était préférable d’éviter tout contact. Durant un instant, Alec s’interrogea. Avait-il déclenché quelque chose, en posant sa main sur sa capuche ? Toutefois, avec un timing parfait, Casey revint sur ses paroles. Pivoine et confuse, elle parvint à articuler quelques mots pour préciser qu’ils devaient éviter tout contact direct. Mais la seconde suivante, la demoiselle perdit sa contenance, et ne parvint pas à finir sa phrase. Retenant un rire, Alec se contenta d’adresser un sourire tendre à la demoiselle. Puis, sa curiosité piquée, le garçon croisa les bras et posa son regard sur le ciel azuré. Un pouvoir à cause duquel la petite devait éviter tout contact physique… Pas terrible comme indice. Sans conviction, le garçon passa une main dans ses cheveux. Même si tout ce mystère le rendait encore plus curieux, il n’avait aucune chance de deviner le pouvoir de la jeune fille. De plus, il était hors de question qu’il insiste d’avantage. Il avait commis suffisamment de maladresses pour une seule journée. Plongé dans ses pensées, Alec réfléchissait donc à des idées plus saugrenues les unes que les autres. Il resta ainsi quelques instants, jusqu’à ce que la petite Casey ose prendre la parole. Elle s’interrogeait sur les divers bâtiments qu’on pouvait apercevoir, intriguée par la présence de ces nombreux édifices. Alec pouvait la comprendre : le campus de l’école était incroyablement vaste, et les infrastructures mises en place pour les étudiants étaient nombreuses. Le garçon enfonça ses mains dans ses poches.

« Le campus est juste immense, commença Alec. Il y a le pensionnat, les studios, la serre, la piscine, le gymnase, énonça-t-il, tout en désignant un à un les édifices respectifs. Puis, pour répondre aux questions de Casey, il ajouta : il y a aussi un jardin. Il y a quelque chose qui t’intéresses ? On peut s’approcher si tu veux. »

Alec n’était pas pressé, et fidèle à lui-même, c’était avec plaisir qu’il proposait ce détour à Casey. C’était pour elle une occasion d’explorer les lieux, mais encore fallait-il qu’elle soit intéressée. Dans tous les cas, elle avait juste à choisir, et le jeune homme l’accompagnerait. Puis, alors qu’ils marchaient, Casey questionna une seconde fois le jeune homme. Elle devenait presque entreprenante, songea Alec, moqueur. Toutefois, il écouta respectueusement les balbutiements maladroits de Casey, et considéra sérieusement sa question. « Faire plus ample connaissance »… C’était bien la première fois qu’on lui posait cette question d’une manière aussi étrange. Mais étant donné la situation, il se prêta au jeu.

« Je suis de New York, annonça fièrement le jeune homme. Souvent, cette simple phrase faisait rêver ceux qui n’avaient pas eu la chance de visiter cette ville. J’ai dix huit ans, et… J’adore le chocolat ! Alec posa un petit rire. Il trouvait cette situation ridicule, mais s’en amusait ouvertement. Je joue aussi de la guitare… Puis, le jeune homme se tourna vers Casey, soudainement intéressé. Ah ! T’es p’têtre musicienne ? Tu joues d’un instrument ? »

Peut-être pas, mais après tout, il n’avait rien à perdre en posant la question. Toutefois, il y avait autre chose qui tournait dans la tête du jeune homme. Ainsi, sans laisser à Casey le temps de répondre, il ajouta :

« Une dernière chose ! Pour l’amour de Dieu, arrête de me vouvoyer ! J’ai que dix huit ans. À t’entendre, ou dirait que j’ai déjà trente piges ! »

Cependant, Alec ignorait si la jeune fille serait assez confiante pour renoncer à cette forme de politesse…

La curiosité avait mené Casey à questionner le jeune homme sur les bâtiments qui les entouraient. L’école était vraiment très grande et à force de regarder autour d’elle, la jeune britannique avait peur de ne pas s’y retrouver. Heureusement pour elle, Alec lui expliqua rapidement en quoi ses architectures servaient. Elle suivait donc son doigt pour se repérer plus facilement. Donc ici, c’était le pensionnat et les studios, là où logeaient les élèves qui habitaient trop loin de leur maison respective. Un pensionnat n’était pas étonnant, mais l’idée de voir des studios étonna grandement la jeune fille. Peut-être que s’était réservée aux professeurs ou autres personnels ? Bah, elle posera la question tout à l’heure pour le moment, elle préféra retenir ce qui était dit plutôt que de couper le jeune homme dans son élan. Il y avait une serre, ce qui fit doucement sourire Casey, une piscine et un gymnase, ce qui était primordial pour bouger son corps et le raffermir tout en préservant sa santé. Regardant chacun des bâtiments avec grand intérêt, notre jeune héroïne ne put s’empêcher de regarder Alec dans les yeux quand il nomma le jardin. Elle s’était mise à rougir soudainement, rapprochant un peu son sac contre sa poitrine, comme si elle était gênée de demander une faveur. Pourtant, elle leva à nouveau le regard, ouvrant doucement les lèvres tout en essayant de reprendre contenance.

Souriant doucement tout en baissant le regard, la demoiselle n’était pas contre un peu de marche et surtout de découvrir les espaces verts. Elle aimait beaucoup les endroits calmes et paisibles ou la nature s’étendait à perte de vue, donc pour elle, c’était une bonne excuse pour repérer ce petit coin de paradis. Osant se placer à côté du blondinet, Casey suivait les pas du jeune homme dans une démarche un peu plus décontractée, du moins, elle semblait être un peu plus à l’aise que tout à l’heure ce qui n’était pas plus mal. Bon ce n’était pas non plus au point de se permettre des frivolités, mais au moins elle avait eu l’audace de s’essayer à questionner le jeune homme pour en savoir plus sur lui. Bon bien sûr, c’était fait de façon maladroite et elle était quand même un peu stressée intérieurement, mais ça ne semblait pas gêner le jeune blond qui se prêta facilement au jeu en parlant cette fois de lui-même. Il était donc originaire de New-York une des grandes villes du continent qu’on prenait souvent pour la capitale des Etats-Unis. Regardant soudainement le ciel, notre petite britannique avait des rêves pleins la tête. New-York était la ville réputé par excellence, elle aurait bien voulu la visiter au moins une fois dans sa vie. Découvrir la statue de la liberté en vraie, voir une pièce de théâtre à Broadway, visité les musées, voir les parcs qui peuplaient la ville, il y avait tellement de choses à visiter qu’elle ne savait plus à quoi s’adonner en rêverie, pourtant elle retomba vite sur terre par politesse envers le jeune New Yorkais. Il avait donc deux ans de plus que Casey, ce qui l’étonna grandement. Elle ne lui aurait pas donnée cet âge. Du moins, son air enfantin était en contradiction avec ses dix-huit ans, mais sur ça la jeune demoiselle préféra ne rien dire, préférant plutôt rire timidement à l’autre remarque qui était sa passion pour le chocolat. Elle aurait bien voulu répondre là-dessus, mais ce n’était pas vraiment le moment et ça pouvait être mal placé. Vu qu’il ne l’avait pas questionnée dessus, il serait malvenue de s’incruster sur ça et surtout, cela risquait de donner une mauvaise impression. Secouant doucement la tête, pour se reconcentrer à nouveau il était maintenant question de musique et en entendant Alec parler de guitare, Casey ne put s’empêcher de sourire un peu. Dans son regard, on pouvait sentir la passion, cela avait l’air d’être un instrument qu’il appréciait réellement, bon le regard s’était vite changé pour reprendre son sérieux et revenir aux questions. Si elle était musicienne ? Bien sûr, la jeune britannique avait elle aussi comme affection la musique. Il faut dire quant on a prit l’habitude d’être seule on ne peut que se plonger dedans. Elle allait répondre quand soudain l’Alec reprit la parole de plus belle, annonçant cette fois son désir irrépressible de ne plus être vouvoyé. Regardant le jeune homme avec étonnement, la demoiselle le regarda pendant un long moment dans les yeux, avant de rougir un peu. Elle n’avait pas fait attention à ça, elle ne pensait pas que sa forme de politesse pouvait le mettre dans l’embarras. Quelle sotte, elle aurait dû y penser, après tout, il y avait pas beaucoup de jeunes qui vouvoyait. D’ailleurs en y pensant, Alec l’avait tutoyé depuis le début de leur rencontre, donc…Peut-être qu’elle pouvait faire cet effort. Juste pour ne plus le mettre dans l’embarras.

Oui Casey pouvait se montrer bien négatif parfois, mais cette fois, elle n’était pas déprimée ou autre, elle était juste étonnée de devoir tutoyer aussi rapidement. Pourtant, ça aussi, ça faisait partie des risques de vivre en société, elle était donc prête à faire des efforts sur son comportement, bien qu’elle préférait attendre la permission pour tutoyer les gens. Elle n’était pas encore prête mentalement pour les tutoyer dés la première rencontre. Serrant doucement les poings comme pour se motiver, Casey se tourna à nouveau vers Alec. Elle devait répondre à ses précédentes questions à présent. Bon c’était le jeune blond qui l’avait coupé dans son élan, mais ce n’était pas une raison pour laisser un blanc planer alors qu’il devait surement attendre sa réponse.

C’est en devenant rouge pivoine que la demoiselle décida d’annoncer sa fin de phrase. Elle avait parfois un peu honte d’avouer ça. Pas qu’elle chantait mal, mais elle avait surtout peur des demandes. Elle n’avait jamais vraiment chantée devant quelqu’un. Elle préférait toujours être seule ou dans un coin éloigné pour ne pas qu’on l’entende. Donc au fond d’elle, elle espérait grandement qu’Alec ne lui demanderait pas de chanter là maintenant, car elle risquait surement de refuser. Hors de question de chanter alors qu’il y avait quelques fenêtres d’ouvertes. Reprenant une attitude calme après avoir perdue ses rougeurs, la jeune anglaise baissa doucement le regarde, n’osant pas trop regarder le New Yorkais dans les yeux. Elle avait d’autres questions à lui poser, surtout au niveau de son apprentissage au niveau de la guitare.

Dieu que le tutoiement n’était pas facilement pour la demoiselle, pourtant, elle essayait de s’y faire, s’obligeant à le faire pour éviter de mettre cette distance que pouvait provoquer le vouvoiement. Sur le coup, elle avait l’impression d’être impolie, mais vu que c’était le jeune homme qui lui avait demandé elle préféra s’enlever cette idée de la tête. Ce n’était pas comme si elle l’avait fait d’elle-même et heureusement d’ailleurs. Ses dernières questions devaient paraître un peu trop personnelles, c’est ce qu’elle remarqua après les avoir posés. Prise d’une certaine gêne, la jeune héroïne, serra subitement son sac près d’elle, décidant de s’excuser au cas où.

Autant enlever les mauvaises impressions de suite, elle ne voulait pas paraître curieuse ou indiscrète, en posant ce genre de question. Pourtant, au vu de son âge, Casey se demandait vraiment où il pouvait loger. Elle, elle vivait bien évidement chez ses parents, mais lui ? Est-ce qu’il vivait encore chez ses parents ? Vu qu’il avait atteint une certaine majorité, peut-être qu’il avait décidé de vivre sa vie ? Préférant taire mentalement sa curiosité, la jeune britannique n’osait plus lever le regard sur le jeune homme. Peut-être qu’il allait lui en vouloir de ne pas avoir réfléchie à sa question. Décidément trop négatif, la jeune demoiselle soupira longuement avant de lever le regard pour contempler le jardin qui s’étendait sous ses yeux. Elle était subjuguée par tant de beauté. L’herbe était verte et courte, montrant qu’elle avait été tondue avec soin. Des fleurs poussaient ici et là donnant de la couleur dans ce décor verdâtre. Des arbres poussaient tranquillement vers le ciel, donnant de l’ombre avec leur feuillage touffu. L’endroit était un vrai petit coin de paradis, ce qui fit sourire grandement Casey.

C’est là, les seuls mots qu’elle avait réussies à sortir. Elle aurait pu rajouter bien plus de synonymes, mais pour le moment elle préféra profiter de cette vue, respirant même la petite brise qui s’était levée. C’était un temps magnifique, de quoi se prélasser au soleil dans cet endroit, mais à force de rêverie, la jeune demoiselle redescend vite sur terre quand son portable se mit à sonner. Fouillant rapidement dans son sac, la jeune britannique extirpa un portable de couleur violet ou aucune décoration ne figurait dessus, s’excusant auprès du jeune New-Yorkais avant de décrocher, une voix assez grave se fit entendre à l’autre bout du fil, le père de la jeune fille visiblement anxieux de ne pas avoir de nouvelle.

Raccrochant tout en fermant le portable d’un « clap » sonore, la demoiselle ne tarda pas à le ranger rapidement avant de se tourner à nouveau vers le jeune blondinet, un petit sourire étirait doucement ses lèvres, lui donnant un petit charme qu’elle ne se connaissait pas.

Tant de questions, mais au moins, elle pourrait se répéter plus facilement grâce à ça. Connaître l’extérieur était tout aussi important, aussi, c’est pour ça que la jeune Casey préférait en profiter pour questionner le jeune homme sur les environs. Comme ça, elle ne risquait plus d’embêter qui que ce soit pour savoir ou aller dans cet établissement.

Sans surprise, Casey manifesta son intérêt pour le jardin de l’école. Alec afficha un large sourire, puis se dirigea donc vers le parc du campus. Au fond, cette requête ne l’étonnait pas. La petite Casey était bien le genre de fille à apprécier la nature, les fleurs, ce genre de chose. Rien de péjoratif là-dedans, car le jeune homme appréciait lui aussi les promenades dans les parcs. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il aimait passer du temps dans le parc de la ville : l’air était saint, les gens étaient sereins, souriants, et le décor idyllique. Parfait pour une promenade, ou pour jouer un peu de guitare en plein air. Bien sûr, le jardin de l’école était tout aussi agréable ! Mais grand amoureux de liberté, Alec préférait vivre hors des enceintes réfractaires du campus. Les deux étudiants continuèrent donc leur discussion en marchant. Après s’être vaguement présenté, Alec avait partagé son souhait d’être tutoyé à Casey. Une requête qui sembla troubler la jeune fille : elle fixa le garçon avec étonnement, avant de s’empourprer. Encore, songea Alec, un sourire aux lèvres. À croire que le don de cette jeune demoiselle était la « super-timidité ». Cependant, Alec préféra taire sa boutade, de peur de vexer l’étudiante. Après quelques secondes, Casey surmonta sa gêne, et décréta qu’elle ferait un effort pour ne plus vouvoyer le jeune homme. Satisfait, Alec afficha un large sourire et remercia Casey. Puis, la jeune femme se tourna à nouveau vers le garçon. Alec pencha la tête vers elle, et remarqua ses poings serrés. En la voyant ainsi, on aurait pu croire qu’elle s’apprêtait à poser la question la plus gênante du monde. Pour un jeune homme aussi vivant que notre pile sur patte, difficile d’imaginer qu’une simple discussion puisse demander autant d’effort. Pourtant, il fit preuve de compréhension, et se montra patient. Ça ne lui coûtait rien, et il préférait faire des efforts pour ne pas jeter un froid. Casey prit donc la parole, expliquant qu’elle jouait du piano, qu’elle commençait à jouer de la guitare, et qu’elle chantait. Alec la regarda avec des yeux ronds. Sérieusement ? Tout ça en même temps ? Mais pour notre garçon des rues, apprendre que Casey était une pianiste était une chose incroyable. Il avait longtemps rêvé de pouvoir toucher un piano, sans jamais en avoir l’occasion. Les yeux pétillants, Alec fixait la pauvre Casey qui était devenue rouge en annonçant son penchant pour la musique. Une vraie tomate. Mais Alec était trop excité pour s’en soucier. Toutefois, notre jeune New-Yorkais n’eut pas encore l’occasion de questionner la jeune femme. La tête basse, gênée, Casey parvint néanmoins à questionner le jeune homme sur son statut de guitariste. Quelle type de guitare, depuis combien de temps, et éventuellement, les autres instruments dont il jouait. Alec se gratta la tête, un peu honteux. Il se prétendait guitariste, mais en réalité, il était encore un débutant comparé à Casey… Pour le coup, il avait l’impression que tout son effet venait de voler en éclat. Mais tout à coup, les questions de la demoiselle dérivèrent sur un sujet complètement différent. Alec la regarda avec étonnement, mais se ravisa. Timide comme elle était, ce mélimélo de questions venait sûrement de son malaise à tenir une discussion. Réalisant que ses questions pouvaient être gênante, la demoiselle se crispa sur son sac en s’excusant. Alec hocha la tête de gauche à droite, signifiant que ça n’était pas un problème. Il n’était pas du genre à s’offusquer pour si peu.

« J’ai un appartement en ville. Je pourrais te le faire visiter à l’occasion. Si t’en as envie bien sûr, ajouta-t-il, pour ne pas la mettre dans l’embarras. »

Même s’il avait une folle envie de taquiner la jeune femme avec des remarques déplacées, Alec préféra se retenir. Peut-être quand il commencerait à mieux la connaître, et qu’elle-même saurait que le jeune homme plaisantait juste. Pour le moment, il croisa donc les bras, songeur. Alec tentait de se souvenir avec précision du moment où il avait commencé à jouer de la guitare. Sans succès. Il avait acheté sa guitare en arrivant dans cette nouvelle ville, mais tout avait été tellement vite… L’inscription, l’appartement, le travail…

« Ça fait moins de six mois que j’ai commencé à jouer de la guitare, conclu-t-il, sans s’embarasser de détails. J’ai jamais touché à un autre instrument. Ah, ouais, et c’est une acoustique ! »

Peu après cette explication, ils arrivèrent dans le jardin. L’odeur de l’herbe fraîche se mélangeait à celle des fleurs, offrant un arôme subtile à ceux qui prenaient le temps de le sentir. Alec ferma les yeux, et respira à plein poumon. Puis, bien décidé à revenir sur les talents de musicienne de la jeune fille, Alec se tourna vers elle. Mais avant qu’il puisse ouvrir la bouche, la sonnerie d’un téléphone portable se fit entendre. Avec une grimace désabusée sur le visage, Alec échappa un petit rire nerveux. Décidément. Il laissa donc Casey prendre son appel, s’étonnant de découvrir un téléphone aussi morne. Pas de strap, ni d’autre décoration. Casey s’excusa rapidement, puis décrocha. Alec écouta distraitement la conversation, et devina sans peine que c’était un appel des parents de Casey. Ils devaient commencer à s’inquiéter. Ça sentait les parents poules à plein nez, songea Alec, le sourire aux lèvres. Pas étonnant avec le caractère de la petite. Après avoir rassuré ses parents, Casey raccrocha, puis se tourna vers le jeune homme. Elle afficha un superbe sourire, qui troubla le garçon. Alec détourna le regard. Casey s’excusa à nouveau, puis posa quelques questions sur le campus. Alec tourna la tête en direction du bois que la demoiselle avait évoqué, avant de répondre.

« Mh, les élèves viennent souvent là… Le bois là-bas ? Ouais, il est accessible, viens. Le garçon marqua un pause. Je me demande souvent pourquoi ils ont laissé un bois dans les environs. Peut-être pour certains cours, suggéra-t-il, rêveur. »

Tout en reprenant la marche, Alec se tourna vers la jeune fille. Curieux, il se demandait quel genre de parents elle pouvait bien avoir. Avec son éducation, il se doutait que la famille Hill devait être très différente de ce qu’il connaissait. Un sourire aux lèvres, Alec imagina un vieil homme vêtu d’une queue de pie, en train de boire le thé à seize heure précise. Le garçon secoua doucement la tête, puis revint à la réalité du moment. Maintenant que le calme était revenu, il allait enfin pouvoir parler musique.

« Eh ? Tu penses que tu pourras me jouer un morceau à l’occasion ? Un autre jour hein ! Mais j’aimerais bien voir comment tu joues. Tu pourrais même chanter quelque chose ! »

Le jeune homme était sincèrement intéressé. Après tout, c’était une occasion de passer de bons moments en compagnie de quelqu’un qui partageait sa passion. De plus, Casey était une fille sympa, et une fois passé la timidité, elle parvenait à tenir des conversations intéressantes. Toutefois, il savait qu’il ne devait pas abuser de sa gentillesse. Songeur, Alec leva la tête vers le ciel. Peut-être était-il préférable que Casey rentre ? Alec ne voulait pas qu’elle cause du soucis à ses parents par sa faute, et craignait qu’elle n’ose pas se retirer. Le garçon hésita, baissa la tête, enfonça ses mains dans ses poches, puis osa enfin suggérer sa pensée à la demoiselle.

« Tu veux peut-être rentrer ? Il faudrait pas que tes parents s’inquiètent. »

Ce n’était pas comme si Alec était impatient, au contraire, mais il préférait ne pas bloquer Casey ici si elle devait partir. Dans le pire des cas, il pourrait toujours la raccompagner. Si elle le voulait bien.

À force de lui poser autant de questions, le jeune Alec Wolff ne devait plus savoir ou en mettre de la tête. Pourtant, il semblait serein, répondant tranquillement à la jeune anglaise. Dans le désordre certes, mais en même temps Casey ne lui avait pas trop laissée le choix. Il habitait donc dans un appartement et vu comme s’était fait là, il y vivait tout seul. Étonnée qu’il n’en dise pas plus, la jeune fille regarda longuement le blondinet, avant d’être surprise par sa proposition. Enfin c’était comme une proposition. Rougissant doucement tout en essayant de se contenir, l’anglaise hocha lentement la tête, avant d’entrouvrir ses lèvres pour répondre avec une voix douce.

Ni de son hospitalité, après tout, il ne se connaissait pas beaucoup. Peut-être que le jeune new-yorkais lui proposait ça par politesse. Même si c’était pour cause de bonne manière, Casey appréciait le geste. Elle ne savait pas vraiment si elle continuerait à le voir par la suite, mais si c’était le cas, ça serait avec plaisir qu’elle reverrait le jeune homme. Après tout, il était agréable et sa patience était telle, qu’elle ne se sentait pas trop mal à l’aise. Il la laissait prendre son temps sans la juger. Ce qui était plutôt agréable pour une première rencontre avec quelqu’un de l’extérieur. L’anglaise se doutait bien que tout le monde n’était pas comme le blondinet, néanmoins, elle fut contente de l’avoir abordée lui en premier lieu. Voyant que le jeune homme était en pleine méditation, la demoiselle arrêta de le fixer pour le laisser vaquer à ses pensées, préférant attarder son regard améthyste sur la nature qui l’entourait. Soudain la voix du jeune Alec s’évapora dans les airs, indiquant qu’il jouait depuis six mois de la guitare. Ce qui était bien plus que la jeune britannique qui venait tout juste de commencer. En plus, il jouait lui aussi de la guitare acoustique, ce qui les rapprochait de leur point commun. Peut-être qu’il pourrait l’aider dans l’apprentissage de cet instrument ? Vu qu’il avait plus d’expérience il pouvait peut-être lui apprendre convenablement l’enseignement de celui-ci. Enfin du moins, si la jeune femme trouvait le courage de lui demander. Pour le moment elle préféra l’écouter silencieusement avant de s’émerveiller sur le jardin qui s’étendait sous ses yeux. Elle n’avait pu s’empêcher de s’exprimer, profitant de la brise et du soleil pour fermer doucement les yeux. Du moins, c’était avant que son portable ne sonne. S’excusant auprès d’Alec avant de décrocher, la demoiselle regarda vivement son écran, remarquant que l’appel venait de son père. Il semblait inquiet de ne pas voir sa fille revenir depuis un petit moment. Les formulaires d’adhésions ne devaient pas prendre autant de temps normalement. Rassurant rapidement son paternel, la demoiselle indiqua qu’elle ne faisait que visiter l’extérieur de l’établissement en compagnie d’une autre personne, ce qui rassura vivement son père, qui lui souhaita une bonne visite avant de lui faire promettre de faire attention en rentrant. Fermant le clapet de son portable avant de le ranger, Casey s’excusa une nouvelle fois avant de demander un renseignement auprès du New-Yorkais concernant une forêt non loin de là. Répondant tout en l’invitant à le suivre, Casey emboîta rapidement le pas, de façon à ne pas trop traîner derrière le jeune homme aux cheveux blonds. Lui-même semblait se questionner sur la présence de ses bois dans l’établissement. Ne connaissant pas la réponse, la jeune britannique préféra ne pas se prononcer. Après tout, elle était nouvelle, donc elle ne risquait sûrement pas de le renseigner là-dessus. Posant une main sur son cœur tout en laissant l’autre tenir son sac, la jeune fille regarda d’un air serein les environs, ne se doutant pas qu’Alec se posait des questions sur ses parents. Si elle savait, elle aurait surement était amusé de la façon dont le jeune homme imaginait son père. Comme un vrai gentleman anglais. Bon ce n’était pas loin de la vérité, mais ce n’était pas non plus à ce point-là. S’émerveillant à nouveau devant cette magnifique forêt, l’anglaise se rapprocha doucement de l’entrée, avant de se faire stopper à nouveau par la voix du New-Yorkais. Il voulait qu’elle lui joue un morceau de musique à l’occasion ? Pourquoi pas, mais il n’avait pas précisée quoi. Par contre, en l’entendant dire qu’elle pouvait aussi chanter, son visage s’empourpra doucement, quant à son regard il se baissa tout aussitôt. Elle semblait être un peu gênée, car jusqu’ici, elle n’avait jamais chantée devant qui que ce soit, même pas ses parents. Alors, chanter devant le jeune homme, ça semblait relever de l’exploit. Osant regarder le jeune homme dans le blanc des yeux, la demoiselle ne savait pas vraiment comment lui expliquer, mais elle préféra reprendre contenance en évoquant la première question. Un fin sourire timide se dessina sur ses lèvres, avant qu’elle ne rebaisse à nouveau le regard. Que d’émotion visiblement.

Quand elle parlait de musique, Casey avait moins de difficulté à s’exprimer. Elle semblait même plus souriante et moins gênée, bon elle n’avait pas encore évoquée le chant et elle savait qu’elle ne pourrait peut-être pas y échapper. Croisant doucement ses doigts pour joindre ses deux mains, la jeune britannique ne savait pas vraiment pas où commencer. Peut-être valait-il mieux dire la vérité ? Tant pis, si elle passait pour une cruche, la franchise était parfois bien meilleure que le mensonge.

Casey est la confiance en soi ça faisait zéro. Certes, la demoiselle n’avait pas une voix cristalline comme les chanteuses d’opéras, mais elle ne se défendait pas trop mal. Bon elle manquait encore de force, mais pour ça, elle avait juste besoin de reprendre un peu de courage. De toute façon, cette nouvelle vie avait dans le but de l’améliorer en tout point. Son chant allait sûrement se retrouver renforcé grâce à ça. Enfin pour le moment, il fallait laisser le temps se faire et Casey espérait que le jeune homme ne prendrait pas trop mal ses propos. À force de patience peut-être qu’il arriverait à faire changer d’avis la jeune anglaise. Enfin ça, s’était s’il continuait à se voir après cette première rencontre. Pour le moment, ça semblait plutôt bien parti. Le feeling passait bien entre eux et le New-Yorkais arrivait à la mettre un peu à l’aise, ce qui était une grande première. D’ailleurs, quelque chose semblait soucier le blondinet. Ses mains s’étaient aussitôt enfoncées dans ses poches et sa tête était baissée à son tour. Est-ce que lui aussi était timide ? Peut-être pas non, car il osa enfin parler, demandant si la jeune femme voulait rentrer. Même si ses parents étaient prévenus, il était peut-être préférable qu’elle rentre. Posant timidement ses mains derrières son dos comme pour se redresser, Casey baissa sa tête à son tour. Elle se demandait si ce n’était pas impolie de fausser compagnie comme ça, au fond, elle appréciait bien la compagnie du jeune blond, mais peut-être qu’elle lui faisait perdre son temps et qu’il n’osait pas l’avouer…Décidément s’était dur de ne pas trop s’imposer auprès des gens.

Souriant doucement comme pour mettre le jeune homme à l’aise, Casey ne savait pas vraiment quoi faire. Elle aurait bien voulu rester encore un peu avec Alec pour en apprendre plus sur lui, mais elle avait peur de le déranger. Déjà qu’elle s’était imposée à lui, elle n’allait quand même pas abuser de sa patience. Puis il faut dire, elle n’était pas vraiment très douée pour s’exprimer. Elle restait encore très maladroite dans ses questions. On sentait bien qu’elle n’avait pas l’habitude de parler avec des gens, mais aujourd’hui, elle avait fait des efforts. Des gros efforts même. De quoi être fière, mais au vu du caractère de la jeune britannique, elle n’allait sûrement pas s’en vanter. Regardant autour d’elle, il fallait maintenant qu’elle retrouve l’entrée pour sortir de l’établissement, sauf que…Elle ne savait pas vraiment ou rebondir pour y accéder. Gênée tout en serrant son sac contre sa poitrine, Casey ne savait pas trop ou se mettre. Il pauvre, il ne risquait pas d’être tranquille pendant un petit moment.

Rougissant comme pas permis, la jeune femme ne savait plus vraiment ou se mettre. Elle n’avait pas vraiment fait attention au chemin qu’elle avait emprunté avec le jeune homme, de plus. Elle n’avait pas trop un bon sens de l’orientation. Enfin du moins, quand c’était un nouveau lieu. En temps normale elle arrivait à se débrouiller. Entremêlant doucement ses doigts sans s’en rendre compte, peut-être que le jeune homme serait même motivé à la raccompagner un peu sur la route. Elle se voyait mal lui proposer, tout comme la guitare. Qu’est-ce qu’elle aurait aimée être un peu plus spontanée comme le jeune homme, mais bon, chaque chose en son temps. Déjà s’il pouvait lui montrer le chemin pour retrouver la sortie ça serait déjà aimable. Pauvre Casey, elle avait l’impression d’être une gêne et un poids, alors qu’elle ne faisait juste qu’une simple rencontre avec un étudiant gentil et serviable.

Dans le jardin, les deux étudiants marchaient paisiblement. Ils parlaient de choses et d’autres, sans vraiment faire attention aux minutes qui s’écoulaient. Sans perdre son éternel sourire, Alec guettait de temps à autre les réactions de la jeune fille. Malgré sa timidité, la petite Casey commençait à sourire, à parler un peu plus ouvertement. À chaque fois qu’il remarquait un petit détail — comme un sourire sincère sur les lèvres de Casey — Alec affichait une moue pleine de fierté. La petite britannique commençait visiblement à se sentir un peu plus à l’aise, et cette nouvelle faisait plaisir au jeune homme. Bref : tout le monde était content. « Une fille souriante est une fille épanouie », songea l’étudiant, tout en observant la petite demoiselle. Au fond, elle était plutôt mignonne. Surtout quand elle souriait. Gentille, jolie, agréable, pleine d’esprit… Bref, une jeune femme très intéressante, Alec devait bien l’admettre. Alors que la discussion était portée sur la musique, la petite lady expliqua qu’elle était d’accord pour jouer un morceau devant Alec, mais qu’ils allaient devoir s’organiser un peu. Casey avait raison : trimballer un piano était une tâche plutôt compliquée. Alec afficha un large sourire en l’écoutant. Avait-il l’air si stupide que ça, pour qu’elle précise quelque chose d’aussi évident ? Mais le garçon préféra ne rien ajouter : la demoiselle semblait particulièrement à l’aise, autant en profiter. Après tout, il aurait des centaines d’occasions de l’embarrasser par la suite ! Concernant la guitare, Casey avoua que malgré ses entraînements, elle était encore en plein apprentissage des accrocs. Alec hocha doucement la tête : c’était compréhensible. Il fallait habituer ses doigts, apprendre à pincer les cordes, puis réussir à enchaîner les accords avec une certaine fluidité. Tout en gardant le rythme avec l’autre main ! Mais le garçon ne s’inquiétait pas vraiment pour Casey. Elle semblait douée pour la musique, et si elle maîtrisait déjà le piano, alors elle apprendrait rapidement les bases de la guitare. Elle avait même de grandes chances de surpasser Alec… À cette idée, le jeune homme grimaça. La honte… Il allait devoir se dépêcher de jouer un morceau à Casey, s’il voulait avoir une chance de l’impressionner. Tout en réfléchissant, Alec avait levé les yeux vers le ciel, ses mains jointes derrière sa nuque. Bah, ce n’était pas comme s’il avait décidé de jouer de la guitare juste pour impressionner les filles… Mais s’il pouvait le faire au passage, il n’allait sûrement pas s’en priver ! Souriant, Alec posa son regard sur Casey. Il remarqua que la demoiselle avait entortillé ses doigts, et pencha la tête. Casey évoqua alors le chant, et sur le coup, Alec se sentit un peu idiot. Avec cette histoire de guitare, il avait complètement oublié que Casey chantait un peu. Timidement, la demoiselle avoua donc qu’elle chantait seule, et qu’il était certainement préférable qu’elle n’inflige pas ça au jeune homme. Alec la regarda avec un large sourire, une lueur joueuse dans le regard. Alors comme ça, elle ne souhaitait pas chanter en public ? C’était décidé : peu importe les moyens, Alec ferait tout le nécessaire pour forcer la petite Casey à chanter !

Les choses en restèrent là. Pour le moment, Alec préférait se contenir, et ne pas oppresser la pauvre petite Casey. Après tout, elle était extrêmement timide, et notre jeune homme était suffisamment humain et compréhensif pour faire preuve de compassion. En revanche, le coup de fil des parents de Casey inquiétait Alec, et après quelques minutes, il demanda à la demoiselle si elle souhaitait rentrer. Après tout, Monsieur et Madame Hill devaient s’inquiéter pour leur petite princesse. Casey expliqua qu’elle voulait bien continuer la visite, mais qu’il était préférable qu’elle rentre pour ne pas déranger Alec. Ce dernier secoua la tête de gauche à droite, un sourire tendre sur les lèvres. Décidément, cette petite se posait beaucoup trop de questions. Le jeune homme appréciait beaucoup cette petite balade, mais pour être franc, il faisait preuve d’une certaine nostalgie. Il repensait à sa mère inquiète qui l’attendait à la maison. Les parents de Casey devaient eux aussi se faire du soucis. C’était la seule raison pour laquelle il décida de laisser la jeune fille partir. Néanmoins, Casey posa une nouvelle question. Une question qui déstabilisa profondément Alec : où se trouvait la sortie. Alec éclata de rire. Mais la pauvre Casey devait déjà être assez gênée comme ça. Alors, il respira profondément, sécha une larme au coin de son œil, puis posa son regard sur la jeune fille. En voyant son visage, Alec se pinça la lèvre, et se frotta la tête. Cette fois, il avait été un peu maladroit.

« Désolé… Ça arrive, c’est pas bien grave. Voilà ce que je te propose, commença Alec, en posant sa main sur l’épaule de Casey. Mauvaise habitude, mais heureusement, les vêtements de la demoiselle protégeaient d’un contact physique. On va finir de faire le tour du campus, comme ça, tu arriveras peut-être à te repérer. J’ai un peu de temps, je pourrais même te raccompagner un peu si tu veux. »

Un  vrai gentleman. Enfin, c’était la moindre des choses après s’être ouvertement moqué d’elle. Jovial, Alec invita donc Casey à reprendre la marche. Il allait doucement, indiquant de temps à autre quelques lieux à la demoiselle, de manière à ce qu’elle trouve des repères. Quand Alec aperçu finalement l’enceinte de l’établissement, il réalisa qu’il n’avait pas demandé son numéro de téléphone à la demoiselle. Sans prévenir, il se tourna donc vers Casey, approchant sa main de la poche du manteau de la demoiselle. « Pas de contact physique », se remémora-t-il tout à coup. Il s’arrêta, puis pointa un doigt accusateur en direction de la demoiselle. Autant prévenir que guérir.

« Pas de contact physique, répéta-t-il, pour dissuader Casey de l’interrompre. Alec plongea sa main dans la poche de Casey, et en extirpa le téléphone portable violet qu’elle renfermait. Puis, il adressa un clin d’œil à la petite britannique. T’inquiètes pas, je prends juste ton numéro. Je te rajoute le mien, ça sera plus rapide. »

Sans attendre de réponse, Alec tira son propre téléphone de sa poche. Un portable jaune, un portable violet. Alec afficha un fin sourire, avant de pianoter sur le clavier de son téléphone, tout en regardant le téléphone de Casey. Puis, il fit de même avec l’autre téléphone. Quand il rendit son téléphone portable à Casey, il était encore sur l’écran d’entrée de nouveaux contacts. Les mots « Mon Prince Charmant », suivi du numéro d'Alec figuraient en gros sur l’écran. Alec guetta la réaction de Casey, puis échappa un rire.

« Tu verrais ta tête ! Oh aller, t’auras juste à renommer avant que tes parents tombent dessus, lança-t-il en riant. Sauf si tu veux laisser comme ça. »

Quand bien même il faisait des efforts, Alec Wolff restait fidèle à lui-même. Il afficha un grand sourire, puis se dirigea vers le portail de l’école. Alec quitta l’enceinte du bâtiment sans aucun remords, puis demanda à Casey dans quelle direction elle habitait.

En demandant la direction de la sortie, la demoiselle ne s’attendait pas à faire une hilarité auprès de son interlocuteur. En le voyant rire aux éclats, la jeune femme baissa rapidement la tête, rougissant bien plus fortement que tout à l’heure. Sur le coup, elle se trouva stupide, voir même incapable. Peut-être qu’il la trouvait bête lui aussi ? En même temps, ne pas être capable de se repérer dans une école était vraiment…Fâcheux ? Faut dire, Casey n’avait pas vraiment un bon sens de l’orientation, elle n’arrêtait pas de se perdre et avait parfois du mal à retrouver le bon chemin, empruntant toujours ceux qui étaient plus longs. Dans un lieu inconnu, il n’était pas rare de la voir tourner en rond, mais malgré ça, il lui arrivait de trouver ce qu’elle cherchait, bien qu’elle mettait plus de temps que les autres, mais qu’est-ce qui était important au fond ? Le temps ? Ou le fait d’arriver à destination ? Voyant qu’Alec Wolff se reprenait peu à peu tout en s’excusant, la jeune anglaise osa lever son regard sur lui, toujours aussi rougissante et aussi mal à l’aise. Le new-yorkais avait dû le remarquer d’ailleurs et c’est en reprenant sa maladresse qu’il décida de proposer une de ses idées à la jeune lady posant même sa main sur son épaule, ce qui attira son regard d’améthyste sur celle-ci. C’était bien la première fois qu’on effectuait ce genre de geste sur elle et c’est en regardant le jeune homme avec un air interrogateur que la jeune british se questionnait tout en l’écoutant. D’après lui, finir le tour du campus était une solution pour que la jeune fille arrive à se repérer, ce qui n’était pas une mauvaise chose en soit. Hochant la tête comme pour montrer qu’elle était d’accord avec cette idée, Casey fut assez surprise d’entendre la suite. La raccompagner ? Où ça ? Chez elle ? Il n’avait pas besoin de s’embêter avec ça. Ce n’est pas parce qu’elle n’arrivait pas à se repérer dans l’école qu’elle ne savait pas rentrer chez elle. Souriant timidement, la demoiselle baissa doucement le regard avant d’approcher ses doigts de l’une de ses mèches de cheveux qu’elle entortilla par réflexe ou plutôt par tic. Quant à ses lèvres elles s’entrouvrirent légèrement avant de s’adresser sans un regard au jeune blond.

Bon c’est vrai que c’était gentil de sa part et que ça partait d’une bonne attention, mais Casey n’avait pas vraiment envie d’imposer sa présence. Ce qu’elle ne savait pas en revanche c’est qu’elle risquait de vexer le jeune blondinet avec son manque d’assurance. Il était peut-être patient et compréhensif, mais il pouvait très bien ne pas aimer les propos de la jeune femme, bien qu’elle ne disait pas ça méchamment. Pour le moment, ça n’avait pas l’air d’être le cas, mais à force, il risquait peut-être de réagir. Marchant d’ailleurs auprès de son interlocuteur, la belle petite anglaise accordait une attention particulière aux indications que lui donnait Alec, retenant peu à peu l’objet ou la matière qui l’aiderait à se retrouver dans le paysage. Voyant d’ailleurs que l’enceinte de l’établissement se pointait vers l’horizon, la jeune Casey se tourna doucement vers le new-yorkais pour sourire paisiblement, mais son sourire se transforma soudainement en une expression de surprise. Le jeune homme avait plongée sans prévenir sa main dans la poche du manteau de la petite anglaise. Par réflexe, la demoiselle voulait l’en empêcher en attrapant son poignet, mais l’index accusateur du beau blond là remis très vite à sa place, l’empêchant d’intervenir en lui rappelant qu’elle ne devait pas rentrer en contact physique avec lui. Écarquillant les yeux tout en laissant faire Alec, la jeune femme le regarda donc prendre son portable impuissante se demandant ce qu’il voulait en faire. Aussitôt le jeune blond répondit à sa question antérieure, indiquant qu’il comptait prendre son numéro tout en rajoutant le sien sur le portable de la jeune femme. Intriguée la demoiselle ne s’attendait pas vraiment à ça. Il comptait vraiment avoir des contacts avec elle ? Où c’était juste pour frimer et avoir un numéro de plus ? En pensant à ça, la jeune britannique ne se sentait pas très à l’aise et elle espérait fortement que le jeune homme ne ferait pas trop attention à ses contacts. Sur son portable, elle n’avait que deux numéros tout au plus, voir trois. Son fixe, son père et sa mère et rien d’autre. Il n’y avait même pas la trace d’un prénom féminin comme masculin et le jeune Alec serait sûrement le premier à y être inscrit. Ayant fini sa manœuvre, le new-yorkais tendit très vite son portable à Casey, laissant le menu des contacts pour lui montrer enfin son numéro. En voyant le nom inscrit sur le téléphone, le visage de Casey s’empourpra rapidement. Ses yeux s’étaient agrandis et elle n’avait pu s’empêcher de regarder le jeune garçon avec un air abasourdi. « Mon prince charmant » ? Que ? Pourquoi avait-il mit ceci ? Déglutissant nerveusement, la réaction de la demoiselle avait eu de quoi faire rire le jeune farceur qui s’amusa de la situation. Regardant tour à tour le téléphone et le blagueur, Casey ne savait plus vraiment quoi faire et c’est un peu perdu qu’elle s’adressa au jeune blond tout en balbutiant.

« Oui…Enfin non…Enfin… » Préférant respirer un grand coup pour se calmer, Casey regarda un moment Alec avant de sourire légèrement comme pour reprendre un peu de contenance. « Sans te vexer, je préfère te nommer normalement. C’est préférable et plus respectueux. »

Parce que bon sait-on jamais, il avait peut-être mis ça pour rire, mais si d’autre personne voyait ce gag, il risquait peut-être de cataloguer le duo. Voir même d’inventer des rumeurs gênantes et déroutantes à propos d’eux. Laissant ses doigts pianoter sur le clavier tout en remettant le nom et prénom du jeune homme, la demoiselle demanda confirmation sur l’orthographe avant de ranger soigneusement son portable. Elle ne savait pas vraiment si le jeune homme tenait à avoir des contacts avec elle, mais ça faisait toujours plaisir. Surtout que c’était son premier numéro hors de ses parents. Souriant doucement tout en essayant de se remettre de ses émotions, la jeune britannique préféra reprendre peu à peu la marche, approchant rapidement du portail de l’école qui n’était maintenant plus très loin. Après avoir dépassée celui-ci, Casey commença à se tourner vers Alec pour le saluer avant de prendre congé, mais en voyant que le blondinet lui demandait la direction de son habitat, la demoiselle décida de ne pas insister et de le laisser l’accompagner, montrant rapidement du doigt la direction avant de marcher à ses côtés vers celle-ci. Regardant droit devant elle tout en joignant ses deux mains sur son sac, Casey tourna subitement la tête vers le jeune homme, penchant légèrement celle-ci avant de lui adresser un doux sourire, une façon comme une autre d’être polie tout en essayant de lancer une petite conversation.

« Hum…J’espère que ça ne t’éloigne pas trop de ton habitat. Je ne voudrais pas te faire un détour inutile. » Posant sa main recroquevillée vers ses lèvres, la jeune anglaise semblait réfléchir doucement avant de se tourner à nouveau vers le New-Yorkais. « Tu devrais peut-être me laisser au prochain croisement non ? De toute façon, c’est toujours tout droit après donc je ne risque pas de me perdre. »

Au début, le ton de sa voix était assez soucieuse, mais plus elle parlait et plus celle-ci se calma pour rester naturelle. Elle avait même réussie à regarder le jeune homme sans rougir ou sans être gênée, de plus elle arrivait à parler sans bégayer ou bredouiller ce qui était un gros effort venant de sa part. Enfin du moins sur le moment, car très vite, son regard se baissa et ses joues commençaient déjà à changer de couleur. Sa main s’était aussitôt remise sur la hanse de son sac pour ne plus y bouger. Quoique, quelques doigts s’entremêlaient discrètement. Soupirant doucement avant de lever à nouveau le regard, Casey préférait fixer l’horizon avant de s’adresser à nouveau à Alec. Une façon pour elle de parler sans fuir à nouveau.

« Ton logement il se trouve plus vers le centre-ville où ses environnements ? D’ailleurs…Vu que tu es en âge de travailler, tu as un travail d’étudiant ? Si oui, dans quel domaine ?» Regardant cette fois le jeune homme, la jeune britannique adressa une moue quelques peu soucieuse. Peut-être qu’elle allait trop loin dans son questionnement ? « …J’espère que je ne suis pas indiscrète…Il ne faut pas que tu hésites à me le dire surtout… Je n’aimerais pas te contrarier ou te gêner. »

Visiblement, la jeune anglaise avait encore un peu de mal à communiquer, mais pour le moment elle semblait se débrouiller comme une grande. Certes, il y avait de l’hésitation et le fait qu’elle n’avait pas confiance en elle ne jouait pas en sa faveur, mais pour une première rencontre, c’était déjà bien assez. Peut-être qu’avec le temps, elle arriverait à ne pas se trouver indiscrète ou stupide en posant une question. Après tout, c’est bien normal d’en poser autant quand on ne connait pas une personne, mais bon, la demoiselle avait encore du chemin à parcourir et c’est en voulant donner le meilleure d’elle-même qu’elle était prête à changer et faire des efforts. Pour le moment, elle pouvait être assez fière d’elle, car elle ressortait avec une connaissance et un numéro.