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C'est Gugus avec son violon...♬
Owen Campbell & Neil Johnson

J'étais là, devant le bâtiment. J'avais prévu de m'y introduire pour m'amuser un peu et peut-être jouer les trouble-fêtes. Faire du bowling seul... c'est pas vraiment ce que j'appelle le must du fun.
J'allais entrer lorsqu'un bruit attira mon attention. Non pas un banal son des rues comme celui des pots d'échappements, des discussions animées, des réverbères grésillants ou des pas effrénés... Non, c'était plutôt comme... une mélodie. Une mélodie qui me ramenait des années plus tôt, dans les steppes enneigées, et me rappelait les mains calleuses d'un vieux tsigane grincheux et fier. Mais d'où cette musique pouvait-elle bien provenir ?
Feu mon cher tuteur exerçait mieux son art, mais avec moins de... comment dire... navré mais le mot m'échappe.
Je suivis donc le fameux bruit jusqu'à sa source sonore... et tombais sous un spectacle pour le moins troublant.
J'avais l'impression de me voir dans un miroir. Ou du moins de me contempler si je n'avais pas muté. Oui c'était le jeune homme que j'aurais pu être si on ne m'avais pas vendu à ce foutu laboratoire de ***** !
L'individu que j'épiais discrètement était en train de jouer du violon. Comme le papi russe.Raaaah non je ne dois pas céder aux souvenirs ! Je suis un homme voyons, il ne faudrait tout de même pas que je me laisse aller à l'abattement.
Bref. Il avait les cheveux rouges. Comme moi. Et les yeux rouges aussi. Encore une fois comme moi. Il devait avoir 17-18 ans, et était plutôt grand. Il avait l'air en bonne santé ici, mais pour ce qui est du moral... je sais pas mais il n'avait pas l'air d'être du genre à voir la vie en rose.
Bon, si je continue à le regarder comme ça, les gens vont finir par se faire des idées...
Du genre je suis quelqu'un de sa famille en train de l'écouter.
Il serait tout de même temps de briser la glace... j'attends juste la fin du morceau et je me lance.
La dernière note s'éleva, un peu trop longue et mélancolique à mon goût.

" Hé toi ! Tu... tu joues bien. Tu me laisserais essayer ton violon ? S'il te plaît... Ce serait vraiment sympa !"

Oui oui je sais je ne suis vraiment pas doué pour les premiers contacts avec autrui ET ALORS ?
Associal et fier de l'être. Et ce n'est pas près de changer !

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Owen, des fois, il avait juste envie de crever. Beau commencement, n'est-ce pas ? Tout en poésie, en délicatesse. Plein de joie et de vie, aussi. Comme lui. Ouais, des fois, il se disait juste que la vie c'était de la grosse merde et qu'il aurait du y mettre fin depuis longtemps déjà. Pourquoi ne l'avait-il pas fait, au juste ? Son père ? Camélia ? Et maintenant ?... Sa promesse...? Ouais, il ne pouvait pas trahir la promesse qu'il avait faite à celle qui lui avait inculqué de nouveau la vie. Il ne pouvait pas. Alors même si le simple fait de se lever le matin était un vrai calvaire, il ferait avec. Même si le simple fait de voir des gens sourire le faisait se plier et lui donner envie d'hurler, il faisait avec. En fait, le simple fait d'exister était pour lui le pire des cauchemars.

Mais pour elle, pour lui, et pour tous ceux à qui il avait pris la vie injustement, à commencer par sa défunte jumelle, il devait continuer. Et se la fermer. Pourtant, là, au milieu de cette rue, il avait envie d'hurler, de gueuler le monstre qu'il était, et qu'on lui règle son compte. Lâche, n'est-ce pas ? Il se sentait si... Pitoyable. Il en avait même envie de chialer. Mais non. Cela n'arrangerait rien, de toute manière. Alors ouais, il fermait sa grande gueule de con et il continuait de vivre comme le pire des chieurs de la heroe's. De se faire haïr. Car il ne méritait rien d'autre que cela.

Dans cette rue, là, il attendait. Un type, un crimo, plus précisément. Bah... Il avait buté des gens. Et Owen, les tueurs, ceux qui prennent du plaisir ou vivent du meurtre d'autrui, il les aime pas. Owen, ceux qui ont du sang sur les mains, il ne peut pas supporter leur présence. Ni même leur existence en fait. Alors quand il avait entendu parler de ce... Gentil monsieur, il avait pas attendu qu'on lui interdise formellement de s'en approcher et avait accouru pour lui casser la gueule en bonne et due forme ♥ Et il avait pas raté son coup ♥ Lui, faible ? Il avait pas besoin d'Akki pour se défendre, et d'ailleurs, il préférait amplement se battre LUI. Et, bah, son ennemi là, ça devait pas être un big boss, parce qu'il lui avait pas fallu longtemps pour le mettre hors service. Bien sûr, dans un élan de lucidité des plus surprenants pour un type à la limite du suicidaire, il avait caché son visage avec un foulard et une capuche, d'un sweat noir. Avec un jean noir. Des convers noires. MET DE LA COULEUR DANS TA VIE, APPELLE OWEN ! *meurt*

Bon, disons que grâce à ces précautions, l'abruti en question ne réussirait pas à le reconnaître, donc à le traquer, donc à vouloir le buter, donc à réveiller comme un con le monstre. Il l'avait sauvé, mine de rien. Enfin ! Il s'en foutait. Il lui avait pété le nez, puis il s'était barré, c'est tout ce que vous avez besoin de savoir. Car Owen, il ne veut pas tuer. Même des salopards dans son genre. Il peut pas. Pas... Non.

Allons, pensons à des choses gaies. ...JOR, Owen, il PEUT penser à des choses GAIES. C'est beau, de rêver, tout de même. Non, Owen, il était juste déprimé, quoi qu'un tant soit peu content d'avoir foutu sa raclée à une espèce de pourriture ne respectant pas pour un sou la vie d'autrui. Parce que la sienne, par contre... AH ! Ce qu'il les haïssait... Presqu'autant qu'il ne se haïssait lui-même. Ces saloperies de parasites ne vivant que pour détruire l'existence des autres. Comme lui. Lui qui avait détruit un nombre considérable de vie. Et pourquoi ? Oh et merde ! Rien ne justifie le meurtre. Peut être à part la légitime défense. Et encore.

Et c'est dans ses pensées pour le moins joyeuses qu'il était rentré chez lui. Bien sûr, pour cette intervention illégale, il n'avait pas amené son petit bijou, cette autre partie de lui que constituait son instrument à cordes frottées. Et c'est pour cette raison qu'il était vite rentré, plus que pour fuir les représailles d'une lopette très récemment humiliée. Arrivé dans son tout petit studio qu'il partageait avec il-ne-savait-plus-qui, il s'était rapidement changé pour une tenue plus confortable en cette chaleur, c'est à dire tee-shirt et jean; parce que ouais, il faisait toujours assez chaud, quand même. Choppant dans la foulée son violon, il se dirigea vers la sortie. Il ne lui fallu pas bien longtemps avant de se retrouver à errer dans les rues de la ville. Car c'est ce qu'il était; une âme errante, souffrante.

Et puis, il ne sait plus comment, ne se souvient plus des événements, mais tout à coup, il était là. Dans cette ruelle. Sombre. Triste. Comme lui. Et déserte, aussi. Enfin, qu'il croyait. Alors, il avait doucement fait glisser la hanse de sac le long de son bras, jusqu'à sa paume. Il referma alors ses longs doigts sur cette hanse et déposa avec délicatesse l'instrument dans sa housse au sol. Puis il en ouvrit la fermeture éclaire avec douceur, tout comme il en ressortit l'instrument. Il le prit avec amour, verifia pour la énième fois s'il était accordé correctement. Puis, après toutes les vérifications nécessaires, il déposa doucement l'archet sur les cordes et... Joua. De tout son être, de toute son âme. Et comme toujours, ce fut magnifique.

Bien sûr, cela n'était pas parfait. Mais seule une oreille avisée aurait pu entendre et voir les erreurs, minimes, qui parsemaient son jeu; les autres n'y voyaient que du feu. Mais c'était déjà impressionnant pour un type de 17 ans autodidacte, alors OSEF. Ou pas. Car Owen, quand il était question de musique, se trouvait être ultra exigent, et pas qu'envers lui-même; ainsi, il trouvait quasiment toutes ses prestations ratées à un point inimaginable. Mais au moment de jouer, tout cela le quittait; il n'y avait plus rien, rien que de la musique. Et ainsi joua-t-il pendant un long moment, oubliant tout ce qui l'entourait, ne remarquant pas la présence d'un individu suspect au physique global, et en particulier aux couleurs, semblable au sien. Non, il ne le capta que lorsqu'il cessa de jouer, dans un souffle. Cela l’apaisait... Bien qu'il se trouvait pour le moins démoli au niveau moral. Mais bon. Cela ne changeait pas de l'ordinaire.

"Hé toi ! Tu... tu joues bien. Tu me laisserais essayer ton violon ? S'il te plaît... Ce serait vraiment sympa !"


...Pardon ? Owen regarda avec l'inconnu avec incrédulité. Jor... Il croyait vraiment qu'il allait lui filer, comme ça ? Son violon, c'était sa vie, c'était plus important que tout le reste; c'était tout ce qui lui restait de son père... Alors qu'il aille se faire foutre. Se retournant -et ainsi lui tournant le dos, oui, il est un peu con des fois-, il déposa doucement l'instrument dans son étui qu'il referma rapidement avant de le remettre sur son dos. Le message était clair, non ? CRÈVE. T'y toucheras pas à ce violon. Remontant un peu la hanse sur son épaule il finit par arquer un sourcil, se disant qu'il serait "plus poli" de le rembarrer avec des mots.

"...C'est une extension de mon corps, mon violon. Et je ne me prostitue pas."

Voilà. Explication simple, claire et nette ! ...Comment ça, il avait l'air ultra antipathique ? Bah... Il est TOUJOURS comme ça après tout.

Spoiler:

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C'est Gugus avec son violon...♬
Owen Campbell & Neil Johnson

Nan mais pour qui il se prend ce bellâtre rougeoyant ? Non seulement il se la pète en public, mais en plus il a l'arrogance d'être hautain avec MOI. Et MOI, je HAIS les gens comme ça qui se croient parfaits et supérieurs aux autres, alors que dans le fond ce sont des êtres méprisables ! Dire que je pourrais l'exterminer là, tout de suite, ce monsieur-pas-touche-à-mon-violon.
Je me sentais plus qu'humilié. C'était rageant. Me maîtrisant avec peine, je rétorquais :

- Tu... tu fais pleins d'erreurs. Comment un instrument aussi noble pourrais être une partie de ton corps si tu n'es même pas capable d'exploiter son potentiel correctement ! Tu n'es qu'une ordure, comme les autres !

Et je lui crachais dessus. Littéralement. C'est ce qu'aurais fait mon ancien maître. Finalement, peut-être m'étais-je trompé, peut-être que ce pauvre type n'était pas le mélomane qui m'avait inspiré tant de souvenirs, peut-être était-ce juste un songe qui, par le plus grand des hasards, m'avait mené à lui. Je suis bien content d'avoir été un cobaye de labo. J'aurais honte de ressembler à cet énergumène qui ose péter plus haut que son postérieur ne lui permettra jamais.
Le monstre, ce n'est pas moi, c'est lui !

Je me rendis soudain compte que j'étais sur le point de pleurer. What ? Il est hors de question que je montre ne serait-ce qu'un signe de faiblesse devant ce sombre ahuri ! Ce jeunot inconscient ! Ce musicien fumeux !

Je m'obligeais à rester calme. Zen. Je me suis promis de ne jamais tuer d'enfants... Est-il au moins majeur ? Si oui, je me ferais un plaisir de mettre fin à sa petite vie de bourreau d'enfants. Refuser qu'on touche à son violon ! Sale bête !

Si ça se trouve, il a une âme d'adulte... du coup peut-être puis-je faire une toute pitite entorse à mon propre code de tuerie ? A voir.  Le côté positif, c'est que même sans l'étriper, je peux toujours lui voler son précieux "membre supplémentaire"... Même s'il est bien moins beau que le mien.
Oh !
Ça me donne une idée mirifique...
Nierk.
On va voir s'il va garder ses grands airs après ce que je vais lui montrer !

Il se trouve que, par chance, j'avais moi-même dissimulé l'instrument de celui qui m'avait tout enseigné dans ma cape. Me fichant complètement qu'il voit mon torse fissuré et l'espèce de boîte métallique à l'emplacement de mon coeur, j'enlevais le vêtement et en retirais MA raison de vivre.

Je débutais un morceau slave, une de mes spécialités. J'y mis toute mon indignation et tout mon énervement contre l'hurluberlu qui, comble du comble, me ressemblait vaguement. Ce fut un sans-faute. Contrairement à l'interprétation que, LUI, avait donné.

Ayant terminé, je le fixais, narquois. Avant de déclarer :

- C'est ça, ce que j'appelle la musique, petit scarabée effronté ! Prends en de la graine avant de te la jouer beau gosse !

Je remit ensuite ma cape, nonchalamment, re-cachais mon violon, puis tournais les talents, fier de moi. Si jamais je le recroise jouer ainsi avec sa petite mine de snob, je lui donnerais une leçon du genre... Définitive. Au moins, peut-être que dans sa tombe, il progressera au bout d'une éternité. Je souris. C'que les gens normaux pouvaient être pitoyables !  

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Oh ? Il l'avait vexé ? Pauvre chose. Il le savait, qu'il était exécrable, Owen. Puisque de toute manière, il ne méritait l'affection de personne; alors autant se faire haïr au possible. Il le regarda de son air faussement supérieur, parce qu'en vrai, il se sentait... Rien. Il ne valait rien. Pas plus que les autres crimos. Ouais, même pas une merde. Juste rien. Mais bon. Owen est un menteur, un menteur qui ne montre rien, et surtout pas sa douleur. Et encore moins au premier con venu. Premier con, qui, soit dit en passant, semblait bouillonner de rage. Cela lui donner presque l'envie de rire...

"Tu... tu fais pleins d'erreurs. Comment un instrument aussi noble pourrais être une partie de ton corps si tu n'es même pas capable d'exploiter son potentiel correctement ! Tu n'es qu'une ordure, comme les autres !"

...

Sur le moment, il ne sut s'il devait ignorer ou se sentir vexé. Et puis, comme il en avait l'habitude, il l'ignora royalement, lui offrant même un petit sourire moqueur en prime. C'est meugnooooon. Pas exploiter son potentiel correctement ? Faire des erreurs ? Bien sûr. Tout autodidacte apprend en faisant plein de conneries. Et Owen n'échappait pas à la règle. Alors, bon, ces piques ne lui faisaient ni chaud ni froid; bien sûr, il était un peu vexé qu'il le traite de la sorte. Parce que la musique, c'était sa vie. Mais bon. En fait, il le lui aurait largement pardonné s'il avait vu... Le monstre qu'il était. Là, il l'insultait sur la seule chose qui était beau chez lui; sa passion. Alors ouais, ça le vexait UN PEU. Mais juste UN PEU.

Bon, ce qui le vexa d'avantage fut le délicat cracha de l'autre con. S'essuyant avec sa manche, il lui lança un regard noir. A la "je-vais-te-bouffer-illico-toi-tu-vas-le-sentir-passer-ton-putain-de-crachat". Et puis il haussa les sourcils. Attends... Ses yeux brillaient, ou c'est lui qui avait fumé un truc pas net ? Non... Il était clean ! C'est lui qui était sur le point de chialer ! Sérieux ! Le trouvant subitement plus pitoyable et ridicule qu'autre chose -et ne se sentant pas désolé pour un sou- il ne pu que lui lancer un regard blasé. Même pas un rire, même pas une pique, ou même s'excuser; non, ce type l'emmerdait déjà. Alors il souffla de la façon la plus puérile qui soit avant de lancer le regard au ciel. Comme un gosse. Parce que c'est ce qu'il est. Releva la hanse, il était sur le point de tourner les talons et de l'ignorer royalement quand quelque chose le fit tiquer.

Le type avait bouger. Il avait soulevé sa cape. Et Owen n'avait pas bien comprit ce qu'il avait vu. Le trouvant subitement ULTRA intéressant, il ne capta pas tout de suite la magnifique instrument qu'il en avait sorti; oui, magnifique. Et alors ? Celui d'Owen était, à ses yeux, plus beau que tous les autres et ce pour une raison simple : il avait une valeur sentimentale inégalable. Et pourtant ! Ce n'était pas une très grande qualité, mais ce qu'il s'en foutait... Mais je m'égare. Il avait donc changé d'avis et regardait à présent avec un intérêt qu'il ne tentait même pas de dissimuler le jeune homme en face de lui; ce dernier semblait plus jeune physiquement, mais quelque chose... Oui, quelque chose lui disait de se méfier. Et puis, là, il posa son archet sur les cordes. Et pis les cicatrices se perdirent dans les méandres de sa mémoire.

C'était magnifique. En fait, il n'avait jamais rencontré quelqu'un d'un tel niveau. Jamais. Alors, forcément... Bah il afficha une tête inédite chez lui, à la "OUAH-T'ES-MON-DIEU-SUPRÊME", les yeux grands ouverts, les joues légèrement rosies et la bouche légèrement entrouverte. Lui, il était pas autodidacte. Ça se sentait. Et lui semblait avoir plusieurs années derrière lui... Bien plus qu'Owen. Alors ouais, pour la première fois de sa vie -et ce sans la moindre exagération- il fut impressionné. Mec, tu te rends pas compte de la prouesse que tu viens d'accomplir. Tu viens de... Faire retomber Owen dans l'enfance. Il se sentait... Comme un gosse. Mais pas en mal; non, comme le mioche avec des zétoiles dans les zyeux. Un soir de Noël. Comme ça.

Son morceau était vif, on sentait qu'il avait les nerfs. Pourtant, sa prestation c'était montrée proche de l'excellence -car celle-ci n'existe pas-. Et à la fin, il avait vite rangé son instrument et lui avait ri au nez.

"C'est ça, ce que j'appelle la musique, petit scarabée effronté ! Prends en de la graine avant de te la jouer beau gosse !"

...

Attends...
Tu crois VRAIMENT qu'il allait te laisser te barrer après lui en avoir foutu plein les mirettes ? Tu serais pas un peu con sur les bords ? Non non non. Tu vas NULLE PART.

Alors que son dieu vivant allait se barrer, Owen remonta un peu son instrument dans son étui et accéléra le pas, avant de lui barrer la route. Il s'approcha de lui, puis il le regarda avec le plus grand sérieux du monde.

"...Deviens mon prof. S'il te plait."

...Bravo. Tu as l'air ULTRA sérieux, Owen. Ouais, bah il l'était. Jor... Vraiment. Puis il sentit la nécessité d'ajouter quelque chose. De préciser quelque chose. Un tout petit détail qui l'avait quand même relativement dérangé.

"...Et je joue pas les "beaux gosses", comme tu dis. Enfin. Ce n'est pas le but recherché. Je réfléchis pas trop à quelle image je peux renvoyer en fait."

Voilà, ça, c'est fait.

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Owen Campbell & Neil Johnson

"...Deviens mon prof. S'il te plait."


Mon sourire se figea aussitôt. Le type me barrait la route, tel un mur infranchissable. Oh oh ennui en vue... Je ne pensais pas qu'il me regarderait avec cet air extatique si je lui montrais un peu mes capacités... Impossible de m'échapper maintenant. Aaaargh mais pourquoi faut toujours que je me fasses remarquer ??!!
Et puis on a jamais vu un criminel devenir prof. I am sorry. Mais bon. Vu comment il me bavait presque dessus, je sens que je vais pas trop avoir le choix. Cela dit... Comment faire pour poursuivre mes activités illégales sans éveiller les soupçons de mon disciple ?
Les arrêter ?
Après tout, je travaille à mon propre compte, je pourrais redevenir un honnête citoyen très facilement.
Mais dans ce cas, comment faire pour subvenir à mes besoins ? Lui faire payer ses leçons ?
Hors de question. La musique n'est pas une affaire d'argent. Je refuse d'en faire un business.

"...Et je joue pas les "beaux gosses", comme tu dis. Enfin. Ce n'est pas le but recherché. Je réfléchis pas trop à quelle image je peux renvoyer en fait."

Cette tirade me sortit de mes tergiversations. Hum. Oui bon écoute je veux bien te croire mais le fait est que j'avais vraiment l'impression que tu n'étais qu'un petit frimeur !
Que lui dire ? Que faire ?
Enseigner ou ne pas enseigner, telle est la question...

- Tu veux que... MOI je sois ton prof ? Mais euh... je ne suiiis qu'un gamiiin de quinze ans !

Dis-je en faisant des gestes étranges en mode - je suis une fougère mouvant sous le vent sifflant dans les montagnes vénérables où les tigres feulent assoiffés de sang de chair et... Ok je m'arrête- espérant distraire son attention (ou aléatoirement passer pour un fou ) et pouvoir sournoisement me faufiler hors de la ruelle.
Minute.
Pourquoi je me complique les choses alors qu'il me suffirait seulement de le contourner ? C'est pas avec son corps de poseur qu'il pourra bloquer un jour une rue entière.
De plus, j'ai réellement l'apparence d'un gosse. Si c'est pas une bonne excuse pour lui filer entre les doigts ça !
Cependant...
Je suis obligé d'admettre que l'éclat de ses yeux quand il m'entends jouer me flatte. D'habitude, je joue pour les poubelles. Ou les cadavres. Ça me change agréablement d'être avec un musicien.
Raaaaaah ça y est il a gagné la faiblesse s'empare de mon esprit et hop je suis obligé d'accepter !

- ... Bon. Vu que t'as pas l'air de vouloir me laisser partir, je veux bien t'aider à devenir un bon violoniste. Un excellent même. Mais à deux conditions... Un : les cours se feront chez toi, dans le plus grand secret. Deux : Pas de questions, ce sera par transmission orale j'espère donc que tu as une bonne mémoire. Et je serais très sévère. On a un deal ?

Comment survivrais-je sans faire de crimes ? Aucune idée...
A moins que...

- Ah, et tu me feras mon repas aussi. C'est la seule forme de rémunération que j'exigerais.

Voilààà problème réglé ! J'espère qu'il cuisines bien. De toute façon je ne suis pas très très difficile. Sauf s'il fait des choux de Bruxelles, là évidemment on va pas très bien s'entendre…
J'aime les personnes qui font de la nourriture que j'aime ♥

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HRP :Sorry c'est court mais voilà j'avais pas la fois *meurs*