Le réveil est une période de la mâtiné que je supporte très mal, surtout après une soirée arrosée. Moi, William Rosace, ancien lieutenant médecin de l'armée russe, autrefois adulé par la population, mainte fois médaillé pour service rendu a la nation... Moi, William Rosace, j'étais terrassé par une gueule de bois carabinée. Vous n'imaginez pas a quel point c'est difficile de se réveiller avec la petite voix de votre conscience qui vous dis « Je crois que tu as abusé un peu, hier » pendant qu'un groupe de métal au rabais massacre un remix des pire chanson du rock mondial au fond de votre crâne. La douleur était sourde et la pulsation qu'elle rependais au fond de mon crâne me donnais l'impression d'avoir une barre de métal chauffée au blanc derrière les yeux. Et je ne les avais même pas encore ouvert, bordel. Je tentait quand même l'expérience.


Après plusieurs minutes d'accoutumance a la douleur et a la lumière, prostré sur mon lit, je m’aperçut que la musique ne venais pas du fond de mon crâne mais de mon radio-réveil grésillant qui ne captais plus très bien la radio. Je l'éteignis en le débranchant -Le bouton ne fonctionne plus depuis longtemps- et j'entrepris de m'allumer une cigarette, histoire de réfléchir a la vie, l'univers, et surtout, essayer de me souvenir de ma soirée. La jolie blonde a côté de moi ne s'était même pas réveillée a cause de la musique. Tant mieux, parce que je ne me souvenais plus de son nom. J'avais trente minutes de retard sur mon horaire. C'est fou comme une vie de super médecin scolaire peut-être mouvementée. Je me levais doucement pour rechercher une aspirine dans la boite a pharmacie qui se trouvais dans la cuisine -Non, je ne suis pas bordélique du tout-. La pharmacie n'était évidemment pas a sa place. Il s'avère que part une envie soudaine et inédite, j'avais décidé de la déplacer la semaine précédente. Savoir ou était un problème qui attendrais le soir même. Il fallait que j'aille travailler.

Je pris quand même le temps de prendre une douche -je me raserais a l'infirmerie, comme d'habitude- et je récupérais un costume propre dans mon armoire. J'avais une tonne de lessive en retard qui trainait dans la corbeille. Il aurait fallu que je lave tout ça la veille, mais... Une soirée ou je ne sort pas est une soirée ratée. Bah. Mon mal de crâne n'aurait sûrement pas cessé ce soir, alors je n'aurais pas le choix de ne pas sortir. Lavage de dents, remerciement de la bonde -Rachel, ça faisais un mystère de moins a résoudre-, récupération des clefs de l'ambulance... Je n'oubliais pas mes Medical lents, concentré de technologie regroupant tout les appareil hospitaliers dans de simples lentilles de contact, qui étaient a la fois mes outils de travail et mes meilleurs alliées en cas de prises a partie. Ça arrivait assez souvent pour être noté.

Mon véhicule était un camion de transport de fond. La peinture blanche qui recouvrait la totalité du blindage n'était pas la seule modification apparente au monstre métallique qui se trouvais devant moi. Outre la peinture, les crois rouges sur les portières, la rampe de gyrophares sur le toi et les mots « H-SUP AMBULANCE » imprimés un peu partout, l'intérieur de la chose avait lui aussi été entièrement refait. L'endroit où l'on stockais les billet était maintenant un véritable bloc d'opération pouvant être rendu stérile grâce a de jolis filtres a air. On pouvais facilement tenir a quatre plus un patient a l'intérieur. L'avant du véhicule n'avait pas été modifié outre mesure. Il y avais juste un petit renfort connu de moi seul, sous le siège conducteur, qui pouvais accueillir deux Sigsauer SP 2022, un H&KUMP8 et un SPAS .12, parce qu'un médecin a toujours besoin d'une puissance de feu suffisante pour protéger ses patients. Bon, pour l'heure, le dessous de mon siège était vide, mes armes aillant été perdues dieu seul savait où.


L'école des super héros se trouvais a environs 30 minutes de mon appartement. Environs, parce que j'avais tendance a utiliser la sirène de mon ambulance pour raccourcir le temps de trajet pour le faire passer sous la barre des 15 minutes. C'était assez dangereux, mais au moins, j'ouvrirais l'infirmerie a l'heure. Deux ans que je bosse a l'école et je n'ai jamais penser a demander un appartement de fonction au grand patron. Bah. Encore un truc a rajouter dans ma liste de trucs a faire en urgence, avec la lessive, l'apprentissage du soin animalier -Je déteste voir de la souffrance.- et la recherche d'une aspirine. Pris d'une illumination, je fouillais la boite a gant tandis que l'ambulance fonçait a travers la ville, gyrophare et deux ton hurlant leurs avertissement. Je ne trouvais rien d'autre qu'un vieux sandwich au poulet qui ne m'appartenais même pas. Je balançais le truc par la fenêtre avant de m’engouffrer, un peu plus calmement, sur le parking de l'école. Je n'étais même pas en retard. Joie.


J'allumais une cigarette en sortant de la voiture puis pris une petite pause pour placer les lentilles sur mes yeux. A l'origine d'un vert émeraude assez classieux, ils prenaient une teinte rouge dès lors que le matériel s’installait sur ma pupille. Les programmes se lancèrent les un après les autres et, enfin, je pu revoir la vie. D'une simple pensée, je désactivais les modules inutiles -Les fonctions de scanner et de radiographies en tête- et pris le chemin de mon lieu de travail, l'infirmerie. Malheureusement pour mon début de journée tranquille, les lentilles détectèrent une anomalie quand j’atteignis l'escalier qui menais au premier étage. Un jeune élève se trouvais là et faisait une tête a faire peur. Le côté droit de son visage semblais brûlé au second degré -En soit pas très grave, les risque étaient surtout infectieux- et son œil était bandé. Les lentilles détectaient d'ailleurs une infection au niveau du globe oculaire. Fronçant les sourcils, je me dirigeais d'un ferme vers l'élève, clope au bec et mal rasé, pour l'interpeller. On m'avait demandé d'être moins pragmatique, alors je plantais pas une seringues de sédatif dans son bras tout de suite.

- "Toi, fis-je d'un ton que je rendais volontairement sec. Tu me suis immédiatement."

Je trainais toujours l'étudiant à travers les couloirs, en le faisant glisser pour aller plus vite. Je ne savais pas bien pourquoi l'infection était aussi conséquente, mais il fallait agir vite. Les lentilles détectaient zone infectieuse bien plus large maintenant que le garçon était proche de moi. Au vu du nombre de globules blancs concentré à cet endroit, la brûlure qui barrait la moitié de son visage était plus importante que prévu. Je ne me trompais en général pas souvent. J'ignorais quel était le pouvoir du blondinet, mais il fallait faire vite.

Et pourquoi, me demandait-il. J'aurais pu lui citer des centaines de raisons viables. Parce que l'infection se propage, parce que tu as besoin d'une greffe de peau, parce que ce doit être extrêmement douloureux et j'ai de quoi calmer la douleur dans l'infirmerie, parce que si tu te balades avec des bandages sur une brûlure, ça n'arrangera rien, au contraire... Mais la raison la plus efficace restait encore la peur. Mon caractère étant ce qu'il est, je ne pris même pas la peine de lui répondre.

Les grandes instances de l'école m'avaient demandé d'être moins terre a terre et moins brutal. Je m'efforçais donc de ne  pas brusquer les élèves venus me voir pour des petits bobos, ni de tenter des expériences et des mélanges médicamenteux avec eux -j’avais eu quelques soucis en Russie, mais tout était rentré dans l'ordre- ou simplement de prodiguer des menaces, réelles ou non, envers mes patients. Parfois, j'écoute ce qu'on me dit. Il est vrai que dire a quelqu'un qu'il a mal au crane parce que son encéphalogramme s'agite a des niveaux spécifiques de trouves de la personnalité multiple a tendance a faire un peu peur aux gens. Je préférais donc me taire au sujet de l'oeil du blondinet. Il valait mieux éviter de lui flanquer la frousse.

Après trente secondes de trainage d'étudiant dans les couloirs, ma seconde activité consista à ouvrir la porte tout en l'empêchant de partir. Je du résisté al a forte tentation de défoncer la planche de bois qui me séparait de mon matériel a grande coupe de pied. Ma vie est un combat perpétuel contre l'impulsivité. Je parvins enfin à déverrouiller la serrure et, un peu rageur, je fis s'asseoir le mioche, un peu durement, sur le premier lit venu. Lui intimant l'ordre de ne pas bouger, je me retournais vers le meuble pour préparer mon matériel.

Gants en Vinyle sans latex, important- beaucoup de désinfectant, des bandages spéciaux pour brûlures, des compresses... Je lui défis délicatement les bandages -pas adaptés du tout- en essayant de ne pas lui faire plus mal que de raison. Une fois faite, avec beaucoup de grimacements de douleurs, je pus observer de plus près. La zone touchée était assez étendue pour que je la considère comme grave, mais pas assez pour que j'envoie le jeune à l'hôpital. Je pouvais largement m'occuper des soins ici, le matériel dont j'avais besoin se trouvait sur mes yeux et ne se trompais jamais. Bah. Je commençais a nettoyé, le plus délicatement, mais aussi le plus minutieusement, toute la surface de la peau calcinée. En Russie, le travail devait être fait vite et bien. Ici, j'avais plus de temps.

Et le temps, je le pris. J'y passais une quinzaine de minutes, d'abord à nettoyer résolument la plaie avec des compresses imbibées d'eau -Suppression des croutes, bien qu'il n'y en ait pas, des surplus de crèmes diverse...- puis à désinfecter avec un produit un peu spécifique. Ça faisait mal, mais au moins, ça fonctionnait à merveille. Vint le tour de l'œil. Le globe oculaire étant fragile, et supportant mal les corps étrangers, je le désinfectais avec du sérum physiologique. Le travail terminé, je posais les bandages spéciaux pour brûlure, sans tissus pouvant adhérer à la peau brûlée et suintante et sans autre produit qu'un peu d'antianalgésiques.

Tout ceci n'était pas trop mal. Mes lentilles m'informaient que l'infection avait perdu du terrain et que les globules blancs s'étaient un peu calmés. Tant mieux. Je me mis à dévisager le gosse, comme pour deviner son prénom. Un jour, j'installerais une reconnaissance faciale sur mon appareil, pour me souvenir des élèves et des femmes avec qui j'ai couché. Pour un soldat, je n'étais pas du tout physionomiste.

"C'est quoi ton nom ?"