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« Are you running away ? » {ft. Elliot T. Holmes}

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Mythologique
Serren Ha'Slaïd
Serren Ha'Slaïd


▌LOCALISATION : L'anonymat c'est l'art de ne rien dire non ? (a)

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MessageSujet: « Are you running away ? » {ft. Elliot T. Holmes} « Are you running away ? » {ft. Elliot T. Holmes} Icon_minitimeLun 17 Juin - 2:57

Viens mon petit que je te foute en taule

MET LE NEZ DEHORS ET TU VERRAS LE MONDE.
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La pluie percute le vitre de ma fenêtre. Je dirige donc mes yeux sur mon veluxe. Foutu temps. Tellement pourri que j'en soupire. Combien de temps cette pluie n'avait cessé ? Je sais pas, environ une semaine, voire plus. Les rares fois où le soleil pointer son nez, on sortait tous comme des fous pour profiter du peu de chaleur avant de courir jusqu'à chez nous de peur de se prendre la pluie. Non j'fais pas parti des gens qui se préoccupe du temps pour sortir c'est pas trop mon genre, juste que ça m'endors. La preuve j'viens de me taper trois heures de sieste en plein après-midi. Et ce genre de chose ça ne m'était pas arrivé quand j'habitais en ville, en plein soleil arabe. Je baille un bon coup et je me redresse en m'étirant. Bon, moment de bouger. Hors de question de rester là à attendre que la journée se passe. J'vais marcher un peu, malgré la pluie et les gouttes qui s'écrasent sur le moindre obstacle qui les écarte du sol. Je frotte un peu mes yeux comme un enfant avant de chopper mon paquet et de le foutre dans mon jean. J'prend malgré tout un sweat à capuche, car c'est pas que je suis frileux et un peu. C'est ça de vivre dans un magnifique pays où la chaleur est reine et d'ensuite venir s'habituer à une température normale. Bon j'arrête de faire mon papi et je franchis le seuil de ma porte.

J'adore les USA. Faut pas croire, si je suis venu c'est pas uniquement pour fuir le danger, mais aussi par intérêt. J'ai toujours voulu savoir ce que c'était ce géant. Ce qu'était ce pays qu'on pourrait appeler El Dorado. Bah j'ai ma réponse : on s'y sent bien. Pas trop de dangers, pas de criminalité constante, pas d'enfants mendiants sur les trottoirs et le sourire sur le visage des gens. Des sourires qui me mettent de bonne humeur. Par contre, ça me plaît moins que personne ne me connaisse... Enfin d'un côté ça m'arrange, mais d'un autre je perd entièrement ... toute crédibilité. J'sais pas Shark, le héros d'Arabie, l'enfant des Dieux, ça leur dit rien aux américains ! Pourtant j'étais super connu... Faut croire que ma réputation a pas passé la frontière avec moi. J'entends le bruit de mes pas traverser les flaques d'eau, et j'observe les alentours. Il y a pas mal d'enfants qui joue malgré la pluie, sous les parapluie de leur parents, mais les rues sont plutôt vides. Faut attendre les rayons de soleil pour que le peuple décide de pointer le nez dehors... Et suffit que je le pense pour que notre bonne vieille boule de feu éclaire le ciel. Je souris à cette pensée et je continue mon chemin. J'ai rien à faire, mais j'vais faire un tour aux commerces, histoire de passer le temps. J'vais profiter de mon seul petit moment de sortie.

Les commerces c'est l'endroit où toutes les générations se rejoignent. C'est assez couvert, tranquille, posé, bref. Pas besoin de ma capuche plus longtemps et j'expose ma tignasse blanche et mon teint halé aux yeux du monde. Tout le monde est blanc comme des culs ça en ai flippant... J'ai l'impression d'être le seul à avoir vu le soleil dans sa vie. Bref. Y'a pas trop de monde, j'ai de la chance. Je marche un petit moment en regardant les babioles, serrant mon paquet et mon argent dans mes poches. Oui, j'suis parano, mais j'suis un peu pauvre en ce moment, alors j'aimerais éviter de perdre plus que je ne gagne... Puis c'est en tournant le regard sur la foule que je vois un jeune homme, brun, assez fin, plonger sa main dans la poche d'un plus vieux. Attends. On appelle pas ça un vol ? Je fronce les sourcils et je commence à suivre la personne en question. Pickpocket, non ? Mais bon, vous connaissez ma patience : j'finis par courir et poser main main sur l'épaule du petit. Enfin, petit... Il a plutôt l'air adolescent. Enfin c'est un gamin, enfin quelqu'un de plus jeune que moi... Enfin vous avez compris, pas besoin de vous faire un dessin...

« Hé gamin. C'est pas toi qui a plongé la main dans les poches des passants ? »

J'arque un sourcil en le regardant, l'air dur. J'aimerais bomber le torse, mais les gens aurait pu croire que je me prenais pour une sorte d'héros égocentrique, alors que j'en ai pas du tout l'air... Enfin tu sais le relou qui fait le soi-disant flic alors qu'il va se prendre une rouste ? Bah si j'aurais bombé le torse, j'aurais paru comme ce genre de con. Enfin, bref, on s'en fout. Je regarde le jeune homme et je garde ma main sur son épaule avant de lever l'autre et de lui faire geste de me redonner ce qu'il avait pris. Bon, ok je sais pas où est passé le vieux, mais j'allais le retrouver, j'me sens sûr de moi. J'ai confiance, oui. Mais j'allais pas le laisser faire. Non, c'est pas digne de Shark. Mais si tu fuis mon gars... j'te jure j'te suis et j'te fiche une rouste. Pourquoi ? Parce que j'aime pas qu'on fuit et que j'ai besoin de me défouler, ça fait longtemps que j'ai pas fait le héros aux Etats-Unis.

(c) sweet.lips
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Prodige
Elliot T. Holmes
Elliot T. Holmes


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MessageSujet: Re: « Are you running away ? » {ft. Elliot T. Holmes} « Are you running away ? » {ft. Elliot T. Holmes} Icon_minitimeMar 20 Aoû - 5:59

Elliot s'emmerdait. Mais genre, vraiment. Les jours de pluie il ne les aimait pas. Parce que les gens ne sortaient pas et que le travaille ne venait donc pas non plus. Et surtout parce qu'il détestait arriver devant ses employeurs avec les cheveux trempés malgré sa capuche en tissu et surtout, surtout, il ne supportait pas devoir essuyer ses lunettes. Parce que ça signifiait qu'on pouvait voir ses yeux, et en bon lâche qu'il était il détestait qu'on puisse voir ses yeux. Et la dernière chose, mais ça il avait l'habitude à force, c'était qu'il passait pour un con à porter des lunettes de soleil alors qu'il pleuvait. Donc Elliot s'emmerdait parce qu'il n'avait rien à faire dans son manoir bien trop grand pour lui qui vivait seul. La plupart des pièces étaient d'ailleurs vides de meubles, il les avait vendus en constatant que ça valait pas mal, et il n'utilisait que la cuisine, sa chambre, la salle de bain et le salon lorsque, comme aujourd'hui il s'emmerdait. Il s'y installait alors et se matait un bon vieux western américain comme il les aimait quand il était gosse. Mais aujourd'hui, non. Il n'avait même pas envie de faire ça. Il regardait la pluie tomber par la fenêtre, s'écrasant sur le sol spongieux du jardin, que personne n'avait entretenu depuis bien trop longtemps. C'était déprimant. Et il s'emmerdait toujours.

Elliot poussa un profond et extrêmement long soupir, se vidant de tout son air, comme pour signifier à un quelconque fantôme se trouvant avec lui qu'il en avait plus que marre de tout. Il aurait pu aller chercher Damian et s'amuser à le faire tourner en bourrique, mais leur dernière sortie où il avait dû lui avouer qui il était réellement avait un peu refroidi l'affection qu'il portait au jeune garçon. C'était pas contre lui, mais là il n'avait pas envie. Il estimait que le voir le déprimerait encore plus. Ah, la pluie, il détestait ça. En plus, ça lui rappelait l'Angleterre. Depuis combien de temps n'avait-il pas été ? Dix ans ? Plus ? Il ne savait même plus. Alors que c'était là-bas qu'il était né. Déprimant. Complètement déprimant. Elliot s'emmerdait encore. Elliot voulait bouger, parce que sinon, il sentait qu'il allait se mettre à pleurer après s'être enfilé la bouteille de rhum qu'il avait volé la dernière fois chez un bourge du quartier nord. La pluie ça lui donnait l'alcool triste. Mais il n'y aurait personne pour l'écouter s’apitoyer sur son sort comme une pauvre tâche, alors il ne voulait pas boire. Il soupira de nouveau. Puis se décida.

Il ne prit pas de parapluie, l'eau ne le tuerait pas il en était certain, et puis il avait la flemme d'en prendre un, et puis s'il devait courir, encore, ça serait bien plus pratique de ne rien avoir d'encombrant avec lui. Elliot avait un bon sens pratique mais pas pour les bonnes choses. C'était bête. Il mit la capuche de son gilet, inutile parce que les gouttes humidifiaient le tissu qui mouillait ensuite ses cheveux, mais c'était pour le principe. Et puis comme ça, il était encore moins reconnaissable. Par contre il passerait quand même pour un con à porter ses lunettes de soleil. Oh et puis il en avait rien à foutre au pire. Elliot s'emmerdait à mourir, Elliot voulait simplement bouger un peu, au diable le reste. Il ne savait même pas où est-ce qu'il se rendait. Il arriva en ville, il vit le ciel se dégager un peu, mais il entra dans le centre commercial avant de voir les premiers rayons du soleil. Il retira sa capuche, comme prévu, il était trempé. Il passa une main dans ses cheveux, histoire de quand même les remettre en place à peu près correctement. Puis il s'avança parmi tous ces gens qui s'étaient réfugiés là en attendant la fin de la pluie. Personne ne faisait attention à lui.

Elliot continua à avancer, se faufilant à droite, à gauche. Il regardait sans voir autour de lui, lorsque son regard s'arrêta sur un porte-feuille sortant un peu trop d'une poche, peut-être. C'était bien trop tentant et bien trop simple aussi. L'homme n'avait pas l'air de se soucier du fait que la pochette de cuir contenant ses papiers était en exposition aux yeux de tous. Bon et bien, finalement, il a trouvé quelque chose à faire. C'était pas très glorieux pour un criminel comme lui, c'est vrai qu'il était habitué à plus gros, mais pour passer le temps, un petit vol, c'était parfait. Il attendit que l'homme passe dans un passage étroit avec un peu plus de monde et s'avança juste à côté de lui. Il le bouscula, s'excusa platement et marcha d'un pas tranquille vers la sortie. Il jeta un coup d'oeil derrière lui, l'homme à qui il venait de chiper le porte-feuille partait dans un magasin, il ne lui faudrait pas beaucoup de temps pour remarquer qu'il n'avait plus son argent. Il fallait s'éclipser dès que possible. Cependant, Elliot céda à la curiosité et sortit le porte-feuille de sa poche pour le feuilleter tranquillement – dans le pire des cas l'homme le coursait et il le distancerait assez rapidement. Il en était à compter les billets lorsqu'une main se posa sur son épaule. Il se retourna aussitôt, cachant son vol derrière son dos.

Ah, raté, voilà que le type en face de lui l'accusait d'avoir volé. Il était maudit. Non, ce centre commercial de malheur était maudit. C'était toujours là qu'il se faisait avoir. Il commençait à en avoir sa claque. Il ne reviendrait plus ici. C'était décidé. Mais il devait d'abord sauver sa peau. Il prit son air le plus innocent, difficile avec les lunettes mais il avait l'habitude, et fit comme s'il ne comprenait pas ce que l'autre lui disait.

    Euh, non, m'sieur je vois pas ce que vous voulez dire. J'ai rien fait moi.


La formulation de la phrase digne d'un gosse, c'était en prime. Elliot se sentait tellement con à parler comme ça. Mais bon, l'autre n'y verrait peut-être que du feu, ou pas. Et si ou pas il y avait, il allait devoir se casser vite fait. Non, en fait, Elliot était assez intelligent pour comprendre qu'il valait mieux qu'il se casse tout de suite, parce que l'autre en face de lui avait pas l'air très commode. Et les mecs pas commodes, il les faisait courir. Pour un porte-feuille quoi. Orgueil de mes deux. Si Elliot n'avait pas été si fier, il aurait admis avoir volé, aurait rendu le porte-feuille et ça se serait arrêté là. Mais non, monsieur était trop génial pour ça. Monsieur voulait montrer qu'il était plus fort. Alors qu'il ne devait même pas y avoir cinquante dollars dans ce morceau de cuir. Elliot voulait faire son malin.

Il recula de deux petits pas prudents, se souvint que la sortie se trouvait juste derrière lui et se retourna d'un geste vif pour se mettre à courir. Il se faufila entre les gens, qui poussaient des exclamations d'indignation ( mais qui était ce sale garnement ? ) espérant commencer par semer le type aux cheveux blancs qui l'avait apostrophé. Sauf s'il n'avait pas pris la peine de courir. Ca aurait été tellement mieux, même si moins amusant. Elliot risqua un coup d'oeil derrière lui, non, l'autre était sur ses traces, dommage. Il sortit du centre commercial, toujours en courant, et prit tout de suite à droite. C'était parti pour son jeu favoris : épuiser l'adversaire et surtout, surtout courir. En plus le soleil était revenu. Chouette. Elliot ne s'emmerdait plus.
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« Are you running away ? » {ft. Elliot T. Holmes}

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