[CLOS] La vie est trop chère de nos jours, donc on prend n'importe qui comme coloc' |Shin-Mu + Léandre|

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Il avait passé des nuits durant à crayonner des affiches et à écrire dessus. Il en avait réalisé au moins une vingtaine d’exemplaire, car il était de plus en plus dans l’urgence. Le loyer à lui tout seul s’élevait à bien trop cher. Léandre n’était qu’un simple serveur et son appartement, le seul disponible quand il voulut s’installer dans la ville était bien trop grand pour lui. Il était tant d’arrondir ses fins de mois d’après sa sœur cadette et obéissant il chercha un colocataire. En faite c’était plus dur que prévu. De Winter était étrange face aux gens normaux, il faisait toujours froid autours de lui et son appartement n’avait pas vraiment une température agréable, particulièrement en hiver où le soir ça avoisinait presque les dix degrés Celsius. Problème de chauffage qu’il disait, mais il savait bien que cela était en relation avec son don qu’il tentait de dissimuler.

C’est ainsi qu’il cherchait encore depuis déjà plusieurs long moi un vrai colocataire après avoir fait fuir plusieurs personnes déjà. Dans son prospectus plutôt étrange, il disait clairement certaines phrases et condition pour venir loger avec lui.

[« Cherche à arrondir ses fins de moi. Recherche colocataire dans un appartement situé aux environs de la rue des piétons heureux. De préférence gentil et si possible aimant les glaces froides! PETIT LOYER !!! Contact ci dessous, amicalement Léandre. »]

Accrochant ce message un peu partout dans la ville, fleurie d’images collées à la main donnant une vision de l’appartement. Un endroit propre qui semblait inhabitait. Il reçut quelques jours plus tard un message d’une personne intéressée par cette étrange proposition qui ne faisait absolument pas sérieuse, et pourtant. Il donna très rapidement une date et un lieu de rendez-vous. C’était un café du secteur, à l’angle de la rue. Il fallait juste faire quelques pas pour accéder à l’appartement, idéal pour faire la visite rapidement. Quelques voitures passaient, la circulation était relativement fluide que Léandre n’eut aucun mal à traverser pour s’installer à une table à l’intérieur. La chaleur de cette journée était insupportable, en particulier ces rayons de soleil très puissants en été. Il commanda un thé glacé, posa son propre prospectus sur la table métallique et attendit une dizaine de minute avant de commencer à s’étaler et à s’endormir. Une serveuse posa la boisson sur la table , hésitant à le réveiller ou à attendre pour faire payer la note. Pour l’instant elle laissa le jeune homme tranquille qui rapidement s’était retrouvé au pays des songes, oubliant la venue de sa future colocataire.

Le vie de SDF

Dormir dehors et me laver dans les toilettes publiques fessaient partis de mon quotidien. J'ai l'habitude de vivre à la manière d'une véritable clocharde depuis maintenant huit ans. Plutôt incroyable, non ? Étant une zombie, je n'ai jamais su trouver un refuge. Sans oublié qu'il est clairement impossible de se payer un appartement avec un salaire comme le mien.

Je vends mes sucreries à prix plus que raisonnables et j'offre souvent des produits à mes nouveaux clients. Mais il faut savoir qu'avec cette méthode, les bénéfices ne viennent qu'après quelques mois de commerce dans le même secteur. Je devais donc patienter quelques temps avant de me remplir les poches.

Mais ne pensiez-vous pas qu'après plusieurs années d'errance, je n'ai pas un minimum d'argent de côté ? Un cadavre comme moi peut très bien se passer de ''vrai'' repas. Je me nourris simplement de produit sucré, en plus ou moins grande quantité. Je n'ai donc presque pas de frais. Je dépense seulement mon argent en ingrédient pour mes friandises. Je ne prends même pas la peine de m'acheter des vêtements décents.

Je devais donc trouver une colocation. J'avais déjà fait quelques rencontres avec de potentiels colocataires. Mais je pense les avoir effrayés, car ils ne m'ont jamais recontacté. Mais c'est en partie de ma faute. Mon apparence les repousse.

Je traînais mon chariot sous la chaleur éreintante du soleil. Combien de temps ma situation allait-elle durer ainsi ? Moi qui aimerais tant trouver un endroit où vivre. C'est alors que je vis le vent déposait une feuille de papier à mes pieds. Je me baissais et lut son contenu. Incroyable, c'était une annonce pour un logement. L'affiche était ornée de photos d'un appartement. L'emplacement me plaisait énormément, j'appréciais déjà ce quartier. Peut être pour le nom de la rue ? Allez savoir.

La personne recherchait me correspondait parfaitement. Le loyer était aussi particulièrement alléchant. Je devais tenter ma chance ! Mais cette fois je prendrais toutes les précautions possibles pour bien m'entendre avec mon futur colocataire.

J'avais déposé un message dans la boite à lettre de ce Léandre. Le rendez-vous était prévu dans un café alentour. J'étais un peu anxieuse à l'idée de cette rencontre, je ne devais faire aucun faux pas. C'est pour cela que, malgré la chaleur, je délaissais mon uniforme scolaire ensanglanté pour revêtir mon costume.

Un long manteau couleur lavande, le bout des manches, le col et le bas de l'habit était rouge. On pouvait admirer sur ce vêtement un immense dragon, or et cramoisie, s'étendre sur le tissu. La tête de cet imposant monstre se trouvait sur la robe écarlate que je portais juste en dessous. J'étais coiffé d'un petit couvre chef carmin ornée d'une étoile doré.

Plutôt incroyable comme tenue ? Mais je pense que je suis beaucoup plus présentable avec ces vêtements rappelant, un peu, une militaire chinoise. Je pénétrais dans le café avec une certaine appréhension. Pourquoi paniquer ? Je n'avais qu'à être le plus naturel possible.

Je n'avais aucune idée de l'apparence de mon annonceur. Vu son prénom, j'avais visiblement affaire à un homme. Je notais la présence de trois personnes de sexe masculin : un trentenaire scotché à son ordinateur portable, un vieil homme sirotant un panaché et un jeune homme avachit sur sa table. C'est alors que je vis l'annonce sur la table de ce dernier.

« Bien le bonjour, je viens pour l'appartement. » Lui dis-je tout en m'approchant. Je ne reçus aucune réponse. L'homme aux cheveux blancs ne bougeait pas d'un poil. Je m'installais sur la chaise, située en face de lui. Je voyais maintenant son visage. C'est à ce moment que je comprenais que cette personne était endormie. L'air serein que je pouvais lire sur son visage ne me donnait pas du tout envie de le réveiller. Je restais assise, face à lui, l'observant, un sourire bienveillant dessiné sur mes lèvres.

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Le sommeil, il vient comme ça sans prévenir garde chez le narcoleptique. Il s’était trouvé dans de nombreuses situations incongrues tel que se retrouver à dormir par terre dans le parc le soir. Des agents de police l’avaient même mené dans le commissariat. Le parc a ses horaires, il faut les respecter. A quoi bon se préoccuper du temps et de l’heure ? Léandre vivait sa vie au jour le jour sans voir l’avenir. Il émit doux un soupire, preuve qu’il était bien au pays des songes. Collant sa main sur son front pour tenir sa lourde tête, il laissait transparaître sur son visage l’expression la plus innocente et fragile qui soit. Doucement, il émergea en entendant un verre se brisait au sol. Une débutante maladroite qui venait de commencer son service. Elle s’excusa auprès des quelques clients avant de fondre derrière le comptoir.

Ce bruit soudain vint réveiller le jeune homme, ses yeux clos s’ouvrirent sur une jeune demoiselle. Il n’aperçut qu’une femme silhouette sombre. La couleur rouge des vêtements et l’allure féminine surprise le pauvre Léandre qui venait à peine de s’éveiller. Il ne dit pas un mot et se redressa, porta sa boisson à ses lèvres. Il prit quand même le temps d’observer la demoiselle, juste le temps de boire une seule gorgée. Son silence pouvait être pesant, cependant il le brisa en une fraction de seconde.

« Es-tu Xi..Xiyue ? L’intéressée à l’annonce ?! Je suis Léandre de Winter ton futur locataire, j’espère qu’on va bien s’entendre !», s’exclama t’il soudainement avec un sourire

Il tendit la main, en tout bon français. Le secret d’une relation réussit c’est la réussite de la poignée de main, c’était l’évidence même pour l’homme de l’hiver. Il regarda pendant une seconde la demoiselle dans les yeux avant de détourner son regard au loin comme si il avait une déconnection soudaine au monde réel. Il voulait appelait la serveuse, mais c’était parfois difficile d’en avoir une quand tout le café était occupé par un simple verre cassé. Levant discrètement la main, il réussit à interpeller la serveuse qui l’avait servit précédemment.

« Excusez-moi ! Mon amie vient d’arriver, elle voudrait commander quelque chose. Vous pourrez me le mettre sur ma note aussi ? Merci bien ! », dit-il tout souriant comme si il venait d’accomplir un exploit.

Il laissa l’asiatique prendre commande, la carte du café était posée sur la côté et des grandes affiches proposaient des menus à des prix corrects. Il continua à siroter son thé tout en émettant un faible bâillement. Ah oui, il était encore un peu fatigué. Il aurait encore dormit un petit peu, rien que pour continuer ce rêve trouble, mais qui semblait si merveilleux dans ses souvenirs. Il nota assez rapidement la même hétérochromie que lui chez la demoiselle, il fut assez étonné et fixa pendant plusieurs longues secondes intrigué par cette personne. Il le savait que c’était rare après avoir bien côtoyé une bonne partie de la population de la ville pendant trois ans. En fait, il trouvait ces yeux fascinants, fascinants de voir la même chose que lui chez quelqu’un d’autre.

Il esquissa un sourire énigmatique, difficile de savoir ce qu’il pensait, mais son attention elle-même était dirigée vers les yeux de la chinoise au nom presque imprononçable. Il fut aussi assez surpris de son visage juvénile, elle ne devait même pas être majeure surtout au vu de sa petite taille. Léandre devait au moins faire deux tête, voir deux têtes et demi de plus qu’elle. Il croisa ses bras sur la table et d’un air interrogateur, il questionna

« Tu parais assez jeune pour aller vivre seule sans tuteur, tu dois utiliser beaucoup de cosmétique pour paraître autant jeune ! »

Il remua son verre, les glaçons cognèrent contre le verre. Il adorait ce bruit, ça l’amusait plus que tout. Il regarda son affiche, esquissant un très léger sourire, il parut pensif. Il se remémorait juste ses longues heures de travail acharné sur ces pauvres plaquettes, content il avait eut un résultat tout de même. Résultat qui était ici même dans ce petit café de rue. Il chercha dans les poches de son veston un papier. Il le sortit, d’ailleurs ce papier était tout froissé. Il le déplia et passe un coup avec ses mains histoire de le rendre un peu plus net pour la lecture.

« Hmm…c’est le contrat il me semble, c’est pour le propriétaire. Si tout est o.k. on le rencontrera à nouveau dans la semaine ! Sinon…j’espère que les photos t’ont été utiles ? C’est un grand appartement quand même, un peu trop grand pour moi-même vu que je suis seul ! »

J'utilise la couleur "navy" au passage pour les paroles <3

Un verre d’eau, s’il vous plait.

J’adorai fixer cet homme qui dormait paisiblement. Il soupirait de temps à autres. Il avait l’air insouciant et totalement déconnecté de la réalité. Je devais avoir l’air bizarre à observer une personne endormie, c’est pour cela que je me mis à examiner le café.
Une serveuse venait de briser un verre. La boisson se répandait sur le sol, au milieu des éclats de verre. Le bruit provoqué par ce léger incident avait visiblement réveillé le jeune homme. Il ouvrit les yeux.

Son regard était comme le mien, vairons. Il avait un œil bleu, comme moi et un autre rouge. Ce petit détail me rendait heureuse et j’avais presque l’impression que cela nous rapprochait. Il se mit à siroter du thé glacé. Un silence pesant s’installa. C’est avec un sourire qu’il me dit :

« Es-tu Xi..Xiyue ? L’intéressée à l’annonce ?! Je suis Léandre de Winter ton futur locataire, j’espère qu’on va bien s’entendre !»

C’est assez marrant de voir les gens buter sur mon nom. Ils ont chacun leurs manières de le dire. Souvent on le prononce avec le x, comme c’est le cas ici. En réalité il faut simplement dire ‘’Chiiué’’. Mais je ne prends plus la peine de corriger les autres. Après tout, quelle importance ? Il aurait pu simplement m’appeler Shin-Mu. Je suppose que ça lui aurait facilité la tâche.

Il me tendit sa main, j’allais la saisir mais je stoppais net mon mouvement, quand je vis qu’il avait l’air perdu dans son esprit. On aurait dit qu’il hésitait à faire quelque chose. Il interpella une serveuse.

« Excusez-moi ! Mon amie vient d’arriver, elle voudrait commander quelque chose. Vous pourrez me le mettre sur ma note aussi ? Merci bien ! »

J’étais étonnée par ce geste. Cette personne était visiblement incroyablement aimable.
Je n’ai pas pour habitude de dépenser de l’argent en boisson, mais commander un verre d’eau aurait, peut être, semblait étrange à ses yeux. Les prix étaient relativement raisonnables. Je décortiquais tout de même la carte avec soin. De cette manière je pourrai trouver la boisson la moins couteuse.Je n’oublierais pas de le rembourser.

Léandre m’examina, il s’attarda sur mon visage. Il ne me laissa pas parler et continua son monologue

« Tu parais assez jeune pour aller vivre seule sans tuteur, tu dois utiliser beaucoup de cosmétique pour paraître autant jeune ! »

J’ai le corps d’une mineure mais l’esprit d’une adulte, ça me laisse techniquement le droit de vivre seule non ? Je me demande comment il a pu conclure que je maquillais. Ma peau pâle peut être ? J’aurais abusé du fond de teint ? Et dire que je n’ai jamais touché à du maquillage de toute ma vie.

‘’J’ai l’impression que vous étiez fait pour vous rencontrer.’’ S’exclama Shui-Kan

‘’Que veux-tu dire par là ?’’ lui demandais-je, ne comprenant pas la raison de cette constatation.

‘’J’ai l’impression que votre niveau de débilité est semblable. Incroyable non ? ’’

Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un léger soupire. Au moins d’après elle, j’allais habiter avec une personne me ressemblant énormément (si on prend cette remarque d’un point positif, bien sûr). Et puis, il n’a pas l’air de se poser trop de questions sur mon étrange apparence. C’est un avantage non ?

L’homme avait l’air de s’amuser avec les glaçons se trouvant dans son verre. Il regarda ensuite l’affiche de l’appartement d’un air pensif. Il sortit alors de sa veste un papelard qu’il déposa sur la table. Le papier avait visiblement eu une vie difficile dans la poche du jeune homme. Il conservait de graves séquelles, malgré le fait que Léandre l’aplatisse à l’aide de ses mains.

« Hmm…c’est le contrat il me semble, c’est pour le propriétaire. Si tout est o.k. on le rencontrera à nouveau dans la semaine ! Sinon…j’espère que les photos t’ont été utiles ? C’est un grand appartement quand même, un peu trop grand pour moi-même vu que je suis seul ! »

Malgré les photos impeccables de l'appartement, il avait visiblement l'air d'être bordélique et tête en l'air. J'ai n'ai jamais vu quelqu'un aussi peu soigneux avec d'un contrat. On aurait presque dit qu'il s'en fichait un peu. D'un point de vue positif, c'est pas quelqu'un qui se prend visiblement trop la tête.
C'est alors que je compris que je pouvais enfin m'exprimer. Son annonce était plus que précise et s'était révélé utile dans mes recherches. Même si j'étais tombé dessus par pur hasard.Je prenais mon fidèle ton joyeux et insouciant.

« Bien sûr, ton affiche était très complète et m'as beaucoup servie »

Je prenais le temps de passer commande auprès de la serveuse. Je choisis une simple grenadine. Je fermais ensuite les yeux avant de dire joyeusement.

« Et puis, si ma présence peut te rendre service, c'est parfait ! »Lui confiais-je, l'air enthousiaste.

Je prenais la feuille puis je lus attentivement le contrat. Tout me semblait en ordre. Une fois cette tâche accomplie, je demandais à mon interlocuteur.

« Excuse-moi, mais aurais-tu un stylo ? Je n'ai pas pensé à un prendre un et je n'ai rien d'autre pour signé ce contrat. Quelle idiote je fais ! »

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La future colocataire semblait une des plus sympathiques qu’il soit ! L’enfant du froid s’estima chanceux d’avoir trouvé ce qui laissait paraître la parfaite colocataire, elle prit la feuille et inspecta la dossier avec attention. Pendant ce court laps de temps Léandre bu d’une traite finale les dernières gorgés de son breuvage. Elle interpela le garçon annonçant qu’elle avait oublié de prendre un stylo. A dire vrai il n’en avait pas non plus, mais il fouilla tout de même une nouvelle fois sa poche et trouva un objet inattendu : un petit style avec un pompon, offert par une épicerie lors de son dernier achat pour l’alimentation.

« Oh ! J’ai un stylo ! Tu peux signer ici et mettre ton nom et prénom là.», Dit-il avec un sourire et en lui donnant l’objet

Il examina assez bien la feuille afin de pouvoir lire avec précision le prénom et le nom de la jeune demoiselle en toutes lettres. Son prénom était assez intriguant, d’origine asiatique, fort probablement. Cependant il se savait distinguer le prénom et le nom de famille. Les deux mots se ressemblant trop pour le Français et ne connaissant absolument rien du tout dans cette culture-ci. Bien qu’il est souvent adoré d’aller manger au quartier chinois à Paris. Il laissa son interlocutrice remplir la paperasse tout en jetant un regard curieux et discret à celle-ci. Il était intrigué et pourtant il n’avait pas encore porté son regard sur l’étrange couleur de peau de la demoiselle que regardaient avec étrangeté une serveuse et un autre client.

C’est vrai sa couleur de peau était très étrange, elle n’était pas pêche, ni crème, ni même trop blanche comme Léandre qui s’exposait que très rarement au soleil. Une peau comme celle des cadavres qu’on peut voir dans les morgues. Pour le jeune homme ce n’était que l’éclairage étrange du café qui donnait cette illusion de grisaille, il verra mieux cette drôle de couleur à la lumière dehors. Sûrement. Quand la demoiselle eut finit d’écrire, il la questionna. Oui car il avait encore un tas de question ! Il allait vivre avec elle dans le même appartement à présent.

« Comme je dois t’appeler ? Xiyoué ou Chine ? J’ai un peu de mal avec ton prénom »

Un sourire nié, comme pour combler ses lacunes dans la culture de la langue étrangère. Parce que oui il butait toujours sur ces prénoms étrangers, même pas anglophone et les massacrait en y insérant une pointe d’accent français. Juste horrible pour les natifs de Chine. Il attendit la réponse de l’asiatique afin d’acquérir la précision sur la prononciation. Il ne tenait pas à se tromper tout le temps et même à blesser sa colocataire en écorchant son patronyme. Il tapota un peu la table après avoir eu sa réponse, puis continua sur une autre question.

« Je voulais savoir aussi…tu ne fumes pas ? Enfin ça serait beaucoup mieux pour moi ! Je préfère te prévenir avant que tu aménages que j’ai une santé assez fragile et le tabac c’est vraiment pas bon pour moi ! Même soeurette m’a déconseillé de vivre avec un fumeur, enfin ce n’est pas que ça me dérange véritablement…c’est qu’elle se fait beaucoup de souci pour ma santé. »

Il avait toujours ce sourire constant, même en parlant de ses problèmes de santé. Bien sûr il évita de divulguer que sa date de péremption était destinée pour ces années qu’il vivait. Par chance, il ne faisait que surprendre les médecins pas sa longévité, peut-être vivra t-il beaucoup plus longtemps que prévu ?

Tu sais,

ce n'est pas la peine de te fatiguer à prononcer le "x"...

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Après avoir cherché dans ses poches, le jeune homme me tendit un stylo. Je le saisis et le remercia. Je ne pus m'empêcher de porter mon attention sur le design de l'objet. En effet, un petit pompon orné le sommet du bic. Je trouvais ça plutôt mignon.

C'est avec une grande application que je remplis le contrat. Je n'avais, certes, pas grand-chose à écrire. Je devais simplement inscrire mon nom et mon prénom là où Léandre me l'avait indiqué. Je l'écris de deux manières différentes. Une première fois en employant l'alphabet international. Une seconde en utilisant les caractères de mon pays, c'est-à-dire les sinogrammes simplifiés. Je savais que ce n'était pas quelque chose de nécessaire, mais j'y tenais. Cela me rappelait simplement l'époque où j'étais encore en vie.

Une fois mon travail accompli, mon colocataire s'interrogea sur mon identité. Comment devait-il m'appeler ? Et de quelle marnière prononcer ces noms venus d'ailleurs ? J'avais aussi cette impression qu'il voulait s'obstiner à m'appeler par mon nom de famille. Il doit probablement croire que c'est mon prénom. Je le repris

« Xǐyuè est mon nom de famille... Et mon prénom est Shin-Mu» Lui fis-je remarquer en ayant l'air amusé.

« Puis-je te demander de m'appeler par celui-ci ? » Proposais-je poliment au jeune homme. Juste au cas où. Car je trouve tout de même étrange de m'appeler par mon nom de famille tout en me tutoyant, on ne sait jamais.

Maintenant il devrait réussir à les prononcer. On m'a toujours dit que les Français ne sont pas très doués en langue, surtout quand il s'agit de la prononciation. J'avais en face de moi quelqu'un qui rendait ce cliché réel. Il n'a vraiment pas eut de chance, tomber sur une chinoise... J'espère que mes explications l'aideront à combler ces quelques lacunes. Même si je ne lui en voudrais pas s'il écorche mon prénom.

Il enchaîna sur une nouvelle question. Léandre me demanda si je fumais. Il n'avait aucune inquiétude à se faire sur ce point, car même morte je prends soin de mes poumons. Quand j'ai appris en primaire, lors d'un exposé, tous les dangers que pouvait provoquer le fait d'être fumeur, j'étais sidérée. Si en plus d'avoir une affreuse odeur de tabac qui vous colle à la peau, vous risquiez d'attraper un cancer des poumons, je ne vois aucune raison de commencer la cigarette.

Mon colocataire fit référence à sa sœur. On dirait qu'il a quelqu'un qui se préoccupe de lui. D'un côté je l'enviais un peu. D'après ce qu'il raconte, il a quelques problèmes de santé. J'espère que ses jours ne sont tout de même pas en danger. Il est si jeune et aimable, il vaut mieux qu'il se porte bien.

« Ne t'inquiète pas à ce sujet. Je n'ai pas envie de me ruiner la santé avec ce genre de choses »
La serveuse revint et me servit ma grenadine. J'avais l'impression qu'elle me fixait bizarrement... Mais c'est probablement seulement mon imagination.

Une paille noire accompagnait la boisson couleur cerise. J'y posais mes lèvres et je bus quelques gorgées du liquide sucré.

« Mon seul défaut est d'être totalement accroc au sucre. Ça ne devrait pas te poser de problèmes, non ? Et n'oublies pas que si jamais tu as un petit creux, tu peux toujours venir me voir !» Lui confiai-je tout en imitant son sourire.

C’est plutôt amusant de rencontrer quelqu’un aussi souriant que moi, dans ce monde où la joie se fait de plus en plus rare. Ce genre de détails m’apaise et me rend encore plus heureuse.

"Ah ! Je voulais aussi savoir si l'appartement est climatisé. Ce n'est pas grand chose mais ça reste un plus. Surtout que je supporte pas la chaleur... Mais sinon je n'aurais qu'à investir dans un ventilateur."

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« Mon seul défaut est d'être totalement accroc au sucre. Ça ne devrait pas te poser de problèmes, non ? Et n'oublies pas que si jamais tu as un petit creux, tu peux toujours venir me voir !»

Du sucre ? Oui il aimait assez les sucreries. Tellement qu’il avait eu des carries il y a pas si longtemps qui en résultat chez une visite au dentiste. Chose qu’il détestait avec le bruit de la fraise, strident et difficile à supporter quand nous avons la bouche grande ouverte. Enfin si ce n’était que son seul défaut il n’avait rien à dire. Tout le monde vivait avec sa part de défaut, Léandre le reconnaissait. Dans tout les cas, le jeune homme en était rassuré d’une part. Shin-Mu ne semblait pas être un bandit, ou encore moins une personne qui allait lui faire des choses méchantes comme dans ses années au lycée, chose qui lui aura bien servit de leçon au passage. Mais il n’y pouvait rien, sa confiance étant facile d’accès il n’avait aucune crainte envers Shin-Mu. Elle était juste curieuse, avec une curieuse question qui déstabilisa le de Winter

Ah ! Je voulais aussi savoir si l'appartement est climatisé. Ce n'est pas grand mais ça reste un plus. Surtout que je supporte pas la chaleur... Mais sinon je n'aurais qu'à investir dans un ventilateur. »

Il ne sourit plus et remua sa tête. C’était à cause de ce facteur qu’il avait déjà perdu des colocataires et qu’il s’était à nouveau retrouvé seul. Que lui dire ? Que la chaleur n’existait pas chez lui ? Que le chauffage était en panne ? Ou bien encore que le chauffage ait beau fonctionner il fera toujours froid chez lui à cause de son pouvoir. Oui le froid, cette chose qui lui collait à la peau. Il aimait pourtant le froid et ne supportait pas la chaleur comme la chinoise. Un autre point commun pour ces deux étranges énergumènes. Il savait qu’il était spécial, on lui a toujours dit, en particulier de garder secret cet étrange pouvoir. Déjà que Léandre attirait les problèmes, il ne fallait pas en rajouter.

« Il fait plutôt froid… », répondit-il soudainement d’un ton des plus neutres

Il émit un soupire qui lâcha une vague de fraîcheur sans qu’il ne s’en rende compte lui-même. Même pas besoin de bonbons mentholés le Léandre, il avait toujours l’haleine fraîche ! Il devait avoir l’air étrange soudainement, le regard subitement ailleurs, déconnecté, dans l’espace intersidérale. Ce genre d’égarement très fréquent. Il reprit subitement ses esprits et s’expliqua un peu mieux, il n’aura qu’à lui dire ça à la chinoise, elle ne se doutera de rien. Oui parfois il n’était pas clair, difficile à suivre. Sûrement pour ça qu’il n’a jamais eu d’amis avant.

« Enfin…l’appartement conserve très bien la fraîcheur ! », dit-il avec un petit sourire.

Il demanda l’addition, la serveuse revint souriante avec un petit ticket de caisse. Il fit un clin d’œil à Shin-Mu pour lui assurer qu’il payait la note. Pas besoin de remboursement, il vivait plutôt bien avec son salaire. Enfin il détourna son regard une fois de plus et changea de sujet de conversation.

« Sinon Shin-Mu … tu travailles dans quoi ? Tu as des horaires flexibles ? »

Exploit, il avait dit son nom correctement.

A la recherche d'un euro trente

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Le sourire de l'homme disparu lorsqu'il entendit ma question. Je penchais légèrement ma tête sur le côté en signe d'incompréhension (c'est un reflex idiot, je vous l'accorde).

''J'aurais plutôt dit un réflexe digne d'une idiote. '' Déclara Shui-Kan d'un ton narquois.

Je préférai ne pas répondre à cette provocation. On peut souvent remarquer que l'expression de mon visage change lorsque je me dispute avec elle. Pour faire simple, on dirait que je suis totalement déconnectée de la réalité... Un peu comme mon futur colocataire. N'ayant aucunement envie de passer pour une véritable schizophrène et perde, par la même occasion, mon logement, il vaut mieux que je garde mon calme.

Il finit par me répondre au bout d'un petit moment et par la même occasion, lâcha un léger soupir. J'étais ravie à l'idée d'habiter dans un endroit frais. Je ressentis alors un courant d'air glacé non loin de moi. Le froid était-il de la partie pour accompagner cette superbe nouvelle ?

C'est d'une manière très naturelle que mon visage se détendit et même mon corps tout entier par la même occasion. Je fermais les yeux et une expression ravie prit place sur ma figure. J'étais incroyablement bien, même si cette vague de fraicheur ne dura que quelques secondes... A mon plus grand regret.

Je repris très vite mes esprits, hors de question de passer pour une ahurie devant Léandre. Par chance, il avait l'air tellement perdu dans les nuages que je suis sûr qu'il n'a rien remarqué. Je me demande d'où pouvait bien venir cette bénédiction glacée ? Je jetai un rapide coup d’œil autour de la table. Je ne notai aucune présence de ventilateur ou d'un quelconque moyen de climatisation dans les environs. La seule source de rafraichissement était une clim flambant neuf se trouvant à l'opposé de notre position. Les fenêtres n'étaient pas ouvertes, logique non ? Faire rentrer l'air chaud est probablement la pire idée qu'on peut avoir en cette saison.

Mon interlocuteur reprit soudainement la parole, ce qui mit un terme à mes investigations totalement inutiles. Il avait miraculeusement retrouvé sa gaieté naturelle et me confirma que la température de l'appartement était agréable. Il demanda ensuite l'addition à la serveuse. Celle-ci revient très rapidement et déposa la facture sur la table. Il me fit un clin d'oeil, il comptait régler la note ? Refusant cette idée, je me mis en quête de trouver quelques pièces dans la poche de mon costume.

Il me questionna sur mon métier ainsi que mes horaires et prononça mon prénom correctement. J'étais tellement heureuse qu'il y arrive. J'allais presque me lever sur ma chaise et hurler, comme à mon habitude, « Victory ! ». Mais je devais tout de même me montrer ne serait-ce qu'un peu sérieuse.

J'espère vraiment que ma profession ne va pas le gêner. Je n'aurais qu'à mettre mon stand dans ma chambre afin de ne pas encombrer les autres pièces de l'appartement. De toute façon je ne possède aucun meuble, donc je n'aurais aucun problème de place ou de rangement. J'aurais juste besoin d'utiliser la cuisine, de cette manière il sera beaucoup plus facile de confectionner mes sucreries. Peut être que je pourrais même me lancer dans de nouvelles recettes, qui sait ?

Toujours à la recherche de monnaie, je pris mon ton euphorique habituel :

« Mon travail ? Je vends des sucreries à travers la ville, un peu comme une marchande itinérante. Je me balade dans les rues tout en trainant mon stand remplit de friandises. Je décide moi-même de mes horaires.»

Je sortis alors, victorieuse, plusieurs pièces que je déposais aussitôt sur la table.

« Ne t'inquiète pas, je vais payer ma part. » lui dis-je en souriant.

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« Mon travail ? Je vends des sucreries à travers la ville, un peu comme une marchande itinérante. Je me balade dans les rues tout en trainant mon stand remplit de friandises. Je décide moi-même de mes horaires. »

Quel chouette job ! Elle faisait un peu ce qu’elle voulait ! Lui, il avait des contraintes, des horaires et surtout un patron un peu sévère. Et puis…et puis…des sucreries. Intérieurement, il en saliva. Des bonbons, des sucettes, du réglisse. Son âme d’enfant lui disait parfois de s’en gaver devant un film de série B à propos d’un méchant mort-vivant. Oui ça fait peur les morts-vivants, en particulier quand il a un œil qui pend devant lui…charmant en effet. Il entendit des pièces rebondirent sur la table. La demoiselle avait l’intention de payer sa part. Trop aimable, mais il préférait tout de même l’inviter. Quoi qu’elle semblait y tenir absolument, une prochaine fois. Léandre fit tout de même la moue, comme un enfant déçu d’une chose qu’il n’a pu avoir.

« Oooh Shin, tu n’étais pas obligée ! La prochaine fois qu’on ira au café, ça sera moi qui t’invite alors ! »

La serveuse vint récupérer l’argent. Léandre fit un sourire à Shin-mu, puis il croisa ses bras. Les formalités étaient faites. Serait-il peut-être temps de faire visiter ledit appartement. Il avait passé la journée dernière à travailler, puis à traîner dans le centre commercial à la recherche de sa marque de glace préféré, alors bon il avait peut-être oublié de ranger quelques trucs. Ses caleçons ? Peut-être qu’il en traînait juste un…mais c’était dans sa chambre ce genre d’affaire. A part ça, le lieu était vide, même le contenu du frigidaire laissait à désirer.

« Bon…Si ça te dit…on peut emmener tes affaires à l’appart’ ! Il est à côté… ! », annonça t’il en inspectant Shin-mu

Bon…elle n’avait pas d’affaire actuellement. Il sourit et continua.

« Enfin…tu n’en as pas …Hehe…J’vais juste de faire visiter ! Si tu as besoin d’aide pour amener tes effets personnels, préviens-moi ! »

Il se leva et incita Shin-mu à faire de même tout en rangeant sa chaise. Arrivé à la porte, il eut le réflexe de tenir la porte convenablement, habitude de butler qu’il pensa. Dehors avec cette chaleur suffocante il eut une grosse bouffée de chaleur, juste insupportable. Il eut un léger vertige. Il y avait de quoi se sentir pas très bien quand on passait d’un lieu climatisé à un lieu extrêmement chaud. Même le Sahara serait moins chaud, enfin ce n’était qu’une image. Le faible de Winter posa sa main contre le mur brûlant, il inspira lentement. Il sentait son don s’activer tel un automatisme du corps pour se défendre de cette tordante chaleur. Parfois ce don du ciel avait ses utilités dans la vie quotidienne, il se sentit bien mieux après. L’air qu’il respirait était devenu frais. Il étira un sourire tout en regardant Shin-mu, oui parfois il était étrange. Cependant il en fut encore plus intrigué par Shin-mu. Il s’esclaffa pourtant :

« On dirait que tu as la peau grise…oh je dois me tromper ! Haha »

Sur cette dernière blague, il avança guidant Shin-mu à travers le quartier. Peut-être que la demoiselle répondit à sa blague ou peut-être pas. Enfin quoi qu’il en soit de sa réponse, ils arrivèrent enfin au pied de l’immeuble, un peu vieillot de l’extérieur. Sans trop de problème il déverrouilla la porte. Grand sourire, il ne put s’empêcher d’exprimer sa joie face à sa nouvelle colocataire.

« Tuuudum ! Bienvenue ! », déclare t’il dans sa langue natale, c'est-à-dire en français.

Il déposa ses clés sur le comptoir, l’entrée menait directement au salon, puis à la cuisine. Léandre se jeta directement sur le canapé et attrapa un coussin. Ouais la chaleur c’est fatiguant, utiliser son pouvoir aussi, même si ce n’était qu’un peu. L’air était relativement frais, un peu plus dans certaines chambres comme celle de Léandre où il y dormait pendant huit heures, c’était un peu comme mettre un climatiseur sur patte dans un même endroit pendant ce laps de temps. L’air en devient frais, cependant avec cette saison suffocante. Cette fraîcheur était relativement agréable.

Un œil à demi-clos, le jeune homme invita Shin-mu à faire comme chez elle, puisque elle habitait ici à présent.

« Sinon…je te laisse visiter par toi-même ! Tu verras il y aura ta propre clé dans ta chambre, elle est…sur le lit je crois…ou…sur la commode…enfin…un truc dans le genre… » lui dit-il avec un grand sourire

Quel mauvais hôte ! Léandre trouvait cela juste plus amusant de découvrir par soi-même un nouveau lieu. Après tout…l’amusement avant tout ! Mais…elle avait vraiment la peau assez grise tout de même…n’était-ce pas étrange ?

Serait-ce le paradis ?

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En voyant les pièces sur la table, mon colocataire afficha une moue boudeuse. Le fait que je paye ma part avait l'air de le gêner, il me promit alors de m'inviter plus tard. J'acquiesçai l'air un peu embarrassé. On dirait bien qu'une chose simple comme me payer de quoi me désaltérer le rendait heureux. Les gens comme ça sont rares de nos jours.

Normalement je préfère ne pas avoir de comptes à rendre ... Mais si cela peut le faire encore plus sourire alors je le laisserais me payer à boire jusqu'à ne plus avoir soif.

En parlant de sourire, il y en a actuellement un très joli sur le visage de mon interlocuteur. Satisfaite de son état d'esprit, je regardai toujours à droite et à gauche, examinant chaque recoin du café. La serveuse venue récupérer l'argent avait l'air de commettre gaffes sur gaffes. J'espère qu'elle ne se fera pas virer pour autant.

Léandre me proposa d'amener mes affaires dans ma nouvelle demeure. Je n'étais pas contre, mais je n'avais rien avec moi. Vous comprenez, je n'avais pas envie d'effrayer mon colocataire en amenant mon stand, qui est quelque chose de particulièrement encombrant. C'est pour ça que je l'ai laissé dans un parc non loin d'ici. Je pense que personne n'aura idée de me piquer mon stand, surtout qu'il faut presque une force herculéenne pour réussir à le tirer. N'oubliez pas que je suis une zombie et que ce genre de tâche ne me pose aucun problème.

J'ai aussi prit soin de cacher le contenu de la caisse ainsi que mes économies au fond de mes placards, dans une boite qui me sert normalement à ranger du sucre. Personne n'ira fouiller là, j'en suis sûr.

Il remarqua alors, que je n'avais rien avec moi. L'homme se leva, m'invita à faire de même et se dirigea vers la sortie du café. C'est même lui qui me tenu la porte, plutôt poli non ? La chaleur était insupportable, mais je n'étais pas la première à défaillir face à cet ennemi. En effet, Léandre avait l'air particulièrement mal. Sa main posait contre un mur, il prenait lentement sa respiration. J'allais lui venir en aide mais d'un coup je sentais une bouffée d'air frais. Ne comprenant pas la raison de cette vague de fraicheur, par une température dépassant les 34 degrés, je ne bougeais plus et j'étais plongée dans une profonde réflexion.

Léandre me tira de ma rêverie en commentant mon apparence. Il allait mieux ? Et ma peau ne passait visiblement pas inaperçue. Me croyant découverte je perdus tous mes moyens. Je me mis à rire, d'une manière particulièrement forcée... Je n'avais aucune idée pour me tirer de cette mauvaise passe.

« HA HA HA ! Tu trouves ? » lui dis-je tout en continuant ma pitoyable comédie et en me frénétiquement grattant l'arrière du crâne.

Mais étonnant mon colocataire avait l'air de ne plus s'en soucier et continua son chemin. Je l'avais échappé belle ! Je le suivis jusqu'à arriver devant un immeuble que je ne jugeais pas très récent, mais peu importe. Il ouvrit la porte grâce à son trousseau de clé. Il accompagna son geste d'une étrange phrase, je n'avais absolument rien compris. J'espère que ce n'était pas important.

L'appartement était particulièrement frais, ce qui était plus qu'agréable. Il alla se reposer sur le canapé du salon, cette sortie l'avait peut-être épuisé ?

Me proposant de visiter les lieux par moi- même, j'enlevais mes sandales avant de pénétrer à mon tour dans le salon. Il m'annonça que ma clé était dans ma chambre et parla, par la même occasion, d'un lit et d'une commode.

J'avais des meubles ? Des étoiles apparurent dans mes yeux et je m'empressai de rejoindre ma nouvelle chambre. Une pièce un peu vide de décoration, une commode blanche, un miroir et un lit. Comment vous dire que j'étais en plein extase ? Je peux compter sur les doigts de ma main le nombre de nuits passées dans un lit depuis ma résurrection.

Quel plaisir de savoir que j'allais aussi pouvoir ranger mes affaires dans les tiroirs de cette commode. Je pris le temps de vérifier si la chambre était assez grande pour contenir mon stand, ensuite je saisis les clés se trouvant sur mon lit. Avant de m'en aller récupérer mon stand, je pris la peine de visiter le reste de l'habitation. Le salon était un endroit particulièrement frais et agréable.

Léandre était toujours allongé sur le canapé. Je m'approchais de lui avant de lui lancer :

« Cet endroit est magnifique, je vais tout de suite amener mes affaires ! »

C'est d'un pas joyeux que je me dirigeai vers la porte d'entrée.

« Ah et je te remercie pour les meubles ! » m'écriai-je avant de refermer la porte.

A ce moment, je remarquais que je n'avais pas chaussé mes sandales. J'ouvris discrètement la porte et récupéra mes chaussures en tendant au maximum mon bras. Un bruit déchirant de craquement d'os me signala que j'avais un peu trop forcé sur mon membre. Ignorant ce caprice de mon corps décomposé, j'enfilais mes sandales puis je sortis gaiement de la résidence.

‘’L’appartement est tellement frais, il faut que je me dépêche d’y retourner ‘’ pensais-je alors que je luttais contre le soleil.
‘’C’est plutôt son habitant qui le rend frais … ‘’déclara Shui-Kan

Sans vraiment comprendre le sens de ses propos, je m’en allais en direction du parc.

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