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| Un chaton sauvage à dompter | |
| Auteur | Message |
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Camille Clemenceau
FC▌SUPER: La Lionne▌POWER: Manipulation des souvenirs▌LEVEL: (26/100)
| Sujet: Un chaton sauvage à dompter Lun 24 Juin - 3:01 | |
| Je regardai distraitement par la fenêtre de mon bureau tout en remuant mon café. Il me fallait ma dose de caféine en ce lundi de début d'après-midi. Comme tous les jours en fait, rien de tel qu'un bon café après le repas. Café noir et sans sucre, bien sûr. Je n'étais pas de ces petits joueurs qui le buvaient avec du lait et sucré. La tasse était blanche avec un chat noir façon dessin. Je bus une gorgée de ce nectar. Le soleil brillait dehors et illuminait mon bureau. Bureau de style second empire. Certains trouveraient cela bien pompeux, mais j'aimais bien et puis, il restait parfaitement fonctionnel. Je jetai un œil à mon Blackberry pour avoir l'heure, bientôt 14h. L'étudiant que j'avais convoqué n'allait plus tarder.
Je me rassis sur mon fauteuil en cuir et posai ma tasse à côté de mon iMac. Je tirai machinalement sur ma veste en jacquard noir comme pour la mettre correctement, même si elle l'était déjà. Mon short était assorti. Gamine, j'avais toujours rêvé de porter des costumes une fois grande. Heureusement dans un sens, je serai vite lasse sinon. Pour compléter la tenue, j'avais une chemise blanche, en guise de fantaisie elle avait une toile d'araignée en strass dans le dos, mais avec ma veste, on la voyait pas. J'aurai préféré qu'elle soit toute simple, mais bon, comme quoi, les vêtements les plus simples de sont pas toujours les plus faciles à trouver. Mais j'aimais beaucoup les boutons de manchettes cousus avec du fil rouge. Cet ensemble était porté avec des escarpins noirs dont le talon et le patin était de coloris « naturel ». En bijoux, une jolie paire de boucle d'oreille et large bague de cristaux à l'annulaire gauche. Bien sûr, rouge à lèvres rouge et eye liner étaient de mises.
J'avais le dossier scolaire de mon invité sous les yeux. Trace Walker. Jeune chaton de 17 ans et ce n'est pas pour l'humour que je le qualifie de « chaton ». En effet, ce dernier à les oreilles et la queue de nos amis les félins. Physique qui paraîtra étrange pour certains, ici, ce serait presque banal. Dans cette école, j'ai une demoiselle qui invoque les morts pour lire l'avenir, une autre à des dragons en familiers, une contrôle le feu, un jeune homme se transforme en loup... je vous passe le listening complet ! Alors ce n'était pas un minet qui allait m'étonner. Encore que ledit matou tenait plus des chats sauvages en phase d'être domestiqué que du chat à sa mémère. J'avais consulté ses notes, il apparaissait nettement que le garçon faisait dans le préférentisme, mais ce n'était pas l'objet de la convocation.
Non, le jeune garçon était visiblement sujet à des pertes de contrôle. Chose pour le moins compliqué quand on vit en société. Ce n'était pas une brute pour autant, finalement, c'était assez rare et d'ampleur réduite, mais assez souvent pour mériter une convocation. Ou plutôt, c'est l'accumulation suivie de sa dernière frasque qui lui avait ouvert les portes de mon bureau. Pour le coup, une jeune fille avait eu le malheur d'être là au mauvais moment, au mauvais endroit et reçut quelques éclats de vase au niveau des bras. Rien de bien grave, plus de peur que de mal, mais cette fois, ce n'était pas son professeur référant, mais moi qui devais m'occuper de l'affaire. D'autant plus qu'à la lecture de son dossier, j'avais trouvé ce dernier laconique sur certains points.
On frappa à la porte. « Entrez. » La secrétaire à qui je souris apparut, le jeune homme derrière elle. Je me levai, les mains posées sur mon bureau, pendant que la secrétaire faisait entrer l'élève. « Bonjour Trace. » Je lui tendis la main pour serrer la sienne, un sourire aimable sur mon visage, puis je me rassis. En voilà un grand chaton ! Si je n'avais pas des chaussures à talons, j'aurais été sûrement un peu plus petite. « Je t'en prie, assieds toi. » lui dis-je en lui montrant de la main droite les deux fauteuils en face de mon bureau. Pour détendre l'atmosphère, au cas où ma victime, euh, mon élève pardon, serait tendu, je me fendis d'une pointe d'humour. « Il paraît que mes fauteuils sont plus confortables que ceux de M. Greem, il faut en profiter. » Je lâchai un sourire amusé. Enfin, c'est que m'avait dit un autre élève qui avait largement eu l'occasion de tester les fauteuils de mon bureau comme ceux de Greem. Trace était un ange bien calme à côté de lui.
« J'imagine que tu devines pourquoi je t'ai convoqué ? » demandai-je calmement en m'adossant contre mon fauteuil, les coudes sur les rebords du fauteuil et les mains croisées au niveau du ventre. C'était peut-être un peu sadique de ma part de le faire mariner de la sorte, je renouvelai un sourire pour le mettre en confiance. Bien sûr, il ne s’agissait pas de le monter au bûcher, mais je voulais voir s'il avait conscience de ses actes et s'il regrettait d'avoir fait mal à la jeune fille. - Tenue:
Veste + short, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Chemise, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Escarpins, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Boucles d'oreilles, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Bague à l'annulaire gauche, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Dernière édition par Camille Clemenceau le Ven 5 Juil - 2:15, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Lun 24 Juin - 22:53 | |
| Je me réveillais lentement.La douce lumière des rayons du soleil pénétrait entre les volets. Un temps doux était au rendez-vous. Je m'étirais lentement, de la façon la plus féline qui soit. Oui oui, comme un chat (le torse contre le matelas, les fesses relevées et par de pensées mal saines ! ;w;). Me levant lentement, la paresse dans mes moindres faits et gestes aujourd'hui. Si le temps pouvait passer au ralentit ce serait merveilleux. J'étais convoqué dans le bureau de la directrice, je me sentais mal. Je ne savais pour quelle raison j'étais convoqué. Je serais puni ? Je serais collé ? Ou renvoyé ? Rien que d'y penser le stress montait. Ne pas craquer. Surtout ne pas craquer.
Je me levais doucement pour éviter d'avoir la tête qui tourne, le stress me suffisait amplement. Je m'habillais d'un simple t-shirt aux manches amovibles, sous un veston orné de badges et de chainettes ainsi qu'un pantalon aux motifs asymétriques mais assorti au reste de la tenue sous lequel sont cachées une paire de doc martens en cuir noir. Je remuais les oreilles, content de moi, j'adore ce style un peu punk rock. Et tant pis si ce n'est pas présentable. Je n'ai pas autre chose de mieux.
Je sortis de ma chambre, allant rejoindre les autres élèves pour prendre le petit déjeuner. Dans cette école je suis bien. Je ne suis pas pris pour un monstre, pas comme quand j'étais petit. Eux aussi sont spéciaux, certains peuvent se transformer, invoquer des animaux, contrôler les éléments. Je suis comme eux. Un être spécial. Mais moi je suis créé de toutes pièces, pas comme eux qui ont une vraie famille. Je m'assis pour manger avec eux. L'appétit n'était pas au rendez-vous. Le stress me serrait le ventre, une horrible sensation montait. Ne pas craquer. Non je dois pas craquer. Je respirais bruyamment. J'ai fais quelque chose de mal pour être convoqué. Oui, j'ai fais quelque chose de mal.
Les heures passent trop vite, beaucoup trop vite pour moi. La peur vient se mêler au stress. Quelle sensation désagréable. Je parcourais les couloirs à la recherche du bureau de la directrice. Je osais pas y aller. Sa secrétaire toqua à la porte.
"Entrez."
Je ne suis pas peureux, non. Je n'ai pas peur. Je suivais la secrétaire, prenant mon courage à deux mains et avança pour me retrouver planté devant son bureau. Je lui serra timidement la main.
"B-bonjour."
Toujours debout jusqu'à ce qu'elle me dise de m'assoir, je le fis donc, les mains entre les jambes, les oreilles basses. J’étais interdit. La peur me tenaillait le ventre, le stress me faisait tourner la tête. Même pas un rire tendu à sa blague qui manifestement était faite pour me détendre, ça eu tout l'effet inverse. Mes jambes tremblaient. Je suis un vrai peureux. J'ai peur d'un rien. Je sursauta quand elle me demanda si je savais pourquoi j'étais ici. Je fis un petit non avec ma tête. Les yeux rivés sur mes mains. Toujours silencieux. |
| | | Camille Clemenceau
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Ven 5 Juil - 3:24 | |
| « Oh, vraiment ? »
Avait-il la mémoire sélective ?
Je le regardais, ce grand chaton, la mine basse et les jambes tremblantes. Si j'étais sadique, je pense que j'aurai ri à ce spectacle. Le contraste entre l'objet de la convocation et le comportement de ce gamin était comique, il fallait l'avouer. Et bien quoi ? C'était donc ça, Trace Walker, le garçon chat qui avait des sauts d'humeurs ? Un chaton timide et apeuré ? J'étais presque déçue. Bien sûr, je ne m'attendais pas à ce qu'il arrive dans mon bureau la bouche en cœur et l'attitude pleine d’orgueil, mais entre ça et ce que j'avais en face des yeux, il y a un juste milieu. Ou alors, jouait-il la comédie pour m'adoucir ? Si c'était le cas, c'était bien tenté, mais ça ne marchait pas avec moi. En tout cas, il avait eu la présence d'esprit de venir tel qu'il était d'un point de vu vestimentaire. Ça m'avait toujours amusé de voir les gamins s'habiller comme pour un entretien, alors qu'ils venaient après avoir fait des bêtises.
« Olga Kovalenko. » lâchai-je calmement, en amenant mon poing en dessous de mon menton et m’accoudant sur le bras de mon fauteuil. Je restai silencieuse quelques secondes volontairement, afin de voir si ce nom provoquait en lui une quelconque réaction. J'avais l'impression d'être une sorte de Gibbs, il ne me restait plus qu'à lui mettre sous le nez des photos de son crime et élever la voix pour le faire craquer. Mais on était pas dans NCIS, je n'étais pas Gibbs et lui n'était pas un criminel. Non, plutôt un gamin qui avait besoin d'apprendre à se contrôler. Au plus je le regardais, au plus j'en venais à la conclusion qu'il ne jouait pas la comédie et qu'il était réellement mal à l'aise. Je finis par rompre les quelques secondes de silence qui avaient dû être pour lui de longues heures de torture. « C'est comme ça que s’appelle la fille que tu as envoyée à l'infirmerie la semaine dernière. »
Une nouvelle fois, je me tus quelques secondes, pour l'observer. « Mais rassure toi, elle s'en tire avec seulement un bandage. Plus de peur que de mal en somme. » Après tout, le vase lui était pas destiné, elle avait juste eu la malheur de passer dans le couloir quand Trace eut la bonne idée de le balancer contre le mur. Elle ne reçut que quelques éclats sur le bras qui écorchèrent légèrement sa peau. Pas de quoi fouetter un chat, si vous me permettez l'expression.
Avant que ce gamin ne me fasse une syncope, je me dis qu'il fallait que je le rassure un peu. « Ce n'est pas un tribunal d'Inquisition, Trace. Personne ne monte le bûcher dans la cour. » Si je m'écoutais, moi et mon humour cinglant, j'aurais ajouté « pas pour le moment », mais je voulais qu'il me parle, pas lui faire peur. Je me rapprochai de mon bureau pour poser mes bras dessus en croisant les mains. « Je t'ai convoqué pour qu'on parle, c'est tout. Je sais très bien que c'était un accident et que tu ne voulais pas lui faire mal. » Je lui souris. « Pour être plus précise, je t'ai convoqué pour comprendre. Je veux bien croire que je sois plus impressionnante qu'une fille de 15 ans qui baisse les yeux quand un garçon d'1m80 pose les yeux sur elle. Certes. Mais tout de même, explique moi comment le garçon apeuré que j'ai en face de moi peut être le même que celui qui est sujet à des accès de violence ? Celui qui a envoyé cette fille à l'infirmerie dernièrement et... » Je pris le dossier dans mes mains, fis mine de lire ses frasques avant de reposer mon regard sur lui « Faut-il que je te t'énumère toute la liste de tes petites mésaventures ou tu vois ce dont je parle ? »
Allez mon garçon, détends-toi et parle-moi. La plupart des directeurs dans une école lambda t'auraient déjà infligé une punition, essaye de saisir la main que je te tends... |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Sam 6 Juil - 22:58 | |
| Son regard était perçant. Il me faisait frissonner. Quand elle a dit le nom d'une jeune fille et les faits du vase je me suis rappelé de certains moments. Ma crise, le vase qui casse, la jeune fille qui passait au mauvais moment. Je ne garde pas en mémoire les moments où une crise éclate. Je me sentais encore plus mal-à-l'aise d'être fixé de cette façon.
"J-je me rappelle juste de certains moments parce que vous en parlez... Je ne me rappelle pas de mes crises."
Elle me regardait, le menton appuyé sur son poing. C'est comme si elle cherchait la moindre faille en moi. Je n'aime pas cette façon qui fait penser aux interrogatoires dans les séries policières. Je ne suis pas un assassin non plus ! J'ai blessé une innocente, certes, mais pas besoin d'un questionaire comme ça. C'est normal de poser des questions après tout mais je ne suis pas un criminel. Elle continua de parler, puis aborda le sujet de mes crises. Le sujet qui fâche. Mes oreilles se plaquèrent en arrière et ma queue se hérissa. Elle osait dire que je suis un chat timide et peureux incapable de faire des crises de panique, de colères ou de stress ?! Elle ne me connait pas, alors comment peut elle dire ça ?
"Vous ne savez pas ce que j'ai vécu ! Vous ne pouvez pas savoir pourquoi j'ai ces accès de colère ! V-vous ne me connaissez pas..."
Mes attributs félins retournèrent à leur état normal mais j'étais un peu en colère. Elle ne pouvait pas me juger sur le peu qu'elle sait de moi.Le pire accès de colère dont je me souviens que j'ai eu est celui où j'ai appris que ma "maman" m'avait caché que j'étais un simple joujou entre les mains de scientifiques.
"Vous ne savez pas ce que j'ai vécu avant d'arriver à la Heroe's Sup pour devenir ainsi. Ce que j'ai du endurer par les humains stupide du monde extérieur. Du monde qui est tellement différent de cette enceinte."
Cette femme ne pouvait comprendre la souffrance que j'ai enduré entre mes amis hypocrites, mon premier amour qui voulait de moi juste pour une victime de plus à son tableau de chasse, ma pseudo mère qui me cache ma "naissance", le regard, les insultes des humains bêtes et ignorants dans la rue. Leur dégout dans leurs yeux, leurs rires moqueurs. Ça me rendait fou. J'ai eu tellement de mal à vivre dans ce monde impitoyable qu'est le monde des humains avant d'arriver ici. Je ne les comprendrais jamais. |
| | | Camille Clemenceau
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Lun 8 Juil - 5:11 | |
| Donc il ne se souviendrait pas de ses crises ? Ma foi, pourquoi pas, c'était plausible, mais je n'avais aucun moyen de vérifier ses dires. Ou plutôt, je ne voulais pas utiliser les moyens à ma disposition. Je pouvais éventuellement fouiller dans sa mémoire à la recherche de ses souvenirs refoulés pour les faire ressurgir, j'avais déjà pratiqué ce genre de choses, à quelques rares occasions cependant, il fallait l'admettre. Néanmoins, je n'en voyais pas l'utilité. Trace avait conscience de ses crises même s'il ne se souvenait pas des détails et je ne voyais pas l’intérêt de faire resurgir en lui ce genre de choses. Ça serait plus négatif qu'autre chose, je pense et même s'il ne semblait pas le remarquer, j'étais là pour l'aider, pas l'inverse. Après, il pouvait toujours feindre la perte de mémoire, mais j'en doutais, sa réaction par la suite me confrontait dans cette idée.
Je le laissais parler. Maintenant qu'il avait décidé, enfin, d'ouvrir la bouche, je n'allais pas interrompre. Je l'écoutais patiemment et imperturbable. Il semblait bien que j'avais touché une corde sensible. Cependant, son attitude était toujours teinté de méfiance, faisais-je donc si peur que ça ? Je notais ses oreilles et sa queue. Soit, il fallait que je trouve autre chose pour le mettre en confiance. Je voyais bien que ce n'était pas en restant dans cette traditionnelle toute puissance de vice principale face à l'élève qui le mettrait à l'aise. J'avais fait carrière dans la politique avant, s'adapter à son public, je savais faire.
« Tu as raison, Trace. Je ne te connais pas. C'est bien pour cela que je t'ai convoqué ici, pour apprendre à te connaître. Mais tu n'as pas besoin d'être sur la défensive avec moi. » Je ramassai les feuilles de son dossier pour les ranger dedans et le lui montrer de la main droite. « C'est le côté officiel de cette entrevue qui te met mal à l'aise ? Soit ! » Je posais ledit dossier dans un coin du bureau, à côté de mon Mac. « Ou plutôt ce grand bureau avec moi assise sur ce fauteuil de vice-principale avec toi de l'autre côté ? Le côté des invités, ou des accusés. »
Je me levai de mon fauteuil et allai vers la fenêtre, juste derrière mon bureau. Je voyais mes élèves dans la cour. J'avais les mains sur les hanches. « Tu as raison sur un autre point, je ne peux pas te comprendre, tout comme je ne peux comprendre les autres élèves. Pire, je ne peux pas me mettre à ta place, ni à la leurs. Justement parce que je n'ai pas vécu ce que vous avez tous vécu. Ce serait hypocrite de ma part d'affirmer l'inverse. » Je reportai mon attention sur lui, puis j'allai m’asseoir sur le second fauteuil, juste à côté de lui. Je croisai les jambes.
« En revanche, je peux vous aider à surmonter votre passé et apprivoiser vos dons. Je suis ici dans ce but depuis le début de la Heroe's, après tout. Tout le corps enseignant et administratif est ici dans ce but, pour vous. Certes, vous êtes ici pour devenir des « héros », mais d'autres sont ici avant tout pour apprendre à maîtriser leur don qui pourrait être dangereux pour les autres et eux-mêmes. D'autres encore sont pour apprendre à s'accepter et à faire fi des anciennes moqueries dont ils ont été les victimes. Certains sont même ici pour ces trois raisons ! » Je lui souris. « Tout ça pour dire que si je t'ai convoqué aujourd'hui, c'est pour t'aider. Mais pour cela, il faut que tu m'aides aussi. Je ne pourrais jamais comprendre ce que tu as vécu, personne à par toi ne peut le comprendre, mais je peux essayer d'imaginer, ne serait-ce qu'un peu. Je ne suis pas là pour te juger, Trace. J'aimerai que tu le comprennes. » Je lui laissai quelques secondes pour réfléchir et encaisser mon long discours. J'avoue que j'en étais plutôt fier, j'espère qu'avec ça, Trace commencerait à se sentir moins agressé.
« Alors, veux-tu bien me parler ? » Je renouvelai mon sourire. |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Dim 21 Juil - 10:28 | |
| Essayer de me comprendre ? C'était quoi ça ? Pour m'avoir ? Pour essayer de me faire cracher ce que je ne me souviens pas ?
"Parler de quoi, de moi ? De ce que j'ai vécu avant d'arriver ici ?"
Je la regardais. Je ne la comprenais pas. Elle voulait que je lui parle de ce que j'ai vécu ?
"Mes crises ne remontent pas depuis longtemps. Je ne m'en souviens que d'une seule. La plus violente que j'ai eu..."
Mes oreilles se baissèrent en y repensant. Stacy Miller, ma "maman". Cette femme que je haissais de tout mon être.
"C'était il y a deux ans. Ma maman, entre guillemets, était dans le jardin et moi l'intérieur. Je regardais un peu les papiers qui trainaient. J'étais tombé sur un espèce de carnet. Dans lequel était noté certains jours de ma vie et ce qui c'était passé. J'ai tout lu et finalement découvert que je n'étais pas sorti du ventre de ma "maman" mais d'une fiole d'un laboratoire. En gros je suis un joujou de la science, ils m'ont créé pour jouer avec leurs expériences bizarre. Quand j'ai pensé qu'elle m'avait menti toute mon enfance, ma colère a explosé. Tout ce qui me passait sous la main était détruit. Les meubles, les bibelots auxquels elle tenait beaucoup. Mais j'ai surtout détruit son coeur, et je n'ai pas le moindre remord. Elle n'a pas pensé une seule seconde à ce que j'aurais pu penser en le découvrant. Puis j'ai fuis, vivant dans le monde extérieur avant d'arriver à la Heroe's Sup. Je me suis renfermé sur moi même, les gens me faisaient du mal, ils se moquaient de moi, me regardaient d'un regard mauvais. Je ne pouvais faire confiance à personne. Quand je suis arrivé à la Heroe's Sup j'étais toujours sur mes gardes. Craignant les autres, les moquerie, l'hypocrisie et le mal. Je me suis lié avec un professeur avec le temps, c'est lui qui a réussi à me faire reprendre goût au contact humain. Je le considère comme mon grand frère. Il fait attention à moi et inversement. Mais avec ce que j'ai subi dans le monde stupide et hypocrite des humains je reste méfiant ou peureux. Voilà."
J'attendais toute réaction après mon long monologue. Que dira t-elle ? Comment me regardera t-elle ? Ou réagira t-elle ? |
| | | Camille Clemenceau
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Dim 28 Juil - 1:56 | |
| Je sentais qu'il était toujours un peu sur ses gardes, mais il parlait, c'était déjà ça. Mes talents de démagogue ne m'avaient pas abandonné semblait-il. Il commença par demander ce que je voulais qu'il me dise. Ce qu'il avait vécu avant qu'il n'arrive ici ? « Par exemple » lui répondis-je. Il renouvela le fait de me dire qu'il ne se souvenait pas de ses crises, ce que je voulais bien croire. Cependant, il y en avait une qui était manifestement gravé dans sa mémoire. La plus violente selon ses dires, la première j'imaginais. L'élément déclencheur, ce qui le marqua au point de le hanter encore aujourd'hui.
J'observais le jeune homme, la tête légèrement penchée sur la gauche. Je notais ses oreilles qui se baissèrent. Et puis voilà, Trace se livra enfin. Je l'écoutais sans interrompre. Il faisait donc partie de ces enfants qui avaient été créés artificiellement pour des expériences. Le procédé était particulièrement horrible, il était difficile d'imaginer que des scientifiques puissent s'amuser à créer des cobayes vivant juste pour le bon plaisir de la science. Cela me rappelait les expériences des « médecins » nazis, notamment sur les jumeaux, mais pas que. Ceci expliquait donc ses attribues félins, Trace était une chimère artificielle. De sa nature de chimère, je le savais déjà, c'était inscrit sur son dossier, mais je ne savais pas toute l'histoire qu'il venait de me raconter. Le plus terrible, c'est que le cas de Trace n'était pas isolé.
Le chaton vint bientôt à bout de son histoire. Si je n'étais pas vice-directrice, je lui aurai grattouillé l'oreille avant de lui faire un gros câlin réconfortant, mais j'étais vice-directrice et je me contentai donc de lui offrir un sourire compatissant. Ceci dit, deux petites choses, deux bizarreries de langage attirèrent mon attention. J'étais étonné en effet qu'il utilise les mots « maman » et « enfance » alors qu'il n'était dans le fond qu'une expérience, comme il le disait. La scientifique aurait-elle simulé une enfance normal ? Si oui, peut-être que sa découverte du carnet n'était pas programmé. « Es-tu sûr que ta « maman », pour reprendre ton terme, ne t'a jamais aimé ? Elle a essayé de te donner une enfance normal ou tu vivais enfermé dans un labo ? »
Le reste de son histoire, les brimades, était malheureusement et tristement banal pour les enfants ayant un don qui se voyait. Contrairement aux personnes comme moi dont la particularité ne se reflétait pas sur le physique, ceux comme Trace étaient le plus sujets aux moqueries au dehors de cette ville. Pour ça d'ailleurs qu'elle était appréciée des gens ayant des prédispositions défiant la logique habituelle. C'était une sorte de refuge. « Mais maintenant tu es à la Heroe's, Trace. Tu n'as plus à avoir peur. Voir quelqu'un avec des oreilles et une queue de chat, c'est presque banal ici ! » déclarai-je, pour plaisanter et continuer d'essayer de le mettre à l'aise. La-dessus, une question s'imposait, pourquoi dans ce climat de tolérance, Trace était encore sujet à des crises ? Bien sûr, je pouvais aisément imaginer qu'on n’effaçait pas d'un claquement de doigts des années de moqueries. Je me souvins que Trace me parla d'un professeur qui vraisemblablement l'aidait à s'intégrer. « Tu me parlais d'un professeur, qui est-ce ? » |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Dim 28 Juil - 11:33 | |
| Elle me regardait sérieusement, comme si elle faisait attention à chaque mots que j'employais. Je croyais qu'elle les notais tous avec précaution dans un carnet au fond de sa tête. Suis-je un mauvais élèves à cause de mes crises ? Elle me posa ensuite une question en rapport avec ma pseudo mère.
"Je pense qu'elle m'aimait comme si j'étais son véritable enfant. Elle a beaucoup pleuré quand j'ai découvert que je n'étais pas un humain comme vous et que je lui ai reproché. Elle s'excusait tout le temps avant que je prenne la fuite." disais-je, regardant dans le vide. Quand je rentrais de l'école étant petit je lui racontais toujours comment avait été ma journée. Au bout d'un moment les amis que j'avais étaient de sacrés hypocrites et ils se moquaient toujours de moi, quand je lui avais dis, elle avait décidé de me désincrire. Mais elle ne m'a jamais réinscrit dans une école, elle avait trop peur que d'autres personne se moquent de moi alors elle me gardait cloitré dans la maison. Pas ailleurs. Elle me répetait sans cesse "Tu es beau comme tu es mon chéri, ceux qui se moquent de toi son stupide. Ignore les mon chaton." en caressant mes cheveux. Un sourire triste était toujours fiché sur son visage quand elle me disait ça. Elle m'aimait beaucoup. Et moi je lui ai brisé le cœur. Je n'ai absolument aucun remords. Je la détèste. Elle n'a pas tenu compte de ce que je pouvais ressentir si je tombais un jour sur son maudit carnet. Elle a essayé de m'élever comme un enfant tout à fait normal alors que je ne le suis pas du tout. Je ne suis pas normal..! Je ne viens pas d'un papa et d'une maman. J'ai un comportement et des attributs félins. J'aurais préféré qu'elle me dise tout avant au lieu d'essayer de me bourrer le crâne en disant que je suis comme tous les autres... Je la hais !"
Mes ongles - assez longs pour un garçon - s'enfonçaient nerveusement dans ma peau, les membres félins tremblants. Je m'emportais, il fallait que je me calme. J'inspirais et expirais bruyamment, tentant de me calmer. Je me calmais un peu mais parler de cette femme m'énervait. La directrice me demanda qui était le professeur dont j'avais parlé.
"Ah. C'est Hyacinte. Je ne sais plus trop comment je me suis ouvert à lui. J'étais encore méfiant au début mais il était vraiment très gentil. Je ne sentais aucune malveillance dans ses paroles ou ses faits et gestes. Mais quand il est parti au Congo et qu'il n'a pas eu le temps de me prévenir, j'étais vraiment en colère. J'avais l'impression d'être une fois de plus la bonne poire. Il m'avait tout expliqué quand il était rentré. Je me suis d'ailleurs sentis très bête de m'être emporté. Bon certes il m'a redonné confiance et l'envie de parler aux autres mais j'ai peur que les personnes auxquelles je me lie soient hypocrites."
J'avais fini mes longs monologues. C'est à son tour de faire son long discour ou de me poser des questions. Je l'écouterais sérieusement. |
| | | Camille Clemenceau
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Lun 29 Juil - 23:30 | |
| Le chaton qui avait maintenant la langue déliée continua de répondre à mes questions. Donc, sa mère avait visiblement tout fait pour qu'il ait une enfance « normal », ou du moins autant que faire ce pouvait quand on a des caractéristiques félines. J'imaginais qu'elle avait fait ça pour le protéger, Trace lui même avoué volontiers que sa mère l'aimait. Donc cela confirmait ce que je pensais, la découverte du carnet n'était pas prévu au programme. Trace ayant grandi dans le mensonge de cette femme, il s'était senti trahi. Pour autant, même si je le comprenais, mon objectivité m'obligeait aussi à essayer de comprendre cette scientifique. En effet, si elle l'aimait et voyait en lui son fils, même s'il n'était pas humain, il était normal de le protéger. Comme l'aurait fait n'importe quelle mère finalement. Je ne cautionnais pas la façon de faire qu'elle avait adopté, mais disons que c'était logique.
« Elle a fait ça pour te protéger. Sujet de laboratoire ou pas, finalement, tu étais comme son fils pour elle, j'imagine. Et une mère protège ses enfants. » Après, certaines le font mieux que d'autres, c'est sûr... Si j'imaginais aisément que l'attention était là, il était indéniable que le comportement de Trace était imputable à la manière dont elle l'avait élevé. Au lieu de lui apprendre à s'endurcir, elle a choisi de le déscolariser, je pensais que ça lui avait été fatal. Certes, le monde est cruel, mais comment voulez-vous que ce jeune homme l'affronte si la femme qui l'a élevé la coupé de la réalité ? Je comprenais qu'elle ait fait ça pour le protéger, mais ça lui a plus desservi qu'autre chose. Aujourd'hui, Trace était peureux à cause des anciennes brimades, mais ayant été retiré du vrai monde, il n'a jamais pu prendre l'habitude de s'endurcir. C'était la principale erreur de cette femme.
Il lui en voulait aussi de ne pas avoir su la vérité, qu'il n'était pas « normal ». Je n'aimais pas trop ce terme, parce que sa définition était différente selon la personne qui l'utilisait. Pour le religieux de base, l'homosexualité n'était pas normale, parce que c'était « contre nature ». Pour le tueur en série, il était normal de tuer, cela lui procurait la sensation d'excitation qu'il recherchait dans ce crime. Je pourrais multiplier les exemples, mais cela ne serait pas utile. Bien sûr, là encore, je ne cautionnais nullement le choix de sa mère d'avoir caché la vérité. Mais j'avais tendance à me demander si parfois, dans certains cas, s'il n'était pas préférable de mentir pour le bien de quelqu'un. « Tu sais, la notion de normalité est assez flou. Moi non plus, je ne suis pas « normal », même si à me voir, on ne dirait pas. » Je lui souris. « Dans le fond, qu'importe les différences, être aimé et accepté par les gens qu'on aime, c'est le principal, tu ne penses pas ? » Après, il fallait encore les trouver ces personnes, certes. Mais qui a dit que la vie était facile ? « Bien sûr, il y a une part de risques à se lier aux autres. On peut tomber sur des personnes hypocrites comme tu dis, mais c'est un risque à prendre pour faire de belles rencontres, le monde n'est pas rempli que de gens hypocrites. » Il faut se battre, faire fi des brimades. Je sentais bien que Trace était encore un peu fragile pour ça, mais ça viendrait, ce n'était qu'une question de temps. « Tu as toujours des contacts avec ta mère ? » demandai-je ensuite. Ce sera ma dernière question en rapport avec cette femme, je voyais bien que ce jeune homme n'était pas à l'aise, inutile de faire durer.
Ah, donc c'était Chateaubriand qui soutenait Trace. Et bien, il semblait qu'il servait à quelque chose finalement ! Oh, je suis mauvaise langue, je l'avoue. Reste que lui et moi n'avions pas les mêmes méthodes. Je le trouvais trop mou, trop gentil pour ce qu'on devait faire de ces étudiants. Comment les endurcir s'il les bichonnait ? Cela dit, je voulais bien croire que dans certains cas, sa méthode était préférable à la mienne, dans celui de Trace par exemple. Ce garçon manquait de confiance en lui,il avait peur de l'extérieur, alors ce n'était pas en se montrant ferme que ça allait l'aider. Dans le fond, Chateaubriand et moi étions complémentaires. Ceci dit, qu'il l'appelle par son prénom m'étonna. M'enfin, il semblait le connaître depuis longtemps. L'important était que Trace fasse des progrès. « Ah ça, oui, M. Chateaubriand est gentil. » dis-je aimablement. C'était le moins que je pouvais dire. |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Mar 30 Juil - 3:49 | |
| Un court moment de silence suivait ce que j'avais dis. Je la regardais me parler.
"Pour me protéger vous dites ? Comment peut-on protéger quelqu'un en le coupant du monde ? On lui enlève toute notion de la réalité. J'ai longtemps cru que le monde extérieur était tout beau et tout rose, comme dans les livres que je lisais. J'avais faux sur toute la ligne. Les seules fois où j'étais sorti j'avais fais la rencontre d'un homme qui m'a fais croire que l'amour que j'avais pour lui était réciproque. J'avais cru aux contes de fées, j'avais faux une fois de plus."
Je pris une pause. C'est vrai que c'est la vice-principale, les histoires de coeurs des élèves je pense qu'elle s'en fiche pas mal mais au moins elle comprendrait pourquoi je suis aussi peureux de me lier aux gens. Un chat a besoin d'affection et d'attention.
"Je sais que vous vous en moquez un peu mais pour l'instant à part Hyacinte, je n'ai pas fais de belles rencontres comme vous dites. Les personnes que j'aimais se moquaient de moi, je n'ai pas eu de vrais amis. Le contact avec les autres est très difficile pour moi. Je me réserve. Il y a un "moi" timide qui m'empêche de m'approcher dès autres. C'est très handicapant."
Il n'y a pas plus handicapant que ça pour moi. Je suis le looser du relationel. Quand je veux parler de quelque chose je m'enfonce tout seul. Je béguaie sans cesse. Je suis pessimiste, je n'ai aucune confiance en moi. Je suis incapable d'aller vers les autres sans avoir peur. Bref je suis un incapable. La vice-principale me posa une autre question sur ma "maman". Je ne pouvais plus parler d'elle, j'allais craquer.
"Elle essayais, mais j'ai changé de numéro et je ne lui laisserais pas le plaisir de trouver mon adresse. Elle me verse juste de l'argent sur mon compte, comme si l'argent allait tout arranger. Je la détèste, si je la revoie je lui ferais mal. J'en suis sûr."
Les pupilles dilatées par la colère, les oreilles plaquées contre le crâne et la queue fouettant l'air. Je ne pouvais pas imaginer que cette femme me trouve et vienne me parler comme si de rien était. Je lui souhaitais tellement de malheur. Qu'elle se blesse, qu'elle soit gravement malade mais surtout qu'elle me laisse tranquille. Nous en venions à parler de Hya'. À voir la tête de la principale quand j'ai dis Hyacinte au lien de Chateaubriant, j'ai compris qu'elle n'avait pas l'habitude des élèves qui appellent les profs par leurs prénoms.
"Très gentil. Je l'ai appellé par son prénom, c'est l'habitude en dehors des cours. Mais normalement je ne dis pas Hyacinte quand je parle avec lui, je lui donne un surnom vu que je le considère comme un frère. Évidemment ce qui se passe en dehors des cours avec lui reste en dehors des cours, les autres élèves n'ont pas à savoir." |
| | | Camille Clemenceau
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Mar 30 Juil - 6:02 | |
| Le protéger, sûrement. Avant de répondre, je pris une légère inspiration, réfléchissant à comment j’allai tourner ma phrase. « Après, je ne dis pas non plus qu'elle a fait les choix les plus judicieux. » C'est sûr qu'ils ne l'étaient pas du tout même, elle avait fait de Trace un garçon fragile, ne connaissant rien de la vie et surtout, ne sachant pas comment se défendre. L'extérieur, c'est la jungle, surtout quand on a des différences aussi voyantes que les siennes. Au lieu de lui apprendre à se défendre, elle a fait le choix de l'enfermer dans une tour de cristal, comme si l'extérieur n'avait pas d'importance et que son fils serait toujours à l'intérieur. C'est un mauvais choix, assurément, mais oui, c'était pour le protéger. Dans le fond, il était plausible que sa mère ait réellement voulu le protéger, mais c'est la façon dont elle l'a fait, ou plutôt, pensé le faire, qui a desservit Trace. Le résultat était devant mes yeux, un chaton apeuré, encore sous le choc d'apprendre que les contes de fées ne sont justement que des contes de fées. Et surtout, elle l'avait perdu. Trace voyait son aide financière comme un acte pour se racheter, peut-être, mais au moins, elle avait encore la présence d'esprit d'aider son fils à vivre et surtout, préparer son avenir. Toujours est-il que je décidai de plus continuer sur ce sujet, je voyais bien qu'il en avait marre. Et puis, je n'avais plus de questions.
Trace jugea bon de me confier des choses relevant de l'intime. Oh mais, mon brave chaton, je ne dis pas non plus que c'est facile de faire de belles rencontres. Je ne dis pas que cela se fait du jour au lendemain, avec notre seule volonté. D'ailleurs, plus on cherche, moins on trouve, comme on dit. Ça fait partie du jeu de la vie. Il avait réellement tout à apprendre. Il me faisait un peu penser à un chat de salon qu'on a laissé sortir dans le jardin et qui en revient choqué d'apprendre que dehors, tout le monde n'est pas enclin à vous caresser et vous dorloter. Quant à la timidité, beaucoup de gens en souffraient. Pas besoin d'être une chimère trop longtemps déconnecté de la réalité pour ça. Même moi jadis, je l'étais, si si, je vous assure ! « Ah ça, je crains que la timidité soit la bête noire de bons nombres de gens, tu n'es pas le seul. » Je lui souris, pour le rassurer sur ce point. Comme le sujet des moqueries revenait souvent, j'ajoutai. « Mais ici, s'il y a bien une chose dont tu peux être sûr, c'est que personne ne se moquera de toi pour ce que tu es. Je comprends qu'il subsiste des séquelles de la déconnexion de la réalité que tu as subie, c'est logique, mais tu verras qu'avec le temps, tu deviendras plus confiant et plus fort. Je ne te mentirai pas en te disant qu'absolument tout le monde t'acceptera, il y aura toujours des gens étroits d'esprit, mais ta façon de prendre les remarques ne sera plus la même. Tu n'en tiendras plus compte. » Évidemment, c'était facile pour moi de dire ça, mais dans le fond, j'avais raison. Après tout, ce n'est pas le premier dans cette situation qu'on avait accueillie ici, à la Heroe's et ça ne sera pas le dernier. Il fallait juste qu'il s'arme de patience. Il fera des progrès pour ce qui était des relations sociales, je ne m'inquiétais pas pour ça.
Il poursuivit avec Chateaubriand, se justifiant de l'utilisation de son prénom. « Allons, tu n'as pas à te justifier. » Ma foi, si son amitié avec Chateaubriand pouvait lui être bénéfique, pourquoi pas ? Tant qu'il faisait des progrès.
On frappa à la porte. « Oui ? » Ma secrétaire entra. « C'est pour rappeler votre réunion dans 10 minutes. » Oh, déjà ? « Ah, merci ! » Elle repartit pendant que je me levai du fauteuil pour attraper mon portable sur mon bureau. Effectivement, l'heure tournait. Je retournai à mon vrai fauteuil, derrière mon bureau. Avant de laisser partir Trace, il y a quelque chose qui me chiffonnait. J'en avais beaucoup appris sur lui, mais finalement, je n'étais pas plus renseignée sur la cause de ses crises actuelles. Après tout, maintenant qu'il était ici, quel serait l’élément déclencheur ? Je m’avançais vers mon bureau, posant les bras dessus. « Juste une dernière petite chose et après j'arrête de t'embêter. Je peux comprendre que tu aies du mal à nouer des relations, je peux aussi comprendre la cause de ta première crise, mais maintenant que tu es ici ? À la Heroe's tu es accepté, il y a des gens qui sont là pour t'écouter. » Je pense que j'en étais la preuve. « Alors j'avoue ne pas saisir ce qui pourrait te valoir ces pertes de contrôles ? » Après tout, la fille c'était trouvé là par hasard et je doutais sincèrement que le vase se soit moqué de lui. À moins de tomber sur un vase parlant et moqueur, ce qui était tout de même peu probable. |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Mer 31 Juil - 12:40 | |
| Pouvait-elle vraiment comprendre ce que j'avais vécu ? La douleur que j'ai enduré ? Je ne savais pas trop. La solitude c'est vraiment douloureux. La solitude est traité par les mêmes parties du cerveau que la douleur physique. Ça rend fou d'être seul et ignoré. Je suis devenu fou ? Je manque cruellement d'attention et d'affection. Il faut que je me force à aller vers les autres. Je voulais avoir des amis. Des gens avec qui parler, partager de bons moments, me confier. Je devais reconnaitre qu'elle avait raison. Ici personne ne me regardait de travers, on ne me montrait pas du doigt, je n'entendais pas "Sale monstre !". Je me sentais tellement mieux ici. Je ne me liais pas avec eux mais ils ne me cherchaient pas, eux aussi étaient différents.
"Je me sens bien ici. Les gens me regardent normalement. Ils ne me frappent pas en me traitant de monstre. Je me sens tellement mieux que dehors où les gens vous regardent mal quand ils voient que vous n'entrez pas dans leur normalité."
Mes yeux étaient un peu humide. Je repris.
"Je sais bien que la timidité, tout le monde l'a selon différents degré et la maitrise plus ou moins. Il faut que je me batte pour me lier à d'autres personnes que Hyacinte. Le courant passe mal avec certains mais c'est en rapport avec les dons. C'est donc plus compliqué."
Sa secrétaire toqua à la porte, quand elle entra elle signala à vice-principale qu'elle avait un rendez-vous sous peu. Depuis combien de temps parlions nous ? La principale se leva pour regarder l'heure sur son portable. Ah, je crois que ça fait un petit moment que nous parlons si je me fie à son expression. Elle se rassied à son vrai fauteil, avant de me dire que mes crises alors que je sois dans la Heroe's Sup la laissait un peu perplexe. C'est un environnement plus sain pour moi ici, c'est vrai.
"Vous ne m'embêtez pas. C'est votre devoir de chercher à comprendre les élèves, même si pour cela il faut poser des questions qui ne plaisent pas toujours à l'élève."
Je marquais une courte pause puis reprit.
"Vous savez, je suis moi même mon don. Ce qui doit être écrit dans le formulaire. Mes crises c'est pour moi le fait que je ne maitrise pas bien mon don. Après vous avez votre propre vision de ceci mais pour moi c'est vraiment du manque de maitrise du don."
Je m'étais calmé. Je me voyais très mal avoir une crise dans son bureau. Surtout que c'était pour ça que j'étais convoqué.
"Et je tiens à m'excuser. Je me suis un peu trop emballé au début de l'entretient et quand nous parlions de ma "maman"." |
| | | Camille Clemenceau
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Mer 31 Juil - 22:07 | |
| Il avouait lui-même qu'il se sentait bien ici et qu'il fallait qu'il fasse des efforts pour se lier avec d'autres gens. Cela ne me faisait que me conforter dans l'idée qu'il n'y avait pas de soucis à se faire, il finirait pas passer outre ce problème avec le temps. Il suffisait de s'armer de patience et de persévérance en somme. Je notais également ses yeux humides, il était tant que cet entretien se termine.
J'avoue que sa remarque sur mon devoir me fit sourire intérieurement. Je lui avais dit que j'arrêterai bientôt de l'embêter pour faire un peu d'humour, je ne pensais pas qu'il allait relever. Au moins, ça me montrait qu'il comprenait parfaitement mes attentions et que je ne voulais que l'aider. C'est vrai que mon poste fait que parfois, je dois parler de sujets qui ne plaisent pas forcément aux élèves, mais si je veux qu'ils passent outre leur problème, il faut bien que je sois au courant. Comment l'équipe de la Heroe's et moi pourrions-nous les aider s'ils ne se livraient pas à nous ? Pour qu'on les aide, il faut qu'ils nous aident à comprendre. Je sais bien que j'avais plutôt une réputation de tyran, mais je n'agissais que dans le sens des élèves, même s'ils ne le comprenaient pas toujours sur le moment.
Donc, selon lui, ses crises actuelles viendraient du fait qu'il ne se maîtrise pas encore. C'était probable, en effet. Cependant, je me demandais si cela expliquait réellement tout. Je veux bien croire qu'il ne maîtrisait pas encore parfaitement son côté animal et que cette nature pouvait parfois ce réveillé brusquement. Néanmoins, il devait bien y avoir un élément déclencheur non ? Rien ne vient de rien, je voyais mal comment une nature timide pouvait se transformer sans raison en crise de colère... « Tu parviendras à la maîtriser à force de persévérance. » lui répondis-je simplement. Je ne voulais pas faire durer le supplice.
Il s'excusa également d'avoir été sur la défensive au début. « Ce n'est rien. » le rassurai-je en souriant. Surtout que j'avais des allures de Gibbs au début dans l'entretien. Ceci dit, j'allai consulter l'emploi du temps de la fille qu'il avait blessé sans le vouloir. Elle finissait dans une heure. Je pris un post-it pour noter la classe, l'heure de la fin du cours et son prénom, puis je lui tendis le post-it. « Pourquoi ne pas commencer à te sociabiliser en allant t'excuser ? Ça serait quand même dommage qu'elle reste sur une mauvaise image de toi, tu ne penses pas ? » je lui souris. « Aussi, j'aimerais que tu ailles parler un peu avec notre psychologue. Tu pourras prendre rendez-vous auprès de ma secrétaire. Il est très gentil tu verras et il est plus qualifié que moi pour t'écouter et te parler. Je pense sincèrement que ça te fera du bien de te confier à lui. » Après tout, c'était vrai qu'un psychologue serait plus apte à aider Trace que moi. Même si je savais écouter et parler à nos élèves, pour un cas comme celui-ci, rien ne valait un vrai psy. Même si je sais bien qu'en général, les élèves rechignent un peu à pousser la porte de son bureau.
Là-dessus, je me levais et lui tendis la main. « Passe une bonne journée Trace, au revoir. » Je lui souris aimablement puis une fois qu'il fut parti, je notai les informations sur le dossier, puis je me rendais à ma réunion. |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter Ven 2 Aoû - 1:07 | |
| L'entretient touchait à sa fin. Ça tombait bien, je n'en pouvais plus. Certes, je l'aidais à en savoir plus sur moi mais elle touchait les cordes sensibles. Si elle les avait trop titillée j'aurais craqué. Je ne sais pas si j'aurais pleuré ou feulé tel un chat farouche.
"J'espère vous avoir assez aidé pour en savoir plus. Je ferais un effort d'adaptation. Et surtout un effort pour contenir mes crises. Je ne voudrais pas blesser d'autres personnes. Ce serait vraiment ennuyeux."
J'avais déjà blessé inconsiament une innocente, je ne voulais pas en blesser d'autres. Les gens me verraient tellement mal après. Je ne voulais avoir une mauvaise image. Je n'aurais pas beaucoup d'amis après. La vice-principale me donna les horaires, la salle de classe de la jeune fille pour que j'aille m'excuser auprès d'elle.
"Merci. Une fois sorti de votre bureau je vais la voir pour m'excuser de cet accident involontaire."
Elle se leva et tendit sa main que je serra. me souhaitant un bonne journée.
"Merci. Je vous souhaite aussi une bonne fin de journée."
Je souriais puis quitta son bureau pour aller voir la jeune fille en question qui allait sortir de cours.
Fin du rp. |
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| Sujet: Re: Un chaton sauvage à dompter | |
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| | | | Un chaton sauvage à dompter | |
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