Long time no see ... Dude. [Kay & Léandre]

What the fuck am I doing here ?

Canicule. Sérieusement, vous voyez un autre mot pour décrire la météo d'aujourd'hui ? Un calvers, l'enfer absolu, comme si une incendie invisible s'était enclenchée partout dans la ville. Courageux sont ceux qui osent mettre les pieds dehors, et suer comme de véritables porcs dès que les rayons du soleil touchent leur peau. Si seulement il pleuvait encore.

Ce matin-même, Kay était émerveillée. Il pleuvait enfin des gouttes d'eau froides au milieu de ces journées de feu. La pluie, les nuages noirs, l'air frais, enfin ! Elle n'hésitait pas alors à enfiler un pantalon lui arrivant au niveau des tibias et un tee-shirt pour sortir dehors, après avoir enfilé des baskets et mangé son repas de midi en vitesse. Cette pluie qui pouvait être le malheur d'un grand nombre de personnes faisant son bonheur. Prévoyant d'aller faire quelques courses en revues inutiles et donc faire le tour de boutiques, Kay était pour le moins enjouée de cette journée. Un sourire léger se dessinait sur ses lèvres, et elle marchait avec tranquillité sur les trottoirs tout en tenant son parapluie.

Tout bonheur est éphémère, on le sait tous. Alors quand ce soleil de plomb, éternel ennemi de notre feignasse de Kay, revint, se faufilant à travers les nuages, cette joyeuse KFC redevint l'habituelle Kendall blasée et souriant que lors de blagues à l'humour décalé. Allons, vous savez tous qu'il est presque impossible que Kay soit heureuse plus de quelques heures, perdez espoir.

En bref, pour passer le restant de sa journée pourrie et ruinée par la boule de feu géante, Kay a décidé de … de se réfugier dans le premier café avec climatiseur qui se montrait devant elle. Serveurs seulement. La majorité des clients sont de sexe féminin. Y'avait pas pire pour cette lycéenne qui cherchait que le repos.

POURQUOI être tombée sur un BUTLER'S CAFE ? Hein? Pourquoi le destin s'acharne autant sur cette chose stupide et monotone, inutilité mondiale à ses heures perdues – soit la totalité de sa semaine – et qu'elle tombe dans les situations les plus embarrassantes ? C'est tout de même une première de voir Kay débarquer dans un café qui propose des services destinés à faire fantasmer la gente féminine, alors si un de ses proches ou une de ses connaissances se trouvait là, ça serait le pompom.

Un des serveurs s'approche, lui demande si elle est seule, et la dirige à une table. Haha. Hahah. Hahahahahah. Hah. Mal aise absolu.

Sanders prit place à sa table et posa ses sacs de courses à côté d'elle. Le journal quotidien – vous savez, ceux qui sont grands, en vieux papier et qu'on trouve souvent dans les mains du père du héros dans les séries B. D'ailleurs, le père a toujours un air sympathique et des lunettes, dingue -, des magazines hebdomadaires, mais aussi des cravates - … La logique d'un autre monde – et des paires de lunettes de soleil. Des choses inutiles en somme, sauf les cravates et les lunettes de soleil qui sont les principaux accessoires du costume de SUPER de Kay.

Au bout de cinq minutes à attendre, la lycéenne commença enfin à se détendre. Malgré les bavardages, c'était calme. Tranquille et paisible. Elle se sentait bien, assise sur cette chaise qui lui semblait confortable. Après tout, elle s'était pas assise depuis quelques heures. 16H02 … 16h03 … Les minutes passèrent, plus ou moins lentement, et son regard se perdit dans les nuages.
Des cheveux argentés et des yeux vairons. Un bleu, et un rouge. Est-ce qu'elle rêvait ? Un homme, au loin, portait ces caractéristiques particulières … Il lui disait quelque chose... Comme si elle l'avait vu quelque part, il y a longtemps, alors qu'il … ATTENDS QUOI.

Panique. Kay sortit de son état de transe, lorsqu'elle reconnut l'homme plus loin. Elle s'agitait, et voulait pas qu'il comprenne qu'elle était là également. Non, non, non, ne viens pas là, je n'existe pas, tu ne me connais pas, tu dois me confondre avec quelqu'un d'autre ; de nombreuses pensées traversèrent l'esprit de la brune qui heurta ses achats du coude et qui eut en réflexe de piocher une des paires de lunettes de soleil et les mettre sur son nez, puis ouvrir le journal quotidien pour se cacher.

* - Dites moi que c'est pas vrai nom de Dieu, si j'aurai su je serai restée sagement à la maison … Quitte à ce que Max' me reproche encore de rester cloîtrée dans ma chambre et jouer à la PSP ...* songea-t-elle dans un long soupir.

Perplexe, elle se demandait bien ce que pouvait faire l'étrange SDF – bien que si il avait un boulot, il n'était donc pas un SDF – en ce moment. Le pire étant qu'elle n'avait toujours pas fait de commande. Elle fit alors des trous dans le papier du journal, grâce à son index, et espionna.

Oui, comme un stalker.

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Comme il faisait chaud dehors, comme le soleil tapait. Si Léandre serait sortie par cette canicule, il aurait finit telle une crêpe par terre en train de cuire à feu fort et sûrement ramener à un centre hospitalier par une âme charitable. Enfin, il profitait de ses heures de travail pour la fraîcheur et le plaisir d’avoir ce contact avec les clients. Aujourd’hui, il était relativement calme avec les clientes, un léger sourire avec toujours cette touche de mystère qui l’animait. Le patron en était content, un profil qui faisait vendre et qui donner une diversité dans les caractéristiques des serveurs.

Portant son costume de ‘butler ‘, il avait fier allure et semblait venir d’une époque où l’aristocratie anglaise engageait encore mille et un servants pour une seule demeure. Le décor en était pas moins atypique, des dorures sur les murs avec des gravures dans les angles. La tapisserie rougeâtre laissait deviner un semblant de bourgeoisie et rendait le lieu assez chaleureux, particulièrement le soir quand le patron décidait d’allumer les lampes qui rendaient une luminosité assez tamisée, propice au romantisme et à la détente. Bien que la clientèle était exclusivement féminine, il n’était pas rare de voir des couples et quelque fois des comités d’entreprise qui étaient souvent content du service impeccable.

Léandre lui, était en train de prendre sa pause, derrière dans l’arrière boutique. Il prenait un petit café, histoire de ne pas s’endormir. Il s’était déjà fait gronder plusieurs fois d’avoir dormi debout contre le mur à côté de la machine à Expresso. Ce n’est pas comme si il y pouvait quelque chose, quand il avait rien à faire il dormait, aussi simple que ça. Jetant brièvement un coup d’œil à la pendule, un collège vint à lui le prévenant que c’était à son tour de prendre la pause. L’heure c’est l’heure. Il échangea un rapide sourire avant de commencer sa dernière tournée. Il entra dans la salle de restauration. Un peu plus de monde que d’habitude, peut-être que la chaleur attirait les clients ?

Léandre secoua sa tête et renoua ses cheveux. Il adressa un sourire et un geste de la main à un groupe de lycéenne qui attendait de prendre commande. Sourire, politesse et parfois quelques charmes abstraits devaient s’effectuaient. Il partit, laissant une série de verre sur la table avant d’aller à une autre table son carnet de note à la main. Il y avait quelqu’un qui était passionné par les actualités apparemment, il essaya de deviner la personne. Peut-être une cliente régulière qui attendait un serveur en particulier ? Non jamais vu ici. Il s’approcha, se racla la gorge et entama une réplique toute préparée qu’il du apprendre par cœur avec son chef. Il fallait bien entendu la bonne intonation de voix, de quoi faire fantasmer la gente féminine. Léandre, lui il avait l’impression de jouer un rôle dans le café et cela l’amusait plus que tout !

« Excusez-moi my lady, êtes-vous ici depuis longtemps ? Je suis Léandre votre serveur, désirez-vous prendre votre commande immédiatement ou encore juste déguster un apéritif. Aujourd’hui un nouveau cocktail a était élaboré, je pourrais vous le préparer devant vous puis après servir votre commande.», répéta t'il avec un accent français bien forcé

Il écarquilla les yeux. Il fixait la personne d’un air intrigué, curieux. Un petit air de déjà vu. Il ne savait pas si c’était réel ou encore à quand datait cette rencontre. Persuadé d’avoir déjà vu cette personne dans le coin il questionna d’un air intrigué et d’une façon naturel.

« Dites-moi…êtes-vous du coin ? »

I'm the wrong person I tell you !

Comment ne pas paraître plus louche en étant la seule et unique personne qui irait ouvrir un journal en portant des lunettes de soleil ? Si elle n'avait pas cet air plutôt juvénile et la tenue adéquate, Kay aurait sans doute ressemblé à une petite mafieuse, parlant l'italien couramment et venant ici pour partager des informations illégales avec un congénère. Hors, elle paraît plus ou moins jeune et porte des vêtements courants, donc on dirait plutôt une touriste qui vient découvrir un butler's café. Sauf qu'elle sait ce qu'est un butler's café. Et n'aurait jamais pensé à y mettre les pieds, surtout si … Si cet inconnu d'il y a deux ans y travaille.

Il était difficile de distinguer grand chose au travers des trous dans le papier journal, surtout si il ne fallait pas trop bouger. Du coup, lorsque l'homme aux cheveux argentés sortait de son champ de vision, elle dû attendre en lisant des articles. Quelques uns étaient totalement inutiles, comme la découverte d'un perroquet parlant russe, et d'autres mis ici et là uniquement pour attirer l'attention, comme cette agression sexuelle dans un camping, situé ailleurs.

Des bruits de pas s'approchèrent. On vient prendre sa commande. Merde d'ailleurs, pour ne pas dire que Kay n'a pas jeté un coup d'oeil à la carte et avait automatiquement pensé à se terrer dans son coin – bien que l'effet soit contraire et attirait plutôt l'attention. Même celui de l'intéressé. Ou plutôt devrait-on dire, SURTOUT celui de l'intéressé.

Alors comme ça, il s'appelait Léandre … En y réfléchissant bien, elle n'avait jamais su son nom. Première fois en deux ans qu'elle l'entendit. Léandre. Si Kay avait juste, il s'agissait d'un nom français. Ce pays était connu pour … Son romantisme, les bonnes manières, ce genre de choses. Le pain également. Elle avait toujours eu l'image du français cliché, stéréotype : celui d'un homme de forte corpulence, portant un béret sur la tête et tenant une baguette de pain dans une main ainsi qu'une bouteille de vin dans l'autre. Autant dire qu'en voyant Léandre l'image stéréotypée est moins prise en compte.

Kay baissa le journal, avant de le plier et le poser à côté. Une bonne chose que sont les lunettes de soleil : on ne peut pas voir quand quelqu'un panique ou est en alerte. En plus, le fameux « Léandre » ne la reconnaissait pas. Autre qualité de ces verres anti-UV.

D'un geste assez saccadé, elle attrapa la carte – très bien présentée tellement qu'elle en fut toujours un peu plus mal à l'aise – et jeta un coup d'oeil sur ce qui est proposé. Très rapide coup d'oeil qu'elle ne réfléchit pas longuement.

« - Une dame blanche et un thé glacé … S'il vous plaît. »

Qu'elle dit dans un ton poli. La politesse n'a jamais été son fort, mais pour cette fois, il fallait bien … Agir d'une autre manière, non ?
Du coin de l'oeil, elle observa le serveur. Celui-ci parut étonné.

« Dites-moi…êtes-vous du coin ? »

La question qui tue. D'un seul coup, elle crut être démasquée, piégée, et son cœur ne fit qu'un bond. Elle avait l'impression d'avoir frôlé la crise cardiaque, chose plutôt triste à un âge aussi bas. Interloquée, Kay baissa la tête. Mal à l'aise. Elle le trouvait bizarre depuis le premier jour où elle l'a rencontré, et avait, comme une imbécile, joué le jeu. Du coup, difficile d'être franche avec quelqu'un a qui on a mentit pendant deux longues années... Les mensonges s'accumulent, et il n'y a plus qu'à espérer une situation propice à dévoiler la vérité avant que celle-ci lui vienne aux oreilles par d'autres moyens.

En tout cas, rien que pour cette question, il valait mieux éviter de mentir. Sans pour autant se laisser démasquer, allons.

« - Ah … Euh, oui. Pourquoi cette question ? »

Et juste après, pourquoi avoir rajouté cette question en plus. Kendall remonta ses lunettes de soleil sur son nez, puis baissa la tête. C'est pas gagné, c'est pas gagné …

HRP:

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« - Ah … Euh, oui. Pourquoi cette question ? », répondit-elle, avec une voix hésitante.

Léandre commença à se poser mille et une questions. Vraiment il l’avait déjà vu, déjà entendu. Qui était-elle réellement ? Si elle pouvait enlever sa paire de lunette la tâche aurait bien était plus facile, mais la jeune lycéenne ne fit que les remonter sur le bout de son nez. Il se gratta le menton, car les gens intelligents se grattent toujours le menton pour réfléchir. Ou était-ce déjà ? Le de Winter avait l’impression que l’événement avait eu lieu il n’y pas si longtemps que ça. C’était peut-être cette émission de télévision où une jeune fille cherchait désespérément son chien mais à la place fut tuée par un chasseur dans la forêt. On déconseille fortement aux gens de se promener dans la forêt lors des horaires de chasse maintenant, c’est risqué de nos jours.

Farfouillant une nouvelle fois sa mémoire embrouillait, et dieu sait qu’elle est embrouillée ! Pourtant Léandre bien qu’il soit spécial, ni avec un esprit étrange ce n’est pas pour cela qu’il est un idiot finit, ses preuves d’apprentissage en autodidactes furent impressionnantes par le passé, la magie de lire que des livres probablement. Enfin cela dit cela ne résolvait toujours pas sa question, après avoir passé au crible les dernières émissions abruties qu’il put regarder intrigué, ou parce que c’était une adaptation magnifique de son livre préféré. Il annonça une de ses possibles déductions, probablement fausse.

« Tu ne serais pas une actrice qui a joué dans un petit film, elle se fait d’ailleurs tuée par un chasseur à la fin ! On dirait que tu as sa voix…. Je me trompe ?....A moins que… »

Il posa son bloc note, où il avait déjà écrit la commande de la demoiselle. Il aurait pu déjà partir, donner la feuille au cuisinier puis s’occuper d’une autre table. Comme d’habitude. Le sentiment de déjà vu avec cette personne le préoccupé tellement, tellement qui restait là souhaitant plus que tout décliner l’identité de celle-ci. Si c’était une actrice connue, il serait le premier à l’avoir identifié ! C’était quelqu’un de plus ancien, un moment. Grand moment. Il réfléchit.

« Non…j’en suis sûr…On s’est déjà rencontré avant ? » dit-il cette fois sur un ton interrogatif demandant confirmation à la cliente de ce qu’il disait.

Il était plus tôt long à la détente

« Est-ce que ça serait toi … ? », commença t’il

Il s’approcha, il en était sûr après ses observations, certes un peu longue à faire. Mais cette couleur de cheveux, cette allure et cette voix. Ça ne pouvait le tromper, il était sur la bonne piste. Il s’approcha et tendit sa main, il ne lui restait plus qu’à confirmer une chose. Il étira son doigt et d’un petit geste fit baisser la paire de lunette noire, car oui il fait comme ça lui chante. Cela lui laissa apercevoir une lueur dorée, des yeux qu'il reconnut aussitôt. Un sourire innocent s’étira sur son visage. Il cogna les deux mains sur la table brusquement, les yeux grands ouverts, brillants comme quand on emmenait pour la première fois un gosse à Disney World Paris.

« Tu es la fée des bois ! Celle qui fait justice ! », cria t-il

Il venait de faire une grande découverte, une très grande découverte. Il avait sous les yeux cette fille qui l’avait réveillé du pire des cauchemars, cette fille qui était apparut comme une fée. Certes elle brillait moins comme une fée aujourd’hui, mais plus comme une humaine des plus basiques.

« Alors comment se porte la justice depuis la dernière fois ?! »

Damn, he got me ...

Même après avoir pris commande, répondu à sa question, Léandre restait intrigué par Kay. Il l'examinait avec tant d'insistance que la pauvre jeune fille avait l'impression d'être examinée de fond en comble. De la même manière qu'un animal peu commun. Elle avait l'impression de sentir son regard passer partout sur elle, comme si il cherchait quelque chose qui pourrait affirmer ses hypothèses. Cheveux. Nez. Bouche. Cou. Front. Tout. Sauf ses yeux.

Cette envie de s'enfuir d'un coup, prendre les jambes à son cou. Plus les secondes passèrent, plus cette envie grandissait en elle, avec un regret. Celui d'avoir atterrit ici. Entre le butler's café où travaillait l'albinos et le soleil, elle préférait de loin le soleil, et avoir à le supporter quelques secondes, voire minutes de plus pour trouver un autre café. Mais les dés sont jetés. Il fallait faire la comédie, et faire le tout pour le tout.

Bon, il semblerait qu'il se trompait sur toute la ligne. Remarque, si ce qu'il disait était vrai, Kay aurait alors peut-être une vie bien plus palpitante. Même si il croyait qu'elle était une actrice dont le personnage qu'elle aurait incarné serait assassiné par un chasseur. Bon, la gloire aurait peut-être pas trop été là. Ma is il n'empêche qu'elle aurait tout eu. Et rien également … En fait, elle s'est toujours demandée si la vie d'actrice, c'était vraiment cette vie de rêve que tout le monde fantasme dessus. Après tout, y a les stalkers, les groupies, les autres acteurs jaloux, et on en passe.

Jusque là, Kay pensait avoir une chance de disparaître définitivement des souvenirs du serveur, portant fièrement sa tenue de butler. Seulement, il était sûr et certain de l'avoir rencontrée. Forcément, oui, que tu l'as rencontrée. Ca remonte juste à deux années, où elle a fait la grosse erreur de te réveiller et jouer le jeu. Et puis même d'ailleurs, c'est pas un peu con de croire aux fées alors qu'on est en âge de bosser dans un café aussi … raffiné – on va dire – que ça ? Le pire, c'est que on est obligé de se rappeler de cette règle d'or lourde et chiante que « mentir, c'est mal ». Comme dans les émissions télévisées destinés aux gosses de cinq ans pour bien leur faire apprendre ce genre de trucs réglementaires par leurs héros de dessins animés préférés ! Parce qu'en plus, ouais, les médias font pas confiance aux parents et sont tellement méchants qu'ils montrent la vérité en face : soit, que les enfants écouteraient plus leurs héros qui les font rêver que les gens qui les nourrissent, blanchissent et réparent leurs bêtises derrière. D'ailleurs, ces leçons sur la vie sont complètement stupides, parce que les adultes eux-même les suivent pas, et après, c'est la faute des gosses. Revoyons un peu l'éducation parentale. Tcheuh.

« - Est-ce que ça serait toi … ? »

GEH.

Plus il restait là, planté devant Kay, plus il commençait à se rapprocher de sa vraie identité. Après avoir passé par une actrice de film s'achevant sur une note triste, puis sans doute par d'autres idées toutes aussi fausses les unes que les autres. Et même, au fur et à mesure qu'il se rappelait de la Sanders, il s'approchait d'elle. Au bout d'un moment, il tendit même sa main ; ce geste que KFC redoutait le plus. Elle essaya de reculer sa tête, mais à force, elle allait sûrement se retrouver coincée et …
Il lui retira les lunettes. Ou du moins, du simple bout du doigt, il les baissa, lui permettant de voir les yeux noisette de Kay, dorées au soleil. Son expression interrogatif se transforma en grand sourire émerveillé. Merde.

Un bruit sourd se fit entendre, Léandre venait de frapper la table de ses deux mains, ce son était tellement fort que peut-être tout le café devait l'avoir entendu. Si déjà elle était embarrassée de se retrouver ici, de voir Léandre, alors il fallait en plus que tout le café la voit ! Jaaackpot ! Quoi de mieux pour tomber dans un mal l'aise encore plus intense, plus lourd ?

Nouveau Succès : Nouveau surnom « La fée des bois ». Deuxième nouveau Succès : Nouveau surnom dérivé « Fée Clochette ». Même si la fée Clochette fait même pas la taille d'une pomme, même si Kay est brune, même si la fée Clochette a juste l'air d'une vraie poire contrairement à Kay qui s'en fout de se pomponner. Celle-ci, pour cacher cette gêne, ne put d'ailleurs s'empêcher de mettre sa main devant son visage, soupirant longuement. Pendant ce temps-là, Léandre lui demandait l'avancement de la justice, les yeux toujours pleins d'entrain.

La justice n'a pas avancé car elle n'existe pas, Kay a voulu jouer le jeu stupide qui s'est créé à ce moment-là et n'est qu'une humaine tout ce qu'il y a de plus normal et non une fée – du moins si on prend pas compte de son pouvoir à rendre les gens dingues. C'est la vérité pure et dure, inéluctable. Mais … Léandre est tellement … Comment dire ? Naïf ? Insouciant aussi, sans doute, et qui sait si lui dire comme ça serait blessant. C'est comme avouer à un mioche – oui, encore des gosses – que le père Noël existe pas et que ses parents se sont juste foutus de sa tronche pour qu'il les laisse en paix devant la télé en amoureux pendant l'Avent.

« - Eh bien … On peut dire que ça avance petit à petit … Un peu comme Rome, ça s'est pas fait en un jour, non ? »

Sourire nerveux. Et même, elle retirait ses lunettes de soleil, révélant encore plus son visage d'adolescente. Elle jetta un coup d'oeil alentour et vit que des clientes étaient intriguées que le serveur prénommé Léandre restait planté devant une table. Argh. Cette attention qui leur était portée était vraiment … déprimante.
Elle fit un clin d'oeil à Léandre, cherchant à cacher son mal être, et mit son doigt devant sa bouche, souriant toujours.

« - Mais garde le pour toi, nous autres êtres surnaturels seront embêtés si quelqu'un d'autre est au courant. »

Qu'est-ce. Que. Tu. Fabriques. Kay.
Ces quelques mots fusèrent dans l'esprit de Kentucky. Voilà des mots qui portent encore plus le mensonge, qui sont encore plus douteux, surtout qu'en plus, c'est face à un homme encore pleinement innocent qui croira sur parole cette imbécile de service, stupide et incroyablement abrutie par ses idées loufoques et complètement à côté de la plaque. En d'autres termes, une personne de la race inférieure, considérée comme inutile. Une idiote. Une parfaite idiote.

« - En tout cas, Léandre, c'est ça ? Je crois que d'autres clientes ont besoin de toi … Allez, dépêche toi, sinon tu risques de te faire gronder par ton patron ! »

Pousser le serveur pour le redresser, et ensuite le faire tourner sur lui-même pour à nouveau le pousser, tout en gardant ce sourire idiot et stupidement stupide, cachant dans le fond un désespoir tout aussi débile. Kay, espèce de sale femme refoulée.

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De la magie, Kay était une personne magique. Il n’en doutait pas, elle était tout simplement féerique. C’était elle la véritable fée des bois venant aidé les personnes dans le cauchemar, sûre ! Dans sa bêtise la plus profonde, Léandre avait toujours les yeux brillants, luisant d’excitation. Un peu comme si il était à un tournant dans sa vie, le voilà plongé dans le monde fantastique. Il manquerait plus qu’on lui montre la véritable armoire magique de Narnia et ça serait le pompon, il serait probablement prêt à tout pour se lancer à nouveau dans une aventure rocambolesque. Ouais…il était dans un nouveau délire. Tellement que son boulot lui apparaissait comme inutile. A quoi bon quand des fées justicières existent dans notre petit monde !

Bien sûr, il ne se rendit pas compte des regards noirs que lui lançait son patron derrière. D’autres clientes attendaient sur le pas de la porte et c’était à un ‘’butler’’ de les faire rentrer avec le sourire. Et lui qu’est ce qu’il faisait, il restait avec cette demoiselle. Il souriait bêtement.

« - Mais garde le pour toi, nous autres êtres surnaturels seront embêtés si quelqu'un d'autre est au courant. », révéla l’adolescente

Bien sûr, une justicière féerique a une identité secrète ! C’était l’évidence même. Batman avait son masque, Spiderman une cagoule, Superman n’en parlons pas et pour ce qui était des fées…elles se transformaient le soir en créature magiques …probablement…L’existence des superhéros étaient indéniablement fausses pour le jeune français, mais en ce qui concernait la fée…depuis son rêve et la confirmation de la jeune demoiselle, il avait envie d’y croire. Après tout, pourquoi une inconnue comme elle lui mentirait ? Ce n’est pas comme si elle voulait se moquer de lui. Il ne la connaissait pas.

Dans une posture correcte, droite et élégante il mit son doigt devant sa bouche. Promis il dira rien à sa sœur, ni à son collègue ! L’identité de la fée restera secrète, il en jura par un simple clin d’œil.

« - En tout cas, Léandre, c'est ça ? Je crois que d'autres clientes ont besoin de toi … Allez, dépêche toi, sinon tu risques de te faire gronder par ton patron ! »continua la soit-disante justicière
« Oui mademoiselle, excusez-moi » , répondit-il aussitôt en reprenant une tonalité de voix plus neutre

Il se redressa, reprit son bloc note et fit un demi-tour poussé par la demoiselle. Sourire béat, il quitta la table numéro huit afin d’aller saluer correctement les nouvelles venues. A nouveau dans le théâtre, une main derrière le dos, sourire élégant. Faire comme si de rien n’était, une typique journée banale. Sauf qu’il y avait une curieuse fée qui attirait bien l’attention de l’étrange jeune homme.

« Bienvenue princesses ! », déclara t’il d’une voix suave.

Il plaça le nouveau groupe à une table, jetant parfois des regards absolument ridicules à la demoiselle justicière. Sourire, élégance et repartit en direction de la cuisine. Il déchira la feuille de la commande de la table huit. Il travailla normalement, prendre les dernières commandes, nettoyer les dernières tables en dialoguant un peu avec ses collèges. Il s’assura de prendre ensuite la commande de la table huit, une dizaine de minute plus tard pour ensuite revenir à elle.

« Voici votre thé glacé et la dame blanche, princesse. », annonça t’il sur un ton de voix plus jovial

Il déposa la commande. Puis il resta planter là encore, une nouvelle fois avec un regard curieux. Les enfants vous regardent toujours étrangement quand ils sont fascinés.

He's starin' … This is … embarrassin', damn.

Ô joie, ô bonheur ! Léandre était enfin retourné au boulot, ce qui permit à Kay de souffler un peu et de remettre ses idées en place. Encore une fois, elle a été incapable de ne pas pousser le bouchon encore plus loin, ce qui avait pour effet il y a moins d'une minute de faire sourire encore plus le jeune butler. Décidément, elle se demandait à quel point il pouvait être naïf, surtout à son âge … Et, d'une manière quelconque, Kay était sûre et certaine qu'il a dû se faire rouler plusieurs fois avec facilité auparavant. Pas difficile de l'imaginer donner une somme d'argent rocambolesque à un roublard qui lui « promit » de lui rendre tout ça le lendemain, si elle arrivait à lui faire rentrer dans sa tête chevelue que les fées existent.

Pensant que l'homme aux cheveux blancs serait bien trop occupé pour prêter attention à elle, Kay s'occupa pendant l'attente. Elle reprit son journal et y jeta un coup d'oeil plus intéressé, bien qu'elle regretta de temps en temps d'avoir fait des trous dans le papier – ce qui l'empêchait de comprendre la moitié des lignes. Cependant, après avoir terminé de lire la seconde page du document, elle sentit comme … Une oppression. L'instinct « animal » de Kay n'est pas vraiment aussi aiguisé qu'un loup sur ses gardes, mais elle avait une intuition qui faisait parfois peur. Elle abaissa le journal. Et manqua de mourir sur-le-champ. Il la regardait, puis détourna le regard pour retourner à ses tâches. GNH.

Travailler ne semblait pas l'empêcher à porter son attention sur la Sanders. Flippant. Enfin, elle savait que Léandre n'était pas un mauvais bougre, un sale gredin. C'est juste qu'il était d'un niveau supérieur à un idiot, et qui sait ce qu'il pourrait bien demander à Kay « la fée ». Certes, elle était capable de prouesses incroyables, comme se faire pousser des ailes, transformer un rat en gros chat roux … Visuellement.
Au fur et à mesure que les minutes s'écoulèrent, la Sanders commençait à s'habituer aux rapides regards du serveur et décida de les ignorer. Elle patientait sagement … Et évitait d'attirer à nouveau l'attention. Dehors, le soleil brillait toujours aussi fort, à son grand désespoir. Car, même si elle parvenait à sortir d'ici au plus tôt, elle serait à nouveau sous les rayons infernaux du soleil.

Ennui. Kendall commençait soudainement à s'impatienter. Elle jeta un œil à la salle, et remarquait que le café était plutôt bondé... Cet endroit était donc si réputé que ça ? Remarque, il y avait pratiquement que des femmes, de différents âges ; de la jeune adolescente à la femme expérimentée de quarante ans, on pouvait voir toutes sortes de générations. Rares étaient les clients masculins, et, avec ironie, la lycéenne se demandait si ces clients-là seraient pas homosexuels. Oh, bien sûr, pas méchamment. Mais ça restait toujours drôle de blaguer comme ça sur l'homosexualité.

Puis Léandre réapparut de la cuisine, et vint déposer la commande de Kay.

« Voici votre thé glacé et la dame blanche, princesse. »

La demoiselle manqua de laisser échapper un petit bruit d'émerveillement, mais saliva. Même si elle pouvait agir comme un sale ado' mal élevé ou un adulte mature et sérieux, ses instincts enfantins restaient toujours là ; la dame blanche semblait bonne. Surtout avec une chaleur pareille – bien que le café soit climatisé, voire même qu'il faisait un peu frisquet de temps à autres -, elle n'avait qu'une envie : mettre dans sa bouche un bout du dessert fraîchement préparé par Léandre.

Justement, en parlant de Léandre, il resta planté à côté d'elle, même au bout de quelques dizaines de secondes. Cette attitude fit lever le bout du nez de la cliente, curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien vouloir faire en étant devant la table numérotée huit. Il l'observait avec curiosité, et d'un air qui semblait idiot à ses yeux.

* J'ai soudainement l'impression d'être une espèce rare de Pokémon..., pensa Kay en son for intérieur. Si elle sortait d'un manga, elle aurait même une expression montrant son embarras, avec plusieurs gouttes coulant le long de son visage. Comment il me fixe … J'ose même pas toucher à la dame blanche tellement il me surveille ! *

Puis Kay fixait le dessert longuement, prise dans un long dilemme mental. D'un côté, si elle touchait à la dame blanche, elle pourrait peut-être satisfaire la curiosité de Léandre – ou du moins peut-être lui rappeler qu'il n'y a pas qu'elle, par pitié! -, mais d'un autre, elle allait peut-être provoquer chez lui un sourire, ou un nouvel « outburst » qui attirera à nouveau les regards de toutes les personnes présentes dans la salle.

Seulement, si elle continue à ne toucher à rien, celui-ci va se demander si il y a un problème et rester encore plus à ses côtés – en plus de risquer à se faire remarquer par son patron, cet idiot. Et voilà que plus Kay réfléchit, plus les secondes s'écoulent, et le temps passe, et cette probabilité allait peut-être se réaliser. Non, non, non, il faut agir.

La Sanders prit dans sa main gauche la cuillère, la plongea dans le dessert et en mit un morceau dans sa bouche. Un frisson la parcourut. C'était délicieux … Et froid, également. Si seulement elle pouvait avoir ce calme qui lui était habituel, elle aurait sans doute été au septième ciel ; mais restons dans la réalité, la situation allait être compliqué … Du moins obligatoirement pour lui, car qui sait si elle aussi allait attirer des fureurs.

Elle regardait Léandre, à mi-chemin entre … entre de la joie, mais aussi de la peur, de la reconnaissance, et … Et bref, elle était pas tranquille.

« - C'est très bon, merci. Ca ne m'étonne pas qu'il y ait beaucoup de monde, ici ... » fit-elle remarquer au « butler ». Léger sourire légèrement distordu. * I've a bad feelin' 'bout this... Damn, get back to work.* pensa-t-elle dans un anglais américain.

HRP:

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Soit une fée, utilise ta magie pour faire le bien. Soit magique, utilise des paillettes pour émerveiller. Soit une justicière, utilise ton pouvoir pour faire le bien et vaincre le mal car tu es mademoiselle la fée justicière, celle qui fait le bien et aide ceux qui font des cauchemars. Léandre de Winter le dos droit, il attendait un peu de voir l’adolescente déguster devant lui les mets qu’il venait d’apporter. Le bonheur de voir la satisfaction de la cliente, c’était aussi simple que ça. Il attendit un bon moment, comme ça très curieux. La demoiselle était l’objet de son intérêt actuel, il voulait voir cette créature magique manger son gâteau qu’il n’avait pas préparé, mais apporté ! Il l’observa prendre une bouchée, les yeux écarquillés d’une stupidité apparente. Un sourire nié sur son visage se forma, sans se soucier d’une gêne qu’il pouvait crée pour la jeune lycéenne. Fier de lui, sans qu’il n’y soit vraiment de quoi se vanter si ce n’était qu’il avait servi une « fée ». Ca aurait été probablement mémorable si ladite fée en question était une personne connue dans le monde, comme cette actrice de série.

« - C'est très bon, merci. Ca ne m'étonne pas qu'il y ait beaucoup de monde, ici ... », fit remarquer la brune

Content, il aurait remué la queue s’il en avait une, comme un toutou docile. Il en était presque à l’état d’émoi. Ce garçon était vraiment trop émotif.

« Merci mademoiselle la fée ! Je vous remercie, si le cœur vous en dit vous pouvez écrire une appréciation sur la feuille au bureau là-bas. Nous les mettons ensuite sur un petit tableau, d’une certaine façon cela permet la fidélisation de la clientèle et surtout de garder une certaine convivialité », répondit-il la main sur le coeur

Il avait bien dit « fée », chose que la lycéenne ne voulait sûrement pas entendre, mais c’était fait. Il était étourdi et avait oublié. Pour ce n’était qu’une fée sans nom, avec des pouvoirs magiques et un sens de la justice inné, il ne restait plus qu’à la voir en action et il serait aux anges. Il indiqua aussi le petit bureau où il y avait un bloc note multicolore, et des feutres. Bien, il avait tout dit, tout fait pratiquement. D’un geste, il s’inclina subitement, léger regard toujours sans se rendre compte qu’il pouvait être une personne déstabilisante.

« Alors, je vous laisse savourer votre commande en attendant Princesse -», finit t’il par annoncer

Il virevolta sur lui-même, hop. Plateau en main, il allait s’occuper d’une autre table, comme d’habitude. Il était toujours en service, bien qu’il chouchoutait un peu plus une certaine personne. Il s’éloigna d’un pas régulier, le dos droit pour faire un retour en cuisine, prendre une nouvelle commande. Celle du groupe de fille, pour les servir. C’était de bonnes clientes, elles avaient bien commandé. Boisson et un dessert assez couteux pour chacune, le patron sera content. Aujourd’hui était une bonne journée, une fée au travail et des clients. Que demander de plus si ce n’était voir le pouvoir de la fille magique ? Oh oui il aurait dû lui demander plus tôt…peut-être qu’elle dira oui si il est sage…

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