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[CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥

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Technologique
Brooke 3MAJ
Brooke 3MAJ


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[CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Vide
MessageSujet: [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Icon_minitimeLun 29 Avr - 23:21


[HRP] J'écris en #DE3163 [/HRP]

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Ambiance chaotique. J’entends des cris, des sirènes de pompiers en fond sonore qui tournent, encore, encore et encore. Ma tête me fait mal, je ne sais plus quoi faire. J’ai mal au cœur, je me sens faible, je cris. Il n’y a personne pour venir m’aider. Ou sont les autres ? Wilhelm, Lester, Eloic, Charles… Ah oui, c’est vrai, ils ne sont pas là. Je suis seule dans ce jardin. Seule à devoir empêcher un car plein d’enfants de s’exploser en contrebas. Heureusement que les pompiers sont là pour me prêter main forte. Ils parviennent à sortir tous les mômes et enfin je peux relâcher la pression.

Je suis fatiguée, mais malgré mon héroïsme récent je ne parviens pas à être satisfaite. Il y a une ombre. Juste au-dessus de moi. Je la sens m’emprisonner dans ses griffes. Je ne peux plus bouger. J’ai peur. Mon cœur bat vite, si vite. Mais je me sens tellement impuissante. J’hurle, mais personne ne viens m’aider. Je. ..

Je me réveille en sursaut, trempée de sueur, le palpitant affolé. Encore un cauchemar. Merde, j’en ai marre. C’est le troisième cette semaine, et nous sommes Mercredi. Ouai, autant dire que je n’ai pas passé une nuit potable depuis trois jours, ça ira plus vite. Je ne sais pas pourquoi je me mets à cauchemarder de la sorte, c’est étrange. Je n’en faisais plus, avant, pourtant. Mais bon, c’est désagréable. Très, même. M’enfin, je ne peux pas rester là sans rien faire, ce serait une perte de temps monumentale, très certainement. En plus je n’arriverais très certainement pas à me rendormir.

Nous sommes en plein milieu de la nuit mais mes yeux ne semblent pas décidés à se refermer de sitôt. Logique immuable. Bon, s’occuper l’esprit.
Tout le monde dort encore, apparemment. Je sors de ma chambre, Archimède se déclenche.

    « Madame ? Un prob-
    -Mute. »

Il se tait aussitôt. Tant mieux. Je n’ai pas envie de réveiller les autres, ce n’est pas utile. Je fais juste une frayeur nocturne, ça va me passer, pas besoin de tous les rameuter. J’ai chaud, je vais prendre une douche. Je ne réfléchis pas, je vis sur l’instant. Pas moyen de faire autrement. Le problème, c’est que passer par la salle d’eau était finalement une mauvaise idée. La chaleur et la vapeur me donne maintenant envie de somnoler, sauf que cette fois, c’est mon esprit qui n’est plus disposé à marcher dans cette voie.

Foutu corps qui marche une fois sur deux comme on le veut.

Bon, je dois trouver quelque chose pour m’occuper, n’importe quoi. Une sortie, tiens. A trois heure du matin, quand tout es fermé, bien évidemment. M’enfin, je me dis que ce sera toujours mieux que de rester là, à faire les cent pas dans le salon comme un lion en cage, en train de ruminer mon mauvais songe. Alors, une fois habillée sobrement, je pousse la porte et je quitte les lieux. Direction aléatoire, je ne prends pas le temps de me décider à l’avance, on verra bien ou mes pieds me guideront.

Mes yeux regardent le panorama qui passe près de moi. Je fixe un point invisible qui se déplace, je n’ai pas la tête à trop penser, là, tout de suite. L’obscurité me confine dans une étrange sécurité légèrement amère. Je sais qu’il peut m’arriver n’importe quoi et que je ne serais probablement pas préparé à une quelconque attaque si tel vient à être le cas.

Quelle conne, je n’ai pas pris mes micro-puces avec moi. Oui, je les ai oubliés, comme la fois où j’ai blessée Emily, parfaitement. Sauf que cette fois je tâcherais de ne pas les relégués en vieilles reliques sous mon lit pendant X temps. Non, ça n’arrivera plus, ce n’est qu’une petite inattention, rien de plus. Voilà. J’arrive à m’auto-rassurer, comme ça.

Je m’allume une cigarette, ça me fait du bien. Je deviens un petit point incandescent dans l’obscurité la plus totale, c’est presque drôle. Je ne pense plus à rien, laissant la fumée bourrée de nicotine envelopper mes ultimes pensées sobres de tout vin de fatigue. C’est chiant, je suis sur les nerfs. Pourquoi ? Bonne question. Enfaite, je crois savoir, mais je n’ai pas envie de développer. Enfaite, tout me soule. Littéralement. Puis tout est contradictoire en plus de ça.

Je suis une Légende. La bonne blague. Non, je n’ai rien d’une héroïne. Je voudrais partir, m’évader, lâcher toutes mes responsabilités. Mais je ne le fais pas. Je ne peux m’y résoudre. Et je sais pourquoi, en plus. Mais je n’ai pas envie d’épiloguer. Je préfère me dire que le tabac va bien finir par me faire du bien et … et bah, non. J’ai serré les dents tellement fort, de manière inconsciente, que mon tube de mort s’en est retrouvé sectionné en deux. La partie incandescente tombe sur le sol alors que le filtre me reste en bouche. Beurk, c’immonde. Je crache le tout dans une poubelle près de la quelle je passe et essaie de mettre un terme à ma contrariété. Mais je n’y parviens pas. C’est chiant, encore.

L’idée de parler un peu avec Archimède m’effleure vaguement l’esprit mais je n’ai pas envie d’utiliser ma montre, seul dispositif technologique que j’ai conservé au poignet, pour le moment. Je cherche autre chose. Mais je ne trouve pas. Fuck this sh… Bref. Pas la peine de s’exciter toute seule, ça ne me servira à rien. Je pète un plomb, je crois. Ça doit être ça qu’on définit par « craquage ». Je ne devrais pas être étonnée pourtant, ça m’arrive tellement souvent ces derniers temps.

J’arrive au cimetière ; ô joie. Je note toute l’ironie de ma propre phrase et ça me fait sourire tout aussi ironiquement. Je passe dans une rangée de pierres tombales, élevées les unes à côtés des autres, sans un mot, sans un regard. Celle que je cherche n'est pas ici alors bon. Je rejoins finalement un monument de recueil général, ou l’on peut venir pleurer les âmes des gens non inhumés ici. J’y prends place, en position assise. Je ne me pose pas davantage de question, ce n’est pas important. Par contre, je me rallume une clope. Je vais faire attention à ne pas gaspiller celle-ci, ça me mettrait vraiment en rogne, pour le coup. Je fume, en silence. Une latte, puis deux et enfin trois. Il n’y a pas de vent, les volutes de produits toxiques prennent de la hauteur au-dessus de la tête ; je n’y prête pas attention.

Puis je sens une présence dans mon dos, mais je ne m’alarme pas. Ça doit juste être un fan, comme d’hab’. Ils ont le chic pour nous stalker même quand on veut être tranquille, j’ai pris le pli, maintenant. Je réponds, sans même me retourner.

    « Désolée, mais ce soir je ne signe pas d’autographe. »

C’est vrai, je ne me sens pas d’humeur à griffonner sur un morceau de papier, ce soir. Quoi que, s’il insiste vraiment, je le ferais quand même, pour le faire dégager. Mais c’est tout. Pas de sourire, je n’ai pas envie. Non. Vraiment pas.

Problème, la voix synthétique d’Archimède perce le silence près de moi.

    « Si je peux me permettre Madame, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un « fan », comme vous le appelez. »

Mon échine est parcouru d’un frisson, je me redresse et fais face à l’obscurité. Mon intelligence artificielle ne prendrait pas la peine de me dire ce genre de chose autrement que pour un certain degré de gravité. Bon dieu, il va me tomber quoi encore sur le coin de la gueule ? Je n’en ai pas assez pris, ces dernières années, non ?

    « Qui es là ?! » Dis-je, la voix solide, implacable.

Je dois avoir l’air stupide à adresser la parole aux ténèbres comme je viens de le faire. Mais bon, on ne contrôle pas son instinct, pas vrai ? Et merde, j’ai encore lâché ma cigarette. J’espère que c’est suffisamment important pour qu’on me dérange de la sorte, ou je ne réponds plus de mes actes, sinon.




Dernière édition par Brooke Vaughan le Ven 26 Juil - 2:07, édité 1 fois
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[CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Vide
MessageSujet: Re: [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Icon_minitimeMar 30 Avr - 7:18

Aujourd'hui, Meknes a fait exploser la tête d'un enfant pour s'occuper. Il avait eu une bien cruelle expression quand la lueur verte de son sceptre avait éclairé son visage avant de prononcer sa sentence. Cependant, les cris de douleur de sa victime l’avaient passablement amusé. Il en avait beaucoup, des comme-ça. Des personnes errantes, faibles et désargentées, qui erraient sans but trop proches des rues cernant son repère, inconscientes et à la fois si désireuses de sombrer dans l'infini danger qui les guettait à tout moment. Elles étaient vraiment pitoyables, avec leurs joues creusées, honteuses de la faim qui les anime, leur peau devenue pâle, blafarde, qui montre leurs veines saillantes à bout de bras, et leur air effrayant de chien battu, qui n’ajoute que pierre à l’édifice de ce triste spectacle. Un moyen de consolation désolant, vraiment. Il aurait bien voulu tuer quelqu’un de meilleur, un idiot imbibé de bonté qui lui aurait opposé une résistante. Mais cette quête est vaine. Nul ne peut vraiment égaler la force inconsidérée de 3MAJ. Alors l’extraterrestre, du fond de la grotte sombre et humide aménagée dans les souterrains de la métropole, qui lui fait office de quartier général provisoire, pense à eux...

Mais il pense surtout à ces héros, à cette école, à toutes ces satanés mesures qui sont sensées abriter la population de menaces telles que lui, des injustices sociales, de la guerre, de la famine et de la discrimination, et il se dit vraiment que le monde est mal-fait, la justice surtout. Elle est profondément imparfaite. Placide, lente, bredouillant à peine quelques-mots comme le plus grotesque des nouveau-nés, et incapable de tenir correctement debout car bien trop jeune et inexpérimentée. La justice, celle des hommes, est plate et dépourvue de sens. Son épée trébuche au lieu de tomber, et ne fait que s’écraser sur le côté des crimes, au mauvais moment et sur la mauvaise personne, sans même parvenir à éclabousser ses véritables cibles. Et tout cela est véridique. L’économie souterraine et l’illégalité font partie intégrante du visage humain. Nul procédé, nul règlement, ne serait en capacité de pouvoir arrêter cela de façon définitive. Et ce n’est pas un problème de système, mais de mentalité. L’être humain est défaillant. Son existence n’est que bêtise. Ses conflits fratricides ne sont en aucun cas horribles et sales, bien au contraire. Ils sont une intime expression du désir réel de l’espèce de vouloir en réalité totalement disparaitre. C’était certain.

Carnage remuait tout ça alors que ses grands doigts vidaient de leur contenu le crâne maintenant parfaitement nettoyé de son petit amusement du matin. Après l’avoir soigneusement évidé, lavé, et poncé, il l’avait posé sur l’une de ses commodes, là où reposent encore bons nombres de ces autres restes qui donnait sens à ce mot que les français appellent « vie ». A force, c’était toute une farandole de cortex morbides qui se présentait sur les différents meubles d’ornement que possédait l’ambassadeur. Presque toutes les mesures céphaliques de l’anatomie anthropoïde servaient donc le quotidien intérieur du dictateur galactique sans pour autant être totalement réunies. Il allait falloir explorer le monde pour compléter tout cela. Mais ça, Meknes n’en avait pas envie. Trop long, trop compliqué. Et bien trop superflu. Il soupire et espère presque qu’un autre imprudent va venir se perdre dans les dédales de la banlieue qu’il a investi.

Pourtant cette attitude est assez contradictoire, puisque Meknes n'aime pas les gêneurs. Mais Meknes n'aime pas les gens non plus. Il n'aime pas les autres en général de toute façon. En fait il n'aime personne, à part lui, et, peut-être, éprouve-t-il un vague sentiment de sympathie pour ses plus fidèles alliés qui ont retourné au moins deux fois la terre entière pour avoir l'honneur de s'afficher dans un petit coin reclus au fond de ses pensées macabres. Cela dit, il en doute fort. Déjà que songer à autrui représente pour lui un effort assez particulier... Zut, la figure fossilisée de vieil homme qu’il cherchait à déplacer vient de lui échapper des mains. Déjà fébrile d’avoir supportée si longtemps le sang et le cerveau d’un être arrivé bravement jusqu’à la fin de ses jours, sa structure ne résiste pas lorsqu’elle embrasse avec violence l’épiderme de dalle et de béton qui compose le carrelage irrégulier du sol. Carnage pousse un profond soupir, puis ramasse les morceaux avec une inertie qui n’est pas la sienne. Normalement, ce genre de chose ne lui arrive jamais. Et quand bien même il lui arriverait de commettre une étourderie, il n’aurait pas réagit de cette façon. Ce manque de combattivité, ses épaules qui s’affaissent et son soupir de résignation sont l’action d’un personnage qui n’est pas le sien. Mais c’est bien lui qui est dans ce corps, c’est bien lui qui se trouve ici, dans cette salle au plafond trop bas pour lui, dont la lumière absente oublie régulièrement d’en éclairer les contours.

Il ne rêve pas. Ce cauchemar est bien le sien, ce qui est néanmoins assez difficile à croire. Comment accepter consciemment cette descente aux enfers qui est la sienne. Comment supporter cette débauche misérable et insalubre. Comment peut-on. Comment peut-on tolérer cela, lorsque la supériorité est le nom que l’on attache à notre deuxième âme, pour peu que la première existe, et que celle-ci se voit porter les surnoms d’Arrogance et Fierté. Jamais Meknes n’a autant été traîné dans la boue. Les années ont bien fait leur chemin, toutefois rien n’y fait, sa douleur reste la même. Son esprit est frais comme aux premiers jours, toujours animé par la répugnance que lui a évoquée cette semaine d’enfer qui annonça la signature du traité de Paix. Il est toujours agité, secoué comme il est par cet accord tacite du destin qui ne voulait que se moquer de lui. Quelle humiliation. Quelle misère. Tous ces méfaits qu’il a accomplit durant son séjour forcé sur Terre n’étaient que des tentatives de mettre un terme à sa souffrance morale. Mais rien n’y fait, les idées de vengeance sont toujours là. Elles lui parlent, hurlant en lui leur essentielle envie d’apaiser la raison de son mal. Ce sont elles qui dévorent les rêves de ses sommeils, elles qui frappent sans vergogne dans la corbeille de ses souvenirs pour l’empêcher de se remplir, elles qui, durant ses pires soirées, transforment sa vision en délires grotesques et terrifiants.

Il en gratte les murs tellement son calvaire est insupportable, arrachant le papier-peint et délogeant souvent quelques plaques de pierres de leur juste place. C’est tout un séisme qui retentit au fond de lui. Son horrifiant chagrin n’a pas de nom. Il est inexprimable. Mais il tient une piste. Quand la tourmente le prend et lui tord les boyaux, quand elle le met à genoux et le fait hurler de rage, quand elle lui scie les nerfs pour bien lui faire comprendre l’étendue de son échec, un mot parvient à se laisser attraper au sein de ce déchaînement d’émotions, un seul. Haine. Heureusement, il y a Mystery. Elle est belle, Mystery. Elle ferait volontiers l’amour à Meknes, même si pour l’instant, elle n’a pas dépassé le stade où elle lui masse parfois les épaules. Mais sans doute ceci représente déjà beaucoup pour elle. Tant mieux, car l’ambassadeur n’a pas envie que leur relation se complexifie pour l’instant. Les services qu’elle lui rend suffisent bien assez. Ha, il y a Nino aussi. Elle est gentille Nino, et tellement serviable. Elle aussi aurait son mot à dire dans le soutien qu’elle lui a apporté, un travail remarquable. Ce duo féminin n’a jamais relâché la pression depuis que leur souverain est tombé des cieux. Carnage leur doit surement beaucoup. Mais ça, il ne le remarquera sans doute jamais.

Il se réveille brutalement. La fatigue, harcelant ses sensations depuis plusieurs jours, l’avait fait fermer les yeux alors qu’il se posait sur son fauteuil après avoir terminé sa besogne. Il s’était bêtement assoupi. Enfin, assoupi est un bien grand mot, car cette espèce de somme éveillé et instable qui le maintenait dans un calme ponctué de soubresauts gênants n’en était pas vraiment un. Une sombre lueur vient voiler son regard, tapotant timidement depuis la lucarne poussiéreuse qui offre une vue imprenable sur les pieds moches et abimés du tumultueux pas de la population. C’est la nuit dehors. Peut-être serait-il une bonne chose de sortir, peut-être pas. Meknes ne compte plus les jours qu’il a passé à s’enfermer dans son terrier comme une bête traquée, qu’on ne chasse même pas pour la fourrure mais surtout pour le plaisir. Saloperie d’humains. Un jour, ils tomberont tous. Mais ici, personne ne le connait. Ou alors, tout le monde a oublié qui il est. Si ça se trouve, on croit qu’il est reparti chez lui, et que la Terre est hors d’atteinte des attaques de l’envahisseur. Cette pensée lui fait pousser un sourire sinistre qu’il ponctue d’un rire jaune et roque. Ces enfoirés ont détruit son armure. Il n’en a plus. Alors, qu’il soit ici ou ailleurs, qu’importe. Il n’est plus rien de toutes façons, il n’est que l’ombre de lui-même.

Quelque chose le titille cependant. C’est cette petite voix qui l’interpelle depuis plusieurs mois, et qui lui crie dans les oreilles que tout espoir n’est pas perdu. Il est un Klong, après tout. Un digne représentant de sa race. Un exemple à suivre, même. Ce n’est pas pour rien qu’il est arrivé premier de sa division pour ensuite mieux quitter les rangs de l’armée, chose nécessaire s’il voulait gravir un-à-un tous les échelons du pouvoir. L’erreur n’avait pas été de s’incliner face aux terriens, non, elle avait été de croire que relever la tête était impossible. Carnage le savait, mais il n’avait pas trouvé le courage de l’admettre. Pour autant, il n’avait pas le choix de renoncer. Il en était persuadé, il devait vaincre. Méritait-il au moins son pseudonyme ? Amplement, il n’avait pas besoin de faire ses preuves. Nul être au monde ne pouvait se prétendre être meilleur que lui, alors, qu’attendait-il ? Sans doute la bonne occasion, ce qui ne le permettait pas pour autant de bailler aux corneilles. Ces crises comportementales faisaient partie de son quotidien. C’était le signal d’alarme qui lui indiquait qu’il était grand temps de faire quelque chose. Soit. 3MAJ se leva en grognant, mit sur le dos un imper couleur de nuit, tout ce qu’il y avait de plus civilisé, et sortit s’engouffrer dans la froideur désagréable du crépuscule.

La petite pluie fine qui s’abattait en trombe sur le pavé de la métropole transperçait les habits pour venir congeler jusqu’à l’intégralité des os, mêlée comme elle était aux relents de pollution qui lui donnait une couleur de pesticide. C’était presque comme si le ciel vomissait ses entrailles sur l’ensemble de la population. Sauf que cette humidité pesteuse, Meknes l’ignora superbement, car bien qu’il se soit abaissé à s’habiller comme ces six virgule sept milliards d’autres créatures répugnantes qu’il se devait un jour d’éliminer, il restait le surpuissant terroriste galactique qu’il était, et aucun costume ni aucune tempête ne serait jamais en mesure de pouvoir ne serait-ce qu’égratigner sa prestance cosmique. A force, il s’était d’ailleurs fait une raison. Qu’importe qu’il s’habille comme eux, si c’était pour passer inaperçu et continuer de mijoter ses petits projets d’échelle interplanétaire, c’était parfaitement justifiable. Inutile de se conspuer dans une négation aussi vaine, car comme il se plaisait si bien à le dire, la fin justifiait les moyens. Une fabuleuse règle qu’il se faisait un plaisir d’appliquer.

La lune irradiait déjà la ville de son rayonnement blafard et argenté, teintant les enseignes lumineuses des magasins de ses reflets d’opales et brillant tel un phare dans une mer d’huile. Les murs peints et les façades rénovées se faisaient une joie de faire eux-aussi écho. Le béton, en triste sire délaissé, ne pouvait que simplement servir de faire-valoir pour le compte de l’astre. Tout ce paysage était affreusement triste et délavé. Le satellite avait un aspect cireux, et les néons publicitaires faisaient en réalité bien pitié à voir. Tout était trop criard ou bien trop sobre, mais une chose était sûre : rien n’allait. Seul Meknes, qui était spectateur de tout cela, trouvait le culot de s’émerveiller. Oui tout ceci était invariablement morose et triste, mais lui, aussi fou et mauvais qu’il était, se retrouvait comme un gamin quand il daignait observer ces tableaux que l’univers lui adressait. Ce genre de chose était totalement étranger à sa planète. Pourrait-on pour autant interpréter cela comme une marque d’adoucissement ? Bien sûr que non. Tout est toujours matière à dénigrer aux yeux de Carnage. Aussi, voir de somptueuses forêts, de belles montagnes ou de beaux courts d’eaux se faire aussi violemment défigurer par ces masses de tôles et de bétons informes avait de quoi allonger sa liste de justifications machiavéliques.

Il ne sut pas pourquoi, mais ses pas l’avaient mené devant la grille d’un vieux cimetière. Ses traits articulèrent une grimace. L’ironie du sort était bien présomptueuse avec lui. Mais après une certaine reconsidération, l’extraterrestre en vint à se demander si ce n’était pas plutôt quelque chose d’étrange qui l’avait amené à débarquer ici. Il n’avait pas amené son sceptre avec lui, idiot qu’il était. La discrétion avait cependant un prix, mais là n’était pas le problème. Si on le remarquait dans la rue, qu’il soit vêtu en civil ou non, c’était à cause de son immense taille. Elle-même sous-entendait que 3MAJ possédait une musculature assez développée, ce qui était le cas. De plus, son pouvoir était là pour l’épauler. Il n’avait donc techniquement rien à craindre. L’alien se secoua la tête. Était-il l’exécuté ou l’exécuteur ? Cette inversion des rôles le conforta dans l’idée qu’il avait vraiment négligé son attitude. Il allait falloir remonter la pente, et briser la tendre quiétude qui enveloppait tous ces abrutis.

L’interrogation prenant le pas sur l’avenir du criminel, celui-ci pensa d’abord à résoudre le problème de cette onde mentale proche qui lui évoquait quelques similarités insoupçonnées. Toutefois, impossible de la cerner avec exactitude. La balance oscillait entre une provenance étrangère et une pseudo-humanité. On pouvait dire que le détail était curieux. N’ayant rien de bien grand à perdre, à part sa petite cachette miteuse si jamais il tuait la personne en question, il s’introduisit en silence dans les lieux d’un grand Dash, ce déplacement énergétique Klong qui permet de traverser la matière durant quelques instants, et s’immobilisa en détaillant cette petite silhouette accroupie qui fumait dans l’obscurité. Non, décidément cela n’allait pas. Ce n’était pas normal. Cette jeune femme n’évoquait rien pour lui, mais pourtant il ressentait envers elle une ineffable attirance. Rien de charnel ou de sentimental, non, ce qu’elle dégageait appartenait plutôt à un domaine familier. Dans ce cas, quel était-il ? Meknes pestait contre lui-même en se sentant incapable de venir à bout de son raisonnement alors qu’il se savait très près du but. Seulement, voila qu’il s’était fait repérer. L’inconnue se retourne, et lui dévoile alors son visage. Il n’en revient pas. Ces traits ne peuvent pas appartenir à un être vivant sur cette immonde planète bleu, il est forcément issu d’un quelconque transfert interplanétaire. Cette théorie est stupide, oui, et complètement infondée, mais alors que l’autre se met sur ses gardes, alors qu’elle asticote les ténèbres dans lequel il est pour l’instant réfugié, alors qu’elle se protège sur le ton de la menace, lui ne peut s’empêcher de nourrir cette abracadante hypothèse. Il connait cette femme.

-Qui es-tu ? Siffla-t-il entre ses lèvres, d’une voix rendue aussi grave qu’intimidante, face à l’incompréhension qui s’emparait de lui…


Dernière édition par Meknes 3MAJ le Ven 3 Mai - 6:19, édité 1 fois
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[CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Vide
MessageSujet: Re: [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Icon_minitimeMer 1 Mai - 0:15

Je ne sais pas si c’est mon imagination qui me joue des tours mais j’ai comme la très désagréable sensation que l’obscurité prend de plus en plus de place autour de moi. Et je n’aime pas ça. Genre, pas du tout, même. C’est quoi cette sensation d’être tellement faible et à la merci du premier venu que ça en gèle mes os ? Ce n’est pas normal. Non, il y a autre chose, ça ne peut pas être seulement ma poisse lambda. Bon dieu mais pourquoi je ne l’ai pas fermé tout à l’heure en pensant que je ne pourrais pas me défendre ? Et puis quelle conne je fais aussi, mes micros-puces ! Ça n’encombre pas alors pourquoi donc je les ai oublié ?!

Bon, pas de panique. Non enfaite, c’est déjà trop tard pour ça. Je me sens bizarre, presque vulnérable.

Je dois me ressaisir ! Je suis une Légende après tout ! Ahah… Tu parles d’une Légende, oui. En carton-pâte peut-être, mais là. A part jouer les dépressives seule dans un cimetière sans avoir prévenu personne de ma petite escapade nocturne, je ne vois pas trop ce que je peux être d’autre. Ah, si, une abrutie. Mais ça, à la limite ce n’est pas une découverte en soit. Idiote, je le suis depuis le jour où je suis sortie de mon Laboratoire. Depuis le jour ou ma mère à disparue sans me donné de nouvelle avant de trépasser. Depuis que j’ai appris à vivre, je suis une imbécile finie, en somme.

Je ne dois pas laisser paraitre que mon cœur bat vite et que ma respiration me tord les poumons à vouloir accélérer de la sorte. Prise entre deux états distincts, il m’est nécessaire de rester maîtresse de moi-même le plus longtemps possible. Ce n’est pas un choix qui m’est laissé, je sens surtout que c’est une option de survie, voilà tout. Mes yeux tentent de transpercer le noir mais je ne vois toujours rien. C’est perturbant et désagréable. Je ne m’étais jamais retrouvé si désavantagée, auparavant. Enfin, si, mais c’était en plein jour, donc je voyais parfaitement mon adversaire.

Ahah, je fabule, si ça ne trouve je me monte des films toute seule. Il ne s’agit peut-être que d’un fan, finalement. J’avoue que ça me rassurerait, de coller cette situation sur le dos d’un vulgaire bug d’Archimède, que je pourrais à loisir rebooter une fois de retour au manoir. Oui, il ne faut pas grand-chose pour me calmer, enfaite, surtout maintenant que je suis assez tendue, à fleur de peau. Je n’ai pas le choix de l’admettre à moi-même maintenant, oui j’ai peur, et oui je suis terrorisée. Je prends conscience de mon inutilité et de ma faiblesse lorsque je ne suis pas entourée de mes nano-machines ou enfermée dans mon atelier ou je contrôle absolument tout. Complexe de supériorité ? D’infériorité ? Franchement, je ne saurais pas le dire moi-même. Tout ce que je veux maintenant, c’est faire demi-tour et me barrer, le plus vite possible.

Une voix lourde se fraye un chemin jusqu’à mes tympans déjà bien malmenés par les jets de sang chaud qui y circulent. Ça me fait encore plus flipper, une recule d’un pas, sous l’effet de la surprise. Qui je suis ? Non mais ça va bien oui ? J’ai posé la question en première il me semble donc logique d’avoir une réponse avant toute chose ! Les nuages qui viennent masqués la Lune ne m’aident pas dans la réalisation de ma tâche. Je dois arrêter de trembler, ça ne rime à rien tout ça. Il faut que je me prenne en main une bonne fois pour toute.

Je remonte la manche de ma chemise, pour bien dégager la montre. Puis, l’amenant au niveau de mon cou, j’active son système lumineux qui me permet maintenant de voir plus loin que le bout de mon nez, en déclarant la guerre aux ténèbres proches. Pratique, cette petite option, mine de rien. Moi qui envisageais de la retirer, j’ai une bonne raison de la conserver, maintenant. Bref. Je ne m’attendais absolument pas à ce que je vis par la suite.

Je ne suis pas très grande, c’est un fait accompli et admis par tous. Mais je reste tout de même d’une taille respectable du haut de mon mètre soixante-dix approximatif. Enfaite, je suis dans la moyenne. Je crois. En théorie, je devrais donc apercevoir un visage devant moi. En théorie seulement, oui. Parce que forcément, il fallait que là encore il y est un problème qui me tombe sur la nuque, tel un couperet auquel je ne pourrais échapper ! Bien suuur ! Merci la vie. Mes rétines aperçoivent seulement un torse, immense et développé malgré le vêtement qui le recouvre. Je déglutis de manière audible. J'ai peur. Dans quoi je me suis embarquée encore, moi ? Une belle connerie, à n’en pas douter. Juste, comment je vais m’en sortir cette fois ?

Avant de penser à la fuite – qui me séduit de plus en plus malgré tout – je dois d’abord voir qui j’ai en face de moi. Soit, je relève le faisceau de ma lampe de poche – et c’est le cas de le dire- et aveugle donc probablement la personne en face de moi.

Oh fuck. Je ne peux retenir un glapissement de surprise tout en reculant encore plus, jusqu’à ce que mon dos heurte une plaque mortuaire, m’empêchant tout recours. Pour le moment, du moins. J’ai l’impression que mes genoux claquent, mais non enfaite, ce sont mes dents. Putain, rien de pire n’aurais pu m’arriver ce soir ! Ce visage, je n’aurais jamais pu l’oublier. Je ne l’ai vu qu’une seule fois au cours de mon existence et pourtant je ne pourrais jamais l’oublier. Le Klong. Mon cœur s’affole. Bordel, je croyais que Strider lui avait définitivement réglé son compte.
    « Nom de Dieu ! »
Je jure, mais c’est le seul moyen que j’ai d’exprimer mon désarroi. Je ne pensais pas qu’il pouvait être encore vivant, celui-là. Bon, okay certains actes criminels référencés dans notre base de données ressemblaient étrangement à ses méthodes, mais j’avais toujours préféré me dire que c’était le forfait d’un illuminé qui voulait l’imiter et rien de plus. Je me voilais la face, je le vois bien maintenant. Peut-être qu’au fond je l’ai toujours fais, mais que je ne voulais pas l’admettre, c’est tout. Je suis vraiment stupide. Bon, l’auto-flagellation, ce sera pour plus tard, je ne dois surtout pas faire acte de faiblesse devant lui. C’est un criminel, je dois l’empêcher de commettre une atrocité de plus, même si je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre. Coincée, c’est l’impression que j’ai.

Bon, l’avantage, c’est qu’il ne m’a pas encore reconnue, apparemment. Enfin, dans un sens, c’est logique, il n’a affronté que Wilhelm, il y a quinze ans. Pas moi. Tant mieux, ça me donne un tantinet l’avantage. Quoi que. Deux solutions s’offrent à moi, je crois. La première, je ne lui dis rien sur mon statut et il peut tout aussi bien passer son chemin en me tuant pour trouver une victime plus alléchante. Mauvaise idée donc. La seconde, je lui dis, histoire de mettre fin à une partie de son incultisme et prends le risque de me voir torturer de longues heures avant de succomber. Comme quoi, avoir Strider dans ses amis ça peut attirer les foudres de certaines personnes très malveillantes, parfois. Oh et puis tant pis, j’assume tout. Si je dois mourir et bien soit, ce sera aussi dignement que possible, dans ce cimetière, entre deux plaques gravées.

Pas grave, j’ai comme envie d’être insolente, ce soir. Oui, je veux me mettre délibérément en danger.

Certains pourraient penser que c’est de l’héroïsme, pour contenir un mal et ne pas le laisser aller semer son venin un peu partout … moi je vois ça surtout comme de l’égoïsme pur et profond. Je veux juste qu’il concentre son attention sur moi. Je veux le retenir ici le plus longtemps possible. Qui sait peut-être que quelqu’un au manoir finir par se rendre compte que je ne suis plus là – enfin si Archi’ ne les réveille pas tous avec l’alarme générale- et qu’on viendra me chercher rapidement. Ahah, je crois trop à mes rêves. Je dois faire face seule, pour l’instant. Aller, regarde-moi, Klong, parce que mon but est de t’énerver.
    « Tiens donc, mais qu’est-ce que tu fous là, toi ? Je croyais que Strider t’avait définitivement réglé ton compte il y a un bout de temps maintenant. »
J’accentue bien le ton de ma phrase sur le surnom de mon ami. J’avoue, je regrette un peu qu’il ne soit pas là. Lui ne paniquerait certainement pas comme je le fais présentement. Quoi que, finalement je n’en sais rien. Devant un tel danger, comment pourrais-je prédire comment réagirait qui ? Je ne suis pas devin, je ne suis que moi. Une humaine. Fragile. Et désarmée, là, tout de suite. Mais ça ne m’empêche pas de continuer dans mon insolence. Je parle vite, je suis stressée. Je n’arrive pas à faire autrement, c’est plus fort que moi. Finalement, je réponds.
    « Pour te répondre, je suis Brooke Vaughan. Et je suis une Légende. Une collègue de ce très cher Strider, en somme. »
Pourquoi je n’arrête pas de citer le nom de son ennemi juré, enfaite ? Ah oui, pour le mettre hors de lui et lui faire perdre tout contrôle, probablement. Je ne sais pas si ça va marcher mais après tout, il parait que la colère peut aveugler tant et si bien une personne qu’elle finit par ne plus savoir ce qu’elle fait … et que la probabilité qu’elle rate sa cible augmente de presque cinquante pour cent. Je ne peux dire si c’est une théorie viable, mais pour l’heure, il n’y a bien que sur elle que je peux me reposer. J’aviserais un peu plus tard, en fonction de ce qui se passera.

Mais je suis prise d’une sensation étrange. C’est presque familier, enfaite. Pourquoi ?
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MessageSujet: Re: [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Icon_minitimeDim 12 Mai - 4:58

La pluie commençait déjà à bien s'abattre sur le ciment fendu de la cité endormie. Faisant ployer les herbes sous le poids de sa chute, elle écrasait en silence l'ensemble du règne végétal, tout en chassant la poussière qui s'enfuyait à toute vitesse au fond des bouches d’égout. En clapotant, elle grattait sans malice les surfaces bétonnées, comme pour révéler l’horreur de leurs irrégularités au grand jour, et dansait sur les gouttières avant de s'élancer dans le vide à la recherche de compagnie, gratifiant au passage tous les animaux errants d'une douche à la qualité passablement discutable. Car la saleté urbaine, la vraie, ne bronchait pas face à ces assauts répétés, et avait même plutôt tendance à se mélanger insidieusement avec son ennemie, formant ainsi une horrible huile graisseuse, opaque et informe, dont les composés étaient aussi hideux que méconnaissables. Des gravillons, des cigarettes, et même des yeux d'insectes, rejoignaient tous ensembles le défilé répugnant de ce que l'on appelle les rejets de la ville. Le ciel était terriblement noir. De temps en temps, un éclair venait fendre la mer de nuage pour illuminer d'un éclat violent les fenêtres des chaumières, depuis lesquelles quelques enfants terrorisés observaient la scène, tétanisés par cet ignoble caprice des éléments. Les badauds et les endormis s'empressaient de regagner la quiétude fragile de leurs maisons ou de leurs abris -fussent-ils provisoires-, vidant encore plus les ruelles du quartier du semblant de vie qui était censé les animer. Rapidement, le peu de monde qui restait avait complètement disparu, avalé par la gueule impitoyable et insensible des craintes, des obligations et du travail. Il n'y avait plus un chat. Seuls Meknes et son inconnue osaient encore s'opposer à ce joug que voulait leur imposer la météo. Mais à quel prix ?

Le géant ne sentait absolument pas l'eau froide et pourrie qui coulait le long de sa capuche en traçant les contours de sa silhouette jusqu'à venir glisser sur ses grandes mains en les chatouillant de façon désagréable. Il les laissait tranquillement perler du bout de ses doigts grossiers, de ses doigts puissants d’ambassadeur rendus affamés par les circonstances. On dit que l’amour prive de la vue. Lui, était aveuglé par la haine. Il n'entendit pas non plus le bruit de l'orage, ni même celui du tonnerre, car il était bien trop envoûté par la frayeur de la jeune fille pour se soucier de quoi que se soit. Il adorait cela, quand il parvenait à faire perdre tous ses moyens aux personnes avec qui il se confrontait. Cette réaction était pourtant évidente quand on savait les crimes qu'il avait commit, et depuis le temps, il aurait du largement s'y habituer, mais c'était impossible. De tous temps, Carnage avait toujours profondément jouit de la peur qu'il inspirait aux gens. En bon être malfaisant qu’il était, semer le trouble faisait intégralement partie de ses désirs les plus profonds. Alors, quand il voyait cette terreur secouer ce petit corps de femme, quand il sentait cette frousse qui la faisait frissonner de toute son âme, jusqu'à la faire avouer d'elle-même ses émotions en la faisant reculer à la recherche d'une quelconque échappatoire, quand il put savourer l'instant où le mur vint l'enfermer dans sa retraite et dans son angoisse, l'extraterrestre esquissa le sourire le plus machiavélique qu'il n'eut jamais eu. La pauvre. Sans défense, sans renfort, abandonnée au sort qu'il lui réservait, presque coincée entre ces pierres ouvertes, écartées par le temps et la mousse, elle faisait bien pitié à voir. Si seulement 3MAJ pouvait s’émouvoir de toute cette miséricorde, qui sait combien de vies auraient été épargnées. Lui-même n’en serait sans doute jamais arrivé jusqu’ici. Mais malheureusement pour elle, il était bien loin de toute compassion, et le juron qu'elle poussa lorsqu'elle éclaira son visage n'allait rien changer à l'issue de l'affaire. Curieux jeu de circonstances, la lumière ne suffisant pas à l'aveugler totalement, il lui avait suffit de plisser les yeux pour continuer à voir. Ainsi, il avait arboré un air encore plus cruel quand sa victime avait enfin trouvé le courage de le dévisager. Quel petit jeu amusant que celui des sentiments, surtout quand on ne les connaissait pas. C'était comme jouer à la guerre sans en comprendre les enjeux.

Cependant si la routine n’avait pas bridé le plaisir, elle avait néanmoins dépravé l’intérêt. Aussi, le Klong fut rapidement lassé de la situation, en plus d’être ennuyé de ne pas avoir eu de réponse. Il aimait bien écouter les plaintes de ses victimes avant de les tuer, ces sortes de gémissement devenus presque animaux tant la crainte faisait fondre en eu cet acide brûlant d’humanité. Les visages décomposés, les mains suppliantes, les échines courbés, les ombres à genoux, les pleurs qui creusent les joues et les lamentations tordues par l’inquiétude. Voila ce qui était distrayant aux yeux de Meknes. Sauf que là, sa cible ne disait rien et ne bougeait plus. Certes elle semblait plus que jamais alarmée et tout son être vibrait en parfaite harmonie avec l’épouvante dont l’atmosphère était saturée, mais au goût de son agresseur, ce n’était pas assez. Elle était trop stable. Elle tenait encore debout sur ses jambes et continuait de le fixer sans même baisser ou détourner le regard devant son herculéenne stature. C’était déprimant de voir à quel point les mentalités d’aujourd’hui s’habituaient avec facilité à l’horreur. La libération des mœurs et la démocratisation de films et de jeux montrant de plus en plus la violence explicite avaient purgé ce dégoût pour les entrailles qui torturait autrefois tant les mentalités. Maintenant, il fallait tout arracher pour attirer l’attention. Les draps fantômes et les momies ne signifiaient plus rien. Soit. En conspirateur envieux de toujours se perfectionner –et ce, en dépit de son excellence et de la grande longueur d’avance qu’il avait sur l’univers entier, cela va de soi-, Carnage devenait donc de plus en plus terrible. Si Jason ou Freddy parvenaient à faire frissonner d’effroi les plus compatissants, alors lui se devait de plier de terreur n’importe quel quidam, fut-il issu de la meilleure armée de terre. L’occasion se prêtait donc à se qu’il mette le paquet, bien qu’il n’y ait point de public. Qu’importe, il ferait lui-même son propre annonciateur, et tenterait de juger avec le plus d’impartialité l’étendue de sa performance. N’étant pas armé, il allait devoir jouer la carte du combat à mains nues, chose avantageuse car le lynchage était reconnue comme l’une des pratiques de tuerie les plus cruelles. Restait alors le problème du bruit. Bien qu’il daignait ardemment s’amuser, il n’était pas question de sacrifier ce quartier tranquille dans lequel il pouvait sévir en toute impunité, juste parce que la garce qu’il avait en fasse de lui avait trop prit l’habitude de crier. Il aimait bien ça aussi, dresser un portrait haïssable de ses souffre-douleurs rien que pour éprouver encore plus de joie au moment de les éliminer. Parce que même s’il n’avait aucune morale, justifier ses actes en allant dans le sens de cette misérable société donnait un piquant à son jeu qui était encore plus divertissant.


Bien décidé à passer à l’action, parce que les caprices du ciel étaient en train de rendre le temps long en plus de ruiner ses habits terriens qu’il avait assez eu de mal à se procurer, il allait s’apprêter à s’avancer pour aller taquiner un peu son autoproclamée occupation du soir, quand soudain celle-ci se mit à le pointer du doigt et à l’apostropher. Sa hargne et son semblant de colère, bien que lui permettant de garder un timbre de voix haut et clair, étaient inexorablement rendus bancals par l’anxiété et l’appréhension de son avenir, qui de toute évidence, ne s’annonçait pas sous ses meilleures augures. Seuls ses yeux gardaient encore assez de témérité pour la rendre crédible… Voila un numéro bien rare qui toutefois ne manquait pas de sel. La voila qui combattait pour essayer de reprendre contenance. Ce ne serait donc que plus drôle d’aller la briser, elle et ses rêves, révélant ainsi son impuissance tout en exhibant le pouvoir dont profitait pleinement 3MAJ. Mais il y eut un impondérable. Par deux fois, elle venait d’évoquer le nom de Strider. Par deux fois, elle venait de le provoquer en prononçant le pseudonyme de Murnau. Par deux fois, elle s’était totalement compromise en s’affirmant être son alliée. Cette fourberie sadique, qui jadis animait sinistrement la figure de Meknes, passa en un instant de la joie cruelle au courroux galactique. Les mots qu’elle venait de lâcher au vent s’étaient éclatés durement sur sa face, faisant ressurgir des obscurs souvenirs de son passé : ces confrontations terribles dont il avait tant souffert. Il eut comme une lance qui lui perça le cœur. Il ne s’était en fait pas trompé en qualifiant cette inconnue de tous les noms, alors qu’il avançait vers elle. Le châtiment qu’il allait lui attribuer n’allait qu’être la conséquence de ses actes, et ainsi, elle le méritait amplement. Toute discussion s’avérait maintenant inutile, bien qu’il était revenu sur sa décision de la tuer. Il allait lui faire bien pire. Pas question de laisser comme souvenir de son existence une moindre émotion différente de la peine. Il allait inévitablement en finir avec elle, mais il fallait d’abord qu’il grave l’empreinte de sa fureur au plus profond d’elle-même. En attendant qu’il se retrouve de nouveau en face-à-face avec son ennemi juré, cette gamine allait lui faire office de purgatoire. Parfaitement conscient maintenant des tourments qu’il allait lui faire subir, il abandonna toute envie de folâtrer pour reprendre ce rôle macabre qui lui allait si bien. Celui qui, depuis tant d’années, lui collait tellement à la peau qu’il ne parvenait pas à s’en défaire, cette horreur qui était sienne, et qui l’avait appelé Carnage.

Il ne laissa pas plus longtemps traîner l’affaire, et fit s’exprimer toute sa rage en se jetant aussi sec sur son ennemie. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, il était déjà sur elle, déployant ses immenses bras comme deux gigantesques serres qui fondaient sur leur proie. L’assaut avait été fulgurant. Pour autant, loin de suivre la grande masse des martyrs condamnés en ne réagissant pas lorsque venait à eux l’appel de la mort, la prétendue Légende avait esquivé l’attaque avec une pirouette sidérante, se retrouvant ainsi sur le côté et menaçant de faire se fermer l’objet de ses inquiétudes dans le vide. Meknes eut une ombre de sourire. Elle semblait bien correspondre à ce qu’elle prétendait être. Seulement son adversaire n’était pas le premier venu. C’était un monstre, un affreux personnage, qui avait plusieurs millions de conscience sur le compteur. Durant sa vie de dictateur spatial, il s’était confronté à toutes sortes d’opposants. Ce genre d’acrobatie le laissait donc de marbre. Prouvant son expérience, il n’eut qu’à habilement se décaler pour immédiatement se retrouver au niveau de la jeune femme, son bras gauche s’emparant de son épaule pour brutalement la ramener à lui. D’un geste bestial et sec, il la retourna, dévoilant un faciès rendu douloureux par l’affrontement et la panique, dont les pupilles colorées le dévisageaient avec une peur de dément. Lui, surplombant sa victime, à la peau rendue poisseuse par l’humidité et la sueur, resserra son emprise, et projeta sa main valide. Cette-dernière se jeta sur la pauvre infortunée avec une puissance virulente et animale, telle la terrible griffe féroce d’un dangereux prédateur. Passant brusquement sur son corps, elle effleura son ventre, se faufila contre sa poitrine, écarta ses seins, pour finalement atteindre cet espace sensible de chair, et se refermer impitoyablement sur sa gorge. Déjà ses pieds ne touchaient plus le sol. 3MAJ, la tuerie aux lèvres, soulevait cette petite créature comme il aurait nonchalamment balayé un fétu de paille. Il broya sa montre et manqua d’emporter avec elle son poignet, arrachant ainsi un cri de douleur à la combattante éprouvée. L’affreuse image de cette représentation presque allégorique de la beauté et du désir de vivre se faisant traitreusement acculée par la force aveugle et sourde gratifia le géant d’un plaisir carnassier. Elle était là, minuscule, tremblotante et impuissance. Elle était entièrement soumise à sa volonté, contrainte par la vigueur dont il faisait preuve avec elle. Elle n’était plus elle. Elle était devenue sa chose, son jouet, un simple instrument dont il pouvait faire tout ce qu’il voulait. Et surtout, elle allait mourir.

Ainsi aurait sûrement du se terminer la soirée. Lui brisant le cou, car préférant une revanche sèche plutôt que d’avoir à garder avec lui un douloureux lien qui lui rappelait sa défaite, Carnage s’en serait allé retourner dans sa grotte. Le temps qu’on retrouve le cadavre et que l’on lance une enquête, il aurait déjà filé dans un autre repaire, occupé à concocter un autre plan mauvais. Cela ne pouvait que s’annoncer de cette façon. Elle n’avait aucun moyen de se défendre, car elle était trop près et à la fois trop loin de lui pour faire quoi que se soit, personne ne les avait vu ni entendu, il avait cassé son seuk moyen de contacter l’extérieur, l’avait neutralisé sans même avoir à utiliser son pouvoir, bref, cela n’aurait été qu’une victoire facile parmi tant d’autres. Toutefois, et il l’avait dit, il y avait quelque chose qui n’allait pas, et maintenant qu’il était en contact avec elle, qu’il l’avait touché, qu’il l’avait vu et qu’elle lui avait parlé, il en était assuré. Bien sûr, le fait qu’elle porte le même nom que sa cadette –qui avait disparu durant la guerre opposant hommes et Klongs, alors qu’elle n’avait même pas un an-, n’aurait pu être qu’un jeu malicieux du hasard. Et même, Meknes n’avait pas fait l’approche. Sauf que cette sensation familière continuait de se faire ressentir dans chaque fibre de son horrible âme. Faisant durer le supplice, il continua son étreinte, transformant les appels de douleurs de l’héroïne en minuscules lamentations étouffées. Bien qu’il laissa traîner le moment de la fin afin de réfléchir encore une fois sur le pourquoi du comment de ce trouble qu’il subissait, ce n’était pas pour autant qu’il se retenait et c’était même sans s’en rendre compte qu’il infligeait un tourbillon de douleur à sa tourmentée victime, sa poigne mortelle étant perfectionnée depuis si longtemps que le geste venait tout seul. Alors plongé dans ses réflexions, il fut interpelé par le regard, vacillant mais appuyé, que lui accordait son opposante. Quel courage. Défier encore son adversaire alors que tout était perdu. Ce serait admirable si Carnage ne voyait pas cela comme une unique raison supplémentaire d’en finir. Mais ce ne fut pas cela qui l’empêcha encore une fois de passer à l’acte. Il en était pourtant si proche, tellement attendu que sa paume qui le liait à Brooke résonnait entièrement des battements affolés de son cœur. Et bien alors, pourquoi ne pas abréger l’histoire ? Parce 3MAJ venait d’apercevoir un détail qui le bouleversa. Son peuple se reconnaissait de par deux choses. D’une, sa taille caractéristique, qui dépassait largement celle du commun des mortels, et de deux, le changement constant des couleurs de leurs iris, qui se modifiaient selon l’objet ou la personne qu’ils regardaient. Meknes avait d’ailleurs hérité de ces deux traits caractéristiques, une autre preuve venant attester qu’il était parfait.


Dans ce cas, si ces différences constituaient l’unique moyen de repérer les membres de sa race, que venaient faire ces tâches rouges et noires dans les yeux de son ennemie ? Que le manque d’air et la souffrance teintent sa vision de carmin et de sang, cela s’expliquait, mais d’où diable pouvaient bien venir ses marques de nuit, qui, comme par hasard, correspondaient avec impudence au motif uni qui composait son imperméable ? Affolé, craignant on ne sait trop quoi, hésitant entre devoir reconnaître sa sœur ou même une compatriote, et être déçu de la mentalité vaporeuse de l’entourage de Strider, sa confusion le fit relâcher son étreinte et jeter sa victime au sol. Il n’attendit même pas qu’elle récupère et qu’elle l’écoute. Il parla. Grave. D’une voix performative, si impérieuse qu’elle passa bien au-dessus des toussotements fiévreux qui s’entendaient dans tout le cimetière.

-Tu mens, tu n’es pas ce que tu prétends être. Tu en à l’allure mais tu n’en à pas l’essence. Tu ressembles trop à une personne que je ne veux plus connaître. Tu vas mourir.

Et, dans une rage implacable, il mit le genou à hauteur de son torse, et abattit ce-dernier en direction de l’agonisante.

Il allait lui écraser la tête.
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MessageSujet: Re: [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Icon_minitimeMar 14 Mai - 22:57

Bon, c’est officiel. Soit je suis suicidaire, soit j’ai un karma plus que pourri ces derniers temps. Quoi que, c’est peut-être tout bêtement un simple mélange de ces deux possibilités, après tout. Je me suis rarement conduite de façon si déraisonnée, surtout face à une telle entité, qui me surclassait sur tous les points. Présentement, du moins. Mais c’avait été plus fort que moi, je n’avais pu résister à cette envie de voir ses yeux se fixer sur moi pour ne plus s’en détacher. Je voulais être le centre de l’attention. Non, je voulais être le centre de son attention. Pourquoi ? Bonne question, je n’en sais foutrement rien. Disons, pour simplifier, que c’était comme un instinct et rien de plus. Je n’aurais su faire autrement ou expliquer cette attitude aussi futile que dérisoire. Il aurait pourtant été si simple d’appeler les autres au secours pour qu’ils me prêtent main forte et botte l’arrière train de ce maudit alien qui avait survécu je ne sais comment à tout ce qui l’avait opposé à mon ami. Seulement, non. Par égoïsme, fierté très mal placée ou Dieu sait quoi encore, je n’en ai jamais rien fais. Je voulais rester seule, face à lui. Peut-être pour me prouver que je pouvais faire muraille moi aussi, qu’il n’y avait pas que me collègues sur Terre qui pouvait faire quelque chose de concret lorsqu’un imprévu leur tombait sur le coin de la gueule.

Je n’avais pas mes micros-puces, j’aurais dû donc être désavantagée. Pourtant, des yeux, j’avais rapidement regardé son entière unité. Dès la première fois où j’avais eu l’occasion de le voir, quinze ans en arrière, j’avais été prise d’une redoutable et malvenue paralysie qui avait assiégée mes entrailles tout du long de son discours. Mais. Je n’avais pas été totalement absente. Et j’vais vu. Oh oui, j’avais vu qu’il détenait un sceptre étrange, et que la pierre qui surmontait cet artefact avait des effets étranges voir indésirable sur les être êtres vivants, quels qu’ils soient. Il tirait sa force de là, j’en étais persuadé. Seulement… Seulement là, ou que je regarde, je ne voyais pas l’objet dont il était actuellement question.

Nulle part. Il aurait donc omis de l’apporter pour sa petite balade nocturne ? Parfait, ainsi nous étions presque sur un pied d’égalité, puisque moi j’avais toujours ma montre high-tech pour communiquer avec Archimède. D’ailleurs, je lui ordonne, dans un murmure, de ne pas prévenir le reste de notre équipe. Je le lui interdis formellement, je peux m’en sortir par mes propres moyens, je le sais. J’en suis convaincue. Il faut juste qu’on me laisse ma chance, pour une fois.

A défaut d’avoir pu m’illustrer contre lui il y a plus d’une décennie, je le ferais ce soir, avec toute la malice et la chance dont je dispose. Le deuxième facteur semble toutefois compromis mais tout va bien se passer, j’ai toujours cet avantage de vouloir agir comme un renard, avec la plus grande ruse qui soit. Je peux le faire, je n’ai besoin de personne. Je peux protéger moi-même ce qui m’est cher, quand bien même je me dois de lutter contre un tel adversaire, presque deux fois plus imposant que moi. C’est vrai, je reconnais qu’au moins, il ne manque pas de charisme. J’en ai la chaire et poule et cela n’est en rien amélioré par la pluie qui dévale mon corps, détrempant mes vêtements et épousant mes courbes. Je frissonne. Je ne saurais dire si c’est de froid ou de peur que mes dents tremblent. Mais je ne montre rien. Je ne veux rien lui montrer, ça lui ferait trop plaisir. Il n’attend que ça, ce vicieux, prêt à tout pour se délecter de la terreur et de la souffrance d’autrui. Malade, va. Cet « homme » est un psychopathe né. Une aura particulière transpire de son immense carcasse. Ça me met mal à l’aise, je me donne moi-même des consignes très claires ; comme ne pas le lâcher du regard, par exemple. Mais ça, c’est plus facile à dire qu’à faire. Pourtant je me refuse à lui donner satisfaction, ce serait comme m’avouer vaincue dès le départ. Hors, on ne va pas en guerre une fois assuré de sa défaite. Ce serait complétement désuet et idiot par la même occasion. Alors je prends sur moi et je fais en sorte de le regarder, avec mes agapes bleutés, qui l’auraient sans doute déjà exécutées si elles avaient été deux canons de revolver.

Mais je dois bien finir par me rendre à l’évidence, mes auto-recommandations ne furent pas très efficaces lorsque Carnage fondit sur moi, semblable maintenant plus que jamais, à une bête enragée à qui l’on aurait donné l’ordre de me tuer, purement et simplement. Par réflexe, j’effectue une roulade sur le côté, me dégageant juste à temps de la plausible étreinte qui m’aurait sans doute brisée contre la plaque de pierre, autrefois dans mon dos. Je me dis que peut-être courir un peu me donnera l’avantage, car je voulais l’amener près des grilles du cimetière. Une fois parvenue là-bas, j’aviserais. Mais j’avais tout de même un début de plan qui germait dans les entrailles de mes méninges. Le problème, parce que forcément, comme je l’ai dit plus haut, mon karma n’était pas de mon côté ce soir, c’est que je n’ai pas pu parcourir grand-chose sur mes deux jambes puisqu’une poigne ferme et très puissante s’abattit sur mon épaule avant de me retourner avec violence, ne me laissant pas le temps de réagir.

Je me sens faible. Impuissante. Mais je sais pourquoi, c’est parce que présentement, je le suis intégralement. Une seconde main prend ma gorge en otage et me fait décoller du sol. Merde. Mes espérances se retournent contre moi semblerait-il. Comme si j’avais eu besoin de ça maintenant.

L’extraterrestre en profite pour briser ma montre, chose la plus mauvaise qui aurait pu m’arriver. Pire encore – quoi que … - mon poignet manque de suivre le mouvement. Je sens des morceaux de métal et de plastiques issus de mon mini-ordinateur maintenant détruit s’enfoncer dans la chair jouxtant l’os de la base de ma dextre gauche. J’hurle. Oui, j’ai vraiment mal. Et encore, j’aurais pu crier plus fort, mais il retient mes cordes vocales dans un écrin de force rare. Je sens la peau de mon cou se tordre sous sa prodigieuse force et d’un coup, je me mets à regretter. Je ne pleure pas, je regrette, nuance. Je pense à toutes les personnes que j’aime et que je risque de ne jamais revoir. Paige, Wilhelm, Lester, Râ, Johan, Elly et tant d’autres. Je vais probablement disparaitre ce soir et après tout dépends ce que ce monstre projettera de faire de mon cadavre. Avec un peu de chance il le laissera sur place et je serais vite retrouvée demain matin. Avec un peu de chance oui…

Non. Je ne dois pas penser comme ça. Quand bien même ma vision se trouble, quand bien même mon souffle se raccourcit et que je sens bien le rouge me monter aux joues sous l’effet de l’étouffement, je ne dois pas faillir. Je dois rester aussi forte que possible, sinon mes discours à ces mômes de la Heroes’s Sup n’auront servi à rien. Nous, les Légendes, leur avons dit à plusieurs reprises qu’il ne fallait pas faire acte de faiblesse devant un ennemi, que c’était là le meilleur moyen de se faire achever rapidement. CQFD ce serait idiot de ma part d’aller à l’encontre de la première chose que je m’évertue à apprendre aux étudiants de cet établissement pour le moins particulier. Jusqu’au bout, je ne me résignerais pas. Ça ne me ressemble pas. Non, pas du tout, même. Je tente l’auto-persuasion, c’est toujours mieux que rien. Ma tête commence à me tourner, j’ai comme la sensation d’avoir la nuque prise dans un piège à loup vivant. Quoi que, ce n’est peut-être pas entièrement faux, en fin de compte. J’essaie de crier, mais c’est tout juste si on entend des gémissements étouffés à la place. C’est inutile, je gaspille ma force pour rien. L’eau tombant du ciel rends mon corps poisseux mais ce n’est rien. Je préfère encore ce contact aqueux à celui de Carnage pour tout dire. D’une part parce qu’il est en train de me mener sur la voie des Enfers, là, tout de suite, et d’autres part parce que je ne supporte pas de sentir son unité près de moi.

Hors, plus proche de lui que je le suis maintenant, c’est difficile à imaginer. Ah, si, je pourrais l’embrasser pour lui faire lâcher prise et le déstabiliser, mais j’ai ma fierté et comme je viens de le dire, rien que de le savoir si près de moi me dégoute alors si je force davantage cette porte, je suis assurée de ne plus pouvoir me regarder dans un miroir après. Qui sait si ce monstre ne risque pas de s’imaginer des choses erronées par la suite si j’agis de la sorte ? Plutôt crever que de lui donner cette distraction. Je ne distingue plus très bien ce qui prend place autour de moi, mais avec une volonté qui m’étonne moi-même, je parviens à fixer mes deux yeux sur le visage de Carnage.

Je vais le fixer jusqu’à ce que mort s’en suive, je suis déterminée. Si ça doit se passer ainsi, je veux que mon regard, inondé de la sombre lumière de la haine, se grave dans les limbes de son esprit. Même après ma mort je refuse que lui m’oubli. Ma gorge devient brulante à force d’agoniser de la sorte, je ne sais plus que faire à part le regarder. Mes yeux croisent les siens, je suis satisfaite et je continue. J’imagine que ça ne doit pas être agréable d’être ainsi dévisagé de la sorte, même pour lui le « grand empereur » intergalactique. J’ai la sensation d’avoir des fourmis sous la peau du visage et je ressens avec difficulté le bout de mes doigts. Voir même l’entièreté de mes mains. C’est pas bon signe. A ce rythme, d’ici deux minutes, je ne serais plus de ce monde. Vite, trouvé une solution. Ahah, c’est facile à dire, comme ça, mais suspendue au-dessus du sol et le cou enserré par une telle main, ça s’avère complexe, comme solution. Un casse-tête chinois serait probablement plus simple à réaliser je pense.

En revanche, je dois reconnaitre que le destin à finalement prit un détour inattendu. Alors que je n’attendais plus rien de lui, pour une raison inconnue, Carnage me renvoya sur le sol, dos le premier. Il parle, mais je ne l’écoute pas, trop occupée à savourer l’air qui s’engouffre avec une certaine vigueur douloureuse dans le creux de mes poumons qui me paraissent être en flammes. C’est si exquis et difficile à supporter à la fois… Je ne saurais dire ou je me situe sur l’échelle du bien-être en fait.

Malgré le fait que je viens de me faire malmener comme un vulgaire objet sans conscience propre, mes reflexes sont toujours là. Intacts. Et alors que je vois mon ennemi qui s’apprête à m’écraser le crâne de son puissant genou, j’ai suffisamment de ressource pour effectuer une petite roulade sur le côté et lui assener un coup de pied virulent dans la seule cheville restée au sol. En équilibre pour m’abattre, ça devrait le faire chuter, au moins un petit peu. Ce sera toujours du répit de prit et je dois profiter de chaque seconde qui m’est laissé pour me dépêtrer de cette délicate – dans le sens très dangereuse – situation. Mes dextres, engourdies, commencent à reprendre de la vélocité. Coup de chance inouï, je trouve près de moi, appuyée contre une plaque mortuaire, une grande pelle américaine, trempée et rouillée. La chance serait-elle en train de tourner en ma faveur ? Peut-être. Mais je ne préfère pas trop m’avancer au risque de me décevoir toute seule. Je m’empare de l’objet, dont les bords carrés ont été rendus tranchants par le non-entretien et l’usure et m’en arme. Je n’attends d’ailleurs pas un instant de lui pour asséner un terrible coup au ventre de Carnage, avec mon dérisoire équipement. C’est qu’elle est lourde, en plus de ça ! Mais je dois m’y habitué, d’ici peu, elle ne me sera probablement plus aussi difficile à manier. Je dois m’en convaincre, ça va fonctionner.

Pareille à une vipère insatisfaite de sa première estocade, je reviens à la charge et tente de toucher rapidement tous les points sensibles que je connais sur le corps « humains ». L’un des genoux de mon adversaire belliqueux subit mon courroux, ainsi que l’épaule du même côté. La pluie fait tomber mes cheveux devant mes yeux mais je m’en fiche, je frappe, même si c’est aléatoire. Je ne m’arrête pas de cogner. Et je dois reconnaître que ça me plaît, cette explosion de la contenance en mon interne. Mes gestes sont bestiaux, violents et non calculés. Ca me change tant de l’ordinaire. C’est … agréable ? Le mot est très mal choisi, mais je vais faire avec pour l’instant. C’est encore ce qui définit le mieux le sentiment qui m’envahit alors. Je verrais plus tard pour faire dans le lyrisme, ce n’est guère le moment de prendre ainsi du temps en palabres inutiles.

En plus je veux faire encore davantage. Oui, je veux être garce jusqu’au bout. Je veux lui faire payer tous ses crimes au centuple, même si notre confrontation de ce soir ne m’en laissera probablement pas l’occasion. Tant pis, je m’aventurais au mieux par-delà les frontière du fair-play et des possibilités qui me sont laissées. On verra bien ou ce petit jeu suicidaire va me mener. D’un coup, je me retrouve curieuse du résultat final. Mes jambes tremblent, mais je sais que c’est d’excitation, cette fois. Et ça me ravi au possible. Je ne m’étais pas sentie si vivante depuis bien longtemps. Est-ce parce que j’ai manqué de tutoyer la Faucheuse il y a une poignée de minute à peine ? Peut-être, peut-être pas. Je n’ai pas envie de savoir, je déguste lentement cette ambroisie qui inocule à mes sens un rare courage. Ce nectar à base de peur, s’est finalement muté en une volonté de vaincre pure. J’espère qu’elle va tenir encore longtemps car le contexte semble créer tout entier pour l’avaler et la broyer d’un coup de croc. Il va lui falloir tenir le choc, comme moi.

Je m’avance, encore, et je me souviens de ce que l’un de nos collègues nous avait dit, un jour. Je ne saurais plus remettre un nom sur son visage, mais il travaillait pour le Gouvernement à ce moment-là, au tout début de la fondation des Légendes. Il m’avait appris quelques bases du self-défense et du combat au corps à corps. Même si je n’en ai que très peu retenu à l’époque et que mes facultés se sont vraiment émoussées depuis, il y a une règle qui ne sortira jamais de ma tête, et c’est celle-ci : Pour vaincre un adversaire plus puissant que toi, rouvre de vieilles plaies, quitte à prendre des risques inconsidérés. C’est parfois la seule porte de sortie qui te sera offerte.

Il avait raison. C’est loin d’être loyale comme méthode, mais pour l’heure, je ne saurais faire autrement. Je me rappelle alors que Strider lui a arraché un œil. Je ne sais pas si cette partie de son anatomie est toujours aussi sensible, mais si je ne tente pas, je ne saurais probablement jamais. Alors, rapide comme l’éclair – du moins c’est ainsi que je me voyais sur le moment – je prends appui sur la pointe de mes pieds et envoi le premier coin de la pelle directement sur son cache-œil. Et je me recule de plusieurs pas, mettant une bonne distance entre lui et moi. C’est étrange, je ne saurais dire s’il à crier ou pas. Les sons me parviennent comme en différés et je me sens comme ces soldats qui sont victimes d’une explosion de mine tout près d’eux et qui perdent un instant leurs facultés auditives. Que m’arrive-t-il ? Je ne vois pas le sang pourpre se mêler au mien et être lavé par les larmes des nuages. Non, tout ça est superflu, je ne me préoccupe que d’une chose, lui.
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Meknes 3MAJ
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[CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Vide
MessageSujet: Re: [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ [CLOS] Forever powerless in front of you ... Or maybe Not. || Meknes 3MAJ ♥ Icon_minitimeLun 15 Juil - 9:43

Instant de contrariété pour Carnage. Son coup vient de fendre le vide. Il n'a pas le temps de se retourner que déjà son corps subit des assauts puissants et répétés. Quelque chose de massif et d'abîmé le frappe, et il n'a pas le temps de voir ce que c'est. Grognant face à de telles attaques, il tente de se remettre sur pied pour comprendre ce qu'il se passe. C'est alors qu'un objet tranchant ouvre comme une huître la croute qui protège sa blessure de guerre. Il hurle.

La pluie continue de tomber. La masse de gouttes qui s'abat sans s'arrêter sur le paysage drape ce-dernier comme un lourd voile d'eau. L'averse est dense.

-RRHAAAAAAARRRRRRRH !

La voix de Meknes est désastreuse. Entaillée, tordue par la douleur, c'est un cri d'agonie qui résonne dans le ciel, mais qui n'est même pas reconnaissable en tant que tel. On jurerait avoir entendu un ours blessé, asmathique, dont les cordes vocales seraient remplies de chevrotine. C’est un timbre rocailleux et grinçant, où chaque syllabe semble constituée de boulons et les phrases de morceaux de vieille tôle mis bout-à-bout. Il y a tant de colère et à la fois tant de surprise dans cet hurlement assez cru pour fendre la pierre que sa spontanéité ne fait aucun doute. Le râle caverneux qui s’en suit fait d’ailleurs honneur à ce trait de caractère, en exprimant bien mieux que des mots, les horribles pensées que 3MAJ réserve à la personne qui vient d’aussi subitement l’agresser.  

Car, en effet, si la souffrance et l’incompréhension ne lui tordaient pas les tripes, il ne ferait aucun doute que l’ambassadeur aurait continué ses petites affaires et reprit aussi sauvagement que possible l’exécution qu’il comptait bien mettre à l’œuvre. Il désirait toujours aussi ardemment briser ce crâne qui pouvait à peine tenir dans le creux de sa main, et qui appartenait à une femme qu’il ne devait tout simplement pas laisser en vie. Mais malheureusement pour lui, entre deux grondements usés et rauques, il avait compris que les sensations qu’il avait éprouvé envers la prétendue humaine s’avéraient êtres bien plus véridiques qu’il ne le pensait. La mort dans l’âme, il avait dû accepter l’impossible, en laissant sa conscience se persuader que ce petit bout de chair qui se trouvait armé devant lui n’était d’autre que sa…

Il secoua sa caboche meurtrie en hurlant de plus belle. Si l’afflux de sang qui s’échappait par grosses gerbes pourpres de son œil n’avait de cesse de lui rappeler que son état était grave, ce n’étaient pourtant pas les pulsations rythmiques de son cœur qui l’avaient amené à pousser cette macabre chansonnette, mais belle et bien l’évidence terrible, celle de la réalité, et qu’il ne pouvait pas admettre. L’envahisseur se sentit, juste un instant, terriblement tiraillé entre son devoir (éradiquer l’humanité, et principalement les cinq Légendes) et l’importance de ses liens familiaux. Ce doute, qui planait tristement dans le champ de toxines qui lui servait de cerveau, se dissipait néanmoins de lui-même quand Meknes réfléchissait tout en pesant le pour et le contre. Se lancer dans ces machinations fut difficile, ses neurones encaissant encore à peine des attaques de la jeune Brooke. Comme si cela ne suffisait pas, la douche naturelle qu’il endurait bombardait sa capuche de petits missiles mouillés, alourdissant la sensation déjà désagréable qu’il éprouvait sur le haut de son corps. Ses cheveux devaient être réduis en bouillis, depuis le temps. La haine alimentant son carburateur intérieur l’incita à chasser ces petits détails pour se concentrer. De l’autre côté du rideau aqueux qui le séparait de son opposante, la Légende n’esquissait aucun geste, probablement à l’affut, ce qui incita l’envahisseur à réfléchir fort et vite.

La coqueluche de moralité qu’il était ne pouvait tout simplement pas se laisser distraire par une simple relation familiale, c’était tout bonnement impossible. L’intérêt suprême, le but ultime que le tyran poursuivait ne devait jamais se faire entraver ou dévier et ce par n’importe quel moyen. S’il fallait sacrifier son intégrité mentale comme sociale pour réussir, alors, le géant n’avait pas à se poser de question. Il le ferait, parce qu’il le faudrait. Ainsi, une seule conclusion surgit alors de tout ce fatras : Humaine ou Klong, Brooke devait périr, et ce, de par sa main. Cela le dérangea quand même un peu de savoir qu’il allait accomplir un fratricide, là où, en d’autres circonstances, il aurait pu se faire une alliée de poids ce qui aurait ainsi servit ses sombres desseins. Sauf qu’il ne pouvait rien contre le destin, ou du moins contre ce qui le poussait à faire cela. Ce qui était fait était fait, aussi s’il devait survivre, il allait devoir s’adapter. Tant pis pour le reste. Il reprit son souffle, tenta de tempérer sa respiration saccadée afin de pouvoir correctement hausser la voix, et il s’exprima alors, écartant sa main qui, telle une bâche de piscine, recouvrait la moitié de son visage pour le protéger de la pluie. Quelques jets de sirop profitèrent alors pour sortir de la balafre, barbouillant l’alien d’un voile d’affliction. Jamais il ne put se dire de lui-même que la phrase qui sortit présentement de sa bouche existerait un jour.

-TU… T’APPELLES… BROOKE… 3MAJ !

C’était visiblement plus difficile à dire qu’il ne l’aurait pensé. Probablement était-ce dû au fait que les hématomes étouffaient son souffle avec leurs écorchures violacées, bien que ce soient surtout les conséquences de tels propos qui incitèrent Meknes à tempérer ses paroles. Non pas qu’il voulait faire durer le suspens, mais que cette annonce, ainsi proférée, allait devenir une vérité à ses yeux, ainsi qu’à ceux de son interlocutrice. Et se rendre ainsi compte de cela équivalait pour lui à se tirer une méchante balle dans le pied. Il grimaça d’une façon abominable en maudissant cet instant, à croire qu’il l’avait vraiment fait. En fait, c’était pire que cela. Cette affirmation était en train, à l’instar de la rouille qui dévore la coque des bateaux, de le consumer. Oui. Alors qu’il pleuvait toujours, que le ciel, par envie ou par nécessité, larguait avec allégresse le contenu de ses nuages sur les silhouettes meurtries qui s’étaient battues devant la cathédrale, une future épave venait enfin de trouver son récif. Et au sein de ce déluge, planté debout comme un piquet, un envahisseur se tenait là, fixant de son globe oculaire injecté de folie la prétendue héroïne, qui, les bras balans lâchant son arme, s’était immobilisé devant une conduite qu’elle ne pouvait prendre que pour un stratagème. La surprise fut cependant contagieuse, et Brooke s’affichait comme tout aussi déboussolée que lui. Et alors qu’un silence humide envahissait les lieux, Carnage prit à témoin l’éther et, faisant de ses gouttes les larmes de sa colère, il termina comme un homme brisé :

-ET… TU ES… MA SŒUR… !

Il avait été incapable de prononcer cela correctement. L’émotion était trop forte. Alors que cette révélation lui perforait le cœur, ses tourments du passé revinrent une dernière fois remettre correctement toutes les pièces du puzzle dans son esprit. Le coffre de ses souvenirs lui remémora alors les évènements avec une précision inattendue, plus pour lui faire du mal qu’autre chose. Sa cadette venait de naître peu avant l’assaut. Sa génitrice, retrouvée tuée à la fin du combat par les humains, avait dû abandonner proche d’elle son enfant. Carnage, luttant alors contre Strider, n’arrivait que plus tard, presque juste pour s’assurer dans la vision qu’il avait de sa défaite. Supposant la petite tuée par les effondrements, il n’avait pas voulu chercher plus loin, surtout dans l’état critique dans lequel il se trouvait à ce moment-là. Ces charognes l’avaient recueillie, s’étaient occupés d’elle, et sûrement même l’avaient-ils éduquée. Les salauds. Ils lui avaient tout prit, tout !

Ne tenant plus, Carnage s’effondra dans un infâme sanglot. La pupille de sa mère avait été montée contre lui dans le seul but de l’affronter un jour. C’était encore la faute de Strider, ce pâle type, qui avait poussé le vice jusqu’à s’emparer d’un membre de sa famille pour s’en faire un ami. C’était horrible. Peut-être était-ce même pire. Peut-être s’entendaient-ils bien. Peut-être même que lui et elle s’aimaient, et qu’ils avaient déjà couché ensemble…

-RAAAAAAAAAAH !

Cette idée le rendit fou. Sortant brusquement de sa léthargie émotive, ignorant superbement ses entraves de souffrances et les caprices de la météo, Meknes bondit littéralement sur sa sœur. Il fallait impérativement qu’il l’élimine. Pour son bien. Elle devait immédiatement cesser d’exister, pour purger toutes ces années qu’elle avait passé du côté de l’ennemi, à vivre et à croire dans l’erreur. Tout ce qu’on lui avait apprit et transmit était entièrement faux et malsain. Jamais elle ne pourrait revenir à la raison et rejoindre son aîné. C’était trop tard, elle était maintenant devenue un danger, une plaie dans ses plans, et une honte pour son peuple d’origine. 3MAJ se devait de réparer cela. Il fallait qu’il venge la sœur qu’il n’avait jamais eu. Il allait tuer Brooke.

Cette-dernière n’avait visiblement pas réagit. Elle restait immobile, le regard dans le vide, écarquillé par la gravité de ce qu’elle venait d’entendre. Sûrement ne se sentirait-elle plus jamais la même maintenant qu’elle avait été mise au courant. Mais cela n’était pas grave, puisqu’elle allait mourir.
Quand elle reprit conscience, ce fut lorsque les deux bras de Meknes cernèrent son corps fin et gracieux avec une puissance de brute. Aussitôt, elle cria. Sa poitrine lui faisait un mal de chien. 3MAJ serrait comme un forcené, aussi déterminé que s’il voulait étrangler un porc. Le contact vaporeux des deux haleines pleines de sueur donnait à la scène un aspect étrange, un sordide mélange de beau et de glauque. Comme c’était dommage de se retrouver ainsi et de se perdre à la fois ! Et ces yeux, si caractéristiques de leur proche parenté, sans doute ne se dévisageaient-ils plus jamais ! Mais baste ! Il fallait que l’histoire continue ! Que l’ambassadeur triomphe ! Alors, dans une dernière volonté d’écarter toute pitié pour parvenir à son but, Carnage dévoila l’étendue de son potentiel, et dans une dernière contraction vengeresse, il perçu nettement le bruit des os qui se fendent. Lâchant le cadavre désarticulé qui dans un filet de sang s’écrasa sur le sol comme une poupée de chiffons, il poussa un ricanement terrible. Il venait de lui broyer les bras et les côtes !

Son champ de vision se voila. Le déluge continuait, gommant les objets situés derrière ses rideaux. En peinant à distinguer correctement les murs de la ville, l’extraterrestre assassin boitillait pour rejoindre son repaire. Ses pieds butaient constamment sur le pavé mouillé, et sa démarche se voulait défaillante. Toute l’adrénaline de son geste venait de retomber, laissant place au désarroi, à l’abattement, et surtout à la peine. Même si le problème était dorénavant réglé, on lui avait quand même volé la chose la plus proche de lui. Brooke n’était plus perdue que pour lui. Maintenant, elle l’était pour tout le monde. Mais cette apparente équité ne combla aucunement l’auteur de ce crime. Dans tous les cas, elle n’était plus. C’est d’un pas morose qu’il se réfugia dans sa planque, le corps et le cœur lourds, ses habits imbibés de sang et de pluie. En se regardant dans la glace, l’alien remarqua que sa plaie s’étaient encore étendue. Il aurait désormais une gigantesque cicatrice qui lui dévorerait de façon permanente la moitié du front et une partie de sa joue droite. Quelle poisse. En plus, ses articulations lui faisaient vachement mal. En s’écrasant plus qu’en se couchant sur son lit de fortune, Carnage en vint à se dire qu’il avait vraiment passé une sale nuit.

-‘Manquerait plus que j’ai pas serré assez fort, tiens, se dit-il pour lui-même alors qu’il basculait dans un profond sommeil…
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