"Il y a pas si longtemps, j'ai rencontré quelqu'un..." { PV : Aleister

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❧ "Il y a pas si longtemps, j'ai rencontré quelqu'un..." ♥ ♣ ♦ ♠ PV Aleister

Le ciel était gris. Pas franchement un temps à sortir dehors. Heureusement pour Julien, il ne comptait pas sortir. Étant Jeudi, un jour qu'il n'appréciait que moyennement, il ne devait pas aller à la Heroe's pour travailler. Mais ce Jeudi était particulier : Nikos était de sorti pour on ne savait quel travail, et Roxane était en cours en ce moment même. Il était plus ou moins treize heure. Ces moment de tranquillité était plutôt rare.

Et pourtant, Julien n'était pas seul. La radio était allumée, laissant quelques notes s'évader dans la pièce. Sur le divan était un installé un jeune homme blond, les cheveux lui arrivant à hauteur des épaules. Les yeux bleus et un regard doux. Il était accoudé à... l'accoudoir. Un sourire aux lèvres. Julien chantonnait, tandis qu'il préparait du café. « Tu es sûr de ne pas vouloir de café? ». L'autre répondit positivement. Donc, pas de café. Julien tremblait, mais ce qu'il avait fait. C'était plutôt compréhensible. Il souriait et tremblait. C'était dur à croire. Mais vrai.

Le brun s'approcha du canapé. « T'sais, Dorian, je m'attendais pas à te voir ici. Pour dire, je ne m'attendais pas à te voir du tout...
- Je m'en doute. Mais tu sais. Ca va. Je comprends pourquoi tu l'as fait.
Ah... aaah. Ah? », Julien en fut troublé. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que Dorian, son ami supposé “décédé”, par ailleurs techniquement tué par ses propre mains – avait-il vraiment si mal fait le travail ? – vienne le voir dans une ville que peu de gens avaient entendu avant l'ouverture de l'école. Tant pis. Et bien, au moins avait-il l'avantage de la compréhension.

Et pendant plus d'une demi-heure à se raconter leur vie, à rire. Julien était plus détendu, et parlais ouvertement. Cinq ans qu'il n'avait plus vu son ami, ça faisait un choc. Mais l'était-ce autant, lorsqu'on se doutait qu'une chose clochait ?

Pendant plusieurs semaines, Julien pensait devenir dingue. Il voyait la même silhouette un peu partout, dans son bureau, dans la cours, dans la rue, au bar. Par ailleurs, il avait même fini par “agresser” un élève qui ressemblait à cet apparence. Apparence qui appartenait à Dorian.

* * *

Julien était dans la véranda du manoir, dans un silence des plus complets. Cet après-midil-là, grand nombre d'élèves avaient cours. Ce qui laissait Julien tranquille dans sa comptemplation. La grande baie vitrée offrait un paysage vert et sublime. Mais en ce temps gris, Julien avait un peu de mal à se rendre compte que le printemps était supposé arrivé.

Le regard dans le vide, le manque de sommeil était évident. Depuis trois semaines, il dormait mal. Quand il ne faisait pas de cauchemars, il passait le plus clair de son temps à se retourner, espérant que le sommeil le prenne. En vain. Il était donc installé sur un fauteuil, le regard dans le vide.

Il ne remarqua pas tout de suite que quelqu'un avait décidé de s'installer près de lui. Au travers de ses lunettes, il remarqua que c'était un blond.

« Et je suppose que tu es une hallucination dû à mon manque de sommeil... » il soupira, en se frottant les yeux. « Fantastique. »

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Ça me fait bizarre d'être seul. Enfin, plus chez moi et sans mon frère. Mais là, c'est pour devenir un héros. C'est génial quand on y repense. Tous ces gens avec des pouvoirs... J'avoue que certains font peur, mais imaginer un peu sauver la ville des criminels... On oublie vite tout les côtés négatifs qui me revenaient en tête tout à l'heure. Il faut aussi que je m'entraîne un peu plus pour mon pouvoir, histoire de ne pas avoir l'air de rien face aux autres. Et ça fait longtemps que justement, à cause de ce pouvoir, Andrew a disparu. Un an ce n'est rien quand on y repense. Mais il ne faut pas y penser, ça n'apporte rien. Je ne sais pas ce que je vais faire aujourd'hui, comme je viens d'arriver. On est quel jour ? Hier ? Mercredi, aujourd'hui, jeudi.

Jeudi... JEUDI ? J'ai cours ? Oh nooon. Je penche la tête pour apercevoir mon réveil. De quoi je me plains... Ce ne sont pas des cours tout à fait normaux non ? Donc ça devrait me plaire, et être intéressant. C'est tout à fait ça. Des cours où l'on ne s'ennuie pas. Enfin, d'après ce que je m'imagine. On va dire que... Le décalage horaire m'a passablement fatigué. Y'en a même pas. Le réveil me dit clairement qu'il faut que je reste au lit. Il est trop tard, me dit-il. Il me dit aussi qu'il faut que je me rendorme. N'est-ce pas réveil ? Bon ok, j'arrête le délire et je me lève. J'irais, c'est évident. Puis je suis très sérieux avec les cours. Oui très. Il faut aussi que je me repère avec les lieux. Que je vois les salles, où est-ce qu'elles se trouvent. Mon sens de l'orientation est mauvais, je mets dix fois plus de temps que d'autres pour trouver une salle. Je me suis déjà perdu dans un magasin, je ne trouvé plus la sortie. Et c'était petit. Bref, on peut faire mieux.

Je quitte ma chambre pour me rendre en cours. Sans aucune idée de là où je vais. J'ai un emplois du temps dans les mains, un plan. C'est bien beau le plan, mais dans quel sens je le tiens ? Comme ça ? Je pense. Je marche un moment avant de me rendre compte que je le tiens à l'envers. Heureusement qu'il n'était pas si tard que ça quand le réveil a sonné. Après cinq minutes passées dans le couloirs afin de trouver comment me repérer, j'arrive à voir où je dois me rendre. AU moi, j'assimile vite quand il s'agit de couloir, droit, avec un escalier au bout. On marche, on tourne. Rien ne peut être plus simple dans un bâtiment. parce qu'entrer dans une salle, parfois c'est compliqué, surtout quand on se trompe de pièce. Finalement je l'ai trouvé la pièce. Avec un peu de retard pour le cours, certes... Mais j'ai réussi ! N'est-ce pas remarquable ? Je suis très doué pour ça. Euh ouais non. Pas tellement. Les cours passe plutôt lentement. Ce doit être la fatigue du au réveille qui fait ça. La matinée passe au même rythme. Un des profs me fait rire. Il m'a demandé de retirer mes lunettes. Me disant que la plage c'était pas par là. J'ai répondu avec sarcasme et il n'a pas aimé.

Je vais manger, rapidement. C'est vrai que ça fait un peu con d'être tout seul à manger sur une table quand on ne connait personne. En fait ça ne donne pas très faim. Je mange quand même en prenant mon temps. Vu le temps ça ne donne pas envie de se presser de toute manière. Lorsque je finis, je cherche où me mettre, quelque part où il fera plus chaud que dehors en tout cas. Il y a la véranda pas loin. Je crois que c'est ça. Il n'y a personne ? Je crois que les autres sont en cours... Ah si, il y a quelqu'un. Je vais m'installer non loin. Il n'y a que vers là que je vois de quoi m'installer. Je dépose mes affaires en vrac et m'assois. Le gars me fait légèrement sursauter quand il me parle. Un hallucination ?

-J'avoue que c'est incroyablement fantastique. On peut pas rêver mieux que de croire que je suis une hallucination. Plus sérieusement, j'en suis pas une... Ça se voit non ?

Je ne sais même pas qui est ce gars. Mais il me prend pour une hallucination apparemment... Je garde un air détaché. Même s'il est vrai que c'est un peu déroutant lorsqu'on vous sort que vous êtes peut-être une hallucination en rapport avec un manque de sommeil.

-Il faut dormir la nuit aussi.

C'est vrai ça. Après, moi je ne dors parfois pas. Mais lui il doit en avoir vraiment besoin, rien que de voir sa tête. On dirait que c'est écrit dessus. Et avec la fatigue, j'espère quand même qu'il va comprendre l'ironie. Je m'étire et m'installe plus confortablement encore. Ça donne envie de dormir, mais je n'ai plus sommeil.

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Dormir. Ha ! Ça, il aimerait bien dormir, le pauvre petit psy. McCornick avait des poches sous les yeux, une envie d'envoyer tout le monde balader. De foutre le feu à tout ce qui passe. Professeurs, étudiants, ou même civiles. Mais pourquoi faire au final ? Était-ce de leur faute si des souvenirs remontaient à la surface ? Il n'avait jamais demandé à ce qu'on lui donne cette vie. Ce pouvoir. La cause de ses malheurs. Si il devait s'en prendre à quelqu'un, ça ne pouvait qu'être à lui. Il le savait, Dorian, Mickaël, Anna. Et bien d'autres. Tous... ont subi les conséquences. Si ils n'avaient pas croisé sa route, jamais ils n'auraient souffert. Certains sont morts, d'autre ont peine à respirer, ou ont perdu des proches. Que plus personne ne veuille s'approcher de lui ne l'étonnerait pas. Ça, tout ça, lui paraîtrait normal. Il aurait même de la chance si les gens l'évitaient.

Les souvenirs remontèrent, les uns après les autres. Que faire ? Rien du tout. Julien s'enfonça dans son fauteuil, à quoi bon, de toute façon ? Qu'il fasse quelque chose ou non, ses souvenirs demeuraient, rien ne pouvait les effacer. Pourtant, il aurait tant voulu, voulu tout oublier. Mais rien n'était comme avant. Rien ne serait comme avant. Le Passé, le Présent, le Futur. Ils étaient tout trois mêler. Et aujourd'hui, Julien commençait à avoir du mal à différencier réalité et souvenir. Tout ça pour quoi ?
Pour uniquement se rendre compte que c'était sa faute, pas celle de son chef, ou d'un quelconque dieu inexistant.

Julien ne répondit rien. Il était simplement là. Assis, à attendre que le temps passe. Si l'un de ses “anciens” amis le voyaient ainsi, ils commenceraient à le secouer, à remuer ses fesses. Notamment Anna. Ha. Anna. Une ancienne coéquipière. Une amie. C'est-à-dire une autre personne à qui il a gâché la vie. Enfin, il ignorait comment elle allait, mais il était sûr qu'elle avait eu sa vie brisée, par sa faute. Il soupira. Le gamin, il avait peut-être parler pendant plusieurs minutes, sans que Julien s'en rende compte. Il ouvrit la bouche : « Si tu n'es pas une de mes nombreuses divagation, je suppose que tu es un élève. Alors dis-moi, qu'attends-tu de cette école ? De tes pouvoirs ? » dit-il en se retournant.

Son cœur faillit lâcher. Des cheveux blonds, ébouriffée. Les traits de son visage. Il lui ressemblait tellement. Pourquoi ? Julien retint un sanglot. Lui jouer un si mauvais tours, vous les dieux, c'était si cruel. Pourtant, Julien savait que ce n'était pas lui, ce n'était pas possible, tout bonnement. Dorian n'avait jamais eu aucun pouvoir. Dorian était mort. Il l'était, n'est-ce pas ? Mais au bout du compte, ça ne rapportait rien de se lamenter. Le brun remit à regarder le dehors. La pluie s'était mise à tomber. Les gouttes de pluie cognaient le vitrage de la véranda. La gorge nouée, il n'arrivait plus à dire quoique ce soit. Mais pour dire quoi ? Ça ne servirait à rien, parce qu'il n'y avait rien à dire. Il n'y avait plus rien à faire.

Julien ferma les yeux, pour tenter de penser à autre chose. Mais la seule pensée qui lui vînt fut celle de Mickaël. Julien étouffa d'autre sanglots. Il devait avoir a peu près le même âge que le garçon, jusqu'à côté. Saloperie de pensée. Julien finit par trouver que ce blondinet ressemblait aussi à Mickaël, même si il avait les cheveux brun. Mickaël. Lui qui était mort. Si seulement, si seulement il avait pu le protéger.

« Si seulement... » s'échappa de ses lèvres, comme un murmure, avec sa voix cassé, pleine de regrets. Il était évident que de toute façon, les personnes autours l'avaient entendu.

Si seulement tant de choses s'étaient passé différemment, rien de tout ça ne serait arrivé. Si seulement, il n'avait jamais eu ces pouvoirs...

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Il a pas l'air d'aller très bien. Et il ne répond rien avant un moment qui me semble très, très, très long. Et quand le silence s'installe comme ça, c'est dérangeant. Et ça a tendance à faire remonter des souvenirs qu'on ne veut pas. En attendant une quelconque réaction de sa part, je regarde autours, voir ce qu'il y a dehors et dans la pièce. Woaw, que de beauté ces nuages noirs. J'arrête vite de regarder ce qu'il se passe derrière la fenêtre. C'est déprimant. Chez moi il aurait fait plus beau. Sauf que chez moi j'aurais été totalement seul. Et l'appart' est trop grand. Comme si me dire que l'appart' était trop grand était vrai... Quand est-ce qu'il va parler lui ? Au moins dire quelque chose, je sais pas moi. Et je n'ai pas pris de quoi écouter la musique. Bon, c'est vrai que ça ne se fait pas de sortir de la musique comme ça, mais peut-être qu'il n'a pas envie de parler ? En tout cas, il est pas bavard. Au fait c'est qui ce type ?

Là je me sens un peu con. Ce n'est que maintenant que je me demande qui il est. Il n'a pas l'air d'être un élève. En fait, il a juste l'air d'un dépressif insomniaque ou je sais pas trop quoi dans le genre. C'est peut-être un prof ? La plupart sont en cours en ce moment je crois. Enfin, je n'ai croisé presque personne en venant dans la véranda. D'ailleurs, moi aussi j'ai cours apparemment. Sur la feuille, c'était écrit. Mais... J'ai perdu la feuille. Si on me le demande je dirais ça. Je soupire à cause de ce silence. Bon, il ne pourrait pas dire un truc ? Parce qu'une supposition me disant que je suis une hallucination, c'est pas rassurant. Et puis ça fait un peu peur tout de même. Je m'assois on me dit ça. Pas que je n'étais pas habitué aux stupidités de mon frère, mais bon... Et puis ce pouvoir il n'était pas indispensable... C'est juste cool. Et même, si ce n'était que ça, j'aurais aimé qu'on me prévienne pour les inconvénients.

Il parle. Enfin ! Donc c'est bon, il n'est pas trop fou. Qu'est-ce que j'attends de cette école et de mes pouvoirs ? Bah... C'est évident non ? Ça a été créé pour former des héros non ? Quand aux pouvoirs, j'espère juste de ne pas refaire une gaffe comme j'ai fait l'an dernier. Une gaffe... C'est un peu léger comme mot pour définir ce qu'il s'est passé. Le pire, c'est quand même que je ne sais même pas s'il est mort. Il l'est certes, c'est évident. J'essaie de chasser ces pensées. Ça ne sert à rien, et de toute façon, c'est largement passé. Oui, depuis longtemps. Je vais pour lui répondre quand je vois qu'il va mal en fait. Pourquoi est-ce qu'il me fixe comme ça... ? J'ai l'impression qu'il regarde un fantôme, un truc du genre. Je respire enfin lorsqu'il tourne la tête vers la vitre. On entend la pluie... Je soupire. Je n'aime pas la pluie, ça mouille et c'est déprimant. "On est pas en sucre", c'est vrai, mais on peut tomber malade. Bref, la pluie n'est pas un sujet intéressant.

Je ne dis rien pendant un moment, ne sachant ce que j'aurais pu dire de toutes manières. Je regarde aussi dehors quand je l'entends à moitié pleurer. Ce n'est peut-être que mon imagination ? Je tourne la tête vers lui, et en fait non, je n'imaginais rien. Là je ne sais pas du tout quoi faire ou dire. Essayer de rester neutre est un peu, que dis-je, très dur. Ça devient le gros bordel dans ma tête. Comment est-ce que je dois réagir ? Je sais pas, l'aider ? En quoi ? Demander ce qui ne va pas ? Manque de sommeil et nerfs trop fragiles ? Oulàh. Je secoue un peu la tête, comme si ce geste pouvait mettre mes idées au clair. Sauf que c'est inutile. Sérieusement, qu'est-ce que je dois faire ?! "Si seulement" ? Si seulement il avait pris ses cachets le matin, c'est ça ?

-Hm, e-euh. Ça va pas ? J'ai dis un truc qui fallait pas ? Non mais je comprends pas trop en fait.

C'est ma tête ou quoi ? Je soupire encore. Aaah, c'est nul. Je n'ai jamais appris à gérer des gens comme ça. Enfin, je n'ai pas l'habitude du tout. Je peux partir, mais il a l'air d'aller trop mal pour que qui que ce soit le laisse seul en fait. Et je ne sais même pas comment il faut que je l'appelle. Je lui demanderai après qui il est... Parce que là, ce n'est pas le moment, il a l'air trop mal.

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Julien regarda le gamin. L'air un peu étonné. « Que. Quoi ? Naaaan. J'ai juste passé une très mauvaise semaine. » Et pourquoi lui dire ça ? Il n'avait aucun rapport avec ça. Après tout, ce n'était pas sa faute à lui si il avait passé la semaine à déprimer, à mal dormir. Enfin, ces TROIS dernières semaines. Déprimait. C'en était assez. D'un bond, Julien se leva et s'étira. « C'est bon, la déprime, c'est trop con. Ça n'a jamais rien rapporté. ». Et d'un air chevaleresque, le brun mit un pied de devant, comme dans ces dessin-animé japonnais, et l'air victorieux : « Moi, Julien McCornick, le Great Psychologist McCornick, Vingt-deux ans, toujours pas marié, un talent inné pour la cuisine, arrivera à battre cette déprime ! ». Il cessa de faire sa pose idiote. « Bon, par contre, je refuse de faire le rire à la con qui va avec... ». Julien se retourna vers le blond, avec un air plus détendu. « Faire le con peu détendre, mais il ne faut pas abuser. Chaque chose à son moment. C'est une chose retenir. ».

Grande respiration. Un petit silence qui détends. Rien de bien méchant, plus maintenant. Sourire. C'est pas parce que ce blond avait la tête de vieux amis (légèrement décédés) qu'il ne fallait pas se présenter. Parce que : et la politesse dans tout ça ? Julien ne tenait pas à avoir une de ces phrases toutes faite et bien casse-pied. « Je suis le Docteur McCornick, psychiatre dépressif. » Petit rire. « Un psy dépressif. On aura tout vu. ». Les choses changent. Les idées aussi.

Quoi ? Cette histoire commence à devenir trop joyeuse pour vous ? Haha. Laissez moi rire. Si tout était simple. Si seulement, si seulement. Mais toute chose en son temps. Nous allons descendre dans la profondeur humaine. Réellement humaine ? Qu'importe. Julien reste un monstre. Et ça, tout le monde le savait, même si personne n'osait le dire. Un fou en liberté. Un psychiatre fou, là on a tout vu. Mais chut. C'est encore un secret.

Ô chère Mort, dieu Unique. Ce n'est pas encore l'heure pas encore. Mais tel est la malédiction de Julien : la Mort. C'est l'unique chose qu'il est capable d'apporter. Même lorsqu'il ne veut donner qu'amour. Ça n'arrivera jamais. Vous savez pourquoi ? Car la malchance le poursuit partout. Sans le savoir, il est un des nombreux serviteur. Ceux qui apportent la mort partout où il passe. Un don ? Oh non, ils n'y sont pour rien. Ils ne sont que des indicateurs pour ce dieu affamé. Bien entendu, je plaisante. Mais Julien n'a jamais été chanceux au niveau de ses contacts. Après tout, ils finissent tous par mourir plus tôt que prévu. C'est un point qu'il a en commun avec certaine personne dont je ne citerai pas de nom. Mais je suis sûr que vous avez une idée, sans même avoir dit son nom. Il ou Elle porte autant malchance que lui. Ça arrivera, vous verrez.

L'esprit de Julien était encore briser par toute ces morts. Tout ces gens qu'il avait chérie, qui sont aujourd'hui mort, ou tout aussi brisé que lui. Anna, sa mère. Elles-deux étaient complètement cassées de l'intérieur. Plus rien ne pouvait réparé leur cœur brisé. Dorian, Mickaël, Diana ou encore Leck. Dorian, qui a souffert directement de ses conséquences, Mickaël, mort parce qu'il n'a pas su le protéger, Diana et Leck. Deux membres de son équipe qu'il a lui même enterré. Ceux qu'il veut protéger ne le seront pas. Et toujours s'échappera de la tristesse, le laissant le cœur de McCornick encore plus brisé qu'avant. Sera-t-il seulement capable de supporter encore une telle perte ? Sera-t-il seulement capable de se reconstruire. De toute façon, il a commencé à se reconstruire à partir du moment où il a repris sa forme d'origine.

Un sourire. C'était tout ce qu'il pouvait faire ; c'était triste, mais c'était ainsi. Voyons le bon côté des choses : plusieurs bonnes rencontres se font ici. Ah, quel combat plus puissant qu'est celui de la socialisation. Le plus puissant et le plus dur à diriger. Ainsi qu'à exécuter.

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