Le soleil filtrait entre les rainures des volets, taquinant mes paupières encore closes. Comme si il voulait me parler, me dire quelque chose : Debout feignant. Il fait beau et chaud dehors, on est samedi. Tu n'as pas cours. Tu pourrais en profiter pour sortir un peu.
Je me réveillais lentement, baillant mollement. Pourquoi se presser alors que je n'ai pas cours ? Je ne vais absolument rien rater. En y repensant, c'est vrai que je ne suis pas sorti depuis que je suis à la Heroe's sup. Je reste cloitré dans la villa de Miléna, à errer dedans. Le regard vide et sans vie. Je n'en sors que pour aller en cours. Qui peut aimer le monde extérieur après avoir subis la moquerie et la stupidité des humains. Même mon premier amour s'est joué de moi. A part ceux qui sont dans la Heroe's sup, à qui faire confiance ?
Pour me chasser mes idées noires autant prendre une bonne douche ou un long bain dans lequel on s'y prélasse une heure ou deux à jouer avec un simple canard en plastique qui couine quand on lui appuie dessus en écoutant de la musique. Après mon bain je filais m'habiller comme à mon habitude, toujours le même style et ça ne changera pas, ensuite prenant soin de manger un peu avant de partir. Il était midi passé, j'avais pas mal glandé après m'être levé.
Après m'être préparé contrairement à mes habitudes je filais au centre commercial. Peut-être qu'il y aurait des fringues sympas que je met tous les jours. Ou une boutique d'accessoires que je peux mettre. Ou des chaussures potables. Je verrais bien.
Le soleil cognait dehors, il faisait chaud. C'était un temps pour lézarder à l'ombre au pied d'un arbre ou près d'une fontaine. Un temps qui donne envie de jouer dehors ou de courir après les oiseaux.
Le centre commercial est vraiment énooooooorme ! Ou alors c'est le fait que je ne sois pratiquement jamais sorti qui me donne l'impression que c'est grand. J'entrais dans une boutique, dans l'espoir de trouver une once de vêtements accordés à mon style vestimentaire.
Bingo, j'ai trouvé une perle rare ! Et en plus c'est le dernier pile à ma taille. Du moins c'est ce qui était écrit sur l'étiquette. Après l'avoir essayé et acheté je passais d'une boutique à l'autre. Rien ne me plaisait ou ce n'était pas dans mon budget. Après quelques petites emplettes je pris la peine de m'arrêter pour prendre un petit truc à manger. J'avais les crocs et mon estomac se chargeait de le faire savoir et il n'est pas discret. Après m'être posé à une table je mangeais tranquillement mon en cas. Je me sentais observé mais je ne savais pas qui me regardais.

L'ennui, c'est carrément mortel. Mais qu'est-ce que je ne ferais pas pour mes chers Alma et Denver ?
Ce matin ces deux pestes m'ont réveillé à onze heures -alors que je prévoyais de dormir bien plus- en sautant sur mon lit et en me suppliant de les emmener au centre commercial car ils voulaient s'acheter je ne sais plus quoi. Etant donné qu'il avait au moins pris la peine de m'apporter mon petit déjeuner, j'ai accepté.
Après tout sortir un peu ne pouvait pas me faire de mal, c'est ce que je me disait en avalant rapidement mon café et ma tartine beurrée. J'ai ensuite rejoint ma salle de bain où je me suis longuement préparé et admiré. Ce fut trop long au goût des jumeaux qui cognaient à la porte comme des forcenés. Je suis donc sorti en leur faisant sèchement remarquer leur impatience, mais leur regards suppliants m'ont fait soupirer, puis m'excuser.
Alors que nous nous étions rendus, sous un soleil de plomb, au centre commercial ma première envie fut de me désaltérer. C'était sans compter Alma et Denver qui me traînaient déjà vers un magasins de jeux vidéos, puis une boutique de vêtements, une librairie et enfin une parfumerie (où je me suis acheter une eau de toilette et divers autres produits pour prendre soin de moi). Après cette boutique là, plus qu'assoiffé, j'ai fini par leur prêter ma carte de crédit, après m’être retiré un peu d'argent pour que je puisse tranquillement aller boire un verre.
Alors qu'ils s'éloignaient avec des cris euphoriques, j'ai poussé un long soupir de soulagement avant de me rendre dans un snack ou je me suis pris un grand verre de jus de fruits frais, que je sirotais tranquillement à une table.
Au bout d'un moment, alors que je commençait très sérieusement à m'ennuyer, un jeune homme attira mon attention. Il s'était assis à la table juste devant. S'il a retenu mon attention c'est pour deux chose : son charme et ses oreilles et sa queue de chat. C'est pour le moins fascinant, on ne croise pas un homme-chat tous le jours. J'étais tellement absorbé par ce personnage singulier que je n'ai pas remarqué les jumeaux qui fonçaient vers moi. Denver me bondit dessus, enthousiaste, me faisant tomber de ma chaise dans un immense fracas.

Mangeant tranquillement, je sirotais mon thé glacé. Les bruits m'étaient inconnus ici, différents de ceux de le heroe's sup et de la villa. Des enfants qui crient, des gens qui parlent bruyamment, le bruits des caisses et des articles qui se font flasher. C'est étrange le monde extérieur.
Je sursautais soudainement en entendant une chaise tomber. Tournant instinctivement la tête pour voir ce qui c'est passé. Deux enfants et un homme, un blond aux yeux verts. C'que c'est bruyant un gosse ! Pire qu'un animal surexcité une nuit de pleine lune ! Je me penchais vers l'homme et lui tendit la main pour le relever.

"Vous allez bien ? Vous n'avez pas trop mal ?"

Je sentais que l'homme avait plus de force que moi quand il a prit ma main pour se relever. Il est plus grand que moi, plus carré que moi. Un homme, un vrai, conçu par deux être et non des liquides étranges et des machines. Un humain. Est ce qu'il fait parti de tous les autres stupides et moqueur qui ont besoin de sexe quotidien et de mauvaise bouffe pour vivre ?
Je le regardais de haut en bas. Bien habillé, il ne fait pas parti de la classe moyenne lui. Il a l'air d'avoir pas mal d'argent pour avoir une tenue irréprochable. A peu près bien coiffé, si on lui enlève ses épis qui font vaguement penser à un poussin. C'était amusant de voir des cheveux si peu discipliné. Les deux abrutis ahem... enfants qui étaient avec lui me dévisageaient. Comment ne pas être mal-à-l'aise quand on est regardé de la sorte. Et c'est parti pour... Les questions habituelles, posées par... Des sales mômes ! Bon sang ce que je hais les gamins quand ils s'y mettent ! Ca parle trop, ça pose trop de questions, ça fait l'idiot, c'est bruyant, c'est exigeant. Bref, je déteste quand un gosse fait sa tête de mule pour avoir ce qu'il veut ou quand il veut tout savoir.
Ils ne s'arrêteront pas de poser leurs questions si je ne répond pas ou quoi ?! Je restais interdit à ces deux marmots qui commençaient à m'ennuyer.

Quel dénouement ! Au moins il sait y faire. Pas comme certains parents gâteux qui s'excuseraient platement. Lui au moins il leur dit clairement qu'il ne faut pas se comporter ainsi en présence de personnes différentes. Je ne supporte pas qu'on me pose des questions sur mes attributs félins. Je suis différents, et alors ? Si ils avaient vu Jonathan ils auraient réagit de la même façon. Il a une peau de nos amis les serpents, leur langue et pourtant il est autant humain que ces deux mômes. Il faut bien des différences dans ce bas monde si tout le monde était pareil ce ne serait pas amusant mais barbant, beaucoup trop barbant.
Les deux enfants étaient rentrés comme leur avait dit le fameux Liam, qui soit dit en passant était vraiment charmant. Ses yeux étaient d'un beau vert, clair, translucide. On aurait pu croire que c'était pierres précieuse. Un vert hypnotisant. Un regard et vous fondez à cette couleur.

"Enchanté. Trace, Trace Walker. C''est normal d'aider quelqu'un après tout. Ce qui n'est pas normal c'est de rire et ne pas les aider."

Je souriais à pleines dents. Il était poli et courtois. C'est rare de voir des gens aussi polis. A chaque fois qu'on me bousculait c'est moi qui devait m'excuser. Le pire c'est que quand ils vous disent de vous excuser ils vous le disent sèchement. Je déteste les gosses casse pieds mais ça c'est encore pire.
Je ne savais pas ce que cette homme faisait dans la vie, de quoi il avait besoin pour vivre, son travail, si c'était une crapule, ce qu'il pensait en me voyant mais il avait l'air très sympathique. Je sais qu'il ne faut pas se fier aux apparences ni au premier abord mais il n'avait pas l'air vraiment mauvais, sinon il cache bien son jeu.
Mes oreilles se redressaient, elles en disent beaucoup trop sur ce que je ressens, les traitresses. Je remuais la queue, souriant.

"Ce sont vos enfants ?"

La question qui tue, à ne jamais poser mais bon.

Il répeta ma question avant d'être proie à un long silence. Je n'aurais pas du poser cette question. Certaines personnes sont parents tôt maintenant, il me fait pas trop vieux. Je lui donne la vintgaine à tout casser et les jumeaux je leurs donne onze ans. Pas plus, pas moins. Si c'était ses enfants il aurait été relativement précoce. Un bel homme comme lui doit forcément enchainer les  conquêtes féminines comme masculines. Il faut dire qu'il à bien plus que du charme. Je ne vais pas tomber amoureux quand même ! Je connais à peine cet homme. Et puis moi et l'amour c'est fini. Surtout depuis que mon premier amour s'est joué de moi pour avoir une autre victime sur son tableau de chasse à la virginité. Il a profité de ma naïveté pour arriver à ses fins. Je fais partis des gens qui se font piéger comme de gros crétins. Qui tombe dans la gueule du loup, et à pieds joints.
Il répondit enfin à ma question, un brin gêné. Ça ne se lisait pas sur son visage mais les chats ont toujours un sens en plus que les hommes.

"Oh pardon. J'aurais pu demander si c'était vos frères aussi. Ç'a aurait été plus évident que d'être leur père."

Je le regardais, ça devait être un peu le fouillit dans sa tête. Je me demande à ce qu'il peut bien penser.
Le blondinet me proposa d'aller manger quelque part. Je commençais à avoir les crocs en imaginant une bonne grosse assiette avec un poisson tout frais. Mon ventre ne mit pas longtemps à se faire entendre. Il criait famine. Je rougissais, un peu gêné des bruits plutôt indiscrets de mon ventre.

"P-pourquoi pas ? Je serais bien partant pour manger du poisson si cela ne vous dérange pas."

Ma queue et mes oreilles remuèrent, montrant mon impatience et surtout mon envie de chaire fraiche venant tout droit de l'océan.

Á mon grand soulagement, Trace accepta ma proposition. Je ris légèrement en entendant son estomac grogner pour signifier que lui aussi était d'accord. Ses joues rosies par la gêne et ses attributs félins qui frémissaient d'impatience étaient juste adorables.
Mais avant de partir je voulais lui préciser une petite chose :

"S'il te plaît, ne me vouvoie pas, ça me donne vingt ans de trop ! Et puis après tout je ne dois pas être bien plus âgé que toi."

C'est vrai, à ses trait et plus globalement à son physique entier je lui donnerai dix-neuf ans tout au plus. Enfin après les apparences peuvent être trompeuses.
Et c'est cette apparence si peu commune qui lui donne ce charme si extraordinaire. Il est vrai qu'un certain nombre de personne a déjà visité mon lit. Mais jamais aucune d'entre elles ne m'avait ainsi fait de l'effet. Ni n'avait jamais compris que je voulait d'une vraie relation. C'est vrai quoi, tout ce qui les intéresse tous c'est mon cul et mon fric ! De toute manière quand on a "la chance" d'être dans ma situation, je doute qu'on puisse réellement trouver l'amour. Et pourtant j'aimerais tellement.
Enfin, Carpe Diem comme on dit. Et pour l'instant Trace a faim de poisson.

"Sushi bar ?"

C'est basique, mais c'est bon. Il n'y a rien de mieu que la cuisine japonaise pour rassasier les affamés de poisson et de cuisine saine et équilibrée comme moi. Bon c'est vrai, il m'arrive de faire des écarts et de me goinfrer de sucrerie. Je suis comme n'importe quel homme ! Mais bon si je m'abstiens de trop manger c'est pour ma ligne et ma santé pas parce qu'un dieu débile a intronisé la gourmandise "pêché capital".
J'espère que le jeune homme appréciera la proposition. Au fond de moi, je sens que j'espère même qu'il m'apprécie juste pour moi. Le vrai moi.

"ah euh oui oui pardon. C'est une habitude avec les cours et par respect."

Oui, une sacrée habitude. Que parfois je m'embrouillais, comme quand je parle avec Hyacinte. Entre les cours où je commence à le tutoyer et quand on est ensemble à parler et que je le vouvoie. C'est vraiment pas facile d'être proche d'un prof, surtout de son prof.
Je regardais Liam sous tous les angles. La vingtaine, oui. Pas plus. Il ne faisait pas bien vieux. Même avec sa tenue digne des gens qui gaspillent l'argent comme ils le veulent. Il avait un truc. Je ne sais pas quoi mais il avait quelque chose qui changeait de bourrés de fric qui vous snobent parce que vous faites partit de la classe inférieure. Pourtant sur certaines choses nous sommes mieux qu'eux. Nous avons consciences de plus de choses.

"Je vou... Te donne la vingtaine. Ce qui en effet n'est pas bien plus que moi. J'en ai 17."

Son sourire était, comment dire... Bien plus que séduisant ! Mon coeur bondisait d'un coup. Qu'est ce qui m'arrive ? Je ne vais pas tomber amoureux quand même ?! Il a un charme très ravageur, certes. Mais je ne peux pas me permettre de retomber amoureux.
Je repris mes esprits quand il me demanda si je voulais aller manger dans un sushi bar.

"Je n'en ai jamais mangé. Je veux bien essayer. J'ai entendu dire que c'était spécial. Ça mérite une expérience."

Le poisson j'adooooore ça ! Qu'il soit cru, cuit, en sauce, nature ou en papillote. La chaire tendre et gouteuse de cet animal spécial, c'est mon péché mignon. ♥

Je cru faire une crise d'euphorie intérieure quand il accepta mon invitation. Mais j'ai gardé mon calme. Je devais garder mon calme. Je ne sais même pas pourquoi je me sentais aussi léger d'aller manger des sushis avec un inconnu... Un inconnu à moitié chat et un inconnu fort charmant et fort sympathique, il faut le reconnaître. ♥ Mais qu'est-ce que je pense là ?! Faut pas que je m'imagine avoir un rencard avec lui ! Non, non. Ce n'est qu'un déjeuner pour faire connaissance avec Trace. Rien de plus.
J'ai chassé toutes ces idées de ma tête puis ai déclaré à Trace:

"Si tu es d'accord, allons-y alors !"

Je ne pouvais m'empêcher de sourire, je fréquente rarement des personnes autres que les jumeaux et mon personnel. J'ai invité le jeune chat à me suivre jusqu'au sushi bar qui se trouvait au deuxième étage du centre commercial (heureusement qu'Alma avait déjà fait une colère pour qu'on y mange, sinon j'aurais pas su où aller).
On est rentré dans l'établissement décoré de manière épurée et très élégante et qui rappelle l'ambiance zen que tout le monde se fait du Japon traditionnel. J'ai entraîné Trace jusqu'à une des rares tables libres et une fois installés, le maître sushi qui était face à nous, nous salua et nous tendit les cartes. Je fit rapidement mon choix, puis je me suis tourné vers Trace dont les oreilles remuaient pendant qu'il prenait connaissances des différents menus proposés:

"Tu vas voir, c'est génial, il font les sushis sous tes yeux !"

Mes yeux à moi étaient posé sur Trace. Son côté félin m'intriguait vraiment. Je ne voulait pas spécialement savoir pourquoi est-ce qu'il a de tels attributs mais je mourrai d'envie d'y toucher, pour savoir si c'est plus doux qu'un vrai chat. Mais si je fais ça, de une, c'est malpoli surtout en public et de deux, étant donné qu'il est plus jeune que moi, je risque de passer pour un pédophile. Alors merci mais non merci !
Mais plus que de toucher ses oreilles et sa queue, j'avais simplement envie de faire sa connaissance, de devenir un peu plus proche de lui.

Je sentais son enthousiasme. Enfin une personne du monde extérieur qui se fiche totalement de mon physique ! Enfin je pense...

"Ou-oui, allons-y."

Il me tirait avec douceur pour aller au restaurant qui se situait à l'étage supérieur. C'était un restaurant relativement grand, la décoration me faisait penser aux maisons assez design qui gardent un esprit zen.
Le blondinet nous guidat à une table vide. Le restaurant avait l'air de bien marcher pour avoir autant de monde.
Liam avait ce qu'il allait prendre, je regardais encore. Je ne savais pas quoi prendre. Mes oreilles remuaient, il y avait tellement de choix de poisson. Entre le saumon, le thon, les crevettes, les oeufs de poissons et j'en passe. Le cuisinier commençait à préparer la commande de l'homme blond. Je fini par choisir un menu avec différents poissons.

"Je vais essayer de goûter. Je me demande quel goût ça a."

Je sentais que le regard de l'homme était posé sur moi. Ça me rendais un peu nerveux, ma queue remuait nerveusement. Je regardais le cuisinier faire les commandes pour essayer de ne pas y penser. Mais son regard était trop intense, ça me mettait un peu trop mal-à-l'aise. Je n'osais pas le regarder, c'était beaucoup trop génant.

J'ai arrêté d'observer Trace pour poser mon regard sur le maître sushi. Je devais le stresser à le fixer comme ça. Je me serais bien mis une baffe. C'est vachement déplacé de fixer les gens comme ça ! Liam qu'est-ce que tu fous bordel ?! Si tu agis comme ça, il va te détester, c'est ce que tu veux ?! Non, c'est pas ce que je veux ! Et pis je deviens schyzo à me parler à moi-même dans ma tête là ! J'ai quelqu'un à côté de moi alors autant lui parler à lui.

"Et vu ton âge, je suppose que t'es au lycée", ai-je fini par dire doucement. "Ca doit être génial d'être sur un campus avec plein d'autres élèves..."

Moi, je sais pas ce que c'est tout ça, la vie de lycéens, les cours, les profs, les copains. Mes parents m'ont toujours payé des tas de professeurs particuliers. J'étais tout le temps à la maison et les profs et les cours défilaient pendant toutes la journée et ils étaient tous très sévères avec moi. Je me souviens des coups de règles sur les doigts (c'était surtout au piano mais bon, mes doigts sont marqués à jamais...).
Le maître sushi fini par me remettre ma commande. Je bavais déjà devant le plateau où était disposés harmonieusement nigiri, maki et autre diversité de sushi, soigneusement préparé par des mains expertes. J'attendis qu'il remette son repas à Trace. Après tout, les sushi ça ne refroidi pas.

"Bon appétit !"

Je saisis ensuite avec mes baguettes un sushi au thon. Quand je l'ai mangé je n'ai pas pu me retenir, et j'ai lâché avec beaucoup de délicatesse:

"Putain qu'est-ce que c'est bon !"

Ce ne sont que du riz et du poisson mais, oh mon dieu, c'est tellement exquis. Qui peut résister à se goût si... Si... Si bon ! (J'ai énormément de vocabulaire culinaire hein ?).  Puis je me suis retourné vers Trace, histoire de savoir ce qu'il en pense.

Il fini par regarder le cuisinier. Je me sentais un peu mieux. Je stresse d'un rien mais alors là, c'est plus que d'habitude.  Je ne vais pas perdre le contrôle pour ça. Non mais je suis un peu stressé.
Il me demanda comment c'était au lycée. Je ne voulais pas vraiment dire comment c'était dans la Heroe's Sup, je ne le connais pas.

"Les autres élèves m'acceptent. Ils sont gentils. Ils sont assez spéciaux eux aussi, je les acceptes comme ils sont. Les professeurs sont très gentils avec nous. Bien évidemment ils faut être pareil avec sinon on s'en prend pleins. Puis je suis assez bon élève."

Je mangeais un sushi au saumon - mon poisson préféré -. Le poisson était vraiment exquis, le riz était un peu sucré mais il se mariait bien avec le saumon.
Liam en mangea un au thon et se lâcha avec grâce :

"Putain qu'est ce que c'est bon ! "

Je manquais de m'étouffer avec un morceau de riz, un rire sortit de ma gorge. Je n'aurais pas cru entendre ce mot sortir d'un fils de bonne famille.
Il me regardait, attendant de savoir ce que je pensais de cette spécialité japonaise.

"C'est délicieux. Je ne m'attendais pas à un goût aussi doux. J'adore."

Je sourais, mangeant les autres sur mon plateau - en ardoise, joliment décorée de bambou -. Un véritable plaisir pour le palais. Ma queue et mes oreilles remuaient tellement c'était bon.

Je fini mon plateau. C'était vraiment exquis. C'est frais, doux. Je fini mon plateau jusqu'au dernier grain de riz. J'en avais un peu sur les doigts, je les léchais mes doigts. Remuant les oreilles.
Liam me parlait de lui. Qu'il m'enviait de me faire pleins d'amis.

"Oh tu sais, je n'ai pas beaucoup d'amis. Je suis assez timide. Certains m'approchent pour se faire des amis. Je leurs parle et je m'ouvre petit à petit. Je n'ose pas approcher les autres."

Je pris la carte pour regarder les desserts. Je ne comprenais pas tout ce qu'il voulait dire. Je me sentais obligé de lui poser des questions.

"Tu n'as pas été au lycée toi ?"

Je le regardais. Un peu triste pour lui. Le lycée c'est dommage. Il a perdu tellement de choses. Il ne s'est pas épanoui autant que nous. Il n'aurait pas connu les fous rires, les fêtes arrosées, les cuites entres amis, les joies et les peines de l'amour adolescent. Ça me faisait presque de la peine pour lui. Mes oreilles se baissèrent. Je le regardais avec tristesse. Il y avait de quoi, le lycée c'est sûrement un des meilleurs moments de l'adolescence. On découvre des gens, des choses qu'on ignorait étant petit.

"Oh, je suis désolé pour tes amis... Je te plains. Ça me dois pas être facile tous les jours quand on vie en pensant à nos amis décédés..."

J'attaquais mon dessert quand il arriva. Tout bonnement dé-li-cieux ! Je le mangeais lentement pour le savourer. Mes attributs félins frétillaient de bonheur. Mon dieu, je crois que j'ai... Un orgasme gustatif ! Je n'avais jamais mangé ce que j'ai mangé ce midi. J'avais vraiment raté quelque chose.

"C'est trop bon ! Merci de m'avoir fait goûter ça. Je reviendrais, c'est sûr et certain. Le poisson était divin et le dessert exquis. Je me suis régalé."

J'arborais un grand sourire, les oreilles frémissantes. Il se remit à caresser mes oreilles. Un ronronnement sortit. J'adore les caresses aux oreilles.

"Comment ça je suis doux dans tous les sens du termes ? Mes oreilles sont si douces que ça ? Je suis habitué à les toucher donc je ne dois pas le sentir de la même façon."

Je le laissais caresser mes oreilles, souriant. Je suis maintenant habitué aux gens qui y touche. Dans les couloirs de la Heroe's Sup avec Kei, certains élèves curieux. Ça ne me dérange plus contrairement à avant, quand j'étais beaucoup plus sur mes gardes. Je le suis encore, moins qu'avant. J'ai repris goût au contact humain. Je me fais peu d'amis, ma foutue timidité finira par m'achever un jour ou l'autre. C'est sûr et certain. Je serais mort à cause de cette timidité qui me pourrie la vie ! J'aurais besoin d'amour ou de plus d'amis pour la surmonter. Ce qui est mission impossible.
Je poussa un petit soupir. J'avais cruellement besoin d'être entouré de personnes sur qui compter, avec qui rire, m'amuser, passer du bon temps, avoir des souvenirs. Partager des choses, des secrets. Bref, j'ai besoin de beaucoup de choses.

Trace me fit part de son enthousiasme quant au repas dont j'étais en train de payer la note. Hé ouais, la bouffe a le pouvoir de réunir tout le monde. Et au moins, je sais que cette idée de l'inviter à manger pour m'excuser n'était pas si mauvaise. Je cru fondre quand un ronronnement s'échappa de sa gorge alors que je m'étais remis à lui caresser les oreilles. C'est trop mignon ! Puis il me demanda ce que j'entendais par "doux dans tous les sens du terme".

«Ben doux au toucher dans le sens où c'est pas rigide et doux parce que t'es pas un bourrin, t'es super gentil.»

C'est vrai quoi, y a que lui qui est venu me relever et qui n'a pas pouffer bêtement quand Denver m'a fait tomber. Et puis, j'avais envie de le revoir. J'ai donc sorti le premier papier qui m'est tombé sous la main, en l'occurrence, un vieux ticket de caisse qui traînait dans ma besace et j'y ai noté avec le stylo que je me trimbale tout le temps mon numéro de portable ainsi que mon adresse. Puis je lui ai tendu avec un grand sourire.

«Si jamais tu as envie de sortir, que tu as besoin de quoi que ce soit, de conseils, de fric ou même si tu as juste envie de me faire chier, tu peux m'appeler gros matou.»

En parlant de faire chier, je me suis rappelé que j'avais un repas ce soir chez un des gros clients de mon père. Oh mon dieu... Je n'ai pas d'autres mots. Devoir faire le faux-cul pendant un dîner qui va durer trois plombes et où on va parler des choses les plus inintéressantes de mondes. Parce que très franchement, les cours de la bourse, je m'en fous royalement. Mais si j'y vais pas, je vais avoir mes parents sur le dos pendant six mois et ce sera encore plus insoutenable. Et puis il fallait encore que je me prépare (ce qui prend beaucoup de temps, ne le cachons pas), que je fasse la morale aux jumeaux, que je demande à Nicky (ma cuisinière) de préparer un plat que les jumeaux déteste pour une petite punitions et que j'appelle maman parce qu'elle me le demande depuis deux semaines mais que j'arrive jamais à la joindre.
Je me suis donc excusé auprès de Trace.

«J'ai encore pleins de trucs à faire cette après-midi et je suis bien à la bourre. Alors, si tu veux bien m'excuser il va falloir que j'y aille. Surtout prend soin de toi Trace et rappelle moi si t'as envie. Je réponds presque tout le temps.»

Je lui ai donc fait une bise très amicale avant de me retirer. J'espère qu'il me rappellera. Et qu'on puisse devenir amis aussi. J'aime bien être entouré et pourtant, je suis désespérément seul. Et puis s'il a besoin de moi, il est assuré que je serais là pour lui. Mon gentil matou ! ♥

Il m'expliqua pourquoi il disait que j'étais doux. Mon poil bah... C'est comme tous les chats qui se toilettent avec attention. Il avait raison, je n'étais pas mauvais avec les autres. Quand on subit les brimades des autres, on a tendance à vouloir être gentil à l'égard de n'importe qui. Sauf si on est rancunier et qu'on décide de se venger envers tout le monde. Mais moi je suis incapable de faire du mal envers ceux qui ne m'en font pas.

"Disons que j'ai vécu des choses que je ne veux pas faire aux autres, alors je reste gentil envers eux."

Il sortit un ticket de caisse de son sac, sur lequel il griffona son numéro et son adresse. Il me le donna, souriant. Il me disait que je pouvais le rappeler pour des conseils, sortir, ou même - je reprends les termes qu'il a employé - le faire chier.

"Je rappellerais avec plaisir. Je pourrais toujours t'inviter à venir quand je sortirais avec des amis ou pour quelques conseils. C'est promis."

Je souriais, je me ferais un nouvel ami et j'étais vraiment content. Ma queue remuait, traduisant mon euphorie. Je pris un papier dans mon sac pour lui donner mon numéro.

"Pardon de ne pas donner mon adresse, je ne la retiens jamais, je dois toujours la demander à ma colocataire."

Je ne sais pas pourquoi j'avais du mal à retenir une adresse. C'est bizarre quand même. C'est chez moi. Il me dit qu'il avait quelque chose à faire et qu'il ne pouvait pas rester plus longtemps. Ce que je trouvais dommage. Nous aurions pu parler un peu plus longtemps. Quoi que je devais réviser moi. Demain j'ai un contôle important et je ne peux pas me permettre une sale note.

"D'accord. Alors je te souhaite une bonne soiré. Et à bientôt."

Il me fit une bise amicale avant de partir, souriant. Je rangeais son papier dans mon sac après avoir enregistré son numéro. Je me leva et pris le chemin de sortie pour rentrer à la villa, tout sourire.

Fin du rp.