PART ONE : TU ES DIFFÉRENT
"Tu es le fils d'une putain et moi je ne suis pas ta mère". Incroyable mais vrai. Ma mère m'avait annoncé cette information d'un ton neutre, le soir de mon dixième anniversaire. Toute ma vie, j'étais douté que je n'appartenais pas vraiment à la famille O'Malley. Ma mère d'adoption et moi n'avions aucun trait physique ou psychologique en commun. Le néant. Mon frère ainé Chris et mon cadet Greg étaient totalement différent par rapport à moi, au niveau du caractère. Voulez-vous savoir pour quelles raisons cette conne m'avait annoncé cela ? J'avais dénoncé ces deux abrutis de fils après une bagarre. Elle ne supportait que je sois un fils modèle, sérieux, intelligent et calme. Tout l'opposé de ses deux singes incapables d'écrire une phrase sans faute d'orthographe et obliger de cogner tout ce qui se trouve entre leurs mains. Leur bagarre avait mal tourné. Étant un O'Malley, on m'avait rajouté dans le lot. Heureusement, mes professeurs me connaissaient bien et connaissaient mon caractère pacifique. Les deux autres gamins, fou de jaloux et de colère après avoir été puni, rapportèrent leur mésaventure à leur protectrice.

Nous étions tous réunis dans le salon. Comme à mon habitude, j'avais établi une certaine distance avec ma famille. Seul mon père, mon véritable géniteur, osait me complimenter pour mes bons résultats scolaires, ma bienveillance. Ce soir-là, le soir de mon anniversaire, une dispute éclata entre Madame O'Malley et moi-même. Je m'étais fermement défendu jusqu'à la phrase qui changea ma vie. A ce moment-là, j'eus l'impression qu'une flèche avait percé mon cœur. Mon regard se riva sur mon père. Le courage de m'expliquer la situation ne lui vint pas. Désemparé et seul, la fuite fut mon unique solution. Dans ma chambre, plongé dans l'obscurité la plus totale, ma tristesse et ma douleur lâchèrent mes larmes.

Le lendemain matin, mon père frappa à ma porte. Je refusais de le voir, de discuter avec lui. Ses justifications ne m'intéressaient pas. Seule la vérité m'importait, la vérité sur mes origines. Après de longues explications, le mystère qui entourait ma naissance s'effaça. Ma mère biologique avait été la maîtresse, durant des années, de mon paternel. Leur relation avait fini par être dévoilé aux yeux de tous. Mon père, par peur de perdre sa femme et ses deux fils, décida de l'abandonner en ignorant un détail : il l'avait engrossé. Neuf mois et une semaine s'écoulèrent. Une maladie incurable l'avait affaibli. Grâce à une volonté inébranlable et au prix de sa vie, elle me mit au monde. Les services sociaux se lancèrent à la recherche du père ou des proches de la défunte. Au bout d'une semaine, ils retrouvèrent la trace du Monsieur O'Malley qui vivait à New York alors que son amante avait perdu la vie dans une ville du Canada.

Jake O'Malley ne répugna pas de m'élever contrairement à sa femme qui ne me porta pas dans son cœur dès le jour où elle avait appris mon arrivée au sein de la famille O'Malley. Ce fut à contre-coeur qu'elle me vit grandir. L'amour pour son mari et ses fils était sa raison de rester dans le foyer. Dès l'instant où je sus cette histoire, je ne devins plus le même.

PART TWO : L'ATTRACTION DU MAL

La solitude, le dégoût de la vie et la tristesse faillirent m'anéantir, me détruire psychologiquement. Cependant, l'arrivée inespéré de Daemon McAfferty dans ma vie me redonna de l'espoir. Ce gars était parvenu à pénétrer dans ma vie comme par magie. Il se comporta comme un vrai frère avec moi. Malheureusement ce jeune homme de cinq ans mon aîné était un voyou. Plus qu'un voyou, un criminel qui avait développé un don extraordinaire. Au lieu d’œuvrer pour le bien et la justice, la facilité et le mal l'avaient séduit. Daemon m'avait fait connaître le véritable sens du mot "liberté". Quatre années passèrent en un coup de vent. On ne me connaissait plus comme le gentil petit Noah O'Malley. On me voyait désormais comme une menace. En quatre ans, j'avais effectué des vols, des braquages à main armé, travailler dans un marché noir. Ma vie était subitement devenue excitante. Le goût du risque devint une passion, le danger m'envoûtait tel une sublime femme. Cependant, un problème subsistait : moi. La vie que je menais ne semblait pas me convenir. Être mauvais n'était pas dans ma nature et, j'avais fini par le comprendre.

PART THREE : Il n'est jamais trop tard pour changer.