Jonathan est née dans une troupe de cirque qui faisait le tour de l'Amérique. Il était le fils d'un clown et d'une trapéziste. Le peu qu'il vécut comme un enfant normal, il le regrette amèrement maintenant, mais il était trop petit pour se rendre compte de cela à cette époque... À ces quatre ans, le directeur du cirque, qui, il faut dire, était avare de spectateurs, avait décidé que certains enfants iraient voir des scientifiques pour les modifier génétiquement, pour faire, d'après ces mots "faire une foire aux monstres". En même temps, c'était la tendance, il y a quinze ans. Faire des modifications génétiques sur qui le veux bien ou non. On ne demandait pas l'avis des gens, des fois. Lui et ses copains furent emmenés dans un endroit blanc, pas très rassurant, qui sentait pas bon, comme dans tous les endroits désinfecté. Il n'a jamais su comme cela s'était passé, vu qu'on l'avait endormis. Il ne se souvent que du moment où il s'est réveillé, et qu'il avait regardé son corps, qui n'était plus du tout le même qu'avant. Des cheveux blancs, des plaques d'écailles sur sa peau, une langue fendue, des sens devenus moindres. Bref', il était devenu à moitié serpent dès suite au bidouillage de son ADN. Il ne savait pas ce qu'il lui était arrivé, mais ce qui l'attendait maintenant était bien pire...

Quand on l'autorisa enfin à rentrer chez lui, après une longue période d'observation, il revit ses amis, qui eux aussi avaient changé, certains physiquement, d'autres, non. Jusqu'à ses sept ans, on l'exposait dans une cage, avec une pancarte disant qu'il était le résultat de l'accouplement d'un serpent et d'une humaine, et qu'il était très dangereux si on avait l'idée de le déranger pendant sa méditation. Il en voyait, des gens. Tout le temps, à n'importe quelle heure de la journée, les mères disaient à leurs enfants qui s'ils n'étaient pas sages, ils finiraient dans sa cage, à se faire gober comme de vulgaires souris. Des fois, quand des gens voyaient sa langue, ils étaient prêt à s'évanouir, vert de peur. Il n'en prenait pas plaisir, car être vu comme un monstre est assez humiliant. Surtout quand on vous jette des trucs à la figure, comme des cailloux, lancé par des méchants enfants. Alors, donc, à ses sept ans, il décida de partir de là. Faire un trait sur cette vie atroce que lui avait fait avoir le directeur du cirque. Il s'échappa du cirque, laissant juste une lettre pour son père et sa mère, même s'il ne savait pas trop écrire correctement, faute de ne pas lui avoir appris.

À ce moment-là, ils n'étaient pas trop loin des quartiers chics des gens plutôt riches. Il n'avait pas d'argent, plus de famille, il n'avait plus rien. Il vivait en volant quelques fruits sur les marchés, ne pouvant rien faire d'autre. Ce fut le cas pendant un an. C'est d'ailleurs comme ça qu'il rencontra, celle qui fut sa nouvelle famille. Sa nouvelle maman. Son nouveau chez soi. Il était en train de courir, les bras chargés de larcins, le vendeur lui collant au train, quand il se cogna contre une grand-mère. Enfin, elle n'était pas si vieille que ça, mais elle était quand même âgée (genre, dans les 38 ans). Elle lui avait sourit, et avait fait comme si c'était son fils, lui faisant la morale comme quoi, s'il voulait quelque chose, il suffisait de demander. Elle avait payé ce qu'il avait volé, et l'avait emmené chez elle. Au début, il ne parlait pas, se contentant juste de la regarder, en se demandant ce qui s'était passé dans sa tête pour qu'elle décide de l'aider. Puis au bout d'un certain temps, il se décida à parler, lui raconter ce qu'il faisait avant. Sa vie infernale qu'il avait eue. Elle l'écoutait parler attentivement, comme si à chaque mot qu'il disait, il aurait pu se briser en mille morceaux. Ç'aurait surement été le cas...

N'ayant pas eu d'autres prénoms que "le monstre" durant son enfance, et pour le peu qu'il en ait eu un, il ne s'en souvenait pas, elle le nomma Jonathan, et lui donna son nom de famille. Elle lui fit apprendre ce qu'il ne savait pas. Lui donna une éducation, de l'amour et de l'attention, ce qu'il n'avait jamais eu. On peut dire que cela le changea du tout au tout. Il était devenu un peu moins renfermé, plus mignon, plus gentil. Il apprit à connaitre les gens, mais il restait toujours dans les jupes de sa "mère". Un coup d'oeil furtif, et hop, on se cache. Pour un enfant de dix ans, c'était assez étonnant, mais quand on connaît son passé, il est facile de comprendre pourquoi il est timide et méfiant envers les autres. Il n'avait pas d'amis, étant très discret, surtout que son apparence, bien qu'elle n'était pas monstrueuse, repoussait les gens. Les humains ne veulent pas de personnes différentes et ils les rejettent, c'est toujours comme ça. Sa "maman" avait décidé qu'il était temps qu'il aille à l'école, pour apprendre plein de choses et de se faire des amis. Après tout, à douze ans, il est grand temps d'entrer au collège... Durant ces quatre années, on lui en faisait voir des vertes et des pas mûres pour sa différence, mais il y avait quand même des gens sympathiques qui le défendaient. Il n'était pas méchant, parlait peut. Sa peur des autres était totalement naturelle depuis très longtemps... Bref, mais on ne l'embêtait pas que pour ça. Il était le premier de la classe, et on l'avait homologué comme l'intello de service.

On ne comprendra jamais pourquoi c'est une honte d'être intelligent à cette époque, m'enfin. Il ne s'occupait pas de l'avis des autres, vivant dans sa petite bulle le plus possible, pour éviter de déprimer et devenir un cafard. La dame était toujours gentille avec lui, alors il n'avait besoin de rien d'autre. Serte, c'est une pensée bien puérile, sachant qu'elle ne sera pas là éternellement, mais il a toujours été différent, alors ce n'était pas maintenant qu'il allait se mettre à penser comme les autres. Quand il eut remporté avec brio son brevet des collèges, il décida de continuer ses études en bac S, pour en savoir plus sur la biologie et les sciences humaines, pour étudier de plus près son ADN modifiée, la choisissant comme sujet d'étude pour l'oral de fin d'année. Enfin bon, il ne valait pas mieux que les scientifiques qui lui avaient infligé cela. Ces trois ans ne furent pas les meilleurs, mais pas les pires non plus, de sa vie. La seule chose qui le tracassait, c'est qu'il ne pourrait pas être traité comme un salarié normal, et que les préjugés étaient très lourds à porter. Enfin, quand il entendit parler d'une école pour former les super héros, il n'hésita pas, lui qui est si incertain d'habitude, à s'inscrire. S'il ne pouvait pas être comme tout le monde, autant aider les gens en étant un héros.

Durant ça première année, il eut la bonne surprise que personne ne le traite de monstre ou autre banalités de ce genre qu'on lui sortait toujours quand on le voyait. En même temps... Si chaque personne faisait ça face à un "mutant", surtout à héros sup, elles en auraient pour longtemps. L'année passa plutôt rapidement, et sans encombres. Son surnom de super était tout trouvé, et ses armes et gadgets qu'il comptait avoir s'accordaient parfaitement à son désir de ne frapper personne. Après tout, ça n'était pas son élément, le corps-à-corps. Les serpents sont toujours imprévisibles, et frappent quand on s'y attend le moins. Enfin bon, il passa en deuxième année, même si se faire un nom n'est pas très aisé.