Si l’on devait résumer l’histoire de Loïc par de simples mots, on aurait ce résultat-là :
Orphelinat - Guerre - Mort - Résurrection - Malédiction - Ennuie éternelle
Point.
Mais en détail sa vie serait divisée en trois grandes périodes :
L’Orphelinat Sa période passée dans un orphelinat italien situé près de la mer Adriatique fut la plus ennuyante et monotone que l’on pouvait imaginer à cette époque. Pourtant, elle en fut la plus calme dans la longue vie de Loïc malgré les nombreuses tentatives d’endoctrinement à la religion catholique.
Bambin, il fut inscrit ici depuis le 6 janvier 1918 le jour du Seigneur, on lui a donné un prénom, un nom, une identité propre aux orphelins italiens depuis les guerres napoléoniennes. Angelotti,
ange potelé tombé du ciel à cause des horreurs de la guerre, si ce n’était pas déjà perturbant de devoir vivre avec des
cinglés pratiquants… Heureusement, le jeune garçon de l’époque ne connut pas la guerre pendant toute son enfance omis les conséquences. On pouvait dire qu’il avait eu une enfance plutôt passable malgré le manque grandissant d’un amour parental -comme la majorité des enfants de l’époque- et lui permit de murir assez rapidement pour prendre en compte la dure réalité de cette société quand il fut contraint de quitter l’orphelinat vers ses quinze ans.
La 2ème guerre mondiale : La guerre italo-grecque Loïc a maintenant 22 ans quand il dû de nouveau prendre ses responsabilités après la convocation militaire à participer à un conflit entre l’Italie fasciste et la Grèce en Octobre 1940. Oui, il y a eu une grande ellipse de sept ans mais pour être honnête, c’est un passage très flou et effacé de la mémoire de Loïc par manque d’intérêt. De toute façon se sont des souvenirs de l’ancien moi du jeune homme, aucune utilité. Bref, Loïc devient donc un simple soldat dans l’armée italienne, inexpérimenté mais avec l’espoir de sortir d’une vie devenue trop passive à son goût et il en fût complètement dérouté.
Dans vos livres d’histoire ou même sur Internet, on vous racontera que la division « Julia » pendant la première offensive italienne fut complètement détruite et c’est…ridiculement vrai. Une division faite pour des vrais bleus par des supérieurs vraiment mal organisés, une division martyre qui ne pouvait qu’être éliminée. On pouvait toujours nier cette vérité et affirmer que ce n’était qu’un simple malentendu stratégique, l’erreur est humaine, mais Loïc était le témoin fantôme de ce massacre puisqu’il en faisait partie.
Sa division se trouvait en Epire, une région montagneuse Grecque, plus précisément près d’un des nombreux lacs qui y régnaient. Lui et ses partenaires étaient complètement frigorifiés par le climat hivernal qui y régnait tranchant brutalement avec le climat méditerranéen dont ils avaient l’habitude, et attendaient bêtement -il fallait l’avouer- les ordres de leurs supérieurs qui ne vinrent jamais d’ailleurs. La nuit était largement entamée quand ils furent pris en embuscade par des troupes ennemies et les coups de feu ne tardèrent pas à se faire entendre. Tout se passait en vitesse accélérée : ses camarades qui tombaient les uns après les autres, les soldats grecs aussi mais beaucoup moins rapidement puis se fut son tour. Il se fit surprendre par derrière alors qu’il tentait de changer d’emplacement et dans la seconde qui suivit un crac sonore au niveau de ses cervicales et une intense douleur alertèrent ses sens avant que sa conscience ne sombre dans les ténèbres.
La naissance d’un monstre Jusqu’ici l’histoire contée appartenait à un simple humain, faible, effacé et ignorant complétement certaines vérités de ce bas-monde. Un cloporte dont l’âme fut complètement souillée par une entité maléfique dont il n’eut pas conscience immédiatement mais qui lui avait permis de survivre. Le lendemain de l’attaque, il s’était réveillé l’air groggy et complètement vidé de son énergie qui le mirent KO pendant quelques jours. Le jeune homme se sentait complètement différent, il le savait, il se sentait plus réceptif aux êtres vivants qui l’entouraient, plus…attractif, plus envoûté.
Pendant six longs mois Loïc n’avait plus remis les pieds sur le sol fasciste, caché en Suisse en prenant de fausses identités et toujours troublé par ce trou qui semblait creuser au fond de lui chaque jour mais qui semblait s’atténuer quand il s’approchait de plusieurs personnes avant de reprendre de plus bel quand il s’isolait. Sans explications, le jeune homme se transforma en milieu de nuit près d’une simple conquête, tellement la douleur au fond de lui était intense. Conséquence de cette première nuit : un cadavre gelé dans son lit sans n’avoir subi aucunes formes d’agression et aucun signe de douleur intérieur tout en gardant une certaine forme de stupéfaction totale avec un soupçon d’admiration sur ses propres compétences nouvellement acquises. Et ce n’était là que le commencement…
Malédiction transmise par une autre harpie maudite également voilà ce qu’avait conclu Loïc après un certain temps d’adaptation, ça le dégoûtait mais en même temps ça le fascinait car après toutes ces années où il dû se rabaisser et se faire contrôler comme un simple pion par les personnes toujours placées plus haut que lui hiérarchiquement la tendance s’était inversée. Il avait une sorte de contrôle sur la vie des proies qu’il traquait pratiquement chaque nuit. Tuer ou épargner, bien que la dernière option soit assez difficile à réaliser par manque de maîtrise. Cette lubie s’est transformée rapidement en jeu, certainement la folie qui lui avait souillé son âme depuis longtemps…