Héhé. Quand le Psy s'en mêle ! {PV Cass(oulait)

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La journée touchait à sa fin. Mes consultations étaient finies pour aujourd'hui. Il étaient enfin temps de partir. La journée avait été assez calme : pas trop de professeurs et des élèves avec une réelle pathologie. De plus, la plupart des professeurs venues n'étaient là que pour me donner des remerciements (que c'est gratifiant !).

Je rangeais tranquillement mon sac, pour me préparer à partir. Ne surtout rien oublier, ce serait embêtant de devoir revenir pour une bêtise. Comme des clefs.

« Clefs, check ! Thermostat, check. Mmmmh. Portefeuille. Vaut mieux pas le laisser là. » car, même si c'est une école apprenties héros, ça ne reste qu'une école. Et dans une école, il y a parfois des voleurs.En général, pour sortir, je prends une autre apparence. Je pensais que c'était préférable. Et puis, ça pouvait être sympa d'être quelqu'un drôle, le temps d'une soirée. Je me fis rajeunir. Après tout, le soleil se couche, il est 17h00, les élèves sont surtout impatients de rentrer. D'en finir avec leur cours. D'ailleurs, ils me parlent souvent du cours de Moralité Héroïque, ou je sais plus quoi. Un truc bien casse-pieds, paraît-il. 'fin, bref ! J'étais jeune (encore plus que maintenant), blond et farceur. Le problème, c'est que juste derrière ma porte, il y avait... un démon. Du moins, il en avait la tête. Visage grisâtre, petites cornes, yeux jeunes. En fait, il était plutôt mignon dans son genre. Je fus tout de même surpris.

« Ben! » dis-je avec des yeux tout rond. Mon sac à bandouillère m'étranglait presque. Il était de couleurs brunes, et collait assez bien avec mes vêtements ''NY City'', blanc, rouge et bleu. Mes convers étaient, quant à elles, juste bleue. « Bah, t'es qui toi ? C'est pour quoi? » On entendait dans ma voix que j'étais vraiment étonné.

« Bon, vous allez arrêter de prendre vos rêves pour des réalités et vous mettre ça dans le crâne : j'irais pas. J'suis pas dingue, et je vois pas ce que j'irais faire chez un psy, merci, au revoir. »

Putain. Ça allait faire dix minutes que le prof' d'accessoirisme le harcelait à propos du psychologue scolaire. Sois-disant que ce gars faisait des miracles. Qu'il devait absolument y aller. Remarque, ce prof' là était bien l'un des seuls à encore tenter d'aider le cas désespéré qu'était Cassiel, même si les méthodes qu'il employait étaient sans conteste pourries. Un psy. Et puis quoi encore ?

« ... Très bien, Monsieur Nisselovich. Nous allons procéder d'une autre façon. Vous savez ce que c'est ? »

Il venait de sortir une feuille où se trouvait un tableau dans les cases duquel étaient griffonnés quelques phrases de plusieurs écritures différentes. Cassiel haussa les épaules.

« Ceci est la liste des plaintes et remarques négatives qu'ont fait vos enseignants à votre sujet. Comme vous pouvez le constater, il ne reste plus qu'une case de libre. Je pourrais choisir de remplir cette case. Ce qui pour vous signifierait un passage au conseil disciplinaire, et qui causerait sans aucun doute votre renvoi de l'école. J'imagine que vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous voulez que j'oublie par inadvertance de signaler ici que cet après-midi, vous avez jugé drôle d'user de votre don pour me dessiner une moustache au marqueur indélébile. »

Merde. Excédé, le garçon poussa un profond soupir tout en levant les yeux au ciel.

« Ok, ok, j'y vais, j'y cours, j'y vole... »

Ce disant, il se leva et marcha vers la porte d'un pas traînant. Avant de ressortir, il se tourna vers le prof' et, en désignant la moustache qu'il lui avait dessiné, lança :

« Vous devriez la garder, c'est sans doute votre seule chance de pécho la prof de sport... Elle les aime virils. »

Fier de sa vanne, il sortit et entreprit de se rendre au bureau de ce psychologue. Ce qui s'avéra être une tâche ardue. Cette école était vraiment un putain de labyrinthe. Quand enfin il y arriva, il était dix-sept heures passées et le bureau était probablement fermé... À peine avait-il eut le temps de formuler cette pensée qu'un gars blond de son âge environ sortait en trombe du bureau. Après l'avoir regardé quelques secondes comme une poule qui aurait trouvé un couteau, l'adolescent lui demanda :

« Bah, t'es qui toi ? C'est pour quoi? »

Après lui avoir lancé le regard le plus blasé de son répertoire, Cassiel répliqua :

« Je suis le Père-Noël et c'est pour me faire opérer des ovaires... Il est encore là, le Dr. McCor...truc ? »

cadetblue

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« Je suis le Père-Noël et je viens me faire opérer des ovaires... » Je me mis à le regarder avec un sourire. « - Haha ! Et moi, j'suis le Kangourou de Pâque ! J'dois apporter un panier à mère-grand.
- Il est encore là, le Dr. McCor...truc ?
T'veux dire McCornick ? » J'eus un rictus, légèrement malsain. Et avec ma voix la plus mielleuse, dis « Mmmh. C'est bêêête. Tu viens de le rater. Je venais fermer la porte, après tout, c'est l'une de punition, ici. De fermer les portes, j'veux dire. » Je le dévisagea poliment (Sisi ! J'vous assure ! Il existe une version polie de cet acte!) « À en juger par ton allure et ta connerie profonde, tu dois être Nisselovich ? Les profs n'arrêtent pas de parler de toi. » Oups. « Du moins, c'est ce que m'a raconté le psy. » Je penchai la tête sur le coté, avec un sourire charmeur. Après tout, on sait jamais. Ça peut être utile.

« Au fait ? T'es là pour quoi, toi ? » Niveau discrétion : JOLIE ! Il y a franchement moyen de faire plus con ? Bref. Maintenant, une excuse pour être NON SEULEMENT ici, mais aussi en retenu. Et puis zut ! Trouveras bien au moment qu'il faut.

Bon, bon. Il a l'air de vouloir partir. C'est le moment de le questionner ! Et d'avoir une idée encore plus débile !

« Dit ! Allons le rechercher ensemble ! J'suis sûr qu'il est pas loin (Et vraiment pas loin !) » Je l'attrapa par la manche, et le traîna de couloir en couloir. Ce soir, mec, c'est toi qui va me détendre !

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Après avoir observé ses mimiques pendant une trentaine de secondes, Cassiel en vint à la conclusion que ce type était légèrement flippant. Le genre de mec qui a de bonnes raisons d'aller chez un psy.

« À en juger par ton allure et ta connerie profonde, tu dois être Nisselovich ? Les profs n'arrêtent pas de parler de toi... Du moins, c'est ce que m'a raconté le psy. »

« Parce qu'en plus il s'occupe aussi des ragots de l'école ? Il a l'air génial, ce mec, dis-moi. »

Bien entendu, c'était ironique. Un psy qui fait des commérages. Soit la Heroe's Sup était en sérieux déficit budgétaire et avait embauché le premier clodo qui était passé devant l'école, soit Cassiel n'avait définitivement rien compris au monde nébuleux de la psychanalyse. Et de toute façon il s'en foutait. Il allait gentiment repartir, en laissant cet espèce de psychopathe blondinet seul avec ses sourires flippants, et ses probables amis imaginaires.

« Bon, mec, euh... C'était super de discuter avec toi dans cette salle d'attente, mais je crois que le destin va nous séparer maintenant. S... »

« Au fait ? T'es là pour quoi, toi ? »

Pour la deuxième fois en moins d'une heure, un "merde ! " désespéré retentit en son fort intérieur.

« Je suis là de mon plein gré. Pourquoi, j'ai l'air de m'être fait forcer à venir ici par un prof à moitié barge qui a des délires new-age étranges ? Parce que c'est pas le cas du tout. Vive les psys, les psys c'est cool. »

Une manière plus ou moins sympathique de dire sans aucun tact qu'il n'avait pas envie d'être là et que maintenant, il aurait bien voulu repartir. C'était sans compter cet énergumène folldingue en Converses qui lui attrapa la manche et commença à le traîner dans le couloir.

« Dis ! Allons le rechercher ensemble ! J'suis sûr qu'il est pas loin. »

Cassiel tenta en vain de l'arrêter mais il n'y avait rien à faire : ce gars là était déterminé à l'emmener dieu sait où et ça n'était pas la force de crevette du Russe qui allait l'en empêcher. De plus, dans son état de stress, il n'arriverait jamais à contrôler son don. Voilà qui était fâcheux. Rassemblant un maximum de volonté et d'énergie, il se planta sur ses pieds et obligea l'autre à s'arrêter.

« Bon, va falloir mettre les choses au clair. Je sais même pas qui tu es ni où tu m'emmènes, et me faire violer dans des chiottes sordides par un fétichiste déjanté n'est absolument pas inscrit à mon programme. Alors t'es gentil, tu me lâches, et on en reste là, d'accord ? »

D'un geste sec, il dégagea son poignet et entreprit de repartir... Pour se rendre compte que ce garçon l'avait totalement perdu dans les couloirs de l'académie. Pourquoi avait-il un si mauvais sens de l'orientation ?

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« Hé hé hé. Des toilettes sordides ? Franchement ? Naan. C'est pas mon genre. Je préfère quand la personne accepte de son plein gré. » J'avais à présent un sourire jusqu'au front. Il était temps de s'amuser.

Le gamin avait l'air perdu. Ah. Comme c'était drôle. Entre temps, je changea une partie de mon physique. « Un problème ? » Mon sourire montrait à présent toute mes dents. Spécialement blanche et légèrement pointue. Pour l'effrayer un coup. « Le petit russe est perdu ?! Oh. My. » Je m'approcha de lui, et plaça mes yeux face aux siens « Ne fait l'étonner. Tu as un accent adorable. » Je fis changer mes yeux de couleurs, ils passèrent du bleu au rouge, le temps d'une seconde. Puis je recula vivement. J'haussai les épaules. « Bon, ben maintenant... t'as pas le choix. T'es perdu. Tu as deux options : resté ici jusqu'au levé du soleil ou m'accompagner. Si tu choisis la première, fais gaffe : le soleil est déjà bien couché. La plupart des profs, voir tous, sont déjà partis. Alors, tu pourrais bien resté tout seul avec le mystérieux fantôme. Il va bientôt faire TRES noir... » J'eus un rire sinistre. Comment pouvait-on ne pas rire de la sorte ? Surtout quand la situation est appropriée. Je regardai le gamin pétrifié. Serait-il possible... qu'il ait peur du noir ? Ooooh. Je sens que je vais bien rire. Moi, j'ai peur d'une pièce de ténèbres, pas la nuit ! Alors, moi. Et puis, je connais les lieux par cœur. C'est très utile. « Bon, bon. On dirait que le courageux démon préfère resté seul. Alors sur-ce. Salut ! Et trouve bien le psy'! »

Et je me mis à courir dans la direction opposé à la sortie. Direction, les sous-sols ! Quoique. Faudra voir. Je courrais, et me retournais voir si il me suivait. Avec de la chance, il serait devant moi...

Quand le blondinet commença à faire des choses vraiment bizarre, Cassiel se dit qu'il allait réellement se faire violer par ce dangereux désaxé avant d'être découpé à la hache et stocké dans l'un de ces casiers impossibles à ouvrir des vestiaires. Ses dents... Il avala difficilement sa salive. Il n'y avait bien que lui pour se foutre dans une merde pareille.

« Le petit russe est perdu ?! Oh. My. Ne fait pas l'étonné. Tu as un accent adorable. »

Les yeux du garçon virèrent alors au rouge vif, et Cassiel songea vaguement à partir en hurlant, avant de se souvenir de quelque-chose.

« Мудак... Русские также имеет большие зубы и красные глаза. *»

Il ne remarqua pas vraiment qu'il avait parlé en russe, et il s'en foutait de toute façon. Il fit à son tour un grand sourire à l'autre, dévoilant ses dents taillées en pointes. Mais l'autre n'eut pas l'air d'être déstabilisé outre mesure. Au contraire, il poursuivit :

« Bon, ben maintenant... t'as pas le choix. T'es perdu. Tu as deux options : resté ici jusqu'au levé du soleil ou m'accompagner. Si tu choisis la première, fais gaffe : le soleil est déjà bien couché. La plupart des profs, voir tous, sont déjà partis. Alors, tu pourrais bien resté tout seul avec le mystérieux fantôme. Il va bientôt faire TRES noir... »

Ces dernières paroles eurent l'effet de figer Cassiel. Passer la nuit à l'école. Dans le noir complet. Tout seul. Perdu. Il ne répondit pas, ayant totalement perdu ses moyens. Le désaxé ou les ténèbres... Mais quel choix de merde !

« Bon, bon. On dirait que le courageux démon préfère resté seul. Alors sur-ce. Salut ! Et trouve bien le psy'! »

Il commença à courir, vers ce qui devait être une sortie à ce labyrinthe administratif. Chez Cassiel, ce fut l'instinct de survie qui parla :

« Eh, pas si vite ! »

Sans même avoir à y songer, il activa son pouvoir, et le temps se figea. Le blondinet-maléfique se retrouvait stoppé net dans sa course, la tête tournée vers Mefodiy.

« Fais attention, quand on ne regarde pas où on va... On a tendance à tomber. »

Ce disant, il s'approcha du garçon, mais avant de l'avoir atteint il sentit un objet heurter le sol. Se penchant, il ramassa... Son marqueur. Voilà qui lui donnait une très bonne idée. Quel tatouage ferait donc plaisir à ce mec ? Pas une moustache. Il avait beaucoup trop dépassé les bornes pour se voir orné de la marque d'honneur que représentait la moustache. À la place... Cassiel dégagea les quelques mèches qui cachaient le visage du garçon, et lui dessina une magnifique bite sur le front. Il s'en rendrait bien compte à un moment où à un autre. Juste avant que son pouvoir ne cesse de faire effet, il s'assit devant le garçon, la jambe tendue à l'endroit même où allait se poser son pied. Le temps n'avait plus qu'à reprendre son cours...

Spoiler:

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« Eh, pas si vite ! » Ce fut tout ce que j'entendis avant de m'éclater sur le sol. Comme un abruti, je me mis à rire. Après. Ne venait-il pas de me montrer son pouvoir ? « Мудак... Ваша власть. Телепортация ?* »Et je posa ma main sur mon front, tout en frottant. C'était réflexe que j'avais. Je regardai à présent ma main. J'avais sentis comme une matière étrange sur mon front. Elle était à présent toute noire. Mon rire doubla de volume. Ce n'était forcément pas de la téléportation.

« Ох. Понимаю. Так... Что вы ?* » dis-je me relevant. « Qu'est-ce que tu es ? ». Mon grand sourire de diablotin avait déjà fait à plus d'un. Je me retourna et me dirigea vers les toilettes. Il valait mieux effacer rapidement ce truc... même si mon pouvoir pouvait le faire tout seul. Ne pas tout montrer, c'est un art. C'est une clef.

On se retrouva rapidement dans les toilettes. J'eus un sourire, en repensant à ce qu'il m'avait dit. La marque ne voulait pas partir. Je n'allais tout de même pas rester avec une trace de pénis sur front ? Je mis de l'eau une dernière fois, tout en usant de mon don. Certes. Il n'y avait trace d'encre sur le lavabo, mais qui irait le remarqué.

Je regardais à présent dans le miroir. On pouvait le voir, dans le fond. Si il avait eu un autre guide, dans l'imédiat, c'est lui que le Diablotin aurait suivit. « Démon ? As-tu si peur du noir ? ». Et je sortis à toute vitesse du la pièce, tout en éteignant la lumière. Ca se passa assez rapidement. Je ferma la porte de l’extérieur, et changea de forme, pour prendre celle d'un petit égyptien. Les cheveux noirs, et yeux caramel. J'étais à croquer. Je fis en sorte de n'avoir que 2 ans de moins que lui. Ha. Si seulement il savait. Après, je le libéra. « Qu'est-ce que tu fais enfermé dans les chiottes ? » dis-je, avec mon air le plus innocent et étonné que j'avais. Ah, qu'il était bon d'être un comédien.

Spoiler:

« Мудак... Ваша власть. Телепортация ? »

Cassiel éclata de rire. De la téléportation ? Oui, ça y ressemblait, mais il y avait tout de même quelques avantages que celle-ci n'offrait pas, tels que... Il vit l'autre passer la main sur son front. Voilà. Précisément ce genre d'avantages.

« Qu'est-ce que tu es ? »

Très sympathique, comme question.

« On t'a jamais appris la politesse, le blond ? Si tu veux vraiment tout savoir, je suis le gars qui t'as dessiné une bite sur le front. »

Il se dirigea jusqu'aux toilettes, et Cassiel lui emboîta le pas. Mieux valait garder un oeil sur ce type. De plus, il ne tenait absolument pas à rester seul dans ce couloir sombre en l'attendant. Il se plaça juste derrière lui et le regarda actionner le robinet, un sourire amusé sur les lèvres. Ce gars ne se doutait pas encore que cette encre était un véritable calvaire à effacer. Il faudrait plus que quelques gouttes d'... Il avait parlé trop vite. En quinze secondes à peine, il ne resta plus rien de son chef d'oeuvre du body-art. Voilà qui n'était pas normal. Pas normal du tout.

« Démon ? As-tu si peur du noir ? »

Il eut à peine le temps de le voir sortir en trombe de la pièce, et soudain la lumière s'éteint. Cassiel poussa un petit cri suraigu d'une virilité saisissante et se mit à chercher frénétiquement l'interrupteur. Interrupteur qui apparemment se trouvait à l'extérieur. Bordel. Bon. L'essentiel était de rester calme. Inspirer, expirer, recommencer. L'obscurité n'était pas si effrayante. Ni même le bruit de ces gouttes d'humidité qui s'écrasaient en résonnant sur le carrelage, ou encore ces petits cliquetis métalliques d'origine inconnue, et... Merde. Cassiel commença à s'acharner sur la porte, qui était définitivement bloquée. Il avait gardé son calme une dizaine de secondes au moins, ce qui était largement au dessus de son quota.

« Putain de bordel de merde mais TU VAS ME LAISSER SORTIR OUI ? »

Après s'être acharné une vingtaine de secondes sur la porte, il la vit s'ouvrir brusquement. Il s'apprêtait à bondir sur la personne en face de lui, avant de se rendre compte que ça n'était absolument pas celui qu'il cherchait, mais plutôt un gamin au teint mât, qui devait avoir douze ou treize ans.

« Qu'est-ce que tu fais enfermé dans les chiottes ? »

Soupir.

« Une promenade de santé, ça ne se voit pas ? Dis... »

Il s'arrêta. Un gamin de douze ou treize ans. Dans l'académie. Voilà qui n'était pas très naturel. Et ce gars. Ses yeux qui devenaient rouges, ses dents qui se faisaient pointues, le marqueur indélébile qui partait à l'eau. Cassiel fut agréablement surpris par la logique dont il venait de faire preuve, lui dont l'esprit était réputé pour être plutôt lent et peu réactif. Ainsi donc, ce sauveur inespéré n'en était probablement pas un. Mais il choisit de ne rien laisser paraître, pour voir ce qu'il lui réservait. À croire qu'il avait fini par se prendre au jeu.

« T'aurais pas vu un blondinet à tête de psychopathe sapé comme un hipster passer par ici ? J'ai rendez vous avec lui pour lui faire bouffer ses dents. »

Ce disant, il refit le coup du sourire de hyène, qu'il commençait à vraiment apprécier.

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Je lui rendis son sourire. « Ну, вы знаете ?* ». Je me mis à rire, après tout, je mordais pas. Pas encore. Je repris la forme du jeune blond. Après tout, je n'avais pas grand chose à cacher. « Tu sais. Ça peut être très drôle, ce pouvoir. Pour pouvoir faire des blagues. Et oui. Je suis bien un change-forme. Et toi ? ». Je fis un sourire éclatant. « Je peux être ce jeune égyptien. Ou bien toi » dis-je en prenant sa forme, bien qu'un détail évident manquait : les cornes. Après tout, je peux recopier bien des choses, pas ce genre de trucs. Quoique. Je n'ai jamais essayé. « Et oui. J'ai quelques problème avec mon don » Je me mis à pouffer de rire. C'était tordant. « Pas d'cornes, pas trop vieux, ni trop jeune ! Sinon, j'crois bien que c'est illimité ! » Bien entendu, je mentais. Je m'étais déjà fait passé pour un vieux mendiant dans la rue. Et je repris forme Blondinet. Oui, oui. Ça devient une de mes formes officielles. Avec L’Égyptien.

Je me retourna vers la fenêtre, qui affichait maintenant nuit noire. C'était la nouvelle lune, peu de lumière pénétrait dans ce couloir qui faisait face à un terrain de sport. « Parmi toute les peurs possibles et imaginables, pourquoi celle du noir ? » J'écoutais sa réponse avec un sourire. Idiot. Comment veux-tu être aidé si tu ne parle pas ? « Au fait. C'est quel prof à noix qui t'as envoyé chez le psy ? » Celle-là était plus pour moi. Que j'aille le remercier. Après tout, je crois que jamais je ne me suis autant amusé, en à peine... Une heure trente. Il était à présent 18h37. Héhé. Le temps passe vite quand on s'amuse.

On marchait à présent dans les couloirs, à ma recherche. « Le couloir du rez-de-chaussé, c'est fait. Tu veux aller voir dans le labo de chimie pour le psy ? Ou toute autre raison... » Si il faisait une connerie, je veillerais à ce qu'elle ne cause pas trop de dommage. Et de préférences, éviter celle qui sont irréversible. Ensuite. Je verrais bien ce qu'il fait. Comment il fait. C'est toujours un moyen pour comprendre qu'est-ce qu'il se passe dans sa tête.

On arriva finalement dans le local. J'ignore ce que l'autre avait en tête. Je pus ouvrir grâce à mes clefs. J'avais toute les clefs au cas où il y aurait un problème. Et puis, c'était utile pour ce genre de question. Bon, maintenant, mensonge. « C'est bien pratique d'avoir des prof's qui laissent traîner leurs clefs... »

On entra à l'intérieur. Bien, bien, Mister Trap* quel est ton plan ? Un détail qui m'avait échappé me revînt en mémoire. « Hé. Tu connais mon pouvoir. Moi, j'connais pas le tiens. ». J'étais appuyé contre un mur, le pied dessus. C'était une habitude que j'ai toujours eu. Je le regardait intensément. Je connaissais pas son pouvoir pour la simple et bonne raison que je n'ai pas son dossier. Pas encore. Les dossiers m'arrivent tout les mois. Et là... Je sais pas. Il y a un problème. « Au fait. C'est quoi le plan ? »

Spoiler:

« Ну, вы знаете ? »

Jusqu'ici, Cassiel n'avait pas remarqué que son interlocuteur lui avait dit quelques phrases en russe, aussi fut-il un peu surpris. Surtout que ce gars avait un assez bon accent.

« Я не так глуп, как я выгляжу, да ? *»

Voir ce garçon prendre sa forme eut le don d'énerver Cassiel. De quel droit, d'abord ? Et puis, sans cornes, ce pseudo-lui avait tout bonnement l'air ridicule. Ses cornes, c'était toute une partie de son style. Et voir ce type pouffer bêtement avec son apparence était juste intenable. Si ça n'avait pas été une réplique presque exacte de sa belle gueule, il aurait bien mis son poing dans la tronche de ce clown.

« Parmi toute les peurs possibles et imaginables, pourquoi celle du noir ? »

Eh, oh. C'était quoi cette question d'abord ? Depuis quand, après avoir malmené quelqu'un qu'on ne connaissait pas, pouvait-on se permettre de l'interroger de la sorte ?

« Je me suis fait abuser sexuellement par le Marchand de Sable quand j'étais gosse... C'est dur d'en parler, tu comprends, je préfère pas m'étendre sur le sujet. »

La réalité était tout autre, heureusement d'ailleurs. C'était juste une phobie qu'il avait toujours eu. Depuis gamin, il avait peur de ce qui pouvait se tapir dans la pénombre, et un visionnage excessif de films d'horreur durant sa pré-adolescence n'avait fait qu'accentuer cette phobie, point à la ligne. Le noir, associé au silence, était juste une chose dont il avait horreur. Ne pas voir où il allait, qui le regardait. Étrange, pour un type qui ressemblait à s'y méprendre à une créature tirée d'un Stephen King.

« Au fait. C'est quel prof à noix qui t'as envoyé chez le psy ? »

« Un type qui a été récemment affublé d'une moustache, et qui la semaine dernière s'est retrouvé mystérieusement collé à la chaise de son bureau par de la super-glue... Ça te dit quelque chose ? »

Ils avaient repris leur marche dans les couloirs, et Mefodiy commençait à plutôt bien s'amuser, même s'il se sentait aussi rassuré qu'une bonne soeur dans un bordel.

« Le couloir du rez-de-chaussé, c'est fait. Tu veux aller voir dans le labo de chimie pour le psy ? Ou toute autre raison... »

Un psy qui passait son temps dans un labo de chimie ? Hum. Voilà qui était plutôt louche. Mais Cassiel se contenta de hausser les épaules, ça pouvait être marrant. De toute façon, le psy, aussi spécial qu'il semblait être, ne pouvait pas être pire que ce gars là... D'ailleurs, c'était quoi, ce "ou toute autre raison" ?

Devant la porte, le blond sortit un trousseau de clés.

« C'est bien pratique d'avoir des prof's qui laissent traîner leurs clefs... »

Voilà qui méritait le plus grand respect.

« Tu me les prêterais pas, pour que j'aille faire des doubles ? »

Avoir les clés des salles de l'école... Ce serait merveilleux. Fantastique. Apocalyptique, aussi, du point de vue de certains... Les professeurs, par exemple.

« Hé. Tu connais mon pouvoir. Moi, j'connais pas le tiens. »

« Toi, tu connais mon nom, et je connais pas le tien. On est quittes. »

Quelque-chose lui disait que laisser un peu de mystère sur son pouvoir lui serait utile, à un moment ou un autre. Parce qu'il ne faisait absolument pas confiance à ce gars. Sans doute était-ce même la personne la plus louche (après lui même) qu'il n'ait jamais rencontré.

« Au fait. C'est quoi le plan ? »

« Tu te fous de moi, j'espère ? C'est toi qui me trimballe dans les couloirs depuis tout à l'heure et c'est moi qui est sensé avoir un plan ? »

Ils entrèrent dans la salle de chimie. Personne, évidemment. Sans doute ce psy était il un fantôme... À moins qu'il ne possède le don d'invisibilité. Mais la salle, avec tous ses tubes, fioles et produits bizarres, réveillait l'instinct de fauteur de trouble de Cassiel. Se saisissant d'une paire de lunettes "de savant-fou" sur l'une des tables carrelées de blanc, il poursuivit :

« Mais puisque tu me demandes mon avis, je propose qu'on essaye de trouver une potion qui te force à fermer ta grande gueule, qu'en penses tu ? »

Spoiler:

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« Je croyais que le génie de la farce, c'était toi ? répondis-je avec un sourire. « Mais puisque tu me demandes mon avis, je propose qu'on essaye de trouver une potion qui te force à fermer ta grande gueule, qu'en penses tu ? » Je cessa de sourire. Je suppose que c'était l'effet recherché. Mais qu'importe.

Il y avait un lecteur de cassettes audio. Ça remontait à loin tout ça. J’enclenchai la machine. « Il y a personne... à part peut-être le concierge. ». La musique qui se mit en route me fit sourire. Tchaïkovski, l'Ouverture de 1812 – Le Final. Ah ! Quel morceau splendide. Le professeur de chimie de ce local avait toujours été un amateur de musique classique. En réalité qui ne pouvait pas résister à un si splendide morceau ? Les jeunes, peut-être. N'étant qu'une petite partie du morceau original, celle-ci ne dura que 2 minutes. La cassette se stoppa. Il n'y avait plus de morceau après. Au bout d'une dizaine de minutes de silence, je me mis à bailler. « Et moi qui te prenais pour un roi des blagues et farces. Tu n'es qu'un simple élève, avec des cornes. » je me levai de ma chaise, et me mis en direction de la sortie. « T'inquiète, je laisse la lumière allumée. De toute façon, tu n'es pas drôle... » J'étais à présent au bas de la porte. « ... Et mon nom est Aleksandr Nikolaï Kosloff. » Bien entendu, ce nom n'était que l'un de mes pseudonymes, que j'utilisai en mission. D'ailleurs, ce nom fut si souvent utiliser lorsque j'étais en Russie. Mais enfin bon. « Retiens-le bien, car jamais plus tu ne me reverra. ». À cette idée, il devait être ravi.

Une fois dans le couloir, je referma la porte et pris la direction du toit. Quoique non. Je vais plutôt me diriger vers... En fait. Je pourrais tout aussi bien sortir... mais je n'en avais aucune envie. Il devait faire froid maintenant. Il n'y avait plus personne dans les couloirs, plus que des ombres. Il était bon, finalement, de pouvoir marcher sans avoir qui que se soit à surveiller, comme une descendante du Tsar ou bien un gamin à corne. De toute façon, Nisselovich ne risquait pas de faire sauter le labo ou l'école. Quoique. Il pourrait. Si il fait le con. Mais de toute façon, je n'ai rien à voir la dedans. Je n'aurais que fait accélérer les choses. Et puis. En théorie, Aleksandr Kosloff n'existe pas. Donc, qu'est-ce que je crains ? Absolument rien.

Je marchai dans les couloirs. À force de me balader dans les couloirs, je les connaissait par cœur. C'était drôle de voir à quel point c'était rapide d’assimiler des données aussi peu utile. Mais je me disais que le gamin avait dû rapidement prendre les connaissance en Anglais. Ou alors, il avait déjà commencé à apprendre en Russie. Mais bon. Ce n'est qu'un Démon. Il ne sert à rien, pour l'instant. Il n'a pas l'air malin comme deux sous. Mais il a quand même pu comprendre qu'il y avait un problème avec tout ces dramatis personæ. Remarquez. Qui n'aurait pas compris ? Alors, tout ce qui reste à faire ; c'est... Rien. Il n'y a rien à faire. Je me trouvais à présent devant les toilettes. J'y entra pour me changer. Utiliser ces vêtements, avec toute ces transformations... Enfin. J'avais des vêtements de rechange dans mon sac. J'avais maintenant un haut rouge, pastel. Mon bas était un jeans, qui possédait un trou dans la partie gauche. Plus un accident qu'un réel effet de mode. Mais bon. Je flottais déjà un peu moins dans ces vêtements. Il était utile d'avoir des vêtements de rechange.

Je sortis des toilettes, pour continuer à marcher aléatoirement. Et puis. Si je recroisai le gamin. Je n'aurai qu'à faire comme si je ne l'avais jamais rencontré. Ça, ça pourrait être drôle.

Il y a des gens chez qui la musique classique n'est que l'écho du bruit de pas de l'ennui dans le couloir de l'indifférence. Sans-doute est-ce dommage que tous ne puissent pas l'apprécier, mais, aussi... étonnant que ça puisse paraître, Cassiel se fichait éperdument du type qui avait pu composer ça et n'écouta qu'à moitié le morceau qui eut le don de le faire bailler.
Il entreprit de se promener dans la salle, fourrant au passage dans son sac tout ce qu'il pouvait juger utile pour ses farces futures : un liquide rougeâtre, gluant et épais dans une mince fiole de verre, quelques tubes à essai, une blouse blanche et les lunettes de savant fou. Il attrapa ensuite les produits qui avaient les noms les plus étranges, tels qu'un flacon de ...Maltodextrine. C'est ce moment que choisit le garçon qu'il avait laissé derrière lui pour se manifester :

« Et moi qui te prenais pour un roi des blagues et farces. Tu n'es qu'un simple élève, avec des cornes. »

Cassiel se retourna, les sourcils haussés. L'autre commençait à s'en aller. Le jeune russe se figea.

« T'inquiète, je laisse la lumière allumée. De toute façon, tu n'es pas drôle... Et mon nom est Aleksandr Nikolaï Kosloff. »

Cassiel se contenta de le regarder fixement, alors qu'il ouvrait la porte. Il avait toujours un flacon et ses lunettes dans les mains, et ne pouvait s'empêcher d'être stupéfait : leur petit jeu était déjà terminé ?

« Retiens-le bien, car jamais plus tu ne me reverra. »

Ce disant, il ferma définitivement la porte sur lui. Après le départ d'Aleksandr, Cassiel resta encore pendant quelques minutes dans la pièce. Pas qu'il fut très rassuré non plus : dans le top-five de ce qu'il détestait le plus, la solitude venait en troisième après les ténèbres et le silence. Il passa cela-dit en revue la totalité des lieux, mettant dans son sac la plupart des choses qui lui passaient sous la main. Du vol ? Absolument pas ! Après tout, il comptait se servir de tout ce matériel pour des travaux pratiques.

Au bout d'un petit moment, il décida de sortir. Affronter les couloirs obscurs ne le ravissait pas du tout, mais il préférait passer la nuit dans son lit plutôt que dans une salle de physique. Il sortit donc de la salle, se réjouissant de voir que l'autre avait oublié ses clés sur la porte —il ne les reverrait donc probablement plus jamais— et emprunta le chemin qui devait le ramener jusqu'aux toilettes — le seul qu'il avait su retenir, et c'était déjà un bon début. Au moment même où son instinct lui disait qu'il allait à coup sûr croiser à nouveau ce très cher Kosloff, la porte des toilettes, vers lesquelles il arrivait, s'ouvrit. En une fraction de secondes, il s'aplatit entre le mur et celle-ci, espérant ne pas être repéré. Il ne relâcha son souffle que quand il entendit les pas s'éloigner dans le couloir. Il entreprit de se lancer dans la filature de ce qui était sans aucun doute le garçon de tout à l'heure. Qui d'autre ? Tout en lui emboîtant le pas, il laissa son plan machiavélique germer dans son esprit. Le jeu n'était pas fini. Et il fallait passer rapidement à l'action.

Mefodiy eut un peu de mal à activer son pouvoir, mais le résultat fut satisfaisant. Avec toute la rapidité dont il était capable, il ressortit de son sac l'éprouvette qu'il avait pris en premier : à savoir celle dont le contenu rouge sombre faisait étrangement penser à... Du sang ? Voilà qui devrait attirer son très cher ami là où il le voulait. Où ça, d'ailleurs ? Bonne question. Il ne fallait pas oublier qu'il était perdu. À toute vitesse, il commença à laisser goutter le liquide sur le sol, notamment à des endroit où un rayon de lune pouvait venir les mettre en valeur. Ce faisant, il se dirigeait au hasard : à droite, encore à droite... Son pouvoir n'allait pas rester actif très longtemps encore, aussi devait il se dépêcher de trouver un endroit où... Il se stoppa net. Ses pas hasardeux l'avaient mené juste devant le bureau de ce psy-mystère. La porte était toujours déverrouillée, aussi se servit-il des clés qu'il venait... d'emprunter à ce cher Aleksandr.

Il sentit que son pouvoir cessait de faire effet, aussi s'empressa-t-il de rentrer dans le bureau, en faisant le moins de bruit possible. Si son plan marchait, ce gars serait sans doute là dans une ou deux minutes. En entrant dans la pièce, son pied écrasa une enveloppe. Quelqu'un l'avait glissée sous la porte. Dessus était inscrit en lettres d'imprimeries : "Dossier n°278 : Mefodiy Cassiel Nisselovich". Voilà qui était fort intéressant. Il déchira l'enveloppe, et alla s'installer dans le fauteuil du psychologue, les pieds sur le bureau. Voilà qu'il avait un peu de lecture.

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En marchant au hasard, je tomba sur des petites flaques. Pas vraiment, mais presque : j'avais failli m'éclater sur le sol. En lâchant un grognement, je sortis ma matraque et me rapprocha de la tâche. Trouve fluorescent pour être une tâche de sang. Et puis trop liquide.

La piste de tâche se dirigeait d'un point à un autre. Il commençait près des toilettes, et partait vers mon bureau. Je pris mon lecteur musique, et l'enclencha. We Will Rock You. Je trouvais que le moment était épique. Je pris ma veste. Elle était ample et verte. Manches longue, et le col était relevé. Pas de capuche, mais sur le devant était marqué au niveau de la poitrine : STAR. Comme moi. Non, non. La modestie n'est pas une grande amie.

Les tâches de liquide s'arréterent devant mon bureau... ouvert et allumé. Mes clefs avaient été abandonnées sur la serrure. Je souris. Ça ne pouvait qu'être l'autre. Je décida de me changer en femme. Ma tirette alors entièrement fermé se retrouva à moitié ouverte, ma poitrine devînt plus consistante et mes cheveux devinrent plus long et bouclés (Jusqu'aux fesses, au moins.). Les traits de mon visages devinrent plus féminin.

Et c'est ainsi que je passa du charmant élève à l'honorable prostituée. Mon t-shirt pastel se terminait au niveau du ventre. Je m'étais aussi fait grandir. Plus pratique. Au moins 26 ans. Je pris mon lecteur toujours à la main, je mis à zéro ma musique, et la mis en haut-parleur. Les premiers sons de la chanson de Queen retentit dans les couloirs. Je laissa mon sac à l'entrée. Ça aurait été trop compromettant.

Et une jeune femme, tenant une matraque dans sa main gauche, entra dans la pas de la porte en dansant. Elle avait des lèvres pulpeuse, ainsi qu'un grain de beauté près de l’œil droit. La jeune femme escalada le bureau, et commença à jouer avec sa matraque.

« Buddy, you are a boy make a big noise
Playin' in the street gonna be a big man some day !
You got mud on yo' face,
You big disgrace
Kickin' your can all over the place. »

Et la jeune femme se rapprocha de l'oreille du jeune homme et lui murmura « Singin' » de manière très sensuel. Elle se tenait jambes sur le bureau. Ses jambes côtoyaient ses cuisses de près, tandis que son bras droit se tenait sur le fauteuil à roulette. L'autre bras était posé sur la tête du petit, et le caressait. « We will, we will ROCK YOU ! »

Sa manche droite était remonté au niveau du coude. Et en tenant toujours le fauteuil, elle se leva brutalement, et arracha le document des main de Cassiel. J'ignorai de quoi il en retournait. Mais c'était plus prudent.

Pendant le reste de la chanson, elle continua a danser tout en jouant avec la matraque (qu'au préalable, elle avait déposé sur le bureau). Sa main libre se retrouva dans ses cheveux. Elle la chanson s'arrêta. Le délire était finis.

« Maintenant. » dit-elle avec une voix langoureuse, pouvant faire croire qu'il se passerait quelque chose. Je repris peu à peu ma forme. Sauf que mes pieds étaient maintenant nus. En fait. Mes chaussures (et mes chaussettes) avaient valsés dans un coin de la pièce. J'avais à présent ma tête 'normale'. Mon air un peu trop sérieux. « Fini de jouer. »

Grâce à lui, il était temps de penser travail. De plus. Il ne devait être loin de 19h.

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Bien qu'il se fut attendu à tout, ou peu s'en faut de la part d'Aleksandr, Cassiel se laissa surprendre pour le coup. Il faut dire que c'était... Complètement... Inattendu... Putain, sacrée paire de..! La voilà qui tortillait son cul magnifique au rythme de la basse, et l'adolescent sentit qu'un de ses membres inférieurs se durcissait de manière conséquente. Et la voilà qui escaladait le bureau, faisant tournoyer sa matraque... Cassiel retint son souffle. Il y avait bien une autre matraque qu'il avait envie de faire tournoyer, tiens. Il se glaça quand elle murmura à son oreille. Et dire qu'il y a des cons qui payent pour assister à des spectacles comme ça.

Il se réveilla cependant à l'instant même où la paire de mains enchanteresses lui arracha le document, pour se rendre compte qu'il était en train de bander sur un mec. Pire, sur Aleksandr. On peut dire que la révélation eut l'effet d'une douche froide, et passé les quelques secondes de choc il retrouva bien vite son sang froid, ainsi que la pleine possession de ses moyens.

« Fini de jouer. »

Et le jeu était bel et bien fini, puisque la ravissante créature sortie des rêves les plus fous de n'importe quel homme (ou magazine pornographique), reprit en un instant la forme de celui qui lui avait gâché sa soirée. Cassiel aurait pu user de son don pour récupérer le dossier, mais il s'avérait qu'il avait légèrement forcé sur l'arrêt du temps aujourd'hui, aussi préférait-il à présent garder cet atout pour un cas d'extrême urgence. Au lieu de quoi, il posa négligemment les doigts sur sa montre digitale et la posta à la hauteur de sa vue, feignant de lire l'heure. Le petit bouton sur le côté activa son mini-grappin intégré qui vint s'accrocher au document, y faisant un petit trou. Tirant d'un coup sec, Cassiel le ramena à lui, avant de le montrer à son interlocuteur.

« Tu vois ce qu'il y a de marqué là dessus ? C'est mon nom. »

Il articula très lentement, comme pour s'adresser à un enfant en bas-âge où à un individu très retardé mentalement :

« Mefodiy. Cassiel. Nisselovich. »

Il se remit à feuilleter négligemment les pages avant de continuer, à une vitesse normale cette fois-ci, tout en se parant d'un petit sourire narquois :

« Et tu sais ce que je n'aime pas ? Je n'aime pas que de gros travelos viennent mettre leur nez dans mes affaires. »

Prenant appuis de ses pieds sur le bureau, il fit faire un tour ou deux à la chaise. Certes, ça gâchait totalement l'effet qu'il avait voulu donner à la scène, mais ça l'amusait, alors ça n'était pas grave. Revenant face à Aleksandr, il mit sur son nez les lunettes destinées aux expériences en laboratoire qu'il avait trouvé juste avant. Il devait avoir l'air d'un parfait con, mais ça le faisait rire.

« Cependant, je dois admettre que tu es assez douée, ma petite lap dancer. Des miches comme les tiennes, ils se les arracheraient dans le milieu... T'as songé à faire carrière ? »

Il se saisit d'un des bloc-notes posé sur le bureau et feint de prendre des notes, regardant l'autre par dessus ses lunettes ridicules. En réalité, il ne faisait que dessiner des bites.

« Mais, puisque je suis du bon côté du bureau, parlons-en. C'est récurrent, chez toi, le fait de te travestir ? Ça te prend souvent ? Peut-être un traumatisme dans ton enfance... Violé par un chirurgien plastique ? »

Cassiel s'amusait follement, bien que sachant que l'autre n'allait pas tarder à répliquer, et qu'il ferait tout à son tour pour lui pourrir la vie au maximum. Il restait sur ses gardes.

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“ Dude, stop fake smiles, and do what you really need to do : close your fu**in' mouth ! ▬ J. McCornick ”...

Un... grappin ? Sérieusement ? Dans la montre ? Par pitié ! Le nombre de fois que j'ai vu ça. Pendant un mois entier, j'en avais même finis par me méfier de ma propre horloge murale, tant que ce truc m'agaçait. Enfin bref. Cassiel, le p'tit diablotin l'avait récupéré. Alors, en plus d'avoir un air totalement con, il l'était complètement. Il n'avait pas entendu ses rumeurs (presque fondées) qui parlent de moi comme un psychotique prêt à frapper tout ce qui bouge ?

Je descendis du bureau et en fit le tours. Bien entendu, Mefody n'était pas prêt à se laisser attraper facilement. Je lâchais un soupire, laissant dire qu'il était bien bête. Le document qu'il tenait en main, il n'était pas autorisé à le lire, même si ça parlait de lui. Ce dossier était confidentiel, et seuls les membres du personnel avaient le droit de le lire.

Je regardais autours de moi. La pièce était un peu en désordre, mais rien de bien grave. Pour ce qu'il allait suivre en tout cas, ça ressemblait à une sorte de paradis bien rangé... Ce document, j'allais le récupérer. Après tout, c'était, actuellement, mon unique moyen de pouvoir le cerner, en dehors de cette petite aventure.

« Taratata. On ne vole pas un psy, on te l'a jamais dit ? », et mon air adulte était parfaitement là. Ma tête normale, en somme. Je le toisa du regard, pour lui laisser une dernière chance. Il voulait pas ? Non, non ? Bah. Tant pis pour lui.

Et je fis une roue, en passant par-dessus le bureau, atterrissant sur un pied, et sautant directement sur mes mains. De là, je me propulsa à partir de la force de mes bras. D'un saut, j'attrapai le cou de Mefody. Une fois en position du lotus, je me propulsa, et c'est ainsi que Cassiel se retrouva sur le dos, quasi K.O.

Je relâcha la pression, et prit le document qui était entre ses mains, et me dirigea vers le bureau. Tout en restant debout, je déposa le dossier sur la plate-forme en bois. Il y avait sur le dossier une grosse trace de semelle. Je me doutais bien que la trace était en provenance du pied gauche du diablotin. Mais franchement, je n'avais aucune envie de vérifié, parce que si son hygiène des pieds est au même niveau que son intelligence, alors là... on est pas sortit de l'auberge.

J'ouvris le papier brun, et vis les premiers fichier.

« Nom : NISSELOVICH, Mefody Cassiel
Âge : 15
Date de naissance : sept mars »

Bref, des banalités. Mon doigt glissais doucement sur les phrases, son allures, son passé. Tout en tournant les pages, je me mis à chercher ce qu'il me sembla le plus important. Et finis par le trouver à la troisième page : son pouvoir.

« Don : Contrôle du Temps
Niveau : faible. »

Ça me paraissait logique. Après tout, ça expliquait les « quelques » événements... Je feignais de regarder Mefody, qui était toujours allongé. « Tu voulais le voir ? Dommage pour toi, tu peux pas... »

#CC0000

Thanks Zo'

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Il n'eut absolument pas le temps de voir venir. Au moment où il croyait avoir réussi à l'esquiver, une furie blonde lui sauta à la gorge et sa tête heurta le sol dans un bruit sourd. Knocked out. Il y eut un instant de semi-inconscience, son cerveau résonnant d'un bourdonnement sourd et sa nuque douloureuse. Il tenta vaguement de se redresser, mais ses membres ne répondaient pas encore. De toute façon, il ne faisait pas le poids... Cassiel frôlait toujours la limite, tout en évitant d'en venir aux mains, d'habitude. Tout simplement parce que quand il s'agissait de combattre, il était nul. Nul à chier.

« Tu voulais le voir ? Dommage pour toi, tu peux pas... »

Il lâcha un sifflement de rage. Ce type lui avait définitivement tapé sur les nerfs, jusqu'au bout. Il passa la main sur son front douloureux. Il commençait à recouvrer ses esprits. Il avait dit quoi, ce con, déjà ? « Taratata. On ne vole pas un psy, on te l'a jamais dit ? » Alors c'était lui, le psy, depuis le début ? C'était tellement absurde que ça en prenait son sens, finalement. Prenant appui sur le bureau, Cassiel se releva lentement. C'est qu'il l'avait salement amoché, ce con. Il inspira profondément. Là, s'il avait été tout seul, il aurait probablement passé trois quart d'heures à se lamenter sur son sort avant de bouder pendant encore deux jours au moins. Mais il n'était pas tout seul. Allez, un peu de courage. Ça ne faisait pas si mal que ça.

« Ne t'en fais pas pour moi, je l'ai eu suffisamment longtemps entre les mains pour comprendre qu'il n'avait pas grand chose à m'apprendre... Par contre, j'ai quelques doutes sur la manière dont tu exerces ta profession... Ça ne me semble pas très légal, vois-tu, espèce de connard. »

Il préféra ne pas rajouter une couche d'insultes, ne souhaitant pas particulièrement se retrouver au tapis une seconde fois. Il s'adossa donc contre un des murs, laissant le maximum de distance entre le psychologue et lui. Il y avait quelque chose qui clochait. Non... Il y avait plein de choses qui clochaient.

« Bon, on ne peut pas dire que j'aie passé une super soirée jusqu'ici... Carrément dégueulasse, même. Mais j'aimerais quand même que tu me dises... Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ? »

Ce disant, il se glissa dans la plus grande discrétion vers la bibliothèque du mur adjacent. Un plan de vengeance commençait lentement à germer. Car après cette humiliation monumentale, il était absolument exclu que Cassiel reparte sans prendre sa revanche sur le blond machiavélique. Le problème, c'était qu'il ne pouvait pas faire le poids face à Aleks... Non. McCornick. Dr. McCornick. Ce détraqué de Dr. McCornick. Il faudrait donc le prendre par surprise... Ce qui allait s'avérer difficile. Pour le moment, il suffisait d'avoir l'air naturel. Tout allait bien se passer.

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« Ne t'en fais pas pour moi, je l'ai eu suffisamment longtemps entre les mains pour comprendre qu'il n'avait pas grand chose à m'apprendre... ». En même temps, c'était un dossier qui parlait de lui. C'était plutôt logique qu'il connaisse déjà les informations dans ce dossier. « Par contre, j'ai quelques doutes sur la manière dont tu exerces ta profession... Ça ne me semble pas très légal, vois-tu, espèce de connard. ». Le psychiatre se mit à rire, doucement. Presque un ricanement. Halala. La vulgarité, toujours de la vulgarité. C'en était affligeant. Le jeune blond referma le dossier, avant de se retourner doucement, le temps de laisser un temps de réflexion.
« Si ça peut te rassurer, je doute que mes méthodes soient si efficaces que ça. ». En réalité, non. Toute personne normale serait encore plus effrayée si elle entendait ça.
Le sentiment de cruauté. Méchanceté. Julien avait envie d'encore jouer avec l'enfant. Le rendre encore plus malade. Le chasser. Le traumatiser ? Oh oui. Ça en serait si drôle. Mais malheureusement, il n'en avait pas le droit. Tant pis. Il se contenterait de l'aider, et non de le briser.

Le gamin s'adossa au mur. De peur ? Peut-être. C'était à voir. Le gamin reprit la parole. : « Bon, on ne peut pas dire que j'aie passé une super soirée jusqu'ici... Carrément dégueulasse, même. Mais j'aimerais quand même que tu me dises... Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ? ». Autre rire du psychotique. « L’ennui, peut-être. Ou ta bêtise. En tout cas, je me suis bien amusé. ». C'en était presque répugnant. Il n'était pas bien. Il était un peu... fou. Rien n'était sain dans sa tête. Mais vous me direz qu'à force, vous l'avez remarqué.

Le blond se rapprocha du démon. À quelques centimètre du garçon, le psy observa, détailla l'enfant, de la manière la plus nette possible. Il tremblait. Et en se faisant grandir, il recula. McCornick aimait se donner en spectacle. Après toute ses années à devoir rester inexistant. Personne ne savait très bien à quoi il ressemblait en vrai. Ou plus personne. En théorie, les gens qui le connaissait sont mort. Ou alors, personne ne connaît leur identité. Ils sont inexistant.
L'enfant tremblait. De peur ? De froid ? ... ou de colère ? Ha. La dernière était la plus probable.Cela en fit rire le psychiatre.

« Quelle est la chose horrible que tu as prévue pour moi ? Allons, allons. C'est si évident. Alors. Quelle sera ta vengeance ? »

Spoiler:

... Pris sur le fait. Apparemment, il n'était pas si discret que ça. Il inspira profondément. Cet espèce de savant fou avait l'air calme, pour le moment. Il fallait qu'il se calme à son tour, c'était le tout. Maîtriser les tremblements. Pourquoi tremblait-il, au juste ? Un mélange de fatigue, de colère et... De peur ? Oui, de peur. Inutile de le nier : ce psychologue lui foutait la trouille. Il avait probablement de très sérieux antécédents, d'ailleurs. Pour le moment, il fallait qu'il reprenne une contenance. Et le seul moyen qu'il connaissait, c'était de se foutre de la gueule de l'autre. Quitte à l'énerver, même si ça n'était absolument pas une chose à faire.

« T-t-t... Et c'est moi qui manque d'humour ? C'est pas très mature, de vouloir taper les gens sous prétexte qu'ils t'énervent. Et franchement, se cacher sous une fausse apparence ? T'es vraiment lâche, mon petit. Quand on n'est pas capable d'assumer son propre cas, on ne devient pas psychologue, si tu vois ce que je veux dire... »

Vite, trouver une idée, vite vite vite... À ses pieds, il y avait son sac. Il le ramassa d'un geste souple, se désencastra du coin de bibliothèque où il s'était blotti, et se détourna du psychologue, tout en regardant une dernière fois la pièce avec une minutieuse attention.

« Moi, je crois que je vais prendre congé. Tu m'as lassé, tu vois ? Je dirais même que tu es plutôt barbant, comme type. À la limite du supportable... Non. En fait, tu as largement surpassé la limite. T'es vraiment une plaie. »

Il ouvrit la porte. Avant de s'y engager, il éteint la lumière.

« Bonne soirée, Docteur McCornick. Vous devriez prendre un peu de repos, à mon avis. »

À cet instant précis, il aurait pu partir. La pénombre de la pièce le mettait mal à l'aise, tout en lui lui criait de fuir cet endroit. Mais ça n'était pas ce qu'il avait prévu. Il ferma lentement la porte, et dans un silence absolu, se servit des observations qu'il avait fait quelques secondes plus tôt. Tout doucement, il se glissa sous l'étagère qui faisait l'angle de la pièce, se terrant pour ne pas être vu. Le meuble croulait sous le poids de divers bouquins. Il ne lui restait plus qu'à attendre... En espérant que pour une fois, son plan fonctionne.

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Julien eut un petit rictus. Le gamin n'avait pas tord. Se cacher derrière une autre apparence était plutôt futile, surtout que le blond avait atteint l'âge de raison. Mais reprendre son apparence d'origine, c'était d'une certaine manière laisser partir son ami... Quelle était la meilleure raison ? Être soi, ou honoré son ami ? Un dilemme auquel le psychiatre sourit. Depuis son arrivé, il n'avait pas fait grand effort pour aider les autres. L'adulte referma le dossier, et se positionna derrière le grand bureau, et observa la pièce. Il lâcha un soupir et un « Grands dieux..., dans un français assez correcte. Combien de langues pouvait-il parler ?! Et bien, jusqu'à présent, trois. Anglais, Français et Russe, et franchement, pour lui c'était suffisant. Peut-être apprendre le mandarin. Ça pourrait servir. Enfin, ça aurait pu servir.

L'ancien espion ouvrit le deuxième tiroir du bureau un bois massif. Sur une pile de papier était délicatement posé une paire de lunette. Si concentré dans sa vide contemplation, Julien en avait oublié la présence de Mefody. Prendre congé, insultes. Julien n'en fit même pas attention. Il répondit par un simple « Oui, c'est ça ». Et finis par lever les yeux vers l'élève. Il se dirigeait vers la sortie. Sortir, sortir. Il serait temps de penser à déménager de l'école, parce que ça ne fait vraiment pas sérieux. Il devrait en parler avec Roxane, après tout, elle a souvent (enfin, il l'espérait) de bonnes idées. Et continuer à être aux crochets de l'état commencer sérieusement à le gaver. D'abords être l'espion de service, puis finalement le psychiatre scolaire, bien que ça le dérangeait moins d'être ça que de continuer à faire son ancien job. Pas qu'il n'aimait pas, bien au contraire, il adorait. Mais il serait temps d'avoir une vie rangée, et possiblement, garder une même apparence pendant plus d'une semaine. Et si possible, son apparence d'origine.

« - Bonne soirée, Docteur McCornick. Vous devriez prendre du repos, à mon avis.
- Oui. Passez quand même une bonne soirée, Mefody. » répondit le psychiatre. Toujours plongé dans sa (stupide) contemplation. Sérieusement. Qui passerait dix minutes à observer une stupide stupide paire de lunette ? Bon, apparemment, Julien McCornick. Il sortit de sa transe lorsque la pièce fut plonger dans le noir, et pensa très fort à quel point il aimait Cassiel. « Mais quel con ! » ... Oui, vraiment. Il l'aime.

Julien se dirigea calmement vers l'interrupteur. Et illumina la pièce de la lumière parfois un peu trop forte. Il crut apercevoir un mouvement près de la bibliothèque, qui contenait des livres juridiques, psychologiques, ou encore simplement médicaux. Pourtant, Julien ne connaissait rien en médecine. En réalité, ils étaient surtout des traductions de documents qui parlaient d'herbes médicinales, et quelques préparations, dont le blond avait put vérifier l'authenticité. Concernant le mouvement, on aurait dit un bout de tissu. Julien se frotta les yeux avec deux doigts. « Quand t'es fatigué, en plus d'être totalement con, t'as des hallucinations. Julien, t'as vraiment besoin de repos... » Il fallait dire qu'il était irritable lorsqu'il était fatigué. « ... et c'est pas en parlant tout seul que tout va s'arranger. »

Le blond regarda la paire de lunette, encore une fois. « Très bien ! ». Et il mit les lunettes sur son nez, et petit à petit, ses cheveux devinrent noirs, ses yeux passèrent du violets au bleus. Pour dire, tout son aspect changea. Il avait l'air différent, comme libéré d'un poids, mais une pointe de regret se lisait quand même dans ses yeux. Rester ? Julien aurait pu le faire. D'ailleurs, il allait probablement passé toute la nuit ici. Il alluma sa bouilloire électrique et se prépara une tasse de soupe minute. Il aimait bien les soupes minutes. Et le brun alluma son ordinateur, à la recherche d'appartement à louer. Julien n'était absolument pas sûr d'avoir les moyens d'emménager où que ce soit. Mais il le fallait, sinon il allait moisir dans un grenier toute sa vie.

Il observa la bibliothèque qui lui sembla vaciller. « Note à moi-même : faire remplacer cette bibliothèque. Elle va finir par s'écrouler sur les élèves... ». Et donc, même si c'était un empaffé de première, Julien pensait avant tout aux élèves.

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