Ulrich est né en Allemagne, à Bishofswerda. De famille aisée et dernier de la fratrie, il avait tout pour avoir un enfance heureuse. Mais, sa sœur Aloysia était '' la petite fille parfaite '', assidue à l'école, et aimable à la maison, elle était tout l'inverse d'Ulrich qui ne trouvait aucun attrait dans les matières traditionnellement enseignées à l'école. De ce fait, Ulrich était souvent rabaissé lorsque l'on parlait de sa grande sœur modèle, et d'ailleurs, celle-ci se délectait souvent de le voir dans cette situation. Bien qu'il n'en montra jamais rien, cela le peinait extrêmement. Il les années passaient et il gardait son ressenti profondément enfoui en lui... Jusqu'à un certain jour, quelque peu avant ces neuf ans.
Il était dehors, allongé sur l'herbe, le soleil était à son paroxysme. Il n'y avait pas un bruit, pas un mouvement, tout était désert. Soudain, des bruits de pas brisèrent ce doux silence.
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Tu as encore séché l'école le morveux ? , demanda une voix de jeune adolescente.
Ulrich ouvrit les yeux et se redressa. Il la fixa, de ses yeux bleus saphir et fit un geste avec sa main droite pour montrer qu'il n'en avait rien à faire.
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Bah.
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Tu es vraiment un idiot, je comprends pourquoi maman me préfère à toi. déclara-elle méchamment.
Ulrich fronça les sourcils, les pics de sa sœur commençaient vraiment à l’énerver.
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Un idiot oui, désolé hein, tout le monde ne peut pas être comme Aloysia, répondit-il d'une voix étrangement éteinte pour un enfant de son âge.
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Ne me parle pas sur ce ton le morveux ! , déclara sa sœur d'un air hautain.
Il la fixa longtemps, silencieux, avant de déclarer froidement :
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Ouais, excuse moi... ne m'en veut pas heinSur ces mots, il se jeta dans les bras d'Aloysia.
De loin, on aurait dit une simple étreinte entre un frère et une sœur qui se réconcilient. Mais quiconque se serait rapproché, aurait remarqué la tâche de sang se former sur le sol, et les yeux d'Aloysia perdent leur étincelle de vie.
Ulrich lâcha sa sœur, un énorme sourire aux lèvre. Que c'était bon. Libre, son harpie de sœur ne viendrait plus jamais l'enquiquiner... certes il savait que c'était mal, d'ailleurs ses parents ne s'en remettraient jamais s'ils apprenaient que c'était lui qui avait tué leur petite fille chérie. Il établit alors un plan hautement réfléchi pour un garçon de neuf ans. Il s'infligea un coup de couteau dans le bras gauche, et rangea ensuite l'arme dans son sac à dos. Il s'en alla en courant chez lui et entra en pleurant.
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MAMANNNNNNNNNNN !!!Sa mère arriva en courant et hurla à son tour en voyant l'état dans lequel était son fils.
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ULRICH ! Mon chéri ça va ? Que c'est-il passé ? Demanda-elle affolée.
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A... A... Aloysia... el...elle … un … un monsieur est venu et... je... du sang... partout... j'ai couru... je... maman.... faut retrouver Aloysia... le monsieur... il … il avait un couteau …-
Chéri appelles la police, dit elle à son mari. Elle serra alors son fils dans ses bras et vit la grimace qu'il fit quand elle lui toucha le bras. Elle vit alors la blessure de son fils.
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Que t'a t-il fait hein ? Le monsieur il a fait quoi ? vous étiez où toi et Aloysia, où est ta sœur où ?! Demanda-elle complètement désappointée et en pleurs.
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Dans... dans le champ... on discutaient... et ...et le … le monsieur... il … le couteau... il l'a poignardée... Aloysia, elle a perdu beaucoup de sang... elle ne bougeait plus... maman...-
Chut.... chut.... n'y penses plus... t... tu es à la maison maintenant tout vas bien.Sa mère était terrifiée et démunie, elle savait au fond d'elle qu'elle avait perdue un enfant, et faisait tout pour rassurer l'autre que tout irait bien. Si seulement elle savait... En bruit de fond, on entendait la voix de son père au téléphone et les bruits des sirènes qui se rapprochaient.
Ulrich ne fut jamais soupçonné du meurtre de sa sœur. Soyons logique, un enfant ne serait pas capable de tuer ainsi. La police rechercha des heures et des heures, des jours et des jours, des mois et des mois ce fameux homme. Il n'en eurent jamais aucune trace. Si seulement ils avaient su que le meurtrier dormait tranquillement dans son lit, dans l'ancienne chambre d'Aloysia...
A douze ans, Ulrich perdit sa mère. Elle ne s'était jamais remise de la mort de sa fille, elle tomba en dépression et fini par mettre fin à ses jours, se souciant peu de ce qui allait advenir de son fils. Son père avait alors perdu les deux femmes de sa vie, sa femme et sa fille, il plongea dans l'alcool en sachant bien que ce n'était pas la solution, mais il était complètement anéantis de l'intérieur.
Les services sociaux emmenèrent alors Ulrich, il le placèrent dans une famille d'accueil à Berlin. C'est alors qu'il changea complètement de style vestimentaire. Avant, fils de bonne famille, il mettait le '' triple C '' comme il le nommait '' Chemise, Cravate, Costume ''. Dès lors, il opta pour les pantalon noirs, les jeans et les T-shirts. Il commença aussi à se laisser pousser les cheveux et travailla de moins en moins à l'école. Traînant de plus en plus dehors.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]C'est d'ailleurs pendant l'une de ses promenade, qu'à l'âge de quinze ans, il rencontra un homme, qui deviendra son mentor :
Ulrich avait une fois de plus séché le lycée et traînait dans les rues de Berlin. Il avait dans la main une lettre du lycée, disant à sa famille d'accueil que s'il ne se reprenait pas tout de suite, ils seraient obligés de le renvoyer. Il la chiffonna et la jeta dans une poubelle.
Un homme habillé en noir sortit de l'ombre et le regarda.
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Salut gamin.
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Si vous êtes un satyre pervers, désolé mais je ne suis pas intéressé, déclara Ulrich avec un air de mépris au coin de la bouche.
L'homme, qui devait avoir la trentaine émit un sourire.
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Rassure toi gamin, les mômes en couche culottes ça ne m'intéressent pas. Je suis plus nana aux gros seins tu vois ?-
Cool pour vous, mais étrangement je m'en balance. Bon, vous voulez quoi ?, demanda Ulrich à l'homme.
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Oh rien, juste papoter un peu avec toi Ulrich.
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Comment vous connaissez mon prénom ? Demanda-il toujours calme.
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Il n'y a pas que ton prénom que je connais rassure toi. Ulrich Wilfriend, Triste vie dis-moi. Tu perd ta sœur à neuf ans, ta mère à douze et tu es enlevé de chez ton père. Et dire que tout ceci est de ta faute...-
Que voulez vous dire ? Vous êtes de la police ? Ulrich mit sa main dans sa poche et attrapa le poignard qui ne le quittait jamais.
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Oh non au contraire gamin...-
Alors vous êtes quoi ?L'homme marqua un temps de pause.
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Tueur à gages.-
Quoi ?! C'est quoi ce délire, vous débloquez ?!-
Non, et je veux que tu en deviennes un toi aussi. Premier meurtre à neuf ans, tu ferais une bonne recrue non ?-
Arrêtez de déconner ! Comment vous en savez autant sur moi ? Même la police ne m'a jamais suspecté ! S'énerva Ulrich
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Justement, c'est ça la différence entre moi et les flics.Ils se toisèrent longuement, comme des lions en cage.
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Et ça m'apporterait quoi d'être tueur à gages ?-
D'être payé pour faire ce que tu aimes.
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Ce que j'aime ? Délire pas le vieux.
''Le vieux'' sourit, ce brusque changement du vouvoiement au tutoiement confirmait ses dires.
Ulrich capitula, pour une fois qu'il trouvait quelqu'un comme lui.
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Comment tu t'appelles le vieux ?-
Hans.
Ulrich accepta l'offre d'Hans, qui était de suivre son éducation de tueur à gages. Il l'aiderait au début, lui expliquerait, lui ferait avoir les bonnes relations. Mais la première chose à faire, c'était de choisir son mode de d'assassinat.
Ulrich et Hans se trouvaient dans un hangar. Qu'importe où Ulrich regardait, il voyait des équipements de sports, des mannequins, des sacs de frappes... Une salle de sport n'aurait pas pu être mieux équipée que le hangar de Hans.
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Bon, gamin, on va choisir ton mode d'assassinat. Éloigné ou rapproché, c'est à dire armes blanches où armes à gâchette.
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Arme blanche, répondit Ulrich sans même réfléchir.
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Tu en es sûr ?-
Oui, répondit-il d'un ton sans équivoque.
La décision de son élève ne lui semblait pas la meilleure solution pour être un tueur à gages digne de ce nom, mais ce gamin avait du potentiel, il avait soif de sang. Il lui fit confiance sur ce choix.
Dès lors, Ulrich s'entraînait tout les jours pour améliorer sa technique, sa discrétion, sa rapidité. Jamais il n'avait prit autant de plaisir à faire quelque chose. Très vite, il avait appris tout les rudiments qu'il lui fallait apprendre pour prétendre au titre de tueur à gages. Il allait enfin pouvoir faire la seule chose qu'il savait faire :
Tuer.
Les premiers mois, il effectua ses missions avec Hans, pour affiner les derniers détails. Mais au bout de quelques missions, il fit cavalier seul. Hans et lui s'arrangeait toujours pour se partager équitablement les cibles.
De seize à vingt ans, il tua de nombreuses personnes. Hommes, femmes, tout y passait, il ne faisait pas de différence. Dés lors qu'on lui indiquait une personne, c'était une cible, plus une personne. Il leur ôtait la vie sans jamais éprouver de remords. Plus il en tuait et plus il aimait ça. Il se créa alors des gantelets dotés de griffes en titane, et ses crimes devinrent de plus en plus sanglants, la police allemande l’appela Der Schredder (le déchiqueteur).
À vingt ans, Ulrich décida de partir aux États-Unis. Il avait prit ses gantelets, les avaient mis dans un sac à dos, à coté de tout l'argent qu'il avait ramassé en exécutant les personnes qui lui avait étaient désignées. L'avantage avec ce boulot, c'est qu'on est notre propre patron, il pouvait négocier ses prix autant qu'il le voulait. Aux yeux d'Ulrich, c'était le meilleur métier du monde.
Une fois arrivé là bas, il décida de se faire tatouer pour mettre en valeurs ses muscles et ses pectoraux superbement dessinés. Il adopta un style assez particulier, qui était d'être torse nu sous un gilet rouge. Certes, vous allez vous dire que ce style est trop reconnaissable pour un tueur à gages et pas assez discret, mais Ulrich avait un point de vu différent. Son credo était '' aucun témoin '' , il pouvait donc porter ce qu'il voulait vu que personne n'était censé vivre bien longtemps après l'avoir vu.
Ulrich ne se contentait pas des ''petits boulots'' , il avait déjà offert ses services de tueurs à gages pour des personnages importants de la politique ainsi que certains membres de la mafia américaine.
Il se fit donc rapidement un nom dans la criminalité américaine, les policiers reconnurent le même mode opératoire qu'une longue série de meurtres en Allemagne. Plus de doute possible, Der Schredder était aux États-Unis.