Ririko marchaient dans les couloirs du bâtiment d’apprentissage avec une idée clair de destination en tête. Comme à son habitude, elle ne prêtait pas la moindre attention aux élèves et aux professeurs qui circulaient dans le même couloir qu’elle. C’est comme si elle n’appartenait pas au même monde, comme si elle n’avait que faire de ce groupes de personne qui, pour elle, n’était que des inconnus, des gens comme on en croise tout les jours dans la rue.
A vrai dire, elle avait une très bonne raison d’ignorer son entourage, la tête baissée sur sa vielle Gameboy color rouge toute usée, elle fixait l’écran d’un air hypnotisé typique de tout les geeks. Elle jouait à Pokémon, son personnage, nommé Gold, comme l’exigeait la fidélité au script, venait de battre le dernier Pokémon du maitre de la ligue : un Dracolosse de niveau 62, que son Aligatueur, niveau 75, avait achevé d’une morsure à coup critique. Ce n’était qu’un stupide jeu sur une console portable en fin de vie, mais pour elle, c’était bien plus que ça. Elle était et demeurerait sans doute toute sa vie, une fanatique invétérée de Pokémon.
Alors, pendant qu’elle avait glorieusement vaincu la ligue Pokémon et qu’elle sentait son honneur grandir au plus haut point, une malencontreux geste de la main vint la ramener à la réalité. Elle sentit avec un rictus de douleur la plaie de son avant-bras se frotter contre le tissue de son uniforme, une sensation répugnante et douloureuse. En effet, cela faisait plusieurs jours déjà que son je-m’en-foutisme habituel avait eu pour effet de laisser s’infecter cette vilaine blessure.
Blessure faite d’une façon assez stupide et peu honorable, d’ailleurs, se casser la gueule en courant n’avait rien de glorieux et de courageux. Elle était venue demander conseil au médecin scolaire, car la blessure en question, peu profonde mais bien étendue (du coude au poignet) avait commencé à faire étrangement mal et s’était recouverte d’une sorte de mucus jaunâtre signifiant d’évidence une infection. Elle se ferait sans doute remonter les bretelles, et l’idée ne lui plaisait pas vraiment, d’autant plus qu’elle savait qu’elle le méritait bien assez.
Elle regarda un instant l’écran titre de son jeu, se mordant les lèvres en s’apercevant qu’elle avait éteint et rallumer sa console sans penser une minute à sauvegarder, la victoire sur la ligue s’envolait aux oubliettes. Damned, l’honneur s’envolait lui aussi, la laissant seule avec sa blessure au bras, irritée et douloureuse. Elle se sentit superbement frustrée, d’autant plus qu’une belle tache de sang était apparue sur la manche de son pull. Géniale, elle s’était surement rouvertes en grattant un peu trop fort, quel boulet ! Si le médecin scolaire ne la lapiderait pas, il la laisserait au moins s’ouvrir le ventre avec son katana.
Elle sorti nerveusement de la poche de son jean une barre de chocolat, cela ferait au moins passer le stress avec un peu de chance. Une fois l’emballage déchiré, elle mordit dedans sans plus attendre. Hum, sucré et bien calorique, comme elle les aimaient ! Elle finit sa cochonnerie chimique et trop grasse en quelques bouchées puis finit par arriver là où elle souhaitait aller, c'est-à-dire devant la porte de l’infirmerie. Voila notre jeune japonaise plantée devant la porte à attendre que quelque chose (mais quoi ?) se passe. Puis après avoir analysé la situation, elle se rendit compte que son attitude était stupide. C’est elle qui était venue quémander l’aide du médecin, ce n’est pas lui qui viendrait lui ouvrir la porte. Il fallait frapper à la porte. Trois coups vifs contre le bois de la porte, elle frappait de façon très honorable ! Maintenant, ce qu’il fallait faire, c’est attendre qu’on lui dise d’entrer…

La porte s’ouvrit enfin, après quelques secondes d’attente qui avait parus bien longues à la jeune japonaise. L’homme qui l’accueilli, elle le connaissait plus ou moins, elle l’avait déjà consulté une ou deux fois, mais il ne devait pas se rappeler d’elle, vu le nombre d’étudiants qu’il y avait à Heroe’s Sup…Elle mit instinctivement la main sur son bras meurtri en grimaça lorsque la douleur remonta jusqu'à son épaule. Cela picotait de plus en plus, et les yeux du médecin s’étaient immédiatement posés sur ce bras tremblant.
Elle n’eut pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il avait pris connaissance de la situation sans avoir besoin qu’elle s’explique. Le regard qui la transperçait à présent lui donnait vraiment une étrange sensation de malaise, elle s’en voulait de ne pas être venue avant, et cette ultime ânerie lui donnait l’impression d’être complètement déshonorée, elle baissa les yeux, honteuse. Ne sachant pas trop ou se mettre, elle se contenta d’entrer comme l’invitait l’homme qui se tenait à présent sur le coté de la porte. Il lui indiqua donc une chaise ou s’asseoir, elle obéit sans faire d’histoire, strictement, comme un véritable soldat. Le cuir était peu confortable, mais elle n’y songea même pas une seconde.
Elle gardait toujours les yeux fixés au sol, elle entendait d’une oreille distraite le médecin préparer ses instruments, puis elle sursauta lorsqu’il lui ordonna d’enlever son pull. Elle se reprit, ce n’était pas le moment de se lamenter sur son honneur perdu, il fallait tout faire pour se montrer aussi respectable que possible. Elle s’exécuta sans piper un mot et plia soigneusement son pull sur le dossier de la chaise d’où elle venait de se lever. Elle était à présent en T-shirt, et étant de nature frileuse, elle frémit légèrement. La petite geek regarda sa blessure, elle s’étendait du bas de sa main jusqu’à son coude, et ce dernier était en bien piètre état, la peau avait était littéralement rappée par le bitume de la route sur laquel elle s'était viandée, comment diable avait-elle fait pour ignorer pareil blessure ? Maintenant, elle se le demandait, mais c'était un peu trop tard. Toujours est-il qu’à présent, le frottement du tissu avait disparu, et la douleur s’apaisait un peu.
La jeune fille observa le médecin enfiler ses gants et finit par prendre une décision : elle allait s’excuser, et ainsi pouvoir espérer regagner son honneur si l’homme acceptait ses excuses. Il allait sans doute la prendre pour un clown, mais pour elle, c’était très important, alors dés qu’il se tourna vers elle, clope au bec, elle s’inclina à 45°, la courbette du pardon et réfléchit un bref instant aux paroles qu’elles allaient formuler. Elle prenait rarement la parole, mais elle estimait que l’honneur valait bien le coup l’ouvrir un peu…
« Pardonnez ma bêtise, Sensei, j’ai négligé l’importance de ma blessure, ma conduite s’est révélée particulièrement irresponsable. »Articula-t-elle, écoutant avec attention le propre son de sa voix, si rare et si frêle…
Elle fixait le sol, elle fixait ses bras tendus, aux mains jointes au niveau de ses genoux, elle attendait une réponse pour se relever, et espérait de tout cœur que ce soit un pardon que lui accorde son « sensei » et non pas une nouvelle réprimande, qui aurait achevé de détruire son honneur. Si l’option choisie était la dernière, et bien…Elle n’aurait plus qu’à exécuté le Seppuku, façon douloureuse de récupérer son honneur, de façon post-mortem, bien sur…Cela voudrais également dire adieu les jeux Pokémon, et c’était sans doute ça le plus douloureux…

- "Pardonnez ma bêtise, Sensei, j’ai négligé l’importance de ma blessure, ma conduite s’est révélée particulièrement irresponsable."

Ah. Une Japonaise traditionaliste. Je ne voulais pas d'un suicide pour honneur perdu dans mon infirmerie. Les morceaux sont plus durs à recoller ensemble après et nettoyer du sang est douloureusement long. Aux noms des dieux, pourquoi j'avais décidé de m'engager en tant que médecin scolaire, déjà ? Certainement pas pour la tranquillité d'esprit. Mais au moins, elle s'excusait. Je lui ébouriffais les cheveux pour dédramatiser la situation.

- "C'pas grave, jeune fille, fis-je dans un sourire qu'elle ne verrait pas. Promets-moi de venir avant, la prochaine fois, et je te pardonne. Montre-moi ce bras et fais moi un sourire."

J'étais soulagée. De ce que j'en voyais de là où j'étais et sans me pencher dessus, ce n'était rien d'autre qu'une infection cutanée. Je ne savais pas comment elle s'était fait sa blessure, et ça m'importait peu du moment qu'elle allait bien en sortant de chez moi,  mais c'était étendu sur tout le bras sans être trop grave. Mes lentilles m'informaient d'une forte concentration de globule blanc pour confirmer l'infection. Mais bon, le pus légèrement visqueux qui s'écoulait de la plaie pour se fixer tout autour confirmait de toute façon ce que je pensais. Je regardais la jeune demoiselle. Elle me disait quelque chose, mais je voyais passer tellement de monde que je ne tenais plus compte des noms de mes patients. Sans en devenir inhumain pour autant.

- "Désolé d'avance, mais tu risques de souffrir un peu."

L'avertissement que je donnais était un doux euphémisme. D'ordinaire, j'essaie de ménager les filles par rapport aux garçons -à part mes collègues, bien sûr- parce que ça a tendance a forger le caractère que de souffrir vraiment d'une blessure, mais que je ne supporte pas de voir une demoiselle grimacer de douleur. A 36 ans, j'avais une fibre paternelle un peu trop importante a on goût, mais il fallait faire avec. Les femmes m'ont de toute façon toujours rendu comme un Marshmallow. Pour cette patiente-là, l'alcool à 70° s'imposait pour nettoyer la plaie. Et l'alcool a 70°, en plus d'être dangereux à trop forte dose, était quelque chose que moi même je supportais mal. Je préférais 100 fois nettoyer une plaie au whisky -même si j'étais gâcher une bouteille- parce que ça sent meilleur.

J'appliquais une grosse dose d'alcool sur une compresse propre et je commençais le nettoyage du contour de la plaie, en supprimant le plus délicatement possible le pus et les croutes qui commençaient à se former tout en tuant les germes infectieux qui grouillaient par ici. J’évitais soigneusement de regarder le visage de ma patiente que je ne remettais toujours pas. Pourtant des yeux pareils, ça ne s'oublie pas...

Je continuais le travail en passant à un produit un peu plus doux pour l'intérieur de la plaie, puis je posais une série de compresses par dessus après m'être assuré qu'aucune surinfection n'était possible. Je fixais les compresses avec du sparadrap spécial peau sensible -le seul que j'utilise- et entourais le tout d'un long bandage pour éviter que ça tombe. Je griffonnais, d'une belle écriture lisible -pas comme mes confrères dont les traits sont des choses sorties du huitième cercle des enfers- une boite d'antidouleur et un antibiotique.

Voilà, affirmais-je en lui tendant l'ordonnance. Ne bouge pas trop le bras, ne porte rien de lourd et viens faire changer ton pansement tout les deux jours.

Je retirais mes gants, les balançais dans la poubelle de l'autre côté de la pièce et tirais une latte sur ma cigarette qui s'était quasiment consumée en entier. De l'argent jeté par les fenêtres.

Si tu veux te reposer un peu, ou parler, ou n'importe quoi, tu peux rester. Comme tu peux le voir, c'est un peu mort en ce moment.

Dans un soupire, je farfouillais dans mon tiroir et en sortit une GameGear. Sonic allait me remettre les idées en place. Peut-être qu'elle voudrait jouer, elle aussi.

Elle sentit avec un certain étonnement qu’il lui ébouriffait les cheveux, ce qu’elle commençait à penser ce confirma par la suite, il lui pardonnait…
« C'pas grave, jeune fille » Commença-il en enchaina par « Promets-moi de venir avant, la prochaine fois, et je te pardonne. Montre-moi ce bras et fais-moi un sourire. »
Ririko hocha faiblement la tête et répondit qu’elle le promettait sur son honneur déjà bien endommagé, mais déjà bien restauré par ce pardon accordé. Ce serait peut-être la dernière chose qu’elle dirait, son honneur réparé, il était à présent inutile d’embêter le médecin avec sa voix de crécelle.
« Désolé d'avance, mais tu risques de souffrir un peu. »
Elle dégluti légèrement et se prépara donc à recevoir la douleur. Souffrir pouvait surement être une source d’honneur, mais souffrir parce qu’on vous désinfecte une plaie, c’est honorable… ? Faut voir…De toute façon, elle n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, car son sensei appliquait quelque chose d’humide sur sa blessure. Elle ne ressentit pas la douleur immédiatement, ce n’est qu’après un très court instant que la brulure vint, tout de suite intense. Son visage, comme à son habitude, restait neutre, mais ses yeux étaient écarquillés et ses lèvres inférieurs mordus par ses dents. Ouais, donc, quand il disait que ça ferait mal, ce n’était vraiment pas pour plaisanter…Au moins, il a prévenu !
Si le médecin évitait soigneusement de la regarder, elle évitait soigneusement de le regarder également, elle n’aurais pas voulu qu’il décèle la douleur sur son visage, ce n’était jamais très honorable…Et surtout, elle ne voulait pas paraitre ce qu’elle n’était pas : c'est-à-dire faible…Et bien ça, s’en était hors de question, elle n’aurais pas voulu que l’homme s’attendrisse devant elle et demande un petit « tu a mal ? » comme on demande à un enfant de 5 ans. C’était tellement stupide que lui-même ne le ferait surement pas, même si il la regardait dans les yeux.
Quand il commença à désinfecter l’intérieur de sa blessure, ce fut tout de suite un peu moins douloureux, peut-être utilisait-il un autre produit ? Bah, quelle importance, c’était presque terminé, maintenant, et c’est clair que quand ça fait moins mal, ça passe plus vite…Maintenant que la désinfection avait pris fin, elle osait enfin regarder son sensei, il s’occupait maintenant en silence de recouvrir sa blessure de bandages et de compresses. Etrangement, ça soulageait plutôt bien et elle ne s’aperçut même pas qu’il avait finit. Il se releva et parti donc griffonner une ordonnance.
« Voilà, Ne bouge pas trop le bras, ne porte rien de lourd et viens faire changer ton pansement tout les deux jours. » Fit-il en lui tendant l’ordonnance.
Elle s’inclina en remerciement et pris la feuille, profitant pour y jeter un œil. Antidouleur et antibiotique ? C’était si grave que ça ? Elle avait vraiment merdé sur ce coup-là…Quand elle releva la tête, le médecin auquel elle devait à la fois la vie et la santé avait retiré ses gants et fumait maintenant sa cigarette déjà bien gaspillée.
« Si tu veux te reposer un peu, ou parler, ou n'importe quoi, tu peux rester. Comme tu peux le voir, c'est un peu mort en ce moment. »
Oui, elle avait remarqué, l’infirmerie était vide, c’était un bon jour pour tout le monde, sauf pour elle et lui…Elle, parce qu’elle s’était bousillé le bras, lui, parce qu’il devait se faire chier et se sentir très seul. Elle le regarda un instant farfouiller dans son tiroir et en sortir une vielle console portable, sans doute du Sega, qu’elle ne connaissait pas. En effet, était plutôt un geek de Pokémon, elle avait juré fidélité à Nintendo. Mais bon, elle pouvait bien faire une exception pour son sauveur, puisqu’il semblait bien seul ici…Elle s’approcha légèrement et regarda la console, intriguée, elle ne savait absolument pas comment cela fonctionnait, mais les jeux vidéos, quelque soit leur console, étaient toujours intéressants… Après un long silence d’observation, elle demanda enfin : « C’est une console Sega ? Désolée, je ne m’y connais pas beaucoup…Je préfère Nintendo, plus particulièrement Pokémon… »
Elle hésita encore un instant avant de demander timidement, d’une voix faible et presque inaudible : « Euh…Vous…Vous pouvez m’apprendre à jouer, s'il-vous-plait ? »

Cette console qui semblait d’un autre age était bien produite par Sega. Ririko ne la connaissait pas, sans doute parce qu’elle n’avait pas du faire grand succès. Celle que le sensei tenait entre ces mains semblait traficotée, certains signes ne trompent pas.
« Pokemon est un bon jeu. Je parle surtout des deux premières générations. Quant à t'apprendre à jouer... Ben, c'est pas possible. C'est un jeu vidéo, quand on connaît un peu, ça vient naturellement. »
Ririko hocha la tête, sa question avait été stupide, de toute manière. Apprendre à quelqu’un à jouer à un jeu, c’était comme apprendre à quelqu’un à pédaler sur un vélo, un champ d’action limité et des explications inutiles…Tout était dans l’instinct. La japonaise restait dans une sorte d’admiration fascinée de la vielle console, lorsque soudain, le médecin lui tendit la console. Elle sursauta et leva les yeux vers lui, se demandant si, vraiment, elle pouvait la prendre.
Question idiote, il ne lui tendait pas pour faire jolie, elle devait le prendre, et rapidement. Le laisser tendre le bras ainsi n’était ni honorable ni poli. Elle saisi délicatement la console et effleura chacune des touches du bout du doigt. Elle aimait bien faire ça, même avec ses propres consoles, c’était une sorte de rituel avant de commencer à jouer. L’écran brillait d’une lueur faible, le Sonic attendait qu’on appuie sur la touche adéquate pour le faire avancer, mais Ririko n’avait jamais vraiment aimé Sonic, parce qu’elle trouvait que son but n’avais rien d’original, et que la façon de l’atteindre n’avait rien d’honorable.
Elle écouta minutieusement toute les instructions de son sensei concernant les explications du jeu, les émeraudes du chaos, les anneaux dorés qui ressemblaient à des bagues géantes, et toutes les sortes de looping et de cascades que pouvait faire le hérisson. Il lui expliqua également à quoi servait chaque touches avec un brun de nostalgie qui s’affichait a présent clairement dans ses yeux, la jeune fille ne pus s’empêcher de sourire, celui devait lui rappeler bien des trucs, elle-même, qui n’avait que dix-sept ans, commençait déjà a devenir nostalgique sur certaines choses, alors lui, qu’est-ce que cela devait être ?
Il se tut un instant, pendant qu’elle essayait tant bien que mal de jouer, passionnée malgré tout, testant malgré elle toute les façons de faire mourir le hérisson bleu. Ses yeux étaient perdus dans la contemplation quasi-sacrée de l’écran de jeu, ses gestes étaient devenus instinctifs, et ses pupilles prenaient compte de chaque obstacle qui se dressait devant le petit héro de pixel. Mais malgré ça, elle réussissait à le faire mourir, la plupart du temps en appuyant sur la mauvaise touche.
C’est finalement la voix du médecin scolaire qui la ramena à la réalité…
« Si tu aimes bien, je peux te la prêter. Ça me fait un prétexte pour te faire revenir dans, disons, une semaine, pour que je réexamine ton bras. »
Elle le regarda avec des yeux ronds, grands ouverts, stupéfaite. Ils se connaissaient à peine, et il lui prêtait sa console de jeu ? Comment pouvait-il faire ainsi confiance à une parfaite inconnue. Elle recula de quelque pas, soudain affreusement gênée, puis finit par murmurer d’une voix faible et nerveuse.
« C’est…C’est impossible…Enfin…Ce n’est pas une bonne idée…Sensei…Je risquerais de l’abimer…Et…Je ne mérite pas votre confiance….Pas a ce point… » Réussit-elle a bredouiller malgré le mélange de traque et de panique qui s’emparait d’elle.
Rien que de s’imaginer ramener la console cassée la glaçait d’effrois, il n’y avait rien de plus déshonorable…
A part peut-être la fuite au combat…