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Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn !

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Prodige
Louise Lyautey
Louise Lyautey



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▌SUPER: Grumpy Blind
▌POWER: Vision par procuration
▌LEVEL:
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Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Vide
MessageSujet: Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Icon_minitimeVen 16 Aoû - 1:07

Louise
Savez-vous ce que je ferai ? Eh bien, je ne ferai rien.

Présentation
______________________________


# C'est quoi ton p'tit nom? Louise Lyautey (c'est nul hein ?).
# Tu as quel âge? Je viens d'avoir 16 ans.
# Tu viens d'où? Phoenix, Arizona.
# Tu as un métier? Lequel? Non.
# Tu es de quel groupe? Je suis une civile.
# T'aimes les filles ou les mecs?Ou les deux? Je sais pas, je me suis pas vraiment posé la question. Celui ou celle qui arrivera à me supporter, je suppose.
# Vous avez peur de quoi? De m'accepter avec mes fragilités, il paraît.
# Tu as de l'argent? T'es riche? Tu m'en donnes? Mes parents oui, mais je doute qu'ils partagent.



Caractère et Physique
______________________________
     
Certains disent que j'ai un sale caractère, moi je préfère dire que j'ai un fort caractère. La différence, me demanderez-vous ? Et bien, ceux-là me trouvent désagréable alors que moi je trouve simplement que je me laisse pas marcher sur les pieds. Et bien quoi ? Parce que je suis aveugle, il faudrait que je sois constamment de bonne humeur et souriante ? Histoire de montrer que je passe outre mon handicap. Qui vous a dit que je voulais passer outre ? Je ne veux pas passer outre ! C'est trop facile de dire des phrases telles que « la vie continue quand même » ou bien « il faut faire avec sans baisser les bras » ou ma préférée « je te comprends, mais... ». Alors là, je vous arrête tout de suite ! Non, vous ne me comprenez pas ! Pour que vous me compreniez, il faudra que je vous ôte toutes les lumières, toutes les couleurs de votre vision. Il faudrait que vous soyez plongé dans les ténèbres, pour comprendre ce que je ressens. Non, vous ne saurez jamais, ce que c'est, être aveugle...

Certains veulent devenir des héros, moi je veux juste être normal, voir comme vous, étudier comme vous, pouvoir faire quelque chose de ma vie, comme vous. J'ai décidé de ne pas accepter mon handicap, je n'en veux pas. Le pire, oui le pire, c'est bien mon don. Je pense qu'il m'a été donné pour me narguer. Pour me dire « eh Louise, regarde comme le monde est beau. C'est ballot que tu ne puisses pas le voir comme tu le souhaites ! »

Pour vous, je suis peut-être qu'une gamine désagréable. C'est vrai que je ne cherche pas à être aimable. Sans jurer comme une poissonnière, j'ai parfois un langage fleuri. Que vous ayez mon âge, le double ou le triple, je m'en moque. Je vous parle comme cela me chante. Vous savez ce qui est le pire moi ? C'est tous ceux qui me regardent comme si j'étais diminuée. Ne vous méprenez pas, ce n'est pas parce que je vois rien, que je ne ressens pas votre attitude. Il y a de signes qui ne trahissent pas. Je ne supporte pas qu'on me voit comme une fille fragile qui aurait besoin d'aide. Je veux pas de votre aide ni de votre pitié. Je ne veux pas être considéré comme handicapée, est-ce donc trop demandé ? Alors je vous maudis, oui, vous tous qui me regardez avec peine. Je vous maudis !

Peut-être que je mérite des claques, sûrement même. Une bonne mandale pour me remettre dans le droit chemin. Pour me faire comprendre qu'il y a plus malheureux que moi sur Terre. D'ailleurs, ça m'a toujours fait rire ça « y'a plus malheureux que toi sur Terre », suis-je la seule à trouver cette phrase aussi vaine que stupide ? Sérieusement, ce doit être la réplique la plus inutile et la plus bateau que l'on puisse dire. Est-ce que vous connaissez réellement quelqu'un qui se serait dit « putain oui, c'est vrai, y'a pire que moi, allez, je change ! » ? Non. Pour revenir aux claques, j'en mérite. J'imagine que j'en ai pas reçu assez, parce que ça se fait pas de gifler une aveugle, aussi désagréable soit-elle. Mais giflez moi donc ! Sermonnez-moi, dites-moi que je suis qu'une sale gosse égoïste qui en veut à la Terre entière alors que dans le fond, c'est la faute de personne si je suis comme ça. Au moins, ça me prouverait que vous ne voyez pas en moi qu'une infirme avec qui on doit prendre des gants. Je veux pas que vous en preniez. Je veux que vous me voyez comme une gamine comme les autres, est-ce donc trop demander ?

Je ne suis pas si forte, je fais juste semblant. Peut-être pour me convaincre moi-même. Je ne veux pas accepter la part fragile qu'il y a en moi. Je ne sais pas me confier et je ne le veux pas. Je ne sais pas me lier aux autres et je ne le veux pas. Je ne veux pas dépendre de quelqu'un, je veux être indépendante. J'ai trop peur de souffrir si l'on m'abandonnerait. Et je ne veux pas souffrir. Malgré tout, je suis sensible et je sais que je suis fragile. Parfois, quand je n'en peux plus, je m'enferme dans ma chambre pour pleurer. Mais jamais en public, je ne veux pas que l'on me voit comme ça.

Pour me détendre, j'aime écouter de la musique, de la pop surtout. J'aime quand ça bouge, j'aime danser et chanter, ça me permet de me défouler. J'aime écouter, à défaut de lire, de la poésie, notamment Victor Hugo. Mais j'aime encore plus les épopées antiques dans lesquelles les héros n'ont pas de costumes ridicules. D'ailleurs, les aèdes sont aveugles, les muses leur ayant pris la vue en échange de pouvoir raconter les exploits des plus grands héros. Peut-être que c'est ça, ce que je devrais faire. Une sorte d'aède des temps modernes, mais je ne suis pas sûre d'y arriver. Je ne suis pas sûre de trouver les mots. Je veux être Homère, sinon rien !


Et son physique? Taille : 1m61 ; poids : allons, on de demande pas son poids à une lady ! ; couleur de peau : blanche ; couleur d'yeux : bleu pâle à la limite du blanc quand je n'utilise pas mon don & bleu azur quand je l'utilise ; cheveux : aussi noir que le jais ; odeur : quelle drôle de question ! j'aime bien Flowers de Kenzo si c'est ce que vous voulez savoir ; corpulence : je trouve que j'ai de jolies formes pour mon âge ; traits particuliers : je porte toujours des lunettes de soleil en forme de cœur – j'ai plusieurs modèles & la couleur de mes yeux qui change selon que j'utilise mon don ou pas.



Identité secrète
______________________________


# Depuis combien de temps t'es dans l'école? /
# C'est quoi ton super pseudo? Je suis pas une héroïne, essayer d'avoir une vie normale, c'est assez pénible comme ça. Ceci dit, une fille de la Heroe's aime bien m’appeler Grumpy Blind...
# Tu as quoi comme genre de pouvoir? Prodige.
# Tu as un don, un pouvoir? Lequel? Vision par procuration.
# Et tu le maîtrises bien? 5,5/10
# Tu m'expliques en quoi il consiste? Comme le nom de mon don l'indique, il me permet de voir par « procuration ». Concrètement, la procuration peut se faire de deux manières. La première, la plus basique, me permet de voir ce que voit ma cible à travers ses yeux. La deuxième, la plus sophistiquée, me permet de voler la vision de ma cible pour voir par mes propres yeux. Dans ce cas de figure, la cible devient aveugle le temps que j’emprunte sa vue. Notez que cela marche aussi pour les animaux.

Je vous vois venir, vous allez vous dire que c'est plutôt cool cette histoire, alors pourquoi je reste si grumpy – pour ne pas dire chiante ? Figurez-vous qu'il y a un « mais » et oui, sinon ça serait pas drôle. Je ne peux pas utiliser indéfiniment mon don. Ça serait trop beau sinon. Grosso-modo, je dois pouvoir l'utiliser durant une dizaine de minutes grand maximum, quand je suis en pleine forme. Plus couramment, ça doit tourner autour des cinq minutes. D'ailleurs, le vol de vision est plus difficile que de voir au travers des yeux de la cible. Si j'abuse de mon don en l'utilisant de manière trop répétée sans faire de pause, je finis par avoir mal à la tête et aux yeux. De même, les cibles doivent être assez proche de moi.
# Quel genre de combat tu préfères? Je ne me bats pas, je laisse ça aux autres.

Si tu devais avoir....
# une arme? Bombe à poivre en forme de Beretta 1934, ici.
# un costume? C'est trop kitsch, non merci.
# un gadget? Une montre technologique spécial qui peut donner l'heure vocalement, envoyer des textos dictés, faire GPS etc.
# un moyen de transport? Eh bien, soit à pieds ou les transports en commun quand on ne m'emmène pas en voiture.

Et en fait...
# Tu as une matière préférée? L'Histoire & la littérature ! ♥
# Un endroit que tu aimes? Hum, le parc ou ma chambre.
# Tu t'entends bien avec qui? Avec quel groupe? Ah bon, je m'entends avec des gens moi ?
# Tu as un modèle? Gilbert Montagné. Non, je déconne !
# Tu as un ennemi? Demandez le lui.
# Tu penses quoi des criminels? Qu'un bon criminel est un criminel en prison ?
# Tu as un passe-temps? Danser sur de l'electro pop, voire chanter, et écouter de la poésie et des épopées.




Histoire
______________________________




Vous savez, je pense qu'avant même ma naissance tout avait été préalablement programmé avec soin pour m'emmerder. Comment est-ce que des parents saint d'esprit auraient pu vouloir consciemment appeler leur fille d'un prénom aussi regard que le mien, s'ils n'étaient pas piqués de pulsions sadiques, malfaisantes et malveillantes ? Comment vouloir punir un bébé qui n'était même pas encore venu au monde ? Peut-être avaient-ils eu un flash ou je ne sais quelle vision d'avenir qui les aurait avertis de ce qui les attendait. Je pense qu'on ne peut pas vouloir donner Louise comme prénom à sa chair et son sang dans le cas contraire. Non ?

Mon père, Raphaël, est d'originaire française et a connu ma mère, Heather, alors qu'il débutait sa carrière de diplomate pendant que ma mère débutait au barreau. Ils finirent par se marier deux ans plus tard. Il y a 18 ans, ma mère obtint le poste de procureur à Phoenix, quand mon père était consul. Ils ont décidé de s'installer ici, mais mon père est plus souvent à l'ambassade de France à Washington. C'est à cette période qu'ils eurent mon frère aîné, Lucas. J'aurai aimé voir leur tête quand ce dernier décida d'entrer dans la Navy au lieu d'embrasser une carrière de droit comme le voulaient mes parents. Aujourd'hui, il est lieutenant à 26 ans et va se marier le mois prochain. Je ne sais pas trop pourquoi, mais 10 ans après leur premier fils, mes parents eurent envie d'avoir un second enfant. Je soupçonne que le mariage commençait à battre de l'aile et qu'ils pensaient que ma venue changerait quelque chose. Mais ce ne sont là que des suppositions.

Après ma naissance, il y a 16 ans, un 9 juillet, les médecins se rendirent vite compte que quelque chose clochait. Je ne réagissais pas, ou plutôt mes yeux ne réagissaient pas aux stimulis. Je suis aveugle de naissance. Pour mes parents l'incompréhension, pour moi le néant.

À cause de leur travail, mes parents ne sont presque jamais là et je leur en veux. Mais je me demande, il y a-t-il quelque chose de pire pour des parents, même s'ils sont souvent absents, que de découvrir qu'à sa naissance leur enfant a un handicap ?


II/ Blind not strange


À 6 ans, mes parents jugèrent bon de me placer dans une école spécialisée, pour m'aider disaient-ils. Histoire de faire semblant que je n'étais pas différente, que je pouvais aller à l'école, comme tous les enfants. J'étais interne et revenait le week end. J'ai vécu ça comme une odieuse trahison, un coup monté pour se débarrasser de moi. Comme si je n'étais déjà pas assez puni d'être aveugle, il fallait maintenant que mes parents m'abandonnent ? Avaient-ils donc si honte de moi, pour me mettre ainsi au placard ? Bien sûr, à 6 ans, vous êtes encore naïf, c'est en grandissant que j'en ai voulu à mes parents. Certes, ils étaient pas souvent là, mais quand même, c'était mes parents, bordel ! Alors, peut-être que dans le fond, ils étaient juste dépassés par les événements et ne voulaient que m'aider, mais ça, je ne le comprenais pas à l'époque et je ne le comprends toujours pas. Tout ce que je vois, c'est qu'ils me surprotègent bien trop à mon goût.

Les chambres étaient double et on m'avait collé avec une fille dégoulinante de mièvreries et de rêves. Plus les années passaient, plus on se rapprochait de la fin de l'enfance, moins j'arrivais à la supporter. Ces rêves utopiques à la con, qu'elle épouserait un beau garçon, aurait une maison, un chien, des enfants et tout ceci malgré l'handicap. Comme j'avais envie de vomir, à chaque fois qu'elle me déversait son flot de paroles insipides. Vous ne pouvez imaginer la patience dont j'ai su faire preuve, un temps durant. Franchement, je pense que je mérite une médaille ! Le pire, c'est quand elle se piquait de s'intéresser à moi, qu'elle trouva ça tellement triiiiiiiiiiiiiiiiste que j'arrive pas à accepter d'être telle que je suis. Que de toute façon, j'avais pas le choix. Justement, là était tout le fond du problème, on m'avait pas laissé le choix. J'avais pas demandé à naître aveugle moi et il fallait que je l'accepte ? Non, mais merde à la fin, y'a un moment, il faut arrêter de fumer de la beue arc-en-ciel aux bisounours ! « Tu dis à tout le monde que je suis stupide, je ne le suis pourtant pas plus qu'une autre ! » me dit-elle un jour, ce à quoi je répondis placidement « Quelle autre ? ». Et puis, ce fut la goutte mièvre de trop qui a fait déborder le vase de candeur. « Non, mais que tu sois si conne, c'est de naissance également ou tu prends des cours du soir ? Est-ce que tu crois réellement à toutes les conneries que tu me débites à longueur de temps ? Non mais regarde toi ! Ah non c'est vrai, tu peux pas ! » lui hurlai-je dessus avant de feindre l'étonnement. « Oh mais... moi aussi... putain, je suis aveugle aussi ! Tu crois vraiment qu'un mec voudra de nous ? Est-ce que je suis la seule réaliste ici à qui on a pas réussi à laver le cerveau pour nous faire croire qu'être aveugle, c'est pas si grave que ça ? On est condamné à avoir une vie de merde, un boulot de merde si on arrive à en avoir un ! Franchement, tu me donnes envie de vomir... » J'aime autant vous dire, que sa réaction fut immédiate. Cléa, de son petit nom, se mit à chialer sur-le-champ en gémissant à qui voulait bien l'entendre, au fur et à mesure que les gens entraient dans notre chambre, que j'étais une vilaine méchante. Non Cléa, désolée, mais je suis réaliste, moi, je ne me berce pas d'illusion, tout comme toi.  

Peu après, j'eus droit à un énième rendez-vous avec le psy du centre, parce qu'il paraît que parler, ça fait du bien. J'aime pas les psys. Vous arrivez en retard, ils vous disent que vous êtes irresponsable. Vous arrivez en avance, ils vous disent que vous êtes stressés. Vous arrivez à l'heure, ils vous disent que vous êtes pointilleux. Pour la énième fois, il me dit que je ne voulais pas m'accepter avec mon handicap. Non, sans blague ? Sérieux, j'espère que mes parents déboursaient pas des millions pour ce genre de diagnostique que je pouvais faire moi-même. Mais aussi que j'acceptais pas mes fragilités, mais qu'il fallait que je parle, blablabla. « Vous voulez que je parle ? Okey, je vous emmerde, vous et votre équipe qui essayez de nos faire croire qu'on peut espérer avoir une vie malgré notre handicap. » Je devais avoir dans les 13 ou 14 ans. C'est à moment que j'ai décidé, disons ça comme ça, de faire chier mon monde. Je me montrai volontiers insolente, même avec les prof. L'un me dit un jour que je leur devais le respect. « Le respect, ça se mérite. » repondis-je. Et je ne respecte pas ceux qui me voient uniquement comme une handicapée, qui veulent me surprotéger ou m'enlever mon libre arbitre en prenant des décisions pour moi. Tout ça en prétextant que c'est pour mon bien.

J'ai quitté ensuite l'institut, j'en avais marre et ils avaient pas non plus envie de me retenir. De toute façon, je savais le braille, j'avais appris à me débrouiller et surtout, en rentrant à la maison, j'eus l'un de mes plus cadeaux de ma vie. Un berger blanc suisse, un « chien guide », à ne pas confondre avec les huskys. C'est comme un berger allemand, mais avec une robe blanche. Comme j'aime l'Odyssée, je l'ai nommé Ulysse.

C'est mon meilleur ami. Mon seul ami en fait.

III/ Vision by proxy


Ma mère étant blasée de Phoenix, on en profita pour déménager. Mon père n'y voyait pas inconvénient, comme de toute façon, il était plus à Washington qu'à la maison. Une place de procureur se libéra dans la ville de la Heroe's, elle sauta sur l'occasion pour demander une nouvelle affectation. Par la même occasion, elle décida de faire aménager une villa afin qu'elle puisse me faciliter la vie. Ainsi, notre villa est administré par un ordinateur qui gère la lumière, le chauffage, les stores etc. Si on veut écouter de la musique, il suffit de lui demander. Ma mère a fait appel au laboratoire de recherche de la ville. Comme c'est encore expérimental, de temps en temps, un technicien vient faire une maintenance et des mises à jour, au besoin. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai fait la connaissance, connaissance dont je me serai bien passé, d'une fille de cette école de héros. Junko qu'elle s'appelle. Elle travaille au département des armes technologiques. Visiblement, le gars habituel était occupé et le service avait personne d'autres, donc ils ont sorti de leur chapeau magique cette nana, à défaut d'autre chose. Et figurez-vous qu'elle a pris la désagréable habitude de m’appeler Grumpy Blind. Bon okey, je suis pas toujours très aimable, mais quand même ! En tout cas, je trouve qu'elle vient un peu trop souvent faire la maintenance à mon goût. Bref.

À défaut d'avoir une vision, j'avais de l'imagination et j'aimais caresser la douce illusion que je pouvais voir par un obscur procédé magique. Bien sûr, ce n'était que le fruit de l'imagination d'une aveugle qui n'acceptait pas de l'être. Et pourtant, dans ma 14e année s'est passé quelque chose d’extraordinaire que je ne pourrai pas expliquer. Je grattouillais Ulysse derrière les oreilles, quand j'ai vu. Oui, quand j'ai vu quelqu'un. Une personne avec des cheveux longs et une petite robe. Je ne compris que c'était moi qu'en constatent que cette personne avait l'air étonné et que ses gestes semblaient coordonner aux miens. Je voyais à travers Ulysse.

Je peux également vous citer la première fois que j'ai vu de mes propres yeux. C'était lors d'une réception, je m'étais éloignée, lasse de tout ce monde bruyant, avec Ulysse dans le fond du jardin. Oui, encore dans le jardin. Je ne sais pas qui fut celui ou celle à qui j'ai emprunté la vue, mais il/elle a dû être dans le noir quelques instants. Pour la petite histoire, je sentais quelque chose me monter sur la jambe. J'aurai voulu voir et j'ai vu, en effet. J'avais sur la jambe ce que je ne savais pas à l'époque être une mante religieuse. À cette vision, j'ai poussé un cri terrible. Pas un cri de fillette effarouchée, mais celui d'un être humain découvrant quelques monstres inconnus qui n'auraient aucun droit de vivre sur cette même planète. C'est ce jour-là que Dame Nature m'a été révélée, mais au lieu d'être fascinée, j'ai éprouvé une répulsion. Face à ça, je n'ai pas gardé la vision bien longtemps et c'est dans le ténèbres que j'ai chassé la bestiole d'un revers de main avant de me lever promptement pour aller ailleurs.  

Depuis, je m’entraîne à apprivoiser ce don. Vous allez sûrement penser que je l'aime plus que tout et pourtant, pour moi il est plus synonyme de punition cruelle que de soulagement. Il me nargue, en m'offrant temporairement la vue avant de me la reprendre. Je ne peux pas l'utiliser continuellement, croyez-moi, j'ai essayé ! Et je peux vous dire que j'ai morflé, je n'avais jamais eu aussi mal à la tête aux yeux... Si je dois apprivoiser mon don, je dois aussi apprivoiser le monde, les objets, les couleurs, etc. Prenons un exemple simple, les couleurs. Je sais les mots pour les dire, forcément, mais étant aveugle de naissance, cela ne renvoyait à rien de concret pour moi. Pour vous qui voyez, quand vous voyez du rouge, vous savez que c'est du rouge, moi non – au début du moins. Si j'ai les mots, je n'ai pas les concepts visuelles correspondants. Quand on essayait de m'expliquer les couleurs, je ne comprenais pas. On pouvait me dire par exemple que le rouge, c'est la couleur de l'énervement, mais aussi de la gêne. Comme être dans un soucis, être dans le rouge comme on dit. Euh, pardon ? C'est quoi le rapport ? Autre exemple, une flamme, je sais que ça brûle, que ça provoque de la chaleur, mais j'aurais pu en toucher une le plus innocemment du monde, puisque je ne savais pas à quoi ça ressemble. Pour m'aider, j'ai demandé à notre super ordi trop badass – il y a un écran mural dans toutes les pièces, donc dans ma chambre également, même si je ne le vois pas – de me trouver des logiciels. Vous savez, les trucs pour gosses avec une image qui s'affiche et une voix qui vous dit à quoi ça correspond. Vous allez vous demander peut-être pourquoi je n'ai pas utilisé de livres ? Je ne sais que le braille et je ne peux pas apprendre la lecture et l'écriture par moi-même. De plus, mon don ne dure pas assez longtemps pour que j'essaye.


IV/ I want to be save and i don't want to be so


Le temps passe et rien de change. Je ne m'accepte pas et m'enferme derrière une apparence désagréable et c'est comme si tout le monde s'en foutait, comme s'il pensait que ça me passerait avec le temps, en grandissant. Comme si j'allai changer du jour au lendemain et que je deviendrais subitement mature et aimable par une force mystérieuse et salvatrice. Alors on se contente de me protéger, on ne m'engueule pas, on ne me gifle pas, on devient blasé.

Puisque ni mes parents, ni la dame de maison qui faisait office de gardienne pour moi ne voulaient me remettre sur les rails. Je décidai de faire quelque chose dont je n'étais pas particulièrement fière. Faire quelque chose d'illégale. Pas quelque chose de trop grave non plus, avec mon père qui venait de passer ambassadeur et ma mère procureur, je savais l'importance du respect des lois. Non, juste un truc qui me vaudrait une petite remontrance par la police et qui ferait office de signale d'alarme pour mes parents. Alors que j’accompagnai Lana, la dame de maison, en ville, je fauchai un truc dans une boutique de maquillage et le mis dans mon sac. Je ne fis pas trop attention, je crois que c'était du parfum, mais je m'en moquai, j'avais pris ça au pif, je ne le voyais pas de toute façon. Je n'ai même pas eu le temps de sortir avec puisqu'un vigile m'avait vu. Je pensais qu'on me remettrait à la police, mais même pas. Il a suffit que Lana dise que j'étais la fille de l'ambassadeur de France et du temps qu'il vérifie l'info pour me relâcher. Le pire, c'est que j'ai même pas eu besoin de l’immunité diplomatique, même si cette perspective les a peut-être décidé d'expédier l'affaire, ils ont dit que j'avais fait ça parce que je me sentais pas bien dans ma peau et que je voulais attirer l'attention. Voilà, fin de l'histoire. Dans un sens, c'était pas faux, c'était même plutôt vrai, mais je ressortais sans réelle punition. Même la justice en avait rien à foutre de moi. Ca valait bien la peine ! Lana me dit que c'était stupide, mes parents de même. J'eus droit à un sermon de morale et basta.

Je revenais au point de départ et je n'en pouvais plus. J'en avais marre, marre de cette vie inutile, marre qu'on ne s'occupe pas de moi, marre qu'on me surprotège, marre qu'on me voit uniquement comme une diminuée et qu'on se sente obligé, par ricochet, de prendre des gants avec moi. J'en avais marre de tout. Je ne m'accepterai jamais, alors, autant en finir...

Je me souviens que le matin de cette journée, j'avais reçu une petite lettre de Cléa qui pensait faire la maligne. « Tu trouveras ci-joint deux places pour la première du spectacle monté par les élèves du Centre que tu as jugé bon de quitter, puisqu'il paraît qu'on a aucun avenir possible. Viens avec un(e) ami(e), si toutefois tu en as un(e). » Elle me faisait de la peine, à se donner des airs de la sorte. Je demandai donc à Lana d'écrire la réponse suivante : « Comme c'est aimable de ta part, ta délicate attention me touche, mais il m'est impossible de venir à la première. Je viendrai à la seconde, si toutefois il y en a une. »

À l'autre bout de la rue, on construisait un immeuble. C'était un samedi, je savais que les ouvriers seraient de repos le week end, mais que la rue serait quand même fréquenté, me permettant de voler la vue des passants et ainsi me diriger. Je ne voulais pas emmener Ulysse. Pourquoi ? Parce que j'allai faire le grand saut et que je savais que je n'aurai pas la force s'il m'accompagnait. J'avais fait un peu de repérage les jours précédents, le jour j, je ne pourrai pas me permettre de perdre de temps. Mon don ne me le permettait pas. Alors, j'ai franchi la porte de la villa et j'ai marché vers la Mort, vers ma mort.

Je suis arrivé sans encombre à l’immeuble. L’ascenseur n'étant pas de service, je pris les escaliers. Au 2e étage, ma vision commençait à se brouiller, je me doutais un peu que ça allait arriver, mais je ne pensais pas que ce serait aussi tôt. Au 3e, un mal de tête commença à me prendre, mais il ne fallait pas que je flanche. D'autant qu'en bas, j'avais entendu la porte s’ouvrir, j'imagine qu'une personne m'avait vu et avait trouvé ça louche qu'une gamine entre dans un immeuble en construction. Il fallait que je me dépêche, j'eus à peine le temps d'arriver au 5e et de voir la porte que ma vision s'éteignit. Les ténèbres étaient de retour. Qu'à cela ne tienne, je m'aidais de la rambarde pour monter et j'ouvris la porte. Le vent me signifia que j'étais sur le toit. Vite, vite, peu importe qui était derrière moi, il ou elle montait vite. J'entendis une voix féminine me disant d'arrêter alors que je venais de percuter un truc, je jurai en grimaçant, sûrement une de ces grosses bouches d'aération qu'on trouve sur les toits. Je me retournai. « N'approchez pas ! De toute façon, ma décision est prise ! » hurlai-je. Évidemment, l'individue m'avait vu foncer dans un obstacle et en me retournant, elle avait pu voir mes lunettes de Soleil, pas besoin d'être Hercule Poirot pour deviner que j'étais aveugle et qu'elle pourrait avancer librement, puisque de toute façon, je ne la verrai pas. Alors j'ai décidé de faire volte face et courir droit devant en ignorant ce qu'elle me disait. J'allais bien finir par atteindre le bord. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Je n'avais pas tant peur de la Mort que de ne pas savoir quand elle allait survenir. À quel pas je ne trouverais plus rien d'autre que le vide.

J'aurais pu mourir, dans un égoïsme arrogant, mais j'ai espéré si fort qu'on vienne me sauver, qu'une lumière à transcendé la Mort. Je ne le savais pas encore, mais cette lumière avait les traits d'une grande et belle femme rousse. Une Légende répondant au doux nom de Brooke Vaughan.

Un nouveau pas et puis le vide. Moi qui bascule et mes lunettes qui tombent. Et puis une main. Une main qui attrape fermement mon poignet pour m'arrêter dans ma chute à peine entamée et me soulever. Une autre main qui m’agrippe en dessous de l'épaule pour me remonter. Nous qui tombons à la renverse sur le toit. Et moi qui n'en peux plus. Moi qui craque. Moi qui me blottis dans les bras de cette inconnue et qui fonds en larme. Et pourtant, je lui en ai voulu dès cet instant. Oui, je voulais être sauvé, mais par quelqu'un qui souffrirait de ma perte. Quelqu'un qui tenait à moi. Brooke avait beau être une illustre Légende, à mes yeux emplis de larmes, elle ne valait pas mieux que les autres. Elle avait agit uniquement par « devoir ». Elle venait de me prendre la seule chose qui me restait. La seule chose que je pouvais encore décider par moi-même. Elle venait de me retirer mon libre arbitre, me retirer le choix que j'avais fait d’échapper à cette vie vaine, futile et inutile. Et je lui en voulais. Oui, je la maudissais. Je lui hurlais qu'elle aurait dû me laisser faire, qu'elle n'avait pas à intervenir. Enfin, j'hurlais... C'est ce que je voulais croire. Ce devait plutôt être des paroles hachées, lancées entre deux sanglots. Je devais être bien peu crédible aux yeux de cette femme, alors que je pleurais dans ses bras et que je n'avais même plus mes lunettes pour me cacher.

Et je m'en voulais, de me dévoiler aussi fragile. Je m'en voulais, de pleurer ainsi devant elle.

V/  And then...


La nouvelle de ma tentative de suicide choqua mes parents. Reste à voir ce qu'il va en découler, mais j'ai peur qu'ils se contentent simplement de me surprotéger davantage. Ce que je ne veux pas.
Cependant, pour remercier la Légende, que moi je n'avais pas remercié, mon père organisa une réception quelques jours plus tard. Comme on ne refuse pas l’invitation d'un ambassadeur, surtout quand la réception est en votre honneur, Brooke vint à l'heure convenue. On était dans le jardin à prendre l'apéro et manger des petits gâteaux, le temps que le reste du gratin arrive, tout en parlant. Enfin, eux parlaient. Moi, je me contentais de faire tapisserie en espérant que Brooke ne vienne pas m'adresser la parole.

Il ne fallait pour autant pas oublier la réception était certes en l'honneur de Brooke, mais pour m'avoir empêché de me suicider, même si bien sûr, personne n'osait le dire directement. On se contentait de me demander si j'allais mieux. Ce à quoi je répondais par l'affirmative dans un sourire forcé. Que les choses soient claires, si je ne tenterais pas de me suicider de nouveau, ce n'est pas parce que j'irais mieux, mais juste parce que je savais que Brooke serait bien capable de me « sauver » une seconde fois ! Je pense que ce fut pour détendre un peu l'atmosphère que le consul de Belgique jugea bon de dire ce que devenait son fils avant de s’enquérir des progénitures des autres. Chacun alla donc de ce que faisaient leurs enfants respectifs ou de ce qu'ils allaient faire de leur vie.

Je ne pus m'empêcher de saisir la perche que l'on me tendait. « Savez-vous, ce que je ferai ? » je pris la vue d'un invité au pif, je voulais voir de mes propres yeux ma chère sauveuse envers qui je devais être si reconnaissante. Brooke était aussi belle que l'on me l'avait décrit. « Eh bien, je ne ferai rien. » Et c'était bien ça, tout le fond du problème. Personne n'osait me répondre pendant que je levai mon verre vers la Légende. « Heureusement que vous m'avez sauvé la vie, il faut bien reconnaître que ça aurait été du gâchis. » Je bus une gorgée, rendis la vue que j'avais emprunté puis tendis mon verre à mon père.

J'invoquai de ne pas me sentir bien pour gagner ma chambre où je m'y enfermai pour pleurer, Ulysse à mes côtés.





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# Tu as un surnom ou un pseudo? Toujours le même.
# Tu as quel âge? Idem.
# Comment as-tu découvert le forum? Je sais plus.
# T'es une fille ou un gars? Ça n'a pas changé, je pense ! mdr
# Tu te définirais par quel mot? I'm not a number, i'm a free man.
# Qui est sur ton avatar? D'où vient-il? Sawasawa (c'est mon sponsor XD).
# Tu as vu le code? Oui et de temps en temps, il faudrait peut-être varier des omelettes d'autruche, non ?



Dernière édition par Louise Lyautey le Dim 18 Aoû - 10:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Icon_minitimeDim 18 Aoû - 5:14

Voilou, j'espère que ça ira ! ♥
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MessageSujet: Re: Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Icon_minitimeDim 18 Aoû - 6:11


Fiche validée!

Félicitations, et bienvenue parmi nous ! ♥
Dear God, comme j'ai aimé cette fiche! Il n'y a rien à dire, je suis sous le charme (encore, je sais, je suis incorrigible). C'est fluide, bien écrit, on est tout de suite prit dans le vif du sujet sans pouvoir en décoller! J'ai été un instant à la place de Louise et j'arrive à comprendre son ressenti, à la pauvre gosse! (J'veux qu'André lui foutre une mandale, ouai 8D *pan*)
BREFFOUILLE. Validatioooon ♥
Ton personnage appartient dès à présent au groupe des civils, et il est au niveau 14. Pour commencer, je te donne ton arme, pour pouvoir te défendre en cas de besoin! ♥

La première chose à faire sera de t'identifier !
N'oublie pas de créer ton équipement, ainsi que ta fiche de relations. Tu peux aussi faire une demande de logement.
Si tu ne sais pas avec qui rp, poste une demande ici !
Et n'hésite pas à m'envoyer un MP si tu te sens perdu.
Et surtout, amuse toi bien sur Heroe's SUP !
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MessageSujet: Re: Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Louise Lyautey ~ And we gonna let it burn ! Icon_minitime

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