Une goûte. Puis une autre. Un petit coup d'archet. Chht... Léger. Tout en légèreté, en délicatesse. Puis on accélère un peu. Le poignet est souple. Les paupières sont clauses. Plus rien que les notes ne parviennent à l'esprit. Et c'est le vide, toujours ce même vide. Mais quand le violon est là, bien en main, contre sa joue, alors ce vide devient agréable. Et on oublie tout, jusqu'aux blessure qui tailladent notre cœur et le réduit en pièce. Un puzzle, un misérable puzzle. Mais la musique permet de l'oublier, un peu; on se sent mieux, on ne pense qu'aux rythmes, aux cordes, aux mouvements du bras, du poignet. Le coude, attention. On se penche légèrement. En fait, on arrête complètement de réfléchir. Car les notes nous font vibrer. Car il n'est que tristesse et sons.

Quel nom, pour ce restau ? Boh. Il s'en fichait un peu. Owen, il était là pour jouer. Et puis après, en plus, il aurait le dîner gratos. Alors il s'en foutait, du nom du restau. Il avait regardé l'écriteau, bien sûr, en arrivant. Et puis, quand il avait délicatement posé l'instrument sur son épaule et pris avec sa main libre l'archet, tout ses sens s'étaient éveillés. Musique. Sons. Vibrations. Car cela le faisait vibrer. En fait, c'est tout ce qu'il le rendait... Heureux ? Oui, depuis qu'il avait perdu toute source de plaisir, de bonheur. Le violon avait, en quelque sorte, comblé un manque. Et il s'était, en plus de cela, découvert en véritable virtuose. En fait, pour entrer dans les repères chronologiques, il avait commencé à 7 ans. Deux ans après le drame, deux avant la deuxième plus grande souffrance de sa vie. La perte de son père. Il le lui avait donné. Pour le "canaliser". Pour essayer de l'aider. Car tout ce qu'il faisait été dans cet unique but. Le sauver. L'aider.

Alors il lui avait donné un violon. Le résultat était plutôt pas mal : Owen avait un don, et cet instrument lui permettait de garder, un tant soit peu, la tête hors de l'eau. Ça l’apaisait. Il pouvait y déverses ses tristesses, sa rage, son âme. Il aimait plus son instrument qu'autre chose, considérant que finalement, lui ne finirait pas par crever de sa main. Lui, il ne le perdrait pas. D'ailleurs, il le trimbalait absolument partout; même en cours, c'est pour dire. C'était comme... Un morceau de son âme, ouais. Et il était incapable de respirer sans ce petit morceau de lui même. Ce petit morceau le rattachant encore à la vie, aux autres.

Pourtant bientôt, bientôt il trouverait autre chose. Autre chose de bien plus douloureux, dangereux; étrange et effrayant.

Le désir charnel, Owen l'avait déjà ressenti. Mais pas des masses... En même temps, il avait d'autre chats à fouetter comme on dit (...Des renards. En l’occurrence, ici, c'est des renards. /PAN/). Alors ses hormones, elles pouvaient aller se faire voir. Il en avait rien à cirer, de la petite blonde qui lui faisait de l'oeil toute la journée, ou de la voisine d'en face qui le matait quand il se baladait à moitié défringué chez lui, toutes fenêtres ouvertes. Parce qu'il avait chaud, hein. Ouais, il s'en foutait, mais à un point incroyable. Il se souvenait de sa première fois, et des suivantes. Il avait aimé, bien sûr. Mais même le sexe ne le faisait pas oublier la douleur. Alors à quoi bon ? Plus d'une fois, il s'était même senti plus coupable encore... En plus de tuer des innocents, il prenait un peu de l'innocence et de la pureté de jeunes filles ou de moins jeunes filles, d'ailleurs. Entre autre, une gentille assistante sociale complètement délaissée par son mari aux maîtresses multiples. Bien con, le type, d'ailleurs, parce qu'elle s'y prenait surement bien mieux que toutes ses pétasses réunies, et qu'elle l'aimait infiniment plus. Comme quoi, avoir un service trois pièces ne signifiait pas forcément être intelligent.

Sa première fois ? Si vous y tenez tant... Petits voyeurs. Sa première fois, c'était avec... Ah ! Oui ! Amélie. Une jolie petite brune aux traits eurasiens. Il l'avait rencontré... 11 ans. Bientôt 12. Ils l'ont fait peu de temps avant qu'il soit viré. Parce qu'en fait, elle était la fille biologique d'une des nombreuses familles d'accueil par lesquelles il était passé. Elle avait littéralement fondu pour le jeune homme qui, à l'époque, était encore brun aux yeux bleus. A tel point qu'elle lui avait offert sa première fois, donc bon... Lui ne ressentait rien pour elle. Il n'avait jamais ressenti cet amour là. Juste de l'attirance physique. Et c'est tout. Et puis, quand papa l'avait découvert, il s'était empressé de le foutre à la porte, à défaut de lui faire sentir physiquement sa colère.

De quoi parlions nous déjà ? Ah, oui. Du violon. Comment la notion de plaisir charnel s'était affichait dans son esprit ? Les mystères du psyché humain. Peut être se formait un lien tel que le plaisir sexuel entre son instrument et lui, qui sait... Ce qui le faisait réellement passer pour un cas désespéré et qui se montrait en plus flippant. Là, en tout cas, il jouait. Et ses mains s'actionnaient d'elles même, sans même réquisitionner son esprit. Bien que généralement, quand il jouait, il ne pensait pas. Il vivait sa musique.

Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, le jeune homme ne jouait pas que des morceaux tristes, déprimants... Il adorait jouer des airs médiévaux. Plein d'énergie, à l'âme si particulière... Il prenait un réel plaisir à frotter sans délicatesse et vivement les cordes de son archet, avec tout l'en train dont il était capable. Il souriait même d'un sourire étincelant, ce qui contrastaient, pour ne pas dire énormément, beaucoup avec son air habituel. Il fermait les yeux, et il s'évadait. Et cela se sentait. Les convives, dans le restaurants, ne dirent pas mot de tout le morceau. C'était juste magnifique. Et quand ce dernier pris fin, Owen rougit de plaisir; un tonnerre d'applaudissement éclata. Ouais, le violon, ça devait être pas très loin du sexe, dit comme ça. Il rougissait rarement, mais il faut l'avouer, dans ce genre de situation, il ne pouvait s'empêcher de redevenir un gosse tout fier de lui. Avant de vite revenir à la réalité.

Ainsi, il joua pendant un bon moment, enfilant avec goût des morceaux plus doux puis énergétiques, accompagné ou nom d'un piano. Owen n'avait pas besoin de pause; jouer lui était comme vital, au même titre que boire, dormir ou se nourrir. Mais bon. Il doit avouer que s'arrêter quelques minutes entre deux morceaux pour boire au goulot d'une bouteille d'Evian -l'alcool, c'est pas quand on joue !- bien glacée. Cela faisait un bien fou, surtout qu'il suait bien à se défouler ainsi sur son instrument. Cela n'en a peut être pas l'air, mais c'est crevant. Surtout que lui ne restait pas statique à jouer tranquillement; non, Owen, quand il joue, il se donne à fond, tout de lui même. Tout son être. Il bouge, beaucoup. Il se baisse, il se redresse, se cambre, secoue la tête. Il est complètement emporté, guidé par sa musique.

Dehors, il faisait déjà sombre, le soleil était tombé depuis quelques temps, quand il s'arrêta pour se nourrir. Il pleuvait d'une pluie fine, un peu triste. Ce genre de pluie qui vous dit que quelque chose va arriver. N'importe quoi. Accoudé au coin bar, enfournant une nouvelle bouchée de lasagnes, Owen écoutait d'une oreille distraite quelques blagues du barman. Les gens riaient. Lui ne trouvait pas cela nécessaire. Ces blagues ne valaient pas les rires... Elles étaient plutôt du niveau école primaire. Mais bon. Soyons indulgents avec les personnes à capacité neuronales réduites. Et puis, le problème se dirigeant vers lui devrait l'intéresser d'avantage, il me semble...

Une après-midi bien fatigante pour Ib, elle avait du courser sa cible pendant trois heures dans toute la ville... Mais bon grâce a son pouvoir elle l'avait eut et -bien-sûr- tué. Contrairement a ce qu'ont pourrait croire Ib était une mercenaire particulière, elle ne travaillait pas pour les autres criminels, non elle travaillait pour des gens tout a fait "normaux". Oui Ib accomplissait les vengeances des autres, de gens qui ne pouvaient pas commettre de meurtre alors il l'engageait elle... La vengeance qu'elle avait accomplie aujourd'hui était l'histoire d'un père qui voulait venger la mort de sa fille tué d'une balle perdue... Il l'avait bien payé, vraiment bien payé.

Bref, Ib marchait donc dans les rues commerciales de la rue cherchant un endroit ou manger, elle aimait bien la bonne nourriture mais étant avare elle mangeait rarement dans des restaurants. D'ailleurs même la en ayant beaucoup d'argent sur elle, Ib hésitait a manger dans un restaurant... Après tout un bon plat a transporter et mangé sur un toit de la ville en admirant le ciel pouvait être aussi bien qu'un resto !
Mais voila il commençait a pleuvoir donc manger dehors était compromis, bon elle allait devoir dépenser ses sous dans un restaurant... Maudit temps !

Vu les quelques gouttes de pluie qui tombait Ib mit sa capuche de sa veste noire sur sa tête, elle était habillé d'une jupe noire, des collant gris, des doc-martens noirs et sous sa veste un débardeur blanc... Bref une tenue qui convenait guère a un temps de pluie.
Alors qu'elle maudissait le temps elle entendit un bien agréable son. Le son venait d'un restaurant mais surtout du violoniste qui jouait dans celui-ci. Ib charmée par la musique décida d'entrer dans le restaurant sans même regarder le nom... Dans le restaurant tout le monde était silencieux, tous étaient impressionnés par les compétences du violoniste, Ib ne se distingua pas. Oui elle était subjugué par les capacité du violoniste qui jouait très bien pour son âge, oui il était jeune. Ib se surprit a pensée que si elle aurait été plus jeune elle serait sans doute tombée raide dingue du jeune homme, les musiciens l'avaient toujours troublée...

le musicien, le jeune homme faisait penser a Ib a une certaine personne oui une personne qu'elle aurait préféré oublier. Elle se concentra donc de plus en plus sur le violoniste aux cheveux rouges, était-ce naturelle ? Ou la lubie d'un adolescent ? Elle pencha plutôt vers la deuxième option vu que les yeux de l'adolescent étaient rouges sangs. C'était décidé elle allait manger dans ce resto a la musique si agréable, elle enleva donc sa capuche qui délivra sa chevelure courte et aujourd'hui noire. Sa traversée de la salle jusqu'au bar attisa quelques regard d'homme ou même de femme, mais Ib n'en eut cure. Question d'habitude, de plus elle savait qu'elle serait tranquille peu de personne osaient l'aborder, rien que son regard calmait les ardeurs des plus téméraires !

Mais de toute façon la musique absorbait  Ib qui était complètement charmée par le rythme plutôt joyeux de la musique. Le jeune homme lui aussi semblait complètement dans son monde, dans sa passion. Ce qui fit sourire Ib, pourquoi ? Elle trouvait qu'un adolescent passionné était toujours mignon, elle sourit elle même de sa pensée, juste un petit sourire.

Arrivée au bar elle commanda donc des lasagnes qui se révélèrent tout comme la musique très bonne. Le jeune homme continua a jouer encore a un moment jusqu'à ce qu'il finisse, bien-sûr toute la salle applaudi sa performance. Ib aussi mais modestement ce n'était pas le genre de femme a débordante de joie, mais a l'intérieur d'elle-même elle était ravie.

Un peu plus tard dans la soirée accoudés toujours au bars, le violoniste a coté d'elle bien que celui-ci ne la remarqua pas. Ib d'ailleurs n'y faisait pas plus attention, elle interrompit plutôt le barman et ses bagues idiote de sa voix claire... Pour lui demander la carte des desserts, sa voix qu'Ib avait voulu forte surprit le jeune homme joueur de violon qui se retourna...
Ib en profita pour lui adresser la parole :

"Bonjour, je trouve que vous jouez admirablement bien du violon. Vous avez pris des cours ?"

La phrase simple, polie et accompagné d'un sourire était pourtant très directe. Quand elle s'adressait et voulait faire la conversation Ib était toujours directe, une manière d'être comme une autre... Comment le violoniste allait-il réagir !?

Les lasagnes, c'est bon. Et puis, le cuisinier d'ici était un véritable cordon bleu... Enfin, ce que l'on attendait de lui, quoi. Donc il se régalait bien. Même si à l'instant même, il pensait d'avantage à sa performance et se souvenait de chaque petite, minuscule erreur qu'il avait faite. Bien sûr, cela n'était pas parfait; mais pour son âge, il se rapprochait drôlement de cette perfection. Mais pour lui, cela n'était pas encore assez; oui, quand cela concernait la musique, il pouvait se montrer très perfectionniste, très exigent. Et pas seulement avec lui-même. Ce qui attisait assez l'antipathie de certain.

Et bien quoi ? Ils faisaient des erreurs. La plupart se disant excellents étaient seulement médiocres. Et se valoriser de la sorte alors que l'on est bien loin du minimum qu'il attendait lui, cela l'énervait plus qu'autre chose. Alors ouais, il faisait chier, mais d'une force, ses confrères musiciens. Et il était pas vraiment aimer. Mais il avait l'habitude, et il se contrefichait de ce que pouvait penser ces minables... Eux qui le trouvait prétentieux. En même temps, ce n'est pas comme si il n'y avait pas de quoi... Oh et puis zut, c'était sa seule fierté, alors ouais, il se gênait pas. Et la musique, il lui donnait tout ce qu'il pouvait lui donner; et il se montrer ultra chiant dans ce domaine.

La tête pleine de musiques, il fut surpris lorsque ses douces mélodies furent bousculées par un son pour le moins disgracieux. ...Bon okay, c'était juste une nana qui avait couper l'autre abruti dans son étalage de sa débilité profonde, mais... Il avait troublé son monde de sons et de résonances, alors sur le coup, il fit une petite moue contrariée dont il avait le secret qui se situaient entre le mignon et l'effrayant. Ouais, à la Owen. Il avait pas un regard noir ou quoi; non, juste une moue trèèèèèèès contrariée.

"Bonjour, je trouve que vous jouez admirablement bien du violon. Vous avez pris des cours ?"

Elle avait sourire... Sympa. Ouais, elle était mignonne. Enfin... Disons que sur le moment, ses pupilles se dilatèrent et il ressentit... Un truc. Un truc dont il avait assez peu l'habitude. Clignant des yeux, un peu hébété et secoué sur le moment, il fronça les sourcils. Ouais, on aurait pu juste croire qu'il avait été troublé d'être abordé aussi directement, et ce si on n'avait pas vu ses pupilles se dilater, ou que l'on n'en avait pas comprit la signification... Supposons donc que la jeune fille -femme- n'ait rien vu. Il reprit donc son air un peu blasé -et triste, au fond de l’œil, si si- et cynique habituel avant d'hausser un sourcil. Des cours...?

"Hm, merci. Et je suis autodidacte."

Antipathique, lui ? Meuu non... Bon si, un peu. Enfournant une nouvelle bouchée de lasagne -avant qu'elle ne refroidisse...-, il se réinstalla correctement. Ouais, la politesse et lui, parfois, cela faisait deux. Puis il lui lança un regard pour le moins... Intéressé ? Intrigué ? Les deux ? Ouais. Les deux. Elle était plutôt... Désirable. Le jeune homme se demandait si c'était l'effet recherché, mais il sentait un frisson lui parcourir l'échine. Du désir. Ouais, il en avait "assez" rarement ressenti, et surtout pas à ce point là... Et en même temps, son air froid (et presque mauvais, hein...) ne lui plaisait vraiment pas, à tel point qu'il aurait e envie de... La frapper. Ouais, c'est une femme. Mais bon. Elles veulent l'égalité, alors voilà, elles l'ont.

...C'est moi où s'était déjà tordu ?

Ib rigola intérieurement, elle rêvait ou le jeune homme venait de... Flasher sur elle ? Non ce n'était pas ça, sans doute pas en tout cas il avait eut l'air de la désirer un court moment. In était disons perplexe qu'elle fasse de l'effet a un gamin qui sans doute faisait plus vieux que son âge réel -elle lui donnait 19 ans- la faisait quand même un peur rire. Mais elle était aussi disons troublée, elle était pas vieille mais c'était toujours gratifiant de plaire a plus jeune que sois non ? Pour Ib ça l'était en tout cas ! Mais bon le jeune homme reprit vite une expression antipathique ce qui ne gêna guère Ib qui avait la même expression même en souriant elle avait quelque chose de triste chez elle...

"Hm, merci. Et je suis autodidacte."

Réponse froide, aussi froide que le personnage !? Bref Ib ne fit pas trop attention a la froideur de la réponse, du moins elle aurait aimée... Mais voila une drôle de sensation se fit sentir en elle, l'envie d'éclater la tête du jeune homme contre le bar mais en même temps l'envie de l'embrasser avec passion. Très bizarre. Pour pas dire totalement absurde !

"Mais de rien !"

Petit sourire forcé, la sensation de violence qui la prenait était insoutenable mais tellement jouissive, arriverait-elle a se contrôler, qu'allait t'il arriver !?

"Moi aussi je suis un peu musicienne, je joue du piano et je chante a mes heures perdues..."

Encore se satané sourie. Pourquoi elle lui disait ça, elle n'avait jamais dit a personne qu'elle savait jouer du piano et chanter... A par a lui. Si elle en avait jamais parlée c'est qu'elle n'était pas contente de ses performances, pourtant tel autodidacte qu'elle était, elle jouait et chantait vraiment bien.

Le serveur arriva, elle commanda sans même regardée la carte une dame blanche et un café. Tout ça en regardant toujours le jeune homme, non c'était vraiment louche... Mais, oui mais pourquoi pas !? Après tout ça faisait longtemps qu'elle s'était plus amusée de la sorte, que sa soit un jeunot n'avait pas d'importance... Mais il avait cette envie de violence, cette envie de le frapper, de lui faire mal ?
La glace arriva, elle enleva son gilet noir d'une manière tellement sexy ? tellement car le barman et la gente masculine du resto avait limite fait un "oh my god" tellement que c'était fait d'une manière sensuelle !? Et encore ce n'était que le début, Ib prit ensuite la petite cuillère et entreprit de manger sa glace... le plus sensuellement possible !

Allez amuse toi pensait Ib, advienne qui pourra !