Vu la susceptibilité de la jeune fille, c'était quasiment miraculeux qu'elle ne s'énerve pas à sa remarque. Pourtant, il aimait bien lancer des piques au gens, surtout ceux qu'il aimait bien. Mais avec Ana, ça marchait moins bien. Un peu dommage. Mais pas trop, surtout vu comment elle réagissait.

«- Je vais super bien! C'était si jouissif de la voir s'enfuir en pleurant sa maman hin hin hin hin »

Le jeune homme rigola de bon coeur. Il comprenait. Il connaissait son propre côté cruel. Il savait aimer voir souffrir. Il aimait vraiment ça, et cette partie de lui, il ne savait toujours pas s'il devait l'accepter ou continuer à en être totalement dégoûté. Cette partie de lui, il préférait vraiment la cacher pour le moment. Les souvenirs liés à ce trait de caractère étaient... Sûrement encore trop frais. Sang-chair-crocs-muscles-non. Ne pas y penser maintenant.
Anastasia n'était pas comme ça, elle n'était pas sadique et cruelle. Mais il semblait qu'elle n'éprouvait pas de remords à martyriser un peu certaines personnes...

«- Haha, sadique va.»

Il lui tira la langue, les yeux joueurs. Il remarqua ensuite le regard d'Ana glisser derrière lui et jeta un oeil. Pourquoi elle était revenue l'autre? C'était vraiment si intéressant? Il n'y avait absolument aucun intérêt, le chat et l'elfe ne représentaient aucun scoop. Le pur voyeurisme était vraiment une perte de temps, voire un passe-temps malsain. Si la jeune fille jeta un regard méprisant à la brunette, Kei se contenta à un ennui profond. Elle gênait trop et ça l'emm*rdait un max. Les chats n'aiment pas qu'on les ennuie.

«- Gosse de riche va. »

Oui voilà. Elle ne supportait pas les personnes aisées. Il ne savait pas trop à quoi c'était dû. Kei serra la main d'Ana -dont le poing s'était serré- lorsqu'elle soupira. Maintenant elle était vraiment en colère. Il n'aimait pas du tout lorsqu'elle était en colère. Il se dégagea un peu d'elle et tira sur son bras, pour l'éloigner de la fenêtre et de l'endroit où elle avait croisé la brune.

«- Viens. »

Il ne savait pas vraiment où il allait l'emmener, mais il devait juste l'éloigner d'ici, pour qu'elle calme sa colère. Dehors, c'était un peu raté, vu la pluie. L'observatoire? Un endroit intéressant, mais encore une fois, inutile avec ce temps pourri. Il la fit monter des escaliers, et se fiant totalement à son instinct, lui fit parcourir les couloirs. Le manoir était vraiment grand. Et, malgré qu'il ne vive pas ici, il savait se comporter comme tel. En tant que félin, il savait se sentir chez lui absolument partout. Les jeunes gens débouchèrent dans une salle qui ressemblait plus ou moins à un salon.
Il fit s'asseoir Anastasia sur un divan d'une couleur qui lui plaisait peu. Mais le décors lui importait peu. Il scruta la jeune fille de ses prunelles carmin, qu'un éclat d'inquiétude avait pendant un millième de seconde traversé.

«- Eh... Ça va mieux? »

ANASTASIA AURAIT PU SE JETER SUR ELLE, SEULEMENT ELLE SAVAIT GARDER SON SANG-FROID. Elle  avait déjà balancé son livre dans la tête de la frisées, cela suffisait comme ça.. pour l'instant. Elle se contentait de la fixer disparaître en courant de ses yeux clairs, avec toute la rage qui se trouvait en elle pour lui faire comprendre qu'elle jouait avec sa vie. Les poings tremblants, Anastasia serrait les dents pour ne pas déblatérer un long flot d'injure en italien. De une se serait malpoli, et de deux cela ne servirait à rien vu qu'elle n'y comprendrait rien. Nouveau soupir d'agacement. De toute façon elle était partie, cela ne servait à rien de continuer à s'énerver pour rien.. si?

Kei lui serra la main, ce qui eut pour effet de lui faire tourner la tête pour voir ce qu'il y avait. Elle le suivit en répondant: «..d'acc'.» Elle lui faisait confiance, elle savait qu'il n'allait pas l'emmener n'importe où. De toute façon ils ne risquaient pas d'aller dehors vu le temps qu'il faisait, alors elle se laissa guider en toute confiance, les poings et les dents toujours serrés sous l'effet de la rage. Ils se mirent à déambuler dans les couloirs, au désespoir d'Anastasia. Il n'allait pas l'emmener dans un endroit bondé de monde si? Elle soupira de soulagement quand il arrivèrent dans un petit salon complètement vide. Elle s'assit sur un divan d'une couleur horrible -c'était le cas de le dire, le directeur n'avait aucun goût-. Quand Kei lui demanda si elle allait mieux, elle soupira puis posa son coude sur le rebord du divan, en déposant son menton sur sa paume tout en croisant ses jambes. Elle déclara en soupirant une énième fois; « ..oui oui. » puis décroisa les jambes après quelques secondes. Elle tourna la tête vers la fenêtre où s'écrasaient des milliers et des milliers de gouttes d'eau dans un clapotis régulier apaisant. Anastasia aimait bien la pluie, même si durant son enfance en Italie elle n'en avait pas eut beaucoup. La plus grande partie de son enfance s'était déroulée sous le soleil, ce qui expliquait que quand elle était arrivée elle était aussi bronzée, mais depuis elle était devenue pâle.

Si elle s'était autant énervé après l'autre brunette c'était simplement parce qu'elle n'avait jamais été riche, et que durant toute son enfance on s'était moqué d'elle parce qu'elle n'avait jamais de beaux vêtements de marques parce que c'était sa mère qui les faisait, parce qu'elle aidait son père à s'occuper de ses vaches et de ses chèvres au lieu d'aller jouer avec ses amis. Elle avait toujours été méprisée par les plus riches, et elle ne s'était jamais défendue, trop jeune et trop gentille. Elle se rendait compte qu'elle avait surtout été idiote de se laisser marcher sur les pieds. Maintenant qu'elle avait grandi, elle s'était rendu compte qu'elle valait beaucoup mieux que ces gosses de riches prétentieux égoïstes méprisants et hautains, et elle prenait un malin plaisir à les mépriser en leur balançant des répliques cinglantes dès que l'un d'entre eux se mettait ne serait-ce qu'à la regarder de haut. Elle, méchante? Peut-être. Ou alors n'était-elle pas simplement devenue plus forte?

Se rendant compte que son visage s'était renfermé, elle lâcha un sourire rassurant vers Kei ne voulant pas qu'il pense qu'elle était énervée au point de lui faire la gueule. De toute façon même si elle voulait elle n'aurait pas pu lui faire la gueule, c'était un chat quoi, UN CHAT. On ne peut pas bouder un chat, c'est tout. Quelques grondements commencèrent à retentir puis un flash blanc apparut, longue zébrure blanche dans le ciel encore clair. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles sensibles au bruit, en pestant; « Mes oreiiilles... » suivit de quelques jurons italiens. Charmant et tout en finesse, Anastasia pour vous servir.

HRP ♥:

Kei pencha légèrement la tête, pas du tout convaincu par la moue que faisait Anastasia. Ses paroles étaient en totale contradiction avec le visage fermé qu'elle lui présentait. Elle avait vraiment un gros problème avec les personnes aisées. Et là, il ne savait plus trop quoi faire pour la calmer. Il se dit que la câliner soudainement la braquerait peut-être -et dieu sait s'il en avait pourtant envie-, alors il s'en abstint. C'était rare qu'il fasse attention au bien être d'autrui. Généralement, il se fichait de l'opinion des autres, de ce qu'ils pouvaient ressentir et, s'ils n'avaient plus envie d'avoir à faire avec lui, grand mal leur fasse. Mais il avait développé une sorte de relation avec Ana qui l'empêchait de se foutre de comment elle allait. Elle faisait partie des très rares personnes qui comptaient un tant soit peu dans sa vie, et dont les états d'âme importaient pour lui.
Ses yeux en amande verrouillés sur la jeune fille, il attendit un peu. Parfois, il fallait laisser les gens se calmer seuls. Il l'avait de nombreuses fois remarqué -lorsqu'il espionnait sous sa forme féline pour épancher sa trop grande curiosité- que le silence pouvait aider à faire tomber la colère. Et que les mots ou les gestes pouvaient parfois l'embraser sans raison valable.
Alors, guettant le moindre des gestes d'Ana, il attendit. Les chats savaient attendre, quand ils le voulaient. Surtout lorsque ça concernait une proie. Mais Kei savait étendre cette patience à autre chose, fort heureusement. Néanmoins, c'était vraiment seulement s'il le voulait.
Sa patience sembla être récompensée, lorsque la jeune fille se tourna vers lui, un petit sourire au lèvres. Certes, ce n'était pas le débordement de joie, mais il semblait qu'elle avait eu le temps de penser un peu à ça et de remettre ses idées en place. Du moins, Kei espérait qu'il en fut ainsi.

Le chat allait de nouveau se blottir dans ses bras, heureux qu'Ana retrouve un semblant de sourire, lorsqu'un grondement suivi d'un éclair -ou même le contraire, Kei ne sut le dire- retentit dans le petit salon. Le garçon se crispa en tournant violemment la tête vers la fenêtre d'où l'on voyait la pluie diluvienne s'abattre à l'extérieur. Il entendit vaguement Ana se plaindre, mais franchement... Il n'en eut rien à carrer.
Parce qu'il y avait de l'orage. Dehors. Menaçant. Au dessus de sa tête. Là. Un second flash illumina la pièce d'un blanc éblouissant et Kei réagit au quart de tour sous la frayeur. Le garçon se roula vivement en boule dans le divan, plantant son visage dans le moelleux du meuble et entourant sa tête de ses bras. Même si le fait de plonger sa tête dans le divan le faisait se retrouver dans le noir complet, il ferma très fort les yeux, pour être sûr de ne plus voir aucune source de lumière. Ne plus rien voir, couper un de ses sens, être aveugle, ne plus rien voir, rien, rien du tout.
Un grondement plus fort, si fort qu'on eut dit que le ciel se déchirait en deux, retentit et traversa Kei de part en part. Le garçon poussa un gémissement plaintif avant de se mettre à trembler comme une feuille. Il serra un peu plus ses bras au dessus de sa tête. Non non non non. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Pas de l'orage, pas maintenant, jamais. Jamais plus de l'orage. Il ne fallait plus entendre, plus voir plus sentir. Il fallait cesser d'exister le temps que ça passe. Il fallait que ça passe, que ça passe. Vite. Maintenant. Stop.
Il se trouvait rarement en position de faiblesse de la sorte, excepté lors des orages ou lorsqu'on l'immergeait dans l'eau -car il ne le ferait jamais, ô grand jamais volontairement. Sa peur maladive des orages l'empêchait d'avoir ne serait-ce qu'une pensée cohérente durant toute leur durée. Il était totalement inutile d'essayer d'avoir une interaction avec lui lorsque la foudre frappait : c'était se heurter à un mur paralysé par une frayeur absolument insensée. Il cessait d'exister et tout cessait d'exister autour de lui, outre la foudre qui le plongeait dans l'horreur.

«- ... na... Ana... »

Il savait qu'elle était là. Il espérait qu'elle entende son appel au secours. Il savait qu'elle ne pouvait pas arrêter l'orage. Qu'elle ne pourrait rien faire. Mais il voulait qu'elle l'aide. Qu'elle fasse disparaître la peur, l'orage, ou même lui. Mais elle ne pourrait pas. Et malgré tout, il essayait. La terreur lui faisait espérer des choses impossibles. Il continuait à murmurer le diminutif de la jeune fille, toujours avec cet espoir qu'elle l'entende et réalise l'impossible.


[HRP : Don't worry -be happy- ;) Mais, vous avez tous décidé de tuer Kei avec l'orage ;-;]

LA JEUNE ITALIENNE SURSAUTA QUAND KEI SE CRISPA D'UN COUP POUR ENFOUIR SA TÊTE DANS LE CANAPÉ. Que lui arrivait-il? Il avait mal à la tête? Fatigué? Une migraine instantanée? Son regard se fit plus dur et se mit à sonder toute chose qui aurait été susceptible de provoquer cette réaction chez lui. Se souvenant que son don était la transformation féline, elle se demanda si ce n'était pas des ultrasons qui provoquaient ce comportement, mais elle se souvint qu'elle les auraient aussi ressenties dans ce cas-là. Elle comprit de quoi il avait peur quand un énième éclair gronda, arrachant un gémissement plaintif. Elle se crispa, ne sachant que faire. Elle ne contrôlait pas la météo, comment faire pour stopper l'orage? Certainement pas en claquant des doigts, et elle avait vraiment la flemme d'aller chercher quelqu'un possédant le don contrôle de la météo/foudre pour le stopper, de toute façon elle ne connaissait personne ne possédant ce pouvoir. Impuissante, elle commença à caresser doucement la tête de Kei, comme elle l'aurait fait pour calmer un enfant, et murmura;

«Kei?» Sa voix se fit douce, mêlée avec de l'inquiétude. Quand il commença à murmurer son surnom, elle lui caressa doucement la tête en murmurant des paroles d'apaisement, elle ne l'avait jamais vu dans cet état. Elle n'aimait pas voir ses amis souffrir, et c'était encore pire quand elle ne pouvait rien faire. Son coeur se serra quand elle l'entendit gémir, et elle continua de lui caresser les cheveux doucement ne sachant que faire. Les grondements devenaient de plus en plus fort et quelques flash blancs apparaissaient de ci et de là, aléatoirement. Quand le garçon murmura encore une fois son prénom, elle lui pressa l'épaule et lui murmura d'une voix apaisante; « Oui, je suis là. Tout va bien, ne t'en fais pas. » Elle ne pouvait rien faire d'autre, à part rester là à tenter de le calmer même si cela ne servait pas à grand chose. Elle le regardait trembler comme une feuille en se rongeant les ongles nerveusement. Putaiin mais qu'est ce que je peux faire? Il me fait trop de peine et je commence sérieusement à m'inquiéter pour lui, c'est normal qu'il tremble comme ça? Oh mon dieu qu'est ce qu'il est pâle. NOOON IL VA MOURIR EUAZFHUZEBFERG2A. Anastasia, conne? Certainement. Enfin non, elle était juste très inquiète pour son ami, surtout qu'elle ne savait vraiment pas quoi faire pour le calmer. Elle aurait pu lui chanter une berceuse italienne, mais il ne l'aurait pas écouté de toute façon. Elle pourrait l'assomer aussi pour qu'il arrête de trembler, mais il lui en voudrait certainement alors elle ne voulait pas s'attirer ses foudres (JEU DE MOT AHAHAH /pan/) et encore moins lui faire mal, alors elle se mit à attendre que l'orage se calme tandis qu'il continuait de murmurer son prénom. Elle ne pouvait que lui caresser les cheveux en lui disant; « Chhht, calme-toi je suis là. Ce n'est rien, je suis là ne t'inquiète pas. » Une expression d'inquiétude collé au visage, les sourcils froncés et le regard doux, voilà qu'elle avait tout d'une mère inquiète maintenant! Elle remarqua une couverture qui traînait sur le fauteuil d'en face, elle se leva et alla rapidement la prendre pour la déposer sur Kei même si ça ne servirait pas à grand-chose pour lui d'avoir une couverture, puis se remit à lui caresser les cheveux. Elle avait pensé à aller chercher des boules Quies pour les lui mettre dans les oreilles, mais il aurait certainement refusé de les porter et elle préférait ne pas le laisser seul. Un long silence pesant s'installa, sans qu'aucun flash blanc n'apparaisse. Les grondements se firent moins long et fort, aussi elle murmura au garçon apeuré; « .. ça commence à se calmer regarde, il n'y a plus d'éclair et les grondements commencent à perdre de l'ampleur. » En effet, l'orage avait laissé place à la pluie qui recommençait à s'écraser avec force sur les rideaux. Au moins c'était toujours ça de gagné, malgré tout les grondements résonnaient encore au loin avec moins de force.

HRP ♥:

Kei entendait la voix lointaine d'Anastasia. Elle était inquiète et se voulait rassurante, mais qui pouvait réellement rassurer quelqu'un en pleine crise d'angoisse ? Ses paroles ne l'empêchaient pas de sursauter à chaque grondement. Néanmoins, il sentit la main de la jeune fille caresser sa tête, et ce fut sans doute une aide pour ne pas perdre totalement pied dans sa terreur.
Ça lui arrivait, lorsqu'il était seul, de finir par se retrouver dans un état catatonique et de rester prostré bien après que l'orage fut passé. Cet état le laissait totalement épuisé et courbaturé, et surtout, totalement sans défense. C'était une des raisons pour lesquelles il s'enfermait chez lui lorsqu'il sentait poindre l'orage. Ç'aurait été idiot qu'il se retrouve paralysé en pleine rue, à la merci de n'importe quel passant.
Il sentit Ana se lever et il se retint de lancer une main en avant pour ne pas la laisser partir. Elle ne pouvait pas partir ! Pas le laisser seul avec sa peur, non ! Quelque chose jeté sur lui le fit sursauter. Il se rendit compte que c'était une couverture, et il la serra fort au dessus de sa tête, que la jeune fille avait recommencé à caresser doucement.

«- ... Ça commence à se calmer regarde, il n'y a plus d'éclair et les grondements commencent à perdre de l'ampleur. »

En effet, Kei entendait maintenant le martèlement de la pluie plus que le tonnerre lointain. Evidemment, il avait besoin de ne plus l'entendre du tout pour être totalement rassuré. Nonobstant un léger tremblement restant, il passa sa tête hors de la couverture pour s'approcher d'Anastasia pour poser sa joue dans son giron. Les yeux toujours fermés, il serra la jeune fille contre lui et s'arrêta de bouger, de trembler. Ça allait mieux, un peu. Cette fois il n'était pas totalement parti. Kei avait remarqué que la proximité avec une autre personne le faisait revenir plus vite à lui après une angoisse.
Il soupira doucement en entendant un dernier grondement très lointain. Epuisé, il aurait même carrément pu s'endormir comme ça, tel un gros chat couché près d'une source de chaleur rassurante. Il laissa passer quelques minutes, pour être sûr qu'il n'entendait plus rien de lié à l'orage. L'adolescent ouvrit un oeil carmin qui analysa la pièce, pour être vraiment certain qu'il n'y avait plus que la pluie torrentielle. Il ouvrit le second oeil et se releva légèrement. Il frotta ses yeux en se servant de la tranche de sa main, à la manière d'un félin. Il vrilla ses billes rouges vers Ana, qu'il n'avait pas totalement lâchée -le vent pouvait tourner.

«- Je, hum, e-excuse-moi... je... »

En plus d'être totalement blessé de s'être retrouvé en position de faiblesse devant quelqu'un -même Ana !-, il avait du mal à se remettre des longues minutes qui venaient de se passer. Kei était quelqu'un de fier et avoir été au bord des larmes devant quelqu'un était inacceptable. Certes, avec Ana, il se fichait un peu de ce genre de chose mais... Non, la fierté était quelque chose de difficile à oublier.
Kei détourna les yeux, un peu honteux. Sa main se resserra sur le tee-shirt de la jeune fille -oui vous savez, le vent.

«- V-vraiment, pardon. Je... Enfin... »

Il hésita, sourcils froncés.

«- Merci Ana... »

Kei baissa les yeux et s'éloigna un peu d'Ana sans vraiment lâcher son tee-shirt -il aurait préféré vendre son âme que dire qu'il avait encore peur. Il ricana, perdu dans ses pensées et furieux contre lui-même, comme après chaque épisode de peur.

«- Un chat qui a peur de l'orage, quel affreux cliché... Tch. »

Un craquement retentit derrière le canapé et Kei sursauta violemment, ses yeux s'agrandissant sous la peur. Voilà qu'il avait même peur du bois qui travaille, c'était vraiment horrible d'être faible à ce point. C'était rageant. Enfin bon, sa réaction n'était peut-être pas disproportionnée. Le garçon se sentit mal et se retrouva soudainement transformé en un chat gris foncé. Il avait l'impression de ne plus être qu'avec Ana. Le chat feula, autant effrayé -il avait encore les éclairs devant les yeux et le craquement n'aidait pas trop- qu'en colère d'être peut-être dérangé.
Ses yeux rubis, désormais fendus de noir, scrutèrent les ténèbres occasionnées par les nuages qui déversaient les trombes de pluie. L'orage l'avait sûrement rendu paranoïaque, ça ne devait être que le bois qui travaillait.


[HRP : Haha, c'est rien, ça rajoute du piquant ! Et si je réponds vite c'est parce que je m'ennuie comme une rat mort :'D]

A NASTASIA LAISSA KEI SE REMETTRE DE SES ÉMOTIONS. Elle l'observa sortir sa tête de sous sa couverture, à la manière d'un enfant apeuré (ce qu'il était un peu) pour se redresser légèrement. L'orage avait laissé place à la pluie, qui allait peut-être laisse place elle-même à un peu de soleil? (si ce n'était pas trop demandé.) Quand il la serra contre elle, elle posa ses yeux sur la fenêtre afin de voir si l'orage s'était calmé. Il lui faisait un peu mal à la serrer comme ça mais si cela pouvait l'aider à reprendre ses esprit, qu'il le fasse. Quelques grondements léger résonnaient encore au loin, mais sans plus, d'ici quelques secondes tout serait fini. L'elfe le lâcha un peu pour qu'il puisse se redresser, ouvrant un oeil, puis deux avec méfiance. Au fond elle s'en voulait un petit peu de n'avoir rien pu faire hormis le regarder trembler de peur -au bord des larmes, il fallait le dire.- Ce n'était peut-être pas de sa faute, mais c'était horrible de voir un ami effrayé comme ça sans pouvoir rien faire! La jeune italienne ferma les yeux en soupirant, écoutant la pluie battre sur les carreaux avec force. Elle espérait qu'il n'y aurait pas un autre orage, elle serait encore prise au dépourvu et bloquée, sans pouvoir rien faire.

«- Je, hum, e-excuse-moi... je... »

.............. attendez pourquoi est-ce qu'il s'excusait? Chacun ses phobies hein, si il savait comment réagissait Anastasia face à ces petites bestioles qu'étaient les araignées il en rirait! Elle frissonna en s'imaginant une de ces petites bestioles à huit pattes et aux centaines de petits yeux noirs qui vous fixaient avec avidité. Elle secoua la tête pour chasser cette image de sa tête, horrifiée. Chacun sa mutuelle, chacun son crédit! ses phobies, même si elles pouvaient paraître idiote. Certes, il était peut-être un peu humilié, mais bon ce n'était pas comme si Ana' allait aller crier sur tous les toits ce qu'il venait de se passer! (au contraire, elle irait péter laggle à tout ceux qui le feraient chier à ce sujet, leur collant avec amour son poing dans la face.) Elle baissa les yeux vers son ami qui venait de resserrer son etreinte autour de son tee-shirt (NOOOOOOOOON IL ALLAIT L'AGRANDIR BOUHOUHOUHOU POURQUOI TANT DE HAINE POURKWAAA SEIGNEUR?) et dire;

«- V-vraiment, pardon. Je... Enfin... »

........... il voulait vraiment se prendre un poing dans la tronche? Non mais, pour un peu elle serait mal à l'aise devant tant d'excuses versées sans aucune raison valable. Il 'nallait pas s'excuser d'avoir peur si? T'es conne Anastasia c'est exactement ce qu'il vient de faire. Ah merde, je suis conne effectivement. Taggle narratrice je te vois hocher la tête devant ton écran! D:

«- Merci Ana... »

Elle ne sut pas quoi répondre, elle n'allait pas lui dire "de rien" car ça aurait pu lui donner un air sarcastique. Elle se contenta de détourner le regard, gênée. Le ricanement de son ami lui fit à nouveau tourner la tête. Il était schizophrène ouu? Non parce qu'elle était super tolérante Anastasia alors si il avait des problèmes mentaux elle pouvait faire comme si de rien n'était hein! /PAN/

«-Un chat qui a peur de l'orage, quel affreux cliché... Tch. »

Anastasia soupira discrètement, agacée par sa réaction. Puis elle passa à autre chose rapidement. Un craquement sourd derrière le canapé lui fit tourner la tête avec curiosité, qu'est ce qu'il pouvait bien se passer là-dessous? A la manière d'un félin, Kei feula de rage -peut-être de peur?- et se transforma en chat gris. Nullement étonnée -elle connaissait son pouvoir- Anastasia lui fit signe de ne pas bouger et se transforma, sur ses gardes. Depuis les mises en garde du directeur, elle était devenue un peu plus méfiante. Activant son pouvoir, elle commença sa transformation elfique. Ses cheveux s'allongèrent et devinrent pratiquement blanc, ses yeux gardèrent la même couleur, elle grandit jusqu'à mesurer un mètre quatre-vingt dix-huit mais sa poitrine resta indéfiniment plate. Elle s'avança à pas feutré, couteau à la main (elle l'avait trouvé quelque part, n'ayant pas encore réussi à se procurer un arc) pointé en avant elle descendit son regard vers l'arrière du canapé, avant d'éclater de rire. Ce n'était pas un rire moqueur (jamais elle n'aurait osé se foutre de son ami, enfin pas dans ces circonstances) mais un rire hystérique. Un rire plein d'effroi, de peur. Je sais quand on a peur on pleure ou on crie, mais cette fois Anastasia n'avait pas contrôlé sa réaction. Ce qui se trouvait devant elle n'était rien d'autre qu'une grosse araignée velue -plus petite qu'une mygale- en train de piquer une souris. D'où le bruit de bois qui craquait. L'elfe laissa tomber son couteau au sol -ce qui produisit un bruit sourd- pour reculer. Lentement. Calmement. Avec effroi. Heureusement pour elle, l'arachnide était trop occupée par sa proie pour faire attention à l'elfe, mais rien que de la voir en était trop pour la jeune fille. Paralysée, elle ne bougeait plus, ne respirait plus, de grosses gouttes de sueur perlant à son front. Les poings serrés, elle ne pouvait plus rien faire paralysée par la peur, cette peur amère qui vous consumait petit à petit. Elle reprit sa forme humaine, tremblante, sans bouger pour autant. Foutue arachnophobie de mes deux.

HRP ♥:

A LA MANIÈRE D'UNE STATUE, ANASTASIA RESTAIT IMMOBILE LE REGARD VIDE. Elle regardait l'arachnide planté ses crochets dans la gorge de la pauvre petite souris ,qui n'avait rien demandé, avec horreur. Elle ne réagit pas quand son ami se jeta sur l'araignée pour la croquer. Elle en frissonna même pas quand elle entendit les os fins de l'arachnide se briser sous les coups de crocs du félin. Crispée, blême de terreur, on aurait dit une alcoolique en manque. Comparaison peu flatteuse je suis d'accord avec vous. Elle entendit le déglutisse ment de son ami transformé en chat, signe qu'il venait d'avaler l'horrible bête. Frisson de dégoût, elle n'osait même pas s'imaginer en train de faire la même chose. Elle ne protesta pas quand il se jeta ensuite sur la souris, qui elle n'avait rien fait. Elle était encore trop paralysée pour bouger, ses muscles étaient crispés. Ses yeux brillaient de peur. Elle ne savait pas d'où lui venait cette peur maladive des arachnides, mais elle lui pourrissait la vie. La jeune italienne regarda son ami jouer un instant avec la souris. Certaines personnes auraient pu penser qu'il était sadique à jouer avec sa proie comme cela, mais elle connaissait le caractère des chats et savait donc que c'était inscrit dans ses gènes, dans sa natureet ne fut donc pas dégoûtée par sa réaction face à la petite souris. Un peu triste pour la souris mais sans plus, c'était la chaîne alimentaire. La souris mange le chat, le chat est mangé par plus gros que lui qui est lui même mangé par plus gros. Tout cela pouvait paraître cruel mais c'était essentiel pour le bien être de tous. Reprenant sa forme humaine, Kei toucha doucement la main d'Anastasia, ce qui la fit sursauter violemment. Elle avait été surprise par ce contact, mais pas assez pour lui mettre un coup elle savait se contrôler. Il la prit par la suite dans ses bras en lui frictionnant le dos ce qui la rassura un peu, alors qu'elle tremblait de tous ses membres.

«- Voilà, voilà, c'est fini elle n'est plus là.»

Peut-être, mais elle était encore là dans la tête d'Anastasia. Ses huit pattes velues, ses centaines de milliers d'yeux qui regardaient sa proie se tordre de douleur avec sadisme. Nouveau frisson de peur et de dégoût. Elle lui était reconnaissante d'avoir tuer la petite bestiole devant lui, comme ça elle était sûre qu'elle ne reviendrai ! Quand elle habitait en Italie, à chaque fois qu'il y avait une araignée dans sa chambre et que son père la tuait elle voulait voir le corps pour être sûre qu'elle n'était plus là, sinon elle ne rentrait plus dans sa chambre durant des jours et des jours. Elle paranoïaque? En ce qui concernait les araignées oui. Tant qu'elle ne les voyait pas ça allait, mais dès que son regard se posait sur une des ces bêtes c'en était fini! Un léger sourire se dessina sur les lèvres de son ami, suivit d'un petit rire léger;

«- On fait quand même une belle bande de trouillard à nous deux! »

Si cela n'avait pas été dit de la part de Kei elle l'aurait mal pris et lui aurait balancé une réplique cinglante, mais venant de son ami elle savait que ce n'était pas méchant, elle arrêta donc de trembler petit à petit tandis qu'un léger sourire se déssinait sur ses lèvres. Encore sous le choc c'était tout ce qu'elle pouvait se permettre pour le moment, elle rirait plus tard. Elle hocha la tête, voyant le bon côté des choses;

«- Au moins ça t'as fait oublier ce qu'il s'était passé avant! »

Elle, se soucier de ses amis avant elle? Oui, elle était comme ça l'elfe, à penser au bien des gens qu'elle aimait avant le sien. Elle soupira en se passant sa main -tremblante- dans sa chevelure brune, espérant qu'une autre araignée n'apparaître pas par magie.

HRP ♥: