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« Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens

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Prodige
Marilyne C. Owens
Marilyne C. Owens


▌LOCALISATION : En squattage chez quelqu'un ~

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« Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Vide
MessageSujet: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitimeMer 22 Mai - 2:02


Petite et douce camée dans un monde de requin ...




Identité
Nom: Owens
Prénom(s): Marilyne Candice
Âge: 19 ans
Nationalité: Américaine
Profession: Officiellement sans emploi, officieusement elle vend des objets à l'arrache, tout ce qu'elle « trouve »
Orientation sexuelle : Hétéro' mais cela l'importe peu 
Phobie(s) : Astraphobie, ou la phobie du tonnerre. Lorsqu'il y en a, elle se planque dans un coin et pleurniche le temps que ça passe. Elle est également pédiophobie, elle a peur de tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux poupées et pantins, et elle a également peur des monstres en tout genre -La tératophobie-, tout cela l'effraie horriblement.



Identité Secrète

Année : 1 an même si elle a raté beaucoup de cours
Niveau : A compléter après le passage d'un admin
Super peudo: Christie
Groupe : Étudiant (pour le moment ~)
Classe : Prodige
Combat : Elle évite le combat au maximum, mais si elle est obligée elle préfère le combat rapproché et l'esquive
Pouvoir : Empathie
Maîtrise : 7/10
Explication : Mary est douée d'empathie. Vous allez me demander « Mais, qu'est ce que l'empathie ?! »
C'est relativement simple et complexe à la fois. C'est un pouvoir proche de la signification première du mot; en gros, Mary peut ressentir les émotions des gens. Elle lit en vous à travers vos sentiments. Mais ça ne s'arrête pas là : plus le sentiment est fort, plus Mary peut accroître son pouvoir. Au plus faible elle ressentira simplement la sensation, au plus fort elle peut lire dans vos esprits. Bien sûr, elle ne peut y lire que ce qui réfère à vos sentiments, cependant cela peut remontrer à loin.
Imaginons cette situation : Mary est face à quelqu'un qui est très triste. A un point qu'elle peut lire dans son esprit; elle ne pourra lire que ce qui se réfère à cette tristesse, que ce soit récent ou pas. Si la personne met son émotion en relation avec de vieux souvenirs, elle va pouvoir les lire également. Mais ils faut que cela tourne autour de son ou ses sentiments prédominant(s). Bien sûr, plus le sentiment est fort ou nombreux, plus son pouvoir est difficile à maîtriser. Elle le maîtrise parfaitement au quotidien, car elle s'est habituée à se sentir entourée d'émotions qui ne sont pas les siennes, cependant elle échoue une fois sur deux lorsqu'elle essaye de lire dans les pensées. Mais alors, que ce passe-t-il quand elle rate ? Eh bien elle se retrouve submergée par l'émotion et elle se retrouve en transe, et le seul moyen de la calmer est soit de la rassurer -Si vous êtes très proche d'elle- soit de lui laisser du temps pour s'en remettre (Entre 20 minutes à plusieurs heures en fonction de l'intensité).
Et elle arrive également parfois -Même si c'est plus rare- à transmettre ses propres émotions ou celui d'un autre à une autre personne, en entrant en contacte physique avec elle (Par exemple en lui touchant l'épaule).


✤ Si tu devais avoir...✤

Une arme : Un couteau-papillon.
Un costume : Un uniforme d'écolière japonais
Un gadget : Un GPS sous forme de portable qui lui permet de se repérer où que ce soit.
Un moyen de transport : Le métro ou à pieds.


« Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens 281082AvatarMarilyne2


Caractère


Attentive ✤ Directe ✤ Empathique ✤ Maline ✤ Indépendante ✤ Habile ✤ Observatrice ✤ Prudente ✤ Tenace ✤ Intuitive ✤

Agressive ✤ Violente ✤ Pathétique ✤ Manipulatrice ✤ Triste ✤ Asociale ✤ Renfermée ✤ Pessimiste ✤ Lunatique ✤ Sensible ✤

Elle n'agit jamais réellement comme on le voudrait. Apparence manipulable, il n'en est rien ; elle ne l'est que lors de ses crises de manque. En dehors de ça, elle est quelqu'un de fort, qui tiendrait tête même à un colosse qui fait trois fois sa taille et deux fois son poids. Elle n'est pas très bagarreuse, mais il ne faut pas la chercher pour autant. Pas social pour deux sous, c'est le genre de fille qui peut passer toute une scolarité sans que personne ne la remarque, jamais. Elle rase les murs, ne parle jamais en cours, ne dit jamais rien, que ce soit aux profs, à l'administration, aux élèves … Elle se créée une bulle, et n'en sort que pour se piquer de temps en temps. Elle est maline, très maline, et ferait n'importe quoi pour arriver à ses fins ; que ce soit moralement acceptable ou pas. Elle n'est ni gentille, ni méchante, simplement elle prend le monde entier pour un obstacle permanent à sa personne, et de ce fait, sa confiance est rare, voir inexistante vis à vis d'une autre personne. Elle ne compte que sur elle-même, et jamais, Ô grand jamais, elle ne se reposerait sur qui que ce soit.
Mais ça, c'est grâce à la drogue. En vérité, Mary hurle de façon sourde son mal-être et son envie de s'en sortir. Mais elle fût tellement déçue par la vie, par les gens et par sa propre famille qu'elle ne sait plus vers qui se tourner. Elle n'a vu que la façade la plus triste du monde, et n'a aucune idée des notions type « bonheur », « joie », ou même « confiance ». Alors comme elle ne sait pas, elle ne fait pas, mais tout son corps respire la détresse et la honte. Car oui, Mary a honte d'elle-même, devenue encore plus pitoyable que sa pauvre mère. Prête à n'importe quoi, elle se montre parfois agressive ou violente, et par moment elle fait simplement pitié, à se rouler en boule sur le sol. Sa seule qualité est le fait qu'elle fait une excellente confidente, car elle ne parle jamais … Sauf si ce que vous lui avouez peut lui servir à se fournir sa drogue.

Mary finalement, est-ce qu'on doit en vouloir à Mary, ou cette société qui l'a lamentablement laissé tomber ? A vous de voir.


Physique

Couleur de peau ::
Pâle, très pâle, blanchâtre même. Sa peau laiteuse n'a comme particularité que les traces sur ses bras et derrière ses oreilles.
Couleur d'yeux ::
[Un de ses sources de honte vis-à-vis d'elle-même, hormis son addiction à la drogue, est la couleur de ses yeux. L'un vert et l'autre d'une couleur rougeâtre, elle s'est souvent fait tabasser à cause de cette petite « tare » génétique, preuve de son pouvoir empathique. [L'oeil vert lui permet de lire dans l'esprit des gens et de voir ce qu'ils pensent]
Couleur de cheveux ::
Noir, noir de jais, comme Blanche-Neige. D'ailleurs ses cheveux courts sont une vaine tentative de la part de son père pour voir si sa fille se piquait dans le cou ou derrière les oreilles; de base, ses cheveux étaient longs, très longs.
Taille ::
1m64
Corpulence ::
Maigre voir squelettique, chose assez « courante » chez les camés comme elle. La seule chose qui la différencie des autres, c'est son visage, resté assez joli à voir, et sa poitrine, avoisinant le 85C. Pratique pour ses clients.
Traits particuliers ::
Mary a tout les signes d'une dépendance; marque sur les bras, derrière les oreilles, et parfois même entre les orteils. Elle s'habille généralement en noir, mais quand elle va en cours pour la Heroe's, elle porte son ancien uniforme, et personne hormis elle ne sait pourquoi. Elle porte également un bandeau blanc sur son œil rouge, pour le cacher au monde entier, car elle en a honte. Elle porte également un tatouage sur la cheville, représentant un papillon coloré; elle ne l'aime pas car c'est une trace d'un ancien client qui la voulait pour lui seul et l'avait « marqué » pendant qu'elle était en plein trip.


Histoire

« Oh Mary, sweet Mary, my Mary you take me so high ... »


Née le 16 mars 1994, Marilyne était un enfant plus ou moins attendu. Ses parents, qui vivaient dans un des pires quartiers de New York, le Queens, n'imaginaient pas qu'elle arriverait aussi vite. Fille d'un père marionnettiste ambulant et d'une mère barman qui gère son propre bar, ils avaient tout ce qu'il faut pour l'élever tranquillement et avec amour. Mais ce quartier dangereux les inquiétaient, et à juste titre : c'était un quartier sans pitié, ou junkees et dealers se côtoyaient de façon fréquente. Parfois, même la voisine sexagénaire cachait en réalité une vieille dealeuse affreusement désagréable. Pour eux, ce n'était pas une vie, pour un enfant, surtout une petite fille aussi mignonne ; des yeux rougeâtres, des cheveux noir de jais, une peau légèrement pâle … On croirait au début de la description de Blanche-Neige, hormis pour ses beaux yeux. Il décidèrent alors de partir très tôt au Canada, du côté de Montréal, pour éloigner le plus possible Mary des dangers de ce quartier mal-famé.

« Oh, petite Mary, tu née dans une famille aimante et soucieuse de ton avenir. Que c'est-il passé depuis ? »

♦♦♦♦

Mary a un an. Sa première année. Elle marche et sait déjà dire quelques mots, comme « Maman » ou « Papa ». Ses parents sont heureux, entourés de leurs amis et de leurs proches, ils applaudissent la petite tête brune qui tente vainement de souffler sur les bougies posés sur son gâteau. Ils rient de la voir tenter ainsi, et l'aident dans sa quête. Une ambiance chaleureuse qui contraste énormément avec ce qui se passe au quotidien, mais ça, elle ne le sait pas encore.

Mary a cinq ans. Alors qu'elle lisait tranquillement dans sa chambre, elle entend quelque chose cogner à l'étage du bas. Petite et frêle, elle descend prudemment les escaliers, tenant son précieux livre entre ses bras. Petits pas par petits pas, elle arrive dans le salon, vide et subitement silencieux. Elle cherche une trace de son père ou de sa mère, présents tout les deux à la maison en ce samedi après-midi. Bien malgré elle, et la peur au ventre, elle se dirige vers l'atelier de son père, celui qu'il utilise pour créer ses marionnettes et s'entraîner avant ses représentations. Pourquoi la peur au ventre ? Car depuis plusieurs années, Mary est tétanisée à la vue des poupées, marionnettes ou pantins. Cela l'effraie, au point de pleurer des heures et de refuser de traverser ce couloir seule. Mais cette fois-ci, elle s'inquiète ; où sont ses parents ? Elle arrive devant la porte de l'atelier, et, se mettant sur la pointe des pieds, elle parvient tant bien que mal d'ouvrir la porte. Son père se trouvait là, musique classique en fond, travaillant sur une nouvelle poupée. Alors qu'il se tournait vers elle, surpris de voir sa petite fille dans son atelier qui l'apeurait tant, elle dit d'une voix maladroite

« Papa … Où est maman ? A eu un bruit en bas, mais … »

Elle désigna le bout du couloir depuis la porte. Son seul souvenir fût les yeux de son père, comme vide et remplit de terreur à la fois, et le bond qu'il fit pour se lever. Sans même un mot pour sa fille, il courra vers les toilettes du bas, forçant la porte à coup d'épaule. Mary avait peur, très peur, son papa semblait tellement … En colère … Elle s'approcha des toilettes, rasant les murs, son livre toujours dans le creux de ses bras. La dernière image qu'elle vit lui glaça le sang, et même encore aujourd'hui, cette image hantait son esprit :
Sa mère, affalée sur le sol, aussi pâle que la mort, une seringue restée coincer dans son bras, de laquelle coulait un léger filet de sang.

« Maman … ? »

♦♦♦♦

Un an plus tard. Mary a 6 ans. Elle revient de l’hôpital psychiatrique, sa peluche fermement coincé entre ses bras. Dans la voiture, elle regarde le paysage passé, et se demande simplement « Pourquoi ». Pourquoi cela arrive à sa famille, à son père, à sa mère, à elle ? Son père ne dit rien, il ne sait plus quoi dire désormais pour rassurer sa fille. Il met le son de la radio, comme pour camoufler ce grand blanc. Mary, elle, repense à sa mère : toute habillée de blanc, parmi les fous, comme une pauvre fille abandonnée dans la fausse au lion. Sa mère la rendait triste. Elle savait qu'elle avait un « problème ». Elle ne comprenait pas réellement, car pour elle, le mot « drogue » ressemblait beaucoup au mot « médicament », et jusqu'à présent, elle ne pensait pas qu'un médicament pouvait rendre malade, au contraire. Mais elle ne posait pas de question, elle avait trop peur de connaître les réponses. Et une fois par semaine, cette scène recommençait : Son père la levait tôt, vers les 7h, ils prenaient leur petit-déjeuner ensemble, dans le silence, juste bercés par le son de la radio qui annonçait les nouvelles de la journée et la météo. Ensuite, vers 9h, son père venait l'aider à s'habiller : elle mettait toujours de jolis vêtements de toutes les couleurs. Puis, une demi-heure après, son père l'installait dans la voiture, et direction l'hôpital. Puis, elle restait plus ou moins longtemps à l'accueil, sous la surveillance d'un gardien. Puis, elle la voyait.

Sa mère arrivait, toujours si maigre et si belle. Mary adorait sa mère, et quand elle la voyait, elle oubliait tout : l'hôpital, les méchants monsieur un peu bizarres, les gardiens, son père, cette histoire de « drogue ». Elle savait que sa maman n'était pas folle, et dans ces moments là, elle y croyait fort, très fort, comme une petite prière qu'elle faisait dans sa tête. Et elle la serrait fort, car elle savait que ce moment ne durerait pas. Et sa mère rendait son étreinte, comme si d'un coup, une bulle de douceur les entourait. Puis, elle se baladait, main dans la main avec son père et sa mère, comme une vraie famille, de nouveau unis. Pour toujours. Elle riait, elle lâchait sa peluche qui restait dans la voiture. Ils mangeaient ensemble -Son père ramenait toujours des sandwichs-, tout en parlant de la météo du jour. S'il pleuvait, elle jouait sous la pluie et ses parents, attendris, la regardait depuis le porche de l'hôpital, protégés de la pluie. Et quand la journée arrivait à sa fin, Mary retenait ses larmes, esquissant une dernier câlin avec sa génitrice, comme un adieu qui n'en était pas un.
Puis, tout recommençait.

Cela ne dura qu'un temps, et sa mère rentra assez vite chez eux. Pourtant, les choses semblaient aller de pire en pire ; elle entendait toujours ses parents hurler, sa mère pleurait et son père s'enfermait dans son atelier. Désormais, sa mère ne se gênait plus, elle se piquait même aux yeux de sa fille, mettant un index sur la bouche de Mary, comme pour lui faire promettre de ne rien dire. Et Mary regardait, effrayer et triste, sa peluche toujours présente. Parfois, elle sortait de la pièce, puis se cachait sous l'escalier pour pleurer. Son rêve d'une famille aimante et heureuse s’effritait de jour en jour, comme une promesse qui essouffle. Elle le savait, mais du haut de ses 6 ans, elle refusait d'y croire, elle refusait d'abandonner. Il lui fallait plus que ça pour laisser tomber. Et sa mère lui donna l'occasion de baisser les bras.

♦♦♦♦

Mary a 8 ans. Elle rentrait de l'école, après une longue journée de cours épuisante pour la petite fille. Elle arrivait près de sa maison quand elle vit des voitures, sirènes hurlantes, et des policiers un peu partout. Son père, sur le porche, les larmes aux yeux, la main sur sa bouche, semblait totalement désespéré. Elle se mit à courir, et fonça droit sur sa maison. Quand un homme tenta de l'attraper pour ne pas la laisser passer, elle se faufila entre les jambes de ce dernier. Elle se jeta dans les bras de son père, avec comme seul envie de ne pas le voir pleurer. Il la serra fort dans ses bras, se mit accroupit pour se retrouver à la même hauteur que sa fille, et la regarda, droit dans les yeux.

« Ma chérie … Ta maman … Est partie. Elle a fait une fugue … Et on ne sait pas où elle est. Mais on va la retrouver, d'accord ? Ne t'en fait pas, tout ira bien. »

Elle acquiesçait, mais pourtant, elle savait. Elle l'avait vu, dans les yeux de son père.
Le désespoir.

Un an passait. Entre-temps, son père lui avait tout raconté ; sa mère était déjà une « camée » quand elle avait 18-19 ans. Son père l'a rencontré dans une soirée, et il a décidé de la sortir de là, de fonder une famille et de vivre heureux pour toujours. Mais sa mère, avec la pression de son travail et l'environnement de son quartier, se retrouva vite à nouveau avec une seringue dans la poche et dans le bras. Son père a tout tenté, avant sa naissance ; cure de désintox', hôpital, cure radicale et brutale à la maison, rien n'y faisait. C'est seulement quand elle a apprit qu'elle était enceinte qu'elle a réellement arrêté … Un temps. Pendant plusieurs années, elle n'avait rien touché, si ce n'est une cigarette ou deux après son accouchement. Elle voulait être « clean », pour donner un bon exemple à sa fille et prouver qu'elle avait changé. Mais elle a craqué, de nouveau, quand la pression se refaisait trop forte ; elle a faillit faire une overdose car elle avait prit une dose aussi forte que lorsqu'elle était dépendante, et son corps n'était plus habitué. Mary avait écouté son père lui raconter tout cela, avec un ton presque monotone, au bout du rouleau. Mary n'avait pas réagit, sa seule réaction fût de serrer son père dans ses bras, et lui déposer un bisou sur son front. Puis, elle s'est enfermée dans sa chambre, pendant deux jours, refusant de sortir.

Puis, à la fin de la première année sans nouvelle de sa mère, alors que Mary faisait du ménage chez elle, elle entendit un bruit dans la cuisine. Elle se précipita, le balai à la main, et elle vit sa mère ; elle était méconnaissable. Maigre, chétive même, les cheveux en bataille et gras, des cernes larges et presque noir sous les yeux. Elle portait des vieux vêtements, plus vieux encore que ceux que portaient certains SDF dans la rue. Elle avait un vieux manteau noir, une jupe, des bottes éprouvés par le temps, et des mitaines tellement troués qu'elles ne couvraient plus grand chose. Mary ne savait pas comment réagir : la joie de voir sa mère se mélangeait à la colère qu'elle éprouvait ; comment pouvait-elle rentrer sans un mot, comme si de rien n'était, un an plus tard ?! Un an de tristesse, de souffrance, de peine et d'inquiétude … Finalement, elle lâcha son balai, avança vers sa mère et la regarda droit dans les yeux

« Bon retour à la maison, maman. »

♦♦♦♦

Cependant, les choses n'allaient pas se passer aussi bien.
Le lendemain même du retour de sa mère, Mary se réveilla à cause de bruits sourds qui venaient du rez-de-chaussée. Elle se leva en douce, puis passa le pas de la porte pour regarder ce qui se passait. Elle vit son père et sa mère qui s'engueulaient d'une façon si violente et si virulente qu'elle fût prise d'un haut-le-cœur. Sa mère jetait des assiettes au visage de son père, et ce dernier la tenait violemment par le poignet, hurlant des insultes si grossières que Mary se boucha les oreilles. Pourtant, elle sentait quelque chose dans sa poitrine, comme si son cœur se divisait en pleins de petits morceaux, tous plus ou moins douloureux. Elle comprima sa poitrine avec ses mains, pour faire taire la douleur, et soudainement, elle entendait des voix. Ou plutôt, deux voix ; celle de sa mère et celle de son père, mais comme un écho distant et fantomatique. De plus, ces deux voix se superposaient à celles qui résonnaient dans la pièce.

« De toute façon, on aurait jamais du faire c'te putain de gosse ! »

Elle fût secouée d'un sanglot.

« T'es une putain de junkee, qu'est ce qui m'a prit de vivre avec une cinglée comme toi ?! »

Elle sentait son cœur qui explosait.

« J'préfère mourir que rester avec un con comme toi ! »

Les genoux de Mary heurtèrent le sol.

« J'aurais préféré qu'tu meurs d'une overdose, sale putain ! »

Un cri horrible et perçant résonna subitement dans la pièce. Ce cri, c'était celui de Mary. Elle se mit à vomir, tout en continuant de pleurer et hurler qu'on arrête, qu'elle ne voulait pas entente tout ça. Qu'on la laisse tranquille. De ses yeux entrouverts, elle vit son père et sa mère courir dans les escaliers pour venir la voir. Puis, trou noir.

Elle se réveilla dans son lit, prise d'une nouvelle vague de mal-être ; elle ressentait de la colère, de la honte, de la tristesse, du désespoir, tout se mélangeait petit à petit. Après quelques rendez-vous auprès de nombreux spécialistes, il s'avérait que Mary possédait un « don », un de ces fameux dons hérités des expériences génétiques diverses et variés. Son père en avait vaguement entendu parler, Mary que très peu. D'après le scientifique, c'était un « don » qui lui permettait de ressentir les sentiments des gens, et parfois d'entendre leurs pensés qui s'y référaient. Il n'y avait aucun traitement, aucune guérison possible, si ce n'est d'apprendre à contrôler son pouvoir. Lorsqu'elle rentra chez elle après ce dernier rendez-vous, Mary le sentait : elle avait totalement abandonnée.

Puis, après la tempête viens l'apocalypse. Quelques mois après le retour de sa mère, alors que Mary rentrait de l'école, comme quelques années auparavant, elle vit de nouveau des voitures et des policiers devant chez elle. Blasée plus qu'inquiète, elle avança jusque chez elle, sans courir ou même accélérer le pas ; à quoi bon si c'était pour encore entendre que sa mère s'était enfuie on ne sait où ? Elle soupira, en arrivant près du policer. Ce dernier lui indiqua qu'il était impossible de passer le cordon, et après vérification qu'elle habitait également ici, il la laissa passer, non sans tristesse ; Mary le sentait. D'ailleurs, en franchissant le porche de sa maison, elle sentit une vague de tristesse si forte qu'elle se mit à pleurer. Elle entendait des sanglots, toujours de façon fantomatique et distant, qui venait des toilettes du rez-de-chaussée. Subitement, son cœur se retourna, et elle se rappela de la scène, lorsqu'elle avait 5 ans. Elle jeta son sac, et couru jusqu'aux toilettes pour voir ce qui se passait.

La seule image qui lui restait était sa mère. Là, par-terre. Elle vit son corps, posé dans une position presque angélique, entouré d'une seringue et d'une cuillère brûlée, un léger filet de sang coulait de sa bouche sur sa joue creuse et pâle. Ses yeux, probablement fermés par un tiers, lui donnait un air endormie. Mais Mary le savait ; elle dormait, pour toujours. Mary tomba à genoux devant la scène, comme désarmée. Les sanglots de son père était le seul fond sonore de cette tragique mascarade. Mais Mary s'en fichait.
Plus rien ne pouvait être pire désormais.

♦♦♦♦

Quelques mois plus tard. Mary marche, hagard, dans une rue perdue au milieu du Bronx. Ce quartier lui donne l'envie de vomir ses tripes par-terre. Les gens sont perpétuellement en train de dealer, déprimer, se taper dessus, parfois même tuer ou violer. Et Mary ressent tout ; de la victime qui hurle qu'on l'achève, du dealer qui est en manque et qui vendrait sa mère pour piquer la cocaïne qu'il vend si cher, le père de famille qui attend depuis plusieurs jours le retour de sa fille, partager entre l'amertume, la tristesse et la haine. La petite fille, qui a perdu sa mère, parce qu'elle se trouvait au « mauvais endroit, au mauvais moment ». Et puis, Mary tombe à genoux. Elle est encore dans les vapes, elle ne sait pas réellement ce qui se passe. Elle se traîne, elle prend ses bras contre elle, elle lutte contre ce coup de massue qui tombe toute les minutes sur son petit crâne fragile. Puis, elle arrive devant une maison -Ou plutôt, une cabane- miteuse, ou les fenêtres cassés ont été remplacés par de simple bout de carton scotché de façon grossière. Elle ouvre la porte, à l'aide de son épaule, car ses mains ne lui répondent plus, puis elle s'effondre dans l'entrée.

Une semaine avant. Mary rentrait de l'école. Comme depuis pas mal de temps, elle portait son cache-oeil, qui lui permet de calmer légèrement son pouvoir, car il masque l’œil qui lui permet de lire dans l'esprit des gens. De plus, depuis son arrivée dans le Bronx, elle a tendance à se faire facilement casser la figure à cause de sa « tare », car elle est différente. A part. Défigurée. Alors qu'elle arpentait les rues, elle vit un groupe de jeune, qu'elle connaissait de vue, qui semblait s'amuser sous un drôle de porche. Depuis fort longtemps, Mary n'avait pas sociabilisé : après tout, elle n'en avait pas envie plus que cela. Mais est-ce l'euphorie du groupe qui la touchait et qui lui donnait envie de leur parler ? Elle ne sait plus vraiment. Toujours est-il qu'elle avança, prudemment, vers le groupe de jeune gens. A l'odeur, elle reconnaissait ce que les gens appelaient communément un « joins ». Elle ne savait pas ce que c'était, juste que sa mère en fumait en cachette quand elle perdait pied. Elle trembla, car elle associait tout ce genre de « chose » à sa mère, décédée, camée. Pourtant, elle continuait d'avancer, avec une curiosité presque morbide.

Finalement, elle sympathisa assez vite avec eux. Ils étaient un petit groupe de quatre, dont deux filles. Il y avait Ethan, un grand un peu bizarre, Christopher, un hippie un peu trop joyeux aux yeux de Mary, puis Maëlys et Rose, qui étaient deux sœurs, toujours en train de se chamailler et de se plaindre. Rapidement, et probablement grâce à la drogue, ils se rapprochèrent de Mary, la traitant comme une amie, lui donnant à boire, à manger … Puis un jour, ils proposèrent à Mary de « fumer une latte ». Elle ne comprenait pas, mais, paniquée à l'idée de perdre les rares amis qu'elle avait, elle accepta, sans réfléchir. Au début, elle avait eu du mal, probablement à cause du souvenir de sa mère, encore bien présent dans son cœur. Puis, au bout du troisième jour, elle piquait naturellement dans les mains de ses amis, qui riaient de bon cœur de la voir un peu plus « libre ».
Et puis vînt ce soir.

Elle sortait de chez elle, en cachette -Comme depuis bientôt une semaine-, pour aller rejoindre La Bande. Ils se faisaient appeler comme cela, et Mary trouvait ça tellement cool. Comme a leur habitude, ils étaient sous leur porche, en train de fumer et de picoler, en riant comme des fous. Mary s'installa près d'eux, puis Rose se pencha vers elle ; c'était la plus vieille du groupe, elle avait bientôt 18 ans. Elle murmura quelque chose à l'oreille de Mary, tout en sortant une seringue. Mary paniqua un peu ; elle se rappelait, de cette scène, sa mère morte, du sang partout, et la seringue … Au début, elle se décala, discrètement, pour éviter de faire des vagues. Et puis, elle fuma, et picola, et finalement, avant même de s'en rendre compte, elle se retrouva avec une seringue dans le bras.
Puis, le trou noir.

Alors qu'elle pensait ouvrir les yeux, en ayant comme vision le sol froid et humide de sa maison, elle se réveilla dans son lit. Un vieux lit grinçant et tailladé par endroit, avec comme seul confort un matelas presque neuf et douillet. Elle se redressa, puis regarda par la fenêtre. Elle sentit une immense tristesse venir de plus loin dans la maison. Probablement son père qui, la voyant dans cette état, avait comprit dans quel merde sa fille s'était fourrée. Elle soupira. Elle avait fait une erreur, une erreur bête. Mais finalement, elle se sentait bien. Ni malheureuse, ni triste, ni même fatiguée ; comme après une vraie nuit de sommeil. Pourtant, au vu de la météo, à peine quelques heures s'étaient écoulés. Elle s'étira, le bras encore un peu douleur à cause de la piqûre, puis elle se leva. Elle tanguait un peu, mais rapidement elle retrouva un équilibre. Elle remit son gilet, son cache-oeil, puis elle descendit dans le salon.

En bas, son père, café à la main, attendait. Elle savait ce qui l'attendait, mais tout cela n'avait plus d'importance, et ce, depuis longtemps. Car elle savait qu'elle n'existait plus, aux yeux de son père. Elle s'installa face à lui, à l'autre bout de la table.

« Angèle … Je pensais que tu retomberais jamais là dedans. Pourquoi, pourquoi tu me fais ça à moi ? A Mary ? »

Elle ne disait rien, fixant simplement un point au-dessus de l'épaule de son père, lui donnait l'illusion de le regarder dans les yeux, tout en évitant de le voir réellement. Depuis la mort de sa mère, son père la prenait pour elle. Très rarement, il l'appelait Mary, mais plus le temps passait et moins elle l'entendait de la bouche de son père. Parfois, il tentait même de rentrer dans sa chambre, et elle était obligée de simuler une dispute pour qu'il abandonne. Il ne voyait en elle plus rien, hormis sa femme décédée. Oh, bien sûr, il savait que Mary existait, mais plus comme un fantôme que comme un être humain. Il en parlait que rarement, et généralement pour tenter de faire culpabiliser sa « femme ». Il continuait, murmurant qu'elle était cruelle avec leur famille, qu'il faisait ce qu'il pouvait pour les sortir de là. Inlassablement, Mary écoutait les reproches adressés à quelqu'un de disparu, aujourd'hui.

« Tu sais, je fais tout ce qui est en mon possible. Je peux rien faire si tu ne m'aides pas. »

Mary n'avait pas son bandeau, et elle sentait le poids de la tristesse de son père qui tombait peu à peu sur ses épaules.

« J'aimerais te sortir de là, faire quelque chose pour toi, Angèle, laisse-moi une chance de t'aider. »

Elle ne disait toujours rien, fixant en silence un pan du mur.

« S'il te plaît, dis moi quelque chose, n'importe quoi ... »

Subitement, comme si quelque chose se brisait dans son cœur et dans sa tête, elle se leva brusquement, renversant sa chaise, tapant du poing sur la table.

« QU'EST CE QUI VA PAS AVEC TOI ?! Je suis PAS maman, je suis Mary, MARILYNE bordel ! Parle moi comme ta fille, pas comme si j'étais une morte ! Maman est MORTE, elle ne reviendra JAMAIS, tu entends, JAMAIS ! »

Elle prit la chaise la plus proche et l'envoya dans le mur. Elle se sentait soudainement envahie par une haine, une haine tellement violente qu'elle ne se rendait compte de rien. Elle renversa la table en hurlant, ses larmes se mêlant aux hurlements, qui lui semblaient si douloureux. Elle se rappelait vaguement que son père avait tenté de la calmer, mais rien n'y faisait. C'est comme si toutes ces années de douleur se déversait sur le sol du salon, et son corps lui faisait si mal. Son sang bouillonnait, et sa soif de violence semblait sans fin. Finalement, après ce qui lui a semblé une éternité, elle se retrouva dehors, sous la pluie, pieds nues et perdue. Elle avait froid, ses cheveux gorgés d'eau lui semblaient lourds et une sensation désagréable la prenait à la gorge. Elle toussait, comme si elle était malade, tout en arpentant la rue. Ce quartier lui semblait vaguement familier ; elle était probablement partie en courant sans même regarder où elle allait.

Alors qu'elle marchait, elle regardait les gens, qui ne semblaient pas voir les larmes qui coulaient le long de ses joues. L'avantage de la pluie, c'est que cela masque très bien les larmes. A force de dérives et chutes, la jeune fille finie par atterrir sous un pont, où traînait quelques hommes qui semblaient se battre pour un bout de pizza moisis. Elle ne sait combien de temps elle resta là, sans un mot, sans même bouger, comme si elle était définitivement morte. La seule chose qui montrait un signe de vie de sa part, c'était les larmes qui coulaient sans s'arrêter, ses yeux bicolores qui s'agitaient comme secoués de spasmes violents. Au loin, des sirènes résonnaient dans tout le quartier, assourdissant la jeune fille, parsemés de milliers d'émotions à la seconde, sa tête menaçant d'exploser et de se répandre sur le sol. Longtemps, très longtemps après, elle sentit une présence près d'elle ; un policier en uniforme se penchait vers elle, la main sur son épaule, et lui demandait si tout allait bien. Elle le fixa avec ses yeux vairons, et dit d'une voix morte

« Je ne veux pas rentrer chez moi. »

♦♦♦♦

La suite de l'histoire ? Elle est courte et triste à la fois.

Mary, à 13 ans, devînt une camée, totalement dépendante de cette poudre blanche qu'elle s'insufflait doucement dans la veine, sous sa peau immaculée. Elle traînait, ne rentrait presque plus chez elle. Les rares fois qu'elle était là, elle prenait un malin plaisir à se piquer sous le nez de son père, exactement comme sa mère des années auparavant. Elle ne ressentait plus que les émotions des autres, les siennes étaient mortes depuis longtemps, son cœur éteint ne servait qu'à alimenter son corps en sang pour qu'elle tienne encore debout, malgré tout. Elle buvait, fumait, se piquait, passer ses nuits en soirées et ses journées à dormir. Elle dégradait, volait, tout ça pour s'acheter quelques grammes de sa précieuses cames, comme tout ses « amis ». Mais ses amis n'en étaient plus ; ils avaient tant plongés qu'ils étaient prêts à la tuer pour lui piquer sa dose, prêt à la massacrer pour lui piquer sa thune. Elle le savait que trop bien, car elle faisait exactement pareil, voir pire.

Elle volait les vieux, pensant qu'ils ne se défendraient jamais, jusqu'au jour où elle a été chassée de chez le voisin à coup de carabine. Elle attaquait alors les vieux alcoolos qui sortaient des bars ou des boîtes de nuit, après tout, n'était-il pas plus horrible qu'elle, avec leur fric, leurs prostitués, et le fait que la plupart tabassaient leurs femmes ? Mais très vite, les videurs la pinçait, et elle se retrouvait dehors, à courir vite pour sauver sa vie ; elle n'avait aucune chance contre des grands baraqués, elle, qui faisait à peine 40kg à l'époque. Alors, elle chapardait, elle faisait des « contrats » avec les racailles du coin pour revendre ce qu'elle trouvait. Les poches des gens et le vol de sacs à main n'avaient plus de secrets pour elle, et très vite, elle devenait agile, bien qu'encore un peu faible, aussi, elle s'entraîna au combat rapproché au couteau et à la corde -Pour étrangler- auprès de quelques malheureux clodos trop alcoolisés pour se défendre. Oh, bien sûr, elle ne les tuait pas, elle avait horreur du meurtre, mais elle se défoulait, parfois assez violemment.

Ce manège dura un peu plus d'un an. Alors que Mary avait déjà 14 ans passée, elle devenait tellement accro que ses trois doses par semaine ne suffisaient plus ; elle arrivait à une dose et demi par jour, voir parfois deux. Et le vol ne payait pas toujours bien : entre les affaires pourrav', l'arnaque des racailles qui lui rachetaient des objets une misère, elle avait besoin d'argent. Et c'est à cette époque que la seule amie qui lui restait, Rose, lui proposa un plan ; la prostitution. Rose étant camée depuis plus longtemps qu'elle, elle lui donna quelques conseils, comme le fait que son jeune âge pouvait lui permettre des meilleurs prix, et surtout qu'elle n'était pas obligée d'aller « jusqu'au bout » comme elle disait. Certains hommes payaient juste pour la voir à poil, ou pour les frapper, « des malades » comme disait Rose en souriant tout en se piquant dans le bras.

Rapidement, Mary s'était fait une clientèle clean et sympathique ; du vieux un peu pervers mais gentil, l'adulte resté ado qui n'arrivait pas à trouver de copine, et fantasmait sur les adolescentes en marinière, le père de famille qui assouvissait sa pédophilie latente grâce à Mary … Ils étaient tous gentils et agréables, et elle n'avait jamais besoin de coucher avec eux, juste quelques attouchements et des câlins chastes. Parfois, ils l'emmenaient même manger, lui acheter des vêtements, bref, elle s'amusait avec eux, et eux avait ce qu'ils voulaient. Son préféré, c'était Arnaud, l'ado-adulte en mal d'amour ; il lui écrivait des poèmes, lui payait parfois des doses pour une semaine, l'emmenait dans des parcs d'attractions pour la faire rire. Auprès de lui, elle savourait le peu de « vie » qui lui restait, et elle pensait qu'elle serait tranquille pour un long moment.

Erreur.

Mary avait 15 ans la première fois qu'elle a été prise dans un « rapt ». Cela consiste à faire une descente à un endroit et d'embarquer toutes les personnes suspectes : macros, gigolos, prostitués, dealers … Mary n'a pas fait assez attention, et malgré son agilité, elle s'est faite prendre, comme une bleue. Cela lui a valu d'être fichée comme toxicos accroc à l'héroïne, et accessoirement accusée de prostitution. Elle se souvient encore de la tête que faisait son père en venant la chercher, comme mort à l'intérieur. Étant mineur, il ne pouvait rien faire pour elle, hormis conseiller à son père de la mettre en cure puis qu'elle reprenne les études, comme si de rien était. Mais la seule chose que récolta Mary, c'est une énorme claque de la part de son père, une fois rentrés chez eux. Et le pire souvenir de toute sa vie.

Son père se tenait là, devant elle, tremblant de rage, comme incontrôlable. Il lui mit une claque, puis deux, puis trois. Mary en perdit son bandeau, qui tombait lamentablement sur le sol. Elle sentit d'un coup un flot d'émotions ; la haine, la colère, la tristesse, la honte, la frustration … Elle n'arrivait même plus à respirer, comme prise d'une angoisse incontrôlable, le genre d'angoisses qu'elle ressentait seulement quand elle est en manque. Et c'est ce qu'elle faisait, une horrible crise de manque : sa garde à vue avait duré longtemps, très longtemps, et son dernier shoot remontait à plus de 24h, et les premiers signes se faisaient sentir. Sa peau lui piquait, le souffle lui manquait, et elle se sentait comme déshydratée de l'intérieur. Elle n'entendait presque plus rien de ce que lui disait son père, hormis quelques insultes et suppliques. Puis, soudainement, elle sentit deux mains tenir ses poignets avec une force à vous faire décoller du sol, et elle vit le visage de son père à quelques centimètres du sien. Elle n'a retenu qu'une seule phrase, gravée dans sa mémoire

« Tu m’appartiens, et personne d'autre que moi ne t'aura, Angèle. Pour ton bien, pour notre bien. »

De ce jour, son père commit l'impardonnable. Mary se souviendra toujours, de cette sensation de dégoût, comme si tout ce qu'il y a de plus sale au monde avait pénétré son intimité. Elle passa des heures entière sous la douche, hurlant, pleurant, grattant sa peau jusqu'au sang, comme si elle souhaitait ardemment se l'arracher, morceau par morceau. Et son père, lui, pleurait, mais pas parce qu'il avait violé sa fille, non, parce qu'il pensait qu'il avait fait du mal à sa femme. De ce jour, son père était comme mort ; elle ne revenait que pour piquer de la bouffe et de l'argent, et voler ce qu'elle pouvait parmi le peu de mobilier qu'ils avaient. Elle s'en alla, sans même un regard pour lui, après avoir négocier avec Arnaud pour vivre chez lui, le temps qu'elle se trouve un appart'.

♦♦♦♦

Elle resta plus de 6 mois avec lui, ayant définitivement abandonnée le statut de « Babes » pour devenir une prostituée ; durant cette période, Rose avait fait une overdose après sa troisième tentative de cure de désintoxication. Elle n'avait aucune nouvelle de son père, ni du reste de sa famille, et d'ailleurs elle s'en fichait. Elle profita également de cette période pour s'entraîner, et son don devenait de plus en plus facile à manipuler ; le seul hic était que, lors de ses crises de manque, elle perdait totalement le contrôle, et plus d'une fois Arnaud l'avait attachée le temps qu'elle se calme, car elle hurlait, arrachait le papier-peint des murs, ou pire, se grattait jusqu'à la chair, en s'arrachant les cheveux.

Puis, après 6 mois plutôt classique, et s'en alla ; Arnaud était amoureux, et elle était devenue indésirable dans sa vie. C'est vrai, qui voudrait d'une junkee comme elle, accroc et en plus avec un « don » qui la rendait différente ? Elle navigua durant encore 6 mois, de clients en clients, parfois chez des « collègues », parfois chez d'autres, et une fois chez un toxicos comme elle. Mais les conditions de vie étaient si horribles qu'elle ne resta pas plus longtemps que quelques semaines. Et un jour, alors qu'elle avait déjà 17 ans passée, le client chez qui elle vivait s'était fait descendre.

Un matin, elle était partie « au travail », puis avait fait un détour pour prendre sa dose plus tôt. Elle avait également fait des courses, car malgré tout elle essayait de se nourrir, se doucher, fait attention. Elle n'avait aucun loisir hormis la drogue, et l'argent qui lui restait servait à son hygiène de vie. Et lorsqu'elle rentra, elle retrouva son client, un vieux con mais qui payait bien, la tête explosée, étendu comme un sac sur le sol. Elle savait qu'il devait de l'argent à un gros dealer -Il était uniquement revendeur-, mais elle ne pensait pas que ça pouvait se finir comme cela. Et pour la première fois depuis longtemps, elle ressentit une émotion : la peur. Elle prit toutes ses affaires, puis s'en alla, sans même toucher au corps. Son seul acte « altruiste » fût d'appeler les flics pour que son corps ne reste pas ici, en décomposition ; elle ne voulait ça à personne, même pas à son pire ennemi.

Aucun clients ne voulaient d'elle, trop envahissante, alors elle se résigna. Elle frappa à la porte, cette porte qui lui était si familière, la porte de « sa » maison. Maison qu'elle n'avait plus, depuis très longtemps. Son père ouvrit la porte, et, lorsqu'il l'a vit, se mit à pleurer, s'agenouillant devant elle, lui tenant la main, le visage en larmes. Ce même visage qui, il y a un an, avait hanté ses nuits et ses cauchemars. Elle posa sa main sur la tête de son père, et dit d'une voix éteinte

« Je suis rentrée. »

♦♦♦♦

Le retour chez son père fût court, mais « reposant ». Elle n'avait plus à crapahuter de clients en clients pour dormir, ni avoir la crainte de devoir dormir dehors, comme cela s'était parfois produit. Elle avait une chambre, à manger, elle pouvait prendre sa douche, dormir, bref, elle s'était reposée. Oh, bien sûr, elle se piquait toujours autant, mais elle se sentait plus calme, malgré le fait qu'elle vivait sous le même toit que l'homme qui l'avait violé. Mais elle avait vécue tellement de choses, tellement d'horreur, qu'elle préférait cette situation plutôt que de devoir vivre ce qu'elle avait pu vivre chez certains clients psychotiques.

Mais, malgré tout, son père redevenait petit à petit étrange, la tripotant durant son sommeil, se mettait à hurler et à tout casser un peu trop souvent. Le jour de ses 18 ans, elle décida de partir, mais de partir loin ; tout abandonner, son père, son « boulot », ses clients, tout. Elle prit toutes les affaires qu'elle avait, elle prit avec elle les doses qu'elle avait économisé -Ou en tout cas celles qui restaient de son « économie »-, puis elle partit, tôt, sans même un au revoir. De toute façon, pour elle, cet homme n'était plus son père, même plus réellement un homme, simplement quelqu'un, ou quelque chose, qui l'avait fait souffrir, elle et sa mère, bien plus que n'importe qui d'autre.

Le vagabondage était devenu quelque chose de courant pour elle ; fini les douches régulières, la bouffe trois fois par jour, le lit douillet. Elle vivait sous des ponts, parfois usant de ses charmes pour avoir quelques doses. Elle avait fait plusieurs fois un sevrage forcé, par manque d'argent, et à chaque fois son « don » l'avait fait horriblement souffrir. Elle traversait les USA, sans vraiment savoir où elle allait. Peut-être qu'au fond, elle cherchait de l'aide ?

Et pour une fois, son vœux fût exhaussé : quelques mois après son départ, elle arriva dans la ville de la Heroe's Sup. Elle ne savait rien de cette ville, de son école si particulière, elle espérait juste y faire halte pour dormir, puis repartir. Seulement, une femme la retrouva en boule, son sac entre ses bras, pâle et haletante, en manque total. La jeune femme la prit avec elle, et Mary n'opposa aucune résistance, elle n'en avait décemment pas la force. Et cette femme l’accueillit quelques jours, le temps qu'elle se retape un peu, car Mary était devenue affreusement maigre durant ces derniers mois. Et c'est cette même femme qui lui parla de la Heroe's, des gens qui avait un « don » comme elle, et qui apprenait à l'utiliser pour devenir des gens biens. Et Mary fût séduite, à l'idée de pouvoir utiliser son don à la perfection, que ça soit pour le bien … Ou pas.

Aujourd'hui, Mary a intégré la précieuse école, sous recommandation de cette femme -Qui n'est autre qu'une prof-, à condition de Marilyne arrête définitivement la drogue.

Est-ce qu'un jour, Mary arrivera à chasser définitivement son démon ?


« Je ne sais pas, mais un jour peut-être, que je deviendrais enfin quelqu'un. »



Et toi? Qui es-tu?



Surnom(s) : Vous me connaissez déjà, mouhahaha >D
Âge : Toujours 19 ans !
♂ ou ♀: Fille, rien n'a poussé dans la nuit :D
Un mot qui te définit : Pour changer, je dirais improbable.


Avatar : Misaki Mei – Another [Anime]
DC et/ou TC : DC d'Emi, mouhahaha:D
Que penses-tu du forum : RAHQUILESTLAID ! *sors*
Code : un oeuf d'autruche ça se mange en omelette






Dernière édition par Marilyne C. Owens le Dim 7 Juil - 10:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitimeSam 8 Juin - 11:03

Tu avais fini et tu ne nous avais rien dit ?...
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MessageSujet: Re: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitimeSam 8 Juin - 22:46

Non non ma fiche n'est pas terminée D:
L'histoire est toujours "[EN COURS]", désolée j'aurais du le mettre en plus gros ;w;

(Après hormis l'histoire j'ai tout terminé, mais comme c'est mon DC et que je reviens réellement qu'à partir de demain, je pourrais continuer qu'à partir de là, désolée ;w;)
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MessageSujet: Re: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitimeDim 9 Juin - 0:43

Pas de soucis! J'avais juste peur qu'on t'ait oublié ;O; avec moi qui était en exam, j'ai eu un coup de stress! Mais me voila rassurée :)
Fini bien ^^
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MessageSujet: Re: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitimeDim 7 Juil - 10:23

Petit post pour dire que J'AI ENFIN FINI L'HISTOIIIIRE \o/
Et pitié, me détestez pas pour la longueur ;ww; ~
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MessageSujet: Re: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitimeDim 7 Juil - 22:47

Fiche validée !



Félicitations, et rebienvenue parmi nous ! ♥

Juste. Trois. Mots. OH MY GOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOD!
Je suis mais TROP fan de Mary, elle est so attachante ;w; ♥ J'ai vraiment eu de la peine pour elle et je suis parvenue à me mettre à sa place et franchement ... horrible. En plus tu écris superbement bien, ce qui n'a rien gâché à la lecture et me donne deux fois plus de plaisir ( sinon davantage) à te valider!
(Oh et j'te rackette d'office un lien avec André *pan*)

Ton personnage appartient dès à présent au groupe des élèves, il est un justicier et il est au niveau 13. Pour commencer, je te donne ton GPS !

La première chose à faire sera de t'identifier !
N'oublie pas de créer ton équipement, ainsi que ta fiche de relations. Tu peux aussi faire une demande de logement.
Si tu ne sais pas avec qui rp, poste une demande ici !
Ta participation est aussi requise dans l'event ! Précise ton nouveau surnom, puis poste dans ce sujet.
Et n'hésite pas à m'envoyer un MP si tu te sens perdue.
Et surtout, amuse toi bien sur Heroe's SUP !
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MessageSujet: Re: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitimeDim 7 Juil - 23:18

Merci ma belle, et t'as vu j'ai réussis à finir !
(Ça sera mon petit cadeau avant ton départ, tu sais enfin la fin de l'histoire, uhuhuh ~)

Et maintenant, RP <3<3
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MessageSujet: Re: « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens « Je veux être quelqu’un. Exister. » || Marilyne C. Owens Icon_minitime

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