Grimace en sortant du car, il pleuvait. Je farfouillai aussi vite que je le pouvais dans mon Louis Vuitton, mon sacro-saint parapluie qui me permettrait de m'abriter, et accessoirement, d'éviter autant que faire se pouvait de tomber malade. Hop, je l'ouvrai en toute hâte et le mis au-dessus de ma tête. Je n'étais pas trop mouillé, tant mieux. Alors oui, je suis Anglaise, oui il pleut en Angleterre, sans oublier le brouillard hein, quitte à rendre la chose encore plus cliché, donc oui, j'étais habitué à ce genre de temps maussade. Ceci étant dit, l'Hiver se prolongeait, c'était pénible. Je commençais à être bien lasse de ce temps. Était-ce donc trop demandé d'avoir du Soleil ? Ne serait-ce qu'un peu ? Ne serait-ce qu'un chouïa ? J'imaginais que oui. M'enfin, au moins, il n'y avait pas de vent. Passons !

J'arpentai la rue, slalomant entre les gens pressés et ceux qui traînaient, mon car avait eu un peu de retard. Les gens qui n'ont pas l’appoint pour payer le ticket, ça aussi c'est pénible ! Il n'y avait qu'à voir la tête qu'avait le chauffeur quand elle lui présenta son billet. Ce fut un temps interminable de perdu, tout ça pour de la monnaie... marchant vite, je voyais bientôt la grille de l'Heroe's SUP, l'école où j'étais inscrite maintenant en 2eme année.

Théoriquement, le mardi, je finissais à 15h00, mais cette journée là je devais revenir pour 17h. Arrivée dans le cour et ayant rattrapé mon retard, je pus ralentir le pas. Cela aurait été dommage d'être déjà épuisé. Je croisai un de mes amis qui lui sortait, accompagné d'un garçon que je connaissais uniquement de vue. Je lui offris un sourire pendant qu'il me lançait « et bien, on fait du rab ? » Il ne pouvait pas si bien dire. « Et oui, il y en a qui bosse tu sais ! » rétorquai-je pour le charrier, je le savais un peu flemmard sur les bords. Qui aime bien châtie bien, parait-il. « Plus sérieusement, j'ai un entraînement particulier avec Swrank. » La réponse ne se fit pas tarder. « Swrank ? Alors là, je suis jaloux ! » Je souris, amusée, sa réponse était si prévisible. C'est que je commençais à le connaître. « Je n'en doute pas, t'inquiète je te raconterai tout. » Clin d’œil. « Allez, bye ! » Il me souhaita une bonne aprem, puis nous reprîmes chacun notre chemin. Lui se dirigeant vers la sortie, moi le gymnase.

En effet, j'allais à un entraînement particulier avec Mme Swrank, notre professeur de combat. Le genre de prof qui sait vous booster pour que vous donniez le meilleur de vous-même. Ou disons plutôt, qu'il est fortement conseillé que vous donniez le meilleur de vous-même avec elle. Sinon bah, essayez de flemmarder et vous verrez ! Cela dit, l'optique de cette école étant quand même de former des héros, il était donc logique d'avoir des profs rigoureux, surtout dans le domaine du combat. Et moi ? Et bien, je faisais en sorte de suivre correctement ses cours, d'être attentive. Dès l'entrée dans cette école, je pris bien vite conscience que jusqu'à lors, je ne m'étais jamais entraîné au combat, ni même pratiqué un quelconque sport physique qui me serait utile dans ce genre de situation. Embêtant pour une future héroïne, certes. En somme, je faisais ce que je pouvais. Il faut dire aussi, que je me définis avant tout comme un soutient dans un groupe, mon pouvoir est un atout indéniable et même si la situation peut semblait périlleuse, il peut renverser du tout au tout une situation. Aujourd'hui encore je suis tiraillé, dois-je me borner à cela, ou dois-je me montrer plus offensive ? Non, ce n'est pas la bonne question, serai-je capable d'être plus offensive ? Et puis, l'autre jour, j'ai sauté le pas, après tout, je ne perdais rien d'essayer et dans le fond, même si je restais soutient, cela pouvait toujours être utile de savoir mieux se battre. C'est donc pour cela que j'ai demandé à notre prof de combat si elle pouvait me faire un entraînement particulier, bien sûr, je n'étais pas entré dans les détails de mes interrogations et doutes. D'une, je ne voulais pas l'ennuyer, de deux, je ne voulais tout simplement pas me montrer fragile. Même si j'en avais conscience et que j'aimerais que cela change, je ne voulais pas spécialement que ça se sache. Non, je lui avais simplement témoigné de mon envie de progresser davantage, que j'avais l'impression de stagner ces derniers temps. Je dois bien confesser que je ne pensais pas qu'elle accepterait aussi facilement. Comme quoi, elle était réellement disponible pour nous faire progresser quand on voulait bien se donner la peine. C'est ça qui était bien avec elle.

En poussant la porte du gymnase, je la remerciais en mon for intérieur de ne pas avoir voulu utiliser le terrain extérieur. Je calai mon parapluie contre un pan du mur du vestiaire des filles pour qu'il s'égoutte et j'allai poser mon sac sur un banc libre. Le club de volley venait juste de terminer et les filles se changeait pour partir. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous ne pouvions pas utiliser le gymnase avant 17h. Je saluai quelques connaissances et me changeai. J'arborai donc un short et un débardeur blanc, mieux valait être à l'aise. De toute façon, je ne risquai pas d'avoir froid. Ceci avec des petites chaussures de sport de chez Hermès que je trouvais particulièrement confortable. J'enlevai mes quelques bijoux et me fis d'un élastique noir une queue de cheval. Je regardai mon iPhone pour avoir l'heure, 17h tout juste, j'étais pile dans les temps. Je poussai la porte des vestiaires, il n'y avait plus aucun volleyeurs. Je fis quelques pas. En regardant le sol, je me fis la réflexion qu'il serait peut-être un peu dur pour du combat. Bah au pire, on pourrait toujours installer les tapis qui se trouvaient dans la réserve de matérielle.

Je me détournai en entendant quelqu'un arriver. « Bonjour » dis-je à Mme Swrank, dans un sourire courtois.

« Il en faut plus que ça pour me démotiver, ne vous en faites pas » avant de continuer sur une touche d'humour « Je suis habitué de toute façon vous savez, c'est bien connu qu'en Angleterre il pleut 300 jours sur 365 ! »

J'avançais vers elle pendant qu'elle arrivait avec un chariot. Chariot qui visiblement était rempli de tout un tas de choses. Arc ? Couteau ? Cible ? Gant ? Elle comptait sérieusement me faire faire tout ça dans la même séance ? Quand je vous disais qu'avec elle on ne s'ennuie pas, je ne vous mentais pas ! Cela ne m'arrive jamais d'ailleurs ! M'enfin, les activités serait varié et cela me permettrait de toucher à plusieurs choses, ça pouvait être intéressant. En voyant le contenu du chariot, je me dis que c'est pas de l'équitation ou du piano que mon père aurait dû me faire faire, mais plutôt ce genre de choses. Cela m'aurait été sûrement plus utile. À la limite, l'escrime, c'est plutôt noble comme sport. Peut-être qu'il n'a pas voulu m'en faire faire parce que je suis un fille... Remarque, le seul sport qu'il pratique encore est le golf, donc bon... Activité plutôt rasoir d'ailleurs, si vous voulez mon avis.

La prof de combat alla poser son manteau dans un coin, dévoilant une tenue somme tout adéquate pour sa fonction de prof de combat. Comme moi un peu avant, elle se fit une queue de cheval, afin que sa chevelure châtain-rousse ne la gêne pas. Ceci fait, elle s'approcha de moi. C'est fou ce qu'elle était petite tout de même. Encore plus que moi, pas de beaucoup, mais tout de même. Je me souvenais que cela avait suscité quelques moqueries de la part des certains gars lors de notre tout premier cours. Ils déchantèrent bien vite.

« D'accord » lui répondis-je simplement, quand elle me signalait qu'on allait pour le moment commencer par s'échauffer. Normal. Je suivis donc les mouvements de la prof. Ça me rappelait un peu les échauffements des cours de sport « traditionnelles », sauf qu'à ceux là, j'y allais en traînant les pattes à l'époque alors qu'aujourd'hui, c'est moi qui l'avais voulu. Il y a quelques années, je pense que même si mes spectres m'avaient prédit cela, je ne les aurais pas cru tant cela pouvait me paraître improbable dans ce temps-là. Et pourtant, c'était bien moi Tara Attlee, qui me retrouvais en cette fin d'après midi à m’entraîner avec la prof de combat, entraînement que j'avais moi-même sollicité. Comme quoi, les gens peuvent changer. Mais qu'on ne compte pas sur moi pour me lever à l'aurore et faire du footing chaque matin, faut pas abuser non plus.

Cou, bras, poignet, bassins, pied, gainage étirement. Il n'y a que pour le grand écart que je préférai m’abstenir, sachant très bien que c'était peine perdu. Ce n'était pas la première fois que je la voyais s'échauffer, mais je dois bien avouer que ça m'étonnait, voire me laisser admirative, de la voir faire le grand écart comme ça, hop, comme si c'était une formalité et qu'elle faisait ça tous les jours, aussi simplement qu'elle pourrait faire tout autre chose. Au lieu et place de cela, j'optai plutôt pour faire quelques pas autour de la salle en trottinant, pour cela au moins, je savais que je ne risquais rien.

Elle me dit qu'elle avait donc consulté mon dossier avant de venir, afin de savoir en quoi elle pourrait m'aider. Elle n'avait pas l'air étonné plus que cela, genre invoquer des morts c'est banal et qu'on voyait ça dans la rue tous les jours. Ceci dit, j'imagine qu'elle avait dû en voir des vertes et des pas mûrs. Cela me rappelait mon louveteau tiens, lui aussi avait pas été étonnée plus que cela, au contraire, le squelette avait été à son goût, c'était le cas de le dire ! « En effet, grâce à eux je peux connaître l'avenir, voire me défendre. » Ensuite, elle me demandait ce que je préférai améliorer, combat à distance ou rapproché ? « Maintenant que vous me le faites remarquer, c'est vrai que je n'ai pas été particulièrement précise l'autre jour. Au temps pour moi. En combat à distance, je peux invoquer des squelettes. Le hic, c'est qu'ils sont fragiles, donc en général, soit j'espère que l'adversaire soit décontenancé par ce qui lui tombe dessus et baisse sa garde, mais soyons honnêtes, ça arrive quand même assez peu ! » J'eus un sourire amusé. « Soit je prie pour qu'ils résistent assez longtemps, le temps que mon allier vienne se charger de l'ennemi. Si je devais être amené à me battre au corps à corps, ce serait... compliqué ! » « Compliqué », quel doux euphémisme. Je serai dans la mouise oui, si ça devait arriver ! « Même si je peux savoir à l'avance ce que fera l'ennemi, ce n'est pas pour autant que j'aurai toujours la possibilité de réagir. Donc même si j'aimerai avoir une défense à distance plus forte, peut-être en invoquant des morts plus résistants, je ne sais pas trop encore, je trouve qu'il est plus judicieux de commencer par combler mes grosses lacunes au corps à corps. »

Oui, cela me semblait le plus judicieux et le plus prioritaire à l'heure actuelle. Après, je n'étais pas contre un peu de tire à l'arc, ou de lancer de couteaux, mais j'avais le pressentiment qu'après un entraînement au corps à corps avec elle, je serai déjà bien exténuée. Et pour ça, pas besoin de spectres !

Elle me proposa également de revoir un point du cours, au besoin. « Non, non, ne vous inquiétez pas pour votre cours. Il est clair. J'ai juste envie d'aller plus loin en somme.» Ou du moins, essayer...

Mains et pieds ? Et bien, soit, qu'il en soit ainsi ! Je tendis les mains pour prendre le matériel qu'elle me donnait. Je posais les gants au sol le temps de mettre les protèges genoux et coudes puis j'enfilais les gants de boxe. Il y a bien qu'avec elle que j'étais amené à enfiler ce genre de chose. Expérimenter le poing américain ? J'haussai d'abord un sourcil, perplexe, c'était quoi déjà ça ? Le nom me disait bien quelque chose... Ah oui, l'espèce d'arme en métal que l'on passe entre ses doigts afin de faire plus de mal qu'avec un simple coup de poing. Oui, c'est sûr que ça devait faire de jolie dégâts, même moi qui n'étais pas spécialement forte pourrait abîmer facilement un visage avec ce genre de truc. Swrank étant bien aimable de me faire un cours particulier, alors que j'imaginais qu'elle n'allait pas être payé, j'allais quand même pas lui abîmer le visage. D'autant plus que c'était une belle femme, il fallait bien le dire. Je souris à sa plaisanterie.

Ensuite, elle alla chercher un grand punching ball en cuir marron en le traînant au sol, plus grand que moi, mais c'était pas dur en même temps. Elle le releva et il nous fit face. Je l'écoutais faire son petit speech inaugural, donc les coups qu'elle comptait me montrer seraient basés sur la boxe. D'accord. Elle prit une légère pause, sûrement pour réfléchir à ce qu'elle allait dire ensuite puis continua. Elle comptait donc me montrer trois coups, à savoir le coup direct, le crochet et l'uppercut. Je la regardai faire la démonstration du premier et puis, voilà, ce fut à mon tour. Je me mis en position et pris bien soins d'appliquer les conseils qu'elle venait de me donner, je pliai donc mon bras droit avant de créer l'extension. Bon, je dois bien avouer que pour ce premier coup, je fus un peu timide. Je mis plus de poigne dans le second. Je fronçai le nez, le sac m'offrait une sacrée résistance, j'avais l'impression que ça me coupait dans mon élan. Bon, c'était fait pour me vous direz... La série de dix finie avec le droit, j'en fis de même avec le gauche, puis en alternant les deux. Alterner les deux donnait plus de fluidité dans le mouvement, mais c'était aussi plus éprouvant. J'essayai de contrôler correctement ma respiration.

Ce fut au tour du deuxième coup, soit le crochet. « Effectivement » répondis-je, j'avais déjà pu voir ça dans ce genre de film, ne manquait plus que l'Eye of Tiger pour s’entraîner en rythme. Chansons sympathique soit dit en passant, mais passons. Théorie, pratique et à moi. Je ramenai mes bras pour protéger mon visage puis je fis une série de dix avec le droit, le gauche et en alternant. Je commençais à être quelque peu essoufflée mais ce n'était pas le moment. C'était maintenant au tour de l'uppercut, elle insista bien sur le fait que c'était de bas en haut, mais sinon, même chanson, théorie, pratique, à moi. Je m'exécutai donc, m'appliquant autant que faire se pouvait et prenant bien soin que mon bras fut semi fléchi pour bien remonter. Après, cette série, Swrank dans sa grande miséricorde me donna une pause. Tant mieux, ma respiration se faisait plus rapide, il fallait que je reprenne mon souffle ! J'allai au vestiaire chercher ma bouteille pour boire. Je revins, bouteille en main et la posai par terre le long du mur, non loin de nous deux, afin que je sois pas obligé de retourner au vestiaire à chaque fois.

Pendant ce temps, Swrank enfila ce qu'elle appela des « thai pads », donc ça lui permettrait de recevoir mes coups. Que je n'ai pas peur ? À part la peur d'être ridicule alors qu'elle allait se rendre compte que je n'avais pas énormément de force dans les bras, je n'avais pas spécialement peur. « Ne vous en faites pas ! » lui lançai-je d'une voix qui se voulait faussement rassurante. Je me positionnai, j'hésitai quelques secondes puis dans un froncement de nez, je donnai un direct du droit avant d’enchaîner sur un crochet du gauche, puis uppercut du droit. J’enchaînai quelques mouvements, les alternant non régulièrement, afin de ne pas tomber dans le linéaire en suivant tout le temps le même schéma. Je pense que ma cadence était plutôt moyenne, je prenais le temps de réfléchir à mon prochain mouvement. J'arrivai à être plus spontanée par la suite. Je donnai ce que j'avais, si je voulais progresser, il fallait bien que Swrank puisse évaluer ma force. Histoire de donner un peu de rythme, je me permis un léger pas de côté avant de continuer un enchaînement – j'espérai qu'elle ne m'en voudrait pas pour cette légère improvisation – uppercut, direct, crochet. Nous continuâmes un ou deux échanges, moi donnant, elle recevant, avant que je m'arrête pour reprendre mon souffle et échauffer un peu mon épaule qui me tirait un peu.

« Alors, je suis un cas désespérée ou on va pouvoir faire quelque chose de moi ? » demandai-je sous le ton de l'humour, un léger sourire aux lèvres, entre deux reprises de souffle. Certes, je ne me trouvais pas très forte, mais je préférais encore rire de moi plutôt que de m'apitoyer.

Ma respiration reprenait un rythme normal quand je l'entendis dire le mot fatal « sport ». En même temps, il fallait bien que je m'y attende, je n'allai pas progresser comme ça, comme par enchantement après ce petit cours particulier, il n'y avait pas de miracles. Si je voulais progresser, et je le voulais, il allait falloir que je me bouge un peu. C'est ma chère Lykke qui serait ravie, elle qui s'était mis en tête de me faire faire du sport depuis quelques temps. Bien sûr, je m'y attendais à ce genre de remarque, mais c'était comme si le fait qu'elle le dise rendait la chose officielle. En plus de développer mon don, il fallait que je sois plus forte physiquement dans la mesure ou celui-ci ne pouvait pour le moment pas me défendre de manière fiable contre de supers vilains particulièrement retords. Des armes ? Hum... je n'y avais pas pensé, peut-être que je devrai essayer oui, ça compenserait mon manque de force et puis, je ne me voyais pas faire du taekwondo. D'autant plus avec mon costume de super qui était une robe, ça serait compliqué... Il me faudrait quelque chose de facilement maniable, pas trop lourd et pas trop encombrant. Une dague ou ce genre de choses. Je lui en parlerai plus tard, pour le moment, je l'écoutais.

Entre une blague sur l'âge auquel elle débuta et une autre pour une carte de fidélité pour l’hôpital, Swrank me parla de ses propres débuts et de son expérience. Ce n’est pas facile d'être un héros, j'en avais conscience, jamais je ne m'étais leurrée. C'est par choix que jusqu'à lors, je ne m'étais jamais appliqué à développer ma force et la capacité à combattre. J'ai privilégié mon don et je ne le regrette pas, surtout quand je vois avec quelle précision les prédictions se révélaient par rapport à mes débuts, mais aujourd'hui, je voulais aussi être plus forte. En tout cas, Swrank avait morflé, c'était sûr, pour devenir la femme qui se tenait en face de moi. En tout cas, appréciais vraiment chez elle sa volonté de se montrer présente pour nous.

« Advienne que pourra ! » J’espérai bien oui, que mon don évoluera de manière plus offensif. Mais trêve de blabla, place à la suite ! Elle numérota de 1 à 3, le bas, le milieu et le haut de punching ball. On reprenait le jeu démonstration - action. Donc, le side-kick pour commencer, je m'appliquais du mieux que je pouvais, de même que pour les deux autres mouvements et l'alternance. J'essayais d'être le plus précise dans mes mouvements, même si dans les derniers, je peinais à garder la précision, l'épuisement prenant le pas. Avant de reprendre l’entraînement au thaï pad, Swrank me laissa prendre une pause. C'était nécessaire, sinon, je ne sais où j'aurai trouvé la force de frapper. J'aillai boire un peu avant de revenir. Travailler les différents coups pendant une dizaine de minutes ? L'espace d'un instant, je pensai qu'elle voulait ma mort, mais je m’exécutai. Même si elle ne faisait rien transparaître, je voyais bien qu'elle n'avait pas besoin de faire énormément d'effort pour amortir mes coups. Je crois que je rougis légèrement de honte... Ne surveillant pas l'heure, je ne sais pas si elle eut pitié de moi ou s'il était réellement temps, mais toujours est-il qu'elle finit par me dire d'arrêter. « C'est bien parce que c'est l'heure, j'aurai pu continuer comme ça pendant un bon moment encore sinon ! » Bien sûr, ce n'était pas crédible, ce fut dit entrecoupé de tentative pour reprendre mon souffle. Il faudra que je travaille mon endurance aussi.

Je rangeai les différents éléments de protection dans le chariot puis allai boire. Je défais mes cheveux et passai ma main dedans. Avant d'aller me changer, je voulais lui demander quelque chose. « Vous disiez qu'on pouvait aussi s’entraîner avec des armes. Est-ce qu'une dague ce serait envisageable ? Ou ce genre d'arme du moins. »

Donc, ce n'était pas impossible... intéressant. J'écoutais Swrank prodiguer ses derniers conseils pour la soirée. Lancer ou corps-à-corps ? Bonne question, il faudra que je me plonge sur la chose. Même si je n'étais pas encore sûr de l'impact qu'aurait ce petit entraînement sur mon style de combat à venir, il avait eu le mérite de me donner à réfléchir. Il me paraissait évident que je me devais de faire plus de sport, même si cela me tuait de l'admettre, si je voulais progresser. Mais surtout, d'en faire régulièrement, parce que si c'était pour se bouger une fois par mois, ce serait aussi utile que de découvrir son cours la veille d'un contrôle. Mais avant de choisir quel entraînement poursuivre, il me fallait déjà définir le style que je voulais adopter en combat. Recourir à la force physique restait pour moi, je le pense, un plan B. Si je voulais appendre à me battre de moi-même, je voulais aussi renforcer mon pouvoir sur le plan offensif. De la sorte, combattre par moi-même n’interviendrait qu'en dernier recours, une fois mes squelettes réduits en poussière. Je ne sentais pas que j'étais faite pour attaquer directement. En ce sens, utiliser la dague au corps-à-corps serait une bonne alternative de défense, au besoin.

« Je pense que j'ai matière à réfléchir, merci pour vos conseils. Au revoir. » dis-je en souriant.

Bon, c'est pas le tout, mais il fallait que j'aille me changer maintenant, avant de rentrer chez moi. La prof partie, je me dirigeai vers les vestiaires pour me changer. Flemme de me doucher ici, je pendrai plutôt un bon bain chaud avec des lotions chez moi. Une fois changée, j’attrapai mon parapluie qui finissait de s’égoutter, formant une petite flaque, puis je quittai à mon tour les lieux. J'étais réellement satisfaite de cet entraînement, autant pour ce que j'avais appris que pour toutes les choses auxquelles il allait falloir que je réfléchisse.

Je levai les yeux au ciel. Tiens, il ne pleuvait plus.

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