Explication du don :: Cassiel, c'est avant tout le nom d'un démon, associé à Saturne. Et Saturne elle-même est la planète régissant l'organisation du temps. Notre Cassiel ici présent a le don de contrôler le temps, bien qu'il soit très loin d'être capable de manipuler ce don à son aise. Pour le moment, il n'est capable que de le stopper pendant ce qui lui semblera être une trentaine de secondes, et qui bien évidemment ne représentera rien pour les autres, qui se seront figés tout comme le déroulement du temps. Ce que Cassiel ne sait pas, c'est qu'il est capable de bien plus. Voyager dans le passé ou le futur, modifier la perception du temps chez une personne, par exemple. L'exploitation de son don demande un entraînement intensif, pour des résultats qui ne sont pas toujours aussi concluants qu'il le voudrait.
Explication de l'arme :: Un manche rétractable au bout duquel se trouve une faucille. Le manche peut servir d'arme en combat rapproché, et la faucille permet d'entailler profondément la chair de l'ennemi.

••• HISTOIRE

C'est à force de toujours sentir le regard des autres sur lui, pesant et dénonciateur, d'endurer les moqueries et les remarques de ses pairs, qu'il a décidé qu'il serait le centre de leur attention, mais pour quelque-chose qui ne soit pas son apparence.

L'endroit le plus froid au monde a pour nom Oymyakon et se situe dans les confins de la Sibérie. Heureusement, l'endroit est inhabité. Mais si vous suivez la route qui descend vers le sud pendant une trentaine de kilomètres, vous arriverez dans une bourgade de moins de mille habitants, portant le charmant nom de Tomtor. Là bas, on peut espérer voir la température dépasser les 10°C en été, à condition qu'on survive à un hiver à près de -45°C. C'est ici qu'est né Mefodiy, bébé au teint gris et aux yeux jaunes, à la tête surplombée de deux petites cornes. Rien déjà n'allait chez lui.
On l'emmena à Moscou, chez les plus grands experts du pays : aucune maladie ne fut décelée, ni même une malformation quelconque. Il ne semblait y avoir aucune explication à l'apparence de ce garçon, aussi retourna-t-on à Tomtor. Comme deuxième prénom lui fut donné Cassiel, référence voilé à son apparence.
L'enfant fut traumatisé par son entrée à l'école. Il était si différent ! Dès qu'il était entré dans la salle, le silence s'était fait durant une longue minute, avant que les remarques, les moqueries ne fusent. Monstre, va-t-en, tu fais peur. Et l'institutrice lui disant simplement d'aller s'asseoir, les lèvres pincées.
Pendant plusieurs longues années, il fut le bouc émissaire de tous les enfants du village. Personne ne voulait jouer avec Cassiel, ni même parler avec lui ou partager sa table à la cantine. Il faisait peur, et même si on ne l'embêtait jamais directement, les moqueries à peine voilées, les crasses et les coup bas fusaient. Et le garçon endurait ça sans rien oser dire : qu'y avait-il à dire de toute façon ?
À la maison, papa et maman ne disaient rien, mais n'en pensaient pas moins. Ils auraient tant voulu aider leur fils, mais celui-ci ne demandait même pas cette aide, et se contentait d'encaisser, la tête haute.
Seulement, quand on encaisse encore et encore, il y a bien un moment où on en peu plus. Donc on explose.
Ce jour là dans la cours de récré il y avait Bronislav, le fils du boulanger, un petit con prétentieux qui ne loupait pas une occasion pour se foutre ouvertement de la gueule de Cassiel. Son intervention fut la goutte d'eau qui devait faire déborder le vase pour que plus jamais il n'ait à se remplir. Et cette goutte d'eau pris la forme d'une pique aussi fine qu'un cachalot dans un couloir.
«Bah alors, ta mère a trompé ton père avec Belzebuth ? »
Et cette fois-ci s'en fut trop. Pas que l'intervention débile l'eut forcément touché, mais plutôt que cette accumulation de rires, cette solitude sans fin et cette sensation d'être l'ennemi n°1 alors qu'il n'avait strictement rien fait avaient fini par former un cocktail explosif redoutable. Il prit son élan, fonça sur Bronislav. Et là tout le monde se figea. Littéralement. Ça n'était pas de la stupeur ou quoi que ce soit de ce genre. Ils étaient comme pétrifiés. Leurs expressions s'étaient figés, leurs mouvement stoppés avant d'être finis. Toujours leurs rictus satisfaits. Mis ça, Cassiel ne s'en rendit compte qu'après s'être saisit de la tête de son adversaire et l'avoir écrasée contre la cour en goudron gelé, une, deux, trois fois. Puis il reprit sa place initiale, et au moment où il le souhaitait, le temps repris son cours. Les cris retentirent quand le petit Bronislav poussa le premier hurlement. Son visage était une bouillie sanguinolente, égratigné de partout. Son nez était brisé. Tout le monde sut que c'était la faute de Mefodiy, mais personne n'en avait la preuve. Ils ne pouvaient rien lui faire.
À partir de ce moment là, deux choses primordiales modifièrent la vie de Cassiel.
Tout d'abord, il cessa d'endurer les autres. Après avoir pété les plombs de la sorte, il remarqua qu'il n'en voulait plus à personne. En réalité, il considéra même que c'était à présent à lui de les emmerder, et s'appliqua à le faire chaque jour avec une ferveur sans bornes.
Deuxièmement, Cassiel découvrit l'existence de son don. Parfois, il s'entraînait à stopper le temps, pour faire des blagues par exemple. Il montra à ses parents se qu'il savait faire, et ceux ci furent plus qu'inquiets. Aussi, quand ils apprirent l'existence de la Heroe's Sup' et que leur fils eut l'âge requis pour y entrer, ils n'hésitèrent pas une seconde. Cassiel quant à lui n'eut aucun regret quand au fait de quitter la Russie, se préparant à devenir un héros : le plus chiant qui n'eut jamais existé.