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Sujet: Tu n'es pas ma sœur Lun 30 Déc - 18:55
Je cours vers l'ouest. Ou peut-être est-ce l'est ? Je n'ai plus aucune notion de l'espace ou du temps. Peut-être ma course dure-t-elle une heure, peut-être des jours. Les murs sont crasseux. Un coup de poing et ils s'effondreraient. Je n'ai pas le temps de m'y intéressé, je dois avancer. Derrière moi, les ténèbres me poursuivent. Si je tourne la tête, elles m'engloutiront complètement. Sous mes pieds, de la bave verte handicape mes mouvements. Mais je continue de courir. Je continue d'aller de l'avant. Là-bas, une porte. Malgré la distance, je distingue sa propreté, sa pureté qui contraste tellement avec ce tunnel sombre. Le son de mes pas ? Inexistant. Il n'y a pas un bruit. J'ouvre la bouche pour crier mais mon geste est engourdi. Je n'arrive qu'à souffler, les lèvres difficilement ouvertes. Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Je tourne les yeux vers le plafond. La nuit est noire, les étoiles se moquent de moi. Le silence est rompu par leurs rires rauques. Ces voix, elles se ressemblent toutes. Ce sont toutes les mêmes. Oui, je reconnais ce timbre. C'est Carnage. D'ailleurs, il est là-haut vêtu de son imposante armure. Il est gigantesque. Il pointe son sceptre vers moi. Mon ventre se déchire mais je garde tous mes fluides à l'intérieur. Je baisse le regard vers moi, je suis en costume bon marché de Strider. Ceux qu'on retrouve dans les magasins pour Halloween. Je pince le coton. J'ai arrêté de courir. Je ne devrais pas. C'est dangereux. Vite, je dois atteindre la porte. Je tombe. Je tombe dans ce qui semble être une gelée à base d'eau. C'est rafraîchissant. Je me déshabille pour mieux en profiter. Ma main va trop loin, c'est ma peau que j'arrache. Sauf qu'une nouvelle peau est en-dessous. Mes cheveux aussi, je peux les extirper à pleines poignées. Ils sont bleus, rouges, verts. Et maintenant ? Je me regarde dans le miroir qui couvre le mur en face de moi. J'ai sept ans, je n'ai aucun problème. Non, fuir n'est pas la solution. Je dois assumer. Je suis Wilhelm Murnau, je ne suis pas un lâche. Un éclair fait éclater le verre et il me transperce de part en part. Dans l'obscurité, je discerne cette porte au bout du tunnel. Je bondis, je vole vers elle. Lester, Johan, Râ... ils me fixent, malheureux. Ils saignent de la bouche, des oreilles, de la tête. Et tout ça, c'est de ma faute. Je tends la main pour les aider mais mes amis fusionnent pour prendre la forme de Brooke. Lentement mon front vient se poser contre son index pointé et elle ouvre la bouche. Et moi je plonge à l'intérieur d'elle. Son cœur c'est transformé en fenêtre. Dans cette fenêtre je vois le futur. Un futur où tout brûle et tout saigne. Alors je nage à reculons, je ne veux pas toucher à cette fenêtre car si je le fais, elle sera réelle. C'est la porte qu'il me faut. Mon dos la percute, je tourne la poignée mais c'est verrouillé.
« Tu es mon jouet, Strider, ne l'oublie pas. »
Je me retourne, Carnage a la clef entre ses griffes. Son visage est allongé, difforme. Il sourit et sort la langue. Et cette langue s'approche à toute vitesse. Je veux me protéger mais tout à coup je n'ai plus de bras. Je ne suis plus rien, je suis une toupie. Et je tourne, m'enroule dans la langue de l'envahisseur. Et alors que je m'enfonce entre ses dents acérées, je me dis que j'aurais mieux fait de laisser Brooke me dévorer. Une fenêtre, une porte... toutes mènent au même endroit. Carnage éclate de rire. Il a gagné.
« AAAAAAAAAAAAAARRRRRRR !! »
Une lumière blanche. Ce sont des néons. Disparu le tunnel, disparu Carnage. Une odeur de détergeant et de sécrétions humaines me piquent le nez. Je suis soit dans une garderie ou bien dans un hôpital. Je tends la main vers mon front mais je suis bloqué. On m'a visiblement enchaîné à mon lit. Je tente de me relever, juge de ma condition. Je n'ai mal nulle part mais ressent un engourdissement désagréable au niveau de l'épaule et du torse. Sur ma peau, je sens comme une mince et froide couche de sueur. Je suis nu sous les couvertures bleues et je jurerais avoir vu des points de suture impressionnants sur ma poitrine. Il me semble que la dernière minute de ma conscience, j'étais en grand péril. Cela doit avoir eu un rapport direct avec Carnage. J'essaie de me concentrer mais je ne réussis pas avec tous ces bruits de ventilateurs et de... d'hôpitaux. En plus, j'ai la vessie sur le point d'exploser. Je tire sur les intraveineuses qui me sont reliées. Peut-être que cela va alerter quelqu'un. Du calme. Je dois me calmer. Comment ai-je pu me retrouver là ? Oh. Oh oui, cela me revient. Ce voyage à l'urgence est bien commandité par le E.T. Je voulais venger Robot Rock mais il a réussi à me plaquer au sol et à me gaver de sa poudre verte ignoble. Mon estomac fait un tour. J'expire bruyamment. Ce minerai verdâtre a vraiment des effets regrettables sur moi. Je me sens si stupide. Ce genre de chose n'arrive jamais à Lester ou à Râ. Moi qui suis le chef, je devrais justement m'interdire de succomber à de tels maléfices. Quel joli leader je fais là, sur ma civière. J'espère que les photographes ne sont pas passés cette fois.
J'ai beau ressasser tout ça, j'ai l'impression que je suis endormi depuis vraiment longtemps. Plus qu'il ne faudrait. Étais-je dans le coma ? Non, je ne serais pas enchaîné comme un animal. Il doit y avoir une explication à ces menottes. Je dois avoir fait quelque chose de grave pour qu'on utilise ce genre de restriction sur moi, légendaire.
« A'quelqu'un ? »
Ah ouais, là je me sens stupide. Cette phrase, c'est la phrase des boulets. Je ferme les yeux. Mon corps commence à reprendre du service. Je ne me reconnais plus. Comme si mon esprit s'était approprié un nouveau corps. Et le visage de Brooke m'apparaît, ruisselant de larmes et de saletés.
« Wilhelm...Reviens s'il te plaît. »
Elle a besoin de moi. Je dois me lever. Je tire. Mais je ne réussi à rien d'autre. Avec rage, je frappe dans le matelas. Saletés. Je ferme les yeux et me cale la tête dans le coussin.
« 'Ooke...suis là... »
Ma bouche est tellement pâteuse. J'arrive à peine à murmurer. Je soupire longuement, je me retourne d'un coté, de l'autre. Mais je ne peux pas trouver de position confortable avec ces menottes. L'enfer. Mais le pire là-dedans, c'est la solitude. Si seulement quelqu'un pouvait me dire ce qui m'est arrivé ?
Brooke 3MAJ
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Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Ven 3 Jan - 5:45
La douceur des draps se renouvelait à chaque jour qui passait, étonnant la demoiselle plus qu’il n’aurait fallu que ce soit le cas. Comme d’habitude, elle se levait, n’enfilait pas ses chaussons –au grand damne de sa mère- et allait directement s’attabler à son petit bureau modeste pour travailler sur ses machines, sans prendre le temps d’attendre l’arrivée de son petit déjeuner quotidien. Sa longue chevelure de lave, lui descendant jusque dans le bas de son dos, était alors le repaire de bien des nœuds et autres horreurs capillaires, n’en doutons pas. On entre. C’est Helen. Elle râle encore, armée de son plateau chargé de bonne nourriture. Malgré que ce soit un laboratoire de recherche, ici les moyens étaient conséquent et même un prince aurait verdit devant l’abondance présente sur cette surface argentée. Et pourtant, l’adolescente n’était pas décidé à se lever d’elle-même de son trône de plastique, visiblement. Il fallut donc que l’adulte la tire par le bras, ne prenant en aucun cas note de ses protestations, pour la faire s’assoir de nouveau sur son lit avant de lui coller une tartine dans la bouche.
« Hmph ! Mais maman ! Archimède me dira quand il sera l’heure que j’aille manger, va ! -Archimède ? Qui est-ce ? »
La rousse eut un temps d’arrêt. Ce nom était sorti tout seul. Pourtant elle n’avait pas créer quelque chose de ce genre, encore. Qu’est-ce donc que ça… ? Il est vrai qu’elle avait fait un rêve plus qu’étrange dans lequel elle côtoyait des gens aux pouvoirs fantastiques et qu’elle protégeait le monde à sa façon à leurs côtés. Le plus drôle dans tout ça, ce fut qu’elle avait même rêvé être la petite sœur de l’ennemi public numéro un dans cette affaire ! Vraiment, quelle imagination. Sur certains points, elle maudissait son subconscient d’avoir autant de ressources. Elle préférait largement travailler sur ses nano-machines plutôt que de perdre du temps à dormir ! Stupide corps humain si fragile ! Mais bon, maintenant que sa mère était là, autant profiter un peu de sa présence et dialoguer, comme elle ne le faisait pas très souvent. Ulrich, son perroquet, vint même se poser sur son épaule. Brooke le caressa un peu avant de partager avec lui les fruits secs qu’elle avait reçu aujourd’hui.
« Tu sais quoi maman ? J’ai fait un rêve bizarre cette nuit ! »
Elle lui expliqua tout, dans les moindres détails. Helen paru très intéressée par ce récit, instinct pseudo-maternel oblige.
« Et même qu’à la fin, eh bien ce Carnage m’annonçait être mon frère de sang ! C’est drôle, pas vrai ?! »
L’adolescente partie presque en fou-rire tant une chose pareille lui semblait improbable et incohérent. Son dos rejoignit tout doucement son lit défait et elle ferma les yeux alors que son oiseau s’envolait vers un autre coin de la pièce. Sa respiration était lente, mesurée. Elle se sentait bien, comme si tous ses muscles étaient délicieusement relâchés. Etrange, il lui semblait ne plus avoir ressenti une chose pareille depuis des années et des années. Impossible, elle n’était jamais sortie d’ici après tout. L’adolescente fit craquer ses articulations, comme si plus rien ne comptait.
« Pourtant, ma chérie, il faudra bien que tu te réveilles un jour. »
La voix de sa mère avait étrangement fait écho. Quoi ? Que dit-elle ? Mais, elle est réveillée ! Elle vient de lui dire pourtant ! La jeune femme se redressa et rouvre les yeux, affichant une mine perplexe face aux dires de sa mère. Elle essai de l’attraper.
« Qu’est-ce que tu dis maman ? Ce n’est pas drôle tu sais ? »
C’est vrai, elle ne sait pas pourquoi, mais son cœur s’emballe. En plus, plus elle tends sa main et plus sa mère s’éloigne. Que… Hein ? Mais c’était quoi cette situation. Etrangement, maintenant, elle ne se sent plus si sereine. Elle va pour appeler encore sa mère mais son avant-bras droit est soudainement pris d’une petite brulure, la forçant le ramener contre sa poitrine entre menue. Ses yeux regardent l’origine de tout ça . Il y a un prénom tatoué sur son bras. Paige.
Paige. Paige. Paige. Mais oui, c’est sa fille ! Minute, elle a une fille ? Mais comment ? Ce labo’ est toute sa vie ! Et puis elle est trop jeune pour avoir un bébé ! Pourtant elle sait qu’elle ne peut pas se tromper sur ce plan. Sa respiration lui fait presque mal maintenant. Et sa tête, aussi. Elle veut appeler sa mère, encore. Sauf que. Lorsqu’elle rouvre les paupières, ce n’est pas Helen Sharpman qui se tient devant elle mais une carrure bien plus imposante. Carnage. Bizarre. Elle a l’impression de le connaître, et à la fois pas. Pourtant elle a peur. Oh oui, elle sent l’angoisse qui lui pétrifie les organes. Malgré tous ses iris tremblantes ne peuvent pas se détacher de cette individu qui pose ses immenses mains sur ses épaules frêles avant de les compresser douloureusement. Elle cri.
« Archi… mède… »
Ça fait deux fois qu’elle appelle ce nom, instinctivement. Qu’est-ce que ça veut dire ? Finalement, c’est comme si toutes les parties de son corps se réveillait les unes après les autres. Elle a mal, terriblement mal. Un peu comme si on l’écorchait vive. Oh, mais, n’est-ce pas ce qui s’est passé, en fin de compte ? Elle voudrait crier encore, mais sa voix est maintenant bloquée dans le fond de sa gorge, voici que le monstre la couche sur son lit, serrant sa gorge puissamment. Elle est impuissante. Sans défense. Elle voudrait que ça s’arrête, mais son supplice ne semble pas d’accord pour prendre fin bientôt. Elle souffre le martyr. Ses poumons la brule.
« Wilhelm… Reviens s’il te plait. »
Mais, c’est sa propre voix qu’elle vient d’entendre ? Oui. Oui, c’est elle-même. Il y a l’obscurité, et finalement l’étreinte se desserre. Elle tousse. Ou est sa mère ? Etait-ce un cauchemar en fin de compte, dont elle n’était toujours pas sortie ? Elle respire et essai de passer une main dans ses cheveux pour se déstresser, comme elle avait l’habitude de le faire, avant. Oh, mais, pourquoi avant ? Pourquoi donc ? Tiens, ou est sa longue crinière ? Elle n’est plus là. Et ses habits… D’où sortent-ils ? Pourquoi sont-ils tout tâchés de sang ? Elle frisonne. Son énergie semble l’abandonner.
« Robot Rock ! Ne vous en fait pas, je vais vous soigner ! »
Une voix, nouvelle, fait cette fois écho à tout le reste. L’endroit tremble. La noirceur craquèle par endroit. Derrière il y a de la lumière, beaucoup de lumière. Brooke est effrayé, elle ne sait pas ce qui l’attend par-delà cette lueur. Alors elle ne veut pas y aller. Mais tout ça ne semble plus être de son ressort car la lumière la dévore alors, avec une fougue phénoménale.
Elle ouvre les yeux, de la sueur dégoulinant de son front plissé par les émotions vives. Elle respire vite et fort. Ou, c’était un rêve dans le rêve. Magnifique mise en abime. Et rétrospective assez déplaisante, en prime. Et dire qu’elle ne pensait plus repenser de sitôt a ses années de laboratoire… c’était raté. Elle se relève un peu, mais trop vite. Elle est contrainte de se rallonger un peu, une main sur le crâne pour accuser le choc. Elle frissonne. Finalement, après quelques minutes, elle arrive à s’assoir sur le rebord du lit, en se cramponnant bien. Sa tête tourne, pourtant elle se souvient d’à peu près tout. Carnage, Strider, ses tentatives désespérées… Johan ? Oh dieu, oui, elle est là, aussi. Vite il faut aller la rassurer ! Erreur. Ses jambes ne la portent pas encore très bien. Elle râle un peu. Son corps est plein de courbatures. C’est vrai, il y avait un médecin avec des pouvoirs de prodige, pouvant guérir n’importe quelle plaie par simple contact. Heureusement pour Brooke qu’il était là car elle en avait bien besoin vu son état. Plus de coupures, plus d’os cassé, plus de séquelles… physiques, du moins.
Elle prend un moment pour réfléchir, pitoyablement assis là sur le sol carrelé de cet hôpital. Ses forces sont au plus bas. Elle soupire. Archimède… Elle ne l’aura pas écouté jusqu’au bout. Quelle idiote.
Ses auto-flagellations sont interrompu par quelques râles indistincts en fond sonore. Tiens, elle n’est donc pas seule dans cette pièce ? C’est vrai qu’elle n’avait pas fait attention à ce qui pouvait se trouver derrière ce rideau bleu. Ses jambes n’étant pas encore très en état, elle rampe, lentement. Oui, il y a quelqu’un, veut-elle répondre. Mais elle doute. De quoi ? De tout. Ou presque. Ça ressemble à la voix de Wilhelm, mais pour autant, est-ce lui ? Elle n’est plus sure de rien maintenant. Elle passe le rideau et voit effectivement une personne aux cheveux bleus attaché à un lit. Apparemment l’alité ne semble pas en très bon état. Il essai de parler. Ooke ? Pourquoi est-ce que Brooke se sent concernée, tout à coup ? Oh elle voudrait tant y croire. Alors elle s’approche, malgré les risques.
« Wil. Wil je suis là, Wil ! »
Sa voix ne porte pas autant qu’elle voudrait que ce soit le ca, mais tant pis, elle persévère. Parvenue près du lit, elle rassemble pas mal d’énergie pour lever l’une de ses mains vers celle du patient. Les peaux entrent en contact, elle a l’impression qu’elle va pleurer. Ça fait du bien. C’est… Chaud.
« Wilhelm… Dis-moi que c’est toi, s’il te plaît… »
Faite que ce cauchemar soit fini une bonne fois pour toute.
Wilhelm Murnau
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Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Sam 4 Jan - 20:41
Je serais tenté de retomber dans ce tunnel étrange habité de visages connus aux tailles démesurées. Il me semble que de m'enfuir dans les ténèbres, m'abandonner et laisser tomber... ce serait facile. Ce serait vraiment facile et reposant. Mais je sais bien que de le faire serait une erreur. Je ne suis que trop au courant de la douleur que cela pourrait causer. Je dois reprendre le contrôle de mon corps avant de faire souffrir d'autres personnes. J'ai déjà tué quelqu'un. J'ai attaqué Brooke. J'ai servi Carnage. C'est assez. L'humiliation, voilà sur quoi je devrais me concentrer. C'est elle qui me donnera la force de me venger. Après, quand l'envahisseur ne serait que chaire et os, je pourrai m'en aller dans ces contrées sombres. Je pourrai abandonner et me complaire dans la honte. Il est temps que je sois le leader dont on vante les mérites à la télévision. J'ai subit trop d'échecs ces derniers mois. Trop c'est trop. Je ne me déguise pas de cape et de masque pour parader devant les journalistes. À quoi bon espérer que l'humanité vous soutienne quand vous n'êtes pas capable de vous soutenir vous-même ? Ridicule. Voilà. J'ai été ridicule. Râ et Lester n'ont pas eu ce genre de faiblesses. Brooke, si. Mais Brooke c'est Brooke. Et Johan ? Si elle n'avait pas été là, je serais encore entre les griffes de Carnage et de sa maudite poudre verte. Je ne comprends pas le mécanisme de la chose, je n'ai aucune connaissance particulière en science mais une chose est sûre; cette mixture galactique doit être neutralisé au plus vite. Sinon, d'autres se retrouveront dans la même situation que moi. Elle transforme l'être le plus civilisé en bête sauvage, pire qu'une drogue, cette chose vous change réellement. Moi, je me rappelle de tout. De tout, tout, tout. Comme d'un lointain souvenir, d'un rêve dont on vient de se réveiller. Ce serait trop simple de m'être éveillé amnésique. Trop facile encore une fois... pour moi. Je suis coupable, je suis un criminel. J'ai bel et bien tâché mes mains du sang d'un autre être humain. Il est clair que j'aurais recommencé si Carnage me l'aurait ordonné. Et il n'aurait pas eu à insister car j'ai aimé ça. Voir la vie s'échapper de cet inconnu qui m'avait reconnu et avait eu le temps de perdre espoir en tout ce qu'il croyait d'acquis. Cet individu qui sans doute avait une famille qui l'attendrait à tout jamais. Des enfants peut-être. Des gamins qui devaient sûrement me prendre pour un grand héros, jouer avec des figurines à mon effigie. Et s'ils apprenaient que c'était moi, leur idole, qui avait massacré leur père à mains nues ? S'ils l'apprenaient à la radio en mangeant des céréales Cinq Légendes vêtus de leurs pyjamas Strider avec cape intégré ?
Le remord. C'est un poison qui commence à faire son effet. Mais je dois me faire violence. Plus tard le ressentiment, plus tard les excuses. Je n'ai pas le droit de me morfondre ! Des innocents sont encore à sauver. Qui réglera son compte à Carnage, sinon moi ? L'armée ? Elle n'a pas servie à grand chose les deux fois précédentes où l'envahisseur est passé à l'offensive. Je ne me fierais pas non plus sur les étudiants de la Heroe's Sup. Ils ont d'autres chats à fouetter. À propos de ces mystérieux œufs, entre autre. Oh, les œufs ! Ça vient de lui aussi. Il doit sûrement être mêlé à l'assassinat de Damage Greem, j'y mettrais ma main au feu. Et ma main... oh, quelque chose la serre. C'est moite, j'ouvre les yeux. Je reviens à la réalité. Sa voix. Elle est là. Brooke. Elle parle, sa voix tremble. Je sens son parfum d'ici. Ça me fait quelque chose dans l'estomac. Je n'ai jamais remarqué comme elle sent fort, elle dégage quelque chose qui ressemble à de l'agrume. Ça lui va bien, je trouve. Et sa peau humide de fièvre, elle me semble être plus douce que n'importe quoi d'autre. Je la contemple sans dire un mot. Parler me fait mal à la gorge et je ne suis capable que d'articuler quelques voyelles. Alors bon. Mon regard longe la ligne de ses sourcils rouges, passe sur son nez retroussé ( son nez de lutin, que je disais ) et caresse la courbe de ses lèvres. Là, deux coupures qui cicatrisent. Sinon, elle a l'air en forme. D'après moi, il y a du surnaturel là-dedans. On serait beaucoup plus amochés autrement. Et finalement, je plonge dans le bleu de ses yeux. C'est là que je commence à avoir froid. J'ai faillit la tuer. Je baisse les yeux, c'est vraiment insupportable de soutenir son regard.
Je me rappelle ce qu'elle m'a dit la dernière fois que je l'ai vu. Alors qu'elle me serrait dans ses bras, fragile et tremblante. Je sentais son cœur qui cognait contre sa peau trop fine. Et elle me racontait comment elle m'avait aimé il y a des années. Que moi, j'avais été son premier amour. Moi je me rappelle une Brooke de dix-sept ans beaucoup plus sensible et réservée. Une femme plutôt solitaire et maladroite socialement. Elle ne m'intéressait pas du tout. J'étais jeune et complètement aveuglé par la célébrité. Je ne pensais qu'au nombre de lits que je pourrais visiter avant ma majorité. Et puis un jour elle est partie vivre avec sa copine. J'étais bluffé... un autre homo dans l'équipe ! Ce que j'étais con. Qu'est-ce que je dis ? Ça n'a pas changé. Mais j'avoue que dans le temps, j'ai fais preuve d'un niveau exceptionnel de connerie. Surtout quand elle nous a annoncée qu'elle était enceinte. Je n'ai pas été l'épaule réconfortante que j'aurais dû être en tant que chef. J'ai même fait tout le contraire, essayant de la décourager. Elle l'a quand même eu son enfant, la Brooke. Une jolie poupée toute rose et aux yeux mouillés de curiosité. Je l'ai tenu dans mes bras peut-être une seule fois avant qu'on ne lui enlève. Quel drame. Le seul avantage, égoïste, ce fut le retour à la maison de la rousse. Avec son gros chien et son ordinateur slash femme de ménage. Mes chaussettes étaient couvertes de bave mais au moins j'étais en bonne compagnie. Et à ce moment là, je me le demande, est-ce qu'elle m'aimait encore ? Est-ce qu'elle espérait qu'en bon chevalier servant je vienne la consoler de son double deuil ? En tout cas, je n'en fis rien. Parce que.... Brooke c'est seulement mon amie. Pas vrai ?
Sincèrement, je ne sais pas. Je pense que c'est sûrement le pire moment pour mettre en question mes sentiments vis à vis de qui que ce soit. L'important c'est que je me remette sur pied et que Carnage soit une bonne fois pour toute hors d'état de nuire. Sauf que ce n'est pas un alien qui se tient à coté de moi, c'est Brooke. Quoique je choisi mal mes mots. Je me souviens de quelque chose. Quelque chose de vraiment affreux. Un lien de parenté improbable entre mon amie et mon pire ennemi. Décidément, entre divinités et extra-terrestres, on se sent bien ordinaire en tant qu'humain. Je serra la main de la rousse et tente de la rassurer. Je sais bien qu'il faudra qu'on discute de mes actes. Vaut mieux préparer le terrain.
« Salut »
Ma voix est rauque. Je tousse. On dirait que j'ai du sable dans la gorge. Il va falloir que je trouve un moyen de communiquer à l'aide de phrases courtes, sinon c'est fichu dès le départ. Au moins, je me sens capable de formuler correctement. Mes muscles se remettent en état de marche. Si je n'étais pas alcoolique, je me demanderais pourquoi j'ai si mal à l'intérieur. Mais je suis certain qu'on m'a lavé l'estomac au moins deux fois avant mon réveil. C'est une sensation que je connais.
« C'est bien moi. ( pause ) Tu as mal ? »
La question sort automatiquement, du bout des lèvres. Il faut se dépêcher mais je m'inquiète pour elle. Je me redresse, réussi à m'asseoir contre l'oreiller, au bout de mes menottes. La couverture descend sur mon ventre. J'ai froid mais je n'ai aucune envie d'avoir cette discussion couché comme un mourant. J'ouvre la bouche pour dire autre chose mais je ne trouve rien à ajouter. Je suis tellement gêné. J'ai tellement honte. J'ai beau me répéter qu'il y a autre chose à faire passer avant les remords, je n'y peux rien. Ce que j'ai fais, ça me dégoûte complètement. Moi qui croyait que rien ne pourrait faire baisser l'estime que je me porte à moi même, je n'avais pas envisagé toutes les hypothèses. En ce moment, je me sens comme un vers de terre. De la vermine qu'on devrait écraser. J'irai bien en prison. Mais après ma vengeance. Y'a que Brooke qui peut m'enlever les menottes. Faut que je lui montre que je suis gentil. Mais je ne sais pas si j'aurai la patience.
« Brooke je sais que j'ai fais des choses horribles. »
Pause, je me racle la gorge. J'avale le peu de salive que je réussi à réunir.
« Mais il faut arrêter Carnage. C'est lui les œufs, Damage. Laisse moi être Strider une dernière fois. Après je me rends. »
Je lui serre la main. Je sais que je lui en demande beaucoup. Je sais qu'elle en a trop sur les épaules. Et on dirait que de décevoir Brooke, ça me fait encore plus mal que de penser à l'homme que j'ai tué.
Brooke 3MAJ
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Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Mer 8 Jan - 2:08
La rousse est rassurée, il semble bien que la personne devant elle soit Strider. Non, Wilhelm. Voilà, ça sonne tout de suite bien mieux à ses oreilles. Le vrai Murnau, celui qu’elle a connu. Il est là, en chair et en os. Il n’a pas été remplacé par cet espèce de double factice qui s’amusait des réactions désespérées de Robot Rock. Elle soupir de soulagement. Elle aimerait bien pleurer aussi, pour évacuer. Encore. Sauf qu’elle n’arrive pas à verser la moindre larme. Peut-être en a-t-elle trop dépensée durant son affrontement avec celui qui fut, le temps d’un instant et sous ses yeux, la simple marionnette de Carnage ? Oui, peut-être. Mais elle s’en fout. Tout ce qui compte, c’est qu’elle ait enfin retrouvé le héros que toute la ville acclame. Ou acclamait ? Elle ne saurait pas dire quelles seront les foutues conséquences de ces récents évènements. Déjà, il faudrait faire attention à bien museler la presse, même si ça va être dur. Ces requins sont prêts à tout pour une info croustillante sur les légendes.
Brooke n’est pas dupe, elle sait bien ce qui a déjà été dit sur leurs dos à tous. Et il ne faudrait pas que ça recommence, au risque de l’énerver encore plus qu’elle ne l’est déjà. Hors, la colère n’est pas un bon facteur pour avancer. Pas pour elle, en tout cas. Il faut qu’elle reprenne constance et qu’elle ne se laisse pas submerger par tout ça. Redevenir elle, les faiblesses en moins. Ça parait difficile mais elle n’a pas vraiment d’autres choix à sa portée. Doucement, elle se redresse sur ses jambes vacillantes. Elle peut retomber sans douceur sur le sol d’un instant à l’autre alors... Elle tâche d’user de son énergie du mieux qu’elle le peut. La Légende est à moitié présente. Elle entend bien ce que Strider lui dit, bien entendu. Seulement, elle ne réagit pas plus que ça. Pas maintenant. Elle a encore besoin de se rassurer un peu. En plus il ne dit que des bêtises. Se rendre ? Et puis quoi encore ? Ça va, il n’a pas fait un génocide non plus, on a réussi à l’arrêter avant. Elle frissonne. Si ça se trouve, une chose pareille aurait pu arriver si elle n’était pas intervenue à temps. Pour une fois, elle trouve que son inconscience est mère d’une bonne résultante. Elle respira fortement. Sa tête lui tourne. Forcément. Le médecin prodige a pu guérir ses paies, mais elle a perdue pas mal de sang et son corps n’a pas encore récupéré totalement de la fatigue ressentit. Il faudrait qu’elle se ménage. Mais elle ne le fait pas. Parce que pour elle, ce n’est pas le plus important. Loin de là même.
Sa main, qui ne tient pas celle de Strider, vient chercher la joue de son ami et s’y arrête.
« T’occupe pas de moi. Toi, ça va au moins ? Enfin, les blessures que je… Hum.»
Un soupir lourd bouscule ses dents blanches. Elle a encore un gout de métal au fond de la gorge. Le sang c’est dégelasse, même par bribes.
« Tu jures que c’est vraiment toi cette fois, Wil’ ? S’il te plait. »
Deux affirmations vaudront mieux qu’une seule, à son sens. Il faut qu’il lui dise et elle le croira les yeux fermés. Ou presque. Car Archimède s’occuperait de la remettre dans le droit chemin, comme d’habitude. Heureusement qu’elle l’a, lui. Oh mais, minute. Elle regarde son poignet. Il n’y a plus sa super montre technologique. Il n’y a plus Archimède. Son avant-bras lui parait bien vide sans le catalyseur, tout à coup. Son majordome artificiel lui manque, vraiment. Elle a mal à la tête, se tient les deux côtés du crâne. Des flashs lui reviennent. Oui, Archimède a donné tout ce qu’il avait pour la sauver et après… après il s’est mis en veille. Et son appareil de transmission était bien trop endommagé pour être réutilisé, sans doute. Merde. Il ne manquait plus que ça. Le sang tambourine à ses oreilles, elle n’aime pas ça. Il faut vite qu’elle se trouve un objectif sur lequel se concentrer ou ça ne va pas le faire. Ses jambes tressaillent. Bon, pas le choix, elle va devoir y aller doucement.
Libérer Strider de ses chaînes. Elle pourrait le faire si elle avait ses nano-machines. Mais ce n’est pas le cas. Elle se sent franchement démunie, sans elles. C’est très désagréable de se sentir si vulnérable sans son « pouvoir ». Un frisson la parcours. Elle va devoir faire avec ce qu’elle va trouver sous la main. Son regard bleu, fatigué, balaie la pièce entière. Il n’y a pas l’air d’y avoir grand-chose. De mieux en mieux. Ironie, quand tu nous tiens. Elle sait qu’elle ne peut pas sortir de ces quatre murs, au risque, d’une part, d’être agressée par des journalistes et d’autres pas de se confronter au refus du corps médical de déchainer son ami. Elle va devoir tout faire par elle-même, point final. Ça lui rappelle des souvenirs tout ça. Des bons, des mauvais. Elle sourit du bout des lèvres distraitement. Aller, il faut se mettre au boulot.
Elle manque de vaciller en cherchant çà et là n’importe quoi qui pourrait lui être un minima utile. Finalement, c’est dans un petit meuble poussiéreux, laissé en bout de pièce – ce qui lui laisse présupposer qu’ils ne sont pas dans une chambre « standard » tous les deux – qu’elle dégote un paquet de touillettes à café et des morceaux de fil de fer. C’est pathétique mais elle n’a que ça pour l’instant, alors elle va faire avec. Ça reste du plastique et du métal, en réfléchissant bien et en agissant intelligemment, elle devrait pouvoir y parvenir.
La rousse revient donc près du lit de Strider et laisse ses jambes prendre un peu de repos. Elle est au même niveau que tout à l’heure, la tête un peu plus haute cela dit. Ses mains s’emparent d’un morceau de plastique allongé ainsi que du fameux morceau de métal et elle plonge les deux extrémités de chaque branche dans l’ouverture de la première menotte. Maintenant, elle triture, elle essaie de trouver comment ouvrir cette saloperie. La touillette casse rapidement. Elle râle. Tant pis, elle en a d’autres, ce n’est pas la mort non plus que d’en perdre une après tout. Elle recommence et fait trembler l’ensemble métallique. Il y a quelque chose qui la dérange, maintenant qu’elle y repense. Il se souvient de tout. Alors… Peut-être que…
« Tu… Tu te souviens d’absolument tout ? Même sur … moi ? »
A ce moment-là, elle ne pensait même pas à l’aveu qu’elle lui avait fait sur ses sentiments passés – qu’elle avait oublié pour le moment soi-dit en passant – mais bel et bien de son sous-entendu à propos d’elle et Carnage. Elle et son… frère. Putain, ça lui fait mal de repenser à ça.
Wilhelm Murnau
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Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Jeu 9 Jan - 16:58
J'aimerais tellement que tout ça arrête. Tout ce drame. J'en ai marre. J'aimerais qu'on retourne en arrière. Un an seulement en arrière, oui. C'était plus simple. Nous étions tranquilles dans cette ville, c'était presque la retraite en avance. Je posais pour les photographes, je portais de la haute couture donnée par mes commanditaires. Je couchais avec cinq filles par semaine. Mais surtout, j'étais en paix avec moi-même. Nous étions tous en paix avec nous-mêmes. Oh bien sûr, il y avait les petits problèmes de la vie. Mais pas ce genre de grosse merde. Il y a un an, je n'avais pas de sang sur les mains. Il y a un an, Brooke était ma sœur. Maintenant, elle n'est plus de ma famille. Elle fait partie de la famille de Carnage, notre pire ennemi. Brooke est un extra-terrestre et moi je suis un meurtrier. On fait une jolie paire d'imbéciles. Je ne sais même pas si ce monde mérite des héros aussi pourris. C'est quand la dernière fois qu'on a sauvé la planète ? Y'a dix ans ? À quoi on sert avec cette école de super-héros ? Si je me fie aux derniers événements, moi je suis une bombe à retardement. Je n'avais jamais vu mes pouvoirs comme une arme de destruction. Je m'en suis toujours servi pour protéger les innocents, pas pour leur faire du mal. J'aurais pu détruire toute la côte Est à moi seul. Des milliers de morts que ça aurait fait. Est-ce que Johan et Brooke m'auraient regardé de la même manière ? Est-ce que j'aurais encore eu des fans ? Et s'ils savaient que je n'ai pas tué milles hommes mais un seul. Est-ce que la vie d'un être humain vaut moins que celle d'autres innocents ? Ah. J'en ai marre. C'est tellement mélodramatique. Si seulement on pouvait de nouveau faire semblant de se battre, faire une partie de jeux vidéos, aller promener Einstein... Mais ça ne va plus jamais être comme avant pas vrai ? Parce que Brooke n'est plus ma sœur.
Je la regarde. Elle est tellement faible, tellement pâle. J'ai envie de lui dire de laisser tomber, de venir se coucher près de moi. J'ai envie de lui dire qu'on va laisser les autres héros de la ville se débrouiller et qu'on va rester ici à dormir le temps qu'on voudra. Sauf que ce serait trop beau. Les paroles se coincent dans ma gorge comme une grosse boule de vomit. Elle me demande de jurer que je suis redevenu moi-même. Comment le pourrais-je ? Je ne le sais pas. Je ne comprend pas ce qui m'est arrivé. Ça s'est passé tellement vite. Je suis convaincu que ça pourrait se reproduire. Ce n'est pas la peine que je me voile l'évidence. Pourtant, c'est avec un sourire des plus assuré que je lui mens. Vais-je arrêter un jour de faire du mal à ceux qui m'entourent ? De briser leur confiance ? Non. Bien sûr que non.
« C'est vraiment moi Brooke. Juré. »
Elle s'éloigne de moi. Peut-être que je devrais lui dire tout de suite que j'ai menti ? Ça ferait moins mal ? Malgré moi, c'est sur un autre terrain que je m'élance.
« Je ne suis plus dangereux. Je vais plus jamais retomber dans son piège. Fais moi confiance. »
Je veux hurler de rage. Mais je me retiens. Ça l'effrayerait. Et elle est de retour avec un plan pour me sortir de là. Une fois libre, je ferai un plan d'action. Je connais déjà mes objectifs: tuer Carnage et détruire les œufs. J'imagine qu'on peut demander l'aide de la Heroe's pour trouver les œufs. Carnage par contre, il est à moi. Je ne compte pas le sang extra-terrestre égal à celui des hommes. Le tuer lui, ce ne sera pas un meurtre. Le tuer, ce sera une action humanitaire. Je réalise encore une fois que Brooke est une alien elle aussi. Mais ce n'est pas la même chose. Elle n'est pas sur terre pour détruire, elle. Brooke elle protège la terre. Et jamais je n'oserais même penser que sa vie vaut moins que celle d'un humain. Carnage doit sûrement être un monstre même selon les critères de son espèce. Je regarde la rousse bidouiller sur la menotte de ma main droite. Mais c'est un peu ennuyant alors je laisse mon esprit divaguer. Genre pour penser aux vêtements que je vais devoir me trouver pour pouvoir sortir de l'hôpital. J'imagine que mon costume doit être dans une poubelle quelconque. Ou bien brûlé. En tout cas, je ne devrais pas trop l'espérer. Elle me pose une question. La question qui tue. Je pourrais rire si j'en avais le courage.
« Je me souviens de... hein ? De quoi sur toi ? Sois un peu plus précise. Tu parles du fait que tu sois encore allée te foutre dans une situation dangereuse, toute seule comme une idiote ? »
Le rythme de mes paroles s'accélèrent. Je ne sais pas pourquoi je m'énerve. Je voudrais qu'on m'étouffe avec un coussin pour que je me taise.
« Ou bien tu veux qu'on parle de ton lien de parenté avec Carny le pirate ? »
Je commence à ricaner. Mais il n'y a pas de joie. J'ai envie de me défouler. J'en peux plus.
« Parce que moi, c'est clair que c'est à ça que je pense en ce moment. C'est pas comme si j'avais passé des semaines à être la marionnette d'un terroriste. C'est pas non plus comme si j'avais... »
J'arrête. Je soupire. Zen attitude.
« OK. Ok je m'excuse. Je sais que je fais le con. Bon. Oui. Je me souviens. Oui je sais que tu es la sœur de Carnage. Et non, ça change rien pour moi. Ça doit changer des trucs pour toi. Mais pour moi, t'es encore Brooke la lutine. Il est où Archimède ? »
J'en ai assez de parler de tous ces trucs sérieux. Je tuerais pour un verre. Je tuerais.
Brooke j'ai tué un homme.
Oh. Ça ferait du bien de dire cela. Je sens mon cœur s’accélérer. Il me semble que j'avais mal à la gorge il y a quelques minutes ? On dirait que ce sujet apaise mon mal... par une étrange tournure psychologique.
Je sais pas c'est qui. Il avait une fourchette dans la main. Je l'ai tué, Brooke. Non. Je l'ai massacré. À mains nues. Je dois aller en prison. Je dois me rendre. Imagine s'il avait des enfants, Brooke. Imagine s'il était fan de moi ? Qu'est-ce que je fais ? Je continue de faire des sourires à la caméra comme s'il ne c'était rien passé ?
Est-ce qu'elle me répondrait si je lui disais ça ? Est-ce qu'elle me reparlerait seulement un jour ? Soudain, je me rends compte que Brooke a de la difficulté à seulement se tenir éveillée. On pourrait peut-être attendre avant d'intervenir ? On pourrait prendre une journée de repos ? Je sens la menotte céder. Je secoue la main et me la masse avec l'autre. J'attrape mon amie alors qu'elle se dirige vers mon autre menotte. Je me fais violence pour l'attirer contre moi.
« Je me rappelle aussi t'avoir entendu dire que j'ai été ton premier amour. »
Je sens son cœur qui bat en chamade et je valide mon hypothèse sur sa fièvre.
« Mais le passé est passé. Il faut qu'on sorte d'ici et qu'on mette un terme au règne de terreur de Carnage. »
Je tire sur l'intraveineuse et enclenche donc l'alarme. Ici ce n'est qu'un petit bourdonnement mais à quelque part dans l'hôpital, ça doit sonner aussi fort que le système d'alarme d'une voiture de sport.
« Avec une main de libre, je peux très bien me débrouiller. Je prends les choses en main, t'inquiète. »
J'ai envie de l'embrasser. Ça ferait cool après cette réplique. Mais je suis gêné. Je sais, c'est nouveau. Brooke, je l'embrasse tout le temps pour déconner. Pareil que Johan. Et après je me prends quelques coups. Sauf que ça a changé. Elle n'est plus ma sœur. Il ne faut pas que je l'oublie. Il y a un silence. On attend. Je souris.
« Comment on se sent quand on est un E.T ? »
Je souris un peu plus.
« Est-ce que t'as des tentacules entre les jambes comme les sirènes ? »
Je ris un peu. J'en aurais les larmes aux yeux. Ça fait du bien d'être soi-même de nouveau. Je me sens comme à la maison. Partout où je suis avec Brooke, Johan, Râ ou Lester... c'est comme la maison.
« Tu m'as manqué. »
Brooke 3MAJ
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Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Mer 15 Jan - 3:21
C’était tellement étrange. Si différent et pourtant tellement proche de ce qu’elle avait toujours connu aux côtés de Strider. Après tout, c’est vrai, qu’est-ce qui avait changé ? Sa nature ? Le fit que pendant un moment, Wil’ fut sous les ordres de Carnage ? Est-ce que ça avait changé tant de choses que ça, après tout ? Difficile à dire. La situation était indéfinissable. Quand Brooke pensait retrouver enfin un peu de stabilité, la voici qui voyait ses espoirs friables être balayés par une nouvelle incertitude, au moins aussi acide que la précédente. Assez, elle en avait assez de tout ça. Si seulement elle pouvait revenir en arrière. Si seulement elle pouvait faire en sorte que tout s’arrête. Si seulement elle pouvait avoir une vie normale en ce bas monde. Si seulement, si seulement, si seulement…
L’européen commence à lui faire gentiment la morale au sujet de sa mauvaise manie de toujours se foutre dans des situations dangereuses sans ressource. Elle sourit presque. Là, elle le retrouve. Sauf que. Là encore, c’est effacé par d’autres mots. Il se souvient de tout. Elle se relève, un peu, dans le vague. peu à peu, elle retrouve ses moyens. Ça devient un peu moins pénible de se tenir debout. Bon, elle ne pourrait pas courir un marathon, mais c’est déjà ça de prit. Un frisson la parcourt entièrement, c’est désagréable. Pourquoi est-ce qu’il fait aussi froid, déjà ? La rousse n’écoute que d’une oreille distraite ce que Strider a à dire par la suite, n’y accordant pas toute son attention. Il y a quelque chose qui la gêne, toujours. Sauf qu’elle ne saurait dire quoi. Un mot, non, un nom, la fait redescendre un peu sur terre. Archimède. Ou est-il, demande Strider. Ah, oui, c’est vrai. Il a tellement poussé sur ses capacités qu’il et… en veille, maintenant ?
« Plus là pour l’instant. »
Elle regarde son poignet, vide. Ça lui fait bizarre, ça aussi. Elle n’aime pas. Okay, son catalyseur était irrécupérable et en miettes, et après ? Pas besoin de le lui retirer, merde ! Pourquoi il fallait toujours que quelqu’un d’autre touche à ses affaires ? Fuck it. Oui, ça n’a beau être qu’une « intelligence artificielle », elle s’inquiète quand même pour lui. Archimède fait presque partie intégrante d’elle ; lorsqu’il n’est pas, ce n’est plus pareil. Il faut vite qu’elle trouve un moyen de remédier à cette foutue situation. Mais d’abord, libérer totalement Wilhelm. L’autre menotte, il faut la faire céder aussi. Aller, on y va, se sera vite fini.
Oups. Elle ne peut pas s’atteler à sa tâche. Quelque chose l’en empêche. Non, quelqu’un. Strider. Non, Wilhelm. Wilhelm Murnau. Il l’attire tout contre lui. Elle sursaute. Et elle ne réalise quand maintenant qu’elle n’a plus que ses sous-vêtements sur le corps. Ah, c’était donc ça, le froid. Lui aussi, il ne porte plus rien de « décent ». Forcément, vu l’état dans lequel était son costume, peu probable que le lui ai laissé.
Eh merde, il se souvient aussi de ça, de ce détail qui fait que Brooke ne sait plus quoi dire, pour le moment. Oui, bien sûr qu’il a été son premier amour, mais est-ce que ça doit revenir sur le tapis maintenant, après tout ce temps ? Est-ce vraiment utile ? Elle n’arrive pas à penser de façon cohérente lorsqu’il s’agit de ça. Par contre, il lui dit qu’elle lui a manqué. Ça lui fait plaisir. L’espace d’un instant, elle se sent détendue. Sa tête rejoint le creux de l’épaule de son… ami. Ah, si seulement tout pouvait rester ainsi, pour toujours.
« Toi aussi, terriblement. »
Mais non, c’aurait été trop beau. La porte de la chambre s’ouvre enfin. Un docteur et des infirmières sont là. Il y a même deux flics en uniformes. En constatant qu’ils arrivent à un moment tel, ils s’excusent tous et détournent leurs regards gênés. C’aurait presque pu être drôle. Non, en fait ça l’est un peu. C’est même rafraichissant, ce genre de réactions. C’est sain. Ça change des deuils, des larmes et de tout le reste. Un sourire fin s’étire sur le visage de Brooke alors qu’elle se remet debout.
Pas le temps de faire la sainte nitouche, elle n’est pas nue, non plus. Rapidement, elle reprend la parole.
« Il nous faudrait des vêtements neufs, le plus rapidement possible. Oh et également, pourriez-vous m’apporter un ordinateur et un téléphone portable s’il vous plait ? Non, en fait, tout ce que vous pouvez trouvé de technologique à votre portée. »
Une seconde s’écoule. Puis deux et enfin trois. Personne ne dit rien. La rousse ne tilt pas immédiatement mais, leurs yeux rivés sur Strider l’aident à comprendre le fond du problème. Ah, oui, forcément…
« Il va mieux. Il est avec nous, je vous le garantie. Et au pire, s’il vient à déborder encore… »
Elle tourne la tête, vers le concerné, lui fait un clin d’œil discret.
« …Je ferais en sorte qu’il ne se relève plus, cette fois. Marché conclu ? »
Bon, ça semble les convaincre, ils débarrassent le planché. En même temps, ce n’est pas n’importe qui, en face d’eux. Ce sont les Légendes. Elles inspirent respect et… crainte, aussi, un peu. Heureusement, c’est bien pratique, là, de suite.
Et on leur amène de quoi se changer. Des uniformes de la police. C’est toujours mieux que rien. Brooke enfile le sien. C’est un peu trop serré au niveau de la poitrine, mais elle va faire avec. Pas le temps de râler ou de se payer le luxe de se plaindre. Il y a d’autres choses à faire. Pareil, devant elle se trouve maintenant un ordinateur portable et un mobile, qu’elle ouvre avec les outils qu’elle trouve à sa disposition. Ce n’est pas grand-chose mais bon. Mieux vaut ça que d’être totalement démunis, non ? Avec rapidité, elle tapote sur le clavier, paraissant presque le martyriser. Ça laisse le temps à Strider de se changer, comme ça.
Après quelques manipulations complexes, Brooke hésite un instant avant d’appuyer sur la touche entrée. Son doigt presse la détente, elle ferme les yeux, appréhendant le résultat. Et puis…
« C’est un plaisir de vous retrouver, Madame…. »
Soupir de soulagement. Il est de nouveau là. Elle se tourne vers Strider.
« Bon, et maintenant ? On fait quoi ? »
Elle-même sent qu’elle a bien mieux récupéré, maintenant.
Meknes 3MAJ
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Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Mer 22 Jan - 4:10
Un regard menaçant rôde dans la ville, et griffe par sa présence le calme apparent du paysage urbain. Un regard terrible, synonyme de danger, ivre de combat et de vengeance. Un regard qui appartient à un véritable colosse. Un colosse qui a vu passer devant lui un nombre incalculables de morts. Un colosse auteur des pires horreurs, qui ne connait ni la paix ni la pitié. Un colosse pour qui les tourments des autres constituent sa seule et unique sève. Cette sève qui pulse en lui. Il en extraie tout le jus pour se donner la force de continuer sa grande croisade, cette guerre qu’il mène contre l’ennemi. Cette guerre insatiable à laquelle il n’accorde aucun répit. Car pour lui, toute son existence est synonyme de guerre. Les massacres, les victimes. Son regard est le témoin de son désir de tailler dans la chaire.
Et il se pose aujourd’hui sur la Heroe’s Sup. Il reconnaît bien l’endroit.
C’était dans les vestiaires qui jouxtaient la piscine de l’établissement qu’il avait dévoré la magnifique estampe d’un corps nu et ensanglanté, savouré de tout son être ce petit corps de femme, si beau et si fragile à la fois, infiniment précieux… Un bâtiment cruel, dans lequel s’étaient déroulés des moments biens agréables, contrastant terriblement avec la gangrène qui devait naître à l’intérieur de ces quatre murs. Ici, c’était une légion qui se préparait, une armée du mal, partisane de la corruption, et prête à tout pour défendre sa misérable planète qui pourtant se doit d’appartenir à l’un des plus grands peuples de l’univers.
Carnage a un sourire du haut de l’immeuble sur lequel il se trouve. Aujourd’hui, il s’attaque à un gros morceau. Après tout, ce n’est pas rien de s’en prendre à l’élite de ce monde moderne prétendument civilisé, surtout quand cette-dernière a en ses rangs l’une des compatriotes de l’Ambassadeur de La Grande et Glorieuse Armée Galactique Klong. A chaque fois qu’il y pense, le dictateur ne peut empêcher son visage d’esquisser une grimace. Quel gâchis. Quel affreux et impertinent gâchis. Sa petite sœur, que la faiblesse avait pervertie, militait pour la sauvegarde de l’écosystème actuel de la planète, retardant la venue d’un peuple bien plus puissant qui lui méritait de séjourner sur le globe. Pas comme ces larves impuissantes, distraites, futiles, et niaises, qui s’inventaient des problèmes là où il n’y en avait pas. Quelle satanée perte de temps, surtout pour ce qu’il y avait à défendre.
Il était tant de purger tout cela, même si le combat risquait fort de se terminer en un seul contre tous. En même temps, quand on s’allie à des lâches, il ne faut jamais s’attendre à grand-chose de leur part. Carnage l’avait bien compris quand il avait constaté l’effroi qui avait animé tous ses collaborateurs humains quand il leur avait dit qu’il comptait se jeter sur un grand personnage figure emblématique de la Heroe’s Sup. Ces pauvres minables craignaient la sentence, et Meknes, malgré toute sa volonté, ne pouvait les contraindre, car les tuer ne changerait rien à la donne. Cela dit, il n’avait pas (jamais) perdu espoir et il savait bien qu’il pourrait trouver quelque part sur cette planète des personnes désirant lutter pour sa cause. Les fous, les dérangés, et autres fanatiques de la destruction, qui avaient compris à quel point le descendant des 3MAJ était dans le vrai, avaient désiré prendre part à l’assaut, pas forcément pour exprimer une certaine opinion, mais surtout pour pouvoir enfin libérer ce désir sordide qu’ils avaient de tout casser. A ce niveau-là, le Klong s’était beaucoup amusé. Rien n’était plus facile pour lui, qui avait les dons d’orateur et le physique de l’emploi, de convaincre toute cette bande de dégénérés que le moment était venu de faire éclater ses fers pour se lancer corps et âme dans la lutte. Quelques petits coups d’éclairs psychotiques avaient permis de soudoyer les plus récalcitrants. Ça n’équivaudrait jamais à un véritable regroupement de professionnels de bons et intelligents mafieux, mais cela conviendrait parfaitement. Il fallait garder la crème de la pègre pour d’autres opérations de plus grande envergure.
Carnage avait vraiment réuni de tout. De l’anarchiste prolétaire au pompier nazi, tout les extrémistes qui avaient un temps soit peu envie de lever un gros doigt au système actuel se trouvaient sur place. Bien évidemment, il était nécessaire de ne pas mettre tous les incompatibles les uns à côté des autres. Chaque groupe diamétralement opposé se trouvait à l’exact inverse de la position de son Némésis. Ainsi, lorsque le cercle de casseurs se refermerait sur l’hôpital, après que la première partie du massacre soit terminée, les rivaux se tomberaient dessus les uns sur les autres, et il n’y aurait probablement pas de survivant. Cela allait virer à la véritable querelle de rue. Tout serait absolument sans dessus-dessous. Cependant, pour que cela fonctionne, il allait falloir donner à tous ces entêtés un petit coup de main, parce l’alibi avait beau avoir de la gueule, ce qui comptait, c’était quand même de récupérer un certain quelqu’un. Si Strider se trouvait bien ici, chose qui était quasiment certaine, il était fort probable voir quasiment nécessaire qu’une autre Légende soit à ses côtés, dans l’état dans lequel il devait être. Il allait falloir donc donner matière à faire à ce surpuissant garde du corps. C’est pourquoi Meknes avait son idée pour permettre à ses sbires improvisés de finir sur sa route afin d’écarter de son chemin tous ceux qui pouvaient le séparer de son Wilhelm. Le tout était d’attirer l’attention comme il se le devait. Il jeta un instant un regard aux lames vorpales qu’il possédait et qui faisaient sa fierté depuis peu, car elles offraient au combattant Klong l’occasion de dévoiler toute l’étendue de son incroyable puissance. S’il y mettait le cœur à l’ouvrage, il était certain qu’il pouvait trancher une maison en un seul mouvement de lame. Les nombreux exercices intensifs auxquels il s’était adonné dans le but de parfaire son art de tuer s’avéraient, avec l’effort, de plus en plus concluant. Peut-être qu’un jour serait-il assez fort pour tenir tête à Strider et n’avoir ainsi plus besoin de lui…
Malheureusement, pour le moment ce n’était toujours pas le cas. Malgré ses capacités extraordinaires, Meknes restait limité face aux courroux de l’orage. Il n’avait pas encore apprit à voler, détail qui était très contrariant puisque c’était l’un des atouts majeurs qui faisaient la force de son plus grand ennemi. Chose pas très grave pour le moment, puisque Wilhelm était à sa botte grâce à la poudre verte de l’améthyste qui était confortablement scellée dans son sceptre d’Ambassadeur. Il n’avait donc plus rien à craindre de lui. Sauf que 3MAJ avait abusé des circonstances, et c’était la raison qui le poussait aujourd’hui à chercher à s’attaquer à l’endroit le plus opposé à sa nature, afin d’aller récupérer Strider, qui avait été fait prisonnier par les cinq Légendes. Une belle coalition de gros enfoirés qui ne cessaient d’en vouloir à la quête de rédemption que poursuivait le Klong, lequel voulait racheter son honneur auprès de son peuple en leur offrant cette planète. Les humains étaient-ils tous aveugles à ce point pour qu’ils ne saisissent pas la gravité de la situation ? Il fallait impérativement que le peuple extraterrestre triomphe, il n’y avait pas d’autre choix. Autrement… Autrement rien. Carnage se devait de satisfaire les envies de sa patrie, et rien d’autre ne comptait. Si seulement il savait que, parmi les étoiles, les habitants de sa terre natale n’avaient absolument plus rien à faire de cette immensité aqueuse nommée la « Planète Bleue », il arborerait aujourd’hui un tout autre visage et une toute autre attitude… L’ignorance le poussait dans le vice. Il jeta un regard derrière lui et admira un instant la bravoure de Nino.
Elle était sa servante la plus courageuse et la plus dévouée. Deux grandes vertus incontournables dans cet univers en perdition qui empestait l’insolence. Elle n’avait pas hésité une seule seconde quand elle avait appris ce qu’avait entreprit son patron. S’il avait demandé des compatriotes pour venir se jeter avec lui dans le réacteur d’une centrale nucléaire, il ne faisait nul doute qu’elle l’aurait quand même suivit. Tant de fidélité gonfla le cœur de l’envahisseur. Il sentit alors une douce sensation de paix antérieure naître au fond de lui. Cette accalmie improbable qui se propage dans tout le corps et l’amène à se lancer vers une belle orgie de sang. Le genre de sensation qui reflétait parfaitement l’idée du calme avant la tempête. Nino avait rameuté une bonne tripotée d’autres subalternes plus éclairés et plus fiables que le tas de tarés que son supérieur avait sommairement engagé. Leur appui était bienvenu, et leur sacrifice, optionnel mais profitable. On ne fait pas un attentat sans casser des gens.
Le géant balaya le paysage de son affreux et unique œil de cyclope aîné. Il voyait, tout en bas, l’immonde masse de fous dangereux qui convergeaient en direction de l’hôpital, situé à quelques rues d’intervalles de l’université des héros. De loin, ils étaient si petits qu’ils donnaient l’impression qu’en un seul mouvement du pied, on pouvait tous les écraser. Carnage du forcer pour s’arracher à la contemplation qu’il éprouvait envers le bâtiment où il avait fait la connaissance de Roxane. Pendant quelques secondes, il s’était apprêté à lancer l’assaut, quitte à aller dans la mauvaise direction. Il fallait croire que son désir de raser la Heroe’s Sup était si grand qu’il avait laissé ses pensées être parasitées par cette priorité… Mais Meknes n’était pas Klong à faire les choses à l’envers. Il était au courant que son Wilhelm se terrait quelque-part dans l’hôpital, en train d’être horriblement nettoyé et manipulé par la verrue citoyenne qui dirigeait le pays. L’extraterrestre eut un frisson en pensant aux choses terribles que l’humain était actuellement en train de subir. Quelle honte, quel déshonneur ! On ne touche pas ainsi aussi impunément aux jouets de Carnage…
Ce-dernier espérait fortement qu’il n’était pas en train de manquer son coup, qu’il ne frappait pas trop tard. Car si c’était le cas, il allait causer la mort d’un bon nombre d’innocents, ce qui n’était évidemment pas le problème. Non, le vrai souci aurait été d’avoir perdu son temps tout en annonçant clairement au monde que l’on s’apprêtait à sévir. Quoique, sortir du chapeau le cas d’une hystérie collective, ça se faisait toujours très bien chez les gens de goût. Donc dans tous les cas, l’amusement veillait au grain. On allait avoir de l’action et ça n’allait pas déplaire à son commanditaire qui n’avait pas eu sa dose en torturant Brooke la dernière fois. Dans ce domaine, il lui en fallait plus, plus, toujours plus ! Ivre d’impatience, Meknes dégaina l’une de ses trois lames, son œil monstrueux braqué sur le bâtiment qu’il comptait bien réduire en cendres. Ses séides devaient se lancer à l’attaque dès qu’il aurait de lui-même inauguré l’assaut. Il allait donc falloir mettre un minimum de classe dans le coup qu’il escomptait préparer. Il n’eut même pas besoin d’avertir oralement son acolyte que celle-ci comprit d’elle-même qu’il était temps de le laisser pour aller gonfler les rangs en bas. Désormais seul sur le crâne bétonné du building, il arma correctement son arme, prit position, et s’élança dans un ciel gris corrodé par les miasmes étouffés de l’industrie.
Il fondit tel un météore sur l’hôpital.
Dans un rugissement bestial, et crépitant d’éclairs, Carnage s’abattit sur le sol goudronné de la rue, lequel couina dans une agonie déchirante, frappé à mort par l’intrusion vengeresse de l’extraterrestre. Donnant tout ce qu’il avait dans le choc provoqué par son corps, et notamment par sa lame qui s’enfonçait jusqu’à la garde dans l’épiderme de la ville, Meknes sortit son arme d’un mouvement sec. La réaction ne se fit pas attendre, et une gueule de vide s’ouvrit béatement dans le bitume torturé, traçant une zébrure gigantesque qui s’étala jusqu’au parking de l’établissement. Plusieurs voitures ne tinrent pas le coup et dévalèrent la pente qui s’était subitement créée. Certaines se renversèrent, d’autres moururent dans le gouffre. Un immense nuage de poussière avait été soulevé.
Haletant et fier de son action impressionnante, 3MAJ eut un ricanement qui sortit d’une façon immonde de sa gorge, et emplit bientôt les rues avoisinantes d’effroi. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’occasion de provoquer des secousses aussi puissantes. Peut-être même ne serait-il jamais capable de réussir comme il venait de le faire… à moins de sauter de nouveau d’une hauteur semblable, et ce n’était pas très pratique.
Faisant taire les engourdissements de son corps qui avaient été provoqués par son incroyable chute, et se massant vigoureusement les tempes et les oreilles pour faire taire le bourdonnement qu’avait provoqué son impact, Carnage s’empara d’une deuxième de ses lames. Et alors qu’une horde déchaînée se jetait sur l’hôpital déjà transformé à demi en pauvres ruines, il déclara en hurlant ce en quoi consistait en gros son plan, avec sa grande et subtile voix de terroriste qui avait depuis si longtemps été la sienne :
-FAITES CE QUE VOUS VOULEZ, TUEZ ET PILLEZ, MAIS DITES-VOUS QUE STRIDER EST A MOI !!
Nino Greem
▌LOCALISATION : dérrière toi 8)
FC ▌SUPER: Epsilonn ▌POWER: Régénération ▌LEVEL: (11/100)
Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Mer 22 Jan - 6:25
Enfin le moment était venu, le moment de la victoire de son cher maître. Carnage, l'être qui était maintenant la personne la plus importante aux yeux de Nino Greem. Aujourd'hui en haut de l'immeuble tant détesté, la heroe's sup, elle se trouvait derrière son maître, fier et émue de la grande personne qu'il était. L'heure était venue pour les légendes, surtout pour Strider quié tait maintenant plus qu'un vulgaire pantin.Ensuite viendrait l'heure de la heroe's sup, elle le entait, son maître allait la détruire cet infâme école allait être réduite en cendre, cet école qui a tué son papa adoré.
Oui son papa qu'elle allait vengé, oui Dark Hours allait payé ce n'était qu'une question de temps. Elle regarda son katana, elle imagina la lame traversé le ventre du tueur de son père, une agréable sensation l'envahit. Mais chaque chose avait son temps, pour l'instant cette lame allait servir la cause direct de Carnage et de sa folie. Elle jeta un regard en dessous d'elle, une armée de sbire pour Carnage, peut-être une armée complétement bordélique mais une armée qui allait détruire au non de Carnage. Haaaa les temps futurs paraissent si beau, un futur ou le nom de Carnage sera sur toutes les lèvres. Elle l'aimait tellement son maître alors quand il lui avait proposé cette mission elle n'avait pas hésité une seconde, de toute façon elle serait prête à mourir pour l'alien. En plus de lui avoir donnée tout son soutient elle lui avait trouvé quelques personnes compétentes, comme notament Eva Rice, quelqu'un de bien : une vraie démone.
Sans même un geste de la part de son maître elle comprit qu'elle devait le laisser seul, il allait faire son entrée, ce n'était que le début d'un grand carnage avec un gran C. Elle s'éclipsa par la porte de secour de l'immeuble, dans les esclaiers elle entendit un grand bruit, la terre trembla : son maître était doué pour les entrées. maintenant c'était a son tour de jouer, de participer a ce carnage tant attendu, un carnage qui montrerait la puissance de son maître au reste de l'humanité.
En se dirigeant vers l'hopital elle eut une pensée pour son père, pour Dark Hours... Qu'il se pointe pour jouer les troubles fêtes il allait découvrir une toute nouelle sensation : celle de son katana planté dans son infâme corps.
Maha Âl-Mansûr
Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Jeu 23 Jan - 10:22
[hrp]Désolée Nino mais dans ce contexte, Lulu étant un peu limitée, je me suis permise un dialogue. N'hésites pas à me dire si ça te convient pas, j’enlèverais. Tu peux l'utiliser comme tu le souhaites par la suite.[/hrp]
Emmitouflée sous une espèce de cape à capuche trouvé dans l’une des parties de son armoire chez Liam, Lulu marchait, un peu moins serein qu’elle l’aurait imaginé. Elle aussi voulait aider ! C’est pour cela qu’elle s’était glissé agilement dans cette foule… d’étranges personnages pour aller « libérer » un dénommé Strider, ami de ces gens qui lui avait parlé un peu plus tôt. De ce qu’elle en savait, il avait été enlevé et séquestré contre son gré par une organisation aux mauvaises intentions ! Il fallait donc agir et l’amérindienne, bien que peu habituée à ce genre d’évènements, ne savait trop ou se placer. Son serre-tête anesthésiant sur la chevelure, elle était prête à en découdre ! Du moins, le croyait-elle…
En réalité, plus perdue qu’elle on ne faisait pas. On l’avait berné, pour mieux l’utiliser par la suite. Et ça, Lulu ne le voyait pas. Lulu était une personne gentille. Lulu était trop innocente pour cette époque. Lulu… n’était jamais qu’un pion embarqué dans une marée bien trop forte pour qu’elle puisse lui résister. Elle suivait le rythme de la foule, jusqu’à arriver au niveau d’un grand bâtiment très lumineux. Si elle se souvenait de ce qu’elle avait appris dans ce « monde », il s’agissait d’un hôpital. Et c’était là qu’on lui avait dit que le fameux Strider était retenu. Suivant la marche sans se manifester – et elle ne savait même pas à quelle poit, sa discrétion pouvait lui être utile sur ce coup-là… la jeune femme manqua de tomber suite à un terriblement tremblement du sol.
Qu’avait-il bien pu arriver ?! C’était vraiment étrange, et assourdissant ! Elle dut se protéger les oreilles, un instant. Puis, la cohue démarra en grandes pompes. Un peu effarouchée, l’expatriée temporelle finie tout de même par apercevoir une chevelure blonde, qu’elle connaissait depuis peu. S’approchant un peu, elle osa tapoter l’époque de sa comparse.
« Euh, excuses-moi… Nino ? Que puis-je fais pour t’aider ?! »
Le pire dans toute cette mascarade sans queue ni tête, c’était qu’elle était réellement sincère et de bonne volonté dans ses propos. Ô, si seulement elle pouvait voir qu’on ne faisait que se servir d’elle et que, dès que l’occasion se présenterait, on la balancerait comme si elle ne valait plus rien… Pauvre Lulu, perdue dans ce grand monde dont elle ne connait pas encore toutes les subtilités, malgré tout ce qu’elle peut en penser.
Eva Rice
▌LOCALISATION : Dans une impasse, attendant sa prochaine victime.
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Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Mar 28 Jan - 21:17
Je passais ma langue grise sur mes lèvres sombres et fines, comme pour montrer à tous ma gourmandise et mon impatience par rapport à ce qui se tramait. J'avais hâte, tellement hâte d'y participer. Un massacre se préparait, implicant des millions d'innocents tués, un héros international capturé, et surtout du sang, du sang, et encore du sang à flot. Je fis craquer les jointures de mes longs doigts griffus, sautillai sur place. J'attendais un signe, un mot, un fait qui indiquerait le commencement de cette grande tuerie. Des tonnes et des tonnes de criminels étaient ici groupés, attendant le départ que donnerai leur Grand Maître Carnage. Un sacré malade celui-là, si vous voulez mon avis. Mais bon, il désirait réduire à néant l'humanité, et je ne pouvais dire non à une telle proposition. Surtout lorsqu'elle implicait de tuer, tuer, tuer à n'en plus finir.
Ce fut la petite Greem, lorsque nous torturions ensemble un petit pépé, il me semble, qui avait évoqué ce plan si cruel mais oh combien fantastique que de se ramener dans un hôpital pour buter médecins et infirmières sans défense. Il n'en n'avait pas fallu beaucoup pour me persuader de rejoindre l'aventure. J'avais même décidé de sortir le grand jeu pour cette grande parade qui se déroulerait. Épée affutée et astiquée, maquillage digne d'un déguisement de sorcière d'Halloween, haillons noirs et flippant comme ceux dont nous, démons, sommes souvent affligés dans les représentations qu'il se fait de nous. Il va également sans dire que j'avais pris l'apparence forte et puissante que m'avait octroyée le grand Satan en personne. Je voulais être remarquée, je voulais être repérée, je voulais effrayer.
Le géant qui servait de commandant à cette sorte d'armée surgit soudain d'un bond de je ne sais où, et se mit à beugler que nous pouvions commencer à faire nos joyeuses petites affaires, tant que nous lui laissions l'autre idiot de Strider. J'haussai légèrement les épaules, signes de mon je-m'en-foutisme vis-à-vis de cette histoire d'extraterrestres et de vengeance intergalactique, ou je ne sais quoi. Honnêtement, si j'avais rejoint cette manifestation, c'était seulement pour pouvoir avoir le loisir de torturer ceux qui croiseraient mon chemin. Les Légendes, c'était son problème, pas le mien. Un sourire terrifiant se dessina sur mes lèvres craquelées. Un bruit d'approbation générale s'éleva de cette marée humaine. À mon tour, je poussai un cri bestial, levant avec entrain mon bras droit, montrant sans gêne mon accord à ces paroles. Je me précipitai, moitié courant moitié volant, au-devant de l'hôpital, prête à me servir de mes griffe et de mes crocs. Le massacre commençait.
hrp:
Nino, j'ai pris l'initiative de dire que c'était toi qui m'avait parlé du plan de Meknes. Si jamais ça ne te convient pas, n'hésite pas à me le dire pour que je change ♥
Wilhelm Murnau
▌LOCALISATION : Dans le ciel
FC ▌SUPER: Strider ▌POWER: Atmokinésie ▌LEVEL: (34/100)
Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Jeu 30 Jan - 20:06
Une fois débarrasser de la menottes, je saute sur le plancher. J'ai les muscles endoloris, je fais quelques étirements. L'uniforme est parfait, juste assez large pour que je puisse bouger sans que ça m'encombre. Mon ventre bourdonne. La nourriture n'était pas une nécessité chez Carnage, je crois que je n'ai pas manger de plat maison depuis une semaine. Quand on pense que je peux engouffrer cinq repas par jours, c'est lourd de n'avoir sous la dent que des barres de chocolat. Si je veux garder un corps sain pour encore vingt ans, je dois manger sainement. Pfft. On dirait le slogan d'une publicité que j'ai faite à un moment donné pour une compagnie de céréales. Je rejoins Brooke et me penche sur son épaule pour observer ses prouesses technologiques. Je n'y comprends absolument rien là-dedans, c'est son domaine à elle. J'entends la voix d'Archimède, ça me soulage. Après toutes ces années, je me suis attaché à ce majordome virtuel, ça me ferait de la peine s'il disparaissait. Surtout en étant responsable de sa destruction. J'offre un sourire large mais accentué d'un soupir nerveux à ma rouquine préférée. Qu'est-ce qu'on fait ? Je dois bien le savoir, moi le chef des légendaires. Je me dirige vers la sortie avec la grâce d'un éléphant.
« Tous à la cantine ! »
Oui, je suis con. Oui, j'ai faim. C'est bien beau la déprime mais ce n'est pas en me morfondant dans un coin que je vais protéger qui que ce soit. Ce n'est pas le ventre vide non plus. Mon ventre. J'ai un spasme. Violent. Je m'arrête au cadre de porte et prend appui contre celui-ci. Ouille. Sale poudre verte extra-terrestre. J'imagine que c'est ce genre de crampe que les filles endurent lors de leurs menstruations. Les chanceuses.
« On dirait que y'a un alien qui va me sortir du ventre. C'est la joie. »
Je me redresse. Je dis fuck à la douleur. Un peu de bouffe d'hôpital et tout ça ne sera que du passé. Je gambade jusqu'à la salle d'attente. Des malades et des infirmiers m'envoient la main. Je réponds. Ça me rend mal à l'aise après ce que j'ai fais. Mais avec les événements dramatiques de ces derniers temps, les gens ont besoin de réconfort. J’aperçois Johan. Je vais à sa rencontre en calmant ma joie de vivre. C'est seulement grâce à son intervention que Brooke est vivante. Sans elle, Carnage l'aurait achevée. Ou bien ça aurait été moi. Je me penche vers elle et la serre dans mes bras. Non, je la soulève. Voilà.
« Johan, je suis vraiment navré... Merci de nous avoir sauvé. Tu... Je... Merci. Ça fait longtemps que t'es là ? Viens manger. Enfin, si tu veux. Désolé. Enfin, ça sert à rien que je dise que je suis désolé. Mais bon, on a du pain sur la planche. Je... Ouais. »
Euh, gros malaise. Ça devient de plus en plus difficile de ne pas être triste, de faire dans le mélo-drame. Surtout avec Johan qui tire vingt-quatre heures sur vingt-quatre une gueule d'enterrement. Je me sauve carrément vers la cafétéria. Il y a un sandwich à la dinde avec sauce, du maïs et des pommes de terre. Un classique américain à son apogée. Je tends la main vers un plateau quand tout explose. Carrément. Boom. La moitié des tables de la salle volent en fumée, un trou de quelques mètres apparaît dans le mur. Et j'entends la voix du monstre. Fini la rigolade, mon sourire fait un tour de cent-quatre-vingt degré. Je vole vers la source de l'agitation. Des médecins sont déjà sur place pour aider les blesser. Au passage, je tire sur l'alarme incendie. Il vaut mieux faire évacuer l'endroit au plus vite. Je me tourne vers Johan et Brooke, avançant à reculons dans l'air.
« Brooke, si tu te sens assez forte j'aimerais que tu couvres mes arrières. Sinon, occupe toi de diriger l'évacuation. Johan, j'imagine que le mode Berserk est de vigueur vu le nombre. Laissez moi Carnage. »
Ma voix. Je ne la reconnais presque pas. Elle est rauque, sérieuse. Je crois que c'est la première fois où c'est personnel. Entre Carnage et moi, ça a toujours été une question de sauvegarde planétaire. Jamais je n'ai réellement été blessé par lui. Oh, quand il a attaqué Brooke j'ai été enragé. Mais ce n'était pas moi la victime. Là, c'est une vengeance tout à fait égoïste. Et vous savez quoi ? J'ai envie de mettre un terme, un point définitif à son règne de pseudo-terreur. Je vais le foutre en prison. Mieux, je vais le détruire à un point tel où ils n'en voudront pas en prison, où on l'enfermera dans une chambre, sur un lit. J'ai envie qu'il souffre. C'est pas très héroïque comme désir, je vous l'accorde. Sauf que c'est jouissif. Qui m'en voudrait après tout de foutre une raclée à ce psychopathe ? Mes yeux s'illuminent, les fenêtres s'ouvrent toutes dans un même claquement. Vent, mon ami, on va faire du dégât. Je m'élève au-dessus de la horde de sbires qui envahie le secteur peu à peu. Par chance, le secteur a été déserté rapidement. Quelques corps jonchent encore le sol mais ils ne sont pas plus que cinq. J'assène un violent coup de pied à la première personne que je vois passer près d'une victime. J'en profite aussi pour créer une mini-tornade d'environ deux mètres qui aspire deux criminels et des débris. Après les avoir assommés, elle continue vers d'autres malotrus. Je prends le pouls d'un type jonché par terre quand je le vois. D'une tête plus grand que les hommes qui l'entourent, Carnage brille par son hideux faciès de borgne. Je laisse la victime aux bons soins d'un docteur paniqué et me propulse vers lui. Je me pose sur une table, les mains sur les hanches et un sourire froid collé au visage.
« Si c'est pas le plus gros connard que je connaisse. Qu'est-ce que t'attend, tête de gland ? Viens te battre. »
Je jette un coup d’œil alentour. Ce n'est pas l'endroit idéal pour nos ébats haineux. Je sors donc dehors par une fenêtre, me retrouvant dans un stationnement secondaire. J'attends Carnage de pieds ferme, un courant électrique me parcourant le corps et le ciel.
« Cette fois, je prends pas de chance et je te crame sur place. »
( On laisse Johan répondre avant Brooke ? )
Johan Stone
▌LOCALISATION : En haut d'un immeuble
FC ▌SUPER: Demon ▌POWER: Exacerbation des sens avec effets secondaires ▌LEVEL: (26/100)
Je prends un café. Un truc bien serré, avec le plus d’amertume possible. J’ai sommeil, les poches sous mes yeux sont presque noires. J’ai pas dormi de la nuit, à poursuivre des malfrats dans les rues jusqu’à ce que les visites à l’hôpital soient de nouveau autorisées. Je prends le gobelet en plastique entre mes mains glacées, je sens vaguement sa chaleur sur ma peau. Et bizarrement, ce n’est pas à toi que je pense. Je me rappelle de cette fois, cette après-midi grisâtre, où j’étais sortie avec Râ. J’avais vraiment senti sa chaleur, lorsque sa main avait touché la mienne par hasard. Ça m’avait surprise. Mon épiderme est censé être insensible, alors pourquoi à cet instant…
Je ressens à peine la morsure du liquide brûlant sur ma langue. De toute façon, Râ n’est plus là. Lester non plus. Et Brooke est restée avec Strider. J’avais pas compris que c’était lui, avec les cheveux rouges. Bref. Je suis toute seule. Je pensais y être habituée, mais pas tant que ça en fait. Ils étaient devenus ma famille. Je baisse la tête, les sourcils froncés. Ils sont toujours ma famille. Je ne ferai pas la même erreur deux fois. J’aperçois Strider qui s’avance vers moi, légèrement ramassé sur lui-même. Pas beaucoup, c’est à peine remarquable, mais pour quelqu’un qui bombe toujours le torse ça fait un choc. Il me prend dans ses bras et me soulève, comme si j’étais aussi légère qu’une plume. Mais c’est juste qu’il est fort.
« Johan, je suis vraiment navré... Merci de nous avoir sauvé. Tu... Je... Merci. Ça fait longtemps que t'es là ? Viens manger. Enfin, si tu veux. Désolé. Enfin, ça sert à rien que je dise que je suis désolé. Mais bon, on a du pain sur la planche. Je... Ouais. »
Déjà il s’en va. Il est gêné je pense. Je sais pas pourquoi, je souris. Je sens la chaleur sur mes joues et au creux de ma poitrine, je suis heureuse qu’il aille bien. Mais ce n’est pas le genre de choses qu’on exprime avec des mots. Mon sourire n’est resté que quelques secondes sur mon visage, car les émotions sont parties déjà. Je replonge dans mon café.
Il se passe à peine une minute, puis le monde s’écroule. BOUM. Les criminelles s’engouffrent dans la brèche, et le massacre commence. Du sang, des cris, des sanglots. Mes tympans s’affolent. Mon gobelet est écrasé dans ma main avant même que j’ai le temps de comprendre ce qui se passait.
« Brooke, si tu te sens assez forte j'aimerais que tu couvres mes arrières. Sinon, occupe toi de diriger l'évacuation. Johan, j'imagine que le mode Berserk est de vigueur vu le nombre. Laissez moi Carnage. »
Je hoche la tête, ravie de voir quelqu’un prendre des initiatives. Mes idées me semblent de nouveau claires. Je laisse le démon prendre le contrôle alors que le vent se lève dans les couloirs de l’hôpital. Mon regard sanguin se dirige vers Brooke, une infime seconde. Je ne suis pas capable de parler, mais mes yeux lui disent que je suis prête à la protéger. Je pousse un rugissement qui fait trembler les murs autour de moi, puis je me lance dans la mêlée. J’attrape un homme par les cheveux, le balançant loin du gamin qu’il terrorisait. Mes crocs plongent dans le bras d’un monstre étrange, un liquide jaune suintant de la plaie. J’écrase un autre criminel à terre, j’entends son cri d’agonie mais je suis déjà loin. Mais toujours, je prête attention à Brooke. Si quelqu’un s’approche d’elle à moins de cinq mètres, il ne verra pas le jour se lever demain.
Je ne vois plus Strider, il doit être en train de combattre Carnage. Trop loin. Je me sens impuissante, mais je ne peux rien faire. Je respecte sa volonté, comme je souhaiterai qu’il respecte la mienne. C’est son combat.
[hrp : je m'excuse platement pour l'attente]
Brooke 3MAJ
▌LOCALISATION : Dans le repaire des Légendes, dans la rue, ou encore enfermée dans son laboratoir high-tech.
FC ▌SUPER: Robot Rock {R.R ▌POWER: Technologie de pointe avec énergie cardiaque ▌LEVEL: (30/100)
Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Jeu 13 Fév - 1:18
De nouveau, les cris et les pleurs étaient revenus aux oreilles de Robot Rock. Mais ce n’était pas les siens, cette fois. Pas le temps de se reposer, il fallait agir. Elle aurait le temps de voir plus tard pour les « détails », notamment pour ses propres ressentis.
La rousse rejoignit ses deux camarades Légendaires, portable modifié en main. Un mouvement de tête positif pour signaler à Strider qu’elle peut se battre et elle commence d’ores et déjà à donner des ordres à Archimède.
« Archimède, convertis la moitié des robots-raptors en nano-machines et envoie nous le tout avec le T-Rex en plus à l’hôpital. Leur soutien ne sera pas de trop, sans doute. -Bien Madame. »
Une bonne chose de faite, elle doit simplement couvrir les arrières de Strider en attendant la rapide arrivée de ses créations. Quoi de plus facile ? Ah ah. Peu importe. Elle peut ne pas compter uniquement sur ses robots, après tout. Comme tous les autres elle a reçu une formation de défense au corps à corps. Ce n’est pas très poussé, mais ça lui donne l’occasion de se dérouiller à ce niveau. Elle fait craquer ses doigts, attrape une barre métallique à ses pieds – sans doute un vestige de lit médicalisé – et emboîte le pas de Wilhelm. Elle doit le protéger. Il compte sur elle.
Etrangement, malgré la situation, la peur et l’angoisse d’échouer à tout instant, elle sourit. C’est comme « au bon vieux temps ». Ouai, totalement. L’expérience du terrain en plus, cela dit. Non, elle ne se fera pas battre à plate couture une nouvelle fois. Plus jamais. Du moins, plus maintenant. Elle ne peut pas se le permettre.
C’est ainsi qu’elle frappait tout ce qui essayait de se ruer vers Wil. Elle ne pouvait pas tous les empêcher de passer, mais tant qu’elle n’avait pas en main ses nano machines, c’était la seule chose qu’elle pouvait faire. Alors elle s’y donnait à fond. En dépit de sa fatigue et de ses muscles engourdis, elle continuait, encore et encore.
Heureusement, la « cavalerie » ne tarda pas à arriver et bientôt, six raptors mécaniques sillonnaient les couloirs de l’hôpital, couchant les criminels au sol et protégeant les civils innocents dans le même temps. Braves machines. Pendant ce temps, Brooke avait fixé le portable modifié à son poignet avec le bracelet usé d’une montre brisée qu’elle avait trouvé sur le sol. Niveau maniabilité, c’était déjà beaucoup mieux. Ses Nano-machines bientôt l’entourent entièrement, formant une armure souple de protection, plus forte que celle à laquelle elle avait eu recours en affrontant Strider, quelques heures plus tôt.
Un sourire à Johan et elle décide de se délester du trop-plein de petits robots. Six raptors transformés en microscopiques robots, ça donne pas mal de matière. Elle en a largement pour au moins deux autres armures. L’idée lui vient. Elle en envoi la moitié sur Johan et l’autre moitié sur Strider, en guise d’armures souples, assorties à la sienne. Ça ne se battra pas à leurs places, mais au moins, ils seront un peu mieux protégés pour la bataille.
Maintenant, oui, elle se sent puissante.
[HRP : désolée pour la qualité, je n'étais pas très inspirée]
Meknes 3MAJ
▌LOCALISATION : Inconnue.
FC ▌SUPER: Carnage ▌POWER: Éclair psychotique ▌LEVEL: (31/100)
Sujet: Re: Tu n'es pas ma sœur Sam 12 Avr - 1:09
Le sang gicle. Il y a des blessés. Des morts peut-être, aussi. Sûrement. Carnage marche au milieu d’une foule qui s’entre-déchire. Tout ce spectacle de violence et de débandade ne l’émeut pas. C’est vrai, c’est beau, mais ce n’est pas assez fort pour lui. C’est bien trop peu par rapport à ses ambitions, et il n’a pas le luxe de savourer ce genre de minuscule victoire. L’impact de cet évènement ne sera pas planétaire. Il n’y apporte donc qu’un infime intérêt.
Carnage veut autre chose, derrière tout cela. Il veut que son attaque surprise ait plus d’impact. Après tout, lui aussi s’est lancé dans les rangs. Il en a même été l’instigateur. Et Carnage aime le travail bien fait, alors il ne va pas faire n’importe quoi. Il n’est pas très précis, mais il a un plan. L’idéal serait de profiter de l’occasion pour tuer toutes les Légendes présentent sur les lieux. Mais malheureusement ce n’est pas possible. Ils sont trop nombreux pour que Carnage puisse les éliminer alors qu’ils sont en groupe. En combat singulier, les choses se seraient certainement déroulées autrement. Mais ce n’est pas le cas, alors Carnage s’en fiche. Il cherche une façon de trouver un joli compromis.
L’extraterrestre aimerait bien réfléchir plus longtemps, de manière plus appuyée. Seulement, il faut bien qu’à un moment donné, son regard croise celui de sa sœur qui se bat de l’autre côté du front. Sa sœur. Sa chère et tendre. Si belle, si combattive, et si fragile à la fois à côté de lui. Carnage se serait fait un plaisir de lui briser le cou, s’il était assez proche. Un soupir de sa part suffit à anesthésier cette envie. Même si l’idée d’y renoncer pour le moment le répugne, il n’est pas venu pour ça. Son objectif s’affiche très clairement dans sa tête alors qu’un crâne s’aplatit contre le béton, se cassant dans ses mains. Un petit peu d’amusement avant le grand combat est toujours bien reçu par les nerfs et le corps. Tant mieux. Aujourd’hui c’est un gros morceau qui se présente.
Il ne compte plus le nombre de fois où il l’a affronté. Car en dépit de ses multiples échecs, la détermination du Klong est restée intacte. Rien, sinon la mort, ne pourra ternir son acharnement. Toute sa vie sera invariablement vouée à pourrir Strider. Et une fois ceci fait, ce sera au tour de ses amis de souffrir, et puis, de toute la Terre. Carnage le sait. Carnage l’a promis, c’est le cadeau qu’il veut faire pour sa planète. Et l’Ambassadeur est un monstre de parole. Il n’a pas besoin d’avancer plus longtemps au sein de la marée humaine, à frapper les passants et à compter les blessés.
Puisque Strider vient finalement de s’élancer devant lui.
Tout de même, Meknes a eu le temps d’entrer dans le bâtiment, pour repeindre les murs à coups de sabre, de la part d’un héros, ce n’est pas très sérieux. Cependant, il vaut mieux tard que jamais. Carnage a un sourire alors que Strider s’envole. Les répliques acides qu’il vient de lui adresser ne le touche même pas. A quoi bon s’attarder sur ce genre de pique, quand bientôt, ce sera simplement l’acier qui parlera…
Carnage ne dit rien. Carnage est bon prince. Il accepte de suivre Wilhelm sans discuter. De toute façon, avec la distance et la vitesse qui les sépare, il ne peut pas lui parler. Strider vole, alors il sème rapidement son adversaire. Carnage, décidant d’abandonner les camarades du héros aux bons soins de sa chair à canon, se lance lui aussi, calme, méthodique. Impatient.
Il saute, de toits en toits, avec des grands bonds de monstre, pour rattraper Strider et casser des bâtiments. Son poids et sa puissance s’abattent sur les tuiles et les surfaces bétonnés. L’Ambassadeur a dans l’idée de causer le plus dommages matériels possibles. Avec un peu de chance, il y aura des humains dans les dommages collatéraux. D’autres gens qui souffrent et en pâtissent, ce serait bien. Et le voila arrivé. Strider a décidé de se battre dans une grande place dégagée.
C’est bien. Cela va changer des ambiances confinées, putrides, souillées par le sang et les gravillons. Le Klong devra s’appliquer. Le ciel joue en la faveur de son opposant, mais chacun de ses gestes restera emprunt de responsabilité. Là encore, il y aura des innocents à tuer. Il faudrait bien. Comme ça, l’image de Strider sera un peu ternie. Se dire qu’il puisse être aussi bien dangereux pour le mal que pour la ville aurait de quoi faire bouger l’opinion. Durant le combat, Carnage tenta de faire s’amplifier cela. Il n’a rien à perdre de toute façon. Et maintenant, il a trois lames.
Strider reparle, et Carnage ricane. Qu’importe les mots. Qu’importe les menaces. Maintenant Carnage veut tuer. Il veut se débarrasser de Strider. Il ne l’aime pas. Il en a assez. Ce gringalet l’énerve, et en plus il sait voler. Carnage ne sait pas voler. Il trouve ça embêtant. Il aimerait bien faire la même chose, lui aussi, mais il ne peut pas, mais ce n’est pas grave. Il ne l’a pas vraiment montré face à lui, mais Carnage a plus d’un tour dans son sac. Et il serait très judicieux de le surprendre avec…
L’attente ne dure pas. Les deux combattants trépignaient trop d’envie.
C’est le héro national qui a fait le premier pas. Filant à toute allure, il a cherché à percuter avec force le torse de son ennemi, ne lui laissant pas l’occasion de faire sortir son sceptre télescopique. C’est astucieux, c’est prévoyant. Et Carnage n’a rien vu venir. C’est sûrement la haine, le ras-le-bol, toutes ces petites choses haineuses qui confèrent des ailes au puissant Strider. Ou alors il se bat enfin à cent pour cent. L’un dans l’autre, cela se rejoint. Sauf que le choc aurait été plus important si Carnage n’avait pas pensé à mettre son armure.
Il a quand même été soulevé et a manqué d’être traîné sur plusieurs mètres. Toutefois un Klong se doit d’être réactif. C’est normal de la part d’une telle race guerrière. Carnage s’empare d’un des bras du petit héros chétif, et fait un grand mouvement circulaire pour l’ôter de son torse et le mettre sur le côté. Il ne peut pas le balader trop longtemps sinon il ripostera et s’en ira. Alors Carnage ne perd pas de temps, et achève son geste sur le bitume du parking. La face de Strider vient se coller sur la peinture blanche qui démarque les places de stationnement. Ça aurait été plus drôle s’il s’était cassé une dent sur une place handicapée, ce serait beau de sens.
Minuscule, agile, le héro virevolte. Il file et fuse comme une abeille, dardant et piquant sans cesse Carnage, ivre de brutalité. La force de ses coups est impressionnante, par rapport aux trois-têtes d’écart qu’il a avec Carnage. On sent dans ses gestes une détermination empreinte d’une certaine avidité. Manifestement, Strider se bat beaucoup pour lui. En même temps, son affaire avec Carnage est certainement devenue depuis longtemps personnelle.
La victime de ces assauts ricane. Pas au moment de subir, mais lorsqu’il s’en sort et contre-attaque. Ses lames sont maintenant sorties, deux sur les trois ont quitté leur fourreau. Un rictus affreux défigurant son visage de bête, Meknes 3MAJ lutte avec une démesure acharnée. Il se fait parfois plaisir dans ces moments où il arrache une portière à une voiture pour la balancer sur Strider. Ou quand il mutile un autre objet de l’environnement pour se battre avec. C’est plus épique ainsi. Et ça laisse des traces. Carnage s’arrange pour que chacun de ses mouvements porte préjudice à l’intégrité humaine. Il veut coûter à la planète. Logique, sa domination a un prix.
Le temps se gâte. L’orage gronde. Manifestement, Strider est en train de perdre patience. Ce qui pourrait s’annoncer comme une bonne nouvelle ne fait pourtant que redonner une onde de plaisir au dictateur. Il raille :
-Tu te bats bien ! T’aurais été moins con, t’aurais fait un bon Klong !
Avec l’éclatement du tonnerre, Carnage n’a pas pu bien comprendre si la réponse de son adversaire résonnait d’un certain « Ta gueule » ou non. S’il prend la mouche, la suite n’en sera que plus amusante. Carnage fait exprès. Il associe la force de son ennemi avec les valeurs de son peuple qu’il déteste. Pour le déranger, Carnage lui montre que le leader des 5 Légendes répand aussi bien la justice que ses compères se battent pour un stupide honneur. Il met sous le nez le fait que ses moyens ne valent pas mieux que ce qu’il dénonce. Qu’il s’abaisse au niveau de l’animal qu’il déteste. Histoire de dire qu’au fond, ils ne sont pas si différents. Juste qu’ils ne voient pas les choses de la même façon. Si Strider le sent, si Strider est fin, alors cela ne lui fera pas plaisir. Autrement, ce sera bête pour lui. Il aura l’air d’un con.
Alors que l’humain semble envahit par un déferlement d’énergie, Carnage saisit l’instant et range une lame. Son sceptre a à peine le temps de sortir que déjà le héros lui fond de nouveau sur lui. Cette fois, Carnage vole littéralement. Strider a chargé avec une telle violence que le géant vient d’être projeté en arrière. Son armure couine, son corps encaisse, et son visage se durcit. Mais il n’est pas question de subir. Carnage se rétablie lourdement, ramenant son bâton à lui par le biais de la chaîne qui le relie à lui. Strider, impitoyable, s’apprête déjà à lui envoyer un coup de pied en pleine face. La rage et l’élan sont tels que s’il achève son geste, il brisera le nez du dictateur. Il n’attend pas. Il attaque.
Le katchin, métal parmi les métaux, vient se loger entre la cible et l’attaque. Le sceptre d’Ambassadeur de fabrication Klong écarte l’assaut, presque nonchalamment. Carnage serre tout de même les dents. Strider est une vraie furie. Avec une telle ascension de puissance, cette proximité qu’il entretient avec lui risque de le tuer. Il a du mal à reconnaître celui qui défend les valeurs humaines de la planète Terre. Pour autant, cela ne lui fait ni chaud, ni froid. Carnage décide de monter crescendo, pour suivre le rythmé effréné que vient d’adopter son adversaire. C’est pourquoi il couple la force de son éclair psychotique avec l’onde néfaste de sa pierre. Subitement, sans crier gare, l’atmokinésiste se retrouve à genoux.
Carnage aimerait bien lui adresser une réplique méchante. Le provoquer. Le titiller pour qu’il craque, pour qu’il se libère vraiment, plus encore qu’il ne l’est actuellement. Mais ce serait vain, et bien trop dangereux. L’Ambassadeur n’est pas idiot. Il sait qu’il se bat contre aussi fort que lui. Et il préfère garder son souffle pour s’éviter de commettre la moindre erreur.
Tremblant, agonisant sous les effets pervers des pouvoirs de son ennemi, Strider se crispe, luttant avec fureur pour faire taire la douleur et reprendre le combat. Carnage n’a pas beaucoup de temps. Son emprise n’est pas infinie. Il doit faire vite s’il veut pouvoir triompher. Il entoure sa grosse main autour du cou du héros, et plaque le front de ce-dernier contre le croissant de lune qui orne le casque de son armure. Le symbole, aussi tranchant que décoratif, dessine une longue entaille profonde et sanguinolente sur le visage du jeune homme. Le sang perlera, coulera le long de ses joues, et sur ses yeux. Cela l’épuisera, l’empêchera d’y voir clair. Il souffrira encore un peu avant de mourir.
Après un coup de genoux dans les côtes, Carnage fait filer le corps de Strider d’un revers de main. L’emprise se détache qu’aussitôt un poing vient cueillir le menton de l’extraterrestre. Il ne comprend pas cette vitesse que possède son adversaire. C’est au-delà du possible. Et sa combattivité ne cesse de redoubler. Une intensité pareille aurait pu impressionner le Klong pendant quelques instants. Mais Carnage n’a pas d’émotion. Il a juste mal eux dents. Pendant un petit moment, il ne peut que rester sur la défensive, tant Strider semble revigoré après cette espèce de pause qui lui a été imposée. La vue du sang a l’air de le rendre fou. Et les coups qu’il rend deviennent des coups de dément.
S’il veut tenir, Carnage doit jouer sa dernière carte. L’opinion publique ne l’a vu que très rarement utiliser son Dash. Cette téléportation instantanée lui confèrera sûrement l’avantage. Mais ce n’est pas facile de croiser ostensiblement les bras en plein combat. Déjà que son sceptre a volé, son lien brisé par un assaut éclair, il faut qu’il réussisse à saisir le bon instant.
Il y parvient en repoussant son assaillant d’un puissant crochet circulaire. Là, exploitant la faille générée par le choc, il s’exécute et surgit dans le dos du héros, après un grand flash crépitant blanc. Le pommeau dur de son sabre s’enfonce alors, frappant l’os, tordant la peau, au niveau de la colonne vertébrale.
Et Strider virevolte contre son gré pendant que Carnage dégaine un second sabre. Il va le lui envoyer dessus. A mi-distance, il se fera forcément empaler. Surtout que Carnage va s’arranger pour ne pas faire les choses à moitié. Il se prépare même à le couper en deux d’un seul trait. Il ricane doucement. C’est rare pour lui, ce genre de moment…
Un gros bruit. Une explosion.
Un éclair détonnant. Le temps se fige.
Carnage se plie. Une souffrance atroce lui dévore une partie du corps.
Il n’arrive pas à savoir d’où elle vient, il ne cherche pas, il ne peut pas.
Tout son être vient d’être frappé par la foudre. C’est terrible, et désagréable.
Le seul détail dont il est sûr, c’est qu’il a été arrêté en plein geste.
Après, il ne sait pas trop. Sa vision se brouille.
Paralysé par le mal et l’incompréhension, il s’écrase sur le sol, après un dernier sursaut de douleur.
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Tu n'es pas ma sœur
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